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Rechercher : projet Balcon vert

  • Démocratie locale

    L’idée de Démocratie locale est dans l’air du temps. Rééquilibrer le partage des pouvoirs entre les élus (Démocratie représentative) et les habitants (Démocratie participative) est l’objet de nombreux débats, de freins de la part de certains, mais semble néanmoins correspondre à des attentes exprimées de manière plus ou moins confuse.

     

    Différentes dispositions législatives ont encadré depuis quelques années le développement de cette Démocratie participative qui est en général regardée comme un enjeu local de proximité. Les différentes lois de décentralisation et la loi SRU ont formalisé les choses, notamment à Paris où de nombreuses structures ont été mises en place. La plus symbolique d’entre elles est certainement le Conseil de quartier.

     

    L’objet de cet article n’est pas de traiter sur le fond l’idée de Démocratie participative mais de voir quels sont les moyens mis à la disposition des citoyens pour la pratiquer. Dans cette optique, nous avons rencontré la Mission Démocratie Locale mise en place par l’actuelle municipalité de Paris pour voir quel est son rôle et ses objectifs en la matière.

     

    La Mission Démocratie Locale dépend de la Direction "Décentralisation et Relations avec les associations, les territoires et les citoyens". Elle a été créé en 2002 et est dirigée par Lucie Kazarian. Cette jeune femme a une formation et une expérience tout à fait adaptées à la fonction puisqu’elle est détentrice d’un DESS de Management social des organisations de l’université de Lyon et a mis en place les organes de démocratie locale à Villeurbanne. Elle a rejoint Paris au moment de la création de la Mission qui emploie en plus 4 autres personnes.

     

    La Mission Démocratie Locale est un service support pour les Mairies d’arrondissement de la capitale. Son champ d’action est limité aux Conseils de quartier, d’autres organismes aidant les Conseils de la jeunesse ou les Conseils de la citoyenneté des parisiens non communautaires. La Mission joue un rôle de support mais aussi de propositions. Elle assure la nécessaire coordination entre les différentes Directions en charge de la mise en place de la démocratie locale.

     

    A ce jour, la Mission a crée 4 grands supports mis à disposition des Mairies d’arrondissement :

    - le classeur Guide du conseiller de quartier, ensemble de fiches décrivant le fonctionnement de la Ville ; vous pouvez télécharger ce document sur le site de la Mairie de Paris ;

    - en complément du classeur, une formation pour les Conseils de quartier afin de mieux les familiariser avec le fonctionnement complexe de la Ville. Cette formation n’a pas encore été organisée dans notre 9ème mais elle est programmée dans les prochaines semaines ;

    - une formation sur les questions de communication à assurer localement par les Conseils de quartier auprès des habitants. Comment créer un petit journal, comment traiter les questions juridiques, sans oublier le volet Internet. Cette formation est maintenant disponible et aura lieu pendant toute l’année 2006 ;

    - une formation sur le montage des projets et l’organisation des réunions par chaque Conseil de quartier, comment être plus efficace. Ce module est en cours de préparation et les formations devraient être lancées fin 2006.

     

    Deux grands projets occupent actuellement la Mission :

    - la finalisation d’une grande campagne de sensibilisation des habitants à la démocratie locale pour inciter chaque habitant à y participer. Cela prendra la forme d’une campagne de publicité assez massive qui débutera le 8 Février. Cela s’accompagnera d’une refonte complète des pages du site web de la Mairie concernant la citoyenneté et de la mise à disposition dans chaque arrondissement de cartes - format carte postale – pour une diffusion locale.

    - le 25 Mars prochain se tiendra à l’Hôtel de Ville une grande réunion de tous les Conseils de quartier (121) de Paris. Il s’agira de voir avec les acteurs de ces Conseils comment pérenniser et améliorer le fonctionnement de la démocratie participative, de voir comment améliorer la remontée d’informations entre les Mairies d’arrondissement et l’Hôtel de Ville, comment ouvrir les Conseils de quartier vers l’extérieur et notamment vers les Conseils des autres arrondissements et enfin de tenter de faire un premier bilan des 4 premières années de fonctionnement. S’y ajoutera l’organisation d’un grand débat avec des personnes d’autres villes comme Madrid, Lyon, Montreuil et même la Région Ile de France pour partager les bonnes expériences.

     

    Enfin notons que du 3 au 18 juin se tiendra la quinzaine de la démocratie locale dans chaque arrondissement de manière à mieux faire connaître les projets réalisés ou en cours de développement dans chaque quartier.

     

    Beaucoup de chemin reste à faire. Bien sûr c’est l’idée même de Démocratie participative qui doit être validée. Cela ne pourra certainement se faire que par le biais d’une participation active et massive des citoyens à ce nouveau mode d’expression politique. Les premiers résultats, sans être décourageant, semblent montrer une certaine hésitation à prendre les choses en mains. Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur la question d’autant que les nouveaux modes de communication vont certainement jouer un rôle important dans le développement ou non de cette idée. Et puisque nous sommes sur un blog d’arrondissement, disons que ce média est sans doute un des facteurs à considérer avec attention.

     

    Vous pourrez lire l’intéressant article publié par e-démocratielocale.info réalisé par le Conseil Régional Nord Pas de Calais sur ce sujet. Par ailleurs, une recherche avec les mots "démocratie locale" sur Google vous donnera accès à de nombreux sites développant le sujet, montrant bien qu’une certaine effervescence règne autour de cette question. Dans un prochain article, nous vous parlerons plus spécifiquement de ce qui se passe dans le 9ème sur le sujet.

  • Journées du patrimoine ce week end

    paris,patrimoine,cultureLes journées du patrimoine tenues le week-end dernier nous invitent à regarder plus en détails certaines choses. On était bien curieux de le voir, cet hôtel qui a si souvent été mis à l'honneur par les "communicants" de la mairie du 9e... Quel hôtel ? mais l'ancien hôtel particulier des Wendel, rue de Clichy.

    La rue de Clichy d'abord. N'en doutons pas, la rue de Clichy fait bien partie de notre patrimoine. "Cette rue est sur l'emplacement d'un très ancien chemin qui conduisait de la rue des Bons-Enfänts (au Palais Royal ndlr) à une bifurcation (station de métro La Fourche) où il se divisait en deux branches allant respectivement aux villages de Clichy et de Saint-Ouen." nous dit J. Hillaret dans son Connaissance du Vieux Paris (Editions Princesse). On trouvera beaucoup d'informations à propos de la rue de Clichy sur la page que Wikipédia lui consacre.

    Anecdotes moins connues, c'est là, dans le Tivoli du bas de la rue de Clichy, à l'emplacement actuel de l'église de la Trinité, que Marie-Antoinette emmena se promener ses deux enfants (Marie Thérèse et Louis) la veille de la fuite à Varennes, donc le 20 juin 1791, pour donner le change aux Révolutionnaires. Et c'est toujours rue de Clichy que la voiture emportant le Roi, la Reine, leurs deux enfants, Mme Elisabeth soeur du Roi, passa. "A six heures du soir, le cocher allemand de Fersen, Balthasar Sapel, sortit la grande berline noire de chez le carrossier pour la mener rue de Clichy chez un riche Anglais" nous dit l'historien Timothy Tackett dans Le Roi s'enfuit (Editions La Découverte). A noter que cet Anglais, M. Crawfort, était l'amant de la baronne de Korff, identité utilisée pour le passeport de Marie Antoinette, mais aussi que la femme de ce M. Crawfort était la maîtresse du beau Suédois Axel de Fersen. Plus loin Timothy Tackett nous dit :"Il était alors minuit et demi, une heure plus tard que prévu. Alors que la famille s'embrassait et s'installait dans la petite voiture, Fersen prit les rênes avec Malden à l'arrière comme valet de coche, et se mit en route lentement pour ne pas attirer l'attention. Au lieu d'aller directement à la barrière Saint Martin, il passa par la rue de Clichy et s'assura que la berline n'y était plus." Au grand étonnement du Roi qui connaissait bien Paris.

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    Le W des Wendel sur la façade de l'hôtel particulier

    Au 10 rue de Clichy se tient donc l'hôtel Wendel ou de Wendel, les deux expressions sont utilisées. La famille de Wendel est d'ancienne noblesse et l'hôtel particulier "construit en 1864 par l'architecte Storez" nous dit le dépliant édité par la mairie du 9e, est en cette fin de 19è siècle le lieu où réside Charles de Wendel et là où il meurt le 15 avril 1870 (source Wikipédia).

