Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : opération Barbès Respire

  • Des livres à portée de main

    Localisez d'un clic le livre que vous cherchez 

    L’association Paris Librairies a justement mis en place un site internet qui permet de visualiser les stocks de 60 librairies parisiennes. Il suffit de saisir le titre recherché dans le moteur de recherche.

    A priori ce n'est pas plus compliqué que d'acheter un livre sur amazon, et en plus, vous avez le plaisir de parler avec une "vraie" personne : un libraire ! 

    paris,culture,libraires

    A vous de jouer !!

  • C'est la fin.....

    ...de l'année 2013 !!!

    La rédaction fait relâche, juste quelques jours. 

    Ces derniers temps, nous avons vu plein de choses vraiment exaspérantes autour de la station de métro et dans le quartier, la multiplication des coins urinoirs le long des piliers du métro, par exemple, des sacs poubelles éventrés aux quatres coins des rues, des pieds d'arbres noyés par les dernières pluies, etc, etc... mais à entendre les nouvelles ou à les lire, il y a aussi des choses plus graves dans le monde et même à côté de chez nous, donc relâche pour ces deux jours, le dernier de 2013 et le premier de 2014. Nous vous laissons profiter de vos familles, de vos amis et de vos voisins, tranquillement. C'est décidé, pas d'article qui fâche...

    On se retrouve le 6 janvier ?? 

    Bonne fin d'année à tous et à l'année prochaine en pleine forme !  

    bonne-annee_041.gif

     

  • Demain : ciné club du Louxor pour bien commencer l'année

    cine-tamaris.jpg?itok=NbrSxk0I

    7 janvier à 20H : Ciné-Club

     UNE CHAMBRE EN VILLE 

    de Jacques Demy, présenté par Fabienne Duszynski (enseignante à Lille 3 et membre du comité de rédaction de la revue Vertigo)

    Jacques Demy - France - 1982 - 1h32
    Avec Dominique Sanda, Richard Berry, Michel Piccoli, Danièle Darrieux

    Nantes, 1955. Les chantiers navals sont en grève. François Guibaud, un métallurgiste, loue une chambre dans l'appartement de Madame Langlois, une veuve qui a perdu sa particule aristocratique en épousant un bourgeois et qui noie dans l'alcool le deuil de son jeune fils, tué dans un accident de voiture. Violette, la petite amie de François, voudrait se marier avec lui, mais le jeune homme doute de ses propres sentiments. 

    « Il y a peu de films que j'ai voulus comme celui-ci. Peu de films que j'ai rêvés comme celui-ci. »
    Jacques Demy

    Pour donner envie... le reportage de Anne Caruel, D. Le Floch, V. Jonnet !

    Merci au site de Culturebox.francetvinfo à qui nous empruntons également cet extrait sur la nouvelle copie rénovée du film de Jacques Demy :

    "Couleurs passées, son des voix aigues, copies rafistolées. Les bobines en 35 millimètre des films de Jacques Demy risquaient au fil des ans de ne plus être diffusables. Ciné-Tamaris, la société qui fait vivre les films d’Agnès Varda et ceux de Jacques Demy, a donc pris les choses en main. "On est parti du négatif 35 mm de 1982 qui était en très mauvais état", explique Rosalie Varda. "Il fallait absolument qu’il soit scanné et mis sous forme de fichiers numériques". Avec l’aide d’une palette graphique, le choix des couleurs tels que Demy l’avait conçu a été retrouvé. Le son a également été restauré et respatialisé."

  • Pigalle, une nouvelle donne ?

     

    paris,pigalle,bobo

    Bar branché à SoPi !

    Pigalle est à quelques encablures de Barbès et l’interaction entre les deux quartiers via le boulevard de Rochechouart est certaine. La Cigale, le Trianon, l’Elysée Montmartre ne font-ils pas le lien ? Regardons le quartier de Pigalle tel qu’il se présente aujourd’hui.

    Voilà quelques semaines que des articles publiés pour certains dans des journaux prestigieux nous parlent de ce que serait le nouveau visage de Pigalle côté 9e arrondissement : SoPi soit South Pigalle.

    Cela commence le 8 Novembre dernier avec un article paru dans la Sunday Review du très sérieux mais aussi très conservateur The New York Times qui, en présentant les changements intervenus dans le quartier, introduit l’idée que les branchés, les "hispsters", les bobos, tueraient l’esprit du lieu.  Ce qui n’a pas manqué de faire réagir Les Inrocks dans un article acide cinq jours plus tard, critique reprise, mais de façon moins brutale, par le magazine Glamour - Enfin, c'est le JDD.fr qui fait le point le 26 novembre avec un article intitulé "Pigalle, le nouveau Marais ?"

