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Histoire - Page 2

  • Un peu de courrier de .. 1933

    Nous vous proposons aujourd'hui un article proposé par un lecteur de ce blog qui a fouillé ses archives. Nous apportons quelques précisions en fin d'article.

    "Certains documents tombent sous les yeux, par hasard, au cours de fouille dans les archives de famille et, parfois, déclenchent une réaction de déjà vu. Tel ce courrier adressé à mon grand père en juillet 1933. Personne ne se souvient vraiment bien du Palais de la Nouveauté, moi pas plus que les autres. Pourtant ce dôme élégant au-dessus d'une entrée monumentale flanquée de colonnes, outre qu'il rappelle les magasins du Printemps ou des Galeries Lafayette, un must de l'époque, me faisait penser au boulevard Barbès, à l'angle de la rue de Sofia. 

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    "La plus importante maison d'ameublement du monde" ! Comme ils y allaient ! Pas modestes les communicants de l'époque.... À y regarder de plus près, le 7 boulevard Barbès n'est autre que l'actuelle BNPParibas. L'immeuble n'a pas tellement changé, à l'exception de son dôme qui a disparu. Pourquoi avoir étêté ces édifices majestueux ? Le même sort a été réservé aux grands magasins Dufayel, rue de Clignancourt, un peu au-dessous de la rue Christiani. Peut-être trop cher à entretenir... Sur le blog Paris Zig ZAG, on voit bien le dôme imposant et disparu .

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    Quoi qu'il en soit, le service à la clientèle était des plus courtois, la  livraison semblait efficace et relativement rapide eu égard au mode de déplacement et de transmission des courriers. On est bien loin d'Amazon."

     

    Quelques précisions...

    Les Grands magasins Dufayel et le Palais de la Nouveauté sont en fait le même établissement. D'abord accolés, des deux noms ne restera plus que celui du Palais de la Nouveauté.

    Le Palais de la Nouveauté a fermé ses portes en 1939 (et non 1930 comme on le lit souvent, le courrier daté de 1933 reproduit plus haut vient lui aussi contredire cette affirmation).

    Le dôme de la rue de Clignancourt a disparu en 1957.

    Pour retrouver un grand nombre de photos et autres documents sur les magasins Dufayel, on ira avec intérêt voir le blog Commerces Immarescibles.

  • Devinette confinée : Le chemin de la croix

    Nous continuons cette semaine avec une nouvelle devinette confinée. Aujourd'hui nous grimpons en haut de la butte Montmartre pour aller voir une croix de pierre. Située à proximité de l'église Saint-Pierre, cette croix est initialement destinée à être dressée dans un cimetière. Elle est datée de 1763, mais elle n'a pas toujours été placée ici. Elle a même connu plusieurs emplacements. C'est là la question, où était cette croix auparavant ? Quels étaient ses précédents emplacements ?

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    Les réponses aux devinettes confinées seront données en fin de semaine.

  • Devinette confinée : Quelle usine Agaz !

    Nous commençons la semaine par une petite devinette confinée, version historique. Aujourd'hui, il s'agit de localiser cette vue d'artiste repérée sur un en-tête de facture des établissements Agaz.

    Le papier est daté du 25 juin 1910. Il précise que l'usine, le magasin d'exposition et les bureaux se situent à cette adresse. Côté dessin, les perspectives et les proportions sont, disons très libres, et la girouette est mal orientée. Les cheminées fument gaillardement, assurant ainsi l'image d'une usine qui tourne à plein régime !

    C'était dans nos quartiers, mais où était-ce ?

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    Les réponses aux devinettes confinées seront données en fin de semaine.

  • "Cinémas de Paris" : appel à témoignage de l'association Paris-Louxor

    À l’occasion du centenaire du Louxor-Palais du cinéma (1921-2021) et afin de soutenir les salles de cinéma parisiennes, mais aussi maintenir un lien avec les habitant.e.s et cinéphiles, l'association Paris-Louxor, avec le soutien du magazine Historia, lance "Cinémas de Paris", une série de portraits de salles de cinéma accompagnée de témoignages et documents, parfois inédits.

    "Cinémas de Paris" vous donne la parole et vous propose de contribuer, à votre tour, à ce travail collaboratif, en apportant vos témoignages, informations, souvenirs et documents, sur ces cinémas de quartier. Ces apports permettront d’enrichir et de partager avec le plus grand nombre, vos connaissances et anecdotes sur les salles de cinéma parisiennes.

