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  • André Citroën : des engrenages à la Traction !

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avantVous connaissez évidemment le constructeur automobile français Citroën - marque qui est, dans le monde, la plus collectionnée par les amateurs de voitures anciennes!

    Cependant, peut-être êtes-vous moins familiers avec son fondateur, André Citroën (photo ci-contre), le père de l'automobile moderne qui a révolutionné l'industrie automobile?

    Et pourtant... nous ne pouvons rester indifférents à la vie d'André Citroën, qui est loin d'être un inconnu pour nos quartiers.

    Cet industriel visionnaire, cet entrepreneur avant-gardiste, est en effet un enfant du 9e arrondissement, où il grandit à la fin du XIXe siècle. Puis, au début du XXe siècle, le jeune homme fait ses premiers pas d'industriel dans le nord du 10e arrondissement.

    Bien évidemment, on ne peut pas parler de son histoire sans évoquer sa voiture la plus emblématique, la "Traction Avant", qui bouleversa le paysage automobile de l'époque. D'autant que ce modèle de légende fête cette année ses 80 ans, avec notamment, la tenue d'un grand rassemblement de véhicules anciens non loin de Paris le week-end prochain...

    Autant de bonnes raisons, donc, pour raconter cet homme audacieux sur ce blog!

    Et pour approfondir ce sujet, ne ratez surtout pas les 2 supports multimédias uniques que nous avons intégrés à la fin de cet article: d'une part, la vidéo passionnante expliquant la révolution et le pari de la Traction et, d'autre part, l'émission de radio diffusée sur France Culture il y a quelques années. 

     

    Son enfance dans le 9e

    André Citroën est un enfant du 9e, où il passera toute sa jeunesse et grandira.

    Fils de Lévie Citroën, un négociant en diamantaire néerlandais qui a émigré à Paris 5 ans plus tôt, et d'une mère polonaise, André naît en février 1878 dans l'immeuble situé au 44 rue LaffitteQuelques années plus tard, aidée par une certaine ascension sociale, la famille emménage dans la rue de Châteaudun. Malheureusement, alors qu'André n'a que 6 ans, son père s'y suicide en se défenestrant, à la suite d'un placement spéculatif qu'il a réalisé dans une activité minière en Afrique du Sud.

    Après la mort de son père Lévie, la mère et ses 5 enfants (dont André) s'installent dans un appartement plus modeste au 62 rue La Fayette. 

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    André entre au lycée Condorcet sous le nom de Citroën (suite à une erreur de graphie - avec l'apparition du tréma - dont il est l'auteur, sur son nom initial Citroen, lorsqu'il remplit ses papiers administratifs). Il y côtoie Louis Renault qu'il apprendra à haïr et à respecter. André s'y affirme également comme un élève sociable, éloquent et brillant, féru des sciences et techniques, inspiré notamment par les œuvres de Jules Verne et de Gustave Eiffel (dont la construction de la Tour marque André, alors âgé entre 9 et 11 ans).

    A 20 ans, André intègre l'Ecole Polytechnique.

     

    Ses premiers pas d'industriel dans le 10e

    A 22 ans, en 1900, lors d'une visite à sa famille maternelle à Varsovie en Pologne pendant les vacances de Pâques, il y découvre un procédé de taille des engrenages à double denture en chevron, avec des dents taillés en V. Il acquiert le brevet de fabrication. C'est le début de l'aventure industrielle d'André Citroën: de retour en France, il décide de les réaliser en acier (et non plus en fonte) et parvient à mettre au point les machines-outils qui lui permettront d'usiner ces engrenages, qui offre l'avantage d'un fonctionnement doux, silencieux et efficace.

    Pour les premiers pas de cet ingénieur devenu industriel, André s'installe dans un atelier au fond d'une cour située au n°202 de la rue du faubourg Saint-Denis (parcelle faisant désormais partie du périmètre de l'hôpital Fernand Widal). André et ses ouvriers y fabriquent des engrenages géants en chevron.

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    Associé à deux amis du lycée Condorcet (André Boas et Paul Hinstin), André crée ainsi sa première société, "Citroën, Hinstin et Cie". En 1910, cette entreprise d'engrenages quittera le haut de la rue du faubourg Saint-Denis et le 10e arrondissement, pour s'installer dans un nouvel immeuble qu'André a fait construire au 35 quai de Grenelle dans le 15e (avant, plus tard, en  déménager quai de Javel - quai de Javel qui sera renommé quai André-Citroën en 1958). L'entreprise est rebaptisée "Société Anonyme des Engrenages Citroën" - engrenages dont les applications seront multiples, dans divers domaines industriels.

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    La double denture en chevron de ces engrenages - appelée aussi "galons de caporal" - deviendra définitivement le symbole de l'entreprise et de la marque Citroën, avec la forme du double V renversé. Le logo Citroën évoluera au fil du temps mais l'emblème des chevrons restera.   

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    Sa dernière création et son grand succès : la "Traction Avant", qui fête aujourd'hui ses 80 ans

    Après ses premières aventures industrielles (les engrenages et l'armement: obus et grenades), André Citroën produit sa première automobile en 1919, avec le premier modèle produit en grande série et destinée au grand public: la "Type A", dont la fabrication est permise grâce aux méthodes modernes de production industrielle mises en oeuvre par Henri Ford aux Etats-Unis (notamment le "taylorisme": l'organisation scientifique du travail théorisé par Taylor).

    Après la Type A, divers modèles suivront: le modèle B2, les autochenilles qui marqueront la Première traversée du Sahara (1922-1923), la Croisière Noire (1924-1925) et la Croisière Jaune (1931-1934), les camionnettes "Boulangères" et "Normandes", la 5CV surnommée la "Petite Citron", la B12, les taxis, les autocars, la B10, la B14, la C4, la C6 etc.

    En 1925, André Citroën fonde la "Société Anonyme Automobiles Citroën", qui fabrique alors jusqu'à 300 voitures par jour. C'est le début de l'apparition, sur la Tour Eiffel, du nom Citroën en lettres lumineuses qui y restèrent jusqu'en 1934.

    En 1934, André Citroën lance son dernier modèle: la voiture à "traction avant", proposé par l'ingénieur André Lefebvre (engagé 1 an plus tôt, à la suite du refus de son projet par Louis Renault) et stylisé par le sculpteur italien Flaminio Bertoni (entré chez Citroën en 1932). Cette nouvelle voiture, la Traction, présente de nombreuses innovations technologiques (mais risquées, s'accompagnant de déboires, qui seront véritablement résolus après son lancement en 1936-1938).

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    Dépliant en couleurs - automne 1394 - présentant les différentes versions de la Traction Avant: les "7", "11" et "22" (illustration sur le modèle de la photo officielle réalisée dans le hall du quai de Javel).

    (Cliquez sur l'illustration pour télécharger et agrandir)

     

    La Traction a véritablement ouvert la voie à l'automobile moderne, avec différentes familles de modèles - comme on peut les découvrir sur l'illustration ci-dessus - la "7" (correspondant au nombre de chevaux fiscaux: 7 CV) qui fut le modèle de lancement et produit de 1934 à 1941, la "11" produite de 1934 à 1957, la "15 Six" fabriquée entre 1938 et 1956, et d'autres modèles mythiques, comme le prototype "22" présenté au Salon de l'Automobile de Paris d'octobre 1934 mais qui n'a jamais été lancé, et les voitures présidentielles du Président René Coty.

