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Rechercher : salle de consommation

  • Hommage à André Citroën mercredi 1er juillet

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    Nous vous avons déjà parlé d'André Citroën - voir notre article du 10 septembre 2014. Né dans le 9e, ayant eu ses premières usines dans le 10e, il est à l'évidence une des figures de nos quartiers pour le XXème siècle.

    A l'occasion du 80ème anniversaire de sa mort (3 juillet 1935), nous avons pensé qu'un hommage devait lui être rendu. Notre association avec 9e Histoire, la mairie du 9e mais surtout La Traction Universelle, association qui regroupe les amateurs et passionnés de Tractions Avant, ont rendu la chose possible.

    L'hommage sera rendu le mercredi 1er Juillet à la mairie du 9e avec le programme suivant :

    - de 10h à 20h : exposition de Tractions Avant dans la cour de la mairie

    - 19h: projection du film (inédit) "Autopolis" organisée par La Traction Universelle Section Ile de France, un film mythique du cinéaste Léon Poirier, nous permettant de faire in situ la visite des usines Citroën en 1934, année emblématique, à la veille du grand Salon de l'Automobile dont la Traction Avant fut la vedette (salle du conseil).

    - 19h45 : conférence "André Citroën dans le 9e et vie ouvrière dans les usines de Javel" par Alain Rustenholz (salle du conseil).

    Alain Rustenholz est un spécialiste de la vie ouvrière à Paris. Il a publié l'excellent "Paris Ouvrier" chez Parigramme et voici une présentation de ce livre :


    Alain Rustenholz : Paris ouvrier des sublimes... par ina

    En prime, voici une courte vidéo qui explique la révolution technologique que fut la création de la Traction avant.

     

    Alors, venez nombreux !

     

  • Inauguration du Louxor : des oublis....

    paris,barbès,louxor,delanoe,amis-du-louxor,paris-louxorLa foule se pressait jeudi matin devant le Louxor, le soleil était enfin au rendez vous. Beaucoup de passants et habitants tentaient de convaincre les services d'accueil de les laisser entrer mais il fallait montrer patte blanche. D'autant que s'étaient invités des manifestants d'un mouvement des mal logés : beaucoup de bruit mais pas de heurts.

    Installés dans les fauteuils de la grande salle Youssef Chahine, nous attendions les officiels (élus des 3 arrondissements) et le maire de Paris.

    Emmanuel Papillon avait annoncé lors du dernier conseil de quartier Lariboisière Saint Vincent de Paul (n/article du 4 avril) sa volonté de faire des associations de quartier qui avaient oeuvré à cette réouverture des « invitées d'honneur » : Action Barbès, Les Amis du Louxor et Paris-Louxor. C'est ainsi que nous avions pu proposer des invitations à nos adhérents.

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    Ils ont été plusieurs à nous en faire la remarque à leur sortie: « Mais où sont passées les associations dans le discours de Bertrand Delanoë ? » Rien sur la mobilisation des habitants dès 2001 pour le rachat du Louxor, rien sur la très belle exposition proposée à la mairie du 10e par les Amis du Louxor, rien sur celle organisée par Paris-Louxor qui ouvrira ses portes le 25 avril à la mairie du 18e. Rien non plus sur l'accompagnement du projet culturel par les conseils de quartier.

    Les citoyens ne sont pourtant pas pour rien dans cette réouverture. On aurait apprécié que ce soit dit !

    Quel dommage de ne pas avoir profité de ce moment pour parler de démocratie locale...

     

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    L'éclairage au plafond de la grande salle Youssef Chahine


    _/_/  Voir ou revoir l'article et la vidéo de France 3 Ile-de-France sur ce lien. ou ci-dessous la vidéo.

  • Culture confinée : ”Trois, deux un... Live !” aux Trois Baudets

    Les restrictions sont toujours de mise, et si vous ne pouvez pas venir à eux, Les Trois Baudets viendront à vous ! Soutenir les artistes c’est soutenir la filière du spectacle toute entière, et même sans public, la salle des Trois Baudets reste ouverte aux artistes. 

    Les Trois Baudets se plient de nouveau en quatre pour accueillir des artistes qui ont à leur disposition équipe et équipement de la salle pour répéter dans les meilleures conditions.

    À la clé, des sets de 30 minutes diffusés gratuitement les samedis à 19 h sur Facebook et Youtube pour permettre au public d’avoir un aperçu du travail effectué. Alors à vos agendas pour ne rater aucun de ces sets proposés !

     

    Trois, deux un... Live !

     

    unnamed (4).jpgSAMEDI 06 MARS - 19 h
    CORA LYNN et ALEX MAZZOLENI
    Morceaux originaux et reprises rock 50’s s'entremêlent. Leur rock’n’roll aux influences blues, jazz et country fait du bien ! Il fait écho à ces héros du passé tout en se conjuguant au présent.

    EVENT

     

     

     

     


    unnamed (5).jpgSAMEDI 13 MARS - 19 h
    HAYLEN
    Diva au timbre envoutant, Haylen livre une musique langoureuse, savant mélange de soul et de rock’n’roll, teintée de blues et ne laisse personne indifférent.

    EVENT

     

     

     

     


    unnamed (6).jpgSAMEDI 20 MARS - 19 h
    NIKOLA
    Dans sa poésie, Nikola met en lumière la beauté et la violence du quotidien. Il chante, parle et crie sur ses compositions. Un style cru qui prend aux tripes. C’est sincère, parfois dur, mais ça fait du bien.

    EVENT

     

     

     


    unnamed.jpgSAMEDI 27 MARS - 19 h
    BAKEL
    Bakel revendique aussi bien des influences pop-folk que chanson française. Un grand écart qu'elle assume avec aplomb. Singulière collection de confessions, sa musique est une mise à nu habitée de pulsion universaliste.  

    EVENT

  • ”Palais cinéma”, une expo photo sur et au Louxor

    Une nouvelle exposition photos est à découvrir au Louxor jusqu'au 31 août. Vous pourrez plonger dans le travail de la photographe Nathalie Joyeux qui porte sur le Louxor, plus précisément sur la vie du cinéma. 

    expo-photos,louxor,10e,nathalie-joyeux

    "De Août 2021 à mars 2022, Nathalie Joyeux photographie le Louxor après les deux confinements dus à la pandémie. Du petit matin jusqu’à tard dans la nuit, l’équipe du Louxor s’active pour accueillir les spectateurs de tous âges dorénavant masqués. Les rencontres avec les artistes se multiplient pour faire revenir le public. Des soleils rayonnent fièrement en haut de mats sur le toit du bâtiment, ils sont la promesse de « l’histoire sans fin » du Louxor.

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    Avec PALAIS CINEMA, la photographe saisit l’ambiance feutrée de la salle de cinéma, ses lumières dorées, les visages qui surgissent de la pénombre, les détails d’un décor d’exception, le mouvement d’un enfant impatient d’entrer en salle : une forme d’hommage à celles et ceux qui font exister les temples du septième art.

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    L’exposition présente également une série de neuf portraits de personnalités venues au Louxor ou en d’autres cinémas de janvier à mars 2022."

    ExpoAffiche - copie.jpg

    C'est où ?

    Salon du Louxor, 170 boulevard Magenta, Paris 10e

    C'est quand ?

    Jusqu'au 31 août 2022

  • Requalification du Louxor - Parlons technique !

    Le problème du bruit est important et doit faire l'obet d'une attention particulière. La Mairie de Paris argue, pour défendre son projet, que les travaux d'isolation acoustique, obligatoires, ne permettent pas de conserver la structure de la salle. Mais une solution alternative existe comme le montre les études menées par des architectes qui se sont penchés sur la question.
     
