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Rechercher : salle de consommation

  • De la misère et de la pauvreté

    Nos derniers articles sur les marchés parallèles que l'on voit augmenter autour de la station de métro Barbès justifient de vous faciliter la lecture de cette très récente étude de COMPAS, parue en août et accessible en ligne.

    Son titre : 

    Premières estimations du taux de pauvreté des plus grandes villes de France.

    L'introduction commence ainsi :

    Roubaix, Aubervilliers et Saint-Denis de la Réunion sont les villes de France où le taux de pauvreté est le plus élevé. Il atteint 46 % à Roubaix, soit l’équivalent de trois fois la moyenne nationale. Pour la première fois en France, le Compas publie des estimations de taux de pauvreté au niveau local sur la base des revenus fiscaux pour les 100 plus grandes villes de France. 

    Pour en prendre connaissance dans le détail, cliquez ici

    On y apprend notamment que le taux de pauvreté en France métropolitaine est de 15%, ce qui signifie que près de 4 millions de ménages vivent sous le seuil de la pauvreté. Mais si la pauvreté se concentre dans les villes les plus importantes (Paris se situe à 16% avec près de 170 000 familles  sous ce seuil) il n'en reste pas moins que les deux tiers des familles pauvres vivent en dehors de ces grands centres urbains. 

    Les plus touchées par la pauvreté sont les villes des départements d'outre-mer, puis les grandes villes victimes du déclin de leur passé industriel, et les villes en périphérie de centres urbains où les prix du foncier, notamment, repoussent les plus modestes vers les extérieurs.

    Une étude intéressante qui relève certains paradoxes, aussi, liés au taux de chômage important que nous connaissons : des villes dynamiques, des bassins d'emploi potentiel, exercent une attirance et voient ainsi grossir le nombre des familles pauvres à la recherche à la fois d'un emploi et d'un toit. C'est le cas de Montpellier ou de Lille.

    L'étude se conclut comme suit :

    Ce travail demande à être complété. D’abord en observant encore plus finement la situation de nos communes, quartier par quartier. Les villes riches ne sont pas des îlots de richesse et n’ont pas éradiqué la pauvreté : vivre pauvre parmi les riches peut être ressenti de façon plus violente que parmi une population moins favorisée, et rendu encore plus difficile du fait des prix de l’immobilier. Les écarts entre quartiers en disent long sur la mixité de la ville. La faiblesse de la pauvreté dans certaines communes n’est parfois que le transfert des populations démunies vers des territoires extérieurs qui ont un habitat adapté. Familles nombreuses, travailleurs pauvres, personnes seules... les formes même de la pauvreté varient selon les territoires et mériteraient d’être étudiées de façon plus détaillée. 

    Nous regarderons avec un intérêt égal la prochaine étude promise. En espérant toutefois des chiffres moins alarmants....

  • Santé à Paris: urgence et nécessité

    ca9d4478cbdd42743ccf208a1f7b93cf.pngComme chaque année lors des comptes rendus de mandat de Bertrand Delanoe, la salle des fêtes de la mairie du 10e était comble pour échanger sur un sujet on ne peut plus d'actualité : la santé.

    Elus, médecins des hôpitaux, habitants, tous ont souligné la mise à mal de l'APHP, de notre système de santé et ont fait part de leurs inquiétudes.

    Pour assurer aux Parisiens la meilleure offre de soins possible, la ville a mené de nombreux combats, a rappelé Bertrand Delanoë : soutien pour l'Hôtel-Dieu, pour le maintien des centres d'IVG comme Tenon, des centres de planning familiaux, pour la Mutualité dans le 5e, ouvertures de maisons de santé, lutte contre le saturnisme, campagnes de prévention. Autant de besoins qui devraient être pris en charge par l'état.

    La municipalité a même fait le choix courageux mais coûteux d'augmenter la part allouée à la santé dans son  budget...

    François Bourguignon, chef du pôle santé publique de la Pitié Salpêtrière, qui jouait le rôle de grand témoin auprès du Maire, a apporté un éclairage sur la situation parisienne et a proposé quelques pistes.

    Quelles sont  les préoccupations des habitants à l'heure actuelle ? Pouvoir se faire soigner, mais surtout pouvoir payer la consultation. Il faut savoir que 50 à 70% des praticiens sur Paris sont en secteur 2, ce qui constitue un obstacle important pour l'accès aux soins. 

    Quels sont les problèmes rencontrés ? Dans certains arrondissements s’étend une certaine désertification médicale, qui conduit les patients inexorablement vers les urgences, bientôt sur-sollicitées, voire au bord de l’explosion parfois. Les actions de prévention que ce soit pour le VIH, l'accès au dépistage, la réduction des risques pour les toxicomanes ou l'aide aux prostituées, sont largement soutenues par des associations, que des subventions réduites ces temps-ci ont fragilisées. 

    Ce qu’il faut faire : Il faut donc soutenir les maisons de santé, permettre aux plus démunis d'accéder à une complémentaire santé, maintenir un dispositif fort de PMI (protection maternelle et infantile) pour les enfants de moins de 3 ans et soutenir les associations.

    Le Vélib’ est à lui seul une mesure de santé publique, a t-il ajouté ! Non sans humour.

    Des projets en cours

    Jean-Marie Le Guen, adjoint à la santé, a précisé la volonté de la ville de redéfinir la PMI pour être au plus proche des familles et des mères  les plus en difficulté. D'autant que le nombre de pédiatres diminue et que ceux-ci demandent très souvent des dépassements d'honoraires. Il a rappelé que Paris souhaitait ouvrir une salle de consommation à moindre risque, ce qui pourra se faire dès l'accord juridique du gouvernement (Comptons plutôt sur les élections du printemps prochain! a-t-il ajouté.)

    En attendant, il faut encourager la prévention, lui donner des moyens et aller davantage vers le dépistage puis le traitement rapide du sida et des autres pathologies infectieuses.

