Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • L’enquête IPSOS dans le cadre du PDP

    La Mairie de Paris a diffusé début Mars les résultats de l’enquête commandée à IPSOS afin de recueillir l’avis des Parisiens sur le Plan de Déplacements de Paris (PDP) en cours d’élaboration. En vue de la réunion qui se tiendra mercredi 15 mars à 19h dans notre Mairie rue Drouot en présence de Denis Baupin, il n’est pas inutile de regarder ces résultats de plus près.

     

    IPSOS nous dit que plus de 140 000 questionnaires ont été retournés (30 000 via Internet soit 28%). La structure de l’échantillon en âge et en sexe reste assez proche de celle de la population, avec un peu plus de cadres et employés ayant répondu que d’ouvriers en ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles. 3% des réponses en provenance de notre 9ème pour 3% de la population parisienne. Notons que 73% des personnes ayant répondu disent utiliser habituellement les transports en commun contre 20% un véhicule individuel. 140 000 réponses de personnes de 15 ans ou plus pour une même population pouvant être estimée à 1 400 000, cela fait du 10%, ce qui n’est pas mal et donc assez représentatif.

     

    La nature des questions a fait et fait encore l’objet de nombreuses polémiques. Il est juste de noter que la manière dont la question est posée influence beaucoup la réponse. C’est particulièrement vrai pour la toute première question qui ne demande pas aux personnes quel type d’équilibre entre les différents modes de déplacements leur parait souhaitable mais leur demande de confirmer ou d’infirmer les choix d’ores et déjà faits par l’actuelle municipalité. Sachant que la très grande majorité des personnes interrogées utilisent les transports en commun, il n’est donc pas surprenant que 78% des réponses soient favorables à la politique actuellement suivie. La tonalité générale du questionnaire est d’ailleurs assez orientée contre les voitures. On peut apprécier ce choix mais celui-ci détermine à l’avance l’orientation des réponses et entache quelque peu l’enquête.

     

    Que ce soit la fréquence et la régularité des bus ou des métros, l’amplitude des horaires de ceux-ci, l’enquête ne fait que confirmer ce que chacun sait, à savoir qu’il y des progrès à faire. Autre résultat sans surprise, la nécessité d’améliorer les transports de banlieue à banlieue. La question des livraisons et de la présence de camions dans Paris est importante et l’enquête nous dit qu’une majorité de personnes préconisent un acheminement par train ou par bateau sur la Seine. S’agit il là de modes de transports réalistes ?

    La place faite aux piétons est plébiscitée dans le cadre des projets de réaménagement. La limitation de vitesse à 30km/h comme prévue dans la mise en place des quartiers verts ne recueillent que 33% d’avis favorables.

     

    Bref, pour être honnête, disons que cette enquête ne nous apporte pas beaucoup d’éléments nouveaux. Elle fait déjà l’objet d’une certaine satisfaction à l’Hôtel de Ville et il y a donc fort à parier que la politique actuelle sera suivie voire renforcée. Il est indéniable que la circulation en « site propre » des bus a considérablement amélioré leurs conditions de circulation mais il est également indéniable que les problèmes de circulation automobile demeurent ainsi que ceux liés au stationnement.

     

    Vous trouverez les résultats complets de cette enquête en cliquant ICI.

     

    Pour compléter votre information, vous pouvez aussi consulter le sondage CSA réalisé plus généralement sur la mandature de Bertrand Delanoë en cliquant ICI.

  • Dans le 9e on s'interroge sur la présence de personnes sans-abri

    Nous ne sommes pas franchement là dans le même quartier ! Le Conseil de quartier qui organise cette réunion autour du thème des sans-abri est celui du Quartier Faubourg Montmartre, mais nous saluons l'initiative, qui montre que le problème touche tous les quartiers et peut-être toutes les consciences. 

    Une des associations invitée est Entourage. Elle a initié un vecteur de communication original, à savoir prendre les billets de 5 euros comme support d'un message d'appel au lien social, à la solidarité envers les sans-abri, en soulignant que les billets passent de main en main, de nombreuses fois  — et peuvent être plus efficaces que certaines campagnes plus coûteuses —, pour une meilleure prise de conscience de nos concitoyens. Pour le reste elle vous expliquera quel est le coeur de son action. Une vision sans doute plus moderne de la solidarité et des méthodes en phase avec les normes collaboratives et les réseaux sociaux. Découvrez les sur les pages de leur plateforme.

    9e,conférence,SDF,aide-aux-sans-abri

     

    L'autre association invitée est la FNARS, la Fédération des acteurs de la solidarité, qui fédère 870 associations travaillant dans ce domaine. 

    Nos recherches avant publication de cet article nous ont conduits à lire ce document témoignage paru dans le Monde du 12 avril dernier, qui décrit  la situation de la prise en charge et de l'aide aux migrants demandeurs d'asile en France, dans la ville de Rennes. "Le centre d'accueil, une parenthèse pour préparer le futur des exilés" décrit la complexité du travail pour les uns et la difficile intégration suite aux traumatismes qu'ils subissent pour les autres. A lire ! 

    paris,9e,sans-abri,sdf,conseil-de-quartier,faubourg-montmartre,solidarité

    Nous l'avons déjà signalé ici, dans le blog, le quartier autour de Barbès est largement concerné par le problème des sans-logis, de même que les abords des gares, de l'hôpital, et bien sûr de la salle de consommation à moindre risque. Les associations qui leur viennent en aide s'appellent ici Emmaüs Solidarité, Aurore, Les Enfants du canal, Aux Captifs la libération, France Terre d'asile, etc. 

    Le secteur de La Chapelle a été confronté à la présence de campements de migrants au cours des dernières années, campements devenus totalement indignes, présentant des conditions sanitaires insupportables aussi bien pour les personnes réduites à y vivre, que pour les riverains. Tous les espaces qui étaient régulièrement occupés par ces habitats plus que précaires sont désormais grillagés, en interdisant l'accès tant aux migrants qu'aux habitants. Est-ce bien la solution ? Le Conseil de Paris a récemment voté un voeu pour leur dépose sous la pression du groupe des Verts. On avance une date : l'été. L'émotion dans le quartier grandit.... Nous sommes plus que démunis pour prendre une position rigide sur le sujet. Il nous semble toutefois que les moyens manquent pour traiter le problème au niveau de l'Etat, mais la Ville a-t-elle un début de projet construit et global, financièrement cohérent, qui la sortirait du traitement au jour le jour d'hébergement des familles en chambres d'hôtel ? Un hébergement très coûteux, qui plombe ses comptes dédiés à la solidarité et qui enrichit tous les propriétaires de pensions ou d'hôtels de qualité médiocre. 

  • Le Louxor : Bertrand Delanoë interpellé

    L'association Action Barbès, que Paris Neuvième soutient activement, a diffusé hier un communiqué de presse à propos du projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor situé au carrefour des 9e, 10e et 18e arrondissements. Ce communiqué fait suite à l'annonce par la Mairie de Paris du choix de l'architecte en charge de mener les travaux. Voici le texte intégral :

     

    Projet Louxor boulevard de Magenta :

    Patrimoine en danger, projet bâclé, débat tronqué !

    Action Barbès – association regroupant des habitants du quartier Barbès Rochechouart (9ème, 10ème et 18ème arrondissements de Paris) – dénonce avec la plus grande fermeté le projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor, boulevard de Magenta (10ème), tel qu’il a été approuvé et lancé par la Mairie de Paris.

    Un patrimoine en danger : le cinéma Le Louxor est l’une des dernières, si ce n’est la dernière, salle de cinéma existante à Paris conçue pour le cinéma muet en 1921. Elle constitue un ensemble architectural homogène, témoin encore authentique de l’époque de l’invention du cinéma, en excellent état de conservation contrairement aux apparences, avec son écran de cinéma et sa fosse d’orchestre juste en dessous, sa grande salle avec ses deux balcons, le tout dans un volume proportionné, unique, généreux. La salle vaut aussi par sa riche décoration que les travaux successifs n’ont pas détériorée : « colonnes papyriformes, lotus et papyrus, grille à disque ailé, corniche à gorge et tores, toute la grammaire égyptisante est présente, traitée en mosaïques multicolores » pour citer les propos d’un expert, consulté lors du rachat du bâtiment en 2003.

