Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : conseils de quartier

  • Opération Bébés Restos du coeur

     paris,solidaricé,restos-du-coeur

     

    La 6e opération Bébés Restos du Coeur se tient la 1e semaine de décembre 2014. Cette opération est organisée en partenariat entre la Ville de Paris, son fournisseur SODEXHO et les Restos du coeur (plus d'information sur l'événement et le lieu précis de dépose en cliquant ici).

    Si vous souhaitez aider les Restos du Coeur dans cette opération, vous pouvez déposer à l'accueil de la Mairie de votre arrondissement, aux heures habituelles du 1er au 5/6 décembre 2014 

    • Hygiène : lingettes, shampoing, gel lavant bébé, lait de toilette, savon, coton, crème pour le change, sérum physiologique;
    • Puériculture : porte-bébés, chauffe-biberons, transats et rehausseurs pour chaises;
    • Vêtements neufs ou en très bons état de 0 à 36 mois : chaussettes, collants, bodies, pyjamas, polaires, pantalons, robes, pulls, chemises, turbulettes, blousons, manteaux, combinaisons, chaussures de 16 à 28.

    Les jouets, les produits alimentaires et les couches ne font pas l'objet de cette collecte car il s'agit d'une campagne nationale.

    A vos dons...

     

  • Raconte moi le textile .... à la Goutte d'Or

    En cas de fâcherie, rien de tel pour se réconcilier avec le quartier de la Goutte d’or qu’une visite guidée avec Jacky Libaud. C’est sur le thème du textile que portait la visite du samedi 22 novembre – organisée par l’Institut des Cultures d’Islam – mais Jacky propose aussi des parcours historiques et politiques de la Goutte d’or, ou encore des visites de jardins.

    Ce guide peu conventionnel – il est jardinier et paysagiste de formation initiale – connaît le quartier dans ses moindres recoins, ainsi que son histoire. Et l’on apprend ainsi, en le suivant, que ce n’est pas un hasard si la Goutte d’Or compte aujourd’hui tant de petites entreprises textiles, mais un héritage : sur les 48.000 habitants recensés en 1903 (contre 20 à 25.000 aujourd’hui), l’habillement employait plus de 9.000 personnes (à comparer aux 4.400 travailleurs du bâtiment). C’était une industrie familiale, d’origine polonaise, russe ou roumaine le plus souvent, dont beaucoup de juifs fuyant les pogroms. Marque discrète de cette histoire, la plaque des boutons Lalande et Colin, toujours visible au 8, rue Myrha. Au 3, rue Myrha, se trouvait  aussi une teinturerie de plumes qui s’occupa  notamment des tenues de Mistinguette (vous pouvez voir quelques images ici).

    Plaque Lalande et Collin.jpg

    Plaque Lalande et Collin

    Aujourd’hui, le textile est dominé par les Africains de l’Ouest – Mali, Sénégal, Mauritanie – mais aussi des Maghrébins, arrivés à la Goutte d’Or après la seconde guerre mondiale, juifs et musulmans mêlés. Et enfin, de plus en plus de nouveaux venus, provenant d’horizons très différents, à l’instar de la Brésilienne Marcia De Carvalho installée rue des Gardes à la faveur de la rénovation du quartier.

    Baebes mon amour.jpg

    Rue des Gardes


    Le textile reflète bien le caractère composite du quartier : mélange de nationalités (patrons pakistanais, travailleurs africains ou autres combinaisons bi ou tri-nationales) ; gamme commerciale étendue (tissus ou habits, mais aussi bagages et musique) ; provenance variée des produits (Wax de Hollande et de Chine)…

    Avec Jacky, vous ferez aussi la connaissance des personnages du quartier, discrets ou hauts en couleur, à l’instar du « Bachelor », alias Jocelyn, qui tient la boutique Connivences de Château-Rouge. Haut représentant parisien de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes) d’origine congolaise, Jocelyn propose des vêtements colorés, spécialement conçus pour ses pairs sapeurs. Et distribue généreusement d’optimistes slogans : « Pour rompre la monotonie vestimentaire de Paris, avec nos couleurs d’enterrement, il faut se faire plaisir. Oui, j’ai la prétention de m’aimer! et c’est grâce à ça que je vous aime tous ».