    La Traction sera ainsi adoptée par tous les milieux, toutes les classes sociales, et sur tous les terrains (ville, campagne, circuits automobiles, Tour de France, concours d'élégance etc.). La Traction sera un tel succès qu'elle sera produite pendant plus de 23 ans, avec la dernière voiture "11" sortie de l'usine de Javel en juillet 1957.

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    La chaîne de débosselage de l'usine du quai de Javel en 1952

    (© CITROËN COMMUNICATION)

     

    Par ailleurs, André Citroën s'est révélé comme un génie de la communication: outre l'illumination de la Tour Eiffel en lettres gigantesques, il développe sa notoriété et sa popularité en médiatisant certains événements comme la traversée du Sahara et les Croisières (Noire en Afrique, Jaune en Asie, Blanche en Alaska). Il innove constamment sur le plan publicitaire, notamment en matière de publicité filmée, dans les périodiques, les catalogues et les affiches.

    Les publicités illustrées (ci-dessous) vantent ainsi les nombreuses innovations de la nouvelle Traction.      

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    [A noter - sur la photo ci-dessus, au centre en bas - l'introduction, anecdotique, de l'image de la "jeune fille" au volant, désormais capable de conduire de longues distances grâce à la direction à crémaillère!]

    (Cliquez sur la photo pour télécharger et agrandir les publicités)

     

    La vidéo suivante explique l'épopée de la Traction et le défi technologique qu'elle a représentée:

     

     

    Dans cette première moitié des années 1930, à la suite de la crise économique mondiale qui frappe durement l'industrie automobile française, la société Citroën connait de graves difficultés financières: à la demande du gouvernement, elle passe fin 1934 sous le contrôle de son principal créancier, la société Michelin.

    Malade et miné par ces déboires, André Citroën décède le 3 juillet 1935: il est alors âgé de 57 ans et n'a pas vraiment connu le succès de sa Traction Avant, qui permettra, pourtant dès 1936, le rétablissement financier des usines Citroën, désormais dirigées par Pierre Michelin (second fils d'Edouard Michelin, co-fondateur - avec son frère - de la société Michelin). 

     

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avantLancée en 1934, le modèle Traction de Citroën fête donc, cette année, le quatre-vingtième anniversaire de sa naissance.

    Cet événement sera célébré ce prochain weekend (samedi 13 et dimanche 14 septembre) par un grand rassemblement de voitures anciennes, qui se tiendra au Parc du Château de la Ferté-Vidame (Eure & Loir), à proximité du centre d'essais automobiles du groupe PSA Peugeot Citroën.

    Programme "80 ans de la Traction" à télécharger en cliquant sur l'affiche ci-contre à gauche.

    © La Traction Universelle

    *   *

  • La rue des Martyrs, le dimanche matin

    habitude - (latin habitudo) - nom féminin
    1. Disposition, acquise par la répétition, à être, à agir fréquemment de la même façon.
    2. Capacité, aptitude acquise par la répétition des mêmes actions. Avoir l'habitude de conduire la nuit.

     

    rite - (latin ritus) - nom masculin
    1. Ensemble des règles et des cérémonies qui se pratiquent dans une Église, une communauté religieuse. Le rite romain.
    2. Ensemble des règles fixant le déroulement d'un cérémonial quelconque. Rites maçonniques.
    3. Action accomplie conformément à des règles et faisant partie d'un cérémonial précis. Rites de la remise d'une décoration.
    4. Manière d'agir propre à quelqu'un ou à un groupe social et revêtant un caractère invariable. Le rite des vœux de nouvel an.
    5. ANTHROPOLOGIE Dans certaines sociétés, acte, cérémonie, fête à caractère répétitif, destinés à réaffirmer les valeurs et à assurer la relance de l'organisation sociale. Rites d'initiation. Rites funéraires.


    Copyright (©) Larousse 2006

    Soyons francs : les courses ou la simple promenade du dimanche matin rue des Martyrs relèvent plus du rite que de l’habitude à en suivre les définitions du Larousse.

    Rite car comme le dit le bon vieux dictionnaire, cette manière d’agir revêt bien un caractère invariable, dans le temps comme dans l’espace. Rite car, par opposition à l’habitude parfois pesante, ce moment particulier est un plaisir.

     

    La rue des Martyrs n’est plus ce qu’elle était. Fini les marchands des quatre saisons avec leurs petites charrettes vertes installées sur la voie comme on peut en voir encore quelques unes rue Cadet. Ils étaient nombreux et « débordaient » généralement rue Saint Lazare. Ils ont disparu à la fin des années 70, milieu des années 80, progressivement. Ne soyons pas nostalgiques, une nouvelle façon d’occuper l’espace commun est apparue au moment où la rue a été fermée à la circulation le dimanche matin, un nouveau « rituel » s’est installé.

     

    Comme tout bon rite, le dimanche matin rue des Martyrs a ses règles, non-écrites bien sûr, mais invariables néanmoins pour qui veut bien jouer les observateurs.

     

    Dans la concentration des personnes d’abord.

    Nécessité fait loi, et puisque c’est dans la partie basse de la rue, en gros entre Notre Dame de Lorette et la rue Manuel, que l’on trouve le plus de commerçants de bouche, c’est là que l’on trouve le plus de gens. Queues aux bouchers, aux boulangers, au poissonnier, … et c’est là aussi que l’on se rend compte que la structure du petit commerce dans la rue a bien changé. Deux bouchers pour combien de coiffeurs ? Un poissonnier pour combien d’opticiens ?

    Plus haut après la rue Manuel et jusqu’à la place Lino Ventura, la concentration des personnes est moindre, les commerces de bouche étant plus espacés.

     

    Dans le taux de fréquentation suivant l’heure ensuite. Avant 11h, pas grand-chose. La fréquentation commence à augmenter vers 11h et atteint son point culminant à la sortie de la messe à midi et ce jusqu’à 13h-13h30. Contrairement à beaucoup d’autres pays européens, les Français ont gardé en tête une structure de leur temps comme l’heure du déjeuner par exemple. C’est ce que nous apprend un article rédigé par un Anglais et paru dans Courrier International édition du 2 janvier 2008 intitulé Bravo La France qui a choisi le temps plutôt que l’argent. Le dimanche midi rue des Martyrs en est l’exemple typique.

     

    Dans l’utilisation de l’espace commun enfin. Qui n’a pas remarqué qu’invariablement, les militants communistes vendaient l’Huma et diffusaient leurs tracts tout en bas de la rue ? Qui na pas remarqué que le carrefour Hippolyte Lebas Martyrs était le rendez vous des autres partis politiques ? Et que tout ce petit monde se retrouvait le plus souvent à La Rimaudière, le café à l’angle de la rue Lamartine. En ce dimanche pré-électoral du 6 janvier, voilà ce que l'on pouvait y voir.

     

    Elle est bien sympathique la rue des Martyrs. J’en connais même qui viennent de Barbès pour y faire un tour le dimanche matin, c’est dire.
  • La police et les arbres…. et la suite.

    On peut estimer que l'été n'est pas le temps idéal de l'élagage. Bien que si l'arbre est adulte et en bon état de santé, ces quelques coupes ne vont pas lui nuire. Vous l'aviez remarqué aussi ? Les agents de la DEVE sont intervenus ici et là sur les arbres du quartier. Pas par fantaisie ou nécessité esthétique quant aux voies parisiennes, mais à la demande de la Préfecture. En effet, tout notre quartier est sous haute surveillance dans le cadre de l’opération policière appelée « Barbès respire » — étendue maintenant à La Chapelle — et parfois des branches d’arbre viennent gêner l’oeil noir de la caméra de vidéo-surveillance. Il faut savoir que commandées depuis une salle de contrôle dans un commissariat central, ces boules-là révèlent tous les mouvements de personnes sur le macadam parisien. A condition bien sûr que leur vision circulaire, souvent à 360°, ne soit pas entravée par des feuilles, des branches… Dans ce cas, la police obtient rapidement un élagage de l’arbre à la frondaison trop expansive. 
     