    Plus près de nous, le mensuel Georges & Lorette nous a présenté le nouvel aspect de Pigalle dans son numéro 1 d’octobre 2013 sous le titre « South Pigalle, le temple de la nuit » et a également évoqué le sujet dans son numéro 3 de décembre 2013 avec le récent élu maire de la nuit, Clément Léon R.

    Que nous disent ces journaux sur le « nouveau » Pigalle ? Que les bars dits « à hôtesses » ont quasiment tous disparu et ont été remplacés par des endroits plus « fréquentables », branchés, en clair que la prostitution qui y sévissait s’en est allée, faisant perdre, pour certains, son cachet à Pigalle.

    Sans revenir trop en arrière, l’évolution du quartier pour devenir ce qu’il est aujourd’hui a commencé il y a une vingtaine d’années.

    Coupé en deux par la rue de Châteaudun alors avec un coefficient d’occupation des sols très différent du côté Nord (Montmartre) et du côté Sud (Grands Boulevards), le 9e a vécu à la fin des années 1990 et au début des années 2000 un changement profond avec le départ des banques, des sociétés d’assurance et du siège de la SNCF qui ont laissé la place lentement mais sûrement à d’autres activités comme le montre l’installation de Google, de la fondation Mozilla (mère du navigateur Firefox) par exemple, mais aussi à des habitants au profil sociologique différent de ce qu'il était jusqu'à lors. Symbole de ce changement, l’arrivée en fanfare dans ces années-là du Figaro boulevard Haussmann et de L’Express rue de Châteaudun après le départ au milieu des années 1980 du Monde de la rue des Italiens. L’arrivée de la gauche à la mairie du 9e en 2001, créant écoles et crèches, qui étaient bien nécessaires, a amplifié le phénomène, les familles trouvant là des facilités dans un arrondissement au charme certes discret mais réel. La fameuse « gentrification » était en route et ne pouvait pas ne pas avoir un impact sur le quartier de Pigalle, d’autant que le même phénomène se déroulait côté 18e, aux Abbesses.

    paris,pigalle,boboUn coup fatal a été porté à Pigalle au moment de la restructuration de la place au milieu des années 2000. Dans la logique des travaux de réaménagement des boulevards de Clichy et de Rochechouart, la place Pigalle a subi une profonde retouche qui l’a transformée en gare routière pour autobus de la RATP. Le fameux petit jet d’eau s’est vu amputé de son petit jardin et de sa grille historique pour devenir, la plus grande partie du temps, le réceptacle des canettes de bière et autres sodas sans parler des papiers gras. La destruction du café historique "La nouvelle Athènes" au n°9 de la place, remplacé par un immeuble au style blockhaus, puis l'installation d'une agence bancaire en lieu et place d'un célèbre peep-show au n°7, ont parachevé le désastre.

     

    paris,pigalle,bobo

    Immeuble blockhaus construit au 9 place Pigalle

     

    paris,pigalle,bobo

    Une agence bancaire place Pigalle !

    L’évolution des commerces dans le quartier a été, elle aussi, assez lente mais irréversible. Comme pour l’alimentation, les supermarchés ont tué le petit commerce. L’installation du fameux Sexodrome puis du Rebecca a asphyxié les petits sex-shops qui sont désormais en nombre très limité, tout comme la vidéo a tué les petits cinéma porno. A la place sont venus, par exemple, deux grands saunas mixtes, chics et chers dans lesquels le bain de vapeur n’est pas l’occupation principale. Bref, la « gentrification » a aussi concerné l’industrie du sexe à Pigalle.

    II est incontestable que le nombre de bars à hôtesses a considérablement diminué. La pénalisation du racolage dans l’espace public a fait disparaître les prostituées du trottoir, notamment rue Frochot, et les bars ne correspondent sans doute plus à la demande de la clientèle actuelle. Les bars branchés pour clientèle bobo les remplacent petit à petit.

     

    paris,pigalle,bobo

    Ici le fameux Dirty Dick, rue Frochot. Il a gardé son nom mais pas son activité

     

    paris,pigalle,bobo

    Un bar à hôtesses en reconversion rue Frochot

    Est-ce que tout cela est la cause de la perte de l’esprit de Pigalle ? Est-ce que cette « gentrification » qui se double d’une standardisation des modes de vie et donc des plaisirs a fait perdre son âme au quartier ? Certes, l’ambiance a changé. La mafia corse des années 1960 et les sex-shops aux néons agressifs des années 70/80 ont disparu. La vie d’un quartier est ainsi faite que les choses n’y sont pas éternelles et c’est sans doute tant mieux. Le vote d'un vœu en Conseil de Paris à l'initiative d'une élue de l'arrondissement ayant pour objet d'éviter la mono activité, comprendre éviter l'installation de bars branchés et bruyants à l'exclusion de toute autre activité, est certes une assez bonne idée mais sa mise en place reste très hypothétique quand on voit les difficultés rencontrées non loin de là, rue des Martyrs. 

