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Rechercher : conseils de quartier

  • Du redécoupage des circonscriptions parisiennes

    Avant les grands matchs de campagnes présidentielle

    puis législatives du printemps prochain, revenons sur une décision entérinée il y a déjà deux ans sous la houlette du ministre Hortefeux.

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    En effet, les circonscriptions qui entourent le carrefour Barbès ont été modifiées par rapport aux dernières élections législatives de 2007. Depuis 1986, le département de Paris, ou de la Seine pour les anciens, compte 21 députés, il n'en comptera plus que 18 en 2012. Ce redécoupage a été voulu pour rapprocher au maximum les zones redessinées d'une moyenne de 125 000  électeurs pour un siège de député.  Ce sont les fameux critères démographiques, chers au Conseil constitutionnel (décision rendue le 8 janvier 2008), qui doivent présider à tout redécoupage... Il a été analysé, modifié, retoqué, validé par la commission consultative prévue par la constitution en juillet 2009 et sera opérant lors des prochaines élections.

     On part de cette carte :

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    • 1re circonscription : elle comprend désormais 4 arrondissements du centre

    1er, 2e et 8e arrondissements ; majeure partie du 9e arrondissement (quartiers Chaussée-d'Antin, Faubourg-Montmartre et Saint-Georges, partie du quartier Rochechouart située au sud d'une ligne définie par les voies ci-après : rue Condorcet et rue de Maubeuge)

    Conséquence : Jusqu'en 2012 l'actuelle 4e circonscription réunit les 8e et 9e arrondissements et a à sa tête le député Pierre Lellouche, remplacé par sa suppléante Edwige Antier depuis qu'il siège au gouvernement. Autant dire que la découpe d'une petite partie du haut 9e - limite sud soulignée ci-dessus -, qui vote plus à gauche que le reste de l'arrondissement, ne perturbera pas la réélection du député UMP, qui s'y présentera. Dans la nouvelle découpe, la 1ere circonsription qui intègre donc les 1er et 2e arrondissements ne verra pas son profil sociologique très modifié puisque les quelque 10 000 inscrits pour chacun des 1er et 2e arrondissements restent d'un poids très relatif par rapport aux quelque 23 000 inscrits pour le 8e et 25 000 pour le 9e. D'ailleurs, une enquête d'un institut a hiérarchisé les chances pour la gauche de gagner des circonscriptions en 2012 et cette nouvelle 1ere circonscription de Paris arrive à la 462e place sur les 577 ! On peut donc se poser la question de l'arrière pensée qui a présidé à l'abandon de ce demi-quartier à la circonscription du 18e arrondissement.

    • 5e circonscription : elle comprend désormais 2 arrondissements au lieu du seul 10e

    3e et 10e arrondissements

    Conséquence : la députée du Parti de Gauche, Martine Billard, élue dans l'actuelle 1ère circonscription,  soit les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements jusqu'en 2012, aura du mal à garder son siège face au candidat ou à la candidate qui se présentera à l'issu du choix fait par le PS pour remplacer Tony Dreyfus qui ne se représentera sans doute pas (élu depuis 1997). Selon Libération du 1er novembre, c'est même plus compliqué que cela, car les négociations en cours entre le PS et le parti Europe Ecoologie Les Verts laissent supposer que cette circonscription conviendrait plutôt bien à Cécile Duflot qui cherche un poste de députée sur Paris. Le Monde du 25 octobre donnait un éclairage toutefois un peu différent.... Affaire à suivre dans les prochains jours.

    • 18e circonscription : elle s'accroit d'une partie du 9e

    Partie du 9e arrondissement non comprise dans la nouvelle 1re circonscription, soit nord Rochechouart ; partie du 18e arrondissement non comprise dans les 3e (donc hors quartier Grandes Carrières Nord)  et 17e circonscriptions (donc hors quartiers Goutte d'Or et Chapelle), soit la Butte Montmartre jusqu'à la limite nord de Paris sur le Boulevard Ney/périphérique.

    Conséquence : aucune. La partie du 9e ajoutée vote dans le même sens que la majorité du 18e arrondissement et de la 18e circonscription a priori.

    Actuellement, le PS compte donc 11 députés, l’UMP 8, les Verts 1 et le Parti de Gauche 1 (Martine Billard avait été réélue avec l’investiture des Verts en 2007 avant de rejoindre le PG en 2009).

    On arrive donc à cette carte :

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    Faut-il croire ce qu'explique le géographe et spécialiste des atlas électoraux Frédéric Salmo dans un article du Monde datant de juillet 2009.  : "A Paris, le redécoupage électoral envisagé n'avantage personne" ? Depuis plusieurs élections, l'analyse des bureaux de vote, vus un par un, montre que l'électorat parisien se gauchise, rose et vert, selon les scrutins. Dans ce cas, toutes les interrogations sont recevables.

    Merci au site de Géolections de Frédéric Salmon pour ses cartes.

  • Budget Participatif 2016 : résultats des courses

    paris,budget-participatif,démocratie localeLa mairie de Paris a mis en ligne mercredi 5 octobre le résultat des votes pour les projets soumis au choix des Parisiens dans le cadre du budget participatif. Faisons donc un petit état des lieux.

    Vue générale du budget participatif édition 2016

    On peut dire que cette année le budget participatif a atteint sa vitesse de croisière. L'édition 2014 juste après les élections municipales avait été une expérimentation, celle de 2015 a été victime de son succès puisque les Services de la Ville ont été débordés et ont eu du mal à faire les analyses techniques et financières dans les temps. L'édition 2016 remplissait toutes les conditions pour un bon déroulement, ce qui fut le cas.

    Pas moins de 624 projets étaient soumis aux votes des Parisiens au sens large du terme, c'est à dire non seulement les résidents mais aussi ceux qui travaillent à Paris. Le collège électoral était même très large puisque les enfants pouvaient voter. On peut se réjouir des 624 projets proposés qui sont en fait la synthèse de beaucoup d'autres car les Services de la Ville en ont regroupés pas mal qui se ressemblaient (3158 idées reçues dit la mairie). Ce nombre montre la réelle mobilisation de certains à différents niveaux, que celle-ci soit individuelle, associative, issue des Conseils de quartier par exemple. Il y a certainement là une dynamique à ne pas négliger.

    A l'inverse, on ne peut qu'être déçu ....

    ... par le peu de mobilisation des votants. Au total, près de 160 000 dont 93 000 adultes (58% des votants) et 67 000 enfants (42% des votants) nous dit la mairie. Pour une ville qui compte 2 millions d'habitants avec un collège électoral très ouvert, disons que le taux de participation reste quand même très faible : 7% nous dit l'Hôtel de Ville ce qui pour 160 000 votants fait un collège électoral de 2,2 millions. Ce n'est vraiment pas beaucoup d'autant que les sommes engagées sont importantes : 100 millions d'€ cette année. Pour être honnête, dédouanons la mairie de ce problème. La communication à propos du budget participatif est plutôt bien faite et les porteurs de projets sont assez aidés dans leur démarche. En clair, la Ville n'est pas responsable de cette faible mobilisation. Les Parisiens sont prompts à rouspéter mais quand on leur donne les moyens de faire quelque chose, il n'y a plus personne. On peut le regretter. La mairie de Paris semble se satisfaire de ce résultat en arguant qu'il y a cette année 40% de votants en plus par rapport à 2015 mais elle a tort. Se contenter de comparer la participation au vote entre 2015 et 2016 reste très peu satisfaisant lorsque l'on parle d'un montant de 100 millions d'€ d'investissement décidés en réalité par fort peu de gens. C'est là un certain disfonctionnement de la Démocratie.

    Projets adoptés pour tout Paris

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    11 projets ont été retenus pour tout Paris. Orientés solidarité, propreté et environnement, nul doute que ces projets auront un impact près de chez nous, notamment dans les 10e et 18e. L'idée de réinventer les places populaires de la capitale est aussi intéressante.

     

     

     

    Dans le 9e

    7 projets ont été choisis dans le 9e, essentiellement avec la thématique "cadre de vie". Le grand gagnant semble être le centre Valeyre avec pas moins de 3 projets qui le concernent. Le plus emblématique est celui de la piétonisation du bas de la rue des Martyrs qui sera rendu possible par l'arrêt du passage de la ligne  de bus 67 tel que le prévoit la RATP.

    Dans le 10e

    Le social et l'environnement sont les thèmes retenus cette année pour les 8 projets dédiés à cet arrondissement. Entre plus d'arbres dans les rues et conquête végétale, gageons que le "verdissement" du 10 est assuré.