    Si vous souhaitez contribuer à ce joli projet, pour l'instant réservé au 9e, 10e et 18e arrondissements, rendez-vous sur le site de Paris-Louxor.

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    La grande salle du Louxor à son origine

  • Devinettes confinées : les réponses

    Suite à notre série de devinettes confinées historiques, nous vous apportons aujourd'hui les réponses aux trois petits jeux proposés cette semaine.

     

    1. La petite maison et son atelier

    Sur les deux photographies, que nous vous montrons ici dans leur entièreté, nous voyons donc une petite maison et son atelier dans la cour, situé alors au 16 rue Richomme dans le 18e (la numérotation des immeubles a changé depuis), avant son prolongement jusqu'à la rue des Poissonniers. Plus précisément, nous sommes là au croisement des actuelles rues Richomme et Erckmann-Chatriant.

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    La question subsidiaire portait sur l'habitant de ce lieu. Il s'agissait de François-Rupert Carabin (né le 17 mars 1862 à Saverne et mort en  novembre 1932 à Strasbourg). Sculpteur, ébéniste, médailliste et photographe, certaines de ses oeuvres sont à présent visibles dans plusieurs musées à travers le monde, dont celui d'Orsay qui lui avait consacré une exposition en 1993. On aperçoit d'ailleurs un bas relief sculpté en fond de cour sur le second cliché.

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    Médaille de Carabin "L'Imprimerie" pour Le Journal

     

    2. Qu'est-ce que c'est ce chantier ?

    Sur cette série de photographies, on assiste à l'élévation d'un immeuble annexe à la gare du Nord, au début de la rue Ambroise Paré dans le 10e arrondissement. Ce bâtiment, élevé en 1907-1909 et toujours existant, fait face à l'hôpital Lariboisière. Et si aujourd'hui nous voyons un bâtiment paraissant fait uniquement de pierre, la structure utilise en fait beaucoup la technique du béton armé.

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    3. Barricade !

    Ce cliché réalisé durant la Commune, où nous voyons une barricade de pavés, est pris rue de La Chapelle dans le 18e, la rue la plus large de Paris. Il y avait une petit piège. Car s'il est assez facile de retrouver la légende de cette photo sur internet, il ne fallait pas oublier qu'aujourd'hui il s'agit de la rue Marx Dormoy, la première moitié de la rue de La Chapelle ayant pris ce nom en 1945.

    La Barricade si situe donc rue Marx Dormoy, approximativement au niveau du Carrefour Market, du côté de la place de La Chapelle. Il restent quelques immeubles visibles sur la photo qui existent toujours aujourd'hui.

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    Nous félicitons particulièrement Yamina L. et Rémi Philibert, qui se sont prêtés à ce jeu avec beaucoup de sagacité et de perspicacité, bravo à eux !

  • Devinette confinée : barricade !

    Nouvelle devinette confinée, version historique, avec aujourd'hui une question en rapport avec l'actualité : les 150 ans de La Commune.

    Nous le savons, nos quartiers ont largement participé à ce soulèvement populaire, que se soit par l'engagement des habitantes et des habitants, mais également parce qu'ils furent le théâtre des affrontements sanglants entre Communards et Versaillais.

    Nous vous emmenons donc au printemps 1871 sur une barricade dressée par les Communards. Long mur de pavés, cette barricade barre complètement une rue située dans nos quartiers, mais laquelle ? Et à quel niveau de la rue se situe cette barricade ?

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  • Devinette confinée : mais qu'est-ce que c'est ce chantier ?

    Nous poursuivons notre petite série de devinettes confinées, version historique, avec aujourd'hui une série de photos datées de 1907 et 1908. Nous sommes sur le chantier de construction d'un bâtiment qui existe toujours actuellement. Nous ne vous donnons pas plus d'indice, les photos en contiennent, si on ouvre bien l'oeil...

    Alors, quel est cet immeuble en construction ?

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    (Nous vous donnons toutes les réponses des devinettes en fin de semaine)

  • Devinette confinée : la petite maison et son atelier

    Nous continuons à vous proposer de petites devinettes confinées, mais cette fois avec une série de devinettes historiques. Aujourd'hui, il s'agit de trouver où on été prises ces deux photographies datant de 1898, qui nous montrent une charmante petite maison et son atelier attenant.

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    On vous aide un peu. Elles ont été prises par le service photographique de la Ville de Paris pour conserver une trace de ces constructions avant démolition pour le percement d'une nouvelle voie. Mais de quelle nouvelle rue s'agit-il ? Un indice qui permet de restreindre vos recherches : nous sommes dans le 18e arrondissement. Et ne cherchez pas à reconnaitre un bâtiment autour, plus aucun n'existe aujourd'hui.