    Jocelyn et Jacky.jpg

    Jocelyn (à gauche) et Jacky (à droite)


    Des visites guidées sont prévues tout au long de l’année. Pour vous inscrire, voyez le site de l’ICI ou l’agenda, à gauche du site.

    Voici quelques photos glanées lors de cette visite. Retrouvez le diaporama complet sur la page Facebook des Amis d'Action Barbès.

    paris,goutte-d-or,convivialité

    À la Cave de Don Doudine, on trouve aussi les bijoux de Fanny Kachintzeff

    paris,goutte-d-or,convivialité

    Dans la vitrine de « Textiles en tous genres »

    paris,goutte-d-or,convivialité

    Rue des Poissonniers

  • 7e salon du livre animé

    Pour la septième année consécutive, la librairie Chez les Libraires Associés présente

    le Salon du livre animé

    Rencontre signature avec les créateurs français de pop-ups,

    Jeudi 4 décembre

    à partir de 18 heures

    Avec :

    UG (Philippe Huger) - Arnaud Roi - Anouk Boisrobert et Louis Rigaud

    Bernard Duisit - Paul Rouillac - Anne-Sophie Baumann

    Eric Singelin - Icinori (Mayumi Otero et Raphaël Urwiller)

    Elodie Lainé - Damien Prudhomme

    paris,livre-animé

    paris,livre-animé

      oOo

    Présentation en AVANT-PREMIERE d'extraits de
    "La Face cachée du pop-up"

    Film documentaire en 3D de 52 minutes en présence de l'auteur et de l'un des réalisateurs.

    oOo

    Chez Les Libraires Associés

    3 rue Pierre l'Ermite
    75018 Paris

    Métro La Chapelle (ligne 2)

    Ouvert du mardi au samedi, 14-19 h

    paris,livre-animé

     

  • André Citroën : des engrenages à la Traction !

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avantVous connaissez évidemment le constructeur automobile français Citroën - marque qui est, dans le monde, la plus collectionnée par les amateurs de voitures anciennes!

    Cependant, peut-être êtes-vous moins familiers avec son fondateur, André Citroën (photo ci-contre), le père de l'automobile moderne qui a révolutionné l'industrie automobile?

    Et pourtant... nous ne pouvons rester indifférents à la vie d'André Citroën, qui est loin d'être un inconnu pour nos quartiers.

    Cet industriel visionnaire, cet entrepreneur avant-gardiste, est en effet un enfant du 9e arrondissement, où il grandit à la fin du XIXe siècle. Puis, au début du XXe siècle, le jeune homme fait ses premiers pas d'industriel dans le nord du 10e arrondissement.

    Bien évidemment, on ne peut pas parler de son histoire sans évoquer sa voiture la plus emblématique, la "Traction Avant", qui bouleversa le paysage automobile de l'époque. D'autant que ce modèle de légende fête cette année ses 80 ans, avec notamment, la tenue d'un grand rassemblement de véhicules anciens non loin de Paris le week-end prochain...

    Autant de bonnes raisons, donc, pour raconter cet homme audacieux sur ce blog!

    Et pour approfondir ce sujet, ne ratez surtout pas les 2 supports multimédias uniques que nous avons intégrés à la fin de cet article: d'une part, la vidéo passionnante expliquant la révolution et le pari de la Traction et, d'autre part, l'émission de radio diffusée sur France Culture il y a quelques années. 

     

    Son enfance dans le 9e

    André Citroën est un enfant du 9e, où il passera toute sa jeunesse et grandira.

    Fils de Lévie Citroën, un négociant en diamantaire néerlandais qui a émigré à Paris 5 ans plus tôt, et d'une mère polonaise, André naît en février 1878 dans l'immeuble situé au 44 rue LaffitteQuelques années plus tard, aidée par une certaine ascension sociale, la famille emménage dans la rue de Châteaudun. Malheureusement, alors qu'André n'a que 6 ans, son père s'y suicide en se défenestrant, à la suite d'un placement spéculatif qu'il a réalisé dans une activité minière en Afrique du Sud.

    Après la mort de son père Lévie, la mère et ses 5 enfants (dont André) s'installent dans un appartement plus modeste au 62 rue La Fayette. 