    Dans le 18e

    Comme dans le 9e, c'est le thème cadre de vie qui se taille la part du lion des 13 projets choisis : pas moins de 8 ! Il faut aussi noter le projet d'acquisition d'outils numériques innovants pour toutes les écoles de l'arrondissement

    Et les projets soutenus par Action Barbès ?

    C'est une grande déception pour nous ! Des trois projets soutenus pas notre association, aucun n'a été retenu. Nous sommes particulièrement déçus en ce qui concerne le projet de réaménagement de la rue du Faubourg Poissonnière qui a été retenu dans le 9e, arrivé 4e et donc éligible, mais mais n'a pas obtenu le vote des habitants du 10e, or c'était là la condition sine qua non pour ce projet à cheval sur deux arrondissements, que les deux soient en phase. Il semble que l'association Paris en Selle qui défendait le projet ne désespère pas et va le retravailler pour l'édition 2017 du budget participatif.

    Tous les résultats :

    Pour être tout à fait complet

    L'Atelier Parisien de l'Urbanisme (APUR) vient de publier une très riche analyse des quelque 5000 projets soumis par les Parisiens pour la version 2015 du budget participatif. Ce document permet de mieux connaitre les attentes des Parisiens que ce soit par thèmes ou par secteurs géographiques. Voici le lien : Budget participatif : à quoi rêvent les Parisiens ? Analyse des projets soumis en 2015.

     

  • Drogues, réduction des risques et financement

    La politique de réduction des risques (RDR) liés à l'usage de drogues est depuis de nombreuses années suivie par tous les gouvernements, quelque soit leur couleur politique. Rappelons que c'est Michèle Barzach, alors ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, qui en 1987 a permis la vente libre de seringues. Cette politique a donné de bons résultats si  on en croit les experts en ce domaine, et il n'y a pas de raison de ne pas les croire. On peut bien sûr regretter que des salles d'injection supervisée n'aient pas été ouvertes plus tôt en France comme cela a été fait un peu partout en Europe mais nous allons sans doute rattraper notre retard avec les projets de Paris ouvert très récemment et celui de Strasbourg à venir dans un délai très court qui feront sans doute des petits.

    C'est ce moment particulier, juste là où notre pays franchit un pas important dans cette politique de réduction des risques avec l'ouverture de la salle à Paris, que la région Ile de France et Mme Pécresse sa Présidente en tête décident de limiter la subvention à l'association SAFE. Cette association est un acteur majeur de cette RDR en distribuant des seringues neuves et collectant les usagées. Dans notre quartier cela se passe boulevard de La Chapelle et rue de Maubeuge. Il est clair que ce type d'association ne peut vivre que par des subventions. Peu importe, Mme Pécresse coupe !

    Un habitant de notre quartier, par ailleurs également membre de notre association, s'est mis en colère ....

    ... et avec son accord nous publions ici la lettre d'une grande pertinence qu'il a adressée à la Présidente de la région Ile de France

     

    Bonjour,

    Je vous écris pour vous exprimer ma surprise: j'apprends dans Le Monde du week-end que le Conseil Régional d'Ile-de-France que vous présidez a décidé de réduire de 75% la subvention accordée à l'association SAFE (que je mets en copie de ce courriel). Père de deux enfants de quatre mois et deux ans, je m'étonne d'une décision qui, pour quelques économies budgétaires, mettra à nouveau en jeu la vie des usagers de drogues et des habitants du secteur Barbès-Gare du Nord.

    Résident rue de Chartres (Paris 18ème), à moins de 50 mètres d'un des principaux distributeurs/échangeurs de seringues situé le long de l'hôpital Lariboisière, je me félicite régulièrement de l'installation de ces automates depuis une dizaine d'années, qui ont permis de réduire peu à peu les nuisances dans ce quartier.
    Car oui, en plus de permettre une consommation de drogues à moindre risque (et de limiter la contamination par des maladies transmissibles par voie intraveineuse, ce dont vous semblez vous désintéresser), ces automates ont aussi largement amélioré les conditions de vie pour les habitants du quartier: même si l'on trouve encore de temps en temps des seringues dans les parcs ou dans les grilles d'arbres (sans compter les sanisettes situées dans le périmètre), la situation n'a rien à voir avec ce qu'elle était il y a plusieurs années. Car, vous l'ignoriez peut-être, mais ces distributeurs de seringues propres font aussi office de dépôt de seringues usagées, et les usagers de drogues ont ainsi pu apprendre à se débarrasser de leurs seringues dans ces automates de SAFE, ce dont se félicitent les habitants du quartier.
    Je me permets d'ailleurs de mettre en copie de ce message l'association Action Barbès, association de riverains qui savent que ces automates ont contribué, avec d'autres projets portés par des associations de réduction des risques, à améliorer les conditions de vie des riverains tout en réduisant les risques liés à la consommation de drogue.

    Je vous invite en outre à vous promener dans le quartier si jamais un de ces automates SAFE venait à être retiré par la faute de vos choix budgétaires: en comptant les seringues abandonnées dans les rues, vous comprendrez alors peut-être les conséquences concrètes de vos décisions sur la vie des Francilien-ne-s.

     

    Tout est dit !

  • Comment mieux partager l'espace public.... entre hommes et femmes.

    Nous avons participé au printemps à un conseil de quartier Goutte d'or Château rouge (30 mars 2016) qui en fin de séance avait débattu sur la présence d'espaces qui semblaient inconfortables aux femmes du quartier. Une lauréate d'un projet retenu par la Ville, expliquait qu'un réaménagement simple et peu coûteux de la placette située au début de la rue de la Goutte d'or (voir ci-dessous le plan), avec implantation de bacs à plantes, disposées de façon intelligente, permettrait de la rendre plus accueillante aux femmes. En effet, celles-ci rechignent à la fréquenter, voire à la traverser, car ce lieu est souvent occupé exclusivement par des hommes. D'autres participants se sont alors élevés contre cette description, démontrant qu'il s'agit d'une place à palabres... Peut-être, mais la "palabre" doit-elle être l'apanage des seuls hommes?. Les femmes ayant les cuisines peut-être pour bavarder ? La salle fut un peu houleuse à ce moment-là. On comprend bien pourquoi. On touche là à des traditions, des habitudes méditerranéennes qui tiennent malgré l'éloignement. Néanmoins, il faut évoluer et donner aux femmes, d'où qu'elles viennent, leur place, toute leur place, y compris dans l'espace public. Ce n'est pas gagné... mais ne lâchons pas le morceau ! 

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    Plus récemment, nous avons été informés d'une opération de marches exploratoires organisées par la Politique de la Ville avec l'aide de l'équipe de Développement local Goutte d'Or. 

    De quoi s'agit-il ? 

    L’Équipe de Développement Local de la Goutte d’Or a mis en place des ateliers préparatoires à la participation des femmes dans l'espace public, afin de déboucher sur des marches exploratoires à destination des femmes du quartier, des habitantes, des personnes qui y travaillent, ou qui y viennent en visite. Ces marches seront des diagnostics faits par les femmes, dont l’objectif est de produire un programme d’action sur le court, moyen et long terme pour favoriser la présence des femmes dans les espaces publics du quartier. Un pas vers un meilleur partage de l'espace, vers des rencontres, vers un sentiment de légitimité sur les territoires, tous les territoires.

    Un cabinet extérieur (« A Places Égales ») accompagne l'équipe de développement local dans son travail.

    La première marche a eu lieu le 29 juin dans l'après midi. Le but était que les marcheuses se familiarisent avec les outils et les techniques qui vont permettre le diagnostic. Le rôle de chacune, l'importance de l'observation pendant la marche. Plus tard un débriefing libérera la parole et invitera les marcheuses à exprimer leurs sentiments, leurs observations, leurs analyses collectives de la situation. 

    Cette première marche avait été préparée dans des ateliers. Si l'on marche dès le plus jeune âge, on n'observe pas si aisément ... D'abord le 16 juin, une projection montrant une démarche analogue, réalisée à Rouen, avait permis aux participantes de se familiariser avec le processus. Plutôt que de longues explications, regardez vous-mêmes : 

    Où ont-elles marché ?

    Puis, dans un second atelier le 23 juin, il a fallu définir le périmètre de la marche et ne pas partir à l'aventure... Sur quels critères ? En étudiant les trajets réguliers de chacune, en repérant les dysfonctionnements et problématiques de certains espaces du quartier, mais en relevant parallèlement leurs potentiels, peut-être un peu cachés, et à mettre en valeur. En bref, il a fallu construire collectivement le tracé de la marche. 

    goutte d'or, marche-exploratoire

    Si la démarche vous intéresse, si vous voulez participer aux prochaines marches, prenez contact avec l'équipe de développement local de la Goutte d'or qui vous expliquera comment rattraper ce que vous avez peut-être raté en atelier. 3 séances ont déjà eu lieu en juin, mais 3 autres se profilent pour la rentrée. 