    Disposer de données fiables sur les problèmes d'accès aux soins (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui) sera nécessaire s’il on veut améliorer l'offre de soins.

    Fermeture du site Fernand-Widal : un enjeu de modernisation pour Lariboisière

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    Le site n'est plus adapté à une médecine moderne. Les personnels hospitaliers sont tous d'accord sur ce constat. Il y aura bien un nouveau bâtiment construit sur le site de Lariboisière afin de permettre le rapatriement des activités de Fernand-Widal et, surtout, une révision complète du plateau technique. La restructuration décidée permettra de prendre en charge des malades dans un suivi élargi et dans de meilleures conditions que sur le site de Fernand-Widal devenu obsolète. Tout bénéfice, comme on dit...

    Les scoops de la soirée 

    •  ouverture du 5e centre du Planning familial dans le 10e, probablement l'an prochain
    •  réouverture de la Mutualité en octobre 2012.

    Afin de présenter le projet du nouvel hôpital Lariboisière
    et de transformation du site de Fernand-Widal,
    la Ville de Paris organise le 5 décembre
    une réunion publique à 19h au 49, rue Louis Blanc.

    S'il faut encore convaincre que le sujet préoccupe, nous vous proposons d'écouter le docteur Xavier Emmanuelli présent samedi matin sur France Inter face à des jeunes gens qui l'interrogeaient sur la santé avec ce titre "L'accès aux soins est-il un luxe ?"


    Xavier Emmanuelli - Le IN par franceinter

  • Que faire devant un toxicomane ?

    Le quartier tout autour de l'hôpital Lariboisière est un lieu de rendez-vous habituel des toxicomanes et des dealers. Les problèmes liés à cette présence sont nombreux et prennent souvent un tour très difficile à vivre pour les résidents. Nous avons participé à une réunion d'échanges entre les habitants d'un immeuble situé non loin de l'hôpital et l'association Coordination Toxicomanies.

    Quels sont les faits ?

    A plusieurs reprises, l'entrée de l'immeuble a été utilisée comme salle de shoot, certains usagers de drogues utilisant aussi cette entrée comme dortoir. Bien que ce type de perturbation soit exceptionnel, le conseil syndical de cette copropriété a appelé à l'aide l'association Coordination Toxicomanies basée dans le 18e. Cette association a été mandatée par la Préfecture de Police et la Ville de Paris pour développer une action de médiation. Elle est très active dans ce quartier.

    Ce que dit Coordination Toxicomanies

    Dans le cas d'une rencontre avec un usager de drogues dans l'entrée de l'immeuble, il faut déjà que le résident surmonte sa peur. La chose est facile à dire mais en vérité pas évidente. C'est pourquoi, la solidarité entre habitants est absolument nécessaire. S'adresser à deux à un toxicomane pour lui demander de quitter les lieux est souvent plus facile.

    L'agression ne sert à rien. La plupart du temps, si les toxicomanes utilisent les entrées d'immeuble c'est qu'ils sont en état de manque et qu'il y a une certaine urgence à la prise de drogues, que ce soit par injection ou par inhalation. C'est là le résultat de leur précarité. Le plus souvent sans domicile fixe, il leur est nécessaire de trouver un endroit plus ou moins protégé et à ce moment précis où le manque se fait sentir, ils sont dans un état de stress maximum, aboutissement du cycle infernal de leur journée qui va de la collecte d'argent à la recherche de la drogue pour finir par son usage. Leur demander de faire quelque chose, en clair de quitter les lieux, dans ces circonstances ne sert à rien. Le manque fait perdre toute possibilité de raisonnement. Aussi est-il préférable de laisser passer quelques minutes que la drogue fasse son effet et alors de demander fermement à l'intrus de quitter les lieux sous peine d'appel à la police.

    Beaucoup de toxicomanes dans ce quartier sont russophones aussi Coordination Toxicomanies diffuse t-elle et donne t-elle aux résidents des petits documents en russe.

    Il faut être prudent au cas où des seringues traineraient. Un service spécialisé de la Ville de Paris, le SMASH, doit être appelé au 01.44.97.87.87.

    Bien sûr en cas de violence, il convient d'appeler la police. La Brigade spécialisée de terrain (BST) mise en place en février dernier est là pour cela, mais hélas dans des horaires pas toujours compatibles avec les problèmes. A noter que cette brigade crée petit à petit un réseau de correspondants dans les immeubles pour gérer les urgences.

    Le plus efficace est encore de bien sécuriser l'entrée de l'immeuble. La plupart du temps, les toxicomanes abandonnent rapidement leurs tentatives d'intrusion lorsqu'ils se rendent compte qu'il n'y a rien à faire, on n'entre pas ! Mais cela a un coût pour la copropriété.

     oOo

    Ce cas d'intrusion n'est hélas pas exceptionnel dans ce quartier. Il est un problème dont la solution n'est pas facile à trouver. Repousser les usagers de drogues dans un autre endroit ne résout rien et la répression n'a rien résolu non plus. C'est pourquoi Action Barbès pense que la piste de la salle de consommation à moindre risque qui devrait s'installer au 39 boulevard de La Chapelle est intéressante. Elle pourra sans doute éviter qu'un grand nombre de ces situations se produisent.

     

  • Rue de la Goutte d'Or : ”J'y retourne immédiatement”

    Ce n'était pas seulement de la rue de la Goutte d'Or qu'il s'agissait mais aussi du très dégradé passage Boris Vian. Le 22 novembre au centre Barbara, l'ambiance était très bonne, beaucoup de monde comme toujours dans la Goutte... 