    Ce sont ces surveillances qui permettent d’intervenir rapidement en cas de rixes, ou d’installation de marchés illicites. Elles permettent aussi l’identification de trafiquants et de revendeurs de cigarettes de contrebande. Elles facilitent leur interpellation sur site plus tard. Le responsable de l'opération Barbès Respire nous a dit l'avantage pour lui de la présence de ces caméras, installées en grande nombre dans les 18e et 19e arrondissements. (Nous n'étions pas emballés à l'époque des "1000 caméras pour Paris", le fameux PVPP, il faut le reconnaître. Notre avis était qu'elles ne protègent pas des agressions, mais qu'elles sont utiles à la résolution des affaires de délinquance de rue après commission des faits. )
     
    Par ailleurs, la surveillance et les nombreuses plaintes qui sont remontées au 2e district de la police de proximité concernant des commerces peu regardant sur les conditions d’exercice de leurs activités ont débouché sur des fermetures administratives, allant de 20 jours à 3 mois, selon les irrégularités commises. Nous en connaissons trois, un commerce alimentaire place de La Chapelle, un restaurant dans la Goutte d’Or et une boutique de « méga promos » assez débordante du boulevard Barbès. Les fermetures administratives sont dures pour les commerçants, elles les privent de chiffre d’affaires. Toutefois elles interviennent après des rappels à la réglementation qui ne sont pas entendus, au vu des résultats et de la sanction qui finit par tomber. 
     

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    Le barreau Guy Patin le 17 juin, entre foule et police. 

     
    Le mois du Ramadan a été chaud, à tout point de vue, et l’état du sous viaduc en a témoigné certains petits matins. D'ici à l'année prochaine il restera encore à harmoniser les périodes d’animations sous le viaduc, liées à cette fête traditionnelle pour le monde musulman, et le passage des équipes de la Propreté de Paris. On doit pouvoir faire mieux, à condition de communiquer et de respecter les compromis trouvés, de part et d'autre. Nous pensons que la mairie du 18e a un rôle à jouer dans ce processus. On ne peut pas faire comme si tout cela n’existait pas. On voit avec bonheur passer la brigade spéciale d’après-marché, la "fonctionnelle", les mercredis et samedis; on note l’énormité de sa tâche, les tonnes de détritus qu’il faut faire disparaître dans un temps record, et on la félicite du résultat. A situation spéciale, intervention spéciale. Il faudra en prendre de la graine l’an prochain. Ça laisse un peu de temps à la réflexion. 
     
  • Culture autour d'une table à la Goutte d'Or vue par Maurice Goldring

    Nous avons reçu un message au lendemain de la réunion publique du conseil de quartier Goutte d'Or - Chateau rouge de jeudi dernier, organisée autour de plusieurs tables rondes, avec des intervenants nombreux, animateurs et publc. Maurice Goldring demeure dans la Goutte d'Or depuis fort longtemps et en a connu toutes ses transformations. Il est légitime dans son désir de donner son avis sur les perspectives culturelles que les uns et les autres peuvent vouloir pour le quartier. Il a également donné un ouvrage sur la Goutte d'Or en 2006.

    Nous  partageons assez le ton et le fond de cet article. Nous lui avons donc demandé l'autorisation de reprendre ici son message, que vous retrouverez également sur son blog à la date du jeudi 15 mars. Il nous l'a donnée immédiatement. Le voici.

    "La Goutte d'Or est un quartier où les équipements culturels sont nombreux et accessibles : bibliothèques, médiathèques, théâtres, ateliers d'artistes. Sans compter les équipements dans un rayon de moins d'une demie heure de trajet : le quartier latin et ses cinémas, place Clichy, MK2. Il m'arrive de penser que je suis un privilégié qui vit dans un quartier culturellement privilégié.
    Quartier privilégié aussi parce qu'on ne peut pas habiter impunément la Goutte d'Or : il faut comprendre ou partir. Comprendre, pas déplorer, pas condamner, comprendre. Quand je dis que la Goutte d'Or est culturellement privilégiée, je vous demande d'aller assister à un conseil de quartier dans certains beaux quartiers ouest de Paris et vous comprendrez ce que je veux dire. Là-bas, les doubles vitrages, les murailles d'interdits, les frontières étanches. Ici, pour le meilleur et pour le pire, les tempêtes du monde.

    En même temps, la Goutte d'Or est l'un des endroits où la vie est difficile, injuste, impitoyable pour les plus démunis, pour les accidentés, les précaires, les primo-arrivants. Je demande un regard sur ce quartier qui ne soit pas réducteur. Les deux aspects coexistent, se contredisent, s'affrontent, se toisent, ne se complètent pas.
    Les difficultés sont dues bien entendu à des raisons générales, liées au système économique, aux politiques publiques. Mais aussi à des mouvements de population auto-protecteurs qui visent à créer des ghettos protégés pour soi-même et les enfants.
    Soyons cohérents: Ceux qui habitent les beaux quartiers déplorent les ghettos de la misère et de l’exclusion mais refusent farouchement les logements et les équipements sociaux à leur porte. Parmi ceux qui habitent ici certains déplorent la fuite des relativement privilégiés et stigmatisent ceux qui restent comme des "bobos" ou critiquent les équipements et les actions qui refusent cette dérive.
    C'est une question politique ou culturelle? Les deux sans doute. Une partie de la population du pays où je vis a une conception étriquée et protectionniste de la culture. L'idée qu'un pays fort est un pays homogène. L'idée que les influences étrangères sont délétères, aussi dangereuses que la construction d'un groupe de logements sociaux rue de Passy ou Avenue Mozart. Ici se construisent d'autres conceptions du monde.
    Ne répondons pas à la fermeture par d'autres fermetures. En ce sens, il me semble aberrant d'associer les termes "habitants" et pratiques culturelles. Est-ce que les équipements qui existent, les pratiques quotidiennes, se limitent aux quelques vingt mille habitants de la Goutte d'Or ? Le quartier fonctionne comme les villes de vacances : vingt mille personnes en hiver, deux cent mille en été. Sauf qu'ici c'est toute l'année. Voulons-nous pour échapper à Schengen, des douaniers et des postes frontières à Château Rouge, Barbès, la Chapelle ? Voulons-nous la préférence territoriale ? Une politique culturelle dans le quartier, ce sont des ambitions à l'échelle parisienne et plus encore, et des échappées pour ceux qui habitent ici. Quand on fréquente la médiathèque, la fête de la Goutte d'Or, les cafés musicaux, le centre Barbara, on se trouve dans un creuset bouillonnant. Je ne tiens pas à ce que tous ces lieux au nom d'une politique culturelle "pour les habitants" se renferment dans une culture de quartier."

    Maurice Goldring.

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    Maurice Goldring est professeur émérite en Etudes irlandaises, habite la Goutte-d'Or depuis de nombreuses années, a publié La Goutte d''Or, quartier de France, au Editions Autrement.

    Nous avions organisé une soirée littéraire autour de cette publication au café La Goutte rouge, rue Polonceau, le 2 décembre 2009.

    La Goutte d'Or dans wikipedia pour quelques infos globales.

    Le blog politique de Maurice Goldring.

  • Le 1er mai : une affiche vieille de plus de cent ans !

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    Dessin de Grandjouan, "1er mai", L'Assiette au beurre, 28/4/1906.