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  • Des changements dans le contrôle du stationnement automobile

    Dès l'été 2016, il était question de la privatisation du contrôle du stationnement dans le cadre du projet de réforme du statut de la Ville de Paris. Les pouvoirs de circulation et de police dans la capitale, exercés par la préfecture de police, étaient revendiqués par la municipalité depuis des lustres (loi de modernisation de l'action territoriale et d'affirmation des métropoles). Revenir aux statuts des autres villes de France (hors loi dite PLM), c'était aussi récupérer les quelque 1800 agents de surveillance de la ville (ASP), nos anciennes pervenches et autres diminutifs plus ou moins gentils dont on les avait affublés au cours du temps. Ces personnels étaient financés par la ville mais restaient sous l'autorité du préfet. Dans l'esprit de la maire, ce retour des effectifs de police devait se coupler avec une réorganisation de leur mission, et notamment les dégager du contrôle du stationnement.

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    En novembre 2016, au siège de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), nous avions rencontré son directeur Matthieu Clouzeau, qui avait expliqué l'organisation des 10 nouvelles circonscriptions créées, composant chacune de 300 agents (voir notre article sur le sujet), tout cela dans le cadre de la création des brigade de lutte contre les incivilités.

    Il anticipait alors la difficulté d'un redéploiement des agents, tous n'étant pas également motivés pour des tâches de terrain plus répressives ou plus exposées, comme le sont les actions de lutte contre les incivilités (jets de mégots, dépôts sauvages de déchets sur la voie publique, occupation illicite de celle-ci, épanchements d’urine, ventes à la sauvette,…) de jour et même en début de nuit, puisque les plages horaires ont été élargies.

    La privatisation ou l'externalisation du contrôle, selon qu'on se place dans le langage secteur public ou privé, est donc opérationnel depuis le 1er janvier 2018. Deux sociétés (Stretteo, filiale d'Indigo, pour les 1er à 7e, 11e à 16e et 20e et Moovia, filiale d'Urbis Park et Egis, dans les 8e, 9e, 18 et 19e arrondissements) sont chargées de ces missions. Le passage de l'un à l'autre a été plutôt réussi et sans délai, contrairement au changement de prestataire pour les Vélib'. Hum, soyons patients de ce côté-ci.

    Ainsi la maire de Paris a libéré les agents de surveillance de Paris (ASP) du contrôle du stationnement payant, pour les affecter aux missions prioritaires de lutte contre les incivilités, lutte contre la pollution, surveillance de bâtiments municipaux et contrôle de nos politiques de déplacements (couloirs bus, opérations Paris Respire, etc.) et élargir ainsi le périmètre du service public parisien. Ce sont près de 1.600 agents qui voient leur emploi public pérennisé en rejoignant à leur tour la DPSP, pour porter l’effectif total de cette direction à près de 3.500 agents.

    Pour terminer, vous avez certainement entendu dans tous les médias depuis le début de l'année que les tarifs des amendes pour non paiement de la taxe d'occupation de l'espace public (et oui ce n'est plus le prix du stationnement!) allaient changer. C'est fait. Nous vous offrons une petite illustration tout droit sortie du site de la ville paris.fr. On ne parle plus d'amende au demeurant mais de forfait pour post stationnement (FPS) !

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    Un conseil aux automobilistes peu vigilants sur le paiement de la nouvelle "redevance d'occupation du domaine public" : ne regardez pas au loin s'il y a présence ou non d'uniformes verbalisateurs. On les remarque très peu... 

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  • Des nouveautés dans le commerce du haut 9e

    Nous avons dans ce blog aussi nos « marronniers » ! Un regard sur les commerces qui changent dans nos rues en est un, qui permet de voir le temps qui passe et dans quel sens évolue l'activité commerciale. Le dernier pour Rochechouart datait de décembre 2017. Amusez-vous, un jour de pluie, à chercher les articles commerce via notre moteur de recherche dans la marge de gauche. Vous serez surpris de constater tous les changements. Vous y découvrirez aussi les dispositifs mis en place par la Ville pour tenter de maitriser la mono activité et la vacance commerciale en rachetant, quand cela est possible, des locaux mis à la vente en pied d'immeuble. Ce sont les opérations "Vital'quartier" menées par la Sémaest. Le blog tirait un bilan déjà le 20 janvier 2012.

    On ne regrettera pas vraiment l'enseigne de la supérette au 72 rue de Rochechouart, qui nous avait franchement déplu il y a quelques années. Gros lettrage, couleurs criardes. Puis elle s'était un peu améliorée à l'occasion d'un changement de gérant. On s'habitue à tout... Cet été, Super Market remplacé par Sitis Market a disparu.

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     D'une supérette à l'autre.
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    Et on saluera le dynamisme du restaurant italien qui l'a cannibalisé. Et oui ! D'un passage étroit donnant sur une petite cour à l'arrière du bâtiment, la salle de la pizzeria Faggio a quasiment triplé. Les affaires sont bonnes. En revanche, les commentaires sur les réseaux sociaux, laissent entendre que la qualité aurait baissé en quelque trois ans. Le bureau d'Action Barbès qui s'y est retrouvé à la rentrée, a apprécié ses pizzas. 

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    Faggio de nuit

    Sur le trottoir, en face, on notera avec curiosité les transformations du 75. Un local qui change de destination assez souvent. Il est passé d'une épicerie à une agence immobilière, puis un salon de massage pour devenir un restaurant Osteria. Tout cela en moins d'une décennie. En résumé, les commerçants ne font sans doute pas vraiment fortune, mais le local est attractif, il ne reste pas vide !

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    Au 71 la librairie spécialisée en bandes dessinées a baissé son rideau, le bail est à céder. Au 73, l'immeuble du garage ex-Peugeot, le dépôt vente de Mamie dort depuis un certain temps aussi. Verra-t-on ici ou là un nouveau restaurant ? Il semble que cette activité prenne le pas sur les autres commerces depuis quelques années. Y compris avec L'Epuisette qui a remplacé les bureaux de Peugeot dans ce même immeuble. Peut-être les seuls à dégager des marges alléchantes.

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    Traversons l'avenue Trudaine et ses platanes dorés, pour observer deux changements. A gauche, un restaurant dans lequel le conseil d'administration avait dîné plusieurs fois : Le Zaganin, au 81 rue de Rochechouart. Disparu au cours de l'été, et remplacé par Avis de tempête, ADT pour les intimes). Nous n'avons pas encore eu le temps de tester la carte et le cadre. A priori, ambiance jeune, des animations, de l'actualité sportive et des menus qui n'oublient pas les huîtres et les produits de la mer. Peut-être une bonne adresse pour anticiper les fêtes de fin d'année.

    Sur le trottoir des numéros pairs, au 90, un local a fini par faire l'objet d'un miracle. Après tant d'années, on ne croyait plus voir un jour une vie quelconque derrière la vitrine. Nous avions même obtenu auprès de l'adjoint au logement les raisons de ce long abandon : un imbroglio juridique. Pour l'instant nous nous réjouissons de sa reconversion, sans en savoir davantage. A suivre.

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    Et quand vous le pouvez, pensez à faire vos courses dans les commerces de quartier si vous tenez à les conserver en forme. Il sera trop tard quand les enseignes de grandes distributions auront gagné la partie. C'est déjà le cas dans nombre de villes moyennes.

     

  • Les vœux d'Action Barbès pour 2021

    Après s'être souhaité le meilleur pour 2020, on n'ose réitérer l'exercice pour 2021, tant l'année qui vient de passer a surtout été celle d'une catastrophe sanitaire mondiale sans précédent, doublée d'une grave crise économique. Une crise économique qui ne fait, hélas, que commencer. Pour autant, gardons tout de même l'espoir d'une année meilleure, diront les optimistes, ou d'une année "moins pire", diront les pessimistes.

    Si nous formulons des vœux pour cette nouvelle année, ceux de bonne santé sont évidemment ceux qui nous viennent en premier à l'esprit. Espérons donc que cette année nouvelle soit celle qui verra l'humain venir à bout de ce fichu virus qui bouleverse nos vies. Espérons aussi que les solidarités individuelles et collectives se développent plus encore afin de ne pas laisser dans la détresse les trop nombreuses personnes qui vivent dans la rue et dans le dénuement, et qui sont les premières à subir les effets néfastes de cette crise sanitaire et économique.