    A la tribune, Michel Neyreneuf — Chargé de l'Urbanisme, de l'architecture, les grands projets de renouvellement urbain et du logement dans le 18e — qui, dans un premier temps, excusera l’absence du maire du 18e arrondissement, retenu ailleurs. Celui-ci arrivera après la présentation à l’écran, et répondra à toutes les questions de la salle. A ses côtés, Colombe Brossel, adjointe à la maire de Paris chargée de la sécurité, Jaques Baudrier, conseiller de Paris délégué à l'Architecture et aux Grands Projets de Renouvellement Urbain, et finalement Eric Lejoindre (voir photo ci-dessous)

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    En ouverture de la réunion, Michel Neyreneuf a annoncé que le dossier avait bien avancé mais que les financements n’étaient pas bouclés. Gros soupir dans la salle. Quand on sait que le nerf de la guerre, c’est souvent le budget !
    Le gros de la partie urbanisme dans ce quartier de la Goutte d’or Sud a été fait, a-t-il ajouté, mais ce sont les usages qui posent problème. On les connaît ces usages problématiques : la placette Charbonnière et ses attroupements, une occupation de l’espace public presque exclusivement masculine, la position inconfortable des femmes dans le même espace public, etc. Le but est maintenant de garantir un usage plus « cool ». Bien sûr il a évoqué la marche exploratoire des femmes, à trois reprises, et les recommandations qui en ont résulté, dont on tiendra compte, promet-il. 
     
    Colombe Brossel admet que le résultat des travaux engagés par l’Agence AA Feraru à l’automne 2015, avec la collaboration des habitants, in situ, ont tardé à revenir devant le public. Un peu plus tard, Jacques Baudrier nous expliquera qu’en fait, un dossier a été constitué qu’on a présenté à l’Agence nationale de développement urbain (ANRU) — un premier dossier avait été rejeté par l’ANRU sous prétexte que Paris était déjà surdoté, et des 400 projets soutenus par l’Agence, au plan national, aucun ne concernait Paris —, il a finalement été retenu, parmi 4 autres projets parisiens, dont la Goutte d’Or se taille une belle part, car elle en hébergera deux. Après obtention de l’oral, puis de l’écrit en septembre, l’accord définitif est tombé la semaine dernière. Il faudra ensuite que le protocole de préfiguration passe au vote du Conseil de Paris.  Le plus tôt possible. D’ores et déjà on a la certitude que l’ANRU financera toutes les études nécessaires au projet. 
    On apprend que le budget doit transiter par la Région. Colombe Brossel ne cache pas que le changement de couleur politique de la Région Ile-de-France n'a pas troublé un peu leur optimiste. Mais une réponse de principe a été donnée : il n’y aura pas d’opposition. Le budget de la Région doit être voté en février 2017. C’est la seule ombre au tableau. 
    Colombe Brossel reprend la parole pour souligner qu’avec l’ANRU, on est dans le moyen terme, à cause des études à mener, des permis de construire à déposer,  à obtenir.... , à la louche on arrive à la fin de la mandature… mais pour autant on n’abandonne par le court terme, et c’est l’usage de l’espace public pour tous et au quotidien qui est important, et cela dès maintenant. Et dès maintenant, on veut le relier à l’aménagement du boulevard de La Chapelle. 
     
    On assiste alors à la présentation du projet, avec un préambule sur l’amélioration des transits Nord-Sud, des liaisons entre les ilots d’habitation, de l’accès aux équipements publics, et le soutien au commerce local.
    On ne retiendra pas grand-chose de l'intervention d'une responsable de la Direction de l'urbanisme, intervention courte d'ailleurs, et c'était là sa principale qualité. 
     
    En revanche, le jeune homme de l’agence d’archi Feraru était très clair, connaissant son affaire d'évidence. 
    Il commence par nous dire qu’ils ont lancé l’étude sans base, sans réel cahier des charges, avec une totale liberté. La phase de diagnostic s’est passée sur site, avec une volonté d’aller au plus près des usagers, sans idée préconçue. Il nous est apparu, dit-il, qu’il fallait recréer une liaison Nord-Sud, plan à l’appui, entre le square Léon et le bd de La Chapelle, et la plus directe possible. On constate alors que le passage Boris Vian doit retrouver ses droits. La sortie condamnée du square Léon sera ré-ouverte au sud-est.
    Le projet qui propose un déplacement vers l’Est du passage ne comporte pas de dysfonctionnement systématique, juste des mises au point ponctuelles, comme gérer les bouches de ventilation d’une chambre froide, par ex..

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    Voyons la description de ce que propose l’agence : donc le passage, élargi, serait plus à l’Est, et longerait le gymnase, dont l’accès serait ouvert rue de la Goutte d’Or. Pour les arcades, qui cristallisent toutes les critiques, l’agence préconise d’avancer les vitrines tout en ménageant les piliers, en les incorporant peut-être, de couvrir partiellement ou totalement le TEP (terrain d’éducation physique ?) et au bout, à l’extrémité Est de l’îlot, de construire un petit bâtiment. Cela suppose un déplacement de l’entrée du parking, et des modifications de circulation à l’intérieur, mais rien de très lourd, ce ne sont que des cloisons en parpaings. 
    Selon les normes du PLU, si l’on ne peut pas monter bien haut le petit bâtiment, on végétalisera le toit. 
     

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    A partir de là, la parole a été donnée à la salle. Et Eric Lejoindre a répondu avec constance. 
    Evidemment, et comme d’habitude, on a entendu les mêmes litanies sur les erreurs du passé. Ici on a fait n’importe quoi ! On rénove la rénovation d’il y a 30 ans ! Parfois, les élus de la tribune ont craqué et souligné qu’il y a 30 ans ils étaient à peine nés…. Eric Lejoindre a rappelé que la rénovation dans la Goutte d'Or Sud était très nécessaire il y a 30 ans, et qu’au Nord, elle l’était aujourd’hui, mais on a choisi de faire autrement en respectant le parcellaire, les dents creuses, le paysage parisien, etc. Il ne cache pas que si la Ville peut faire pression, plus ou moins, sur les pieds d’immeubles des bailleurs sociaux, pour mener une rénovation, il n’en va pas de même pour les copropriétés privées, et que l’allure générale de la rue peut s’en ressentir. Dans les années 1980 et 90, tout le monde se s’est pas plaint de ces transformations qu’on dénonce aujourd’hui — une dame dans la salle le proclame avec force et verve —, les barres d’immeuble sont le marqueur d’une époque. Les temps changent, et les usages sont la priorité actuelle, termine Eric Lejoindre.