    Le 9ème arrondissement de Paris présente deux caractéristiques qui le singularisent un peu par rapport aux autres arrondissements : sa population y est en forte croissance depuis une dizaine d'années et la quantité d'espaces libres y est proche de zéro. La municipalité actuelle saisit donc toutes les opportunités qui se présentent pour acquérir des lieux afin d'y installer des logements sociaux (moins de 5% du parc immobilier dans cet arrondissement), des crèches et des écoles car qui dit augmentation de la population, dit enfants. C'est dans ce contexte que l'hôtel de Wendel a été acheté en 2002 par la Ville de Paris pour y installer une école. Le projet n'allait pas de soi : comment concilier le respect du patrimoine et la création d'une école dans un même endroit ? Laurent Chabas, premier adjoint au maire du 9e en charge du projet nous explique la chose :


    Renovation de l'hôtel de Wendel par ParisNeuvieme

     

    "Le coût total de cette réhabiliation/création est de 12 millions d€, soit 2 millions de moins que le budget initialement prévu" dit avec fierté Laurent Chabas. Reconnaissons que le projet est bien réussi.

    L'hôtel de Wendel, construit donc en 1856, soit avant la construction de l'église de la Trinité (1861-1867), fait partie de ces demeures cossues, mais sans ostentation, de cette fin de 19e siècle. La vogue du retour aux styles fin 18e imposée par l'impératrice Eugénie, très nostalgique des époques Louis XV et Louis XVI, n'a pas manqué d'influencer l'architecture et le décor mais on y trouve un mélange de styles curieux allant d'Henri II pour la chambre de Monsieur, au style un peu Rocaille cher à la Pompadour dans le grand salon sans oublier le style Renaissance des voutes du passage des cochers à l'entrée. Décrite ainsi, la chose peut paraitre hétérogène mais finalement l'ensemble n'est pas laid.

    La rénovation entreprise par la Ville de Paris est de qualité. Les contraintes imposées à l'architecte relevaient du défi puisque le lieu doit respecter les règles modernes (accueil du public, des handicapés, environnement, etc ...) et bien sûr préserver le patrimoine historique. De plus, c'est une rénovation soignée. On a poussé le détail jusqu'à réinstaller des pavés en bois dans le passage des cochers (moins bruyants que les pavés en pierre), on a très bien étudié la circulation des personnes pour que les enfants puissent aller des salles de classe aux salons historiques, on a étudié l'acoustique et installer des panneaux spéciaux qui absorbent le son, on a étudié la lumière et les couleurs pour les salles de classe, etc. .. Dans le grand salon, on a fait appel à un artiste photographe qui a installé au plafond une grande photo de feuillage, donnant à la pièce beaucoup d'allure. Voici quelques photos.

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    Le Grand Salon mélange les genres : trumeau Grand Siècle (Louis XIV)
    mais dessus des portes style Rocaille (Louis XV) et plafond moderne


    Avec cette réalisation, le 9e arrondissement a désormais trois hôtels particuliers à la disposition du public : la mairie rue Drouot, la bibliothèque Chaptal rue Chaptal et l'école de la rue de Clichy.

  • La réaction d'Olga Trostiansky après la démission de Xavier Emmanuelli

    Nous ne voulions pas laisser le dossier du Samu social, dont l'état est très préoccupant, inquiétant, aussi inquiétant que le nombre des personnes obligées de vivre dans la rue, sans nous rapprocher d'Olga Trostiansky, élue du 10e mais aussi adjointe au Maire de Paris, chargée du lourd dossier de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l'exclusion. On est là au coeur du problème. La toute première des exclusions n'est-elle pas d'être privé d'un toit, d'un lieu de vie ? 

    Xavier Emmanuelli dans l'interview accordée à Charlie Hebdo dans son numéro de mercredi, met en cause la "gueguerre" que se livrent l'Etat et la Mairie en ces termes :"c'est comme dans le dessin animé de Tex Avery, tout le monde se refile le bâton de dynamite avant qu'il pète. On est dans le "c'est pas moi, c'est toi" : c'est du ressort de l'Etat, non, c'est celui de la mairie. Ils se tirent dans les pattes, ils n'ont pas les mêmes objectifs, c'est à celui qui ne paiera pas ou, au contraire, qui se dira le plus généreux...."

    Nous avons donc demandé à Mme Trostiansky si elle percevait ce que le fondateur du Samu social appelle la verticalité des services d'aide, à savoir le social parle au social, pas à la psychiatrie, ni à la médecine, ni à l'économie. On s'oriente vers un abandon de l'hébergement d'urgence, alors qu' "un homme qui a fait vingt ans de rue, qui n'a connu que le stress, l'alcool, le mépris, s'enferme dans une autre définition de l'être." Il souligne que "L'urgence sociale est une notion transversale qui demande d'abord une définition médico-psycho-sociale que tout le monde n'est pas prêt à assumer."

    Les politiques de terrain que sont les élus locaux sont confrontés aux pétitions des habitants, aux rejets, à l'égoïsme ambiant... On sent Xavier Emmanuelli ulcéré par le regard fuyant que nous portons sur la pauvreté. Personne ne veut de centre d'hébergement à côté de chez soi. "Les gens sont à l'abandon. Ils font partie du mobilier urbain et c'est seulement en hiver qu'on s'en souvient. On met des tentes, on trouve des figurants, après on démonte les tentes, mais les figurants restent. Les gens peuvent crever, c'est dans le scénario de la pauvreté." Connaissez-vous dans vos fonctions le type de rejet qu'évoque Xavier Emmanuelli ? Est-ce difficile de convaincre ?

    Olga Trostiansky : Globalement, les Parisiens sont solidaires et manifestent concrètement leur solidarité. Ce n'est pas pour rien que le Samu social a été créé à Paris par Xavier Emmanuelli.  Nous avons choisi de répondre très directement aux craintes ou aux peurs lorsqu'elles se manifestent. Ainsi, la fédération nationale des associations de réinsertion sociale, missionnée par la Ville va à la rencontre des conseils de quartiers qui s'interrogent sur les sans abris, les associations gestionnaires de centre viennent également souvent expliquer leur projet aux voisins avant l'ouverture. Les centres d'hébergement rencontrent lors de leur construction les mêmes difficultés que les immeubles de logements sociaux ou les nouveaux équipements !

    AB : La précarité est devenue une donnée constante. Le nombre des sans logis n'a cessé de s'accroître ces dernières années. Faut-il en effet trouver des solutions différentes ? Et surtout ne faut-il pas les adapter aux besoins ? Une famille expulsée de son logement pour défaut de paiement de son loyer n'a pas les mêmes besoins qu'un jeune migrant sans toit. Pour elle, le projet de Benoist Apparu peut sembler adapté.  Reste à connaître précisément les besoins. Pour l'instant, ce qu'on constate c'est beaucoup de monde à la rue. Qu'en pensez-vous ? Le logement selon le projet gouvernemental peut-il être une autre réponse à la précarité ? au moins épauler ceux qui ne relèvent pas d'aides d'urgence plus lourdes ?

    Olga Trostiansky : Il existe en effet une pluralité de situations chez les personnes sans logement : certains peuvent très rapidement occuper un logement, d'autres ont besoin d'un soutien quotidien car ils rencontrent des grandes difficultés. Il ne faut pas oublier également que les droits ne sont pas les mêmes : sans régularité du séjour, l'accès au logement social n'est pas possible. C'est une palette de solutions qui doit être déployée : le Gouvernement a choisi de supprimer des places d'urgence, pour les familles, pour les malades du SIDA, elles n'ont pas été  remplacées par des logements.

    AB : On oublie de parler des travailleurs pauvres dans ce dossier. Certains SDF travaillent et dorment  malgré tout à la belle étoile. Les prix astronomiques des loyers parisiens, que beaucoup de salariés ne peuvent pas régler, surtout s'ils se retrouvent explusés pour x raisons, ne jouent-ils pas un rôle dans le nombre croissant des personnes à la rue ?  Le logement social aura du mal à résorber le nombre de demandeurs.

    Olga Trostiansky : C'est la raison pour laquelle Bertrand Delanoë a demandé au Premier Ministre un dispositif d'encadrement des loyers et plaide sans cesse pour que des logements sociaux soient construits dans toute l'Ile de France. Certaines communes ne se sont pas mises en situation d'offrir 20% de logements sociaux sur leur territoire et préfèrent payer des amendes. Le déficit de logements sociaux sur la région est un facteur d'exclusion non négligeable, même s'il n'est pas le seul.
  • Retour en photos sur la fête du 8 juillet à La Chapelle

    L'aventure de la Promenade Urbaine continue, qu'elle soit une line, civic ou pas, une ligne, de métro c'est sûr, c'est même sa caractéristique la plus évidente, ou une promenade bien française, il va falloir retrousser les manches pour en faire quelque chose de beau, festif, vivant, attractif pour tous, pas seulement pour les habitants de la Place, surtout si l'on veut que l'endroit retrouve le charme qu'il a perdu au cours des dernières années. 