    La réalité, c’est que Pigalle, tout comme Montmartre, a souffert et souffre encore d’un mal qui lui est fatal : le tourisme. Bien sûr, Paris est dit-on la ville la plus visitée du monde. Bien sûr, les recettes du tourisme ne sont pas à négliger mais ici, son développement poussé à l’extrême, a plus sûrement tué l’esprit du lieu que les modifications sociologiques lentes des 20 dernières années.

    Heureusement, il reste à Pigalle la musique. L’activité intense de la proche rue Victor Massé où l’on trouve quantité de magasins d’instruments de musique, la présence des Trois Baudets, du Divan du Monde, de La Cigale, du Trianon et, espérons-le, la réouverture de l’Elysée Montmartre, tout cela nous montre que le quartier reste fidèle à son passé, sait s’adapter en accueillant les musiques nouvelles et la jeunesse qui va avec. Mais le Pigalle de papa est mort.

     

    paris,pigalle,bobo

    La rue Frochot relie la place Pigalle aux rues Henri Monnier et Victor Massé. La voilà très à la mode.

    -------------------------------------------

    Nota : dans les très anciennes archives de ce blog, en tapant "Pigalle" dans le moteur de recherche de la colonne de droite, vous trouverez des articles retraçant toute l'histoire de la place Pigalle.

  • Où en est Vélib’ ?

    Sur le blog « Vélib’ & Moi », la mairie de Paris publie au son du clairon les résultats 2013 de l’exploitation de Velib’. Plus de 35 millions de trajets en 2013, soit une augmentation de 40% par rapport à 2010 ! Ces chiffres impressionnants cachent quand même une réalité moins satisfaisante et que les usagers ressentent bien depuis quelques mois.

    Personne ne conteste que Vélib’ soit une bonne idée et aussi un réel succès, non seulement auprès des Parisiens mais également auprès des touristes.

    Néanmoins, les chiffres globaux mirobolants annoncés triomphalement par la Mairie de Paris sont à pondérer par ce que chacun de nous, utilisateur de Vélib’, peut constater chaque jour.

    Plan stations Velib autour de Barbes.JPG

    Plan des stations Vélib' autour de Barbès

    Le problème n°1 est la disponibilité des vélos. Disons-le tout net, aux alentours de Barbès, les stations sont le plus clair du temps vides. Du carrefour Martyrs Rochechouart au carrefour Barbès même, en passant par le haut du square d’Anvers, côté 9e, les vélos sont aux abonnés absents. Idem dans le 18e où la butte reste un obstacle quasi insurmontable pour les cyclistes, rue de Clignancourt inclus (grande station devant le Carrefour). Enfin, dans le 10e, aux alentours de Lariboisière ou face au 39, boulevard de La Chapelle, la situation n’est pas meilleure. Les raisons de ce vide restent assez mystérieuses. La régularisation du trafic par JCDecaux est sûrement en cause, la « ré-alimentation » des stations ne se faisant pas en temps réel, ce que pourtant le système de gestion devrait permettre de faire. Y aurait-il pénurie de Vélib’ ? Suivant le quotidien Le Monde, 10 000 Vélib’ sur les 28 000 mis en circulation auraient disparu. La rumeur dit que nombre de ceux-ci seraient partis en Roumanie et en Bulgarie. Allez savoir. La mairie de Paris a démenti ce chiffre de 10 000 et confirmé que 18 000 vélos étaient en circulation, quantité qu’elle estime optimale pour le service. A se demander alors pourquoi 28 000 ont été mis en service en 2007/2008 ? Quoiqu'il en soit, il semble bien que le chiffre de 9000 vélos disparus soit le plus proche de la réalité, pour un coût de 1 million d'€ suivant le magazine Challenges.