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avant

    André entre au lycée Condorcet sous le nom de Citroën (suite à une erreur de graphie - avec l'apparition du tréma - dont il est l'auteur, sur son nom initial Citroen, lorsqu'il remplit ses papiers administratifs). Il y côtoie Louis Renault qu'il apprendra à haïr et à respecter. André s'y affirme également comme un élève sociable, éloquent et brillant, féru des sciences et techniques, inspiré notamment par les œuvres de Jules Verne et de Gustave Eiffel (dont la construction de la Tour marque André, alors âgé entre 9 et 11 ans).

    A 20 ans, André intègre l'Ecole Polytechnique.

     

    Ses premiers pas d'industriel dans le 10e

    A 22 ans, en 1900, lors d'une visite à sa famille maternelle à Varsovie en Pologne pendant les vacances de Pâques, il y découvre un procédé de taille des engrenages à double denture en chevron, avec des dents taillés en V. Il acquiert le brevet de fabrication. C'est le début de l'aventure industrielle d'André Citroën: de retour en France, il décide de les réaliser en acier (et non plus en fonte) et parvient à mettre au point les machines-outils qui lui permettront d'usiner ces engrenages, qui offre l'avantage d'un fonctionnement doux, silencieux et efficace.

    Pour les premiers pas de cet ingénieur devenu industriel, André s'installe dans un atelier au fond d'une cour située au n°202 de la rue du faubourg Saint-Denis (parcelle faisant désormais partie du périmètre de l'hôpital Fernand Widal). André et ses ouvriers y fabriquent des engrenages géants en chevron.

    andré-citroën,traction-avant,9e,10e

    Associé à deux amis du lycée Condorcet (André Boas et Paul Hinstin), André crée ainsi sa première société, "Citroën, Hinstin et Cie". En 1910, cette entreprise d'engrenages quittera le haut de la rue du faubourg Saint-Denis et le 10e arrondissement, pour s'installer dans un nouvel immeuble qu'André a fait construire au 35 quai de Grenelle dans le 15e (avant, plus tard, en  déménager quai de Javel - quai de Javel qui sera renommé quai André-Citroën en 1958). L'entreprise est rebaptisée "Société Anonyme des Engrenages Citroën" - engrenages dont les applications seront multiples, dans divers domaines industriels.

    andré-citroën,traction-avant,9e,10e

    La double denture en chevron de ces engrenages - appelée aussi "galons de caporal" - deviendra définitivement le symbole de l'entreprise et de la marque Citroën, avec la forme du double V renversé. Le logo Citroën évoluera au fil du temps mais l'emblème des chevrons restera.   

    andré-citroën,traction-avant,9e,10e

     

    Sa dernière création et son grand succès : la "Traction Avant", qui fête aujourd'hui ses 80 ans

    Après ses premières aventures industrielles (les engrenages et l'armement: obus et grenades), André Citroën produit sa première automobile en 1919, avec le premier modèle produit en grande série et destinée au grand public: la "Type A", dont la fabrication est permise grâce aux méthodes modernes de production industrielle mises en oeuvre par Henri Ford aux Etats-Unis (notamment le "taylorisme": l'organisation scientifique du travail théorisé par Taylor).

    Après la Type A, divers modèles suivront: le modèle B2, les autochenilles qui marqueront la Première traversée du Sahara (1922-1923), la Croisière Noire (1924-1925) et la Croisière Jaune (1931-1934), les camionnettes "Boulangères" et "Normandes", la 5CV surnommée la "Petite Citron", la B12, les taxis, les autocars, la B10, la B14, la C4, la C6 etc.

    En 1925, André Citroën fonde la "Société Anonyme Automobiles Citroën", qui fabrique alors jusqu'à 300 voitures par jour. C'est le début de l'apparition, sur la Tour Eiffel, du nom Citroën en lettres lumineuses qui y restèrent jusqu'en 1934.

    En 1934, André Citroën lance son dernier modèle: la voiture à "traction avant", proposé par l'ingénieur André Lefebvre (engagé 1 an plus tôt, à la suite du refus de son projet par Louis Renault) et stylisé par le sculpteur italien Flaminio Bertoni (entré chez Citroën en 1932). Cette nouvelle voiture, la Traction, présente de nombreuses innovations technologiques (mais risquées, s'accompagnant de déboires, qui seront véritablement résolus après son lancement en 1936-1938).