    "1er mai". Ce dessin intervient dans un contexte d'accélération et d'organisation des luttes sociales. La CGT décide au congrès de Bourges (1904) de lancer une grande campagne de propagande en faveur de la journée de huit heures. Grandjouan, dont les sympathies anarchistes sont très marquées, prête son talent à cette cause. Un an avant la parution de ce numéro de L'Assiette au beurre, s'achève le « congrès du Globe » où les tendances du socialisme français s'unissent dans la SFIO (1905). Le secrétaire général affirme que « le Parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n'est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte de classes et de révolution ».
    Cette œuvre du peintre et affichiste Jules Grandjouan dépasse le registre étroit du dessin satirique. Le trait et la couleur s'intègrent dans une composition originale et savante. Au premier plan, trois jeunes femmes nues tiennent une guirlande de fleurs dans laquelle se déchire la revendication des trois-huit. À l'arrière-plan, on devine la masse formée par une manifestation de travailleurs surmontée d'un arbre en fleurs. Le premier plan est une allégorie, dont la réalisation mêle la tradition antique des trois Parques qui déroulent le fil de la vie et des éléments iconiques propres au monde du travail. L'ouvrière-parque qui symbolise le travail tient dans sa main une pioche et porte une coiffe inspirée de celle des « caffues », ces ouvrières du Nord qui triaient le charbon. Le visage marque une expression de colère résolue. La jeune fille du milieu est marquée par la jeunesse et l'insouciance propre au loisir ; celle de droite, les yeux baissés dans le repos, a la peau brune des femmes du peuple. À l'arrière-plan, d'une touche graphique discrète sont convoqués des instruments de travail et des fusils crosse en l'air. L'habileté artistique de Grandjouan est d'avoir subtilement fondu par une esthétique inspirée de l'Art nouveau les deux plans de la composition. La chevelure des loisirs se confond avec les manifestants. Une femme à droite tient un flambeau qui se transforme en branche fleurie. Le jeu des couleurs complémentaires renforce l'effet de fusion. Ce parti pris artistique est aussi idéologique ; en liant la lutte revendicative et le but à atteindre, le pain et les roses, Grandjouan, en habile propagandiste, ancre chez les prolétaires la grandeur de l'Idée.

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    Commentaire extrait de Quand le crayon attaque, "Images satiriques et opinion publique en France, 1814-1918", Michel Dixmier, Annie Duprat, Bruno Guignard, Bertrand Tillier, chez Autrement, p. 157-158.

     

    Les auteures du Guide de quartier Trudaine Rochechouart avaient montré cette affiche de l'Assiette au Beurre en 2007, page 39, pour illustrer les premiers pas de la fête du travail au Théâtre des Folies Rochechouart, 42 rue de Rochechouart.

    Extrait :"C'est au théâtre des Folies Rochechouart , installé au 42, que se déroule du 15 au 20 juillet 1889 le Congrès ouvrier international de Paris, inauguré dans  la vieille salle Pétrelle. Il doit consacrer la fondation de la IIe Internationale. Une résolution adoptée à l'unanimité par les délégués des 21 pays, parmi lesquels Wilhelm Liebknecht et August Bebel pour le parti social-démocrate allemand, Victor Adler pour le parti social-démocrate autrichien, le Roumain George Valentinovitch, recommande "une grande manifestation internationale à date fixe", "dans tous les centres ouvriers d'Europe et d'Amérique en faveur de la journée à 8 heures de travail", et adopte la date du 1er mai de l'année suivante."

    Le guide est téléchargeable sur le site de la mairie du 9e ici.

  • Réouverture du square d'Anvers dans le 9e

    Avec les beaux jours de retour viennent aussi les bonnes nouvelles. Après plusieurs mois de travaux, le square d'Anvers ouvrira ses portes le mardi 17 mai au matin.

    Nous vous avions présenté le projet il y a un peu plus d'un an (voir notre article du 16 avril 2015) et nous avons pu assister à une réunion de chantier et donc le visiter en avant première grâce à l'obligeance de la mairie du 9e.

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    Certes tout n'était pas encore tout à fait terminé lorsque nous y sommes allés mais l'essentiel était là. Petite visite guidée.

    Revue générale

    Comme prévu dans le projet initial, la structure générale du square est inchangée : deux aires de jeux au Nord côté boulevard de Rochechouart et une aire au Sud côté avenue Trudaine dont il faut quand même noter qu'elle a été légèrement agrandie en déplaçant les grilles qui l'entourent d'un bon mètre et en supprimant les bancs qui prenaient beaucoup de place (voir infra). C'est donc l'aire centrale qui a été restructurée en préservant les arbres qui s'y trouvaient déjà.

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    Disons-le d'emblée, l'ensemble est réussi. La Direction des Parcs et Jardins de la Ville de Paris sous la houlette de la mairie du 9e a fait du bon travail. Nous irons même jusqu'à dire que c'est élégant.

    Un chemin pavé forme une double virgule au centre du square, double virgule bordée d'un long siège comme une banquette en bois exotique du meilleur effet. "C'est là un élément coûteux reconnait Sébastien Dulermo, adjoint à la maire du 9e chargé des espaces verts, mais cela donne une identité au square qui le différencie de ce qui a été fait square Montholon".

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    Une seconde longue baquette longeant l'allée côté lycée Jacques-Decour vient compléter l'ensemble.

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    Le choix de la végétation a été soigné : plantes persistantes, caduques et fleurs pour la diversité. Tout est déjà planté et n'attend plus que le soleil pour pousser.

    Revue de détails

    Les détails ont été soignés.

    Notons tout d'abord que luminaires, bancs, grilles de séparation des aires de jeux, panneaux d'information ont  été repeints couleur bronze donnant une belle cohérence à l'ensemble. Pas prévu dans le devis initial, le kiosque a pu également être repeint de la même couleur grâce au projet "des kiosques pour faire la fête" de l'édition 2015 du budget participatif.

    L'allée centrale pavée, certes jolie, n'est pas des plus commodes pour les personnes à mobilité réduite et même les poussettes d'enfants si nombreux à fréquenter ce square. Une attention particulière a été portée à cette question et un cheminement spécial a été mis en place permettant l'accès à l'ensemble du square pour tous.

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    Passage pavé "lisse" pour faciliter le déplacement - il y en a plusieurs dans le square

    Le long de l'allée jouxtant le lycée Jacques Decour, un terrain de jeu de boules a été installé. Notons que dans cette partie devraient aussi être mis en place un babyfoot, une table de jeu d'échecs et quelques équipements pour faire de la gymnastique. Cette fois c'est l'édition 2014 du budget participatif et le projet "Sport urbain en liberté" qui a permis cet investissement.

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    Le projet prévoit l'installation d'une sanisette Decaux à la place de l'actuel cabanon qui certes est bien dans l'environnement mais qui ne permet de maintenir les toilettes dans un état de propreté acceptable.

    L'aire de jeux des tout petits côté avenue Trudaine a été revisitée. Un arbre malade a été arraché, les bancs ont été enlevés. Mais le nombre de places assises pour parents et nounous qui surveillent les petits n'en est pas diminué pour autant. En effet, comme cela a été fait pour la zone centrale, une banquette en bois va courir sur les trois côtés de l'aire de jeux. Elle fait d'ailleurs l'objet d'un traitement très soigné comme le montrent ces photos.

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    La banquette va contourner l'arbre

    Voilà, rendez-vous le 17 mai pour l'ouverture et probablement septembre pour l'inauguration officielle.

