Communiqué de presse de Rémi Féraud
Occupation d’un immeuble du 10e par le DAL et Jeudi Noir
Le DAL et Jeudi Noir occupent depuis quelques jours un bâtiment situé 2 rue de Valenciennes dans le 10e arrondissement pour y héberger une soixantaine de personnes, dont une majorité de familles avec enfants, comme j’ai pu le constater lors d’une visite sur place ce matin.
Ce bâtiment d’une superficie de 2000 m², appartenant à une société privée, serait vacant depuis environ 2 ans.
Une telle occupation, à l’initiative de 2 associations, s’inscrit dans une situation de crise du logement qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs et la détermination des pouvoirs publics pour mettre en œuvre toutes les solutions possibles.
Je souhaite donc que cet immeuble du 10e arrondissement puisse être ajouté à la liste des bâtiments que l’Etat – dont je soutiens la politique volontariste en faveur du logement – envisage de réquisitionner.
Dans ce cadre, je rappelle que la majorité municipale du 10e a été à l’origine d’un vœu présenté au Conseil de Paris de novembre dernier, demandant d’étudier la possibilité de réquisitionner un autre immeuble vide du 10e.
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La presse s'en était fait l'écho depuis quelques jours, dont Le Parisien dès lundi 7. La crainte demeure toujours une évacuation musclée quand les occupants sont repérés rapidement. L'occupation s'était faite en toute discrétion depuis quelques jours. Toutefois, mardi soir, les mal-logés ont certainement été rassurés par les propos de Manuel Valls au Grand journal de Canal +. Les voici repris par Le Parisien du lendemain :
L'immeuble «réquisitionné» près de la gare du Nord, dans le Xe arrondissement parisien, par les associations Droit au logement (DAL) et Jeudi noir pour y installer des familles mal-logées «ne sera pas évacué», a assuré mardi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
«Mais il faut en revanche trouver des solutions concrètes parce que ce type de solutions (...) peut satisfaire pendant un moment, mais la vraie solution c'est que chacun puisse avoir un toit.»
Commentaires
Tout cela est bien à l'image de l'équipe municipale parisienne et du PS en général. On (ici Ferraud) ne dit rien, on emploie le conditionnel par prudence, on émet des souhaits et des voeux, ... on se rend sur place comme on va au zoo. Mais la politique "volontariste", tu parles, du gouvernement c'est quoi ? A peine 150 000 logements par an (enfin ce sont les prévisions car il est quasi sûr qu'on n'y arrivera pas) alors qu'il manque presque 1 million de logements en France. Et la politique de la Ville de Paris c'est quoi ? En 2008, Delanoë a promis 40 000 logements sociaux de plus en 2014. On n'y arrivera pas. La liste des demandeurs ne baisse pas. Ah, pardon, on aura la canopée aux Halles et la philarmonique à La Villette, on ne peut pas tout avoir n'est-ce-pas.
Didier a la dent bien dure et les remarques avancées sont aisées. Je rappelle que la ministre du logement est issue des rangs des militants d'EELV. Pas de miracle en effet annoncé à ce jour malgré les propositions ambitieuses de ce parti que l'on pouvait entendre pendant les campagnes électorales de 2012. Il semble bien que les difficultés ne se résolvent pas d'un coup de baguette magique! On sait également que Paris attire beaucoup de mal logés ( ou sans logement) car justement la Ville a mis des moyens importants pour aider les précaires, les femmes seules avec enfants ( ouvertures de nombreux centres d'hébergement) notamment et que par ailleurs, elle contribue financièrement à aider les nombreuses associations qui travaillent avec les populations en difficulté. La municipalité parisienne a fait des efforts considérables pour augmenter le parc de logements sociaux. Les Verts se sont opposés plusieurs fois à la construction des logements sociaux pour préserver des espaces verts. C'est un choix en effet mais il faut ensuite l'assumer.
Je rejoins par contre Didier sur les sommes démesurées englouties par la construction de la Canopée des Halles. On aurait pu et on aurait du réduire les coûts.
Je trouve un peu injuste cette attaque de front. Cette municipalité a sans doute fait pour le logement social plus et mieux que les précédentes.
A-t-on aussi le droit de dire que tous les investissements d'une certaine classe moyenne dans les constructions type de Robien (et autres) pour optimiser leur fiscalité n'ont pas souvent conduit à des constructions judicieuses, au bon endroit et pour les populations qui cherchaient à se loger.
Par ailleurs, Paris n'a pas vocation à héberger tous les mal-logés d'Ile-de-France non plus. D'autant que les espaces sont rares et chers, et les Parisiens pas toujours enthousiastes. La mairie a tenté de construire sans concentrer le logement social dans une même zone, contrairement à Jacques Chirac et ses équipes (voir les problèmes du 19e pour ne citer que cet arrondissement).
Pour mémoire, à titre d'illustration, et parce que vous connaissez le dossier : la mairie du 9e a voulu flécher la parcelle occupée par l'école commerciale Advancia, aujourd'hui partie, et y encourager la construction d'équipements soiaux, type crèche et logement étudiants. Cela a suffi pour faire descendre dans la rue et pétitionner tous les riverains soucieux de la valeur de leurs biens immobiliers qui pourrait chuter (!) et inquiets des possibles « hordes » de jeunes sur les trottoirs de la très élégante avenue Trudaine. En effet, c'est une chose de réclamer la construction de logements sociaux pour « tous les pauvres gens mal-logés », surtout en hiver, comme si l'été était plus confortable en ville au clair de lune, et c'en est une autre que d'accepter la construction d'une HLM (les mots ont la vie dure!) à côté de chez soi. Les sentiments d'humanité ne sont peut-être pas si présents que cela dans l'humanité contemporaine bien logée au chaud, il ne faut pas se le cacher.
le forum des conseils de quartier du 10e a créé une liste de discussion sur ce thème, les expressions y sont libres dès l'instant qu'on s'inscrit sur le site :
http://listes.cqparis10.org
voir la discussion sur le logement :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/01/09/immeuble-requisitionne-a-paris-jeudi-noir-salue-le-changement-de-ton-du-gouvernement_1814582_3224.html?xtmc=jeudi_noir&xtcr=1