    Sur le plan de la sécurité, si 2020 a été marquée par une recrudescence très inquiétante des crimes et délits dans nos quartiers, espérons qu'en 2021 les autorités préfectorales prennent enfin pleinement conscience de la situation vécue par les habitants du nord-est de Paris, qu'elles arrêtent de s'abriter derrière des statistiques abstraites et prennent réellement des mesures concrètes à la hauteur des enjeux pour rétablir l'État de droit qu'elles n'assurent plus ici.

    L'année qui commence va tout de même voir des réalisations positives dans nos rues, avec la végétalisation de la rue du Delta par exemple, ou encore les travaux de réaménagement de la "rue-jardin Richomme". Espérons aussi que cette nouvelle année verra enfin l'achèvement des travaux de la Promenade urbaine. Et quand on parle de travaux, on pense concertation. De ce côté, on espère vivement que cet an neuf sera celui de vraies concertations avec les habitants, une phase indispensable à la réussite de tout projet urbain.

    Et 2021 c'est une année un peu spéciale pour notre association qui fête ses vingt ans d'existence. En effet, c'est en 2001 qu'est née Action Barbès. Enfin, nous devrions dire les trois Action Barbès, car, rappelons-le, au départ ce sont trois associations qui se sont constituées, une par arrondissement. Mais bien vite, Action Barbès n'a formé plus q'une seule association, unissant les forces des habitants des trois arrondissements. Durant ces vingt années notre association a porté haut les voix des habitants pour apporter des améliorations à notre cadre de vie. Et même s'il y a encore fort à faire dans cette perspective, réjouissons-nous des nombreux projets portés par Action Barbès qui ont abouti et contribué à changer positivement les choses. Pensons à la réhabilitation du Louxor, au retour d'une brasserie à Barbès, à la Promenade urbaine, à la création d'une "rue-jardin Richomme", ou encore à la pacification de la circulation dans la Goutte d'Or. Mais à côté de ces grands projets, Action Barbès, c'est aussi un engagement incessant de ses représentants et de ses adhérents, tous bénévoles, pour contribuer à résoudre une multitude de petits problèmes du quotidien, avec une participation active aux différentes instances où s'exprime la parole des habitants (Comité de pilotages, commissions d'arrondissement, conseils de quartier, comités de voisinage, suivi de projets...). Et vingt ans plus tard, notre détermination est toujours aussi forte à vouloir améliorer le cadre de vie dans nos quartiers. Nous espérons vivement pouvoir fêter dignement cet anniversaire tous ensemble en fin d'année scolaire, la situation sanitaire d'alors en décidera !

    Nous souhaitons à chacune et à chacun le meilleur pour cette année nouvelle, que la vie vous soit douce, et que cet an neuf soit celui de l'espoir d'une société meilleure permettant à chacune et à chacun de s'épanouir affectivement, socialement et professionnellement.

     

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    Rue Richomme, été 2020

  • Adieu le kiosque à journaux ! Quels projets maintenant ?

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    Notre projet de faire retirer le kiosque sous le métro de Barbès a porté ses fruits. Cela faisait plus de quatre ans qu'il était fermé, depuis le départ de Samir Lebcher, et il avait fini par servir de goulot d'étranglement au service des dealers de cigarettes et autres pickpockets, en masquant de plus la visibilité aux voitures de police. 

    Au nom d'Action Barbès, nous tenons à remercier les services de la ville et en particulier le maire du 18e arrondissement ainsi que les commissariats du 10e et du 18e qui ont toujours soutenu notre proposition depuis que nous l'avons portée en septembre 2023. Mais, d'une manière générale, l'écoute que nous avons eue sur ce dossier depuis septembre 2023 de la part de nos trois maires d'arrondissement (9e, 10e, 18e) a été totale.

    Et maintenant ? 

    La disparition du kiosque depuis 4 ans n'a pas éteint l'envie d’acheter la presse chez les habitants du quartier. Peut-être retrouverons-nous un point presse à l'intérieur du nouvel équipement censé remplacer Tati dont nous n'avons malheureusement pas assez de nouvelles ?

    Que ce soit l’après-Tati et son futur impact sur le quartier, ou que vous trouviez plus généralement que le carrefour Barbès, coincé entre trois arrondissements, peut encore être amélioré, soutenez-nous ou rejoignez-nous à Action Barbès, en adhérant et/ou en prenant une question, un enjeu, en charge.

    Pour ce faire, rien de mieux que de répondre en une minute chrono au sondage en ligne sur les activités d'Action Barbès : LIEN VERS LE SONDAGE 

    Quels sont les projets de l'année pour Action Barbès ?

    - Nous souhaitons davantage d'informations sur l'après-Tati : nous avons compris le projet d'y mêler commerces, un lieu culturel et des logements, mais le concret a du mal à émerger. Il y a certes des candidats, des phases de décisions, des travaux importants à prévoir etc. mais nous avons hâte de tourner la page du no man's land actuel, et nous aimerions bien faire valoir votre avis sur l'avenir de ce lieu emblématique, solidement épaulé par le Louxor et la Brasserie Barbès à deux autres angles du carrefour.

    - En prévision des J.O., le carrefour Barbès va être particulièrement fréquenté et il n'est pas question que les touristes quittent Paris avec cette image jadis qualifiée de "no go zone" par des journalistes américains de Fox news. Où en sommes-nous de la circulation ? de la signalétique pour les touristes ? de la propreté (y compris côté toilettes publiques) ? de la sécurité et des trafics ?

    - Autour du patrimoine de la RATP, vous avez sans doute remarqué qu'il manque depuis au moins 5 ans les panneaux métalliques qui ornaient le haut de la station Barbès. Ils ont été déposés pour restauration et n'ont jamais été remis. A la place, un support de briques "all’aperto". Quand reverra-t-on ce témoignage de l'époque Eiffel ? Avant le début des JO ?

    La frise déposée

    La frise originelle

    Il y a bien d'autres enjeux, plus modestes (la circulation sur le boulevard Magenta et ses conséquences sur les rues adjacentes) ou à plus long terme (la nouvelle Gare du Nord ; le nouveau Lariboisière etc.).

    Nous ne ferons bouger les dossiers que rassemblés et nombreux.

    Si ces questions vous interpellent, si vous en avez d'autres concernant notre voisinage des confins de nos trois arrondissements, rejoignez le conseil d'administration en donnant un peu de votre temps pour partager vos idées, assister à une réunion, relancer un élu, co-gérer un réseau social, organiser un événement festif… >>> contactez-nous à action.barbes@gmail.com

    Et toujours, pour adhérer en ligne (10€ par an et par foyer) : https://www.helloasso.com/associations/action-barbes/adhesions/bulletin-d-adhesion-annee-civile-2024  

     

  • Marché Saint-Quentin: le fonctionnement et les points en suspens

    C'est un événement de faire venir des commerçants dans un conseil de quartier, surtout pour leur faire raconter leur métier, leur environnement, les problèmes qu'ils rencontrent. Comme nous l'avons dit dans un précédent article, le marché ferme à 20 heures le soir, mais la journée n'est pas finie pour autant. Il faut encore descendre les denrées dans les chambres froides, situées au sous sol du marché, s'il s'agit de produits frais, ou simplement ranger les stands pour le lendemain. Pas facile dans ces conditions de participer aux réunions des Conseils de quartier.

    Le marché couvert est une petite société organisée sous sa grande halle historique avec ses avantages et ses inconvénients, ses bonheurs et ses problèmes. Les marchands, au nombre de 35 actuellement, sont réunis dans une association des commerçants avec un bureau et un président. Les pouvoirs du président ne sont pas immenses, mais il est le représentant de l'ensemble des commerçants du marché face aux institutions et c'est lui qui est l'interlocuteur privilégié du gestionnaire du marché, la société Bensidoun

    Qu'est ce que le gestionnaire d'un marché ?

    Après un processus courant de désignation d'un concessionnaire de la ville (procédure des marchés publics), le groupe Bensidoun a remporté la gestion d'une partie des marchés parisiens, couverts ou découverts, majoritairement les marchés des « beaux quartiers » (Saint-Honoré, Maubert, Monge, Port-Royal, Raspail, Gobelins, Saint-Germain, Passy, Ternes), tous les marchés du 13e, du 14e et les puces de Montreuil, et en prime les deux marchés couverts du 10e (Saint-Martin et Saint-Quentin).

    Il existe trois autres gestionnaires de marchés : la société Dadoun (Barbès et Anvers, notamment), la société Cordonnier Frères et la société EGS (le précédent gestionnaire du marché).