    D'abord quelques précisions concernant l'acoustique
    par Stéphane Ricout, architecte
     
    On parle:
    1. d'isolement acoustique, ou phonique, pour décrire l'état présent ou futur du Louxor (à savoir s'il est bien isolé par rapport à l'extérieur ou non), et
    2. d'isolation acoustique, ou phonique, pour décrire l'action d'isoler (la manière de s'y prendre, avec quelle technique, quels matériaux etc.)
    En somme, il y a la même différence entre éclairement (état) et éclairage (action). Souvent on emploie l'un à la place de l'autre. Si l'on parle de la technique d'isoler, alors en effet, parlons de l'isolation phonique ou acoustique (mais pas sonore, même s'il s'agit d'"insonoriser" le bâtiment). Si l'on parle de l'état dans lequel on voudrait que le Louxor soit ou non, et bien parlons en revanche de son isolement acoustique ou phonique.
     
     
    Des solutions techniques alternatives existent
    par Agnès Cailliau, diplômée des Hautes Études de Chaillot, architecte du patrimoine

     

    Le projet force à démolir entièrement les deux niveaux de fondations et de caves en pierre situés sous le Louxor, que son architecte avait décidé de conserver pour y poser en légèreté le Palais du Cinéma. Cette infrastructure en pierre est en excellent état, ne présente aucune lézarde ou tassement et portait un immeuble en pierre de taille de six étages environ 40 fois plus lourd. Le projet force à refaire des  fondations, très complexes, par le dessous, sans anticipation possible de coût et d'impact, en découpant le Louxor hors de son contexte et de son assise. Les nouvelles fondations par micropieux, dans le gypse situé à plusieurs mètres en sous-sol, vont créer des perturbations inévitables sur les deux immeubles mitoyens, et sur le Louxor lui-même.


    En effet, la grande salle du Louxor est abritée par une succession de portiques en béton très fins (U renversés), dont le béton a vieilli, et les aciers oxydés crèvent les enduits boulevard de La Chapelle. Pour consolider le Louxor, il faut donc prévoir de dégager impérativement toute la partie externe de la structure en béton hors des enduits qui nappent toute la façade en déposant des panneaux en briques de part et d'autre.
    Avec une structure à réparer à l'extérieur, et à reprendre en sous-oeuvre pour pouvoir casser toute l'infrastructure, que restera-t-il du Louxor si l'on rajoute à cela : la perte des stucs de faux marbre, des balcons, de la scène, des escaliers latéraux donc de la distribution, de la  décoration du plafond avec partition à caissons réglée sur ses dimensions actuelles avec éclairage naturel, éléments intérieurs de valeur dans la grande salle... Les façades intérieures sont perdues pour des raisons d'isolation acoustique mais aussi à cause des sorties de secours créées en sous-sol par le projet de deux salles.


    Pour le sauver, nous proposons de conserver la grande salle en l'état et de la restaurer dans ses proportions actuelles avec sa distribution.


    L'isolation contre la transmission du bruit peut être obtenue :

    • par des coupures solidiennes dans les façades y compris dans le toit- terrasse : il n'y a pas d'élément structurel lié au pignon mitoyen boulevard de La Chapelle. Les deux "poteaux" intermédiaires collés au pignon, ont été considérés à tort en béton, et ne sont que de simples raidisseurs en briques.
    • par une isolation phonique interposée le long des mitoyens, mais prenant en considération les différentes épaisseurs et matériaux constatés lors des tests effectués sur place.
    • en substituant des matériaux isolants aux panneaux de brique creuse dans les façades.

     

    Nous proposons également d'abandonner le projet de démolition des deux niveaux de caves et de conserver ainsi les dispositions du dernier cinéma muet parisien.

  • Gare du Nord : à quoi ressemblera la nouvelle gare ?

    Le 29 janvier dernier, la Salle des fêtes de la Mairie du 10e a fait le plein pour la réunion publique consacrée au projet de la future gare du Nord, présenté par des représentants de la SNCF, de SNCF Gares et Connexions et de Ceetrus, filiale du groupe Auchan et partenaire privé de cette opération, à hauteur de 600 millions d’euros. Outre la Maire du 10e Alexandra Cordebard et quelques-uns des élus, était présent Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris, chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité.

    csncf_garesconnexions_-_ceetrus_-_valode_pistre_architectes_3.jpg

    En préambule, il a été rappelé que l’opération était menée dans le cadre d’une Société d’économie mixte à opération unique (Sémop) constituée jusqu’en 2065, sous la gouvernance SNCF/Ceetrus et que le permis de construire serait délivré non par la Mairie de Paris, mais par l’Etat. On apprendra d’ailleurs en cours de réunion que le permis de construire sera déposé… en mars 2019, sachant que l’échéance de fin des travaux imposée par les JO est début 2024.

    Les travaux, qui incluent un remaniement complet de la gare, de ses accès et de son environnement, ont soulevé beaucoup d’interrogations de la part des habitants du quartier, et en particulier des riverains ;  d’autant plus que, concomitamment, l’hôpital Lariboisière se livrera à une importante restructuration et que tous ces travaux se dérouleront également pendant la nuit. Il a été alors précisé qu’un « coordonnateur de chantier urbain » serait nommé, afin, notamment, d’intervenir sur les difficultés de circulation inévitablement générées par le ballet de camions prévisible, et que des protections phoniques et anti-poussière seraient installées. Il sera prévu un numéro d’appel d’urgence en cas de nuisances.

    Il n’en demeure pas moins que les aménagements de la future gare routière, qui vont impacter l’environnement des habitants de la rue du faubourg Saint-Denis et ceux de la sortie nord de la gare (place de la Chapelle) sont peu détaillés et interpellent beaucoup certains participants.

    Autre sujet ayant fait l’objet d’un large débat : le parking vélos, à deux niveaux, prévu pour accueillir 1 200 vélos, et qui, au regard de ce qui se passe dans d’autres métropoles d’Europe, et même de France, paraît nettement sous-dimensionné. Comme réponse, il a été affirmé qu’une extension serait prévue dans un second temps.

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    Toutefois, pour continuer sur une note (plus ou moins) positive, les nouveautés :

    Les aménagements des terrasses qui devraient inclure des espaces végétalisés, des structures de loisirs et de sport (attention aux vues du ciel des visuels présentés, un peu trompeurs, la végétalisation ne sera pratiquement pas visible depuis l'espace public).

    Une immense verrière en résine, "évoquant une aile de libellule" (dixit, ça ne s’invente pas) et munie de toutes les facilités de nettoyage qui assureront la pérennité de sa transparence ; elle recouvrira une « rue » intérieure de 300 mètres de long et 20 mètres de large. Une transparence qui, hélas, ne manquera pas d'être occultée par les écrans publicitaires dont la SNCF Gare et Connexions inonde les gares depuis quelques années (et qu'on ne montre jamais sur les visuels d'architecte).

    La multiplication et la facilitation des liaisons verticales : escaliers, escalators, ascenseurs.

    La prise en compte du problème de l’errance par l’installation d’une salle destinée à un accueil temporaire de ce public.

    Une salle devrait également être disponible pour la vie associative.

    Une salle de spectacle destinée à la promotion des cultures européennes devrait être créée.

    La multiplication par cinq (!) de la surface dédiée aux commerces, qui comprendront des commerces dits de proximité et d’autres, dont l’apport qualitatif sera surveillé. Le fait que la surface dédiée aux voyageurs ne sera quant à elle multipliée que par deux fois et demi a soulevé de nombreuses protestations de la salle. 

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    En résumé : beaucoup d’ambitions et de promesses, mais tout autant d’imprécisions sur les conditions de leur mise en œuvre et sur l’impact des travaux sur la vie des habitants ; pour nombre de ces derniers, le dépôt du permis de construire dans moins de deux mois semble irréaliste et risque d’entraîner des remises en cause, notamment par certaines associations disposant d’un droit d’initiative.

    D’autres réunions de concertation ont été promises… mais en sera-t-il encore temps ?