    Le problème n°2 est l’état du vélo lui-même lorsqu’il est disponible. Sous ses allures de costaud, il est clair que Vélib’ est fragile et donc pas adapté aux mauvais traitements que bon nombre d’usagers lui font subir : changement de vitesse défaillant, chaîne qui saute, selle bloquée, éclairage hors service, freins aléatoires, …. bref, trouver un Vélib’ en bon état de marche n'est pas toujours facile. Sans parler des difficultés à retirer ou remettre le Vélib' de/dans sa borne ! Émettons l’hypothèse que si au départ Vélib’ était plus solide et donc certes plus cher, nous aurions eu des vélos de meilleure qualité et la ville de Paris des frais de réparation, voire de remplacement, moins importants.

    Tout cela ne doit pas nous décourager de l’utiliser. Ce mode de transport alternatif est à la fois très bon pour la santé et très bon pour l’environnement. Mais n’avons-nous pas le droit de dire à notre ami Vélib’ ce qui ne va pas ?

     

    velo.jpg


  • La Guimard ou le passé perdu

    paris,guimard,danse
    Hôtel particulier de Mlle Guimard à La Chaussée d'Antin

    Que reste t-il au juste du quartier de la Chaussée d’Antin, de celui des hôtels particuliers avec leurs salles de théâtre privées, des jardins, de la fin du 18e siècle ? C’est à un voyage dans cet univers que nous invite Guy Scarpetta à travers son roman La Guimard publié chez Gallimard. Pas uniquement dans ce quartier de la Chaussée d’Antin d’ailleurs, mais dans un monde finissant, celui des années précédant 1789.

    Il faut vraiment beaucoup d’imagination aujourd’hui pour essayer de voir ce que pouvait être la rue de la Chaussée d’Antin vers 1780. Pas mal de livres en parlent et là n’est pas l’objet de cet article. Il fut le lieu d’une vie brillante, bien sûr réservée à une minorité de grands privilégiés et c’est dans ce monde fait à la fois d’un extrême raffinement  mais aussi d’une grande violence sociale que l’auteur nous invite. Rue de la Chaussée d’Antin où Mlle Guimard avait fait construire son hôtel particulier, un des premiers du genre —architecte Ledoux, décorateur Fragonard — et qu’elle voulait voir comme un temple dédié à la danse et à sa muse, Terpsichore. Il ne reste rien de tout cela, détruit par Haussmann au 19e siècle.

    paris,guimard,danse

    La Guimard par Fragonard*

    Marie Madeleine Guimard (1743/1816) — on dit La Guimard comme on dit La Callas, signe d’un talent et d’une notoriété sans pareils — était à la fois danseuse à l’Opéra et courtisane. Sa vie agitée d’artiste et de femme entretenue permet à Guy Scarpetta de nous proposer un roman s’appuyant sur des faits historiques mais l’œuvre reste un roman dans le sens où l’auteur nous invite à d’intéressants et originaux allers-retours entre le passé et le présent, à des considérations sur l’art et la danse en particulier, mais surtout à une description d’un passé à jamais perdu qu’il essaie de nous restituer non pas au travers des faits comme le font les historiens, mais par la narration de la vie des personnes, de leurs émotions, de leurs envies voire de leur psychologie au moment où elles ont croisé celles de La Guimard. Le tout dans une vision décapante de nos critères contemporains inadaptés à bien évaluer cette époque. Femme entretenue, La Guimard n’était pas une prostituée. Membre du corps de ballet de l’Opéra qui, à l’époque, ressemblait plus à un sérail pour les nobles libertins, elle n’en est pas moins une véritable artiste soucieuse de son art dont elle devient rapidement la grande figure, la dernière de la danse baroque.

    Ponctué de considérations diverses et souvent étonnantes sur les arts, le temps qui passe, l’évolution des choses, le roman vaut surtout par la puissante évocation de ce passé que nous avons bien du mal à appréhender. Que ce soit les codes sociaux et les relations humaines qui y sont associées, les relations amoureuses et les plaisirs liés à l’amour qui y tiennent une place prépondérante, que ce soit les façons de s’habiller et les extravagances qui vont avec, le goût pour les arts et le théâtre tel qu’on le concevait alors en particulier, beaucoup de choses de cette fin du 18e siècle nous sont devenues étrangères au sens strict du terme et ce n’est pas le moindre des mérites de Guy Scarpetta d’essayer de nous restituer cette atmosphère évanescente et raffinée d’une part, intellectuellement et artistiquement féconde d’autre part. Tocqueville lui-même, après son voyage en Amérique en1832, a reconnu que malgré l’espèce de supériorité du « modèle » américain, le fait de n’avoir pas connu cette période de civilisation achevée de la fin de l’Ancien Régime donnait aux Etats-Unis un désavantage certain. On pourra reprocher à l’auteur de parfois se complaire dans la description de scènes érotiques, non pas qu’elles soient inutiles dans la description du processus psychologique des personnages, mais ponctuées de détails qui n’apportent rien au récit. Enfin, outre ce voyage dans le passé, le roman vaut aussi par sa fin qu’il ne faut pas dévoiler mais qui, jusqu’à la dernière ligne, maintient l’attention du lecteur.