    L'équipe des co-constructeurs, co-concepteurs, regroupés dans le collectif de l'Atelier d'architecture autogérée et chargée par la Mairie de Paris de mettre en marche le projet, a organisé une fête le samedi 8 juillet et depuis le week end dernier des photos de l'événement sont en ligne sur la page FaceBook du Civic Line.

    C'est l'occasion de connaître un peu mieux tous ceux qui proposent des activités ou des projets d'occupation de l'espace public innovants. Ils étaient là le 8 juillet. Et vous ? Peut-être pas.... alors regardons ensemble ce qu'ils proposaient. 

    Le Collectif4c a animé une disco-soupe à partir d’invendus. Ces habitants de la Goutte d’Or portent le projet d’ouverture d’un lieu constitué d’un café associatif et culturel et d’une cuisine de quartier. Grâce à leur triporteur, ils déplacent leur cuisine dans l’espace public lors des événements du quartier !

    place de la chapelle

    L'Institut des Cultures d'Islam est venu donner la recette du raz-el-hanout à tous ceux qui en rêvaient. Les odeurs de ce mélange nous ont fait voyager, on a pu découvrir les épices et échanger les recettes mais aussi plein d'autres choses !

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    Pour le bonheur des petits (et des grands), l'asso Etudes et Chantiers Ile-de-France a ramené son vélo-blender  (à tous ceux qui restent un peu dubitatifs sur ce terme, cliquez donc ici !) et on peut dire que ça a pédalé dur ! Leur atelier d’autoréparation de vélo a aussi eu un franc succès ! Dans le même genre, regardez ce que fait Solicycle qui oeuvre déjà dans Paris. En ce qui  concerne les cycles, nous sommes néanmoins très attristés par la placette Caplat-Charbonnière, un peu plus loin vers Barbès, où se concentrent les ventes de vélos volés, les essais se passent dans la rue Guy Patin... Ce sont bien évidemment des objets de recel, qui n'ont pas besoin de réparation car ils sont majoritairement en très bon état. Nous comptons plus que jamais sur la présence policière. Tâche difficile toutefois, car il faut savoir que le cycle non immatriculé est réputé être la propriété de celui qui l'enfourche, ou le détient, à preuve du contraire...  Un argument solide pour préférer rouler avec des vélos un peu moins rutilants et réparés par les ateliers solidaires, donc.

    Le blender nous parait plus gadget.... et surtout peu adapté à de petits appartements parisiens. Restons réalistes. Les robots ménagers ont encore de beaux jours devant eux.

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    Retour vers des temps anciens avec le Crieur des rues, un petit côté garde champêtre de nos anciennes vacances à la campagne. Une façon de donner la parole aux habitants d'un quartier, en notant leurs demandes, ou même leurs revendications, dans le but de les crier sur la place publique... A l'heure de l'internet à tous les étages, nous nous posons la question de l'utilité, mais tout ce qui peut recréer des liens entre les habitants peut avoir du sens. Donc pas de jugement trop rapide. C'était Ségolène Thuillart, Lecrieurpublic du 18e qui donnait la parole aux citoyens sous la forme d’un portrait chinois. 

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    Les Vergers Urbains ont proposé une initiation aux « bombes à graines » parfaites pour commencer à planter la promenade urbaine : on lance la bombe à un endroit adéquate, on attend et cela pousse tout seul ! Pas sûr que ça marche à tous les coups sur le bitume de la promenade urbaine ! Dans des bacs ou des jardinières alors ? Les bacs, à nouveau, sont l'occasion de déposer des tas de cochonneries. Nous sommes très réservés sur l'implantation de bacs qui seraient confiés aux bons soins des habitants. A suivre, à discuter...

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    Auprès de la mairie de Paris, nous n'avons pas eu de succès avec notre demande de convertir la déchetterie en recyclerie, ou en ressourcerie, une de ces versions d'ateliers qui permettent de donner une seconde vie à des outils, des matériaux ou équipements usagés ou ayant perdu leur attrait tel quel. Le réemploi n’a pas de secrets pour La Débrouille Compagnie qui, ce samedi 8 juillet, a proposé un atelier de création d’objets décoratifs à partir de matériaux recyclés. Peut-être est-ce un atelier équipé d'outils utilisables sur place par les habitants qui serait le bienvenu, et pas seulement l'art et la manière de créer des objets décoratifs. L'utile est souvent prioritaire sur le décoratif.... Encore un sujet de débat. 

    Les associations du collectif étaient nombreuses sur place, et dans le square de Jessaint, accessible pour l'occasion. D'autres photos sont en ligne, n'hésitez pas à regarder et à cliquer sur les liens proposés qui vous en diront plus sur la personnalité des co-constructeurs. C'est là. 

  • D'une réflexion à l'autre sur le thème de la promenade urbaine...

    Nous avons reçu une réflexion à propos de la Promenade Urbaine, certes négative, mais surtout qui rend morose son auteur. Celle-ci : 

    Je me dis que je dois souvent passer pour un râleur, critique et négatif. Mais en général ce qui m'effare c'est le fait que les décideurs actuels soient dans la négation des réalités, ce qui génère des effets catastrophiques absolument prévisibles (par exemple le projet actuel de promenade urbaine, qui risque de s'avérer pire que rien).
     
    Morose au point de regretter le projet même de promenade urbaine, au point de n’y voir que des risques de dysfonctionnements dans le futur. Il imagine des dégradations liées à des occupations non souhaitées, importantes, mal gérées, dans des conditions de propreté et d’hygiène incompréhensibles, indignes…. N’ajoutez rien ! On a tous compris. Au moins, tous ceux qui comme nous, comme lui, ont vécu toutes ces dernières années ou vivent encore dans le périmètre entre Barbès et Stalingrad. 
     
    Pourtant nous pensons qu’il prend le problème à l’envers. Pourquoi le pont Saint Ange, car c’est là que tout a commencé, a-t-il abrité dès 2014 un camp de migrants dont on nous disait à la Ville qu’ils venaient d’Erythrée, d'Ethiopie ou du Soudan, majoritairement ? 
     

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    Le pont Saint Ange au-dessus du faisceau de la gare du Nord  - Printemps 2012
     
    Parce que le pont était un endroit désert, non occupé, loin des habitations, en un mot abandonné. Il a servi longtemps de dépôt de matériaux, avant d’en être libéré. Les jeunes hommes qui a l’époque se sont installés ne pensaient pas y rester. Ils tentaient d’aller en Grande Bretagne, ont été refoulés, ont retenté, etc. La situation s’est enkystée. Les conditions sont devenues telles que les habitants ont protesté, pour eux-mêmes et pour les migrants bloqués sous le viaduc. De grands dérangements en grandes évacuations, de clôtures en barbelés, d’opérations policières en prise en charges humanitaires, tout le quartier bientôt était un camp de réfugiés, qu’ils soient politiques ou économiques. 
     
     

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    Le pont Saint Ange au-dessus du faisceau de la gare du Nord  - Eté 2015
     
    Le problème n’est pas de savoir maintenant si l’on doit occuper tout l’espace pour éviter l’installation de personnes, si l’on doit le clore de barbelés ou de grillages… Mais plutôt de comprendre les raisons de l’installation de ces campements. La première que nous voyons est que le quartier était avant leur arrivée un quartier inhospitalier, dépourvu de circulation piétonne par endroit, avec des trottoirs mal entretenus, des longueurs de chaussées sans commerce, ou bien émaillées de locaux abandonnés, sans fréquentation régulière,  des ponts enjambant le réseau ferré, un long mur vraiment lépreux le long de l’hôpital, un sous viaduc sombre, mal éclairé et glauque à la tombée de la nuit. Qui dira le contraire ? Si les migrants ont élu domicile là, et pas sur les Champs Elysées ou sur l’esplanade des Invalides, c’est qu’ils ont eu l’impression qu’on les y délogerait moins rapidement, dans ces lieux laissés à l’abandon.
     
    Alors non, les migrants ne vont pas « dégrader » le paysage entre Barbès et Stalingrad, pour peu qu’on le rende vraiment agréable un jour, qu’on favorise l’implantation de commerces de qualité, qui soient capables de trouver leur clientèle, que les Parisiens y fréquentent les équipements culturels qui existent et qui vont se développer grâce à une reconnaissance plus grande, un petit coup de pouce de la Ville pour le communication, peut-être? Après tout, ce chantier était inscrit dans les programmes de campagne des Municipales de 2014 !
     