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  • La dernière réunion du conseil de quartier Goutte d'Or Château-Rouge

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    En effet, la dernière réunion du conseil de quartier Goutte d'Or Château-Rouge s'est tenue le 28 février au Centre Fleury-Barbara, et il ne se réunira plus avant l'automne prochain, selon toute vraisemblance, car la campagne électorale pour la Présidentielle et les Législatives limite l'utilisation des salles municipales pendant cette période. Dont acte. 

    Une salle pleine, beaucoup de femmes... , des chaises rangées en amphithéâtre ou presque, et à la table des invitées des intervenantes que nous avions rencontrées lors d'une session en novembre dernier sur le thème du harcèlement de rue, dans un autre arrondissement de Paris.

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    Parmi elles, Dominique Poggy, sociologue, dirige et anime une association Places égales. Ces dernières années, elle a expérimenté les marches exploratoires et formé des personnes à la méthodologie de ces marches exploratoires de femmes dans l'espace public, destinées à observer quelles sont les rues et places qui créent problème, qui mettent mal à l'aise les femmes quand elles doivent les emprunter et les conduisent à modifier leur itinéraire dans un mouvement presque inconscient d'évitement. Egalement, Christine Guillemaut, de l'Observatoire de l'égalité hommes/femmes et cheffe de projet sur les violences de genre, qui étaient ici au coeur du sujet. 

    Des "marcheuses" du quartier sont venues raconter leur expérience, les relations qui se sont nouées entre elles, alors qu'elles se ne connaissaient pas au début de la période, et le regard nouveau qu'elles portent sur elles dans le quartier. Elles ont affirmé aussi combien les choses doivent changer. C'est à dire qu'elles ne sont pas en cause, elles ont toute légitimité à se déplacer librement dans l'espace public. Il leur appartient autant qu'aux hommes, plusieurs d'entre elles l'ont martelé : " c'est au quartier de changer, pas à nous ! "

    La Goutte d'Or n'est pas le seul quartier à avoir organisé ces marches de femmes à la découverte des lieux difficiles pour elles. Découverte qui n'en est pas une pour elles, mais des lieux qui demandent à être découverts par les autorités publiques, reconnus comme tels, et aménagés pour qu'ils changent. Le regard des hommes doit changer également, les habitudes culturelles ne sont pas immuables et surtout ne peuvent plus être une excuse ou un passe-droit. C'est un travail compliqué parfois, assez long souvent, mais dans cette démarche, les femmes du quartier peuvent trouver du soutien auprès de Paris Macadam (22 rue de la Goutte d'Or), l'association que préside Gertrude Godart, qui accompagnait les marcheuses lors des différentes sorties, commencées en juin 2016. 

    D'autres quartiers sont classés Politique de la ville et s'approprient ce type d'expérimentation. Avec le même encadrement, des femmes avaient pris les devants à Rouen, il y a déjà quelques temps, et une petite vidéo est disponible sur le site de la ville de Rouen, c'est ici.  

    Le Commissariat général à l'égalité des territoires consacre des pages pour informer sur ce thème et sa lecture est enrichissante : Les femmes marchent pour améliorer leur cadre de vie. Qui le démentirait ?  

    ***

    Le conseil de quartier s'est terminé par un tirage au sort des candidats au poste de conseiller de quartier pour combler le départ de certaines personnes et des défections accumulées au cours du temps. La fonction demande du temps et de la disponibilité, deux exigences qui ne sont peut-être pas assez mises en avant lors des recrutements. 

    Enfin, nous vous proposons un engagement qui sera peut-être moins exigeant, au moins dans le temps, ce serait de répondre positivement à l'appel de la Salle Saint-Bruno qui cherche des bénévoles et des bonnes volontés pour préparer la Goutte d'Or en fête dès maintenant. 

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    Contacter la salle Saint-Bruno Maud Gillet 
    Coordinatrice Animation locale
    Association Salle Saint Bruno
    9 rue Saint Bruno 75018 Paris
    01 53 09 99 56
    www.gouttedor-et-vous.org
    www.gouttedorenfete.org

    Enregistrer

  • Les vœux d'Action Barbès pour 2021

    Après s'être souhaité le meilleur pour 2020, on n'ose réitérer l'exercice pour 2021, tant l'année qui vient de passer a surtout été celle d'une catastrophe sanitaire mondiale sans précédent, doublée d'une grave crise économique. Une crise économique qui ne fait, hélas, que commencer. Pour autant, gardons tout de même l'espoir d'une année meilleure, diront les optimistes, ou d'une année "moins pire", diront les pessimistes.

    Si nous formulons des vœux pour cette nouvelle année, ceux de bonne santé sont évidemment ceux qui nous viennent en premier à l'esprit. Espérons donc que cette année nouvelle soit celle qui verra l'humain venir à bout de ce fichu virus qui bouleverse nos vies. Espérons aussi que les solidarités individuelles et collectives se développent plus encore afin de ne pas laisser dans la détresse les trop nombreuses personnes qui vivent dans la rue et dans le dénuement, et qui sont les premières à subir les effets néfastes de cette crise sanitaire et économique.

    Sur le plan de la sécurité, si 2020 a été marquée par une recrudescence très inquiétante des crimes et délits dans nos quartiers, espérons qu'en 2021 les autorités préfectorales prennent enfin pleinement conscience de la situation vécue par les habitants du nord-est de Paris, qu'elles arrêtent de s'abriter derrière des statistiques abstraites et prennent réellement des mesures concrètes à la hauteur des enjeux pour rétablir l'État de droit qu'elles n'assurent plus ici.

    L'année qui commence va tout de même voir des réalisations positives dans nos rues, avec la végétalisation de la rue du Delta par exemple, ou encore les travaux de réaménagement de la "rue-jardin Richomme". Espérons aussi que cette nouvelle année verra enfin l'achèvement des travaux de la Promenade urbaine. Et quand on parle de travaux, on pense concertation. De ce côté, on espère vivement que cet an neuf sera celui de vraies concertations avec les habitants, une phase indispensable à la réussite de tout projet urbain.

    Et 2021 c'est une année un peu spéciale pour notre association qui fête ses vingt ans d'existence. En effet, c'est en 2001 qu'est née Action Barbès. Enfin, nous devrions dire les trois Action Barbès, car, rappelons-le, au départ ce sont trois associations qui se sont constituées, une par arrondissement. Mais bien vite, Action Barbès n'a formé plus q'une seule association, unissant les forces des habitants des trois arrondissements. Durant ces vingt années notre association a porté haut les voix des habitants pour apporter des améliorations à notre cadre de vie. Et même s'il y a encore fort à faire dans cette perspective, réjouissons-nous des nombreux projets portés par Action Barbès qui ont abouti et contribué à changer positivement les choses. Pensons à la réhabilitation du Louxor, au retour d'une brasserie à Barbès, à la Promenade urbaine, à la création d'une "rue-jardin Richomme", ou encore à la pacification de la circulation dans la Goutte d'Or. Mais à côté de ces grands projets, Action Barbès, c'est aussi un engagement incessant de ses représentants et de ses adhérents, tous bénévoles, pour contribuer à résoudre une multitude de petits problèmes du quotidien, avec une participation active aux différentes instances où s'exprime la parole des habitants (Comité de pilotages, commissions d'arrondissement, conseils de quartier, comités de voisinage, suivi de projets...). Et vingt ans plus tard, notre détermination est toujours aussi forte à vouloir améliorer le cadre de vie dans nos quartiers. Nous espérons vivement pouvoir fêter dignement cet anniversaire tous ensemble en fin d'année scolaire, la situation sanitaire d'alors en décidera !