  • Retour sur l'inauguration du ”360 Paris Music Factory”

    Ce jeudi 12 février, était inauguré le "360 Paris Music Factory", Action Barbès y était. récit.

    360,inauguration,goutte-d-or,18e

    Après quelques jolis galops d'essai, dont le festival Au Fil des Voix, rodage de la musique (essentiel) et de la cuisine (important aussi !), le 360, comme tout le monde l'appelle déjà a fait jeudi 12 février son 5… 4… 3… 2… 1… Feu ! Autrement dit, l'inauguration officielle, en présence de tous ceux qui, de près ou de loin, ont poussé les chariots pendant trois années pour que ce monument de la Goutte d’Or voie le jour. En gros, le plus grand évènement artistique depuis les Pyramides, enfin... depuis la réouverture du cinéma Le Louxor !

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    1100 m2 sur six niveaux, Le 360 est un établissement qui propose une salle de concert, un restaurant, bien sûr, et est aussi un espace d’accueil, de création, de production, de diffusion, d’échange et de partage pour les professionnels et amateurs de musique.

    Ce 12 février, donc, 200 personnes, acteurs du monde de la culture, associatifs et institutionnels, VIP de toutes tailles ont répondu présents à l'invitation de Saïd Assadi, l'inventeur du lieu, qui pendant dix ans a poussé, parfois bien seul, des blocs de plusieurs tonnes pour construire ce monument !

    Etaient donc présents, Ernesto Ottone-Ramirez, Commission nationale française pour l’UNESCO, Anne-Louise Mesadieu, présidente de la commission Culture, de la Région Île-de-France, représentant Valérie Pécresse, Jean-Louis Missika, l'adjoint-constructeur de Anne Hidalgo (qui avait visité le 360 le matin même, et avec nous ce soir là par vidéo), Eric Lejoindre, maire du 18e, Colombe Brossel, Afaf Gabelotaud, Pierre-Yves Bournazel, Carine Rolland, Christophe Girard, Fréderic Hocquard…

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    Saïd Assadi prit la parole : "Quand je suis arrivé d’Iran, il y a 40 ans…". Son staff intervint, car le charismatique Saïd Assadi, est aussi le recordman du monde du discours (3 h 47, debout, sans notes), juste devant Fidel Castro !

    Inaugur. 360-5 Saïd.JPG

    Saïd Assadi sauta donc quelques étapes et raconta la genèse du 360, rêve personnel de cet acteur majeur depuis vingt ans de la filière musicale (Accords Croisés, 90 albums produits, vingt-deux années de concerts, treize années de festival…) devenu une aventure collective.

    Il a remercié chacun : l’architecte Gaétan Engasser, l’équipe du 360, les établissements financiers (Triodos, Crédit coopératif, Paris Initiative Entreprise et l’IFCIC), la Ville de Paris, le Centre National de la Musique, la Région Ile-de-France et l’UNESCO.

    Puis Saïd Assadi a déroulé les valeurs défendues par le 360, nouveau modèle économique et transculturel au service de la diversité et de la richesse de la création musicale (et gastronomique !), l’une et l’autre offertes à prix serrés aux très divers publics de la Goutte d'Or et d’ailleurs.

    En plus de sa salle de concert, le 360 déploie ses 1 080 m2 sur 6 niveaux, permettant aux artistes de créer, résider, répéter, enregistrer, jouer et échanger dans un seul et même endroit.

    La soirée proposa donc à ces "pipole", dès 17 h 30, un bref récital d’un duo voix et piano, une belle envolée !

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    Toujours dans la salle, en présentation "avec sièges", se succédèrent les discours et congratulations ci-dessus évoqués.

    Puis tous envahirent le restaurant qui lui, au contraire avait été débarrassé de ses tables et chaises. Deux cents personnes auxquelles l’équipe du restaurant ne cessa de proposer de délicieuses petites choses, de diverses origines, préparées sur place avec les meilleurs produits, ce qui est une des promesses - tenue ! - du restaurant.

    Inaugur. 360-9  cuisine.JPG

    Et, non sans regrets, retour dans la salle de spectacle pour un concert lui aussi cosmopolite, puisqu’il commença par un groupe qui interpréta du Piaf, revisité à la brésilienne, parfait symbole du 360.

    Le voilà sur les rails, ce 360 très attendu ! Le soir de la Saint Valentin, l’Orchestre National de Barbès afficha complet (300 personnes) et surchauffa la salle pendant deux heures sans dix secondes de pause ! Et ce samedi 15 février, le brunch affichait complet. La fusée 360 est-elle sur orbite ?

  • Quelques idées pour la promenade urbaine

    L'atelier d'architecture autogérée (AAA) a du reporter la seconde réunion qu'il avait programmée pour le 7 avril en raison des vacances scolaires et du risque d'absentéisme. Alors, revenons ensemble sur la première qui s'était tenue le 24 mars.

    Elle n’a pas été facile pour ses animateurs. La salle située au premier étage du centre d’animation de Château-Landon (10e) était sous-dimensionnée pour la foule venue donner son avis. Elle comptait des habitants avertis par notre blog peut-être ou par la communication des mairies, également des membres de notre association et de deux autres, DemainLaChapelle et SOS Chapelle, implantées de chaque côté de la place de La Chapelle (10e et 18e) avec lesquels nous avons noué des relations en vertu de l’adage « l’union fait la force ». Dans ces conditions, foule et exiguité de la salle, il a été difficile d’échanger de la manière que l’aurait souhaitée M. Petcou, le directeur d'AAA, et sans être trop critique, on peut dire que la maitrise de la réunion lui a échappé. 

    Nous avons dit, déjà, ici, notre déception lors de la séance de présentation de AAA et de ses associés dans le projet de Promenade urbaine le 3 mars dernier (lire notre article du 7 mars). Nous nous attendions un peu ce vendredi-là à une séance de travail construite sur les mêmes bases, à savoir des tables rondes affichant quelques mots-clé : cuisine du monde, espace public, déchetterie et recyclage, agriculture urbaine, etc. Nous comprenons le principe. Il faut faire parler le public de ses envies le plus spontanément possible. En lui proposant des concepts assez globaux, on peut lui faire dire ce que cela lui évoque et ainsi faire émerger sa vision du projet. Dans un tout autre domaine, la méthode rappelle les séances de communication publicitaire autour du lancement d’un produit. Paperboard et markers : « Et si je vous dis « travail » vous pensez à quoi ? » pour voir si le nouveau produit a bien l’effet escompté sur le public ou répond bien à l'attente du client. 

    Il a fallu très peu de temps pour se rendre compte que ce type de concertation, ou de co-construction, expression patentée, ne convenait pas à la salle. Nous avions noté en arrivant un peu avant 19h qu’une pré-réunion était déjà en cours. De fait, quand nous sommes entrés, quelques personnes étaient déjà assises autour des tables, sans que nous sachions si elles étaient des collaborateurs de AAA ou des invités. Quand M. Petcou a pris la parole, il a oublié de se présenter et de les présenter, or la moitié des personnes présentes ne le connaissaient pas. On percevait déjà un flottement. Très opportunément, Elise Fajgeles, élue du 10e, a pris la parole pour ramener un peu de sérénité, apporter les informations nécessaires, rappeler rapidement l’historique du projet, préciser la mission de l’AAA, et expliquer en quoi consistait la réunion. Heureusement.

    Quelles ont été les principales remarques exprimées dès le début ? 

    L’exiguïté des lieux pour commencer, car la fréquentation habituelle avait été largement dépassée. Le Louxor avait été pressenti comme lieu de réunion, nous a dit M. Petcou; en fait, une mauvaise idée, puisque le cinéma a besoin de toutes ses salles en soirée pour son activité de cinéma. Quand nous y convoquons nos assemblées générales, nous rendons la salle à 11 heures…. Peut-être la salle Saint Bruno pourrait-elle être une solution : elle est à un tarif très compétitif et sa capacité est bien plus grande. Ce serait de plus une façon de voir les habitants de la Goutte dOr sur place. Nous transmettrons l'idée à AAA.