    Evidemment, il ne faut pas installer des jardinières à deux sous, fabriquées avec de vieilles palettes récupérées sur le marché de Barbès, que des habitants viendraient entretenir avec tout l’amour et la constance qui sont l’apanage du bon jardinier. Et puis…. parlons-en de ce marché de Barbès. Lui aussi a sa part de responsabilité dans l'ambiance du quartier et surtout sur l’image du quartier. Il envahit de façon désordonnée tout l’espace disponible deux fois par semaine. Il attire des milliers de personnes, qui sont une clientèle toute trouvée pour les vendeurs à la sauvette qui, sans discrimination, vont des biffins récupérateurs, aux marchés de la misère, en passant par des reventes de produits dont l’origine n’est pas toujours très claire. Nous savons que le maire du 18e tient beaucoup à ce marché, dit populaire, mais nous aussi ! Populaire pourtant ne veut pas dire de mauvaise qualité, or depuis quelques années la qualité a baissé. Il n’est pas rare de voir des palettes entières, très tôt le matin, chargées de fruits ou de légumes arrivés à l’extrême limite de l’acceptable, pour ne pas dire à moitié pourris. Les petites mains, à l’arrière des stands, séparent les fruits abîmés des autres, et retirent les feuilles jaunies des endives ou des poireaux. Chacun peut le voir. 
     
    Le marché doit se réformer, il doit à nouveau séduire les habitants du quartier et pas seulement les personnes trop pauvres pour s’offrir une qualité raisonnable. Cela n’empêchera pas les glaneurs à la fin du marché. Ils viennent sur tous les marchés, dès l’instant qu’il y a des restes. Et c’est juste. Mais au moins que les fruits et légumes vendus à Barbès ne soient pas, en partie, le rebut de Rungis. 
     
    Une fois encore, et ce sera le mot de la fin, pour être aussi "râleur" que notre lecteur du début, nous pensons, comme beaucoup d’habitants, que ce secteur de Paris mérite autant que les quais rive droite un projet ambitieux. Tout ne doit pas être axé sur la candidature des JO de 2024, des priorités se font jour comme celles de davantage d’hébergements pour les gens de la rue.
  • Promenade urbaine, nous continuons à y réfléchir

    Dans la semaine, alors que le temps se stabilisait, c’est à dire pas d’ondée, et un froid moyen, nous avons effectué une marche exploratoire, en tout petit groupe, deux personnes — à partir de là on peut parler de groupe —, crayon à la main, smartphone pour les photos, les lunettes sur le nez. Equipées en un mot. 

    Oui, en effet, il nous faut progresser sur les projets que nous proposerons et discuterons dès la prochaine réunion de notre commission Promenade Urbaine. A la fin de ce mois déjà. Nous savons que le marché de La Chapelle, qui s’étend sur 600 mètres linéaires, voire davantage quand on compte tous les volants qui s’éparpillent sur la chaussée au croisement du boulevard avec la rue de Tombouctou sur le 18e et la rue de Maubeuge sur le 10e, que ce marché va laisser la place, temporairement, aux matériels et aux équipes de la Ratp dès l'été prochain, pour réaliser une importante rénovation des voûtes du viaduc de la Ligne 2. Nous voulons que le marché, une fois revenu dans ses marques, soit plus aéré, moins dense, moins tentaculaire, qu’il ne déborde pas partout comme actuellement ce qui le rend bien plus difficile à gérer et à tenir dans ses limites. Nous comptons aussi retrouver un marché alimentaire, tel qu'on définit le marché quand il est "alimentaire" et pourquoi pas réfléchir aux commerces proposés.

    Nous faisons donc une fixation sur ce que nous avons appelé dans notre présentation à la future maire de Paris, avant les municipales de 2014, un « espace de respiration ». C’était une définition sensée faire image, illustrer le besoin d’air et d’espace qu’on ressent dans ce marché au fil de la matinée, et surtout en fin de matinée et jusqu’à 14 heures environ, et même 15h les samedis. Nous comprenons bien qu’il est difficile de gérer un tel marché, qui se compose sur le papier (c’est à dire sur le site de la mairie de Paris à « marchés parisiens ») de 61 marchands dont 7 non alimentaires. Un nombre important si on le compare à d’autres marchés alimentaires découverts (marché du Bd de la Villette 30 marchands, ou les 53 stands du marché de l’avenue du Président Wilson, géré aussi par la Société Dadoun comme Barbès).

    Ledit espace de respiration viendrait casser ce long linéaire d’étals débordant de marchandises et permettrait par ailleurs le passage d’un arrondissement à l’autre les jours de marché, sans devoir faire le tour par une extrémité ou l’autre. Nous préconisons de créer cette coupure au niveau de la rue Fleury, c’est à dire face au Centre Barbara et à la bibliothèque de la Goutte d’Or. On ne peut se plaindre des méfaits de la frontière entre les deux arrondissements et ne rien faire pour la gommer un peu. Y compris du côté des élus, qui signalent souvent ce handicap entre arrondissements. Encore un argument en faveur de cet espace sans étal sera l’entrée probable de l’hôpital Lariboisière après sa rénovation. En effet, il est prévu de situer l'entrée principale de ce côté-ci et même de ménager une traversée de l’établissement à peu près à ce niveau. Un feu rouge devra protéger le passage piéton, ou au minimum un ralentisseur efficace. Il n’y a ici aucune contre-indication, pas de bus par exemple. 

    Comment faire respecter un espace sans étal ? 

    Nous connaissons le sort qui est réservé au vide dans notre quartier, a fortiori dans le périmètre du marché ! Il faut donc prévoir un équipement qui laisse le passage des piétons, c’est la priorité, et qui proscrive les installations de toute sorte. Nous préconisons, par exemple, l’implantation d’un équipement en dur, composé de deux sections, une sur chaque côté de l’allée centrale, et elles-mêmes présentant deux locaux de type kiosque avec vitrines se faisant face. On peut aussi imaginer que ces emplacements soient loués façon food truck, frites ou gaufres, même kebab, ou autres prestations conviviales. Il faut innover, avoir des ambitions, qui peuvent sembler irréalisables et qui pourtant, un jour, apparaissent.. Qui aurait misé sur le bel établissement qu'est la Brasserie Barbès il y a quelques années devant les ruines calcinées de Vano ??? Qui ?

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    Le passage piétons entre le centre Barbara et l'hôpital Lariboisière.

    Et en attendant le déplacement du marché, dans cette phase intermédiaire que l’on doit exploiter pour accoutumer les esprits, nous serions heureux de voir le second conteneur du Civic Lab, abandonné pour l’instant au pied de la déchetterie de La Chapelle, venir s’installer sur un des côtés du marché. Positionnons-le face à la rue Fleury, pour qu’il attire l’attention des visiteurs de la bibliothèque et du centre Barbara. Ou, si vraiment cela reste impossible, déposons-le à la place du parking improvisé (et interdit !) au carrefour Tombouctou, protégé par les blocs béton. Nous avons la conviction que l’opération de sensibilisation des habitants au projet de Promenade Urbaine reste trop cantonné à la place de La Chapelle, du fait du peu de mobilité de l’équipe qui anime le Civic Lab. Nous y étions récemment, invités pour y boire un vin chaud. L’événement avait attiré une bonne vingtaine de personnes, dans l’espace couvert, dit la serre. C’est un commencement et c'était sympathique. Toutefois, nous aimerions que les habitants tout au long de la promenade soient un jour ou l’autre interpellés par le projet. Si possible positivement.

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    L'aire de stationnement au carrefour Maubeuge-Chapelle-Tombouctou les jours sans marché.

    Pour l'instant, nous ne sommes pas bien sûrs que les habitants du côté de Barbès aient la moindre idée de ce qu'est le Civic Lab... 

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    Le second conteneur du Civic Lab au dos de la déchetterie de la place de La Chapelle.

  • Révision du PLU : où en est-on ?

    paris,plu,environnement,logement,démocratie localeLa première phase de concertation dans le cadre de la révision du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Paris s'est achevée fin décembre. Les propositions, les avis, les commentaires .... et les critiques ont été recueillis sur la plate forme imaginons.paris mais aussi au cours des réunions d'information qui se sont tenues dans les 20 mairies d'arrondissement (voir notre article du 18 octobre).

    Une réunion de restitution des informations ainsi collectées au cours du dernier trimestre 2014 était organisée le samedi 24 janvier au Pavillon de l'Arsenal dans le 4e arrondissement. Bien sûr, la réunion s'est tenue en présence de Jean-Louis Missika, adjoint d'Anne Hidalgo chargé de l'Urbanisme, de la Direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris et également de l'agence Strateact' chargée, elle, de la plate forme participative pour le compte de cette même Mairie de Paris.

    La salle, bien remplie de personnes manifestement motivées (on y a reconnu par exemple la présence de l'association SOS Paris mais aussi des membres de Conseils de quartier), a été très attentive à toutes les informations issues de cette première concertation.

    Quelques chiffres d'abord

    Au cours de ses trois mois d'ouverture, ...