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    Les arcades : Amélioration de la façade et des pas de porte, extension des locaux commerciaux

    Bizarrement, dans la salle on va s’attacher à des détails, sans presque commenter le côté étonnant, surprenant, du déplacement dans l’espace d’une voie, de ce passage Boris Vian. Non, on demande de mieux l’éclairer, de ne pas oublier la rampe pour les personnes âgées, et bien sûr des mesures de salubrité. Un monsieur déclare quand même qu’il est "surpris de la qualité du truc », c’est dire qu’à la Goutte d’Or, on croit que la qualité est toujours pour les autres ! 
     
    C. Brossel ajoutera que bien sûr, à court terme, c’est à dire dès le début de l’année 2017, on va améliorer le quotidien, refaire les marches cassées, mettre une rampe et un éclairage adapté. 
    Jacques Baudrier précise qu’on n’est pas sur un projet qui nous projette à des décennies, ni dans des budgets extraordinaires, quelques millions seulement. Il faudra néanmoins se préoccuper des baux commerciaux sous les arcades. 
     
    Dans la salle, on demandera encore quel type de concertation sera engagée pour tenir compte des habitants : un comité de suivi sera mis en place, et on associera les enfants, qui font preuve de beaucoup d’imagination et ont de bonnes idées… déclare Mme Brossel. On s’étonnera que tout un projet soit centré sur un escalier qui, en soi, n’est pas approprié à tous les usagers, personnes âgées, ou avec poussette : l’alternative reste pourtant de faire le tour par le trottoir en pente douce Goutte d’Or - Polonceau, car le dénivelé ne peut pas être gommé, répond avec humour le Maire. D’autres demanderont à ce qu’on respecte la proximité de l’église Saint-Bernard, ou qu’on nous dise le sort réservé au projet qui touche la placette Polonceau dans le cadre du Budget Participatif. La circulation automobile rapide est aussi dénoncée, y compris par des véhicules de police.
     
    Eric Lejoindre rappelle que le but est d’avoir une rue de la Goutte d’or animée, vivante, avec des commerces qui fonctionnent et non des locaux de stockage. Concernant la circulation, des échanges ont lieu avec le commissariat qui aurait changé un peu sa position et ne s’opposerait plus à l’installation de ralentisseurs. On y travaille.
     
    Globalement, les participants, en sortant, étaient plutôt contents. Nous aussi. 
     
    * Les visuels ont été aimablement transmis par l'agence AA Feraru. 
  • Conseil d'arrondissement

    Le Conseil d'arrondissement du 9ème se tiendra ce soir à 18h30 en salle du Conseil à la Mairie, 6 rue Drouot.. Voir l'ordre du jour.

  • Un conseil de quartier du 9e se penche sur le problème du logement à Paris

    MARDI 4 DECEMBRE 2012 - 19H    
    Ecole élémentaire 32, rue Buffault
    Séance publique des Conseils de Quartier
    Lorette-Martyrs et La Fayette-Richer

    Se loger dans le 9ème?

    Evolution de l’habitat et de ses habitants
    Avec la participation d’un membre de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR),

    de Claire Morel, Conseillère de Paris et du 9e arrondissement, déléguée au logement, à l’habitat et aux solidarités,

    et d’un professionnel de l’immobilier dans le 9e.

    Point sur les actions en cours des Conseils de Quartier.

    Lors de la saison précédente (comme dans les séries télévisées, j'aime parler de saison, on donne ainsi un petit coup de jeune à nos conseils de quartier), donc à l'automne dernier, il avait été question d'attribution, de construction, de programme de logements sociaux dans le périmètre du conseil de quartier Lariboisière-Saint-Vincent-de-Paul (10e) (voir notre article du 26 09 2011). Une observation venue de la salle avait retenu notre attention car elle était récurrente et relativement nouvelle. A savoir, la salle soulevait le problème du nombre de plus en plus important d'appartements loués pour de courtes périodes à des touristes venus visiter Paris pour une semaine ou même un week end. Tous ces logements sont soustraits au parc de location à l'année, et génèrent non seulement des nuisances pour les voisins (rotation importante des habitants, esprit festif des locataires...) mais favorisent l'augmentation des loyers parisiens. 

    Ce type de location saisonnière est réglementée. Il ne s'agit pas de l'interdire complètement quand elle est occasionnelle. Qui n'a pas connu un ami parti pour un an à l'étranger louer voire sous-louer (avec ou sans l'accord de son propriétaire) son appartement, histoire de ne pas "galèrer" en revenant. Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il est cher et difficile de se loger à Paris. A croire que l'offre a toujours été inférieure à la demande. 

    Mais, maintenant, ce sont les propriétaires qui se lancent dans ce type de location de courte durée. Il n'est qu'à chercher sur le net les sites des agences en ligne qui proposent des centaines de ces appartements pour quelques jours. Nous avons déjà traité ce sujet en juillet dernier, et le Conseil de Quartier Lariboisière en parlait en réunion plénière à l'automne 2011. On ne voit pas comment enrayer le phénomène. 

    La Mairie de Paris a-t-elle les moyens d'influer sur les tendances du marché ? Rien n'est moins sûr. 

  • Aux urnes, Parisiens ! l'histoire politique de la Ville depuis la 3e République



    L’histoire de la capitale se confond avec la grande histoire politique de la France, dont elle est à la fois le cœur et le poumon. Mais c’est aussi le lieu d’une histoire spécifique, dont il est passionnant d’inventorier les figures emblématiques, les forces, les groupes, les partis, les sensibilités diverses, mais aussi les traditions, les rituels, les valeurs, les enjeux et les symboles particuliers, et bien sûr les moments, les rendez-vous majeurs qui ont rythmé la vie parisienne depuis l’avènement de la démocratie.

