La foule se pressait jeudi matin devant le Louxor, le soleil était enfin au rendez vous. Beaucoup de passants et habitants tentaient de convaincre les services d'accueil de les laisser entrer mais il fallait montrer patte blanche. D'autant que s'étaient invités des manifestants d'un mouvement des mal logés : beaucoup de bruit mais pas de heurts.
Installés dans les fauteuils de la grande salle Youssef Chahine, nous attendions les officiels (élus des 3 arrondissements) et le maire de Paris.
Emmanuel Papillon avait annoncé lors du dernier conseil de quartier Lariboisière Saint Vincent de Paul (n/article du 4 avril) sa volonté de faire des associations de quartier qui avaient oeuvré à cette réouverture des « invitées d'honneur » : Action Barbès, Les Amis du Louxor et Paris-Louxor. C'est ainsi que nous avions pu proposer des invitations à nos adhérents.
Ils ont été plusieurs à nous en faire la remarque à leur sortie: « Mais où sont passées les associations dans le discours de Bertrand Delanoë ? » Rien sur la mobilisation des habitants dès 2001 pour le rachat du Louxor, rien sur la très belle exposition proposée à la mairie du 10e par les Amis du Louxor, rien sur celle organisée par Paris-Louxor qui ouvrira ses portes le 25 avril à la mairie du 18e. Rien non plus sur l'accompagnement du projet culturel par les conseils de quartier.
Les citoyens ne sont pourtant pas pour rien dans cette réouverture. On aurait apprécié que ce soit dit !
Quel dommage de ne pas avoir profité de ce moment pour parler de démocratie locale...
L'éclairage au plafond de la grande salle Youssef Chahine
_/_/ Voir ou revoir l'article et la vidéo de France 3 Ile-de-France sur ce lien. ou ci-dessous la vidéo.
Commentaires
Oui les associations ont bien été oubliées de même que les habitants, je voudrais simplement rappeler aussi le rôle joué par Histoire et Vies du 10 qui dès février 2000 a déposé un voeu en Conseil d'arrondissement pour que la Ville rachète Le Louxor et que celui-ci retrouve sa destination première de « Palais du Cinéma ». HV10 a ensuite participé avec Action Barbès à la manifestation de mobilisation des habitants pour sauver le Louxor. L'essentiel est d'y être arrivé tous ensemble et de se réjouir à présent du résultat, bien cordialement, Jeannine Christophe, présidente d'HV10
Nous aurions pu effectivement ajouter HV10 dans la liste des associations concernées. Votre commentaire est donc justifié.
Je profite de cette réponse pour souligner le travail important réalisé par la Mission Cinéma représenté par Michel Gomez et qui également a été oubliée.
Elisabeth Carteron Présidente d'Action Barbès
J'avais eu l'information par mail, de la part des Amis du Louxor, qu'une visite du bâtiment était prévue le jour de l'inauguration.
Etant de province, j'avais réservé cette journée de longue date, pris mes billets de train. Durant ces deux ans et demi de travaux, je n'ai jamais pu me libérer pour participer aux visites, et j'espérais pouvoir enfin connaître le Louxor dans chacun de ses recoins.
Il n'y a finalement pas eu de visite. Je n'ai pas pu avoir accès aux salles du sous-sol, qu'apparemment seuls les journalistes ont pu voir.
Quant au choix du film projeté ce jour-là, comment dire ?... Je m'attendais à autre chose, par exemple une programmation qui fasse écho à la première inauguration de 1921, dont on connaît le programme. Cela aurait eu un certain panache, une belle symbolique.
Enfin, j'ai constaté ce jour-là que le chantier n'était pas vraiment terminé, et qu'un certain nombre de finitions laissaient à désirer : la bordure incomplète de la marquise, le rebord de la terrasse dont le granito n'est pas tout à fait terminé, la maçonnerie des ouvertures donnant sur l'escalier côté boulevard Magenta, les vitraux circulaires des lucarnes du dernier étage, dont les visages sont très approximatifs, les menuiseries de la salle d'exposition...
J'espère que cela ne sera pas laissé en l'état, et que des visites seront organisées régulièrement...
Bonjour, André,
Nous l'avions cru également et sans doute, d'autres invités à cette inauguration de 11 heures ont-ils été déçus également. Mais le cinéma est ouvert au public depuis hier et les salles du sous-sol le sont aussi. Il va falloir revenir pour profiter des lieux...
Pour le détail des finitions, je n'ai pas été aussi attentive que vous. Pourtant il me semble bien que les visages sont approximatifs, comme vous le mentionnez, de façon intentionnelle, ils étaient ainsi à l'origine. Je vais me renseigner et revenir sur ce détail ultérieurement.
Bonjour Lise,
Je vous remercie de votre réponse. Mes remarques sont effectivement à tempérer : d'une part, parce qu'en-dehors des séances de cinéma, des visites de ce splendide édifice ne manqueront pas d'être organisées, j'en suis sûr ; d'autre part, comme me le faisait remarquer une responsable de l'association des Amis du Louxor, parce que ces quelques retards de finitions pèsent finalement peu face à l'ampleur du travail réalisé. De nombreux corps de métiers ont dû s'organiser pour travailler en parallèle, sur un chantier relativement exigu, avec des délais serrés.
Je maintiens toutefois ma remarque concernant les visages des vitraux du dernier étage : quand on les compare à ceux que l'on distingue sur certaines photographies des années 20 et 30, on se demande s'il ne s'agit pas de vitraux provisoires, tant la ressemblance est faible. Les traits des visages d'origine étaient plus géométriques, en accord avec le style art déco du bâtiment, et devaient probablement être composés de plusieurs éléments de verre coloré reliés par un réseau plomb.
Sans doute faut-il y voir la conséquence de délais trop courts en termes de fabrication, ou de choix esthétiques et patrimoniaux qui n'ont pas encore été tranchés.
Bonjour, André !
Je dois avouer ne pas avoir de réponse à votre question. Mais nous allons tirer au clair ce point, en nous renseignant auprès de l'architecte peut-être.