    Que ce soit donc le bâtiment lui même ou sa décoration, tant extérieure qu’intérieure, le Louxor représente un intérêt patrimonial certain. Or, tel qu’il est présenté aujourd’hui, le projet défendu par la Mairie de Paris et malgré ses déclarations, ne tient pas en compte la rareté de l’édifice. Les 3 salles de cinéma prévues impliquent des travaux lourds touchant à la structure du bâtiment, en détruisent la cohérence. Les travaux d’insonorisation prévus, que l’on aurait pu concevoir autrement, vont porter gravement atteinte au décor et à la volumétrie de la salle.

    En résumé, les travaux induisent une destruction pure et simple d’un bâtiment dont la structure est en très bon état, en construisant coûte que coûte, et à grands frais, trois salles de cinéma conventionnel.

    Sans être conservateur par principe, Action Barbès demande à ce que le projet intègre les  contraintes patrimoniales et adapte la programmation architecturale au bâtiment et non l’inverse.

    Un projet bâclé : confiée dès le rachat du Louxor par la Mairie de Paris à la mission cinéma de la Ville, la conception du projet se borne à mettre en place 3 salles de cinéma – que peut concevoir d’autre la Mission cinéma que du cinéma ? – dont une salle dédiée à la culture méditerranéenne.

    Dans toutes les déclarations de la Mairie de Paris sur le sujet, il avait toujours été question d’une certaine « polyvalence » dans les activités du Louxor réhabilité. Le projet « monolithique » cinéma d’aujourd’hui ne répond pas à ce critère de polyvalence. Action Barbès avait, dès l’origine, demandé à la Mairie de Paris de bien vouloir consacrer une partie du projet, certes minoritaire, pour des activités liées au quartier Barbès, par le biais, par exemple, des associations des arrondissements avoisinants et qui sont demandeurs. Rien de tout cela aujourd’hui.

    Un débat tronqué : la Mairie de Paris s’était engagée, dès le rachat du Louxor, à préparer le nouveau projet en consultant différents partenaires, notamment les habitants du quartier. Ces engagements ont d’ailleurs été réitérés, et avec force, lors de la récente campagne électorale municipale. Or, de consultation publique, point ! C’est ainsi que la Mairie de Paris a tranché seule sur le contenu du projet.

    Action Barbès interpelle donc Bertrand Delanoë, Maire de Paris, pour faire en sorte que le beau projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor soit remis sur des rails :

     

    • plus conformes aux demandes des experts soutenus en cela par la population en ce qui concerne le respect du patrimoine
    • plus conformes aux attentes des habitants du quartier Barbès pour ce qui concerne le contenu du projet,
    • plus conformes aux promesses faites par lui-même et ses colistiers en ce qui concerne la concertation.

     

    Action Barbès reste mobilisée pour qu’une réelle concertation soit engagée dans un esprit constructif, faire en sorte que Paris dans son ensemble et le quartier Barbès en particulier profitent au mieux de ce projet.

    9e55de2cd425c48e445d2f38ced3fefe.jpg

     

  • Conseil d'arrondissement du 9e ce soir : coup de projecteur

    Ce soir, à 18h30, salle du conseil, se tiendra le conseil d'arrondissement du 9e, comme chaque mois, environ une semaine avant la séance du conseil de Paris. Profitons en pour nous pencher sur les fonctions du conseil d'arrondissement et son rôle dans la démocratie municipale.

    document?id=14663&id_attribute=52Les décisions prises par le conseil et le maire d'arrondissement s'inscrivent dans le cadre d'une loi de décembre 1982, dite loi PML parce qu'elle s'applique à Paris, Marseille et Lyon (seules villes françaises qui disposent d'arrondissements). Dans cette loi, il est dit qu'une mairie d'arrondissement n'est pas une mairie de plein exercice. Seul le conseil de Paris, dirigé par le maire de Paris, vote le budget, lève l'impôt et décide de l'ensemble des dépenses. Il est prévu que la mairie d'arrondissement donne son avis sur un certain nombre de projets, de dossiers concernant l'arrondissement (urbanisme, occupation du sol, subventions…). Elle assure théoriquement la gestion d'un certain nombre d'équipements de proximité : les crèches, les équipements sportifs, les petits espaces verts…
    Cependant, il convient de rappeler que le maire d'arrondissement n'a pas autorité sur le personnel, ne peut fixer les budgets de fonctionnement et ne dispose pas des crédits d'investissement.

    Par ailleurs, certains services ouverts au public en mairie (comme le logement, les inscriptions scolaires, les élections…) ne sont pas placés sous l'autorité du maire d'arrondissement, mais directement sous celle du maire de Paris.

    A quoi sert le Conseil d'arrondissement ?

    Il regroupe les conseillers de Paris et les conseillers d'arrondissement élus par les habitants du 9e lors des élections municipales. Le Conseil d'arrondissement donne son avis sur les projets concernant le 9e arrondissement présentés au Conseil de Paris.

    Il peut émettre des vœux (propositions) et poser des questions écrites ou orales au conseil de Paris. Il nomme des représentants dans différents organismes locaux (Centre d'Action Sociale, Caisse des Ecoles….).

    Le budget d'une mairie d'arrondissement.

    > Le calendrier budgétaire

    L'élaboration du programme d'investissement localisé (PIL)
    En janvier, le Maire d'arrondissement engage une discussion avec les directions municipales (voirie, propreté, affaires scolaires, jeunesse et sports, architecture…) sur les différents projets d'investissement qu'ils souhaitent mettre en œuvre sur l'arrondissement. Cette phase est destinée à recueillir les éléments techniques de faisabilité des différentes opérations assortis d'une estimation financière. C'est au vu de ses études qu'une sélection pourra être établie. En mai, le Maire d'arrondissement doit communiquer ses propositions à l'Adjoint au Maire de Paris chargé des finances (actuellement Bernard Gaudillère, élu du 10e). De juin à septembre, des discussions sont engagées pour tenir compte des priorités locales au cours de 3 réunions préparatoires entre le 1er adjoint, l'adjoint à l'administration, l'adjoint aux finances et le maire d'arrondissement qui défend ses projets et définit ses priorités. A l'issue de cette rencontre, un projet de budget est établi.

    Le vote du budget
    En décembre, le Maire de Paris présente le futur budget de la ville et du département devant le Conseil de Paris. La séance budgétaire fait l'objet de nombreux débats, de dépôts d'amendements. Ce budget doit être voté avant le 31 mars. Une fois voté, le budget devient budget primitif. En raison des aléas rencontrés, ces budgets font l'objet d'ajustement au cours de l'exercice (modificatif, puis collectif au titre du fonctionnement et décisions modificatives pour ce qui est de l'investissement).

    > La structure d'un budget

    Le fonctionnement
    Il comprend les dépenses de gestion courante (dépenses de personnel, d'entretien, de fourniture et de petit matériel), ainsi que des travaux non amortissables tels que, par exemple, les travaux de peinture et les renouvellements de plantations des petits espaces verts.

    L'investissement

    Les investissements concernent la création ou la réhabilitation des équipements municipaux (crèches, écoles, stades, gymnases, conservatoires), les grands travaux de voirie, d'urbanisme et d'aménagements (éclairage, signalisation, trottoirs), les grosses réparations à effectuer sur le patrimoine. Ces différentes opérations font l'objet d'une autorisation de programme.

    • Les autorisations de programme représentent un montant estimé des dépenses qui peuvent être engagées pour le financement des investissements. Elles peuvent être révisées et ont un caractère pluriannuel. Elles disparaissent dès lors que l'opération est terminée.
    • Les crédits de paiement représentent les dépenses qui seront engagées au cours de l'exercice au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Ils sont annuels.

    > Les crédits délégués aux arrondissements : l'Etat Spécial

    L'état spécial est le budget mis à la disposition des Mairies d'arrondissement. Il est voté, chaque année, par le Conseil d'arrondissement et le Conseil de Paris. Les Mairies en assurent la gestion directe sous la double autorité du Maire et du Secrétaire Général de la Mairie. 

    La nature des dépenses imputables sur ce type de crédits est du "fonctionnement" et, depuis 2003, de "l'investissement".  Les dépenses dites "de fonctionnement" sont les charges visant au fonctionnement courant des services (fournitures, travaux d'entretien, charges locatives, frais de réception, l'animation locale…). Au cas où la totalité des crédits ouverts n'auraient pas été totalement dépensés, l'état spécial est reportable d'un exercice sur un autre. C'est ce que l'on appelle le budget modificatif. 