    Exposition en 4 grandes parties

    Paris révolté 1880-1914
    Paris divisé 1918-1944
    Paris libéré 1945-1977
    Paris incarné 1977-2001

    L'exposition est ouverte à tous, gratuite, et visible dans la Mairie du 10e du 4 avril au 31 mai 2011

    Du lundi au vendredi de 9h30 à 17h00
    Nocturne le jeudi jusqu’à 19h30
    Samedi de 9h30 à 12h30

    - Le Comité d’histoire sur le site : Paris.fr

    Visites-conférences de l’exposition sur rendez-vous : 01 40 28 18 20 ou par mail : sg.histoire@paris.

    Mairie du 10ème (salle des fêtes)
    72, rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 Paris - M° Château d'Eau
  • Une nouvelle réunion plénière du Conseil de Quartier Goutte d'Or

    La sécurité et la tranquillité sont des sujets récurrents dans le 18e, et pas seulement dans cet arrondissement, nous l'avons expérimenté beaucoup ces dernières semaines.

    Après le compte rendu de mandat de Bertrand Delanoé l'année dernière sur ce thème, après le dispositif important de la ZSP présenté aux acteurs locaux en mairie le 14 novembre; après la visite du ministre de l'Intérieur Manuel Valls le 19 novembre... après, après....la semaine dernière dans le 10e - pour changer - le compte rendu de mandat de Bertrand Delanoë basé sur la prévention et la sécurité.  Qui osera encore dire que la Gauche ne se préoccupe pas des problèmes de sécurité ? Bien. On se retrouve cette fois entre habitants à débattre des problèmes que rencontre chacun. Vous souvenez-vous du conseil en séance publique de l'an passé, le 20 octobre 2011, dont nous avions rendu compte, un peu inquiets de l'ambiance qui y régnait.

    Un peu plus d'un an après ce conseil de quartier tendu, après un changement de gouvernement, après l'arrivée d'un autre ministre de l'Intérieur et d'un nouveau Préfet, nous sommes interessés par les échanges auxquels nous allons assister.

    On peut redouter que la situation n'ait pas eu le temps de se modifier beaucoup en si peu de temps et que les ententes des habitants, attentes très souvent légitimes, ne soient pas encore satisfaites. Nous ne manquerons pas de vous donner notre avis ici-même. Cela restera un avis. Le nôtre. Pour être mieux informés, pour donner votre opinion, n'hésitez pas à participer au conseil de quartier Goutte d'Or Chateau rouge. La salle est grande, le nombre de chaises aussi. Elle est même chauffée !

    Le Conseil de quartier public consacré à la Zone de Sécurité Prioritaire se tiendra le 

    Jeudi 20 décembre à 19h à l’école Pierre Budin

     

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  • CSPDA, un mot clé : partenariats

    La dernière réunion du conseil de sécurité et de prévention de la délinquance du 10e arrondissement (CSPDA) remontait à décembre 2011. Vous y trouverez tous les détails pour la bonne compréhension de ce dispositif.

    Rappelons que se réunissent lors de ce comité, élus, représentants de la justice, de la police et de l'éducation nationale. Y sont invités principalement les responsables d'association de prévention et les conseils de quartier. C'était le 5 avril dernier.

    Bilan 2012

    Des nouveautés

    Réorganisation de la DPP (direction de la prévention et de la protection des Parisiens), création de deux ZSP (zone de sécurité prioritaire) à Paris (dans les 18e et 19e) avec le 10e pris « en sandwich » pour reprendre l'expression du commissaire Grinstein. Des aspects positifs mais aussi négatifs notamment avec des reports sur les zones « frontières ». Mise en place de la vidéo surveillance.

    Les problèmes traités (mais pas tous résolus)

    Immeubles Grange aux belles, rue du Château Landon, prostitution sur le secteur Belleville, SDF en plus grand nombre. Le secteur Gare du nord bénéficie désormais de forces supplétives (3 opérations par jour dont une la nuit). Le secteur Patin-Paré-bd de la Chapelle n'a pas été cité. Gageons qu'il le sera sur le bilan 2013. 

    Perspectives

    Pour 2013, un autre dispositif est en préparation pour cet été près du canal Saint-Martin afin de limiter au mieux les nuisances subies par les riverains aux beaux jours. Sans oublier le projet d'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) bien sûr!

    Qu'a fait la police ?

    Passons sur les chiffres indiqués par M. Grinstein : des pourcentages de faits constatés, de faits élucidés...; il faudrait avoir un ensemble de données précises pour se faire une idée. Les cambriolages, en baisse en 2012 sont repartis à la hausse cette année. On a traité 800 affaires de stupéfiants (dans les secteurs Strasbourg-Saint-Denis et Lariboisière), 200 interpellations pour raccolage. La BRP (brigade de répression du proxénétisme) oeuvre pour démanteler les réseaux de prostitution. Deux ans ont été nécessaires pour en démanteler un à Belleville. Pour autant, d'autres femmes continuent à arriver du sud-est de la Chine.

    images?q=tbn:ANd9GcQE0eWtorXRfcrb0s5q5nxJZMROMKYTHey0lLRJb4elEs10wPHFDQDans le quartier Château d'eau, la mono activité (salon de coiffures) génère de la petite délinquance comme des ventes à la sauvette, du trafic de stupéfiants. La situation s'est améliorée mais le commissaire espère faire mieux en 2013 avec davantage d'interventions.

    Autre objectif pour 2013 : faire disparaître les occupations illicites d'immeubles. En ce qui concerne notre quartier, il reconnaît que les forces de police du 10e sont insuffisantes les jours de marché. «  On ne peut pas gérer ».

    Et du côté du Parquet ?