    ...  la plateforme participative a recueilli quelque 23 000 visites. Le nombre peut paraitre impressionnant mais il faut néanmoins le pondérer, Paris comptant aujourd'hui 2,3 millions d'habitants, cela ne représente que 1% de la population, même s'il est vrai que toute la population n'était pas en mesure de participer. Regardée avec un autre critère, la situation n'est guère meilleure : notre petit blog a reçu au cours de la même période (octobre à décembre 2014) exactement 32 782 visiteurs. En prenant un autre critère, celui des pages vues, qui reflète bien l'attention que les visiteurs portent au sujet, la plateforme comptabilise 89 000 pages. Pour la même période, notre blog en compte lui 178 000. Evidemment, il s'agissait là d'une première et donc une certaine indulgence est de mise mais on ne peut pas dire, comme l'affirme la Mairie de Paris, que cela a été un franc succès non plus.

    Que ce soit par le biais de textes écrits ou de projets sur la carte interactive, le nombre de contributions reçues sur la plateforme se monte à 2 300 dont près de 1 000 reçues lors des réunions publiques. La moitié d'entre elles n'entre pas dans le périmètre de la révision du PLU qui rappelons-le se cantonne au logement, à l'environnement et à l'attractivité de la capitale. Elles seront néanmoins étudiées par ailleurs. Seulement 42% concernent directement le PLU. Notons enfin que la carte interactive nous donne une information intéressante : la très large majorité des projets déposés sur cette carte le sont à l'Est de la capitale, plus on avance vers l'Ouest, plus c'est le désert en matière de propositions. Encore une belle coupure de notre ville !

    Il convient de noter, manifestement à la surprise de la mairie de Paris, que la moitié des contributions concerne l'environnement, le logement, pourtant priorité absolue déclarée par la maire de Paris, ne recueillant qu'un quart des contributions, tout comme l'attractivité de la ville.

    En ce qui concerne les attentes des Parisiens telles qu'exprimées dans cette consultation, le mieux est de vous référer à la présentation qui en a été faite (voir ci-dessous).

     

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    Cliquer sur l'image pour télécharger le fichier PDF

     

    Il s'agit donc là de la première phase dans le long processus de modification du PLU. Les Services de la Ville de Paris vont maintenant examiner les propositions et pour certaines les intégrer aux modifications déjà demandées par la mairie elle-même ou bien exigées par la nécessaire adaptation aux lois et, notamment, la récente loi ALUR sur le logement. Viendra ensuite le temps de l'enquête publique au cours de laquelle les Parisiens pourront cette fois commenter les projets de la Mairie, puis celui du vote à l'automne 2015 par le Conseil de Paris. Remarquons que cette modification du PLU est essentielle pour Anne Hidalgo et son équipe, afin de mettre en oeuvre son ambitieux programme en matière de logements et de végétalisation pour Paris.

    Sans faire de procès d'intention à personne, il faudra faire attention à deux choses lors de l'enquête publique. D'abord, de façon très pointue, rue par rue voire immeuble par immeuble, au fléchage indiqué sur la carte. Ce fléchage définit la zone dans laquelle se trouve la rue ou l'immeuble, ce qu'il y est permis ou interdit de faire. Il faudra aussi regarder à la loupe la réécriture de l'article 11 du PLU. C'est un peu technique mais c'est un article qui traite de la préservation du patrimoine de la ville au sens large. Il sera intéressant de voir comment la Ville va traiter les toits, aussi bien dans l'optique de création de logements que dans celle, certes plus lointaine et encore aléatoire, du classement de ceux-ci au patrimoine mondial de l'UNESCO (article sur le sujet dans les prochains jours).

     

  • Rénovation de la station Chateau Rouge : les travaux se précisent

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    Dans la continuité du conseil de quartier Goutte d'Or du 25 juin 2014 au cours duquel la RATP a présenté un point d'avancement sur le projet de rénovation de la station Château Rouge (cf. notre article du 14 octobre dernier), un comité de suivi a été organisé à la mairie du 18e le mercredi 19 novembre. Il est à noter que ce projet, initialement dénommé "agrandissement et rénovation de la station Château Rouge" s'appelle à présent "Désaturation et rénovation de la station Château Rouge".

    Au cours de cette réunion, la RATP a tout d'abord présenté la configuration quasiment définitive prévue de la station, approfondie par rapport aux éléments présentés lors de la réunion du 27 février 2013 (dossier de présentation complet), avec la localisation définitive de la nouvelle sortie qui sera créée à l'ouest du boulevard Barbès, face à la boulangerie. Suite aux échanges avec les services de la voirie, cette nouvelle sortie, dont l'implantation précise s'est avérée très complexe en raison de la présence d'une importante conduite d'eau en sous sol, permettra le maintien de la fontaine Wallace et de la piste cyclable (toutes les deux légèrement déplacées).

     

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    En ce qui concerne la station proprement dite, la RATP a confirmé le triplement de la surface de la salle d'accueil et l'amélioration de la ligne de contrôle (augmentation du nombre d'entrées et de sorties et création de passages élargis).

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    Il y aura augmentation du nombre de portillons, ceux-ci seront de nouvelle génération (similaires aux portillons en cours d'installation à la station Châtelet-Les Halles dans le cadre du projet de rénovation du pôle transport), sans tourniquet.

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    Les travaux comprendront également une rénovation complète de la station, en lien avec l'opération de renouveau de l'ensemble du réseau "un métro plus beau" qui intégrera l'installation de portes palières pour améliorer la sécurité et pour anticiper l'automatisation prévue de la ligne 4 à l'horizon 2022 (comme cela a été effectué pour la ligne 1).

    Le coût total de l'opération, validé par le Syndicat des Transports d'Ile de France (STIF), est estimé à 15 millions d'euros.

    Le permis de construire correspondant à cette extension a été déposé en septembre 2014 pour une délivrance prévue dans 6 mois (délai réglementaire) et les premiers appels d'offres concernant les travaux de génie civil ont déjà été lancés avec remise des offres prévue pour le 1er décembre 2014.

    La RATP a ensuite présenté le calendrier prévu des travaux,  à présent bien défini :

    - mai et juin 2015 : réalisation des travaux préparatoires au niveau du carrefour pour permettre la réalisation des travaux et l'aménagement des installations de chantier
    - juillet 2015 : démarrage des travaux proprement dits pour une durée de 26 mois (avec maintien de la station en service les 12 premiers mois)
    - juin 2016 : fermeture complète de la station
    - août 2017 : réouverture de la statue agrandie et rénovée


    Ces travaux seront réalisés en plusieurs phases successives afin de limiter l'impact sur les usagers du métro d'une part et sur la circulation générale du boulevard Barbès dont la largeur au droit des travaux sera réduite d'autre part. En particulier, à la demande de la Préfecture de Police, les travaux seront réalisés de telle sorte à maintenir quasiment en permanence deux voies Sud-Nord (vers la porte de Clignancourt). Pour cette raison, les travaux de génie civil les plus conséquents, (création de l'extension de la salle d'accueil sous le boulevard Barbès via une tranchée ouverte), qui impliqueront la réduction à une voie dans chaque sens du boulevard, auront lieu en juillet et août 2015.

    Suite aux échanges avec les Services de la voirie et de la Préfecture de Police, il est prévu l'installation des cantonnements de chantier — six bungalows comprenant un étage — à l'entrée de la rue Poulet (au niveau de la place de livraison), avec des installations de chantier variables en fonction des phases de travaux.

    En raison des travaux, la piste cyclable sera neutralisée dans les deux sens et certains équipements seront déposés (fontaine Wallace dès le début des travaux, kiosque à partir de fin 2015) avec réinstallation prévue à la fin du chantier. En particulier, il est prévu de réinstaller le kiosque en le tournant vers la station de métro. Sur ce sujet, il a été abordé l'opportunité de réfléchir à une nouvelle implantation permettant de limiter les conflits avec la piste cyclable.
    En réponse aux participants de la réunion qui s'inquiétaient de la saleté importante à craindre au niveau des emprises de chantier, la RATP a précisé avoir intégré un budget important pour le gardiennage en dehors des horaires de travaux ainsi qu'un nettoyage renforcé des emprises de chantier.
    Par ailleurs, la RATP a prévu la mise en œuvre de dispositifs de communication spécifiques pendant les travaux (via un boitage régulier, informations sur le site internet, etc...) et un dispositif d'accompagnement au début des travaux pour faire face aux flux supplémentaires attendus sur les stations proches (et notamment la station Barbès-Rochechouart). Il a été précisé l'importance de prévoir un dispositif adapté et conséquent  pour effectivement absorber ces reports de flux.

    En raison de l'importance de ces travaux, il est prévu l'organisation d'une réunion de présentation dédiée spécifiquement aux commerces, en complément des comités de suivi réguliers auxquels Action Barbès participera.