    Pas évident ? On pourrait corser le jeu encore, avec un question subsidiaire : qui habitait à cette adresse à cette époque ? Pour cette dernière question on ne vous en voudra pas de ne pas trouver.

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  • Une exposition particulièrement intéressante sur le pont Saint-Ange

    En ces temps de restrictions culturelles pour cause de crise sanitaire, une nouvelle exposition  à découvrir est une aubaine. Et qui plus est, si cette exposition a de l'intérêt, cela n'est qu'encore mieux !

    C'est sur le pont Saint-Ange, sur le boulevard de la Chapelle, que cela se passe, avec l'exposition : "Les pionniers du Grand Paris". À travers cette exposition qui montre un très grand nombre de photos anciennes, dont certaines sont très rarement montrées, on retrace l'histoire de l'urbanisation et du lotissement des territoires devenus aujourd'hui la Goutte d'Or ou Château-Rouge, de 1730 jusqu'au dernier grand élargissement des frontières de Paris en 1860.

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    Cette exposition orchestrée dans l'ombre par l'historien Alexandre Frondizi (Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel), fin connaisseur de l'histoire de l'urbanisation et de la vie de ce secteur de Paris, lui ayant consacré sa thèse de doctorat. Cela nous assure une exposition de qualité qui montre un passé démystifié de la Goutte d'Or notamment. Il est intéressant aussi de pouvoir visiter une exposition de plein air qui restitue les évolutions historiques d'un lieu sur le lieu même de cette histoire urbaine. Vous pourrez, par exemple, comprendre pourquoi le pont Saint-Ange porte ce joli nom.

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    Cette exposition très riche en documents (photos, dessins, plans..) a été montée avec le concours de la Ville de Paris, des mairies des 10e et 18e arrondissements, du Comité d'Histoire de la Ville de Paris, de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, la Bibliothèque nationale de France, des Archives nationales et des musées de la Ville de Paris. 

    C'est donc en plein air, et les horaires de visite sont ceux du couvre-feu. Et vous l'aurez compris, c'est une exposition à découvrir !

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  • Ça chauffe rue Rochechouart !

    Entre la photo en N&B prise en 1919, le 12 avril, et la saisie d’écran de Google Streetview de juillet 2020, il y a un point commun.

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    L’horloger est toujours un horloger ! Mais que faisait tout ce monde devant la vitrine de l’horlogerie Femina ? 

    La foule devant l'immeuble pendant une perquisition de la police au domicile de Landru 76 rue Rochechouart.jpg

    En effet, il y avait un monde fou dans la rue ce jour-là, ce matin-là, devrait-on dire, car selon toutes vraisemblances, la foule a eu vent de l’arrestation du tueur en série Henri Désiré Landru à son dernier domicile, au 76 de la rue de Rochechouart dans le 9e arrondissement. Les arrestations avaient lieu à six heures du matin. Rien n’a vraiment changé à vrai dire, quand la police a localisé le lieu de résidence, voire la planque, d’un malfaiteur à qui elle souhaite "passer les bracelets" ! 

    C’est un des premiers tueurs en série de l’histoire de la criminalité en France, connu notamment pour avoir fait disparaitre les corps de ses victimes à l'aide d'une cuisinière à bois (ce n'était pas rue de Rochechouart). Onze victimes à son actif, des centaines d’articles dans la presse pour suivre l'affaire, deux films, Landru (1963) de CLaude Chabrol avec Charles Denner, et Désiré Landru (2005) de Pierre Boutron avec Patrick Tilmsit.

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    Par ailleurs, les écrits sont fournis et nombreux sur la vie et les crimes de cet homme, qui a fini guillotiné en février 1922 à l’entrée de la prison de Versailles, au terme d’une instruction qui avait duré deux ans et demi. Il n’est qu’à taper Landru sur un moteur de recherche pour s’en convaincre et connaître tous les détails si la curiosité vous titille… Et si vous voulez passer voir l'immeuble de la rue Rochechouart, il faudra patienter un peu car il est actuellement caché par un échafaudage pour cause de ravalement.

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    Une autre vue d’époque (1920) grâce à l’agence Meurisse, spécialisée dans le reportage photographique de 1909 à 1937.