    La procureure Françoise Guyot est plutôt satisfaite du taux de réponses pénales sur l'arrondissement (majeurs et mineurs) : il avoisine les 92%. «  Une réponse pénale doit toujours être donnée — a minima par un rappel à la loi ». Par ordre d'importance : vols, dégradations, violences, stupéfiants. Tolérance zéro en ce qui concerne les violences faites aux femmes.

    Un constat inquiétant et partagé

    Principal du collège Grange aux belles, Daniel Bonneton déplore une hausse importante des incivilités et ce à l'intérieur même du collège. En conséquence, le nombre de conseils de discipline a augmenté. Un partenariat est en place avec la MPC (la Mission de prévention et de communication qui intervient dans les écoles) et des éducateurs spécialisés, mais il faudra aller plus loin. On pense à un lieu d'accueil pour les "décrocheurs" et à un travail à faire au niveau de la parentalité.

    «Jeunes livrés à eux mêmes et déscolarisés, sans perspectives, pas de stages, pas d'emplois, de plus en plus en demande d'accompagnement scolaire, addictions de plus en plus précoces... Beaucoup veulent mettre à mal l'institution. C'est un constat de dégradation évident » : voilà quelques propos des responsables de l'AJAM (aux jeunes amis du Marais) et d'ARC 75, associations de prévention spécialisée.

    Alexandra Cordebard, adjointe au maire du 10e, ajoutera un mot sur l'accompagnement très déficitaire des parents, d'où la nécessité d'utiliser les tissus associatifs pour les rencontrer. La Ville soutiendra les partenariats.

    Une demande du Conseil de quartier Louis Blanc Aqueduc

    Porte-parole du Conseil de quartier, Jean-Pierre Leroux réitère les demandes d'intervention sur le stationnement abusif, les non déclarations de travaux et le travail dissimulé pour de nombreux commerces du secteur. « Malgré tous les signalements envoyés au Parquet, rien n'a bougé. On ne voit pas d'évolution. »

    Rémi Féraud ne le contredira pas « il y a des infractions massives aux règles de l'urbanisme et une détermination à ne pas les respecter de la part des commerçants. Les interventions ne sont pas suffisantes. » Il demande une mise en priorité par le Parquet car, si on a eu une volonté des commerçants à Château d'eau qui ont permis une amélioration de la situation, ce n'est pas le cas à Louis Blanc.

    Des inquiétudes

    La réforme annoncée de la Politique de la Ville risque de diminuer les moyens alloués actuellement. Or le dispositif en place dans le 18e, dans le cadre de la ZSP, qui consiste à interdire la présence des prostituées à la suite de plusieurs interpellations, donne des résultats positifs : on pourrait s'en inspirer. Mais la suppression du délit de racolage va poser problème.

    En ce qui concerne le secteur Gare du Nord-Barbès, une note d'espoir : l'ouverture de la Salle de consommation (SCMR) devrait permettre d'obtenir des effectifs supplémentaires.

    _/_/_/ Pour élargir le périmètre, sachez qu'un Conseil de sécurité d'arrondissement a eu lieu dans le même cadre dans le 9e le 30 janvier dernier, et qu'un bilan des actions menées dans le cadre du constat local de sécurité est consultable en ligne : cliquez ici

  • La BST attire les foules !

    Une première pour les deux conseils de quartier Lariboisière / Saint-Vincent de Paul et Louis Blanc / Aqueduc : organiser une plénière commune. Judicieux direz-vous puisque le territoire de la BST, thème choisi, couvre une grande partie du territoire de ces deux conseils. Il fallait trouver une grande salle proche de la Gare du Nord, pas simple ! Habituellement, on se réunissait dans les préaux des écoles. Espaces jugés insuffisants cette fois, on se doutait bien que le thème serait mobilisateur.

    Du coup, le rendez-vous était donné au 5 rue de Dunkerque au St Christophers' Inn dans une salle louée pour l'occasion sur le budget de fonctionnement des CQs. Une salle remplie à craquer par une bonne centaine de riverains.

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    Autant dire que l'ambiance était parfois tendue et qu'il fallait un animateur de talent pour éviter les débordements. Car respecter celui ou celle qui s'exprime, attendre son tour de parole n'a pas été le lot de tous. Même si on peut comprendre que certaines nuisances sont insupportables au quotidien, certaines interventions étaient déplacées.

    BST : quésaco ? Le commissaire du 10e, Julien Miniconi, a présenté ce dispositif créé en début d'année pour lutter contre la délinquance dans l'environnement de la gare du Nord. 25 policiers en plus, soit entre 9 et 12 opérationnels chaque jour pour 3 à 4 patrouilles. Un dispositif mis en place de 14h30 à 22h40. Pour plus de détails et pour connaître le périmètre exact, c'est ici.

    Quelques chiffres depuis sa mise en place en février :
    645 interpellations en majorité des vendeurs à la sauvette (250 pour usages de stupéfiants), 112 PV pour miction sur la voie publique. « L'action pourrait être meilleure sur ce dernier point » a reconnu le commissaire Miniconi.

    Amenés à travailler en collaboration avec la BST, les directeurs des Gares du Nord (Jérémie Zeguerman) et de l'Est (Philippe Walliser) avaient été invités. Vous avez peut-être vu les panneaux qui annoncent les travaux de réaménagement de la Gare du Nord prévus jusqu'en 2018 ? En terme de sécurité, un nouveau commissariat sera inauguré d'ici à la fin de l'année, un espace plus grand (300m2), davantage de policiers et une salle de garde à vue qui évitera d'amener les prévenus au commissariat central de la rue Louis-Blanc. Pour la SNCF, il est indispensable d'articuler ce qui est fait en terme de sûreté à l'intérieur avec ce qui est fait à l'extérieur. Dans l'enceinte de la gare, il y a ainsi des agents de gardiennage (gilet orange) qui ont un rôle de dissuasion. Jusqu'à 60 aux heures de pointe. Sans oublier la police régionale des transports. Important également, l'arrêté signé le jour même du CQ et qui permettra d'interdire la consommation d'alcool à l'intérieur de la gare.