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avant

    Dépliant en couleurs - automne 1394 - présentant les différentes versions de la Traction Avant: les "7", "11" et "22" (illustration sur le modèle de la photo officielle réalisée dans le hall du quai de Javel).

    (Cliquez sur l'illustration pour télécharger et agrandir)

     

    La Traction a véritablement ouvert la voie à l'automobile moderne, avec différentes familles de modèles - comme on peut les découvrir sur l'illustration ci-dessus - la "7" (correspondant au nombre de chevaux fiscaux: 7 CV) qui fut le modèle de lancement et produit de 1934 à 1941, la "11" produite de 1934 à 1957, la "15 Six" fabriquée entre 1938 et 1956, et d'autres modèles mythiques, comme le prototype "22" présenté au Salon de l'Automobile de Paris d'octobre 1934 mais qui n'a jamais été lancé, et les voitures présidentielles du Président René Coty.

    La Traction sera ainsi adoptée par tous les milieux, toutes les classes sociales, et sur tous les terrains (ville, campagne, circuits automobiles, Tour de France, concours d'élégance etc.). La Traction sera un tel succès qu'elle sera produite pendant plus de 23 ans, avec la dernière voiture "11" sortie de l'usine de Javel en juillet 1957.

    andré-citroën,traction-avant,quai-de-Javel

    La chaîne de débosselage de l'usine du quai de Javel en 1952

    (© CITROËN COMMUNICATION)

     

    Par ailleurs, André Citroën s'est révélé comme un génie de la communication: outre l'illumination de la Tour Eiffel en lettres gigantesques, il développe sa notoriété et sa popularité en médiatisant certains événements comme la traversée du Sahara et les Croisières (Noire en Afrique, Jaune en Asie, Blanche en Alaska). Il innove constamment sur le plan publicitaire, notamment en matière de publicité filmée, dans les périodiques, les catalogues et les affiches.

    Les publicités illustrées (ci-dessous) vantent ainsi les nombreuses innovations de la nouvelle Traction.      

    andré-citroën,traction-avant,publicité,affiche

    [A noter - sur la photo ci-dessus, au centre en bas - l'introduction, anecdotique, de l'image de la "jeune fille" au volant, désormais capable de conduire de longues distances grâce à la direction à crémaillère!]

    (Cliquez sur la photo pour télécharger et agrandir les publicités)

     

    La vidéo suivante explique l'épopée de la Traction et le défi technologique qu'elle a représentée:

     

     

    Dans cette première moitié des années 1930, à la suite de la crise économique mondiale qui frappe durement l'industrie automobile française, la société Citroën connait de graves difficultés financières: à la demande du gouvernement, elle passe fin 1934 sous le contrôle de son principal créancier, la société Michelin.

    Malade et miné par ces déboires, André Citroën décède le 3 juillet 1935: il est alors âgé de 57 ans et n'a pas vraiment connu le succès de sa Traction Avant, qui permettra, pourtant dès 1936, le rétablissement financier des usines Citroën, désormais dirigées par Pierre Michelin (second fils d'Edouard Michelin, co-fondateur - avec son frère - de la société Michelin). 

     

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avantLancée en 1934, le modèle Traction de Citroën fête donc, cette année, le quatre-vingtième anniversaire de sa naissance.

    Cet événement sera célébré ce prochain weekend (samedi 13 et dimanche 14 septembre) par un grand rassemblement de voitures anciennes, qui se tiendra au Parc du Château de la Ferté-Vidame (Eure & Loir), à proximité du centre d'essais automobiles du groupe PSA Peugeot Citroën.

    Programme "80 ans de la Traction" à télécharger en cliquant sur l'affiche ci-contre à gauche.

    © La Traction Universelle

    *   *

  • France Blues toujours...

    Une de nos rédactrices pigistes du 18e est rentrée à Paris en cette fin d'été, et continue ses pérégrinations. Pour ceux qui n'ont pas lu les articles précédents sur Château-Rouge,  nous les aidons ici à les retrouver rapidement : le 27 juin sur une conversation à brûle-pourpoint du côté de Château Rouge et et le 3 juin sur la propreté ou plutôt la mal-propreté.