    Quel est son rôle ?

    Il enregistre les demandes d'espace par catégorie et ordre d'arrivée sur les marchés qu'il gère et établit en fonction de l'admissibilité des candidats les délais d'obtention d'un espace linéaire sur un marché découvert et d'un stand dans un marché couvert.

    La Direction du développement économique, de l'emploi et de l'enseignement supérieur (DDEEES) à la Mairie de Paris est là aussi pour donner quelques renseignements utiles (8 rue de Citeaux 12e, Tél. : 0171192000).

    Le gestionnaire a pour mission de veiller au bon fonctionnement du marché, il veille à son entretien, à sa visibilité, en créant des animations, il fait en sorte que les conditions soient réunies pour que l'activité soit prospère pour tout le monde.

    Qu'en pensent les commerçants qui nous ont accueillis ?

    Très prosaïquement, la halle a beau être magnifique, protégée, témoin de l'histoire de Paris, elle est glaciale en hiver ! C'est une des premières réflexions que les commerçants que nous sommes allés rencontrer, avant les vacances d'été et plus récemment, nous ont fait quand nous avons abordé leur conditions de travail. Selon les produits vendus la température est perçue de façon différente, mais en cas de gel, les fruits et légumes souffrent autant que les vendeurs ! Pas beaucoup de différence avec un marché découvert dans ce cas. La grande hauteur de la halle absorbe tout effort pour dégourdir l'air froid. Les quelques radiateurs à résistance installés sur la structure de l'espace de convivialité nous ont paru à ce titre une pure absurdité et un gouffre financier impardonnable à l'heure des économies d'énergie !

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    Un autre sujet qui fait débat est la visibilité du marché Saint-Quentin. Caché derrière une structure opaque, à hauteur d'homme, hormis les quatre portes vitrées et les verrières en hauteur, il reste assez confidentiel pour les promeneurs et les touristes. Peu se hasardent à entrer, ne serait-ce que « pour voir » et les plus curieux se limitent souvent aux stands situés au plus près du boulevard de Magenta, ignorant par exemple qu'il existe au fond (côté Chabrol) un espace offrant tables et chaises à proximité des traiteurs. Un comble car ils pourraient y déjeuner à des prix abordables en toute tranquillité. On nous dit de bonne source que des flyers ont été édités pour une distribution dans les gares toutes proches. Une meilleure communication, à fréquence régulière, serait la bienvenue. On nous a également rapporté qu'un budget annuel de 10 000 euros destiné à la communication apparaissait sur les bilans du gestionnaire de marché, mais que le détail n'en était pas relaté. Info ou intox ? Peut-être va-t-on assister à une pression plus forte sur le président des commerçants pour que ses exigences en cette matière s'affirment davantage.

    Une autre revendication commune à plusieurs commerçants : une fermeture un peu plus tardive, notamment pour répondre à la demande des jeunes couples parisiens qui ont pris l'habitude de « passer au Monop' en rentrant » ! C'est une concurrence avec laquelle il faut compter. Les marchands ne peuvent pas vivre de la seule activité du week end. Certains verraient bien des nocturnes les jeudis jusqu'à 21 heures, ou même un peu plus tard, avec des dégustations... pourquoi pas. Profiter aussi d'événements récurrents comme la journée du goût pour organiser des moments de convivialité. Bien sûr, les samedis toute la journée et les dimanches matin sont les jours de grande activité. On retrouve le côté province des courses au marché. On ne perd même pas patience en attendant gentiment son tour. Et tant pis si ce jour-là on déjeune à 15h.

    marchés-de-paris,paris,10e,marchés,saint-quentin,bensidounLe marché Saint-Quentin recèle de fortes personnalités, parmi celles-ci Dédé, qui a cédé une épicerie dans le 11e, au bout de 4 ans, pour un stand de fruits et légumes dans notre marché du 10e, il y a plus de vingt ans. Bien qu'il demeure à Montreuil, il est dès 4h du matin à Rungis, 5 jours de la semaine, pour offrir les meilleurs produits à sa clientèle. Il s'est étendu il y a 15 ans en reprenant le stand laissé inoccupé par un marchand bio, mais sa tentative de faire également des produits bio a tourné court à la suite de la protestation d'un autre commerçant. Est-ce que trop de bio tuerait le bio ?

    La marchande de produits portugais est également une figure du marché Saint-Quentin. Plusieurs fois interviewée dans des revues, elle ne donne pas son sourire à votre appareil photo sans qu'on s'explique un peu. Goûter, c'est l'adopter ! Cette vieille réclame s'applique avec bonheur à tous les produits du stand de Madame Gonzalves, (Silvana pour les plus proches, voir l'article du mercredi 25.09) : nous avons testé nous-mêmes après avoir passé avec succès l'épreuve de l'échange approfondi. Approchez-vous sans crainte et laissez-vous tenter ! Ne partez pas sans gouter les vins, avec modération toutefois.

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    Pourtant, il y a des tensions, entre commerçants, entre les jeunes et les anciens, ceux qui veulent faire bouger les habitudes et ceux qui voient tranquillement l'heure de la retraire à l'horizon.

    Le marché n'est pas un long fleuve tranquille circulant entre les légumes et le poisson. Un renouveau des marchés parisiens est sans doute nécessaire si on veut prendre en compte les habitudes de consommation des habitants. On ne descend pas faire ses courses au marché trois fois par semaine, comme nos grands mères (la mienne allait au marché de la Réunion dans le 20e, elle ne reconnaitrait rien du quartier !) Puis vient la question des prix. Nous ne l'avons même pas évoquée jusque là. Les commerçants déplorent le niveau atteint cette année et l'expliquent par une saison froide et tardive en France. On a vu des augmentations de 25 à 30% qui ont réduit le panier de l'acheteur habitué à des bons produits. La concurrence des produits venus de loin, malgré le coût du fret, et un goût plat le plus souvent, fait parfois des ravages et détourne la clientèle vers le supermarché du coin. Seuls les clients aisés continuent à acheter de bons produits mais en quantité moindre malgré tout. Plusieurs études ont toutefois montré que les meilleurs produits restaient ceux des marchés, bien qu'un peu plus chers. Ne faudrait-il pas dans ce cas manger peu et bon ? De quoi mettre au chômage tous les nutritionnistes et spécialistes des régimes alimentaires...

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    (à gauche: La fontaine Wallace au coeur du marché) 

     

    Lire aussi les articles du Parisien (en version abonnés) sur ce thème pendant l'été (14.08.2013):

    Sur les marchés, on se serre la ceinture

    Les prix des fruits et légumes s'envolent

    "Les conditions météo ont été mauvaises"

    Le boom des cerises turques

     

  • Prévention, tranquillité, sécurité

    C'est le thème choisi par  Bertrand Delanoë, qui cette année pour la seconde fois présente son compte rendu annuel de mandat en déclinant des sujets importants pour la vie de la cité. Après le conseil de quartier Château Rouge-Goutte d'Or que nous décrivions ici même samedi 22, on peut penser que l'ambiance sera un peu houleuse à la mairie du 18e ce soir, à 18h30.

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    Les élus du 18e connaissent bien les problèmes que rencontrent les habitants de certains quartiers du 18e. Nous pensons sincèrement qu'ils ne cherchent pas à détourner les yeux. La situation est complexe et relève de nombreuses approches. Les solutions ne sont pas immédiates.

    En revanche, nous estimons que dans une ville comme Paris, la séparation des pouvoirs de police et d'administration ne favorise pas l'analyse objective de la délinquance, de ses causes, de l'environnement social dans lequel elle prospère, de l'observation minutieuse des délits qui font exploser les bilans... Vous voulez un exemple ?

    Souvenez-vous des chiffres des vols à l'arraché, à la roulotte, avec violence ou non de la fin du mandat de Lionel Jospin, quand Daniel Vaillant justement était ministre de l'intérieur, au tout début de la mandature Delanoé comme maire de Paris. D'un côté, les élus de droite, leur candidat qui prétendait à un second mandat à la présidence de la République, les montraient du doigt aussi souvent que possible. Et ce n'était pas mentir. De l'aute côté, Vaillant pointait les vols de téléphones portables qui n'étaient pas encore marqués par les fabricants, donc difficiles à bloquer, etc. ceux qu'on ne volerait plus maintenant, les bons vieux portables qui faisaient à peine des photos... Et bien sûr la mise en place de la police de proximité qui facilitait le dépôt de plaintes. Aujourd'hui, Claude Guéant accuse les smart phone de faire monter les chiffres, affirmant par ailleurs que tout baigne... Le commissaire Clouzeau expliquait en conseil de quartier que téléphoner dans la rue avec un smart phone était comme agiter un billet de deux cents euros à bout de bras. "D'un autre côté, s'il faut se cacher pour téléphoner...," ont rétorqué des habitants. Idem pour les colliers en or, il faudrait ne plus les porter à l'extérieur, car ces vols là aussi font monter les chiffres de la criminalité. C'est certain. Mais ce n'est pas nouveau non plus, déjà dans la forêt de Bondy, à une autre époque.... et les bas-fonds parisiens ont aussi leur petite réputation. C'est le propre des statistiques de révéler des chiffres. Parfois, ils ne sont pas bons pour qui est aux mannettes.