    Le défaut d’organisation aussi, pas d’ordre du jour, pas de compte rendu de la réunion précédente… une présentation sur écran pas lisible à partir du milieu de la salle… Un habitant a demandé si AAA ne pourrait pas mettre un site collaboratif à la disposition des habitants pour échanger idées et propositions plus facilement. Une deuxième bonne idée !

    Ensuite, les quelques personnes présentes lors de la réunion du 3 mars, ou celles qui en avaient eu des échos, ont exprimé leur désaccord avec le choix des pistes proposées, toutes plus ou moins proches de l’ESS, l’économie sociale et solidaire, le recyclage, les jardins partagés, l’utilisation de matériaux récupérés, etc. Trop peu ou mal informés, les habitants ont eu le sentiment qu’on leur proposait un projet recyclé lui aussi, avec des solutions qui peut-être avaient fait leur preuve ailleurs, mais qu’ils n’imaginaient pas avoir leur place entre Barbès et Stalingrad. L’agriculture urbaine à leurs yeux nécessite des espaces, et les quelques exemples que nous avons eus, comme les pieds d’arbres plantés et surtout « entretenus » par les habitants, ne sont pas tous des réussites. Quant aux friches cédées par la ville à des associations, certaines présentent un bien triste aspect après quelques mois ou années, et peuvent être assimilées à une privatisation de l’espace public à l’usage de bien peu de monde. 

    Plusieurs habitants ont rappelé la présence d’entreprises culturelles, de qualité, qui mériteraient bien qu'on leur fasse écho dans la rénovation du parcours, soit en les reliant entre elles, soit en améliorant leur fenêtre de visibilité sur le boulevard. Quelqu'un a évoqué le parvis des Bouffes du Nord qui pourrait être mis en valeur. Un autre la possibilité d'ouvrir un kiosque de lecture ou d'échange de livres, type circul'livres. Une troisième bonne idée : la culture !

    Manifestement les habitants souhaitent voir l'émergence d'un projet de qualité et non des stands de réparation de ceci ou de cela.

    Le cas de la déchetterie a été débattu quand une responsable de la Direction de la Voirie a émis des doutes sur sa reconversion. Un participant a alors clairement expliqué qu'elle était utilisée par des entreprises, qui se débarrassent à bon compte de leur gravats, matériaux usagés, ou sanitaires, en totale rupture avec sa vocation puisqu'elle est statutairement réservée aux particuliers. Pour notre part, nous avions souhaité que cet espace accueille une ressourcerie, comme l'ancienne gare d'Ornano — un vrai succès, au-dessus de la Petite ceinture. Couplée avec le square de Jessaint, qui pourrait ainsi bénéficier de plages horaires d'ouverture plus larges. L'actuelle gestion du square est confiée à Emmaüs Solidarité qui l'occupe avec des ateliers de réinsertion (Premières heures). Il doit rouvrir bientôt mais seulement deux demi-journées par semaine pour un public qui devra s'inscrire (pour des raisons d'assurance). Voir notre article du 23 mars 2017.

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    D'autres pistes sont imaginables dans cet espace couvert s'il est aménagé. Un parcours de skate board à différents niveaux, comme le skate park situé rue Léon-Cladel, près de la rue Montmartre. En général, cette activité est mal vue des riverains parce que bruyante, mais là, les immeubles sont loin.... et en cas de protestation du « 39 », l'aire peut-être facilement fermée pour la nuit. Une salle de démonstration de hip hop ou de danses urbaines, comme dans les salles de répétition du centre Barbara. Cela pourrait même être une vitrine avancée pour le centre.

    Les riverains sont conscients que le sous-viaduc est un environnement contraint. Peu ensoleillé du côté 10e, il ne sera pas une terre idéale pour des plantations luxuriantes ! Bruyant, à cause du passage des rames de métro — certains s'en sont plaints dans la salle — il ne pourra pas abriter des concerts ou des festivals de musique. En revanche, nous voyons assez bien des expositions photographiques sur les grilles de la SNCF, ou de la RATP, ou encore des concours de drums ou de batucada, les percussions brésiliennes… des répétitions de défilés carnavalesques, etc.

    Une autre contrainte d'importance sera la maitrise du marché deux fois par semaine : cantonner le nombre de stands dans une limite raisonnable qui permette le stationnement des camions sans débordement. Ménager des passages nord-sud, respectés, qui assurent une évacuation en cas de besoin, mais aussi le passage normal des riverains d'un arrondissement à l'autre. Créer une aire sans vente, une voie de passage libre au milieu du marché, face à la future entrée de l'hôpital Lariboisière (voir ci-dessous). L'occuper de façon conviviale, par un bâtiment de qualité qui pourrait être un équipement polyvalent. Et pourquoi pas lui donner cette vocation de cuisine du monde, dans une configuration adaptée à une utilisation locale, le proposer à des groupes de femmes (ou d'hommes !) qui sont actifs dans les associations de la Goutte d'or, qui pourraient transmettre leur savoir faire, et vendre leur production les jours de marché. Mais du marché, il n'est pas question dans les réflexions de AAA. Il est essentiel de penser à des activités pérennes, pas des occupations temporaires à petits moyens qui ne résisteront pas à l'usure du temps. L'appropriation des équipements proposés doit se faire par le plus grand nombre, or pour l'instant la communication de AAA est discrète. Trop discrète. Un exemple ? Les 150 flyers distribués, dixit M. Petcou, pour informer trois arrondissements associés au projet....

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    AAA a annoncé une prochaine réunion au cours du mois de mai. Nous pensons qu'il faudra revoir la forme de la concertation et varier les propositions déjà formulées. Ce 24 mars, Félix Beppo, adjoint du 18e chargé de la voirie, s'était exprimé sur le sujet et avait précisé que le 18e n'était pas prêt à accepter n'importe quel projet, ajoutant que les habitants avaient droit à une écoute sérieuse. Le maire du 10e, Rémi Féraud avait également donné son avis quelques jours plus tard dans une interview au Parisien. (à lire ici)

     

  • Le cinéma d'antan

    La Construction Moderne était un journal hebdomadaire dont la publication a commencé en 1885. En 1921, le journal décide de s'interesser au cinéma et publie deux articles faisant le point de la situation en parlant notamment de la construction d'un cinéma à Malakoff.

     

    Dans le numéro du 26 mars 1922, la revue décide d’illustrer ces articles sur la construction cinématographique par deux planches qui sont les seules photographies que nous ayons de la salle du Louxor de cette époque et que nous connaissons. Il s’agit de la salle avec la vue de l’écran, et celle du plafond. Un petit texte évoque le lieu et l’architecte de cet édifice :

    « Parmi les cinémas récents, la richesse et l’originalité du Louxor, construit par M. Zipcy, architecte à Paris, à l’angle des boulevards de la Chapelle et Barbès, ont été fort remarquées. Nous sommes heureux de publier la façade et deux vues intérieures de ce bel établissement. »

     

    3. Louxor Ecran 1922.jpg

    Salle en 1922.JPG

     
    Voici les articles de La Construction Moderne.
     

    25 décembre 1921 - Page 97

    On sait le développement extraordinaire pris par le cinéma dont la diffusion et l’attraction font songer à cette puissance que le siècle précédent a vu grandir et qu’est la presse. Spécialement au point de vue architectural, en quelques années s’est construit un nombre considérable de salles destinées à la projection animée et ni nous a semblé qu’on pouvait maintenant essayer de dégager les directives rationnelles qui doivent présider à la construction d’un cinéma.

    M. Vergnes, architecte à Paris, a bien voulu se charger de cette mise au point pour laquelle il était particulièrement qualifié comme architecte de plus de vingt salles de cinéma et comme architecte conseil technique du syndicat des Directeurs cinématographiques.