  • Marisol Touraine s'est saisie de la question

    Le 10 octobre dernier, une réunion de travail et d'information a eu lieu à la mairie du 10e, en présence du maire Rémi Féraud, et à son intitiative, pour répondre au mécontentement sourd des habitants des rues coincées entre la gare du Nord et l'hôpital Laribosière. Le 10e a un passé de militant en faveur de l'accueil et de l'aide aux usagers de drogues. Ignorer la toxicomanie n'est plus possible. La chasser plus loin par peur et par méconnaissance n'est plus acceptable. Les temps ont changé, les mentalités aussi.

    Et pourtant... souvenons-nous de la levée de boucliers par des habitants et leurs associations dans deux cas qui ont marqué l'arrondissement : les draps aux fenêtres rue Beaurepaire pour protester contre l'ouverture d'un centre d'accueil de toxicomanes (Libération du 13 octobre 1998; Le Parisien du 8 novembre 2003). La "boutique" a ouvert le 20 avril 1998; elle a subi les manifestations, le harcèlement devant sa porte, la menace d'une délocalisation vers... la Gare du Nord. Mais quelque 10 ans plus tard, les nouveaux arrivants ne la remarquent même pas. (La boutique est devenue CAARUD -centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues-, doublée d'une consultation pour les jeunes usagers de drogues et est gérée par l'association Charonne, 9 rue Beaurepaire, 75010 Paris, 01 53 38 96 20).

    Plus près de chez nous, à l'angle du faubourg Poissonnière et de la rue de Maubeuge, au 75 précisément, au début des années 2000 deux projets se sont succédés, l'un devait voir ouvrir le second sleep-in de Paris, un centre d'accueil géré par l'association Drogues International. Les comptes-rendus des pré-conseils d'arrondissement dans lesquels pouvaient déjà s'exprimer les associations, sont encore disponibles en ligne et on y trouve la réponse de la Direction des affaires sanitaires et sociales à l'ancien maire du 10e, Tony Dreyfus, au sujet de l'occupation du 75 rue de Maubeuge :

    "Comme vous le savez, l'Union économique et sociale Alliance Immobilière a acquis au 75 rue de Maubeuge des locaux initialement destinés à la création d'un deuxième Sleep-in à Paris.
    Ce projet étant aujourd'hui abandonné à votre demande compte tenu du contexte très sensible du dossier, ces locaux se trouvent pour l'instant sans utilisation.
    Vous m'avez fait connaître que vous ne seriez pas opposé à l'installation d'une autre structure sociale dès lors qu'elle ne s'adresserait pas à un public toxicomane.
    Mes collaborateurs ont déjà évoqué avec les vôtres la possibilité d'implantation à cette adresse de 30 lits d'hébergement médicalisé au profit de personnes sans domicile fixe dont l'état de santé requiert des soins sans pour autant qu'elles relèvent d'une hospitalisation.
    Cette solution aurait l'avantage, à mon sens, de ne procurer aucune inquiétude dans le voisinage : les personnes hébergées seraient prises en charge 24h/24, pour des séjours de quelques jours à quelques semaines, les flux d'entrées et de sorties seraient donc étalés et peu visibles." [... ]

    dWv2EMjg6msDtYhNaFBNVjl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJNotre association avait à l'époque été sollicitée par les habitants du quartier et comme modérateur nous avions réussi à organiser plusieurs réunions sur cette ouverture qui suscitait peur et indignation. 
    Depuis cette date, nous sommes restés sensibles aux problèmes locaux liés aux drogues et à la perception qu'en ont les habitants. Paris compte certes un grand nombre d'usagers de drogues et le 10e, avec ses gares, lieu traditionnel de rencontres, est en première ligne. Mais d'autres villes en France sont confrontées aux mêmes problématiques et cherchent des solutions. Après les avancées que l'on doit aux CAARUD pour la distribution et la récupération de seringues, il est temps de se montrer moins frileux et de procéder à l'expérimentation des salles d'injection supervisée comme on l'entend dans le reportage fait en Auvergne, par RFI il y a quelques jours. Ecoutez.
     
    Reportage France du 22 octobre 2012 Les Centres de consommation à moindre risque (02:36)
     
    Les structures sont nombreuses. Gérées par le milieu associatif le plus souvent, elles s'adressent aux personnes victimes d'addiction, avec ou sans produit, drogues, alcools, jeux, et aussi à l'entourage des usagers, qu'on oublie parfois. L'addiction peut mener à la précarisation et à l'errance, il existe donc aussi des structures d'accueil et d'hébergement, peu en comparaison des besoins. 
    La liste est accessible sur le site de drogues-info-service et sur celui de la Ville de Paris. Ici aussi en détail pour toute l'Ile-de-France.
     
    2012-10-03T100821Z_326105498_PM1E8A30XKL01_RTRMADP_3_FRANCE_0.JPGMarisol Touraine est favorable aux salles de consommation d'ici à fin 2012. Sa récente déclaration l'atteste.

    La ministre de la santé, Marisol Touraine, a indiqué dimanche 21 octobre sur BFMTV qu'elle espérait lancer " avant la fin de l'année " l'expérimentation des salles de consommation de drogue. Mme Touraine a précisé que plusieurs municipalités " de droite comme de gauche " étaient déjà " prêtes à s'engager " pour accueillir ces structures. La semaine dernière, Médecins du monde et l'association Gaïa-Paris ont présenté un projet de salle de consommation de drogue à Paris. Les salles de consommation supervisées, appelées aussi " salles de shoot " ou " d'injection ", permettent aux toxicomanes de consommer leurs propres produits sous supervision de personnels de santé. Illégales en France, elle existent déjà dans plusieurs pays, dont la Suisse et l'Allemagne. - (AFP.) 

    Ne tardez pas, Madame la Ministre, il y a urgence. 
  • Exigeons la culture pour tous

     
    Expression libre .... Un de nos adhérents de longue date a pris la plume pour nous écrire sa détermination, et peut-être aussi une certaine exaspération. Nous vous le livrons tel quel. Ce sera l’occasion éventuellement de vous exprimer dans les commentaires si vous trouvez sa position excessive, ou utopiste. Dites-nous. Ou dites-le lui, c'est ainsi que s'engage le dialogue. 
     

    Dans le projet de promenade urbaine qui nous occupe depuis plusieurs années — je fais partie des adhérents de la première heure en 2001 —, précisément depuis l'automne 2013, nous avons souvent cherché quelles étaient les marges d'intégration de la culture au coeur du dossier. La culture doit conquérir sa place et son espace, partout dans Paris. Le 104 et le centre Barbabra montrent que c'est possible, les quais de Loire et de Seine avec leurs salles de cinéma MK2 aussi. Et d’autres. Les abords de la Rotonde, haut lieu du trafic de crack au début des années 2000, ont bien changé au fil du temps. 

    Ce n'est pas sans peine que votre lecture critique de la démarche de l'atelier d'architecture autogéré (AAA) a permis de renouer des contacts avec les acteurs culturels de l'axe Barbès-Stalingrad, et de, semble-t-il, raviver la demande culturelle auprès de l’Hôtel de Ville. Bien que cet itinéraire traverse des quartiers populaires, il me semblait légitime qu'on y privilégiât un accès plus direct à la culture. Ou faudrait-il dire, PARCE QUE ce parcours traverse des quartiers populaires.... oui, justement. C'est bien le sens de votre action actuelle et de nos actions anciennes quand il fallait défendre la réouverture du Louxor à Barbès. Nous manifestions en nombre à l’époque devant les portes condamnées du cinéma, devant ses mosaïques couvertes d'affiches.

    "Or, les expériences précédentes de AAA (notamment Colombes et l'agrocité, transférée à Genneviliers), indiquaient que son ambition se concentrait sur la conversion des habitants vivant entre Barbès et Stalingrad en jardiniers du dimanche et en menuisiers recupérateurs de palettes. Loin de moi le refus systématique de planter des haies de romarins, d’avocatiers, de passiflores, de choux portugais et même d’ananas (extrait).... Loin de moi l'idée que les usagers du boulevard n'auraient pas besoin de savoir regonfler un pneu, de le réparer, ou même de faire un vélo neuf avec trois anciens.... Toutefois, vous aurez bien remarqué tout au long de la présence de AAA sur la place de la Chapelle que les habitants ne se sont pas déplacés en foule pour mettre la main à la pâte, que ce soit lors des cours de cuisine ou de bricolage. Alors quoi ? Mauvais esprit ? Manque de temps ? Pas assez de communication ? Ou simplement un manque d'intérêt pour le projet estampillé AAA, esquissé dans ses grandes lignes lors de deux réunions publiques catastrophiques.