    C’est l’été. J’avais décidé de ne pas m’énerver.

    Le troisième volet de « Château-Rouge blues » est en cours d’écriture. Ça attendra la rentrée, les problèmes évoqués ne seront pas résolus pendant l’été, ni au cours des prochaines décennies. On décroche pour deux mois.

    Fraîchement rentrée de Londres, où je m’étais livrée à certaines études comparatives sur le coût de la vie : abonnement annuel Vélib (Paris : entre 19 et 39€, Londres : 90£), pass Navigo mensuel (Paris : de 67 à 113€, Londres : de 120£ à 313£), mais je digresse. Ce soir, il fait beau. Paris m’a manqué, un peu. Je décide de faire une balade en vélib. Je descends tranquillement la butte Montmartre et pédale, détendue, en direction du centre de Paris. Je fais une halte sur le parvis de l’hôtel de ville où un sosie de Mickael Jackson danse. Ils sont forts les sosies de Mickael Jackson. Dansent bien. Ils dansent Mickael Jackson, ils s’habillent Mickael Jackson, ils mangent Mickael Jackson, ils dorment Mickael Jackson, ils pensent Mickael Jackson. J’espère que ça s’arrête là. Je crois que c’est un TOC d’être un sosie de Mickael Jackson. En tout cas, ils font ça très bien. J’y passe une bonne demi-heure, puis direction l’île Saint-Louis. Ah ! L’île Saint-Louis. Quelle beauté. Sur le piano_player.gifpont Saint-Louis, un jeune homme joue du piano comme-un-Dieu. Les passants s’arrêtent. C’est splendide, un pur moment de béatitude. Les doigts de l’artiste courent sur le clavier comme le vent. Soudain, deux silhouettes, bleues les silhouettes. Je crois distinguer un mâle et une femelle. Elles se plantent de chaque côté du piano. L’homme ne les a pas vus. Il joue les yeux fermés, aussi transporté que son public. Il va bien falloir qu’il les ouvre ses yeux. Alors les silhouettes bleues lui susurrent quelque chose à l’oreille, quelque chose qui le fait s’arrêter de jouer d’un coup, et ouvrir les yeux. Nous attendons, arrachés à notre délice musical. Le musicien se lève, résigné, ferme son piano. Nous soupçonnions que cela allait arriver. Le public, composé de Parisiens et de touristes, reste pour la plupart passif et résigné. Seules quelques voix s’élèvent. Le pianiste virtuose est applaudi, les silhouettes blues, pardon, bleues sont sifflées, huées. Rien à faire. Elles restent plantées de chaque côté du piano, l’air buté, telles des mules qui ne veulent ni avancer ni reculer. Je m’approche des silhouettes, leur demande la raison cette censure. On me répond que la musique — ou m’a-t-on dit le bruit ? — pourrait incommoder un riverain qui a le bras long (je cite). On ne veut pas se faire disputer par ses supérieurs. Qu’ouis-je ?! Les gueux entendent se distraire sous les fenêtres d’un seigneur et de sa gente dame, sans doute aux prises avec une migraine qui s’empara d’elle le soir de sa nuit de noces et ne la quitta jamais ?! Qu’on disperse les coquins ! Qu’ils aillent s’encanailler dans les tavernes puantes de la capitale et s’enivrer de mauvais vin. Mais qu’on laisse le seigneur regarder Pujadas à 20h ! D’ailleurs celui-là aussi, il a intérêt à se tenir à carreaux. Pas à l’abri d’un coup de fil non plus. J’enrage. Je fais remarquer à la silhouette bleue que j’habite le 18e, la silhouette baille, alors, je rectifie, je dis Montmartre (Ah !) et que depuis plusieurs années les riverains appellent la police régulièrement pour qu’elle mette un terme au squat des dealers sous leurs fenêtres, au bruit — ou ai-je dit Rap ? — qu’ils leur assènent jusque tard dans la nuit, et que rien ne se passe. La silhouette me répond : « Ce n’est pas mon périmètre ». ––––––––––––––––– ! –––––––––––––––––––– ! *