    La loi n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité a élargi les compétences des Maires d'arrondissements à l'ensemble des équipements de proximité, c'est-à-dire les équipements à vocation éducative, sociale, culturelle, sportive et d'information de la vie locale qui ne concernent pas l'ensemble des habitants de la commune ou les habitants de plusieurs arrondissements.

    Ainsi, sont transférés aux états spéciaux, outre les équipements qui y figuraient déjà, les écoles maternelles et élémentaires, les bibliothèques, les équipements sportifs, les centres d'animation, les antennes jeunes.

    L'état spécial est composé de trois dotations :

    • Une " dotation d'animation locale ", destinée à l'information des habitants de l'arrondissement, à la démocratie et à la vie locale, en particulier aux activités culturelles, et interventions motivées par des travaux d'urgence présentant un caractère de dépenses de fonctionnement et liées à le gestion des équipements transférés ;

    • Une " dotation de gestion locale ", destinée au fonctionnement courant de l'ensemble des équipements inscrits à l'inventaire de votre arrondissement, et comprenant également les crédits permettant au Conseil d'arrondissement d'exercer les attributions qui lui sont dévolues par la loi ;

    • Une " dotation d'investissement ", destinée aux dépenses d'investissement des équipements transférés pour lesquelles des marchés de travaux sans formalité préalables en raison de leur montant peuvent être passés, ainsi qu'aux dépenses nécessitées par des travaux d'urgence. La dotation d'investissement intègre l'ancienne "Dotation du Maire". Elle est principalement utilisée pour financer l'achat de biens à amortir et réaliser des travaux de grosses réparations pour les équipements inscrits à l'inventaire municipal. Elle comporte également les crédits d'investissements dévolus aux Conseils de Quartiers

    _/_/_/

    Le dernier conseil de Paris a eu lieu les 17 et 18 octobre. Vous en retrouverez ici les grandes lignes.

  • Rénovation du secteur Boris Vian-Goutte d'Or : la concertation en échec

    Cela fait cinq ans déjà que la municipalité a lancé le chantier de réhabilitation du secteur comprenant le début de la rue de la Goutte d'Or, le haut de la rue Boris Vian et le terrain de sport, et les premiers travaux sont à présents imminents (ce projet faisait partie du programme électoral de 2014 d'Eric Lejoindre, il aurait dû être achevé à la fin de la dernière mandature). On pourrait se réjouir de la mise en oeuvre de ce projet de rénovation urbaine, tant ce secteur du quartier de la Goutte d'Or pâtit d'une rénovation pour le moins loupée (nous relations déjà le très mauvais état de ce secteur en 2014 (voir notre article du 25 février 2014), mais la faiblesse de la concertation pour ce dossier a conduit à un résultat qui ne satisfait pas les attentes des habitants.

     

    Une concertation déconcertante

    Il faut reprendre l'historique de ce dossier pour constater que c'est bien sur le volet de la concertation que la bât blesse. Nous allons évoquer seulement les grandes lignes de cet historique, tant il serait fastidieux de recenser ici toutes les péripéties de ce dossier.

    Cela a commencé avec l'agence qui était missionnée (AA Feraru) par la Mairie pour mener une concertation préalable avec les habitants et les acteurs du quartiers. Ce travail a alors consisté d'abord en une série de rencontres individuelles, un peu déconcertantes, où chacun devait notamment exprimer ses sentiments et sensations (!) autour de ce secteur, il y a eu ensuite des réunions publiques de travail en commun, mais qui dans les faits se sont révélées de vrais fiascos (souvenons-nous par exemple de cette réunion sur le TEP - nous y étions -, sous la pluie, avec moins de dix participants !), faute de communication notamment. Il y a eu aussi des "marches exploratoires" qui ont permis au moins de lister les points noirs bien connus des habitants. 

    La première grande réunion de présentation du projet de rénovation urbaine a eu lieu le 22 novembre 2016 au Centre Barbara (voir notre article du 29 novembre 2016). Il a alors été présenté un projet avec plusieurs principes d'aménagement, à savoir : avancée des vitrines des commerces aux colonnes de la rue de la Goutte d'Or, déplacement de la portion de la rue Boris Vian (entre Goutte d'Or et Polonceau) dans l'alignement de l'escalier de la première partie de la rue (entre Charbonnière/Chartres et Goutte d'Or), la couverture du TEP, la création d'un local commercial à l'angle de la rue de la Goutte d'Or et de la place Polonceau (future place Remitti) et la création d'un nouveau bâtiment sur l'emplacement de la rue Boris Vian déplacée.

    boris-vian,goutte-d-or,rénovation-urbaine,18e

    Une des vues du projet présenté en 2016

    Il nous faut évoquer également l'opération "Tous mobilisés Goutte d'Or Sud" en 2018 (voir nos articles du 30 avril 2018, du 16 mai 2018, du 6 juin 2018 et celui du 25 juin 2018) qui englobe le secteur concerné et qui n'a rien donné de concluant, à part quelques micros aménagements de voirie, les problèmes essentiels qui avaient alors été soulevés sont malheureusement toujours d'actualité.

    Depuis le dossier ne semblait pas avancer, à part quelques réunions publiques, toujours en petits groupes et "sans grand formalisme", pour le dire poliment, et portant uniquement sur des détails d'aménagement. En tout cas, il n'y a jamais eu de réunion collective pour débattre sur le fond des aménagements envisagés. A l'heure ou l'on se gargarise de participation citoyenne à tout va, il est peut-être bon de rappeler que l'acte essentiel de la démocratie participative est la délibération des citoyens, et non leur simple consultation, surtout lorsque cette dernière est totalement fragmentée, ne permettant pas les échanges horizontaux.

    D'ailleurs, le commissaire enquêteur chargé de ce projet a fait ce constat de défaut de concertation, appelant à relancer justement cette concertation pour la validation du projet. La Mairie a bien mis en oeuvre ce complément de concertation, mais cela s'est limité à des rencontres individuelles entre habitants ou associations et les élus, les échanges se cantonnant à valider ou pas les points du projet tel que présenté auparavant. Plusieurs associations et des habitants ont tenté d'interférer avec cette concertation et faire évoluer le projet, en vain.

     

    Un projet déconcertant

    La dernière réunion publique en date sur ce projet est une réunion d'information, qui paradoxalement, si elle a été annoncée à la dernière minute (nous avons appris sa programmation trois jours avant sa tenue par un mailing de la Mairie du 18e), a réuni tout de même une centaine d'habitants au gymnase de la Goutte d'Or, le 9 octobre dernier. Nous avons pu constater l'absence du maire pourtant annoncé (une erreur de communication nous a-t-on dit) et surtout que beaucoup des habitants présents découvraient le projet pour la première fois ! D'ailleurs plusieurs voix se sont élevées pour déplorer n'avoir pas pu s'exprimer sur ce projet faute d'en avoir eu connaissance.

    boris-vian,goutte-d-or,rénovation-urbaine,18e

    Heureux hasard sans doute, la rue Boris Vian bénéficie d'un nettoiement spécial à grande eaux juste avant le début de la réunion du 9 octobre 2020

    Cette réunion "d'information" ne nous a finalement pas informé de grand chose. Le permis de construire étant déjà déposé et le financement bouclé, il n'y avait de toute façon pas grand chose à discuter. On nous a tout de même présenté les grandes lignes du projet,  à  savoir les mêmes qu'en 2016 : avancée des vitrines des commerces aux colonnes de la rue de la Goutte d'Or, déplacement de la portion de la rue Boris Vian (entre Goutte d'Or et Polonceau) dans l'alignement de l'escalier de la première partie de la rue (entre Charbonnière/Chartres et Goutte d'Or), la couverture du TEP, et la création d'un local commercial à l'angle de la rue de la Goutte d'Or et de la place Polonceau. Seule la création d'un nouveau bâtiment sur l'emplacement de la rue Boris Vian déplacée pourrait être encore contestée. Quand ? Comment ? Nous ne le savons pas. On nous a tout de même dit, sans rire, que si la salle était unanime, le projet pourrait être tout simplement annulé et revu pour une livraison dans dix ans.