    Personnellement je pense que la permaculture, les jardins partagés, les actions solidaires et collectives ont besoin d'un cadre un peu moins passant que le boulevard de la Chapelle pour se développer sereinement. Ils sont les bienvenus et ont connu un franc succès pendant les aménagements autour de la Halle Pajol et des jardins d'Eole, parce qu'on était là dans un quartier, et non sur un boulevard, plutôt inhospitalier. Anciennement mur des fermiers généraux, il est connu pour être une frontière que les habitants eux-mêmes franchissent difficilement. Si l'on n'y crée pas des animations, des spectacles, des événements, en y intégrant des lieux de convivialités de type terrasses/bars/cafés, et des commerces, le boulevard restera une bande de bitume inanimée, battue par les vents sous le viaduc.

    Parallèlement il faut aussi penser à l'intergénérationnel, faire en sorte que chacun, du jeune au moins jeune, y trouve un objet d'attrait et de satisfaction. Donc ne pas craindre que les bancs publics cristallisent la présence de sans logis, ne pas fermer les squares parce qu'ils pourraient être « mal occupés ». C'est ainsi qu'on a tué le quartier, dans un premier temps en laissant se dégrader un habitat vétuste et bientôt insalubre, puis en ne prenant pas rapidement les mesures qui s'imposaient en terme d'accueil des migrants quand les premiers campements sont apparus sous le métro. Soyons réalistes, on ne peut pas vivre avec ces clôtures métalliques éternellement. Les populations à la recherche de domicile ou de papiers, ou des deux, se sont logiquement réparties dans toutes les rues alentour, faute de mieux. Et bien sûr sur les bords du canal, où leurs semblables avaient déjà élu domicile en 2006, avec les premières tentes, plus de dix ans déjà ! Mais bientôt les quais n'ont plus suffi. 

    Il faut donc régler l'hébergement des sans logis, d'ici ou d'ailleurs. Et même si cela coûte. Faute de quoi, ce sont des quartiers entiers qui partent à vau l'eau — et pas seulement dans la capitale —, et des pans entiers de notre société qui s'indignent ou se tournent vers des positions radicales peu recommandables.

    Alors, tournons-nous vers la culture pour tous. Des exemples tels ceux de Jean Vilar avec le théâtre populaire après la dernière guerre ou d'Antoine Vitez avec son Théâtre élitaire pour tous ont réussi. La culture est diverse, ce sont les expositions photos, les installations éphémères, les événements festifs, etc. Exigeons de nos acteurs politiques qu'ils manifestent de l'ambition pour les quartiers qui souffrent de dysfonctionnements récurrents. Nous ne sommes pas à Chapelle-Marx-Dormoy dans un quartier pauvre au sens propre, souvenons-nous que le m2 tourne autour de 7000 €. La pauvreté est dans la rue, parce qu'on l'y laisse séjourner. Tout cela relève de l'action publique. Les uns ont le droit à un toit si leur situation l'exige, et les autres ont le droit aussi de vivre dans un quartier pacifié. 

     
    Pour finir sur une note positive, j’ai lu le projet de la Voirie pour la promenade urbaine de Barbès à Stalingrad, présentée à la mairie du 10e en fin d’année (et maintenant en ligne), et vu que la déambulation des piétons est bien prise en compte, que les pistes cyclables sont élargies, que certains trottoirs le sont aussi. Enfin des efforts sont faits pour réduire la place de la circulation automobile. Courage, on va y arriver." 
  • Dans Le 18e du Mois, un portrait d'Élisabeth Carteron, ancienne présidente d'Action Barbès

    Dans son numéro du mois de novembre 2018, le journal Le 18e du Mois, le mensuel de référence de l'arrondissement éponyme, dresse le portrait d'Élisabeth Carteron, ancienne présidente d'Action Barbès. Avec l'aimable autorisation du 18e du Mois, de Caroline Feyt, la photographe qui a immortalisé nos deux présidents et de Maryse Lebras, l'auteure de l'article - que nous remercions tous ici -, nous reproduisons ici ce joli portrait de celle à qui Action Barbès doit énormément, et que nous saluons amicalement.

     

    PASSAGE DE TÉMOIN CHEZ ACTION BARBÈS

    "Élisabeth Carteron a décidé de prendre sa retraite au soleil : elle quitte du même coup l'arrondissement et la tête de l'association.

    La présidente d'Action Barbès – en place depuis sa création en 2001 – vient de passer la main à son vice-président, Jean Raphaël Bourge, à la suite de l’assemblée générale du 4 octobre dernier. À cette occasion, son successeur a tenu à rendre hommage à ses vingt ans d'engagement. « Nous tenons à dire ici à notre désormais ancienne présidente toute notre gratitude pour son investissement sans faille à la tête de l’association durant toutes ces années. »

    Dynamique et pugnace, Élisabeth Carteron, le verbe haut et le contact parfois rugueux, s'est engagée dans son quartier mais aussi auprès de l'Assemblée des femmes d'Ile-de-France, association régionale qui a pour objectif de promouvoir la parité dans des lieux de décision politique et de défendre les droits des femmes. Pour Action Barbes, elle avait l'objectif ambitieux d'améliorer le cadre de vie des habitants du quartier autour du carrefour Barbès, aux confins de trois arrondissements voisins : 18e, 9e et 10e, de la gare de l’Est à la rue Ramey en passant par la Goutte-d’or, sans oublier le boulevard Rochechouart. « Il y en a eu des dossiers, beaucoup d’importants dossiers pour ce quartier à étudier, à faire avancer, à discuter avec trois mairies différentes, ce qui complique bien des choses… », précise-t-elle.

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    Elisabeth Carteron, 20 ans d'action face à trois mairies (Photo : Caroline Feyt)

     

    Militante dans l’âme

    Ce fut d'abord le suivi de la rénovation de la station de métro Barbès-Rochechouart, dont les travaux ont duré au-delà du supportable pour les usagers et les riverains. Puis, il y eut la grande mobilisation pour le sauvetage du cinéma Louxor à l'angle des boulevards de La Chapelle et de Magenta. Grâce à l'action collective, il fut racheté par la Ville de Paris, en 2003. Des projets d'axes dits civilisés des boulevards de Rochechouart, de Magenta et Barbès aux aménagements plus modestes de voirie du quartier, Élisabeth Carteron a vraiment été de toutes les réunions, apportant chaque fois les propositions de la centaine d'adhérents que compte l'association. Elle s'est fortement engagée par exemple pour Ia reconstruction d’un immeuble là où Vanoprix avait brûlé en 2011 et s’est réjouie de voir à nouveau une brasserie au carrefour Barbès.

     

    Promenade urbaine 

    Des choses ont avancé mais « il faut encore se mobiliser, notamment sur le projet d'aménagement de la Promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad pour qu'on puisse passer dans ce lieu sans que ce soit glauque » dit Élisabeth Carteron. « Car bien qu'il soit lancé depuis 2013, ce projet stagne. Le problème de la dégradation du secteur Barbès-Goutte d'Or-La Chapelle est aussi, pour elle, une vraie préoccupation. La militante déplore ainsi « le laisser-aller sur les verbalisations de certains commerces du boulevard Barbès qui ne respectent pas l'urbanisme, la circulation anarchique croissante, les dysfonctionnements liés à la lourdeur administrative ». Le travail collectif est vraiment difficile, ajoute-t-elle, entre les trois mairies d'arrondissements. Il y a beaucoup d'effets d'annonce mais les choses ne s'améliorent pas vraiment, et c'est dommage pour un quartier aussi vivant et attachant. »

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    Jean-Raphael Bourge, nouveau président d’Action Barbès (Photo : Caroline Feyt)

    Jean-Raphaël Bourge, chercheur en sciences politiques à l'université Paris 8 et actuellement secrétaire de rédaction de la revue Administration et Éducation s'inscrit dans la continuité des actions engagées. Mais il souhaite particulièrement suivre le gros chantier qui s'annonce autour du réaménagement de l'hôpital Lariboisière et de la gare du Nord, qui aura un énorme impact sur la vie de quartier. ll se réjouit aussi de la vitalité de l'association qui voit croître son nombre d'adhérents avec des profils très variés et publie une newsletter hebdomadaire. Pour ceux qui s'intéressent au quartier Barbès, on peut saluer l'action de l'association qui a su, par son dynamisme, se faire reconnaître de tous comme un acteur incontournable."