    Un plus, mais pas sûr qu'on supprime les nombreux épanchements d'urine. C'est pourquoi de nouveaux dispositifs sont expérimentés. Le maire du 10e, Rémi Féraud, précisera un peu plus tard qu'on pense notamment aux urinoirs installés sur le canal. Et puis les gares amènent aussi leur lot de misères, des populations en errance, des toxicomanes (moindre gare de l'Est). Il est nécessaire d'avoir un partenarait avec des associations comme Aux captifs la libération, Arc 75 et Coordination Toxicomanies.

    Du côté des habitants impatients de pouvoir prendre la parole, qu'a-t-on entendu ?

    Bien sûr, il fallait s'y attendre, certains étaient venus parler d'un problème précis dans leur rue ou en bas de chez eux. Compréhensible pensez-vous, certes mais pas facile d'élever le débat. Rue de l'Aqueduc, boulevard de Denain, squares Cavaillé-Coll et Alban-Satragne, rue La Fayette, boulevard de la Chapelle, rue Saint-Vincent-de-Paul... Inutile de toutes les citer.

    Dégradations de véhicules, attroupement de jeunes tard dans la nuit, marché de la misère, population étrangère installée sous le viaduc, boutique de scooters qui envahit le trottoir, nuisances liées à l'ouverture de bars le soir, forte alcoolisation dans l'espace public, vitesse des automobilistes... et, manque de verbalisation de l'ensemble. Des questions également sur les implantations de caméras et les plaintes restées sans suite.

    « Merci pour cet accueil chaleureux », c'est par ce trait d'humour que Julien Miniconi a repris la parole pour répondre à des habitants parfois énervés et pas toujours courtois.

    Afin d'éclairer la difficulté à traiter favorablement tous les problèmes, voici un rappel des effectifs déployés : le matin entre 8h et 12h deux à trois patrouilles, l'après-midi huit à neuf jusqu'à 22h. La nuit, deux à trois patrouilles. «  Je ne peux faire qu'avec ce que j'ai » a donc martelé le commissaire.

    Les caméras peuvent être une aide mais ne remplaceront jamais un policier. Une réflexion est actuellement menée pour d'autres implantations. A noter : une caméra = 150 000€.

    En ce qui concerne des bandes de jeunes qui causent des nuisances et qui se livrent à des trafics, les faits doivent être constatés au moment où ils sont commis pour être sanctionnés. Les habitants les voient dans leur rue mais s'il n'y a pas de policiers à ce moment là, impossible de verbaliser. Le commissaire est preneur d'informations précises. Marché de la misère, situé essentiellement sur le territoire du 18e, il dépend donc de cet arrondissement (Rémi Féraud ajoutera un peu plus tard qu'on ne peut se satisfaire du déplacement des vendeurs sauvette).

    Le commissaire a tenté de répondre aux nombreuses sollicitations localisées; nous n'en ferons pas la liste exhaustive.

    Un point important au sujet des plaintes restées sans réponse, il s'engage à les revoir ainsi que les mains courantes. A savoir tout de même : entre 1 500 et 1 800 plaintes par mois sont déposées ; on compte environ 250 gardes à vue. La suite dépend de la justice. Enfin, sachez que des renforts ont été demandés ainsi qu'une extension d'intervention du Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) jusqu'à la Gare de l'Est.

    Le maire du 10e est bien conscient des problèmes rencontrés dans son arrondissement et ne nie pas la forte augmentation des incivilités, la dérégulation de l'espace public avec les nuisances liées à l'alcool. « La BST commence a être efficace. Mais on a besoin d'effectifs supplémentaires. »

    Les échanges se sont poursuivis assez longtemps. Chacun, chacune est reparti, certains satisfaits qu'on les ait entendus, certains frustrés de n'avoir pu s'exprimer, d'autres encore insatisfaits de la réponse ou de l'absence de réponse. Mais personne n'a proposé de rejoindre l'équipe d'animation pour travailler sur les sujets évoqués. Elle est pourtant preneuse !

  • Réunion publique sur le projet du Nouveau Lariboisière

    L'APHP organise ce mercredi 19 octobre une réunion publique d'information sur le projet du Nouveau Lariboisière. La réunion se tiendra à la Salle des fêtes de la Mairie du 10e, en présence notamment des maires des 10e et 18e arrondissements.

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    C'est où ?

    Salle des fêtes, Mairie du 10e, 72 rue du Faubourg Saint-Martin

    C'est quand ?

    Mercredi 19 octobre 2022, à 19 h

  • Mineurs isolés dans le 18e: où en est-on?

    Intitulée " Les mineurs isolés non accompagnés dans l’espace public et la situation dans le quartier de la Goutte d’Or", la réunion publique organisée salle Saint-Bruno mercredi 6 décembre par la mairie du 18e a fait salle comble. Certaines personnes ont même eu des difficultés à entrer pour des raisons de sécurité compréhensibles.

    Pour répondre aux questions et aux inquiétudes des habitants, c'est Eric Lejoindre qui présidait la réunion accompagné de deux adjointes à la maire de Paris: Dominique Versini chargée des solidarités, de la lutte contre l'exclusion, de l'accueil des réfugiés et de la protection de l'enfance et Colombe Brossel chargée de la prévention et de la sécurité. Présents également, Valérie Goetz commissaire du 18e, Laetitia Félici vice procureure de Paris, Gilles Petit-Gats, directeur général du centre d’action sociale protestant (CASP) et Jean-Paul Raymond directeur de la DASES (direction de l'action sociale de l'enfance et de la santé).

     

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    Une situation inédite

    De l'avis de l'ensemble des intervenants à la tribune, le problème est grave. Des mineurs non accompagnés arrivent essentiellement du Maroc et ce depuis environ un an, un phénomène constaté dans d'autres pays européens tes l'Allemagne et la Norvège.  On a appris qu'il y en avait également dans le sud de la France (Nîmes par exemple) et plusieurs milliers en Espagne.