    Pour le reste, rien n'a été présenté aux habitants, aucun détail de réalisation ni même un calendrier des travaux. Les quelques diapos projetées étaient de toute manière difficilement visibles sur le mur rayé du gymnase (il faut dire que les problèmes de projection dans les réunions publiques sont devenus un véritable running gag dans le 18e). La salle a largement exprimé son incompréhension quant aux méthodes de la Mairie sur le suivi de ce projet.

    boris-vian,goutte-d-or,rénovation-urbaine,18e

    Tribune d'élus sur fond de projection floue (Anne-Claire Boux, Mario Gonzales, Maya Akkari et Fanny Benard). Réunion du 9 octobre 2020 au gymnase de la Goutte d'Or

    Pour ajouter à la confusion, une incertitude a été pointée par la Mairie sur le devenir du parking situé sous le TEP qui n'est toujours pas déterminé, parlant même d'une éventuelle suppression. Pourtant voilà un sujet qui n'a pas d'équivoque pour les habitants qui ont tous exprimé leur volonté de maintenir ce parking, que ce soit durant la pseudo-concertation et ou au cours de cette réunion "d'information". Et au moment où la Ville annonce la suppression de cinquante pour cent des places de parking en surface, il serait étonnant qu'on supprime un parking sous-terrain, alors que ce genre d'équipement est la condition indispensable pour mettre en oeuvre ce plan de suppression.

    Même si tout n'est pas forcément contestable dans les réalisations à venir, un projet de cette envergure aurait tout de même mérité d'être mené autrement en termes de concertation, surtout avec une phase préparatoire sur un temps aussi long.

     

    Travaux surprise !

    Si la réunion du 9 octobre 2020 n'a pas permis d'avoir de détails sur le calendrier des travaux, on a pu en savoir plus depuis... avec un mail "flash info" (?) de la Mairie du 18e, en date du 16 octobre, qui annonce le début du chantier le 26 octobre, soit juste dix jours après ! Nous reproduisons ci-dessous le corps de ce court mail et le visuel qui l'accompagne :

    "Les travaux d'aménagement de la rue Boris Vian, de la rue de la Goutte d'Or
    et du Terrain d'Education Physique (TEP) démarrent !

    Début des travaux le 26 octobre 2020

    La première phase de travaux de démolition durera jusqu'en janvier 2021. A partir de février 2021, une seconde phase de travaux de réaménagement interviendra et se poursuivra jusqu'au printemps 2022.

    Le terrain de sport (TEP) sera fermé durant toute la période de travaux. Sa réouverture est prévue pour l'été 2022. Le gymnase, sera fermé environ 2 mois au printemps 2021, et restera ouvert durant le reste des travaux.

    La rue de la Goutte d'Or (de la rue des Gardes jusqu'à la place Remitti) sera fermée à la circulation des véhicules durant 3 jours au démarrage du chantier pour la mise en place des installations de chantier.

    Des informations complémentaires arriveront très prochainement."

    boris-vian,goutte-d-or,rénovation-urbaine,18e

    Si le dossier trainait en longueur jusque là, les choses semblent se précipiter à présent. Pour couper court à toute forme de contestation, faute de vraie concertation ?

  • Conseils de quartier : chez nos voisins

    d9e6baec0c481c7b9061a19eb156d206.jpgQuoi de mieux pour se rendre compte de ce qui se passe ailleurs en matière de réunion de Conseil de quartier que d’aller voir chez nos voisins du quartier Saint Vincent – Lariboisière dans le 10ème arrondissement quand ils nous y invitent ? Nous y sommes allés le jeudi 26 juin.

    9e7ee51a5e155ec23820faa81bb0c559.jpg

     

    Le fonctionnement des Conseils de quartier dans le 10ème arrondissement n’est pas très éloigné de celui de notre 9ème. C’est une réunion de citoyens. Vient qui veut. La réunion était programmée à 19h à l’école de la rue de Belzunce. Une petite cinquantaine de personnes assistaient à la réunion. Là s’arrêtent les ressemblances.

     Le Conseil de quartier est préparé par le collectif d’animation qui se réunit à l’avance pour définir l’ordre du jour dans le détail. Cet ordre du jour est extrêmement précis, minuté même, sans pour autant interdire le débat. La veille du Conseil de quartier, l’équipe d’animation diffuse à ses  membres le déroulé de la réunion et désigne un modérateur de séance.

    La réunion elle-même se déroule sous la présidence du collectif d’animation. En préambule, et ce à chaque Conseil de quartier, sont rappelés les objectifs de ces Conseils et la règle du jeu concernant la prise parole. Les élus de l’arrondissement, présents, n’ont pas de places privilégiées, ils sont dans le fond de la salle et attendent qu’on leur donne la parole.

    Sur le fond, disons que les questions posées, les problèmes abordés, sont de même nature que ceux traités dans notre arrondissement : la propreté, la circulation, les SDF, la concertation sur les projets, les réponses aux questions posées à la mairie qui tardent à arriver, …. Mais la manière de poser ces questions est différente. Les habitants n’hésitent pas à interpeller de façon très directe, certes sans agressivité, mais avec détermination. Les élus répondent aux questions mais souvent on sent comme un décalage entre les réponses et les attentes des habitants. En ce 26 juin, deux élus du 10ème étaient présents. Alexandra Cordebard, 1ère adjointe au maire du 10ème a répondu un peu façon langue de bois mais avec intelligence aux interpellations des participants tandis que Eric Algrain, également adjoint au maire du 10ème, a lui tenu un discours politique sur la méthode des Conseils de quartier qui a foncièrement déplu à l’auditoire qui n’a pas manqué de manifester son mécontentement. Ainsi va la vie dans les Conseils de quartier du 10ème !

    285406a44c8da31399555ed818709587.jpg

     

  • Conseils de quartier

    Suite à la réunion plénière des Conseils de quartier tenue en Mai et avant de renouveler les collectifs d’animation en septembre, la Mairie du 9ème a organisé la semaine dernière une réunion avec les membres des actuels collectifs pour voir comment mieux communiquer sur les Conseils de quartier.

    Il est réaliste de dire que la participation et le fonctionnement des Conseils de quartier dans notre arrondissement posent encore problème. Après un démarrage satisfaisant et quelques réalisations intéressantes, la vitesse de croisière ne s’est pas stabilisée et les dernières réunions n’ont accueilli que peu de participants. La Mairie semble penser qu’il s’agit d’un problème d’information et souhaite développer des actions spécifiques de communication pour inciter les gens à participer. Plusieurs pistes sont envisagées comme des plaquettes d’information, des petits journaux parlant de l’activité des Conseils, un ou des blogs de quartier, etc. … Ce ne sont que des projets qui devront être soumis à chaque Conseil à la rentrée.

    Il est clair que la participation des citoyens aux Conseils dépend de l’attractivité de ceux-ci et que cette attractivité est conditionnée par la capacité qu’ils ont à mener à bien des projets. En un mot, leur efficacité. La Mairie du 9ème n’est pas loin de partager cette analyse mais ne semble pas encore tout à fait disposée à mettre en place les éléments qui pourraient inciter les habitants à participer plus activement et régulièrement aux Conseils comme par exemple une plus grande autonomie de ces derniers par rapport aux élus. La multiplication des réunions d’information sur certains projets comme celle concernant les prochains travaux de la rue de Maubeuge vient perturber le processus, les citoyens se demandant quel rôle joue exactement le Conseil de quartier dans ce schéma, quel impact les commentaires qui peuvent être faits ont exactement et, en un mot, quelle est l’utilité de ces instances ? Il est juste aussi de remarquer qu’une bonne partie de la réponse se trouve dans les mains des citoyens eux-mêmes et que s’ils ne veulent pas que ces Conseils de quartier restent au stade de l’expérience, leur implication est nécessaire.

  • Point de vue

    Bref état des lieux :

    . Le 9ème est un arrondissement disposant de peu d’espaces verts.

    . Il est économiquement très dynamique avec, notamment, « Les grands magasins » et l’ensemble des autres enseignes implantées à proximité, le secteur financier, l’opéra, les salles de ventes… On ne peut que se réjouir de ce dynamisme, mais il n’est pas sans conséquence sur les habitants de l’arrondissement, notamment en terme de pollution de l’air et de pollution sonore, avec un flux de véhicules toujours plus important, s’imposant, de fait, aux habitants du 9ème.