    Une autre conséquence de ce pouvoir à deux têtes est la gestion des agents de surveillance de la Ville de Paris, les ASP, que la mairie finance mais dont le préfet a seul, ou à peu près, la maîtrise. Nous avons été surpris lors de la réunion publique de Goutte d'Or Château Rouge de constater combien sont nombreux les habitants qui ignorent cette disposition. Presque tous incriminent la mairie quand ils rencontrent des problèmes de sécurité dans leur quartier. Ils reprochent, par exemple, à leur maire les horaires trop limités des patrouilles de médiateurs de nuit qui ont été mises en oeuvre dans le 18e justement, par la Ville. Aux frais des contribuables parisiens naturellement, qui parallèlement participent au budget de l'état qui va à la police nationale, sensée faire régner la tranquillité dans notre capitale.

    A lire cette page du site de la Ville, pour savoir qui est responsable de quoi... :

    Des pouvoirs de police reconnus au Maire de Paris
    Pour  des raisons historiques mais aussi politiques, les auteurs des deux statuts de 1975 et 1982 n’avaient pas souhaité, dans un premier temps, transférer au profit du Maire de Paris, les attributions du Préfet de police définies dans l’arrêté des consuls du 12 messidor an VIII (1er juillet 1800).
    La loi du 29 décembre 1986 a modifié cette donne en reconnaissant au Maire de Paris un pouvoir de police en matière de salubrité sur la voie publique et la charge du maintien du bon ordre dans les foires et marchés.
    Par ailleurs, aux termes de la loi du 27 février 2002 (article L.2512-4 modifié du CGCT), le Maire de Paris dispose désormais d’une compétence générale pour tout ce qui relève de la circulation et du stationnement à Paris.
    Le Préfet de police exerce, pour sa part, une compétence d’attribution de trois ordres.
    1) « Pour tenir compte des conditions de circulation dans l’agglomération parisienne et en région Île-de-France », il reste compétent pour fixer les règles de circulation et de stationnement sur certains axes importants énumérés par le décret n° 2002-810 en date du 2 mai 2002 (ex : boulevard périphérique, voie Georges Pompidou, avenue des Champs-Elysées). Le maire de Paris est alors consulté sur tous les projets d’arrêtés pris par le préfet de police.
    2) « Pour des motifs d’ordre public ou liés à la sécurité des personnes et des biens ou pour assurer la protection du siège des institutions de la République et des représentations diplomatiques », il réglemente les conditions de circulation et de stationnement sur des portions de voies ou dans des périmètres définis par l’arrêté n° 2002-1076 du préfet de police, en date du 6 mai 2002, publié au BMO du 14 mai 2002 (ex : Ambassade des États-Unis, Île de la cité…).
    3) « En cas de manifestation de voie publique à caractère revendicatif, festif, sportif ou culturel », le préfet de police conserve la police de la circulation et du stationnement. Toutefois, les arrêtés adoptés à cet effet ont un caractère temporaire et sont pris après avis du maire de Paris.
    Pour assurer l’exécution et le respect des règles définies en matière de circulation et de stationnement, l’article L.2512-14 in fine du CGCT prévoit que des agents de la Ville de Paris pourront ainsi être placés sous l’autorité du Préfet. A cette fin, 400 agents de surveillance de Paris (ASP) ont été recrutés dès 2001. Aptes à dresser des contraventions pour toutes les infractions aux règles de la circulation, ils ont également pour mission de verbaliser dans le domaine de la propreté ou des nuisances sonores (article L.2512-16-1 du CGCT).

    Au risque d'abuser de votre temps de lecture pour ce jour, je voudrais encore vous proposer un extrait du t11_logo.gifrapport de la commission d'enquête n° 340 (2001-2002) du Sénat sur la délinquance des mineurs déposé le 27 juin 2002. Bien que datant de 2002, elle est très instructive et d'une étonnante actualité.

    Les victimes des mineurs sont souvent des mineurs (lien): Entendu par la commission d'enquête, M. Jean-Marie Petitclerc, éducateur spécialisé, s'est ainsi exprimé : « (...) On présente souvent les jeunes comme étant les acteurs, les facteurs, les auteurs de cette violence. N'oublions pas qu'ils en sont les premières victimes et que 80 % des actes de violence commis par les mineurs le sont à l'encontre d'autres mineurs ! Quatre faits sur cinq ! Autrement dit, dans notre pays, le climat de violence qui règne est ressenti quatre fois plus douloureusement par les mineurs que par les adultes...»

    Les mineurs délinquants sont souvent des victimes (lien): «...victimes de l'indifférence, de coups, de maltraitance et d'abus sexuels, les enfants reproduisent à l'extérieur ce qu'ils vivent chez eux. De nombreux délinquants ont ainsi, en même temps qu'un dossier de délinquance, un dossier d'assistance éducative tant leur vie, leur famille, est difficile et tant ils sont dans un mal-être qui entraîne un mal-faire », déclare Mme Marie-France Ponelle, responsable de l'antenne des mineurs du barreau de Paris.

    Une surdélinquance des jeunes issus de l'émigration : (le rapport du Sénat osait cette affirmation, rarement repris par les responsables de façon aussi ouverte : lien) ces jeunes cumulent certains facteurs associés à la délinquance : une plus faible supervision parentale, une résidence plus fréquente dans le parc HLM hors centre-ville, un niveau de revenu et de scolarisation faible des parents, un absentéisme scolaire plus élevé, explique le sociologue auditionné, Sébastian Roché, qui a conduit en 2000 une enquête sur le sujet.

    La déclaration de M. Malek Boutih, président de SOS racisme à l'époque, entendu également devant la commission d'enquête, pourrait être actuelle, plus de dix ans après :

    « Beaucoup de raisons expliquent pourquoi il y a plus de « bronzés » que de blancs dans les centres de jeunes détenus, mais ce ne sont pas des éléments culturels ; ce ne sont pas des sourates du Coran ni leurs parents qui les poussent. Il faut même faire très attention dans les discours lorsqu'on insiste sur la responsabilité des parents. Que se passe-t-il lorsqu'on a des parents très sévères dans le quartier ? En dernier ressort, quand ils n'en peuvent plus, ils mettent le gosse à la porte, donc à la rue. (...)

    « Par ailleurs, dans les familles d'immigrés, les enfants prennent très vite le pouvoir. Déjà, d'une manière générale en France, le rapport au savoir a tendance à s'inverser en raison des modifications technologiques, des nouveaux rapports urbains, et les jeunes générations ont parfois une meilleure connaissance que leurs parents de la société. Alors, chez les immigrés, imaginez !...

    « Je n'ai pas envie que les enfants d'immigrés, qui constituent ce que j'appelle la nouvelle génération de Français, deviennent les noirs américains de notre société, qui ne soient bons qu'à faire du sport ou des films et, pour le reste, passage par la case « prison ». Je sais que la vie est dure, que la société est dure, qu'il y a beaucoup d'injustice. Mais je ne crois pas que les comportements de violence aident à s'en sortir. A l'inverse, ces comportements structurent, organisent la violence et l'implantent définitivement dans la société ».

    L'intégralité du rapport est accessible ici.

  • Vital'Quartier 10e : ”En Vrac” remplace ”La fée dans l'atelier”

    La boutique du 69, rue de Maubeuge qui hébergeait Une fée dans l'atelier depuis février 2011 a changé d'activité depuis l'été après quelques mois de travaux. C'est désormais un lieu dédié aux amateurs de vin.

    vital quartier, rue maubeuge, 10e, commerce

    Rappelons que l'opération Vital'Quartier mise en place par Paris permet dans certains secteurs particulièrement frappés par la mono activité le rachat de  locaux dans la capitale. Les rues de Dunkerque et de Maubeuge ont bénéficié de cette action. En Vrac ouvre ici sa deuxième boutique après celle de la rue de l'Olive dans le 18e, pas très loin du marché du même nom. Un concept singulier de vente de vins.