  • Travaux en suspens pour la flèche de l'église Saint-Bernard

    La flèche de l'église Saint-Bernard de La Chapelle connait d'inquiétants problèmes de stabilité depuis quelques temps, et elle s'est vue recouvrir d'un échafaudage durant l'été 2019. Cette même année, un projet du budget participatif a obtenu le suffrage des habitant, permettant de financer les travaux de la flèche et ensuite l'éclairage du monument à hauteur de 1 300 000 euros. Action Barbès est un des porteurs de ce projet, nous sommes donc très attentifs à sa mise en œuvre, c'est pourquoi nous avons sollicité Karen Taïeb, adjointe à la Maire de Paris chargée des questions de patrimoine, pour connaitre les avancées du projet.

    Nous faisons ici le point sur ce dossier.

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    Détail de la flèche

    La flèche de l'église néo-gothique nécessite donc une opération de restauration. La Ville de Paris avait mis un en place un échafaudage pour sécuriser la zone en premier lieu, puis en vue de réaliser les études et les travaux lorsque cette restauration avait été lauréate du budget participatif.

    Dans un premier temps, l’opération de restauration de cette flèche avait été évaluée pour un montant de 1 000 000 euros, financé donc par le budget participatif (300 000 euros sont consacrés à l'éclairage).

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    Automne 2020, la flèche est perdue dans une montagne d'acier

    Mais, lorsque des études plus poussées ont  été menées il s’est avéré que l’état sanitaire de la flèche nécessitait davantage de travaux par rapport à ceux évalués à l’occasion du budget participatif. L’architecte estime le montant de cette restauration à 2 200 000 €. Il faut donc programmer un nouveau calendrier d'intervention, les services de la Ville y travaillent actuellement.

    Dans l'attente, des travaux de mise en sécurité de la flèche ont été réalisés, comme la dépose de la croix sommitale et d’éléments de charpente, et la protection de plaques de plomb abîmées pour assurer l'étanchéité. La flèche ne tombera pas en attendant sa rénovation.

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    Dépose de la croix, décembre 2020

    Par ailleurs, l’échafaudage qui avait été loué par la Ville en 2019 a été déposé, afin de ne pas engendrer de surcoût pour la Ville entre ces deux interventions. La flèche se retrouve donc à nue, attendant patiemment de retrouver de sa superbe.

    Les travaux d’éclairage seront, logiquement, réalisés à l’issue des travaux de restauration. Reste à connaitre le calendrier de tous ces travaux, nous ne manquerons pas de vous en faire part quand nous en aurons connaissance.

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    Le pied de la flèche amputée d'un contrefort, janvier 2021

    Petit bonus historique

    L'état actuel de la flèche n'est pas dû à un défaut d'entretien mais plutôt de conception. En effet, ce n'est pas la première fois que cette église rencontre des soucis avec sa flèche. Dès sa construction (de 1858 à 1863), on découvrit rapidement que la cloche accrochée au pied de la flèche était trop lourde et faisait vaciller la flèche en sonnant. On déposa alors la cloche en urgence et on y installa un plus petit carillon. la cloche d'origine existe toujours, elle a trouvé sa place à l'église Saint-Augustin (8e).

    En 1877, on s'aperçoit que la flèche penche dangereusement. Sur le rapport de Viollet-Le-Duc, la Ville finance alors sa restauration pour une somme de 7 715 francs, soit l'équivalent d'un peu plus de 15 000 euros actuels.

    Au tout début du XXe siècle, la flèche s'est mise à pencher à nouveau. On provisionna cette fois la somme de 10 630 francs (25500 euros) pour le redressement. On établit là aussi un échafaudage géant, alors en bois, pour les travaux. Quelques photos gardent souvenir de cette impressionnante construction éphémère, comme cette carte postale de la rue Jean-François Lépine (ci-dessous). Le chantier se déroula en 1902 et 1903 et fût assombri par la mort d'un architecte-vérificateur qui a chuté de l'échafaudage. Gageons que les normes de sécurité actuelles garantissent de meilleures conditions de travail pour les ouvriers d'aujourd'hui.

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  • Réaménager la place Pigalle, une gageure

    La place Pigalle dans le 9e arrondissement de Paris est un lieu que tout le monde ou presque connait. De la chanson "Un p'tit jet d'eau, une station de métro entourée de bistrots" chantée par Georges Ulmer en passant par la Belle époque et ses cabarets, la mafia corse au milieu du XXe siècle et ses sex-shops, la place a une renommée mondiale. Il suffit de s'y promener un soir d'été en direction du Moulin rouge et de voir tous les touristes la photographier pour s'en convaincre.