    Nos propositions :

    Le transport

    Il est admis que le flux de véhicules à moteurs thermiques pollue l’air que respirent nos habitants ;

    de plus, ces mêmes véhicules contribuent pour une grande part à notre pollution sonore avec des klaxons insistants ou des deux roues dont l’échappement est trop souvent extrêmement bruyant.

    Nos propositions :

    • Inciter nos visiteurs à utiliser les transports en commun pour se rendre dans notre arrondissement
    • Favoriser les modes de transport en commun (avec rétablissement des bus 85 et 32 le week-end)
    • Augmenter les zones limitées à 30 km/h (systématique devant les écoles !)
    • Multiplier les taxis « propres » et les véhicules utilitaires propres par une fiscalité adaptée

    Circulation dans le 9ème

    • Agrandir et sécuriser le parc de pistes cyclables
    • Fermer certaines rues à la circulation automobile le week-end

    L’habitat

    • Inciter par une fiscalité adaptée à la rénovation des logements anciens (économie d’énergie, insonorisation, salubrité)
    • Assainissement des sols
    • Le renouvellement de l’habitat aux Nouvelles Normes Environnementales

    La végétalisation

    • Créer d’une coulée verte pour créer une promenade piétonnière et paysagée entre la Gare du Nord et la Gare de l’Est (limitrophe de l’arrondissement)
    • L’architecture haussmannienne ayant une place forte dans notre arrondissement, il est nécessaire de tout faire pour la conserver intacte ou l’améliorer afin de garder le charme du 9ème. Le développement de murs végétaux, de terrasses végétales et de balcons fleuris ne pourront que valoriser encore davantage nos quartiers.
    • Planter des arbres mais aussi des arbustes ou des massifs floraux à chaque fois que c’est possible
    • Casser le caractère inhospitalier du « béton » de certaines places (place de Budapest, place Lino Ventura …)
    • Créer des cheminements de verdure sur les trottoirs ou remplacer les potelets par une végétalisation appropriée.
    • Organiser des concours de balcons fleuris, ateliers de jardinage et d’art floral
    • Renforcer le service des Parcs, Jardins et Espaces Verts

    Tri et recyclage 

    • Généraliser un système de tri sélectif public : poubelles de recyclage dans les espaces publics ; bornes de collecte enterrées dans les endroits qui le permettent
    • Lancer une grande campagne incitant à la réduction des déchets ménagers
    • Organiser un tri spécifique pour les professionnels, selon les types d’activités (collecte du papier, des déchets végétaux …)

    Propreté de l’arrondissement

    • Sensibilisation des habitants et des touristes à la propreté urbaine
    • Verbalisation renforcée des propriétaires de chien peu attentionnés
    • Renouer avec un nettoyage systématique de l’espace public

    En conclusion, pour que l’urbanisme soit écologiquement efficace, il est fondamental d’intégrer la notion de pluridisciplinarité. C'est-à-dire être conscient que pour un urbanisme écologique cohérent et pragmatique il est nécessaire de faire travailler de concert des architectes, des ingénieurs, des économistes, des juristes, des sociologues, des artistes, des géographes, des paysagistes, des historiens, des psychologues, et surtout et avant tout, les habitants de l’arrondissement.

     

    Ecologie Urbaine - MoDem.pdf

    L’écologie Urbaine : Quel sens dans un arrondissement comme le nôtre ?

    Par Gregory Perrin – Mouvement Démocrate (MoDem)

    889e3ad72f9092b171ce49479b9ebdc4.jpg

     

     

     

     

    Tout d’abord qu’entend-on par « Ecologie Urbaine » ? Afin de bien en appréhender tous les enjeux, donnons une définition de cette notion.

    Elle est l'étude des interactions entre les êtres vivants et la ville. Elle doit défendre l’approche transverse sur tous les thèmes ayant trait à la promotion d’un mode de vie soutenable en zone urbaine.

    Ces thèmes sont le transport, l’urbanisme, l’habitat, la lutte contre toutes les formes de pollution (aérienne, visuelle, sonore…), la démocratie ou encore et surtout l’économie locale…

    Cette liste non exhaustive peut naturellement être enrichie par de nombreux autres thèmes.

  • Conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul hier soir...

    ... la parole est à la Mission Cinéma de la Ville de Paris

     

    PHOTOS - Louxor Bd de La chapelle.JPGLa salle, venue pour entendre parler du projet Louxor et de quelle manière le quartier pourrait contribuer à l’enrichir, piaffait d’impatience, une impatience contenue toutefois, pendant que l’élue référente du conseil, Alexandra Cordebard, répondait aux questions restées en suspend et pertinemment rappelées par Jean-Louis Pierrel, animateur chevronné du conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul.

     

    Le tour de Michel Gomez, délégué général de la Mission cinéma de la Ville, est arrivé : il a su en quelques phrases faire le point sur l’avancée du chantier, dire combien la phase actuelle est complexe, car l’édifice est fragile et les destructions, nécessaires pour rendre la salle exploitable dans le cadre du projet choisi, requièrent toute l’attention de l’entreprise et de l’architecte. Le parti pris était de faire une boîte dans la boîte, il a donc fallu stabiliser les fondations, foncer des micro-pieux, détruire les balcons, etc. Quelques photos projetées sur l’écran donnent une idée de l’ampleur du réaménagement intérieur.

    En ce qui concerne la progression de la rénovation -la transformation du cinéma-, il a été décidé de n’autoriser ni prise de vue, ni tournage, amateur ou professionnel, mais de fixer sur pellicule les mêmes angles à des espaces temps réguliers. Des prises de vues sont également faits par le Forum des images tous les trois mois. Des visites auront encore lieu, très encadrées, par groupe de dix personnes, pour des raisons de sécurité.

    PHOTOS - mosaïques Bd de La chapelle.JPGRevenant aux façades, Michel Gomez annonce par ailleurs l’arrivée prochaine d’une bâche. Bertrand Delanoë a opté pour une bâche sans publicité, éclairée de nuit, avec une image de synthèse représentant le Louxor. C'est-à-dire dans la ligne de l’habillage des palissades qui depuis le début d’année reproduisent les mosaïques des façades. Rappelons qu'elles sont inscrites et protégées au titre du patrimoine.  Michel Gomez précise que les photographies exposées sur ces palissades évolueront au fur et à mesure du chantier, pour en partager la progression avec le quartier. Pour poursuivre dans la communication, le délégué de la Mission cinéma annonce une lettre semestrielle dont le premier numéro devrait arriver en même temps que la bâche : elle donnera des informations sur le chantier, sera un lien avec les associations du quartier, les mairies d’arrondissements, elle livrera tous les secrets du fonctionnement des salles Art et essai… dont Michel Gomez nous dit qu’il a beaucoup évolué depuis les années soixante, n'étant plus limité au soutien de film d'auteur... On ne demande qu’à le croire pour le futur du Louxor.

    Pour terminer sa présentation, et avant de laisser la parole à la salle, Michel Gomez insiste sur le fait qu’aucun exploitant privé n’aurait assumé le coût d’une telle rénovation-transformation… La Mairie de Paris a choisi de consacrer un investissement important tant sur le plan de l’urbanisme, du patrimoine que du cinéma, parce qu’elle pense que le quartier en a besoin. Le cinéma peut contribuer à modifier un environnement, et les nouveaux quartiers sont demandeurs de telles implantations, semble-t-il. La livraison des salles aura lieu au premier trimestre de 2013 : d’ici là, un exploitant aura été désigné par le biais d’une délégation de service public (DSP) fin 2012. C’est la rédaction du cahier des charges de cette DSP qui est en cours et qui, selon les prévisions, passera en conseil de Paris en mai. C’est aussi ce cahier des charges qui préoccupe les associations : quelle est la place réservée au quartier dans la définition de ce qu’on attend de l’exploitant ?

    Certes, c’est bien l’exploitant qui prend les risques et la Ville ne peut pas entrer dans le détail des modalités d’exploitation. Elle ne peut qu’énoncer les orientations qu’elle souhaite. Par exemple, demander à ce que l’éducation à l’image et l’ouverture aux jeunes publics soient présentes, que la programmation réponde aux critères des salles dites Art et essai, que les tarifs soient accessibles à tous en adhérant aux cartes des groupements, etc. Enfin, l’établissement, comme tous les cinémas indépendants de Paris, bénéficiera des subventions attribuées par les différents organismes d’aide au cinéma et aux salles indépendantes.