    Nous souhaitons à chacune et à chacun le meilleur pour cette année nouvelle, que la vie vous soit douce, et que cet an neuf soit celui de l'espoir d'une société meilleure permettant à chacune et à chacun de s'épanouir affectivement, socialement et professionnellement.

     

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    Rue Richomme, été 2020

  • Une salle pleine ... à craquer.

    Conseil de quartier Goutte d'Or le 23 novembre

     

    Espace public : prostitution, vente à la sauvette, drogues, propreté… tout y est passé pendant ce conseil de quartier très animé, devant une salle archicomble. Thème hautement sensible dans ce secteur du 18e.

    Pour répondre aux questions, le commissaire divisionnaire M.Clouzeau, le premier adjoint Eric Lejoindre, un représentant de la DPP (Direction de la prévention et de la protection), le responsable RATP de la ligne 4.

     

    PHOTOS - Goutte d'Or CQ du 23 nov 2010 web.JPG

     photo de la salle de l'école élémentarie de la rue P. Budin.

     

    Plusieurs habitants, jeunes qui viennent de s’installer et moins jeunes qui habitent le quartier depuis de très nombreuses années, ont le sentiment que leur quartier est abandonné, qu’il n’est plus le même. Dealers, toxicomanes qui se droguent sous les fenêtres et dans les halls d’immeubles, agressions, prostitution, extension des espaces de vente à la sauvette, gêne pour les commerçants et perte de chiffre d’affaires, métro Barbès difficile d’accès, bruits nocturnes liés aux débits de boissons alcoolisées illégaux, la situation se dégraderait.

    Les rues les plus citées, rue Dejean, Poulet, de Suez, de Panama, Myrha, boulevard Barbès aussi, le carrefour Barbès et le marché boulevard de La Chapelle, rue des Poissonniers.

    Eric Lejoindre a tenté de rappeler les efforts conséquents de la Ville et de la mairie du 18e pour éradiquer l’habitat insalubre, refaire  le square Léon (coût 500 000 €), mettre en place des équipes de développement local, subventionner des associations, faire avancer le projet de « marché des cinq continents » - qui attend depuis au moins 10 ans-. Son discours n’a pas été vraiment entendu.

    Le commissaire Clouzeau, qui a choisi de venir dans le 18e, a reconnu les difficultés rencontrées par ses agents.  Pour avoir connu le quartier il y a 20 ans, il ne lui semble pas que la situation se soit dégradée. Et pourtant, impossible d’éradiquer la vente à la sauvette : « police-menottes-prison », ce n’est pas possible. « On est devant des infractions : on ne peut mettre que des contraventions aux vendeurs, très nombreux en effet, PV qui ne seront d’ailleurs jamais payés ». Car si on en fait un délit, encore faut-il qu’il soit suivi d’une sanction. Or la garde à vue n’est guère à la mode et on ne peut pas en mettre 100 ! Puisqu'ils ne tiendraient pas dans le commissariat ! Ce phénomène est donc traité comme un problème d’ordre public : et nous, usagers de da station, nous constatons que la police fait un contrôle, les vendeurs changent de trottoir, la police repart, les vendeurs reviennent.   

    La hiérarchie des priorités : impossible aussi de mobiliser en permanence trop de policiers, alors qu’il y a des problèmes plus graves comme le trafic de stupéfiants. La seule sanction possible, et même efficace, reste la saisie de la marchandise. «  Mon meilleur outil, c’est la benne !! » conclut-il à ce sujet.

    Et la prostitution ? Rappelons que le racolage est devenu un délit. Une forte pression a été exercée sur Paris intra muros il y a quelques années. De fait, elle s’est alors déplacée, vers les boulevards des Maréchaux, et les bois, souvent dans des conditions d’insécurité considérables. Mais on la voit réapparaitre depuis quelques mois dans les voitures et même dans des halls d’immeubles. Les interpellations quotidiennes sont toutes classées sans suite par le Parquet qui estime que les prostituées sont avant tout des victimes et qu’il faut attaquer les réseaux. « On vide la baignoire avec une cuillère percée » !! s'exclame le commissaire. Pas d’évolution possible sans changement de politique pénale.

    Au final, on comprend que la ville ne reste pas inactive surtout en matière de réhabilitation, d’urbanisme, de logements, d’aide aux associations qui œuvrent sur le terrain. Là, les habitants le reconnaissent volontiers. Ils reconnaissent également que la Préfecture de police, mène des actions régulières : ainsi le 18 novembre dernier, une opération conjointe police/douanes de lutte contre la vente à la sauvette de cigarettes contrefaites dans le secteur Barbès/Rochechouart (18e) a permis d’interpeller 28 personnes. Ils reconnaissent encore que beaucoup de moyens et de personnes sont mobilisés, mais ils voient surtout que la misère est plus grande. Malgré cela, ce 23 novembre ils étaient très nombreux à ne pas voir le résultat de tous ces investissements humains et financiers et le faisaient savoir tant à la mairie qu’à la police. Les expressions «  quartier non mixte » et « ghettoïsation » sont revenues souvent dans les interventions. 

    PHOTOS - Jessaint Chapelle DPE.JPGMais personne n’a fait remarquer qu’il y avait depuis plusieurs années des suppressions importantes de fonctionnaires de police, de magistrats, d’enseignants, de moyens dans les services publics…

    En conclusion, nous n’avons pas été surpris par les déclarations de uns et des autres, car nous ne connaissons que trop la situation dans nos quartiers, toutefois l’absence d’évocation des suppressions d’effectifs dans la police, comme dans les autres services publics au demeurant, laisse perplexe. De la part du commissaire, on peut comprendre qu’il ne les mette pas en avant, par respect de la politique de son ministère, mais de la part des élus, ce silence est moins compréhensible.

     

  • Barbès un marché comme les autres ?

    Il faut être positif, patient aussi, nous dit la Mairie de Paris car nous travaillons à son amélioration, montrer les bons côtés du marché, et arrêter de le dénigrer sans cesse. (voir notre article du 20). Ok, on va tenter. 

    Malgré la foule qui déambule aussi bien dans l'allée centrale que sur les côtés extérieurs, malgré les vendeurs à la sauvette qui ralentissent le passage des clients entre les étals, et créent des bouchons bruyants, protestations et cris des râleurs qui ne voient pas bien l'intérêt de vendre là des montres de pacotille, ou des slips et chaussettes et encore moins des bouquets de persil ou de coriandre au nez et à la barbe des marchands ayant acquitté leur place.... malgré tout cela, le marché de Barbès est un dépaysement complet. Pourtant, certains habitants du quartier ont lâché l'affaire, ils n'y trouvent plus leur compte, ils disent que la qualité a baissé, que les contacts sont devenus difficiles, la tension est présente, l'agressivité aussi souvent. Tout cela est vrai. Ressenti par tous. Que faire ? 

    On est dans un marché populaire. Les prix sont, comme chez Tati, les plus bas de Paris. Les clients viennent parfois de loin pour y remplir leurs caddies et repartent qui en bus, qui en métro. Prenez la ligne 2 vers 13h à Barbès, et vous serez surpris du nombre de caddies présents dans la rame. Quand on sait acheter, qu'on regarde avec soin ce qui entre dans le sachet, on peut en revenir avec des produits de qualité. On peut même faire des affaires en saisissant les opportunités. Des exemples ? Deux petits conteneurs transparents de 500 gr de pommes de terre, type BF15 ou charlotte, qualité bio, pour un euro. Ou encore le kilo de coquilles saint-jacques à 8,95 €. Vous ne les trouverez pas chez Carrefour ou Auchan. Pour la majorité des produits, les marges sont étroites mais la quantité est là, qui compense. Les commerçants, dans leur ensemble, sont des vieux routards de la vente de produits périssables sur les marchés et connaissent leur affaire. Ils savent acheter à Rungis. Ils savent aussi quel produit ne pourra pas se vendre ici car le prix est trop élevé pour le pouvoir d'achat local. Certes, le quartier s'est renchéri au niveau de l'immobilier, mais assez rares sont les nouveaux propriétaires qui font leurs courses  au marché. 