    Étant dans l’impossibilité d’exprimer mon indignation de manière plus directe, et malgré les protestations d’une (petite) poignée de personnes, je me résous à enfourcher mon vélib. Croyez-moi, la colère, ça fait pédaler vite, aussi vite que la peur. Donc je remonte à Montmartre en un temps record. J’avais dans le sensparis,chateau-rouge,nuisances-sonores inverse élaboré de vagues stratégies visant à perdre les quelques kilos gagnés récemment par le goût de la bonne chère et du bon vin, sans me faire trop violence et avais envisagé de pratiquer la bicyclette régulièrement, mais doucement pour commencer. Mais me voici à pédaler si vite que je dépasse bus, taxis, cyclistes tout en me disant qu’en rentrant, j’allais immédiatement relater cet événement consternant dans un article et que cela allait repousser l’heure de mon dîner, mais que de toute façon ça m’avait coupé l’appétit et que je ne mangerais que les crevettes achetées ce matin au marché et que demain je monterais sur la balance et que j’aurais perdu un kilo, pas moins. Mais il est 21h21 et j’ai faim.

    Bref, je me dis, toujours en pédalant plus que de raison, que si c’est possible d’empêcher un pianiste talentueux de ravir par son art touristes et Parisiens, parce qu’ils le valent bien, ça doit bien être possible d’empêcher des dealers de cracher du rap à fond jusqu’à 4h du matin. Mais peut-être que je pense trop ou mal. Dans la pièce de Jean Anouilh, Becket ou l’honneur de Dieu, Henri II demande à ses sbires s’ils pensent. Les quatre bougres répondent en cœur qu’ils sont bien trop occupés pour cela et qu’ils ont mieux à faire de toute façon et cette réponse semble satisfaire totalement le bon roi, bien décidé à gouverner sans entrave – c’était quelques siècles avant que quelques hurluberlus poilus et mal rasés n’aient l’idée de crier ce slogan « jouissez sans entraves » – Alors, je me dis que quitte à penser, ce qui ne fait pas toujours du bien (conférer les dires du Dalaï-lama sur la survalorisation de la pensée, maladie occidentale et particulièrement française selon lui), quitte à penser, autant penser sans se faire de mal. Comment faire ? C’est simple, accepter d’être gouverné sans entraver le pouvoir. En d’autres termes lâcher prise, accepter le postulat : Il y a en face du pont Saint-Louis une entité qui abuse de son pouvoir, une entité que j’imagine encostumée, embrouillée dans des affaires, avec des bras longs, longs comme ceux des grands singes, des bras tellement longs qu’ils touchent le sol. Mais cette pensée-là est effrayante, à donner des cauchemars aux enfants et faire pousser des cris d’orfraie aux dames qui font le catéchisme aux enfants qui font des cauchemars. Mais que faire ? Je m’adresse à Dieu, François (combien déjà ?), allez, BHL même, comment penser ? Que penser sans se faire de mal ? Une amie âgée m’a raconté un jour que sa tante, religieuse de son état, avait subi une sorte de lobotomie pour réguler son humeur et qu’après l’expérience, elle semblait être dans un état d’équanimité qui n’avait rien à voir avec celui que les mystiques sont censés atteindre à force de pratique. La pauvre femme n’exprimait plus aucune émotion, ni de joie, ni de tristesse, ni de colère. La méthode est trop radicale, mais comment se résoudre à laisser la voie libre à l’injustice, à la partialité, comment se résigner à être ce qu’on nous demande d’être : de gentils consommateurs qui marchent dans les clous ? –––––––––––––––––––––––––––––– !!! ––––––––––––––––– ! ** Mais il est tard et je n’ai toujours pas mangé.

     

    * J’avais d’abord écrit, pour signifier mon indignation : Pays de pleutres ! Pays de couilles molles serviles ! Mais je me suis dit que j’allais mettre Action Barbès dans l’embarras, Action Barbès qui s’interdit de censurer les contributions à son blog, donc j’ai décidé de faire moi-même le travail de censure qu’Action Barbès se refuse à faire en remplaçant « Pays de pleutres ! Pays de couilles molles serviles ! » par ––––––––––––––––– ! –––––––––––––––––––– ! *

     

    ** Là, je ne peux vraiment pas vous dire ce que j’avais écrit.  

  • Colloque ”Gares en guerre (1914-1918)”

    colloque,h&v-du-10e,ahicf,mairie-du-10eDans le cadre de la célébration du centenaire de la Première Guerre Mondiale, voici un colloque très complet mettant en avant le rôle essentiel joué par les gares et le système ferroviaire pendant la Grande Guerre et montrant comment la gare est devenue un lieu de mémoire du départ des soldats sur le front.