    Les questions de la salle laisseront peu de sujets dans l’ombre :

    -          N’y aura-t-il vraiment que du cinéma dans le Louxor ?

    -          Les cinéphiles amateurs d’Art et essai ne sont-ils pas vieillissants ?

    -          Que se passera-t-il si la majorité change au conseil de Paris ?

    -          La Mission cinéma aura-t-elle son mot à dire sur le nombre de films, leur choix ?

    -          Des exploitants se sont-ils déjà déclarés intéressés par le Louxor ?

    -          Y aura-t-il une salle de lecture, une médiathèque, une librairie ?

    -          En quoi le Louxor peut-il prendre une dimension structurante pour le quartier, améliorer la vie quotidienne de ses habitants ?

    -          La Ville pourra-t-elle imposer, voudra-t-elle imposer certains dispositifs, comme des salles disponibles pour des activités associatives ?

    -          Comment la ville compte-elle peser sur l’environnement pour qu’il ne nuise pas à la fréquentation de la salle ?

    -          N’y-t-il pas une possibilité de proposer un embellissement de carrefour (implantation d’une œuvre d’art contemporain comme près de la place Clichy) en faisant appel aux artistes du quartier (Villa Garance rue du Faubourg Poissonnière par ex.) en accompagnement à l’ouverture du Louxor ?

    -          Les salles du Louxor verront-elles des cinéphiles mangeurs de pop corn entre deux plans ?

    -          L’exploitant aura-t-il le temps de s’imprégner de la vie du quartier avant de se lancer dans l’aventure, car Barbès présente des caractéristiques propres, disons singulières !

    -          Le projet tient-il compte des normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite ?

     

    Michel Gomez a répondu à tout sans esquiver : voici en vrac, les réponses.

    -          En sous sol, une des salles sera équipée d’une régie pour faire du théâtre ou de la musique, des conférences, éventuellement.

    -          L’Art et essai représente une gamme plus large qu’on ne le pense habituellement, et la Mission cinéma dit que les salles Art et essai se portent plutôt bien à Paris.

    -          En cas de changement de majorité municipale en 2014, rien ne se passera pour le Louxor : la DSP a une durée de 7 ans, durée nécessaire pour que l'exploitant puisse récupérer les premières années qui seront probablement déficitaires. Le projet s'inscrit dans la durée.

    -          La MCVP ne va pas infliger des contraintes de programmation à l’exploitant : il prend le risque et il est libre de ses choix dans le cadre du cahier des charges de la DSP.

    -          Le projet attire les exploitants ! les demandes sont nombreuses…

    -          Non, pas de salle de lecture, car, si la salle du rdc est grande, les espaces annexes sont petits. Pas de librairie non plus, car stockage impossible. Il y aura un café d’environ 50 m² et un hall d’entrée plus spacieux qu’à l’origine.

    -          Question conceptuelle de la mission structurante du Louxor ? Un cinéma, c’est un lieu abordable, connu de tous, accessible à tous. Il est au centre d'une circulation de personnes et génère des activités économiques. La ville souhaite recenser toutes les activités culturelles des quartiers proches du carrefour Barbès et inscrire le Louxor parmi elles, en créant des liens.  Elle choisira le meilleur projet pour le quartier et se réjouit que les candidats soient nombreux. Nous, avec elle !

    -          Difficile d’imposer la tenue de réunions associatives, en revanche des activités cinématographiques pilotées par des associations ou en collaboration, oui, pourquoi pas ? C’est avec l’exploitant qu’il faudra s’organiser. Nous pensons à une rétrospective du cinéma noir dans les bas fonds barbésiens…

    -          Propreté, vente à la sauvette et environnement ! Ce n’est pas vraiment la fonction de la MCVP mais elle participe au comité de suivi Barbès, piloté par le Secrétariat général de la Ville. Il se réunira bientôt, à la mi-mars, et les associations savent se faire entendre pour pointer tel ou tel point noir. [En effet, nous nous faisons entendre, mais le résultat n’est pas à la mesure de nos efforts, ni de ceux de la Propreté de Paris. La Préfecture devrait pouvoir mieux faire, la RATP aussi.]

    -          Le Louxor sera un cinéma neuf et toutes les normes d’accessibilité seront bien entendu respectées. Au niveau des normes il répondra également au label HQE de haute qualité environnementale.

    -          Un exploitant made in Barbès, ce serait idéal… La Mission cinéma promet de choisir le meilleur et non pas le moins disant, ou le moins ceci-cela. Elle regardera le parcours, le profil, le projet… avec minutie.

    •   Pour la vente du pop corn en salle… je n’ai pas entendu la réponse, désolée…

     

    document?id=14333&id_attribute=120

    Pour conclure, signalons la remarque pertinente d’Alexandra Cordebard qui a relevé que, tout le monde ici souhaitait que le projet culturel du Louxor sache s’intégrer dans le quartier, qu’il se fonde dans sa spécificité, qu’il réponde à la demande, mais aussi qu’il change le quartier et qu’il lui apporte des améliorations. Sacré défi !

     

  • Quels usages pour la Promenade urbaine?

    La salle était presque pleine pour assister à la présentation des possibles usages de la Promenade urbaine. Plusieurs habitants du 10e avaient fait le déplacement, sans doute les plus motivés. A la tribune, les maires des 10e et 18e, un représentant pour le 19e, la responsable de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD).

    20180515_191855.jpg

     

    image1.jpg

     

    Une fois n'est pas coutume, nous allons commencer par la fin puisque nous avons appris que le rapport d'activités de l'agence AAA promise pour fin janvier était enfin en ligne. Et surtout, que l'enveloppe budgétaire de 650 000 € annoncée et prévue pour la concertation et la mise en œuvre du projet, et donc destinée à cette agence, sera réduite à environ 170 000€. Le solde permettra d'alimenter en partie le budget pour l'éclairage du viaduc. Une bonne nouvelle pour Action Barbès et les deux autres associations (Sos La Chapelle et Demain La Chapelle) qui se battaient depuis un an pour que la ville cesse le partenariat avec AAA (voir notre article d'avril 2017). Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, nous avons appris qu'enfin une étude était à l'ordre du jour pour envisager une seconde sortie à la station de métro La Chapelle. Comme quoi les mobilisations peuvent servir à quelque chose.

    Pour autant, même si les lignes ont un peu bougé, on ne sera pas vraiment dans une promenade urbaine comme nous l'avions imaginée en 2013. On savait que le parcours était complexe et une continuité difficile à mettre en œuvre. Aussi, il faut admettre qu'on est davantage dans une juxtaposition d'équipements.

    Les propositions de la Ville

    Voirie

    En premier lieu, il faut savoir que les travaux de voirie qui devaient commencer en avril, à partir du carrefour Barbès, sont repoussés. En effet, ils sont conditionnés par les travaux de rénovation de la RATP, travaux qui ont pris un peu de retard. On nous a annoncé un démarrage pour juin. Il n'y aura finalement pas de piste cyclable sur le trottoir côté 18e suite à la concertation avec des associations de cyclistes. Elle restera à 1,60m de large. Le trottoir côté 10e boulevard de la Chapelle vers le théâtre des Bouffes du Nord sera élargi.

    Calendrier des travaux de voirie

    Juin-octobre 2018 - Tronçon Barbès-Tombouctou

    Octobre-décembre 2018 - aménagement du carrefour Tombouctou-Maubeuge

    Novembre 2018 à juillet 2019 - tronçon Chapelle-Stalingrad

    Mai-juillet 2019 - tronçon carrefour Tombouctou-Chapelle

    Les usages proposés

    Quatre axes ont été retenus: activités sportives, activités artistiques et culturelles, agriculture urbaine et végétalisation, activités économiques.

    Côté sport, un projet a été défini par la Direction de la jeunesse et des sports avec l' association du 19e Meltin'Club. Les terrains grillagés et fermés actuellement sous le viaduc vers Stalingrad seront rénovés pour accueillir du basket mais aussi d'autres sports, pour permettre une mixité d'occupation. On a entendu boxe et musculation. Les espaces devraient être sécurisés grâce à diverses animations et une vigilance exercée sur les nuisances possibles pour les riverains. Pour ces espaces, à court terme, on déposera un revêtement gomme pour une utilisation éphémère et, à moyen terme, on envisagera un embellissement du grillage. Puis, à long terme (compter un an et demi à deux ans), on ouvrira des espaces rénovés (deux terrains décentralisés côté 19e pour laisser un large passage). Des expositions photos pourraient être installées. Ces propositions n'ont pas fait l'unanimité mais semblent intéressantes si les lieux sont correctement gérés. Encore que la question de lieux de sport proches de la pollution des voitures et du bruit du métro se pose. La prudence s'impose donc.