    Nous avons rencontré Rodolphe qui gère cette nouvelle boutique. C'est un connaisseur qui a travaillé dans les vignes, dans les caves et maintenant dans la vente. Il possède même un petit domaine dans le Jura.

     

    Que pouvez-vous dire de ces premiers mois d'ouverture?

    Ce local a été une bonne opportunité pour étendre notre concept de vente de vins en vrac qui n'a pas de concurrence dans la capitale. Certes, la rue de Maubeuge est moins attractive que la rue de Dunkerque; elle est plutôt empruntée par des usagers de la gare qui travaillent sur Paris, donc assez pressés, et par des touristes. Mais nous avons reçu un très bon accueil des habitants et nous avons une réelle volonté de nous insérer dans le quartier. Lors de notre soirée pour le Beaujolais nouveau, une habitante de la rue a même souhaité animer musicalement la soirée!

     

    Un mot sur le concept?

    Chez nous, le client peut se servir directement dans des cuves soit en apportant sa propre bouteille, soit en se procurant dans la boutique une bouteille qui lui sera consignée. Un principe qui permet notamment des prix plus attractifs.

    vital quartier, rue de maubeuge, vin

    Nous avons aussi des alcools en vrac qui marchent bien car on peut en acheter des petites quantités, à partir de 10cl le flacon.

     vin, rue de maubeuge, vital quartier

     

    Vous parlez de vin « nature sans soufre ». Quelle différence avec un vin « bio »?

    Un vin nature n' a aucun additif chimique, ni à la vigne ni à la cave. Il peut subir d'éventuels traitements mais avec des produits naturels (pas de produits de synthèse). Dans un vin bio, pas de traitement non plus mais on accorde tout de même 5 à 10% de produits chimiques, on peut sulfater, on peut soufrer.

     

    Vous proposez également des ateliers certains jours de la semaine?

    Chaque mercredi entre 20h et 22h, nous proposons de découvrir des vins, un peu de dégustation, un peu d’œnologie mais attention pas question de devenir des « pros », on survole. Nous souhaitons démystifier le vin à la française avec son lot de vocabulaire très précis. On repart en fin de soirée avec sa bouteille après avoir fabriqué son vin en « assemblant » des cépages.

     

    On peut aussi y trouver des bouteilles de vin et quelques produits d'épicerie fine (huile d'olive, miel, confitures...)

    Si vous êtes tentés par l'atelier, pensez à réserver et pour tout savoir c'est sur leur site En Vrac mais aussi leur page Facebook !

  • Municipales 2014 : dans le 10e

    Comme nous vous l’avons annoncé samedi dernier, nous commençons aujourd’hui notre série de trois articles consacrés aux trois arrondissements qui nous concernent, à savoir les 9e, 10e et 18e.

    Nous commençons aujourd’hui par le 10e.

    Pour parler des questions spécifiques à cet arrondissement, nous avons rencontré Déborah Pawlik,  Rémi Féraud, et  Anne Souyris, respectivement tête de liste UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV.

     

    • Salle de consommation de drogues à moindre risque (SCMR)

    paris,municipales-2014S’il y a un sujet sur lequel les oppositions sont frontales, c’est bien celui là. « Je vais vous répondre très clairement. Il y a des sujets sur lesquels nous ne pouvons pas nous retrouver » commence Déborah Pawlik en introduction de sa réponse à notre question. « Mais en revanche il y a un sujet sur lequel, je pense on se rejoint, c’est qu’il faut faire quelque chose par rapport à la question de la drogue dans nos arrondissements. Le 10e en priorité mais aussi sur les arrondissements limitrophes. J’ai une position extrêmement pragmatique qui a été caricaturée. C’est le jeu de la politique » continue-t-elle. Et de préciser sa pensée « La toxicomanie est accident de vie, cela peut arriver à tout le monde. Les toxicomanes, pour moi, n’ont pas besoin d’être enfoncés. Le problème  avec cette SCMR, c’est qu’on ne les aide absolument pas à sortir de leur dépendance en leur permettant d’aller se droguer dans cette salle.  Je suis moi-même allée les rencontrer. Ils nous disent que pour eux c’est difficile à assumer que, quand ils vont arriver dans cette salle il faut montrer patte blanche, on va prendre leur identité. C’est difficile à accepter » ajoute-t-elle. Sur l’impact local d’une telle structure, les propos de la tête de liste UMP sont tout aussi clairs : « Le boulot d’un maire c’est que la population vive dans des conditions qui soient sécurisées ? Je ne comprends pas qu’il puisse y avoir une zone de non droit. Si vous avez une SCMR, vous aurez forcément des dealers à côté, ou alors il y a des choses que je n’ai pas comprises. C’est un circuit économique qui est réel ». Et d’ajouter « C’est ce qui se passe dans les pays étrangers. Il y a donc des zones d’ombre donc le projet est inenvisageable : ce n’est pas la solution pour les toxicomanes, ce n’est pas non plus le message que j’ai envie d’envoyer à la société, à mes enfants " il y a un lieu où vous pourrez aller vous droguer" ». Elle précise ensuite ses propositions « Il faut lancer une concertation, avec les riverains, les commerçants sont concernés, ils sont inquiets, avec des experts de toutes tendances, une diversité d’avis pour construire ensemble une solution. Cela concerne tous les arrondissements de Paris mais il faut que le 10e en prenne sa part à cause de la présence de la Gare du Nord. C’est un lieu prédisposé à l’arrivée des stupéfiants. Installation d’une structure en dur avec les inconvénients liés mais dans l’hôpital Lariboisière et une structure mobile de manière à ce que les riverains ne stigmatisent pas les toxicomanes. Différente de la structure mobile de GAIA dont l’efficacité n’est pas prouvée sinon on n’aurait pas proposé cette salle de shoot ».

    paris,municipales-2014Rémi Féraud préfère lui insister sur l’impact dans le quartier de cette SCMR, considérant que « le travail de pédagogie a été fait, au maximum et au mieux de ce qui pouvait être fait ». « Je ne veux pas remettre le débat sur le tapis si la loi n’a pas changé » précise-t-il.  Pour lui, « seule l’ouverture de la salle peut calmer les inquiétudes ». « Les gens ont l’impression qu’on amène chez eux un problème qui n’existait pas. Il n’y a pas d’opposition de principe au projet, il n’y a que de l’effet NIMBY. J’essaie de rassurer les gens ».

    Si les écologistes sont d’accord sur le principe d’une SCMR, Anne Souyris déclare « Nous, on pense qu’il y aurait du avoir une concertation préalable beaucoup plus importante que ce qui a été fait. En particulier avec les associations de riverains qui ont quand même beaucoup évolué dans le temps et donc cela montre que plus il y a de la concertation, plus on peut, même sur des sujets aussi délicats que celui là, arriver à instaurer les choses ». Et de conclure « Concrètement cela veut dire qu’il faut faire de la pédagogie en amont du projet. Souvent le PS ne croit pas beaucoup à la concertation préalable et ils le font une fois qu’ils ont décidé quelque chose. Il faut prendre les choses très en  amont pour éviter les effets NIMBY par exemple. Donc, oui à la SCMR, oui à la pédagogie et la prochaine fois le préparer en amont ».

     

    • Logement

    « Sujet fort, prégnant, qui nécessite une vision d’ensemble » attaque Déborah Pawlik. « Le souci est que Paris a totalement chassé les classes moyennes de l’intérieur de la capitale. Elles sont parties en banlieue. Dès lors que vous avez un deuxième enfant qui arrive quand vous habitez le 10e, et bien vous partez. On atteint des loyers très hauts, un trois pièces qui fait 70m², c’est a minima 1800€ » continue-t-elle. « Le principal problème du logement social aujourd’hui est l’absence totale de rotation. 5.4% de rotation par an. Quand les enfants sont partis, il n’est pas normal que vous continuiez à occuper un quatre pièces. Il faut faire tourner le parc immobilier, construire un parc intermédiaire. Quand vous avez du tout privé et du tout social, il manque un chaînon ». « Dans notre projet parisien il y a deux choses très importantes. Le premier est la transparence. Aujourd’hui on est incapable de savoir comment sont attribués les logements sociaux. Il faut remettre le Parisien au cœur de l’attribution des logements sociaux. Pour les critères d’éligibilité, il n’est pas normal qu’une infirmière de Lariboisière qui finit le soir à 22h et reprend le lendemain à 7h doive faire 2 heures de transport en commun parce qu’elle n’a pas les moyens de se loger à Paris. Idem pour les personnels de crèche, … ça c’est le deuxième point » conclut-elle.