    Pour illustrer le premier article de notre collaborateur nous publions planches 49 à 52 le dossier de son œuvre la plus récente : le Family-Cinéma à Malakoff.

    Un certain aspect de grandeur résulte de la sobriété du style et de la simplicité des lignes, en harmonie avec la destination de l’édifice qui s’adresse à une clientèle modeste. La décoration intérieure, sobre, mais de bon goût est conçue dans la même idée. Quelques détails de ferronnerie et de menuiserie enfin montreront dans les planches de nos prochains numéros avec quel soin et quelle recherche on peut étudier même si le programme fixé exclut une installation luxueuse.

    NDLR

    L’architecture

    Après avoir pris naissance en public dans les sous sols du Grand-Café, il y a 25 ans, lors de la présentation des premières projections de photos animées obtenues par les frères Lumière inventeurs incontestés maintenant de la cinématographie, le cinéma fut à son début nomade. Accaparé par les forains il put conquérir la popularité dans toutes les villes ou bourgades de France, puis il passa les frontières, mais, comme tous les nomades, il n’eut d’autre abri à ses débuts que la tente avec l’écran volant et une cabine démontable. Puis il commença à se fixer, trouva des hangars, des garages, des remises, des salles de café dans lesquelles il devint une attraction. Regardons ensemble l’aspect de l’une de ces premières salles de spectacles ; il est lamentable : le sol est de terre battue ou constitué d’un plancher délabré, les murs sont sales et lézardés.

     

    Comme siège : des bancs ainsi que dans les plus modestes salles d’école. Un écran de toile presque blanche tendu sur châssis et pendu au fond de la salle. A l’autre extrémité sur des tréteaux, une boite en fer à l’échelle humaine et démontable sert de cabine de projection. L’appareil sur des bases fragiles projette une image tremblante. Au mur, comme décoration, quelques étiquettes : W.C. défense de fumer, puis quelques affiches ; lithographies aux couleurs voyantes ou veules donnant une note décorative. On étouffe dans cette salle, pourquoi ? Toutes les ouvertures ont été calfeutrées pour empêcher l’introduction de la lumière nuisible à la projection. Comme la réalité. Mais le coup de feu part trop tôt ou trop tard, la vaisselle casse avec un bruit métallique trop prononcé, et dans le tonnerre on reconnaît trop la porcelaine. Toutes les erreurs du début ont été petit à petit mises au point ; le spectacle cinématographique rentre carrément dans les mœurs. Son succès va grandissant auprès du public. On commence alors à utiliser des salles de théâtre, ou des salles destinées à des représentations théâtrales, mais un grand nombre d’entre elles ne peuvent recevoir des spectateurs à certaines places, vu la mauvaise ou la non-visibilité de l’écran. On ne peut que difficilement placer la cabine à projection. Nous sommes déjà loin des premières installations décrites tout à l’heure, mais ce n’est pas le rêve. Il gravit maintenant un échelon de plus. Les plus grands artistes de théâtre se mettent à interpréter les chefs d’œuvre de la littérature. Les scénarios  nouveaux et très adaptés au spectacle cinématographique par des metteurs en scène qui se sont révélés des maîtres, viennent faire du cinéma un cinquième art, l’art muet. Son développement lui interdit désormais une installation précaire ; il lui faut un cadre digne de lui. Les salles vont être désormais construites spécialement pour lui. Et c’est un programme nouveau qui s’offre au constructeur, à l’architecte. Et ce programme, ce sont les besoins même du cinéma qui l’ont tracé, car il y a un côté technique de la cinématographie qui est à la base de la conception des salles qui lui  sont destinées.  La visibilité complète de l’écran de toutes les places est une obligation absolue. Le nombre des spectateurs devant être porté au maximum afin que le prix des places soit minime et que le cinéma garde son caractère populaire, se pose impérieusement le problème des larges circulations et des évacuations rapides. Les spectateurs sont facilement sujets à panique au cinéma, vu la fausse réputation faite à celui-ci de créer plus que tout autre spectacle un danger d’incendie. Le nombre des spectateurs a posé aussi un autre problème, celui de la ventilation et de l’aération pour des milliers de personnes placées dans une salle dans laquelle la lumière extérieure ne doit pas pénétrer et gêner la projection et de laquelle le son ne doit pas être gênant pour le voisinage. Et puis, chose bien plus importante encore : le public est devenu difficile. Nous sommes à une époque où le confortable, le luxe dans le plaisir sont devenus des nécessités. Il faut que chacun soir confortablement assis à son aise et qu’il ne soit nullement gêne par les gens placés en avant ou à côté de lui, qu’il n’ait ni trop froid, ni trop chaud, et qu’il ne soit pas placé dans un courant d’air. Toutes ces exigences sont très naturelles, mais posent au constructeur autant de problèmes. Pour le chauffage, ou la ventilation, mêmes problèmes difficiles et délicats afin d’arriver juste à point pour satisfaire une clientèle variée. Nous allons donc énoncer en termes beaucoup plus brefs les nécessités du programme, lequel d’ailleurs doit satisfaire à des ordonnances ou à des règlement de police et d’administration.

    E. Vernes

     

    1er janvier 1922 - page 108

    Comme il n’y avait pas de théâtre à Malakoff ni dans les pays avoisinants, nous avons prévu une scène avec tous ses services accessoires pour pouvoir donner des représentations théâtrales comportant un répertoire d’opérette et même d’opéra-comique. La forme allongée du terrain, le petit côté étant sur une des places principales du pays, imposait l’entrée en bout, la scène étant à l’autre extrémité contre un mur mitoyen. Les services de la scène étaient ainsi rendus commodes puisqu’ils venaient en façade le long de la rue latérale. Les artistes avaient leur loge au sous-sol éclairée et aérée sur rue, leur entrée spéciale se trouvant à proximité. Tous les services de la scène et de l’orchestre étaient ainsi rendus indépendants.

    Le public du rez-de-chaussée qui était entré par la place pouvait s’évacuer en secours sur la façade latérale, celui de la galerie sortait directement par des portes spéciales à la base des escaliers d’accès. Ce système d’évacuation se rapproche le plus possible de ce qui est théoriquement le plus désirable, puisque chaque catégorie de public peut entrer ou sortir sans mélange. Pour d’entrée des spectateurs, il a été prévu pour tout le rez-de-chaussée un contrôle unique placé dans un tambour central ; les portes latérales donnant dans le hall ne servant qu’à la sortie. Les portes d’accès dans la salle et sur le tambour sont placées latéralement afin que la lumière à l’ouverture des portes ne vienne pas jeter un reflet sur l’écran et que le courant d’air ne frappe pas les derniers spectateurs directement dans le dos. Les escaliers latéraux conduisant à la galerie servent l’un pour la première catégorie de places, l’autre pour la deuxième. Lela visibilité. La scène restant au niveau de la rue pour la commodité des décors, chars ou animaux. terrain était du côté de l’entrée déjà affouillé. Pour profiter de cette excavation, nous avons prévu au sous-sol un bar et des lavabos, mais pour que trop enterrées les surfaces de ventilation ne risquent pas d’être insuffisantes, nous avons surélevé le porche d’entrée sur élévation permettant, en outre, d’obtenir une plus grande pente dans la salle facilitant

    Nous nous sommes préoccupés ensuite de la plus importante des questions dans une salle de représentation cinématographique, celle de la position de la cabine pour obtenir la meilleure des projections. Nous l’avons mise à la hauteur du centre de l’écran afin que le faisceau des rayons lumineux soit perpendiculaire à l’écran, le résultat étant une image non déformée qui constitue le but à atteindre pour une projection type.