    Organisé conjointement par l'Association pour l'histoire des chemins de fer ("AHICF": Rails et histoire) et la société historique du 10e (Histoire & Vies du 10e), le colloque se déroulera à la Mairie du 10e du mercredi 3 au vendredi 5 septembre. 

    Le colloque permettra à près d'une trentaine d'intervenants d'évoquer sous différents angles (scientifique, économique, architectural, culturel, littéraire, artistique, historique et sur le plan de la mobilité) différents sujets: les transports exceptionnels, la gare comme sas entre le front et l'arrière, la gare régulatrice, les constructions et reconstructions.

    colloque,h&v-du-10e,ahicf,mairie-du-10e

    Cliquez sur l'affiche pour télécharger le programme complet.

    (Bulletin d'inscription en dernière page)

     

    Ce colloque est gratuit mais l'inscription est obligatoire, soit via le bulletin d'inscription téléchargeable ci-dessus, soit par mail à contact@ahicf.com.

    Vous pouvez aussi vous inscrire en ligne au Colloque en cliquant ici. La date limite théorique est le lundi 1er septembre (afin de faciliter son organisation), mais l'inscription sur place, dès le mercredi 3 septembre, devrait être possible dans la mesure des places disponibles.

     

  • Exposition ”Le 10e dans la Guerre”

    Outre le colloque "Gares en Guerre" qui se déroulera dans la 2e moitié de la semaine (cf. notre article du 31 août), la Mairie du 10e présente des photographies d'époque du 3 au 24 septembre, pour illustrer l'impact sur le 10e, arrondissement sans doute le plus touché de Paris, du fait de la présence sur son territoire des gares de l'Est et du Nord.

    h&v-du-10e,rails-et-histoire,ahicf,mairie-du-10e,exposition-photos,centenaire-1914-1918,grande-guerre,guerre-14-18,gare-de-l-est,gare-du-nord

    Le vernissage de cette exposition "Le 10e dans la Guerre", proposée par la société historique du 10e Histoire & Vies du 10e et avec la collaboration de Rails et histoire, aura lieu à la Mairie du 10e:

     

    le jeudi 4 septembre à 19h

     

    (Invitation téléchargeable ici)

     

  • Conférence ”Guerre à la Guerre”

    Dans le cadre du colloque "Gares en Guerre", la présidente d'honneur de la société historique du 10e Histoire & Vies du 10e, Jeannine Christophe, vous invite à sa communication "Guerre à la Guerre" d'après l'oeuvre de l'illustrateur Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) en Mairie du 10e:

     

    le mercredi 3 septembre à 11h

     

    conférence,h&v-du-10e,mairie-du-10e,centenaire-1914-1918,grande-guerre,guerre-14-18,théophile-alexandre-steinlen,guerre-à-la-guerre

    © Bibliothèque de documentation internationale contemporaine / MHC

     

    A cette occasion, vous pourrez visiter l'exposition de photos "Le 10e dans la Guerre".

    conférence,h&v-du-10e,mairie-du-10e,centenaire-1914-1918,grande-guerre,guerre-14-18,théophile-alexandre-steinlen,guerre-à-la-guerre

     

  • Chat alors !

    Peut-être vous souvenez-vous de nos articles au cours desquels nous vous faisions part de notre découverte imprévue de M. Chat sur un pignon ou un pan de mur, au hasard, au détour d'une promenade? Ce fut épisodiquement, plusieurs années... en 2010, 2011 puis 2013. Souvenez-vous !

    L'édition du quotidien Le Parisien en date du 27 août dernier nous apprend que la RATP a décidé de poursuivre le graffeur franco-suisse qui se cache derrière notre "M. Chat", Thomas Vuille (37 ans), et ce, pour dégradations dans les couloirs de la station de métro Châtelet.