    La suggestion d'un espace de glisse sur le pont Saint-Ange a, quant à lui, été plutôt défavorablement accueilli. Certes, il n'y a pas de riverains proches mais l'idée avancée d'en faire un lieu mixte avec pourquoi pas un espace d'exposition est totalement incongrue. Qui aimerait se rendre à une exposition avec un bruit assourdissant en fond sonore ? Franchement... Par ailleurs, nous avons fait remarquer que les espaces de glisse sont quasiment exclusivement masculins. On peut le regretter, mais c'est ainsi aujourd'hui. Et la place des femmes sur l'ensemble de la promenade a été évoquée à plusieurs reprises dans la salle.

    Capture d’écran 2018-05-19 à 16.39.53.png

    La photo ci-dessus a été prise rue Léon-CLadel dans le 2ème arrondissement un samedi après-midi. Il ne manque que le bruit.

    Pour la culture, une responsable de la direction des Affaires culturelles de la Ville avait été invitée. Elle a insisté sur l'importance de l'offre culturelle. Mais encore ? On a entendu parler d'art urbain et d'une association du 20e ,"Art Azoï", qui interviendrait sur le parcours : de façon temporaire sur les murs de Lariboisière (Action Barbès a reproposé un tel projet cette année dans le cadre du budget participatif), et aussi sur les murs sous le viaduc (gageons qu'obtenir l'accord de la RATP ne sera pas aisé). Nous retenons une bonne idée (proposée également par Action Barbès depuis des années) pour des expositions photos sur l'histoire du quartier et le patrimoine de la ligne 2. On s'en réjouit donc. Une ludothèque pourrait trouver sa place dans le square Louise-de- Marillac. Les Arts de la rue seraient aussi mis à l'honneur. Les lieux culturels seront sollicités et le Point Ephèmère situé au bord du Canal Saint-Martin proposera des manifestations. Des pistes intéressantes donc, mais encore rien de bien précis.

    La Direction des espaces verts a ciblé des lieux à végétaliser, et particulièrement le pont de la Chapelle qui a l'avantage d'être bien exposé à la lumière. Ce serait donc un lieu favorable à la culture hors sol. Un projet, suivi par des professionnels (une nécessité a précisé la maire du 10e) pourrait donc être élaboré avec des plantations en bac. On approuve. Adieu palettes !

    Pour le marché, nous savons que le site est contraint mais nous avons noté que l'espace de convivialité figure bien sur les plans projetés. Pour autant, un plan n'est pas la réalité et nous devons rester vigilants.

    Enfin, des kiosques pourraient être installés sur le parcours et proposer différentes activités. Là encore, rien de précis.

    A noter que la piétonnisation du pont de Jessaint, proposée lors de précédentes réunions, a été abandonnée car elle nécessitait des modifications de sens de circulation, entre autres rue Jean-François Lépine (une hypothèse mal accueillie par les habitants de la rue) et a été jugée trop coûteuse.

    Les réactions dans la salle

    L'association SOS La Chapelle reconnaît être particulièrement déçue et regrette l'absence de liens avec les espaces culturels du parcours et de projet global. Alexandra Cordebard reconnaît qu'on ne voit pas encore la cohérence globale mais qu'on avance. Demain La Chapelle apprécie qu'on se rapproche de l'idée de départ du projet avec une bonne place pour l'art et la culture. Mais, comme Action Barbès, elle déplore le projet de terrain de glisse qui crée une rupture sur le linéaire. L'éternel problème de la propreté est évidemment revenu dans les débats. Comment cette promenade sera t-elle entretenue ? "Les nouveaux aménagements de l'espace permettront plus facilement aux agents de passer et donc de nettoyer" a répondu le maire du 18e arrondissement. Mais il faudra aussi que le mobilier urbain soit correctement entretenu ! Nous sommes une fois de plus intervenus sur l'état déplorable des armoires électriques (entre autres) qui jalonnent le parcours.

    L'adjoint chargé de l'urbanisme, Michel Neyreneuf, a repris un problème qui nous est cher : celui des barrières sous le viaduc à l'emplacement du marché, barrières sans cesse cassées, rarement réparées, puis à nouveau vandalisées et qui a pour conséquence de permettre aux véhicules d'y stationner en toute impunité. Il semblerait qu'enfin la ville de Paris ait pris la mesure du problème pour chercher des solutions viables de fermeture. En effet, Cécile Lagache responsable à la DVD a précisé qu'un marché public pour des bornes rétractables avec commandes à distance était à l'étude. Mais ne crions pas victoire trop rapidement car il n'est pas certain que l'espace marché en bénéficie...

    Autre point qui continue à fâcher, celui du maintien de la déchetterie. La ville ne veut pas entendre parler de sa suppression car elle la juge indispensable. "Pourtant, voilà des semaines qu'elle est fermée sans que cela semble poser problème !" s'est exclamé un habitant.

    On peut déplorer de ne pas avoir obtenu d'informations sur le choix des éclairages de mise en valeur du viaduc. Seule information glanée : le budget total alloué pourrait atteindre 5 millions d'euros.

    Par ailleurs, on nous avait annoncé que la présentation projetée était déjà en ligne le jour de la réunion publique, ce qui n'est toujours pas le cas au jour de parution de notre article!! Nous ne pouvons donc pas vous faire partager le lien vers ce document, utile pour mieux comprendre les projets.

    En conclusion, les maires des 10e et 18e ont assuré qu'ils seraient exigeants et vigilants. On espère donc qu'ils tiendront parole.

  • Coop Goutte d'Or, petite pousse prometteuse

    paris,myrha,coop,goutte-d-or« C’est désormais une jeune pousse qu’il faut faire croître », explique Isabelle Nony (photo ci-contre), une des fondatrices de la Coopérative alimentaire de la Goutte d’or, amoureuse des mots rares et adepte de la « poésie pédagogique ». C’est en effet le 28 janvier dernier que la boutique située au 38 rue Myrha a ouvert ses portes.

    Formatrice et accompagnatrice en travail social, cette sociologue installée dans le quartier depuis vingt ans est une habituée des projets collectifs : ce qui l’intéresse, c’est « la manière dont les gens se réunissent et mettent en action des valeurs ». Elle est amie de longue date du peintre Christophe Pradal, fondateur et président de l’Amap Goutte d’Or et promoteur du projet de coopérative. À leurs côtés se trouvent trois autres figures « historiques », présentes depuis les toutes premières réunions sur le sujet, il y a trois ans déjà. Leurs parcours professionnels les ont bien préparées à un tel projet : réseau francilien des Amap pour Trinka Petitmermet ; Confédération paysanne pour Roxane Mistralias et une organisation proche de la même « Conf’ » pour l’ingénieur agronome Marine Teissier du Cros, aujourd’hui formatrice en gouvernance associative dans les réseaux d’agriculture alternative. 

    L’exigence de la participation

    Parmi ces « pionniers », d’autres, se sont, depuis, lancés dans de nouvelles aventures coopératives (voir encadré ci-dessous). Pour Isabelle Nony, d’ailleurs, « cette pluralité est le meilleur signe que les temps sont mûrs pour une réflexion et une action alternatives à la grande distribution ». Elle s’inscrit dans lagentrification du quartier – la définition des moyens à mettre en œuvre pour intégrer la Coop’ dans le tissu social local (tarifs réduits pour les bénéficiaires des minima sociaux ou autre) est d’ailleurs un chantier en cours. Quant au choix de l’épicerie, il obéit aussi à une tendance générale :« De plus en plus d’Amap ajoutent de l’huile, du pain, des œufs, du miel ou des légumineuses, à leurs paniers de fruits et légumes », signale Isabelle.