    Nous avons donc été amenés à mettre cette cabine dans un entresol au-dessus des entrées et au-dessous de la galerie. Cet entresol que nous pourrions presque appeler entrepont est un  véritable poste de commandement. Au centre : la cabine aérée et ventilée par deux cheminées à double enveloppe (ciment armé et métal) allant jusqu’a la toiture. Cette cabine construite en ciment est absolument incombustible, par conséquent. A droite de la cabine, les services électriques : convertisseur transformant le courant alternatif en courant continu, groupe pour la recharge des accumulateurs, tableau de commande pour l’éclairage de la salle, réserve des films. De l’autre côté de la cabine : le bureau du directeur qui, de sa place, par trois ouvertures, peut surveiller l’entrée de la salle ou causer avec l’opérateur. Il a à proximité le tableau électrique de commande générale, le poste téléphonique interurbain et le poste intérieur qui lui permet de communiquer avec la scène, le chef d’orchestre et les caissières. Ce poste de direction à cheval entre le rez-de-chaussée et la galerie est commode pour le contact avec les deux catégories de public. En outre, au même étage se trouvent un lavabo pour l’opérateur et une pièce spéciale pour la réserve des tickets et des affiches. Une autre préoccupation est maintenant celle de la visibilité de la projection.

    Nous avons d’abord déterminé les dimensions de l’écran, vu la longueur de la salle nous lui avons donné 6 mètres de largeur sur 4 m 70 de hauteur. Il est ainsi proportionné avec la salle et serait même presque trop grand pour les premiers rangs de spectateurs.

    Si nous n’avons pas de déformation dans la projection, nous n’en avons aucune par vision oblique, car sur une cinquantaine de spectateurs qui voient sous un angle de 30° au maximum, les 1 350 autres le voient de face. La pente du sol et la hauteur des gradins font que les spectateurs placés en avant ne gênent en rien la visibilité. L’absence de point d’appui dans la salle rend encore cette visibilité plus parfaite. Nous passons ensuite à l’étude de l’acoustique puisque les représentations cinématographiques sont toujours accompagnées d’auditions musicales qui doivent mettre le public dans l’ambiance ; nous savons, en outre, que le film parlant absolument au point grâce aux efforts de M. Gaumont va être prochainement vulgarisé lorsque le prix de revient sera accessible aux exploitants.

    Pour favoriser l’émission des ondes sonores, nous avons évité les saillies. Un pan coupé entre la partie verticale des murs et la partie horizontale du plafond évite l’angle nuisible à la propagation des ondes sonores. La saillie du balcon est réduite à un minimum qui ne gêne en rien les spectateurs placés au-dessous et pendant les représentations théâtrales avec une émission normale, la voix porte facilement à 30 mètres. Afin d’obtenir le meilleur rendement de l’orchestre, nous l’avons mis dans une fosse à double parement formant véritable boite de résonance. Le dessous du proscénium est incurvé et constitué par une surface élastique en contreplaqué qui remplit le double but d’abat-son et d’abat-jour puisqu’il renvoie les sons dans la salle et empêche les rayons lumineux de l’orchestre de nuire à la projection. Vient maintenant la question de l’éclairage : en façade nous l’avons voulu rutilant ; une rampe accuse au haut de la corniche le motif principal de la façade. Le porche d’entrée est éclairé par trois groupes de lumière venant du plafond, mais le motif principal d’éclairage est constitué par deux lampadaires portant deux grandes vasques éclairées sur la périphérie et au centre desquels deux feux rouges tamisés par un globe donnent l’impression de flammes. Les vitraux placés en haut du porche sont aussi éclairés par la lumière du hall intérieur. Au fur et à mesure que l’on pénètre dans l’établissement, l’intensité de la lumière devient décroissante. Dans le hall cinq points lumineux suffisent. Dans le tambour de contrôle précédent immédiatement la salle : une seule lampe. L’œil s’habitue progressivement à la salle demi-obscure dans laquelle a lieu la projection. Dans cette salle même l’éclairage est bleuté, l’indication de sortie est sur feux rouges. Tous les points lumineux sont placés de la façon la plus judicieuse pour être utiles sans être nuisibles. Pendant les entractes, la lumière vient progressivement au moyen de résistances afin que la rétine ne subisse pas de choc qui amènerait fatalement une douleur, car l’œil pendant les représentations cinématographiques est suffisamment fatigué par le spectacle qui est sur le principe de la persistance de l’image rétinienne. Nous n’avons pas installé l’éclairage par reflet qui est le plus parfait, car il est d’un prix de revient trop fort pour un établissement à petit rendement ; Mais nous n’avons mis aucun point lumineux sur les murs latéraux ; tout l’éclairage vient des plafonds, il est volontairement peu intensif puisqu’il est obtenu par 28 lampes au maximum dont 4 sont fort suffisantes en temps normal. Cette lumière venant du point le plus haut est très douce à l’œil car elle vient d’ampoules dépolies. La question de l’aération, et de la ventilation est une des plus délicates dans un cinéma car il faut faire des ouvertures par lesquelles le cube d’air sera renouvelé une fois et demi par heure, cette aération faite à très faible allure afin d’éviter les courants d’air. Si l’air doit facilement circuler par ces ouvertures, le son par contre ne doit pas sortir pour ne pas gêner le voisinage et la lumière extérieure ne doit pas non plus pouvoir rentrer afin de ne pas venir gêner par des reflets la lumière de la projection. Nous avons prévu un grand lanterneau central muni sur tout son périmètre de persiennes à lames mobiles et à fermetures hermétiques qui permettent par des manœuvres indépendantes, à côté droit ou côté gauche, de régler les ouvertures à volonté et suivant la direction du vent. Le plafond en staff placé à 3 mètres au-dessous et sans ouverture dans la partie centrale protège les spectateurs des coups de froid venant du haut. L’introduction de l’air dans l’inter plafond a lieu sur les faces latérales au moyen d’ouvertures fermant à guillotine. Les pans coupés du plafond dont nous avons parlé au sujet de l’acoustique sont ajourés. L’air chaud vicié et les fumées viennent s’emmagasiner dans les pans coupés entre la plafond et la toiture et le courant d’air établi entre les ouvertures latérales et le lanterneau les chasse dans le sens déterminé par le vent : cet entraînement faisant l’office d’un giffard qui extrait en même temps l’air de la salle. Pour compléter la ventilation au sommet de l’amphithéâtre, 4 ouvertures ventilent le point et ont, en outre, l’avantage d’éclairer pendant le jour la partie haute de l’établissement pour le nettoyage, tandis que 7 petites ouvertures dissimulés dans le haut lambris l’éclairent dans la hauteur du rez-de-chaussée. Le chauffage est assuré par une installation de radiateurs avec circulation de vapeur à basse pression. Le chauffage de la scène et des services de la scène est intensif, vu les spectacles donnés à notre époque ou le demi-nu est en faveur. Les services de chauffage sont placés en sous sol, la réserve de charbon venant directement en façade pour les facilités d’approvisionnement.

    L’étude des sièges a attiré toute notre attention, car il faut dans un établissement populaire qu’ils soient d’une grande solidité. La carcasse en fer plat est trop flexible du fait même de la forme donnée au fer. Nous avons préféré celle à fer à T passant en double T dans les endroits qui reçoivent le maximum d’effort. Les assemblages sont faits au chalumeau oxhydrique au lieu d’être rivés ou vissés et l’étoffe a été volontairement choisie en panne au poil ras pour être plus résistante. La position de ces sièges établie suivant le règlement de la Préfecture de police permet une circulation commode et une évacuation rapide.

    Nous terminons par la décoration qui a été recherchée simple vu la modicité des crédits et que nous avons concentré dans un haut soubassement qui relie la galerie au rez-de-chaussée. L’ouverture de la scène est en proportion avec l’écran et toutes les lignes en accusent encore la proportion par une parallélisme voulu des verticales et des horizontales. Les deux gorges successives reliées par un plan placé en avant de l’écran sont là pour faire ressortir la projection. Ces gorges et toute la décoration surmontant le proscénium étant de tons plus soutenus pour mieux faire apparaître par contraste l’éclat de l’image. La partie haute de la salle est de tonalité claire afin que l’obscurité ne soit pas complète, car l’œil se fatigue moins dans une salle très légèrement éclairée et la circulation pendant la projection en est facilitée pour le spectateur qui va trouver sa place. La police même de la salle est rendue plus commode, la projection n’en souffre pas puisqu’elle est encadrée d’une décoration sombre comme nous l’avons décrit plus haut.