    Toutefois, nous constatons depuis des mois que des stands de produits non alimentaires remplacent des étals de fruits et légumes, certains jours. C'est dommage, car la Direction de l'attractivité et de l'emploi (DAE, c'est le nom du service de la Ville qui se charge du fonctionnement des marchés en coopération avec les délégataires) avait organisé l’espace, il y a quelques années, de telle sorte que le non-alimentaire s'installe à l'est du marché, sous le viaduc, mais au carrefour des rues de Maubeuge et Tombouctou. Ces marchands, qualifiés de "volants", ne sont pas titulaires d'un emplacement attitré, normalement. Ils acquittent leur droit, au coup par coup, auprès du placier, en fonction des espaces disponibles lors de l'installation du marché à l'aube. D'où parfois, à côté du poissonnier, un  camelot qui vend des parfums avec verve et succès (!) ou un marchand de prêt-à-porter entre deux stands de melons. Or, nous rappelons régulièrement lors de réunions avec élus et services de la ville que ce marché est avant tout un marché alimentaire.

    Cependant, il faudra bien trouver des compromis et donc dialoguer avec les commerçants. C’est le rôle de la ville et du délégataire. Nous pouvons ainsi espérer faire progresser la situation du marché, améliorer son environnement, le rendre plus agréable et y compris améliorer les conditions dans lesquelles les commerçants eux-mêmes travaillent. Certains nous ont dit qu'ils passaient du temps, au petit matin,  à nettoyer leur place avant d'installer les stands parce que, la veille, marché illicite ou distribution alimentaire avait eu lieu sans que les agents de la propreté aient eu le loisir de repasser. On le voit aussi en fin de marché, après le passage de la "fonctionnelle" quand les sauvettes sortent leurs caddies et déballent leurs toiles au sol. Une patrouille de policiers les fait disparaître... mais le sol reste jonché de détritus, cageots et cartons compris. La version moderne du mythe de Sisyphe...

    Encore un point positif sur ce marché hors du commun. On sait qu'à la fin des marchés, ici comme ailleurs, on a toujours croisé des "glaneurs", qui collectent les fruits et légumes laissés pour compte avant le grand balayage. Vu la conjoncture économique, ils sont malheureusement de plus en plus nombreux. Mais, ici le mercredi, vers 13h, c'est l'association des Restos du coeur qui vient avec un camion et prend en charge des cageots entiers de produits frais pour sa cuisine d'Aubervilliers. Un point positif qu'on ne pouvait pas complètement passer sous silence. 

    Avant de terminer le tableau, nous voulons encourager les marchands à trier un peu mieux leurs déchets, et profiter que des conteneurs spéciaux sont mis à leur disposition (ils sont une vingtaine, avec des couvercles bleus), et qu'ils sont collectés par une benne dite BIO avant le grand nettoyage de 15h. Bio, compostage, etc... bon pour l'environnement ! 

    Par ailleurs, les deux compacteurs de Derichebourg, qui ne fonctionnent pas toujours à ce que nous avons entendu, sont un peu dépassés par les quantités de marchandises qui arrivent en même temps que les cartons et les cageots en bois léger. Tout cela est avalé, mais pas toujours compacté, et les rotations du camion qui enlève la benne se font plus fréquentes. S'en suit une interruption de la circulation sur le boulevard de la Chapelle qui crée un embouteillage en amont, des klaxons, etc.... Sisyphe…. et le rocher est très lourd à bouger !

  • Gainsbourg rue Chaptal

    On célèbre cette année le 25e anniversaire de la mort de Serge Gainbourg. Tout a été dit sur sa maison de la rue de Verneuil dans le 6e mais sa jeunesse dans le 9e est, elle, plus ou moins passée sous silence.

    La mairie de cet arrondissement a souhaité combler cette lacune et, avec l'accord de sa fille Charlotte, a voulu déposer une plaque au 11bis rue Chaptal, là-même où Gainsbourg a passé 15 ans de sa vie soit entre 1932 et 1947, son enfance.

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    Devant une foule assez nombreuse mais pas très jeune, en présence de Jacqueline, soeur de l'artiste, de Jane Birkin et de Charlotte Gainsbourg, la maire du 9e a rendu hommage à l'auteur, compositeur, interprète et souligné l'attachement que Serge Gainsbourg a toujours gardé pour cet arrondissement malgré les terribles souvenirs de l'occupation qui a forcé la famille à quitter Paris. Voici l'immeuble où sera apposée la plaque.

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    Ici plus d'informations sur la famille Gainsbourg : les origines familiales de Gainsbourg.

    Associée à cette plaque, la mairie du 9e organise jusqu'au 10 avril une exposition "De Gainsbourg à Gainsbarre", photos réalisées par Serge Gainsbourg. Voici l'affiche.

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    Et un peu de musique - Une belle chanson de Gainsbourg jeune.

    Notes historiques :

    La rue Chaptal est un endroit très riche en histoire. Nos amis de l'association 9e Histoire nous ont fait passer quelques informations qui ne manquent pas d'intérêt. Les voici.

    1  !!! 2 rue Chaptal
    Lieu : Café Gavarni - Personnages : Louis De Funès - Événements : De Funès pianiste dans un café fréquenté par la pègre - Date : 1942 - Guerre de 39-45

    6 rue Chaptal
    Lieu : Nouvelle Athènes (lotissement typique)/Bâtement remarquable - Événements : Exemple typique de lotissement de la Nouvelle Athènes - Date : 1825 - Restauration

    9 rue Chaptal
    Lieu : Galerie Goupil (second siège, après le boulevard Montmartre) - Personnages : Adolphe Goupil/Vincent Van Gogh - Événements : Vincent van Gogh travaille comme vendeur à la galerie Goupil, lors de son arrivée à Paris - Date : 15 mai 1875 – 1876 - Troisième République

    10 rue Chaptal
    Lieu : Société des Auteurs compositeurs et éditeurs (fondée en 1850)/Siège de la SACEM (inscription ACE) - Événements : Société des Auteurs Compositeurs et Éditeurs, ancêtre de la SACEM - Date :  !!! 1937 - Front Populaire

    14 rue Chaptal
    Lieu : Demeure de Maurice Barrès - Personnages : Maurice Barrès - Événements : Demeure de Maurice Barrès, chantre du nationalisme français - Date : 1886 - Troisième République

    14 rue Chaptal
    Lieu : Troisième siège du Hot Club de France (quintette à cordes)/Club de Jazz - Personnages : Django Reinhardt/Stéphane Grappelli/Louis Vola/Joseph Reinhardt/Roger Chaput - Événements : Haut lieu de l’introduction du Jazz en France - Date : - Quatrième République

    16 rue Chaptal
    Lieu : Demeure d’Ary Scheffer/Musée de la Vie romantique - Personnages : Ary Scheffer/Arthur de Gobineau/Pierre-Jean de Béranger/Jean-Auguste Ingres/Eugène Delacroix/Franz Liszt/Ernest Renan/Charles Dickens/Ivan Tourgueniev/Félicité Lamennais/Frédéric Chopin/Alphonse de Lamartine/George Sand/Auguste Bartholdi - Événements : Le peintre Ary Scheffer reçoit dans son salon le Tout-Paris artistique de l’époque - Date : 1830 – 1856 - Restauration