    Dans notre article du 5 janvier 2013, nous l'avions précisément aperçu, ce désormais fameux chat jaune à la grimace énigmatique mais sympathique, dans le métro, à la station Barbès-Rochechouart, sur un emplacement publicitaire inutilisé ou mis à nu. Ce fut une belle surprise! La photo prise alors, semble corroborer les propos de cet artiste dans Le Parisien: "Je ne suis pas quelqu'un de malveillant, je respecte les gens et les lieux où je peins".

    Le graffeur Thomas Vuille, devenu un artiste urbain incontournable de la scène Street Art, est désormais installé à Saint-Ouen, où il avait accepté d'être filmé dans son atelier (Vidéo via Le Parisien du 16.06.2014). Son personnage, M. Chat, a sa page Facebook "officielle", sur laquelle ses apparitions urbaines sont mentionnées: il revient par ailleurs sur ses ennuis judiciaires avec la RATP. Si le cœur vous en dit, vous pouvez le soutenir dans cette épreuve, soit sur cette page Facebook ou via cette page demandant le retrait de la plainte.       

     

    Nous avons même retrouvé notre M. Chat sur les deux souches de l'immeuble situé au 138 rue La Fayette, dans le 10e, à l'angle avec le boulevard Magenta. Pour l'anecdote, cet immeuble a été récemment totalement ravalé, mais les têtes de cheminée ont été conservées en l'état, arborant fièrement les grimaces de M. Chat.

    thoma-vuille,m.-chat,street-art,ratp,métro,graffeur

     

    Pour satisfaire votre curiosité, d'autres articles sur ce litige entre M. Chat et la RATP:

    Metronews (29.08.2014): "M. Chat sort les griffes pour défendre son matou"

    Le Parisien (29.08.2014): "Le Maire du 13e défendra M. Chat"

    Metronews (04.09.2014): "Le matou revient avec sa meute"

     

  • Forum des associations du 9e

    forum assos 13 sept 2014.png

    Le traditionnel forum des associations du 9e se déroulera le samedi 13 septembre prochain de 11h à 18h à la mairie du 9e, rue Drouot.

    La mairie du 9e étant assez éloignée de Barbès, nous avons décidé de ne pas participer à ce forum cette année mais que cela ne vous empêche pas d'y faire un tour !

  • Forum ”Dix sur Dix” du 10e

    La 6e édition du forum de la vie associative et citoyenne du 10e, "Dix sur Dix", se déroulera ce samedi 13 et dimanche 14 septembre au jardin Villemin et au Couvent des Récollets.

    Au programme, dès samedi 14h: rencontre sur les stands de plus de 100 associations, animations et démonstrations sportives, expositions, balades, concerts et spectacles (avec notamment la Compagnie La Gargouille dont nous vous avions déjà parlé et qui présentera samedi à 18h et dimanche à 11h30 son spectacle-défi de l'Histoire de France en 1 heure).

    A noter les nouveautés cette année: une Agora, sorte de "scène ouverte citoyenne" et les portes ouvertes des ateliers des artistes et chercheurs en résidence aux Récollets.

     

    Cliquez sur l'affiche ci-dessous pour télécharger le programme :  

    10e,associations,forum-des-associations,dix-sur-dix,couvent-des-récollets,jardin-villemin

    Comme pour le Forum des associations du 9e (que nous évoquions hier), nous avons décidé de ne pas participer à "Dix sur Dix" cette année mais nous vous encourageons naturellement à y faire un tour !

  • Forum du temps libre et des loisirs du 18e

    Le gymnase Micheline Ostermeyer, au cœur du nouvel éco-quartier de la ZAC Pajol, accueillera demain, samedi 6 septembre de 10h à 18h, le 13e forum du Temps Libre et des Loisirs du 18e.

    Au programme: démonstrations artistiques et sportives, espace jeux et agora citoyenne pour vous exprimer...

    Des navettes gratuites, en petit train, seront assurées depuis la Mairie du 18e (un départ à chaque heure sonnante).

     

    paris,18e,associations,forum-des-associations,gymnase-micheline-ostermeyer

    Cliquez sur l'affiche pour avoir tous les détails du programme.