     MARYSE LE BRAS

    Le 18e du Mois, n°265/Novembre 2018 

  • Le Plan de Déplacements de Paris

    Il est d’abord nécessaire de rappeler quelques faits :

    • aussi importante soit-elle, la Ville de Paris n’est pas le seul acteur en ce qui concerne les déplacements. Le champ des responsabilités est largement partagé avec les structures étatiques (Etat, Région, communes limitrophes, etc. …) d’une part, le Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), les opérateurs (RATP, SNCF, etc. …) et les citoyens d’autre part ;
    • l’existant impose un certain nombre de contraintes : que ce soit le déséquilibre Est/Ouest de la capitale qui persiste, que ce soit la structure en étoile du réseau des transports en commun, que ce soit la grande différence de densité pour ces mêmes transports en commun entre Paris intra muros et la banlieue, que ce soit le relatif éloignement des zones habitées des zones d’emplois, etc. … les contraintes structurelles expliquent pour beaucoup les difficultés actuelles et doivent être intégrées dans les solutions proposées ;
    • il serait irresponsable d’évacuer la contrainte environnementale lorsque l’on sait le poids des transports dans la dégradation générale de nos conditions de vie (pollution, bruit, etc. …)
    • sur les 11.3 millions de déplacements quotidiens concernant Paris, 57.7% le sont intra muros, 35.3% entre Paris et la banlieue, 7% de banlieue à banlieue via Paris ;
    • en ce qui concerne les automobiles, une note de l’INSEE publiée ces derniers jours indique que 57% des habitants de Paris ne sont pas motorisés. Il est nécessaire aussi de préciser que les engins motorisés occupent 93% de la chaussée dans la capitale et que le taux d’occupation des voitures n’est que de 1.3 personne ;
    • en ce qui concerne les transports en commun,  outre la structure du réseau, il faut aussi rappeler que l’offre reste dans bien des cas largement inférieure à la demande, il suffit de voir combien sont surchargées certaines lignes de RER ou de métro pour s’en convaincre, sans parler des bus dont la fréquentation a baissé ces derniers temps.

     

    Il y a là quelques chiffres à bien garder en tête pour appréhender le PDP. Dans ce contexte, que nous propose t-il ?

    La presse et certains opposants n’y ont vu que quelques mesures spectaculaires comme la possible fermeture des voies sur berges ou la neutralisation d’une voie du périphérique, la volonté de faire baisser le trafic motorisé de 26% à l’horizon 2013 et de 40% à l’horizon 2020  par rapport à 2001, bref la persistance de l’exécutif dans sa politique « anti-voitures ». Pourtant, une lecture approfondie du document permet d’avoir une vision plus réaliste de la question et relativise certains points de vue.

     

    Les dispositions proposées dans le PDP intègrent deux éléments fondamentaux :

    1. mieux partager l’espace public,
    2. accroitre significativement l’offre de transports en communs,

    le tout dans une préoccupation environnementale permanente.

    Pour le PDP, mieux partager l’espace public signifie non seulement rééquilibrer l’existant mais aussi faire en sorte que la structure actuelle de la capitale change : modifier la polarité des emplois par l’aménagement de certaines zones - rééquilibrage de Paris vers l’Est, aménagement de la zone des Batignolles par exemple. Il intègre l’aménagement de sites particuliers (grandes places, avenues, portes de Paris, etc. …) sous tous ses aspects (environnement, technologie, etc. …)  et reconnaît aux usagers une compétence spécifique pour leur création et mise en place. La question de l’immobilier, si cruciale à Paris, n’est néanmoins pas abordée. Or il est clair que celle-ci conditionne grandement le problème des déplacements.

    Donc, si on peut être d’accord sur ces axes, le PDP ne donne néanmoins pas toutes les réponses qu’il faudra aller chercher dans d’autres plans..

    Pour ce qui concerne les automobiles et toujours dans l’optique « mieux partager l’espace public », les options du PDP peuvent être interprétées comme le choix de « favoriser » les habitants/résidents de la capitale au détriment des non résidents par le développement des quartiers verts, des espaces civilisés, la restructuration de la voirie pour élargir les trottoirs par exemple, toutes dispositions dont on voit bien qu’elles sont une gêne pour la circulation. C’est une option politique que l’Hôtel de Ville devra défendre car les critiques ne vont pas manquer sur ce point.

     

    Accroitre significativement l’offre de transports en commun est l’élément clé du PDP. En la matière, la Ville reste assez dépendante d’autres acteurs, quand bien même son influence au sein du STIF par exemple, n’est pas négligeable. Elle se base pour cela sur des capacités en voyages qui devraient augmenter de 14% fin 2007 par rapport à 2005 suite aux décisions prises récemment par le STIF, et plus généralement +20% à l’horizon 2013 et +30% en 2020 par rapport à 2001 (respectivement avec comme base 2001, pour le RER +19% en 2013 et + 28% en 2020, pour le métro +15% en 2013 et + 23% en 2020, pour les bus +38.5% en 2013 et +54% en 2020). Elle intègre aussi une modification du comportement des personnes, les taux d’utilisation des transports en commun passant de 75% en 2001 à 80% en 2013 et 83% en 2020 dans le cadre général d’une baisse de 3% des déplacements Paris-Paris, d’une hausse de 5% des déplacements Paris-banlieue et de 15% des déplacement banlieue-banlieue. Pour ce faire, la Ville préconise l’extension des lignes actuelles de métro et RER et insiste sur la nécessité des transports « en rocade » dans les 3 départements limitrophes. L’extension de ce maillage est prévue prioritairement vers le Nord de la capitale (Asnières, Gennevilliers, Plaine Commune, Saint Ouen, etc. ...). Au-delà de l’extension du réseau, la Ville préconise un renforcement de l’offre existante en traitant la question de fréquence de passages, celle de l’information des usagers et de l’adaptation des gares à la croissance du trafic. En ce qui concerne les bus, l’extension des sites propres va de pair avec un développement du réseau.

    Quelque soit le mode de transports en commun, la Ville souhaite aussi les rendre plus attractifs par des actions sur la tarification.

    D’autres modes de transports sont aussi considérés par le PDP : taxis, bateaux sur la Seine et les canaux, mais une place particulière est réservée aux vélos et à la marche. L’intensification du réseau de pistes cyclables (500km à terme), la mise en place des locations de vélos (marché confié à JC. Decaux la semaine dernière) demeurent une priorité pour la Ville qui affiche comme objectif une augmentation des déplacements par ce moyen de 400% entre 2001 et 2020. Les piétons sensu stricto ne sont pas oubliés, la Ville souhaitant aménager la capitale pour que les déplacements quotidiens à pieds passent de 3.6 millions en 2001 à 3.9 en 2020 (+8%).

    Les plus indulgents diront que la politique de la Ville concernant les véhicules motorisés n’est qu’une conséquence de ce qui précède. En effet, mieux partager l’espace public, offrir des transports en commun plus attractifs doit avoir pour conséquence une diminution sensible de la présence des engins motorisés dans la ville. D’autres, plus critiques, pourront dire que « la fin justifie les moyens » et que le parti pris anti-voitures de certains élus leur fait choisir les priorités en conséquence. Essayons de regarder la question calmement. Il n’est pas discutable que depuis longtemps les voitures, et plus récemment les deux roues motorisées, ont pris une place trop importante dans la ville. Avec une densité de 5300 voitures au km², Paris bat les records européens. La ville n’est pas extensible, aussi une diminution de la présence automobile est elle nécessaire, tant d’ailleurs pour améliorer la circulation et le stationnement que pour satisfaire aux plus élémentaires conditions de respect de l’environnement. Chacun peut raisonnablement accepter cette position. On ne voit pas par ailleurs comment procéder pour donner aux uns sans prendre aux autres dans un système fermé par nature. Dire que le PDP est un outil « anti-voitures » est sans doute aller un peu vite en besogne. Il y est clairement dit, et à plusieurs reprises, que la diminution du trafic automobile est subordonnée à la mise en place des mesures pour l’amélioration de l’offre en transports en commun. Aller au-delà serait faire un procès d’intention à la municipalité. Il convient aussi de noter que les dispositions concernant les automobiles n’ont pas un caractère de contrainte absolue : aucune interdiction de circuler, aucun péage. Certes des mesures dissuasives comme le réaménagement de certains grands axes ou la limitation de vitesse dans certains quartiers mais il ne faut pas oublier que ces mesures sont aussi au bénéfice des résidents.


    On verra bien comment le débat va s’engager au Conseil de Paris. Et puis, le PDP n’en est qu’à une étape intermédiaire, il lui faudra ensuite faire l’objet d’une enquête publique par exemple. Entre temps, les élections de 2008 seront passées par là !

    Ainsi, après quelques atermoiements, le Plan de Déplacements de Paris (PDP) viendra t-il en délibération lors du Conseil de Paris des 12 & 13 février, les partis composant l’actuelle majorité municipale, à commencer par Les Verts, semblant désormais d’accord sur les objectifs et moyens.

    C’est peu dire que le sujet est sensible tant les avis, notamment en ce qui concerne la circulation automobile, sont divergents. Beaucoup de personnes regardent encore le sujet avec des lunettes « idéologiques » ou bien jugent souvent l’ensemble plus en fonction d’intérêts propres que de la réalité des défis à relever et des contraintes existantes. Peut être pouvons nous essayer de regarder la chose plus sereinement.