    A propos des logements sociaux et en terme de bilan de sa mandature, Rémi Féraud indique « Les 13.5% de logements sociaux annoncés sont ceux financés, les 12% sont les logements livrés ». « Le droit de préemption reste notre approche même si ce n’est pas notre seule approche. On va continuer à acheter des immeubles en vente comme celui de la rue Saint-Vincent-de-Paul. Dans ce quartier, si on veut faire du logement social, c’est bien en achetant des immeubles existant. Ça peut être de la préemption, ça peut être du rachat à l’amiable. Le compte foncier de la Ville le permet. Aujourd’hui nous sommes à 7000 logements sociaux par an à Paris. L’objectif d’Anne Hidalgo est 10 000 avec des partenaires privés qui accepteraient de construire du logement intermédiaire moins cher. On aurait un parc institutionnel privé, un peu plus cher que le logement social. Cela pourrait représenter un tiers des logements à créer. C’est une disposition concrète pour la classe moyenne. Des logements un peu en dessous de 20€ le m² ». Et de conclure « Le logement social est là pour compenser la montée des prix due à la boboïsation ».

    paris,municipales-2014Sur le sujet des logements, Anne Souyris est mordante « A chaque fois qu’on fait du logement social, ce n’est pas du logement social au sens strict, c’est du logement intermédiaire. Le logement social est fait pour les gens qui ont un petit salaire et qui sont obligés de partir. C’est aujourd’hui 80% des demandes or il n’y a même pas 20% qui sont faits pour eux. Il y a 80% de demandes qui sont très sociales et il y a à peine 20% de logements très "social". Il faudrait arriver à faire rejoindre les deux bouts pour parler de mixité sociale, sinon, ce n’est pas vrai ». Elle précise « On n’est pas pour la construction mais l’achat en milieu diffus du parc privé. Plutôt que de faire de grands paquebots, il faut acheter dans l’habitat existant et aussi participer au parc locatif privé. Il faut prendre garde à ne pas augmenter la densité et remplir les dents creuses où on pourrait mettre un peu de verdure.

    Il y a aussi toute la question des bureaux vides qui se pose. La politique de la Ville de Paris qui a été de faire des bureaux qui sont restés vides et cela créé de la pénurie de logements. Il y a là aussi une inversion à faire, du logement là où il y a du bureau vide ».

     

    • Marché des biffins ou « marché de la misère » sous le viaduc du métro

    Si cet espace sous le métro aérien est formellement sous la responsabilité du 18e arrondissement, il est clair que l’impact sur le 10e n’est pas négligeable. Aussi avons-nous interrogé les candidats sur ce sujet sensible.

    « C’est un sujet préoccupant depuis plusieurs années, trois ans ? Oui, trois ans.

    Sur ce marché il y a plusieurs problèmes. Le premier et c’est un problème que l’on rencontre dans d’autres endroits du 10e, c’est la vente à la sauvette. Sur cette question là il faut être ferme, y mettre les moyens policiers nécessaires pour la verbalisation » commence Déborah Pawlik. Elle ajoute « La vente à la sauvette est ce qui dégrade un environnement économique. Il est important de préserver les commerçants qui se battent pour leur quotidien ».

    Rémi Féraud semble plus fataliste à court terme et dit qu’une action de fond sur le long terme pourrait être une solution « Il n’y a pas de solution. Je ne crois pas à l’installation d’un marché de biffins organisé dans le quartier. On n’a pas l’espace pour cela. Ces marchés de la misère sont organisés avec des réseaux et il faut lutter contre ces réseaux. Il faut que dans le quartier se créé un groupe local contre la délinquance, le Parquet est mobilisé. J’ai demandé que la lutte contre les réseaux soit dans la priorité de ces groupes ».

    A contrario, l’écologiste Anne Souyris déclare « Sur le 10e il devrait y avoir plusieurs espaces avec une réglementation pour des personnes qui vendent des choses ». Elle précise « Il faut mettre en place plusieurs emplacements déjà dans Paris et peut être en première couronne comme à Porte de Vanves. Ce qui fait qu’aujourd’hui ça ne marche pas, c’est qu’il n’y a que le carré dans le 18e. Plus il y a non gestion, plus ça se complexifie. Donc déjà ayons une approche plus large : mettons en place plusieurs espaces en même temps ce qui permettra d’absorber deux ou trois mille vendeurs sur Ile de France, et il peut y avoir plusieurs types de gestion : celui du 18e, des endroits plus autogérés, on peut ainsi calmer un peu le phénomène. Quoiqu’il en soit, il faut des règles. Ça va être sur la nature de la marchandise, marchandise volée, alimentation. Il doit y avoir des contrôles. Il faut accepter que c’est une économie de la survie ».

     

    • Démocratie locale – conseils de quartier

    Comment relancer la dynamique des Conseils de Quartier (CQs) qui semble s’essouffler ? Telle est la question.

    « Il faut refaire des riverains des acteurs de leur arrondissement » commence Déborah Pawlik. « Les CQs étaient faits pour inclure les habitants dans la vie locale. Très bien. Le problème c’est que ces CQs  sont des mini instances de la municipalité. Pour moi, aujourd’hui, les CQs sont trop copie conforme de la municipalité. L’espace d’expression est réduit. Dans notre projet, les conseils de quartier ne seront pas partisans. Des gens de gauche doivent pouvoir être à la tête de CQ.

    Les gens se réinvestiront dans leur quartier s’il y a une information simple. Les CQs ne doivent pas être des relais des faits et gestes de la municipalité. C’est de la vie de quartier ».

    Rémi Féraud semble partager notre point de vue et précise « On a la même impression. On n’a pas d’idée miracle. La crise à partir de 2008 a joué négativement sur la démocratie locale, les gens se replient sur des enjeux personnels. Je l’ai ressenti comme cela. Les gens ont du mal à s’inscrire dans des projets qui prennent du temps. On a l’impression parfois que venir au CQ ne sert à rien. Et puis il y a des équipes d’animation qui savent plus ou moins faire participer les autres .Quand il y a un projet majeur, les gens viennent (Louxor, place de la République). Il y a des effets de lassitude.

    Anne Hidalgo veut faire des CQs un partenaire des contrats locaux de sécurité, du suivi de l’évaluation de la propreté. Il faut que les gens viennent aux CQs pas seulement avec l’idée de râler. Comme l’équipe municipale sera un peu plus étoffée, l’idée est d’avoir un référent par quartier avec un meilleur suivi ».

    Il n’est pas surprenant qu’Anne Souyris ne partage pas l’avis de Déborah Pawlik à propos de l’indépendance des CQs, tant les écologistes ont été en pointe lors de leur mise en place dans le 10e. Elle déclare « Dans le 10e s’est maintenue une dynamique due à une charte importante, bien faite, qui fait qu’il y a une autonomie des CQs. Il y a malgré tout des efforts à faire, en particulier, que les CQs puissent avoir un budget propre utilisable. Les actuels budgets ne sont pas utilisables. Souvent cet argent reste non dépensé. Il faut que les CQs soient porteurs de projets sur les quartiers. Ils doivent aussi être beaucoup plus consultés, demander leur avis sur les projets, et pas seulement a posteriori comme cela s’est fait jusqu’à maintenant. On défend l’idée d’un budget participatif, que les CQs soient porteurs d’une partie des budgets de la ville. Enfin, faire le bilan des bonnes pratiques. Les CQs doivent être des vrais partenaires avec les institutions. Il faut les voir comme de vrais experts de l’usage de la ville. Reconnaître leur expertise.

    La loi de 2002 qui instaure les CQs est en rupture avec l’histoire démocratique française. Les habitants n’avaient pas d’expérience. Chacun a appris. On se retrouve au bout de 10 ans avec un essoufflement. La responsabilité des élus est énorme parce qu’ils n’y ont jamais cru. Est-ce qu’on peut reprocher aux habitants de faire ce qu’ils savaient faire ? Ils n’avaient pas le langage, pas les moyens de s’impliquer.  On est à la fin d’un premier cycle ».

     

    Deux autres sujets très importants ont aussi fait l’objet d’échanges avec les candidats.

    Il s’agit en premier lieu de la rénovation du boulevard de La Chapelle sous le viaduc du métro aérien qui pourrait devenir une "promenade urbaine" de Barbès à Stalingrad. Action Barbès a déjà beaucoup travaillé sur le sujet par le biais d’une commission formée par certains de ses adhérents et spécialement dédiée au sujet.

    Il s’agit, en deuxième lieu, du projet de réaménagement des abords de la Gare de l’Est et du quartier des deux gares en général.

    Ces deux sujets feront l’objet d’articles séparés.