    Guy Scarpetta pense que La Guimard est oubliée et le regrette. En parler ici lui montre qu’il n’a peut être pas raison.

    La Guimard 
    Guy Scarpetta
    NRF – Gallimard – 18.50€

    * le tableau de Mlle Guimard par Fragonard présenté au Louvre a fait l'objet d'une vive controverse. Les experts disent aujourd'hui qu'il s'agirait non pas de Mlle Guimard mais de Mme de Grave.

  • Les seringues dans la rue

    St Bruno 1 web.JPGIl n'est hélas pas si rare de trouver des seringues usagées dans les caniveaux, les chantiers de voirie voire même quelque fois dans les halls d'immeubles. C'est pour cette raison, et ce n'est pas la seule, que l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) pour les toxicomanes dans le 10e est un projet intéressant car potentiellement une solution à ce grave problème. Notre quartier n'est d'ailleurs pas le seul à souffrir de ce problème comme nous le montre ce reportage du Parisien en date du 24 Avril 2013 : Cinq nouvelles seringues trouvées à Sevran.

    Mais que faire en présence de seringues usagées ? Un petit fascicule a été publié il y a 18 mois par une association suisse et adapté au public français par le Réseau Français de Réduction des Risques et la Plate-forme Mondiale pour les SCMR notamment. Cette brochure au graphisme sympathique fournit beaucoup de réponses très concrètes. Vous pouvez la télécharger en cliquant sur sa page de couverture ci-dessous :

    qui s y frotte ne s y pique pas.JPG

    ou la consulter en ligne

  • Drogue, réduction des risques et argent public

    Les adversaires de l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) pour les toxicomanes au 39 boulevard de La Chapelle n'ont de cesse de critiquer un mauvais usage de l'argent public pour un tel projet.

    Regardons la question de plus près.

    Dans l'entretien qu'il nous a accordé en Juillet 2013, Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement, indiquait que le budget de fonctionnement de la SCMR se montait à 800 000€ par an. L'association GAIA qui devrait gérer cette salle prévoit de recevoir entre 80 et 100 personnes par jour, 7 jours sur 7, avec comme équipe permanente 2 accueillants moniteurs éducateurs, 2 éducateurs, un infirmier et un agent de sécurité, soit au total 6 personnes.

    Le but d'une SCMR est, entre autres, de réduire la transmission du virus du Sida. Un simple calcul, certes un peu cynique, nous montre l'intérêt financier d'un tel équipement : le traitement d'un(e) séropositif(ve) est intégralement pris en charge par la Sécurité Sociale et aujourd'hui on peut estimer le coût moyen d'un tel traitement à 25 000€ par an dans le cas où le patient n'est que séropositif, c'est à dire sans complication par ailleurs. Il est facile de voir que si une personne de 30 ans est infectée par le HIV, doit être traitée en conséquence et a une espérance de vie de 30 ou 40 ans comme l'efficacité des traitements actuels le permet, alors le retour sur investissement (terme affreux s'agissant de santé publique) d'une SCMR est intéressant. Les brillants économistes sortiront leur calculette et leur taux d'actualisation préféré pour se convaincre que l'argent public dépensé là pour éviter des dépenses à la Sécurité Sociale déjà bien mal en point financièrement est donc bien employé. 

    La Plate Forme Globale pour les SCMR a d'ailleurs produit un argumentaire financier intéressant, notamment pour ce qui se passe au Canada. 

  • Stop au stationnement illégal rue de Clignancourt

    paris,clignancourt,stationnement,police,bus85La rue de Clignancourt subit un stationnement illégal quasiment permanent qui est particu-lièrement gênant pour les riverains et pour les usagers du bus 85, avec une action insuffisante des services de police.

    En effet, dès le début de la rue Clignancourt et jusqu'à la rue Custine, il est constaté un stationnement quasi permanent dans le couloir de bus, y compris au niveau des arrêts du bus de la ligne 85 (arrêt "Clignancourt-Rochechouart" et arrêt "Muller"). Cette situation est inacceptable pour les usagers du bus et plus particulièrement pour ceux à mobilité réduite (parents avec poussette, personnes âgées, personnes handicapées, etc. habituellement regroupés sous l'abréviation PMR).