    16 rue Chaptal
    Lieu : Demeure d’Ernest Renan/Musée de la Vie romantique - Personnages : Ernest Renan (gendre d’Ary Scheffer)/Cornélia Scheffer - Événements : Demeure d’Ernest Renan léguée par son beau-père - Date : 1856 – 1871 - Second Empire
     
    17 rue Chaptal
    Lieu : Premier salon de Nina de Callias - Personnages : Paul Verlaine/Mathilde Mauté de Fleurville (14 ans)/Charles de Sivry (demi-frère de Mathilde Mauté) - Événements : Mathilde Mauté croise Verlaine une première fois chez Nina de Callias - Date : 1867 - Second Empire
    17 rue Chaptal
     Personnages : Nina de Callias (Nina de Villard)/Charles Cros/Émile Goudeau/Paul Verlaine/Édouard Manet - Événements : Salon fréquenté par de nombreux artistes ; prise comme modèle par Manet pour la "Dame aux éventails" - Date : 1868 – 1870 - Second Empire
    17 rue Chaptal
     Personnages : Nina de Callias/Raoul Rigault/Gustave Flourens/Ernest Lavigne/Edmond Bazire (rédacteur à "la Marseillaise")/Ferdinand Révillon (directeur des douanes sous la Commune) - Événements : Nina de Callias se réfugie quelques temps à Genève après la Semaine sanglante, de crainte qu’on lui reproche d’avoir reçu certains Communards - Date : 1871 - Troisième République
     
    32 rue Chaptal
    Lieu : Pension Landry - Personnages : Paul Verlaine - Événements : Le jeune Paul Verlaine est placé en pension par ses parents - Date : 1853 – 1862 - Second Empire

  • Objectif Propreté

    L'équipe d'animation du conseil de quartier ("CQ") Faubourg Saint-Denis Paradis a eu fort à faire pour son premier CQ de la nouvelle mandature, mardi 7 octobre (voir notre annonce).

    Le thème de la propreté (ou plutôt saleté comme l'a présenté une animatrice de l'équipe avec un certain humour), revenu souvent lors des réunions publiques de la campagne municipale, avait attiré environ 70 personnes rue Martel. On s'y attendait. La veille, au conseil d'arrondissement, les élus de l'opposition avaient présenté un vœu, non adopté.

    Déborah Pawlik, élue UMP, a donc trouvé une oreille attentive (et même plusieurs) dans la salle lorsqu'elle a évoqué le refus de la majorité de reprendre son vœu. Un rendez-vous avec les habitants était d'ailleurs prévu dès le jeudi 9 octobre en fin d'après-midi en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'angle de la rue du faubourg Saint-Denis et de la rue de Metz (voir l'annonce via Twitter). De toute évidence, l'opposition à la majorité municipale sera certainement plus présente dans les conseils de quartier et sur le terrain, en comparaison avec la précédente mandature.

     

    Une première partie de conseil plutôt houleuse

    Chacun et chacune souhaitaient rapidement s'exprimer sur le coin ou le recoin devenu insupportable à voir ou à sentir. L'équipe d'animation avait fait le choix de laisser quelques minutes à chaque élu présent, pas forcément un bon choix, tous les élus n'étant pas d'une grande clarté. La foule s'impatientait et la tension montait dans le préau de l'école maternelle! Ajoutons à cela qu'une pétition circulait depuis plusieurs semaines dans le quartier : les réponses des élus étaient donc attendues avec une certaine impatience pas toujours bienveillante. De l'avis général, la situation a empiré.

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    Alors qu'a-t-on entendu ?

    paris,propreté,conseil-de-quartier,saint-denis-paradis,démocratie-locale,dans-ma-rue,elise-fajgelesDes remarques pas vraiment différentes de celles que nous entendons de la part de nos adhérents ou lecteurs plus au nord de l'arrondissement ou dans le secteur Barbès. Pas de scoop donc.

    Odeurs d'urine insupportables dans de nombreux lieux et devant une école, dépôts d'encombrants fréquents, déchets entassés à côté des nouvelles poubelles, square Alban Satragne jonché de détritus de toutes sortes, mégots devant les cafés, poubelles déposées trop tôt sur les trottoirs, traces d'une forte alcoolisation par endroit, commerces irrespectueux de l'espace public...

     

    "Les problèmes sont connus et pas contestés" a répondu Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e et chargée de l'espace public et de la propreté. "Toutes les salissures ne se ressemblent pas et ne viennent pas des mêmes populations". Actuellement, le 10e est pourtant l'arrondissement le mieux doté en agents de la DPE, ils sont 193. Mais la nécessité d'effectifs supplémentaires est incontestable. Des recrutements sur tout Paris vont se faire très prochainement, vraisemblablement d'ici fin 2014; il faudra donc attendre encore un peu, le temps de la formation des nouveaux agents. Par contre, pas de nombre précis. L'élue a reconnu qu'il n'y avait pas assez de verbalisations. Malgré une opération coup de poing menée récemment, seulement 30 PV établis en 3 jours. Des amendes peu dissuasives car à 35€ et on sait aussi que tous les contrevenants ne sont pas solvables.

    Alors il y a d'autres pistes comme une campagne de communication (via la diffusion d'un "vade-mecum" qui pourrait être élaboré avec les habitants), une augmentation des sanisettes (+ 400), la présence de "brigades vertes" qui viendraient épauler les éboueurs mais dont les missions restent encore floues, une réflexion en cours pour des sanisettes mixtes mais moins encombrantes. Mais pas de recette miracle. On s'en doute. Les effectifs ne font pas tout, nous le savons bien. Face aux incivilités croissantes, on se sent tout de même un peu démuni. Une habitante a prôné l'imagination au pouvoir car "dire ce n'est pas bien d'uriner ne donne aucun résultat". L'idée de spots munis de détecteurs de proximité éclairant en pleine action l'homme qui urine, voilà ce qui nous rappelle une proposition que nous avions faite, pour un recoin de la station Barbès. A l'époque, pour ceux qui s'en souviennent, la RATP demandait qui changerait l'ampoule!

    Un habitant a fait remarquer à juste titre qu'on ne pouvait passer sous silence la question de la précarité. Un autre a rappelé l'utilité de l'application mobile gratuite DansMaRue pour les signalements des anomalies dans l'espace public, et à ce titre les graffitis et autres soucis de propreté (pour ceux qui ne disposent pas de smartphone, cette application est également disponible sous forme de formulaire en ligne).

     

    Paul Simondon, premier adjoint, a reconnu l'utilité de la pétition qui a circulé et dont il a souligné le ton mesuré, factuel et juste. Les habitants ne nient pas le travail des agents de la propreté et reconnaissent leur découragement face à l'ampleur de la tâche. Un point positif à souligner. Par ailleurs, pour clôturer ce CQ, les habitants ont voté le vœu présenté par l'équipe d'animation souhaitant que "la mairie mette en place un groupe de travail, composé d'habitants et des services concernés, pour lutter contre les incivilités dans [le] quartier".

    Reconnaissons la disponibilité d'Elise Fajgeles qui semble disposée à rencontrer régulièrement des habitants pour faire le point parfois rue par rue pour revoir et adapter le plan propreté de l'arrondissement. Action Barbès le fera d'ailleurs mercredi prochain jour de marché à Barbès. Et sans doute un peu plus tard aux abords de la Gare de l'Est et du quartier des 2 gares.

    Un dossier que nous suivons de très près, bien évidemment!

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