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Drogues, réduction des risques et financement

La politique de réduction des risques (RDR) liés à l'usage de drogues est depuis de nombreuses années suivie par tous les gouvernements, quelque soit leur couleur politique. Rappelons que c'est Michèle Barzach, alors ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, qui en 1987 a permis la vente libre de seringues. Cette politique a donné de bons résultats si  on en croit les experts en ce domaine, et il n'y a pas de raison de ne pas les croire. On peut bien sûr regretter que des salles d'injection supervisée n'aient pas été ouvertes plus tôt en France comme cela a été fait un peu partout en Europe mais nous allons sans doute rattraper notre retard avec les projets de Paris ouvert très récemment et celui de Strasbourg à venir dans un délai très court qui feront sans doute des petits.

C'est ce moment particulier, juste là où notre pays franchit un pas important dans cette politique de réduction des risques avec l'ouverture de la salle à Paris, que la région Ile de France et Mme Pécresse sa Présidente en tête décident de limiter la subvention à l'association SAFE. Cette association est un acteur majeur de cette RDR en distribuant des seringues neuves et collectant les usagées. Dans notre quartier cela se passe boulevard de La Chapelle et rue de Maubeuge. Il est clair que ce type d'association ne peut vivre que par des subventions. Peu importe, Mme Pécresse coupe !

Un habitant de notre quartier, par ailleurs également membre de notre association, s'est mis en colère ....

... et avec son accord nous publions ici la lettre d'une grande pertinence qu'il a adressée à la Présidente de la région Ile de France

 

Bonjour,

Je vous écris pour vous exprimer ma surprise: j'apprends dans Le Monde du week-end que le Conseil Régional d'Ile-de-France que vous présidez a décidé de réduire de 75% la subvention accordée à l'association SAFE (que je mets en copie de ce courriel). Père de deux enfants de quatre mois et deux ans, je m'étonne d'une décision qui, pour quelques économies budgétaires, mettra à nouveau en jeu la vie des usagers de drogues et des habitants du secteur Barbès-Gare du Nord.

Résident rue de Chartres (Paris 18ème), à moins de 50 mètres d'un des principaux distributeurs/échangeurs de seringues situé le long de l'hôpital Lariboisière, je me félicite régulièrement de l'installation de ces automates depuis une dizaine d'années, qui ont permis de réduire peu à peu les nuisances dans ce quartier.
Car oui, en plus de permettre une consommation de drogues à moindre risque (et de limiter la contamination par des maladies transmissibles par voie intraveineuse, ce dont vous semblez vous désintéresser), ces automates ont aussi largement amélioré les conditions de vie pour les habitants du quartier: même si l'on trouve encore de temps en temps des seringues dans les parcs ou dans les grilles d'arbres (sans compter les sanisettes situées dans le périmètre), la situation n'a rien à voir avec ce qu'elle était il y a plusieurs années. Car, vous l'ignoriez peut-être, mais ces distributeurs de seringues propres font aussi office de dépôt de seringues usagées, et les usagers de drogues ont ainsi pu apprendre à se débarrasser de leurs seringues dans ces automates de SAFE, ce dont se félicitent les habitants du quartier.
Je me permets d'ailleurs de mettre en copie de ce message l'association Action Barbès, association de riverains qui savent que ces automates ont contribué, avec d'autres projets portés par des associations de réduction des risques, à améliorer les conditions de vie des riverains tout en réduisant les risques liés à la consommation de drogue.

Je vous invite en outre à vous promener dans le quartier si jamais un de ces automates SAFE venait à être retiré par la faute de vos choix budgétaires: en comptant les seringues abandonnées dans les rues, vous comprendrez alors peut-être les conséquences concrètes de vos décisions sur la vie des Francilien-ne-s.

 

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