    Entre la rue Custine et la rue Marcadet, bien que le stationnement soit interdit du côté des numéros pairs, des véhicules y stationnent en permanence sur l'ensemble de la rue, y compris au niveau de l'arrêt de bus de la ligne 85 "Labat". Ce stationnement illégal se retrouve également sur les passages piétons. Notons qu'il ne s'agit pas d'un stationnement temporaire dans la majorité des cas.


    paris,clignancourt,stationnement,police,bus85     paris,clignancourt,stationnement,police,bus85










    Au vu de la présence du commissariat central du 18e dans ce tronçon de rue, il est extrêmement surprenant qu'aucune action ne soit menée pour empêcher ce stationnement abusif, notamment au niveau de l'arrêt du bus 85 "Labat" qui se trouve quasiment en face du commissariat. Devant cette tolérance, on est prêt à penser qu'une partie des véhicules en paris,clignancourt,stationnement,police,bus85infraction pourraient appartenir à des fonctionnaires de police ... (voir l'autocollant de la MGP (Mutuelle Générale de la Police) sur le pare brise d'un véhicule garé au niveau de l'arrêt de bus "Labat"!).

    Comme il est probable que cette interdiction soit liée à l'accessibilité des façades pour les véhicules des pompiers, il est d'autant plus surprenant que le commissariat ne mène aucune action pour empêcher ce station-nement abusif et encombrant.

    La même tolérance se rencontre à l'égard de nombreux cycles stationnés sur les trottoirs du quartier, pour lequel le commissariat du 18e a été saisi afin que des actions adéquates soient menées, avec une attention particulière pour le respect des arrêts de bus.

    paris,clignancourt,stationnement,police,bus85


  • Une propreté insuffisante dans le quartier Clignancourt Ramey

    Action Barbès a régulièrement fait part des problèmes de propreté rencontrés aux abords du carrefour Barbès et des quartiers adjacents. Récemment, un article a ainsi été publié sur le blog au sujet des dépôts sauvages que nous rencontrons rue de Clignancourt.

    paris,propreté,clignancourt,corbeille,poubelleTout le quartier est concerné par le phénomène mais regardons précisément la rue Ramey. Elle n'échappe malheureusement pas à ce problème, avec un état de malpropreté fréquent au niveau des escaliers de la rue du Chevalier de la Barre (dépôts sauvages, nombreux détritus au sol, dépôts autour des colonnes à verre, etc...).

    Saletés fréquentes au débouché rue du Chevalier de la Barre

    paris,propreté,clignancourt,corbeille,poubelle





     


    Malpropreté courante rue Ramey



    Cette situation est probablement aggravée par un nombre largement insuffisant de plan corbeilles.jpgcorbeilles (réceptacles de propreté dans le jargon de la Direction de la Propreté et de l'Eau (DPE)) dans le quartier. Interrogé sur ce sujet, le responsable de la communication pour la circonscription du 18e — particulièrement disponible —, a transmis la localisation des corbeilles situées à moins de 50 mètres du carrefour Clignancourt Ramey. On y voit les corbeilles existantes, points verts, et celles disparues ou retirées soit en raison de travaux soit à la demande de riverains, points rouges. Il n'a pas été possible de récupérer les données sur l'ensemble du quartier. Le plan fait clairement ressortir le manque de corbeilles dans ce périmètre. 

    Bien que le nombre de corbeilles soit manifestement insuffisant, il semblerait qu'aucune action dans le quartier ne soit envisagée par la mairie du 18e avant le printemps 2014 au mieux. En effet, les services de la propreté sont en cours de déploiement des nouvelles corbeilles choisies par la ville de Paris (mobilier type bagatelle), avec une intervention par phase. La DPE nous a précisé que la 1ère phase, qui doit durer jusqu'en mars-avril 2014, ne concerne pas le quartier Clignancourt  Ramey.

    Il est regrettable qu'un renforcement du nombre de corbeilles ne soit pas possible dès à présent, éventuellement en réutilisant provisoirement les anciens mobiliers déjà déposés.

    De façon plus générale, il semble nécessaire de prévoir dans certains quartiers une intervention plus importante des équipes de balayage afin de maintenir un état de propreté satisfaisant. C'est le cas à cet endroit où le passage piéton est important et les passants peu enclins à respecter l'espace public. Ce renforcement serait d'autant plus pertinent qu'en raison de l'homogénéisation du montant de la taxe de balayage à Paris mis en oeuvre depuis 2012, le montant de la taxe de balayage due par les riverains du quartier (et par les habitants du 18e en général,) a augmenté de près de 75% depuis la mise en œuvre de cette réforme, manifestement sans réelle amélioration sur le service rendu. Quitte à payer plus, nous attendons mieux.

    paris,propreté,clignancourt,corbeille,poubelle
    Nouveau type de corbeille installé boulevard de Rochechouart 
    (photos Julien Givord) 

  • Drogue en France : où en est-on ?