    Coopaparis par nouveauxmessagers   

    Cela étant, toutes les associations de ce type ne suivent pas le même modèle. Pour sa part, la Coop’ Goutte d’or repose sur l’exigence d’une participation active du coopérateur (au minimum, une tenue de boutique par trimestre) ; le soutien à l’agriculture paysanne en créant des liens de solidarité entre producteurs et consommateurs ; l’offre de produits de qualité, « durables », bios, à un prix abordable mais juste (audio ci-dessous).
    podcast
    Autrement dit, ce n’est pas une simple boutique. Et tout cela, en assurant la viabilité économique de la boutique et si possible, en dégageant les moyens de développements ultérieurs... En outre, cette coopérative refuse le « bio à tout prix », comme les tomates hors de saison importées après avoir été récoltées par des travailleurs sous-payés… Elle privilégie donc la proximité des producteurs.  

    paris,myrha,coop,goutte-d-or

    Après une très forte affluence lors de l’inauguration du magasin, l’ouverture s’est déroulée dans le calme, à raison de trois plages horaires par semaine (mardi et jeudi de 18h à 20h15 et samedi de 10h à 13h). L’association réunit déjà 120 coopérateurs, une dizaine de producteurs et une gamme étendue de produits : légumineuses, farines diverses, pâtes, pain, fromages, œufs, pâtés, viande (sur commande), tisanes, miel, soupes, sauces tomates, huile d’olive, jus de fruits… Il y a place pour de nouveaux venus… Avis aux amateurs !

    Blog de la Coopérative alimentaire de la Goutte d’or

    http://coopaparis.wordpress.com/

     

    ———————————————————————————————————————

    Une floraison d’initiatives coopératives

    L’histoire de la Coop’ Goutte d’or est étroitement liée à celles des autres coopératives alimentaires du quartier. Parmi ceux qui ont participé aux premières réunions de réflexion sur le projet, en effet, on trouve les fondateurs de l’Indépendante, ouverte le jeudi soir à la Maison Verte, à Jules Joffrin, et qui propose également des produits d’épicerie. Inspirée du modèle de Park Slope, aux Etats-Unis, la Louve, également promue par des « anciens » de la Coop’ Goutte d’or doit ouvrir un « supermarché collaboratif » en 2015. À chacune ses singularités. Ainsi, l’Indépendante intègre, dans ses partenaires, des acteurs de la filière équitable. Groupement d’achats, la Louve souhaite offrir un très large choix de produits, y compris des fruits exotiques – un choix peu probable à la « Coop’ Goutte d’Or », qui met davantage l’accent sur la proximité. 

    ————————————————————————————————————————— 

     

     

  • Squares de la Goutte d'or: les petits attendent leurs espaces de jeux

    Agacés par l'impossibilité d'utiliser de nombreux squares dans le quartier de la Goutte d'or, des parents nous ont envoyé des remarques avec photos à l'appui. Nous avons donc relayé ce mécontentement auprès des élus du 18e. Voici ce que nous écrivions tout récemment et la réponse de Philippe Durand, adjoint chargé de ce dossier qui, nous devons le reconnaitre, n'a pas tardé. Nous le remercions ici.

     

    État des lieux : notre courrier

    "Nous souhaitons vous informer de la difficulté voire de l'impossibilité d'utiliser les squares du secteur Goutte d'or ( mis à part le square Léon) et de la place de La Chapelle. Pour des  enfants d'école élémentaire, qui peuvent marcher, il est évidemment possible d'aller au jardin d'Eole (pas toujours ouvert dans sa totalité) ou vers des squares plus éloignés mais avec des petits de maternelle, c'est déjà plus compliqué. Il faut bien reconnaitre que dans ce périmètre , il n'y a plus rien. Nous nous sommes réjouis en 2012 de l'ouverture du square Bashung mais il est dans un bien triste état et surtout il est occupé par de jeunes hommes en journée qui sont installés, qui jettent canettes et mégots sur le sol. Les toilettes sont toujours fermées et il n' y a pas de gardien. La végétation a poussé mais le jardin est très mal entretenu. Le grillage a été démonté. Le mur du fond est très dégradé ; c'est dans ce secteur que l'on peut rencontrer parfois des toxicomanes. (voir photos jointes).
    Le square devant l'église Saint Bernard dont l'aire de jeu réservé aux petits est fermée depuis plusieurs mois avec l'indication "Ici nous protégeons une zone dangereuse" devait voir les jeux pour petits changés, or il n'en est rien. On ne voit donc plus d'enfants dans cet espace. Le square Jessaint réouvrira bientôt, nous l'espérons. (voir photo)
    Quant au square Louise de Marillac, place de La Chapelle, il est ouvert depuis peu mais est très occupé par des personnes en déshérence. 

    Ce qui revient à dire :

    — que le square Alain-Bashung, dont l'espace réservé aux petits est d'à peine un tiers des 1 500 m2, est sale, dangereux et de moins en moins fréquentable ; une suggestion : repenser l'espace (quelque 500 m2 ) occupé par les pierres et considéré comme dangereux, et le rendre aux enfants ; 


    — que le square Saint-Bernard-Saïd Bouziri n'accueille pour le moment aucun enfant, puisque l'espace est fermé sans date de réouverture ;


    — et que sur ces trois espaces verts annoncés joyeusement en 2012, il n'en reste qu'un qui soit pour le moment fréquentable, le square Léon. Il suffit d'y passer quelques heures après la sortie des cours pour se rendre compte de sa fréquentation intense.


    Pourriez-vous nous préciser quelles actions la ville est susceptible de mener pour permettre aux jeunes enfants de ce quartier de bénéficier d'endroits sûrs et agréables ? Nous serions heureux de les annoncer à nos adhérents, bien sûr."

    paris,paris 18e,square jessaint,square léon,square bashung,square bouziri,parcs et jardins

    ici, le grillage du square Bashung

    La réponse de l'élu

    "Nous sommes bien conscients des difficultés dont vous faites état.
    Sur les différents squares cités, voici où nous en sommes :
    -          Le square Bashung ne remplissant  pas les objectifs espérés ; il nécessite une révision de son aménagement. C’est pourquoi, nous souhaitons avec la DEVE (Directions des Espaces Verts et de l’Environnement) une réflexion sur son réaménagement. Dans le cadre de notre réunion mensuelle avec  la DEVE (le 20 octobre prochain) , ce sujet sera mis à l’ordre du jour pour aboutir à des propositions que nous pourrons partager avec vous avant la fin de l'année.
    -          Le square Bouziri : l’aire de jeu a été fermée car elle est rendue impraticable par les déjections de pigeon qui logent dans les arbres au-dessus. Nous avons planifié un réaménagement du square en déplaçant l’aire de jeu. Ces travaux devaient avoir lieu prochainement, malheureusement ils ont été reportés au vu du calendrier de l’entreprise délégataire. Malgré tout, ces travaux devraient intervenir dans le courant 2017.
    -          Le square Louise de Marillac : Il vient d’être réouvert récemment, mais la présence de personnes en déshérence comme vous le dites, chasse les familles. Si ce phénomène persiste, nous risquons fort d’avoir à le fermer à nouveau. Plus globalement, dans le cadre de la réflexion sur la balade Urbaine Barbès/Stalingrad, nous espérons grâce à la concertation aboutir à un réaménagement d'ampleur.
    -          Square de Jessaint : Ce square, au vu de ses antécédents et des difficultés inhérentes à son fonctionnement, nous avons proposé d’en faire un jardin partagé et solidaire à l’image du square St-Laurent près de la Gare de l’Est dans le 10e qui, lui aussi, avait de grandes difficultés de fonctionnement et d’usages. Ce projet a été validé par l’Hôtel de Ville et confié à Emmaüs Solidarité qui a commencé à réinvestir le square avec un public SDF et migrants. Lors de la réunion publique de mai dernier rue du département, il a été convenu d’un commun accord avec Emmaüs de laisser 6 mois le temps d’organiser le square. Pour l’instant les ateliers autour du jardin partagé ont lieu trois fois par semaine. Hier j'ai pu entretenir avec la responsable d'Emmaüs, Aurélie El-Hassak, avec qui j'ai monté ce projet. J’ai laissé un message à l’encadrant pour voir dans quelles mesures, il serait possible d’y intégrer, dès maintenant, un public plus large lors de ces ateliers.

    Je reste à votre disposition pour toutes informations, ou renseignements que vous jugerez utile.
    Concernant les réflexions sur le devenir de ces squares, nous sommes ouverts à toutes collaborations."

    Les informations données ont le mérite d'être détaillées et claires. Les petits devront patienter encore avant de retrouver des espaces propres et agréables.