    Nous terminerons cet exposé en disant que le porche d’entré e été largement ouvert pour abriter les spectateurs dans leur attente à l’heure d’ouverture, que les marches utiles pour l’accès lui donnent un caractère plus ouvert, cette façade semblant ainsi mieux attirer la clientèle ; que les panneaux d’affiches placés en façade et à droite du pan coupé retiennent l’attention du passant ; que le guichet de location placé à l’extrémité permet le fonctionnement de ce service sans que le public rentre à l’intérieur tandis que les caisses ordinaires placées dans le hall desservent à droite et à gauche le rez-de-chaussée et la galerie.

    Le cinéma étant un genre de spectacle éminemment moderne, non seulement parce que sa découverte ne remonte qu’à quelques années, mais surtout parce qu’il répond à des goûts, à des besoins, à des curiosités que n’avaient pas nos ancêtres, le cadre dans lequel il est présenté ne doit-il pas aussi répondre à ces goûts-là, à cette façon de voir de nos contemporains, à ce besoin de confortable aussi que ne connaissaient pas les siècles précédents.

    Le système de structure est moderne lui aussi : galerie en ciment armé, murs latéraux en pans de ciment armé, charpente métallique. Aspect général sobre, car il serait superflu de vouloir jouer à la grande architecture, le cinéma devant toujours garder son caractère populaire. Laissons les grandes ordonnances aux établissements des institutions d’Etats pour en souligner la puissance aux yeux du commun, mais restons dans des formes modernes, résultat du système de construction de notre époque dans lequel l’ornement ne viendra remplir qu’un rôle secondaire dans une place voulue mais non créée spécialement pour lui.

    E. Vergnes

     

    Pour la réalisation de cet établissement [ à Malakoff ], j’ai fait appel à la collaboration de

    M. Azam, décorateur,

    M. Binet, sculpteur,

    M. Schenck, ferronnier,

    La Maison Durnerin et Lefort, pour la structure en ciment armé.

     

  • Louxor : intox désintox

    paris,culture,patrimoine,louxor,cinémaLa nouvelle formule du quotidien Libération contient régulièrement une rubrique « Intox-Désintox ». Elle permet de relativiser certains propos d’hommes politiques qui souvent font un usage très abusif de certaines informations. Cette rubrique a un réel succès et Libération en a fait un blog.

    C’est avec cette approche que nous avons lu avec attention l’article quel traitement pour les décors peints du Louxor ? publié par l’association Les Amis du Louxor.

    François Loyer, historien d’art et d’architecture renommé, défenseur dès la première heure de la sauvegarde du Louxor dans son état d’origine, a bien voulu faire cette lecture critique avec nous. C'est aussi une occasion (et une leçon !) pour bien comprendre ce qu'est un défenseur du patrimoine.

    Plusieurs présupposés faits par Claire Bergeaud dans cette interview sont tout à fait critiquables, nous dit François Loyer.

    • affirmer que les décors vont être préservés pour l'avenir sous l'habillage extrêmement lourd de charpente métallique, d'isolant et de parois de placage qui va les dissimuler au regard, est d'une franche hypocrisie. Qui aura les moyens de revenir sur cette reconstruction totale, dont le coût élevé (30 millions d’€ nldr) interdit au moins pour plusieurs siècles - mais, très probablement, de manière définitive - de retrouver un jour le décor intérieur ?
    • continuer à dire qu'il s'agit de décors au pochoir me paraît une erreur. Ces décors ont plus probablement été réalisés à main levée (la technique du pochoir donne des formes systématiques et des bordures imprécises assez particulières pour qu'on le remarque). Si la restauratrice est sûre que la technique du pochoir a été employée, elle doit en apporter la preuve (répétition systématique de formes semblables, de même échelle et de même contour, etc. …). Mais je doute que ce travail d'analyse ait été vraiment fait. Comme d'habitude, on se contente d'affirmations non vérifiées, le but étant de dévaluer l'intérêt artistique de l’œuvre car l’exécution sérielle (pochoir) est jugée moins valorisante que le dessin à la main ;
    • dire à propos de la grande salle que "la totalité des motifs étant identifiés tant dans leurs formes que dans leur couleur, cette restitution sera très fidèle à l’original" est d'un optimiste surprenant. Le volume de cette salle n'aura plus rien à voir avec celui d'origine et on ne pourra, à tout le mieux, qu'en réaliser une copie à une échelle moindre et dans des proportions très différentes. (Sur ce point précis de la taille de la grande salle, François Loyer s’énerve un peu nldr). Elle a été amputée de quatre mètres du côté de l'écran pour créer un passage d'accès au sous-sol (la création de nouvelles salles impose de respecter les règles de sécurité pompiers pour leur évacuation). A l'autre bout, elle perd une travée et demie, du côté de l'angle entre les deux boulevards, afin de placer des escaliers de secours et des locaux secondaires, ce qui réduit d'au moins sept rangs de sièges la profondeur de la salle. Aux étages, les deux balcons s'enfonçaient encore plus profondément, ce qui augmentait d'autant plus le volume rectangulaire "en boîte à chaussures" en soulignant sa profondeur (le mur du fond, à l'arrière des deux balcons, devenant invisible dans la pénombre). Au total, les trente mètres de profondeur ont fait peau de chagrin - certainement pas plus de vingt mètres, ce qui n'est pas la même chose ! 4 mètres d'un côté, environ 7 de l'autre : le compte est bon. Le doublage - l'enterrement, devrait-on dire - des murs latéraux réduit le volume en largeur de façon significative. Cela pose un problème insoluble pour le plafond et son décor. Enfin, le choix d'un écran panoramique oblige à redessiner totalement la paroi du fond de la salle : la composition verticale, avec ses deux pans coupés ornés de claustra, s'efface pour permettre une vision en largeur - ceci au prix d'un artifice de composition repoussant les pans coupés du cadre de scène sur les murs latéraux. Bref, je tronçonne devant et derrière, j’aplatis les niveaux, je baisse le plafond, je resserre de chaque côté, j'écrase le mur de l'écran pour le mettre dans l'autre  sens. Et après, je fais ce que je peux pour que la copie des décors authentiques entre dans ce cadre totalement différent. Il n'est pas facile de transformer une Espace en Twingo. Le résultat sera à la hauteur de cette ambition irréaliste. (voir sur le site Controverse sur la réhabilitation du Louxor des plans et photos qui permettent de mieux comprendre les propos de François Loyer nldr)

      Et là, je ne parle pas de ce qui va arriver au décor pour entrer dans cette boîte sans rapport avec l'ancienne. Les spécialistes de l'histoire du décor n'ignorent pas les contorsions des menuisiers décorateurs pour adapter les lambris Louis XV des grands hôtels parisiens aux  appartements bourgeois du XIXe siècle. De tronçonnements en ajouts plus ou moins fidèles, bien peu sont ceux qui ont survécu à une telle opération. Encore conservait-on le décor sculpté initial, quitte à le découper. Ici, ce n'est même plus l'original qu'on aura sous les yeux, mais sa copie plus ou moins crédible (couleur, dessin, rythme, qualité du trait...) "adaptée" à un nouveau cadre très différent de l'ancien. Pour reprendre la métaphore automobile, mettre un radiateur de Roll's Royce sur une 2CV n'en fait pas une voiture de luxe...