    130 000 morts chaque année à cause de la drogue ! Voilà ce qu'annonce dans une interview donnée le dimanche 5 janvier au cours du Grand Soir 3 le docteur William Lowenstein, addictologue, Président de SOS Addictions.

    Personne ne peut contester que les actions menées depuis des décennies contre ce fléau n'ont donné aucun résultat. Les trafics sont en expansion, le renouvellement des produits une réalité sans fin, les conséquences de tout cela incalculables. Dans cette séquence de quelques minutes, William Lowenstein décrit de façon très claire la situation et propose des pistes pour aborder le problème.

    W. Lowenstein.JPG

    France 3 ne donne pas de code pour l'insertion des vidéos. Aussi, un lien vous est proposé avec le site de Francetvinfo en cliquant sur l'image - le reportage commence à 11mn09 (le cannabis) et l'interview à 13mn20.

  • Municipales 2014 : 9e, 10e et 18e - un point avant le dernier virage

    paris,municipales-2014La trêve des confiseurs n’a pas eu d’effet sur le front des municipales à Paris et le paysage a changé ces derniers jours, plus dans les 10e et 18e, un peu moins dans le 9e. Faisons un état des lieux arrondissement par arrondissement en notant qu’aucune liste officielle complète de candidats n’a encore été publiée à l'exception de celle de Remi Féraud dans le 10e.

    Dans le 9e, les choses sont relativement calmes. La candidate socialiste Pauline Véron continue sa campagne un peu à l’image de celle de la patronne Anne Hidalgo, sans agitation, quelques réunions thématiques et ouverture de la permanence rue Victor Massé.

    A droite, l’accord UMP-UDI-MoDem a fait un peu bouger les choses. Pas la tête de liste Delphine Burkli, très bien ancrée dans l’arrondissement, mais pour les deuxième et quatrième places de cette même liste. Rappelons que dans le cadre de cet accord, Christian Saint-Etienne (UDI) a quitté le 9e pour être candidat dans le 11e et qu’il n’y a pas ici de dissidence suite à l’accord. Jean Baptiste de Froment, un temps sur la liste en deuxième position, retiré un moment au profit d’Armand Hennon suivant quelque rumeur, a été réintroduit en seconde place ces derniers jours. Jean-Baptiste de Froment, 35 ans, Conseiller d’Etat, habite le 9e depuis 12 ans. Il est un ancien conseiller de .....

    ..... Nicolas Sarkozy et le père du programme pour Paris de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM). Il a l’étiquette UMP et reste largement inconnu dans l’arrondissement. En quatrième position de la liste NKM pour Paris dans cet arrondissement vient Alexis Govciyan avec l’étiquette Alternative UDI/MoDem. Alexis Govciyan est conseiller régional Ile de France, élu dans le Val d’Oise, complètement inconnu dans le 9e où rappelons-le, se trouve une importante et influente communauté d’origine arménienne, ceci expliquant sans doute le choix de l’arrondissement. La droite semble faire là comme un pari en plaçant ces deux personnes dans cette position : celui d’un rééquilibrage en sa faveur dans le 9e en nombre d’élus tant au Conseil de Paris (passer d’une élue, Delphine Burkli, aujourd'hui, à deux) qu’au Conseil d’arrondissement (passer de trois élus aujourd'hui à quatre ou cinq), sauf à espérer reprendre à la gauche la mairie perdue en 2001, ce que les résultats des dernières élections ne permettent pas de raisonnablement envisager, mais qui sait ? Si la droite ne gagne pas son pari et que M. de Froment n’est pas élu Conseiller de Paris, comment imaginer qu’un normalien, brillant intellectuel, ancien conseiller du Prince, se contentera d’un modeste titre de Conseiller d’arrondissement pour son entrée en politique ?

    Pour mémoire, rappelons que les écolos auront une liste autonome emmenée par Jonathan Sorel et Nadia Prête et que le Front de Gauche aura aussi sa liste dirigée par Benoit Schneckenburger.