    D. Versini a expliqué se retrouver face à une situation nouvelle et très difficile à gérer. En effet, les enfants et adolescents que nous croisons à la Goutte d'or mais aussi dans le 19e et le 10e refusent toute prise en charge. Ceux qui ont accepté parfois de passer la nuit dans un accueil d'urgence soit ont fugué soit ont commis des actes violents. Ils ont des comportements de fonctionnement en bande et pour certains vivaient déjà ainsi au Maroc. Que fait-on alors avec des mineurs qui se mettent en danger en consommant des substances telles qu'alcool et drogues et commettent des actes de délinquance ? On imagine aisément dans quel état d'hygiène et de santé peuvent être ces enfants. La ville a essayé de travailler avec les méthodes habituelles notamment en organisant des maraudes avec l'association Hors la rue. "A la ville, on a pris conscience qu'il fallait trouver d'autres pistes" a précisé D. Versini.

     Que propose la ville de Paris ?

    Un lieu d'accueil de jour dans le secteur nord ainsi qu'un lieu de mise à l'abri la nuit (hors de Paris) devraient être rapidement trouvés et opérationnels. Par ailleurs, une équipe fera le lien entre les deux dans la rue, 6 jours sur 7 du mardi au dimanche, 24h sur 24. C'est Gilles Petit-Gats du Centre d'action sociale protestant qui sera responsable de ce dispositif avec une vingtaine de personnes sur le terrain. Cette association, reconnue d'utilité publique, a une expérience pour avoir travaillé sur des secteurs comme les Halles et la gare Saint-Lazare depuis 1980. Il faudra du temps pour amener les jeunes vers une acceptation de protection à laquelle ils ne veulent pas croire. Dominique Versini a prévenu "on promet des moyens, une organisation, des professionnels mais il ne faut pas attendre des avancées dans huit jours!"

    Des contacts ont été pris récemment avec l'ambassade du Maroc et une association marocaine l'Amesip qui oeuvre depuis de nombreuses années auprès des enfants des rues (notamment à Rabat). Cette annonce et la possibilité de retrouver les familles de ces jeunes pour éventuellement recréer les liens dans leur pays d'origine a suscité des réactions très violentes de représentants d'une autre association française (qui n'a pas donné son nom), venus avec quelques mineurs. Pour eux, ces enfants ont déjà connu la violence dans leur famille donc pas question de les renvoyer au Maroc ; de plus des propos critiques ont été entendus sur l'Amesip. Des membres de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) ont regretté que tous les acteurs n'aient pas été consultés.

    Quant au quartier en lui-même, C. Brossel reconnait qu'il n'avait pas besoin d'un problème supplémentaire et admet une hausse objective des faits de délinquance. De nombreux riverains lui ont fait part d'un climat de peur qui a fini par s'installer ; des commerçants craignent de ne pouvoir rester plus longtemps. La ville a décidé de fermer le square Alain-Bashung squatté par ces jeunes et de lui attribuer la présence d'un gardien, mesure provisoire. Des efforts vont être faits pour l'éclairage (réparations et installations nouvelles) particulièrement sur la placette Polonceau qui devrait faire l'objet d'un réaménagement rapide. "Ce sera un chantier prioritaire" a ajouté l'élue.

    Le mot de la vice-procureure

    " Ces enfants sont avant tout en danger ; ils sont à la fois victimes et auteurs " a commencé Laetitia Félici. Chaque jour, le parquet des mineurs est saisi. La grande difficulté est de les identifier et donc de les connaître. Car ils ne donnent pas leur nom, leur âge et utilisent parfois des identités différentes. Les tentatives de placement (surtout la nuit) sont vouées à l'échec (fugues, comportements violents). On en récupère dans les Autolib fréquemment. Ils ont une capacité de résistance pour une quelconque prise en charge et retournent donc à la rue. "Il nous faut donc trouver d'autres méthodes et être modeste" a t-elle conclu.

    Le mot de la commissaire

    Avec son franc-parler habituel, Valérie Goetz a fait part des difficultés que ses agents rencontrent au quotidien, sans compter qu'il n'y a pas que des mineurs marocains dans l'arrondissement. Pour elle, une telle situation n'est pas arrivée depuis la seconde guerre mondiale où beaucoup d'enfants se retrouvaient sans famille. On a à faire à une vraie délinquance et pas seulement dans le 18e avec notamment des cambriolages dans les départements de la petite couronne. Dans le quartier de la Goutte d'or, la commissaire voit les plus jeunes dormir dans les sèche-linge de la laverie de la rue de la Charbonnière. Certains sont déjà sous la coupe d'adultes bien ancrés dans le secteur et participent aux trafics de cigarettes et de drogues. Ces mineurs sont en très mauvaise santé pour cause de malnutrition et de prises de stupéfiants, sans oublier un manque affectif flagrant mais qu'ils ne revendiquent pas d'après elle. "Je dois aussi penser à la protection des riverains et je ne peux pas faire ce que la loi ne nous permet pas de faire" a martelé V. Goetz.

     

    Une question est revenue plusieurs fois, celle de la toxicomanie ancrée dans ce quartier et qui touche aussi ces mineurs. Quelle prise en charge et quel statut pour des mineurs toxicomanes? a t-on entendu dans la salle.

    Deux mineurs se sont exprimés, leurs propos traduits par une responsable associative. La ville aurait peut être pu prévoir un traducteur mais à sa décharge elle n'imaginait sans doute pas que des jeunes seraient présents.

    En conclusion, on ne peut nier l'énormité de l'enjeu. En France, la loi avec l'ordonnance de 1945 impose de protéger les mineurs. Mais comment faire quand ils n'acceptent pas la protection de l'Etat? Les élus de la ville ont interpelé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb face à un problème qui dépasse largement le 18e et Paris. La prochaine réunion devrait se tenir fin mars début avril; d'ici là espérons des réponses de l'Etat et bon courage aux acteurs de terrain!