    La mairie de l'arrondissement vient de mettre en ligne une consultation pour son réaménagement. C'est une bonne idée surtout si l'on considère ce que beaucoup considèrent comme des désastres de l'urbanisme à Paris, que sont les aménagements des places de la République, de la Bastille ou encore Gambetta dans le 20e par exemple. Notons quand même qu'une consultation ne garantit pas que ce projet sera couronné de succès.

    Essayons de prendre un peu de recul et de regarder rapidement la place Pigalle dans son passé. Cela ne peut qu'instruire un dossier compliqué et permettre à chacun de se faire une opinion des projets soumis aux votes.

    Sa création date du 16 janvier 1789 nous dit Wikipédia et porte ce nom depuis le 30 décembre 1864. Elle le doit au sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. Elle a donné son nom à tout un quartier au pied de la Butte Montmartre. Avant la Première Guerre Mondiale, elle y a vu s'installer beaucoup de cabarets, salles de spectacles et de concerts mais aussi pas mal d'hôtels "de passage" car quartier de plaisir, donc de prostitution.

    Au coeur du quartier des artistes, peintres, musiciens, chanteurs ... dans les années 1870 – La Nouvelle Athènes - il est devenu un quartier "très chaud" géré par la mafia corse au milieu du XXe siècle jusque dans les années 1980 avec les trafics en tout genre et les sex shops tape à l'oeil (sur cette époque, voir le documentaire de David Dufresne, "Le Pigalle. une histoire populaire de Paris", diffusé en 2019 sur Arte). Il s'est progressivement transformé au tournant des années 2000.

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    Voilà ce que nous écrivions sur ce blog en décembre 2013 : "Un coup fatal a été porté à Pigalle au moment de la restructuration de la place au milieu des années 2000 (Voir notre article du 29 octobre 2007 à ce propos).  Dans la logique de la restructuration des boulevards de Clichy et de Rochechouart, la place Pigalle a subi un réaménagement qui l’a transformée en gare routière pour autobus de la RATP. Le fameux petit jet d’eau s’est vu amputer de son petit jardin et de sa grille historique pour devenir, la plus grande partie du temps, le réceptacle aux canettes de bière et autres sodas sans parler des papiers gras. La destruction du café historique La nouvelle Athènes  au n°9 remplacé par un immeuble au style blockhaus a parachevé le désastre."

    Au milieu des années 2010, Pigalle s'est "gentrifié" comme il est courant de qualifier le processus de transformation d'un quartier dans lequel les dénommés « "bobos" viennent s'installer. Les anciens "bars à hôtesses" se sont vite transformés en bars à cocktails pour hipsters (jeunes, branchés et au pouvoir d'achat certain). Voyez l'article du New York Times de novembre 2013 sur le sujet "Comment les hipsters ont ruiné Paris "

    Quelle est la situation aujourd'hui alors que se profile un projet de réaménagement ?

    Avec six malheureux arbres, cinq voies de circulation qui la traversent, un bassin qui, malgré les réels efforts de la mairie du 9e pour le remettre en eau, reste désespérément vide, une salle, Les Folies Pigalle, fermée depuis le décès de sa propriétaire Hélène Martini, la place Pigalle est triste et, répétons le, n'est qu'une vulgaire gare routière où se rencontrent les lignes de bus n° 30, 40 et 54.

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    On avait espéré en 2019 que la disparition de la ligne 67 qui y avait son terminus allégerait un peu les choses mais la RATP a eu la mauvaise idée d'y fixer le terminus de la ligne 30 en remplacement. Il est clair pour nous que quel que soit le projet retenu par la mairie du 9e, la disparition de ce terminus est un pré-requis, ce que les plans proposés ne semblent pas indiquer.

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    Place Pigalle, décembre 2020

    En regardant les projets, il ne faut pas oublier que cette place Pigalle est la limite entre le 9e arrondissement côté Sud et le 18e côté Nord, ce qui ne facilite pas la tâche pour un réaménagement. D'ailleurs, les esquisses présentées ne traitent que de la partie Sud.

    En consultant les trois projets, chacun aura son avis. Le projet n°2 qui agrandit significativement l'espace végétal autour du bassin est intéressant. Un projet à suivre...


    Bibliographie :

    •    La Vie secrète de Montmartre – Philippe Mello -  Ed. Omnibus
    •    Vie et histoire IXe arrondissement - Jocelyne Van Deputte – Ed Hervas
    •    Montmartre du plaisir et du crime – Louis Chevalier – Ed. La Fabrique
    •   Paris, une histoire érotique d'Offenbach aux sixties – Dominique Kalifa – Ed. Payot