    Dans le 10e, l’accord UMP-UDI-MoDem a secoué le paysage. Le seul élu d’opposition actif et présent dans cet arrondissement solidement ancré à gauche, Serge Federbusch, s’est vu refuser le label UMP et est donc entré en dissidence avec le mouvement créé ad-hoc par Charles Beigbeder, Paris-Libéré. Il est officiellement candidat à la mairie du 10e sous cette étiquette. La droite n’en finit pas d’ailleurs de tergiverser dans cet arrondissement qui n’a guère d’intérêt pour elle, la victoire étant quasi-assurée à la gauche. Une tête de liste, Deborah Pawlik (UMP) et un second, Olivier Mousson (Alternative UDI-MoDem), ont bien été nommés, mais l’actuelle Conseillère de Paris élue dans le 10e avec l’étiquette UMP puis passée à l’UDI, Lynda Asmani, aurait entrepris un rapprochement avec l’équipe d’Anne Hidalgo, dit la rumeur.

    La liste de la gauche dirigée par Rémi Féraud semble être prête et devrait comprendre des communistes dont l'ancien leader syndical Didier Le Reste et la ministre Yamina Benguigui, actuelle conseillère de Paris dans le 20e dont l'assiduité au Conseil est des plus aléatoire !

    Le Front de Gauche aura aussi son candidat en la personne de Guillaume Etievant, Secrétaire National à l’Economie et au Travail du Parti de Gauche. De belles joutes en perspective entre les communistes de la liste Féraud et ceux du Front de gauche.

    Europe Ecologie les Verts a choisi Anne Souyris et Sylvain Raifaud comme têtes de liste bien que les écolos aient été un peu aux abonnés absents dans l'arrondissement pendant cette mandature. Notons également une liste menée par Gaspard Delanoë déjà candidat en 2008.

    Dans le 18e, c’est là que la secousse semble avoir été la plus forte au sein de la droite suite à l’éviction de Roxane Decorte de la liste emmenée par Pierre Yves Bournazel dans le cadre de l’accord UMP-UDI-MoDem. Elle laisse sa place de seconde de liste à Fadila Méhal (Alternative UDI/Modem). A noter aussi le retour de Christian Honoré qui, suivant nos informations, ne devait pas être candidat il y a quelques semaines encore mais qui finalement figure sur la liste du 18e, estampillé « centriste » alors que tout laissait croire durant l’actuelle mandature qu’il était UMP. Roxane Decorte rejoindra-t-elle les troupes de Paris Libéré dans le cadre de la dissidence ? On verra. Elle est en tout cas officiellement candidate à la mairie du 18e. Enfin, effet secondaire, est apparue une dissidence au sein de l’UDI avec la candidature de Mustapha Saadi, conseiller régional de l'Essonne.

    A gauche les choses sont plus calmes. Eric Lejoindre, candidat du Parti Socialiste a inauguré sa permanence rue de Trétaigne et publié sur son site de campagne quelques noms avec profils de sa liste.

    Pour mémoire, Danièle Atala, PG Front de gauche, Pascal Julien et Sandrine Mées, EELV sont également candidats à la mairie du 18e.

    Des événements de ces trois ou quatre dernières semaines, il faut bien comprendre que les positionnements de chacun(e) se sont faits en fonction des ego et non des programmes. Certes les principaux candidats les ont publiés ces programmes, mais il est clair que ce ne sont pas les différences dans ceux-ci qui ont influencé tel ou telle dans leur comportement. Il est même curieux de constater combien l’incohérence entre les propos et les actes est grande. Tel parti défend une loi sur le non-cumul des mandats mais ne se gêne pas pour placer une ministre en exercice sur sa liste en position éligible bien sûr. Tel autre défend la proximité mais fait soit voyager ses candidats d’un arrondissement à l’autre soit les « parachute » en fonction des perspectives de victoire. Chacun dit vouloir respecter une certaine « éthique » mais nombre de candidats traînent derrière eux des affaires pas nettes voire des condamnations réelles.

    Enfin nous ne serions pas complets si nous ne touchions pas un mot de la virulente campagne anti-NKM qui s'est déversée sur Twitter ces dernières semaines. Il est vrai que les maladresses de la candidate et les tergiversations de la droite parisienne ont fourni aux opposants et moqueurs de tout poil des bâtons pour la battre et ils ne s'en sont pas privés. Mais ne nous laissons pas influencer par l'intensité de cette campagne qui ne reflète sûrement pas les intentions des Parisiens dans leur choix. Les récents sondages, même si on doit les regarder avec prudence comme tous les sondages, nous l'indiquent très clairement. Les jeux ne sont pas faits.

    Les Parisiens trancheront.

    MAJ : on nous fait remarquer à juste titre que le mode de scrutin à Paris ne permet pas la parité des conseillers de Paris dans le 9e (2 et 2). La majorité qui sortira des urnes aura forcément 3 conseillers de Paris.