      paris,culture,patrimoine,louxor,cinémaTout, dans cette entreprise, va sentir le faux. Allez voir, à la banque de France, la galerie dorée de l'ancien hôtel de la Vrillière, reconstituée en 1865 par Gabriel Crétin et ornée de copies des tableaux originaux du Guerchin, Pierre de Cortone ou Guido Reni. Vous vous enfuirez aussitôt pour retourner au Louvre dans la Galerie d'Apollon, dont les peintures sont restées à la hauteur du décor. Ce n'est pas pour rien que les historiens de l'art s'attachent à l'authenticité des œuvres.
      Sévère, je le suis. Mais c'est mon métier - et ma responsabilité vis-à-vis des générations à venir.  Donc, je ne mens pas. De compromis en compromis, certains avant nous sont arrivés à une forme de collaboration qui n'a pas vraiment laissé bon souvenir. Tant pis si on a l'allure d'un Saint-Just. Il y va de notre responsabilité.
    • autre postulat contestable : "Le dégagement des peintures d’origine sous les couches superposées de revêtements divers (crépi noir, moquette, miroirs collés…) aurait dû se faire centimètre par centimètre. Sur une telle surface, c’était irréaliste et les coûts faramineux. D’autant qu’il s’agit de peintures au pochoir dont les motifs se répètent., De même le plafond n’a pas pu être dégagé totalement car il partait en morceaux." On aurait pu, si on l'avait voulu, se donner les moyens de la conservation de l'original et de sa mise en valeur. Encore aurait-il fallu budgéter le projet et en comparer le coût avec l'énormité de l'investissement lié à la reconstruction qui a été retenue. On aurait vu alors si l'ambition de conserver l'original était réellement hors de portée ;
    • autre bel exemple d'hypocrisie sémantique : "Et tout sera conservé ? Oui. Notre approche vis-à-vis des décors peints a été de conserver les décors dans leur totalité (sauf de rares exceptions), de les documenter, et de les valoriser chaque fois que les solutions techniques et spatiales le permettent, ou, à défaut, de les reproduire à l’identique." On ne peut pas à la fois affirmer que les décors seront conservés dans leur totalité et avouer qu'à défaut, ils seront reproduits à l'identique.  C'est l'un ou c'est l'autre : conservation ou reproduction - qui plus est, sur un nouveau support. Depuis l'origine, la stratégie de communication de la Ville est de confondre volontairement restauration et restitution pour faire croire qu'il s'agit d'une sauvegarde alors que c'est une reconstruction faisant fi de l'original. La restauratrice n'a plus qu'à reprendre les thèmes qui lui ont été dictés par le commanditaire, en l’occurrence la Ville de Paris.

     

    On peut noter que la restauratrice mentionne les hiéroglyphes du plafond en exprimant son incertitude. Le rétrécissement provoqué de la salle sur les côtés force l'équipe de maîtrise d'œuvre à couper les extrémités des poutres, poutres  peintes avec des hiéroglyphes qui compartiment de façon régulière le plafond. Par nature, les hiéroglyphes sont difficilement réalisables au pochoir (cf. supra) car succession d'éléments différents, illustrant une histoire. Les faces intérieures dégagées du linteau sont modifiées dans leur proportions et il serait intéressant de savoir ce que racontent ces hiéroglyphes très bien conservés et peints à la main qui décorent l’ensemble des poutres et scandent les caissons du plafond régulièrement, y compris autour de  l'arrivée de la lumière venant du haut de la grande salle du Louxor.

    La restauratrice des peintures ne fait pas allusion aux magnifiques stucs formant tout le registre du soubassement des décors, le stuc n'est certes pas une peinture ... Les stucs qui seront enterrés sont-ils reconstitués ? Poser la question, c’est déjà y répondre.

    D'autre part, la reprise en sous œuvre de la seconde paroi qui va désormais réduire les proportions de la grande salle, seconde paroi qui sert de support à une copie des décors, n'est absolument pas réversible. Elle est fondée sur des micro pieux très profonds. Il sera impossible de revoir un jour ces décors enterrés par ce projet  pour les siècles et des siècles.

    Réjouissons-nous toutefois de constater que, le temps passant, il est de moins en moins question de produire un décor "contemporain" plus ou moins librement inspiré du néo-égyptien Art déco. A force de regarder le décor d'origine, sa valeur s'est peu à peu imposée, au point qu'on tente aujourd'hui d'en proposer un fac-similé à demi crédible pour faire oublier l'erreur de choix qui a été celui de la démolition/reconstruction.

  • Carrefour Clignancourt- Ramey : végétalisation de l'ilot dans le cadre de l'opération ”du vert près de chez moi”

    Suite à la mobilisation d'un de nos adhérents, l'îlot situé au carrefour des rues de Clignancourt et Ramey va accueillir des jardinières dans le cadre de l'opération "du vert près de chez moi"  : voir notre article du 17 septembre sur le projet et la carte des projets retenus par la mairie de Paris  pour le 42 rue de Clignancourt.

    Au-delà de la végétalisation, relativement ponctuelle, cet aménagement devrait permettre de supprimer le stationnement illégal et quasiment permanent des deux-roues motorisés, particulièrement gênant pour le passage des piétons. Il est d'ailleurs regrettable que ce point n'ait pas été intégré de façon satisfaisante lors de l'aménagement  du carrefour il y deux ans. En effet, dès la réalisation de cet îlot, il est devenu un parking à motos ! Et, surtout, aucune action correctrice n'a été mise en œuvre immédiatement par la mairie.

    Il reste à espérer que les prochaines phases de requalification du quartier (notamment rue de Clignancourt et rue Ramey) intégreront une végétalisation plus ambitieuse, par exemple via la plantation d'arbres d'alignement comme l'a déjà proposé Action Barbès.

     

    Etat actuel des lieux : le jour

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    Etat actuel des lieux : la nuit

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  • Le maire du 10e s'exprime sur l'occupation de l'immeuble de la rue de Valenciennes

     

    Communiqué de presse de Rémi Féraud

    Occupation d’un immeuble du 10e par le DAL et Jeudi Noir

    Le DAL et Jeudi Noir occupent depuis quelques jours un bâtiment situé 2 rue de Valenciennes dans le 10e arrondissement pour y héberger une soixantaine de personnes, dont une majorité de familles avec enfants, comme j’ai pu le constater lors d’une visite sur place ce matin.

    Ce bâtiment d’une superficie de 2000 m², appartenant à une société privée, serait vacant depuis environ 2 ans.

    Une telle occupation, à l’initiative de 2 associations, s’inscrit dans une situation de crise du logement qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs et la détermination des pouvoirs publics pour mettre en œuvre toutes les solutions possibles.

    Je souhaite donc que cet immeuble du 10e arrondissement puisse être ajouté à la liste des bâtiments que l’Etat – dont je soutiens la politique volontariste en faveur du logement – envisage de réquisitionner.

    Dans ce cadre, je rappelle que la majorité municipale du 10e a été à l’origine d’un vœu présenté au Conseil de Paris de novembre dernier, demandant d’étudier la possibilité de réquisitionner un autre immeuble vide du 10e.

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    La presse s'en était fait l'écho depuis quelques jours, dont Le Parisien dès lundi 7. La crainte demeure toujours une évacuation musclée quand les occupants sont repérés rapidement. L'occupation s'était faite en toute discrétion depuis quelques jours. Toutefois, mardi soir, les mal-logés ont certainement été rassurés par les propos de Manuel Valls au Grand journal de Canal +. Les voici repris par Le Parisien du lendemain :

    L'immeuble «réquisitionné» près de la gare du Nord, dans le Xe arrondissement parisien, par les associations Droit au logement (DAL) et Jeudi noir  pour y installer des familles mal-logées «ne sera pas évacué», a assuré mardi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. 

    «Mais il faut en revanche trouver des solutions concrètes parce que ce type de solutions (...) peut satisfaire pendant un moment, mais la vraie solution c'est que chacun puisse avoir un toit.»