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  • Sur paris.fr on parle de la Goutte d'or en bien....

    Une fois n'est pas coutume. C'est plus souvent dans les pages faits divers du Parisien qu'on évoque la Goutte d'or, une manifestation des habitants contre la saleté, un événement citoyen contre l'occupation illicite de l'espace public, ou encore une bagarre entre petits voleurs. Mais cette fois, rien de tout cela, l'accent est mis fermement sur les aspects positifs de notre quartier. 

    Nous avons retenu particulièrement l'immense fresque peinte sur le pignon nord qui surplombe l'Institut des Cultures d'Islam (rue Léon), réalisée par l'artiste Tarek Benaoum. 350 m2 de couleurs ! Tous les détails ici

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    Toujours dans la couleur, et avec un même fond bleu (qui nous fera peut-être oublier l'absence de ciel bleu cet hiver à Paris) une autre fresque, horizontale celle-ci, et dédiée aux femmes. Cet été, nous vous avions présenté le projet avant sa réalisation et les palissades en bois qui cachaient les piliers des arcades. 

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    Photo JR Bourge

    Découvrez l'artiste, Claire Courdavault, dans le reportage qui lui est consacré sur le site de la ville. C'est ici. 

    Vous apprendrez que le collège Georges Clémenceau innove pour aider les élèves en difficulté. Le dispositif SOA (Savoir, oral, attitude) met le focus sur la maitrise de la langue, le passage obligé pour acquérir les savoirs fondamentaux et progresser dans une scolarité apaisée et fructueuse. La langue mais pas que... reprendre confiance en soi, élargir les envies et la motivation de l'enfant, voire de l'ado puisqu'on est ici en collège. Tout un dispositif créé en 2010, déjà, est proposé aux jeunes, repérés par leurs professeurs, pour leur permettre de mieux avancer dans leur parcours scolaire. Les ateliers de travail autour de la langue, de l'oral et de l'écrit, et de l'art se traduisent par des expositions des oeuvres des élèves. Une motivation de plus pour ces élèves. Voir le détail sur le site paris.fr.

  • Le P'tit orchestre de la Goutte d'or

    Nous relayons ici une initiative culturelle à encourager. Il s'agit du "P'tit Orchestre de la Goutte d'Or",  "Made in Barbès", créé en septembre 2017 par l'Association "Laure Volpato Arts Au Diapason" en collaboration avec Fgo BARBARA. Cet orchestre a vu le jour en septembre 2017 dans la suite du projet "Enfant Musicien-Enfant Citoyen" et est ouvert aux écoliers et enfants du quartier de la Goutte d'or. Il se produira le samedi 20 janvier 2018 à 19h au centre Fgo BARBARA, 1 rue de Fleury, dans le 18e.

    L'entrée est libre mais il est recommandé de s'inscrire ici.

     

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  • Voirie : les ratés de l'application ”DansMaRue”

    La ville de Paris s'appuie énormément sur les Parisiennes et les Parisiens pour signaler les dysfonctionnements dans l'espace public (dégradations, malpropreté...) à l'attention des services municipaux compétents. L'application DansMaRue est censée permettre de signaler ces dysfonctionnements et de recevoir ensuite la confirmation du traitement de l'anomalie par les services municipaux si on le désire. Mais si cela fonctionne plus ou moins bien pour les questions de propreté, force est de constater que pour les problèmes liées à la voirie, notamment dans le 18e arrondissement, son fonctionnement est loin d'être satisfaisant.

    En effet, de nombreux adhérents d'Action Barbès utilisent régulièrement l'application DansMaRue et font le constat de dysfonctionnements quant au traitement des problèmes signalés par le biais de l'application municipale. Ces problèmes sont d'ordre divers : délais très longs, interventions non-effectuées ou inappropriées. Deux exemples assez parlants permettent d'illustrer ce constat.

     

    Des potelets rue de Panama

    Au début de la rue de Panama se situe un passage piéton avec ses habituels potelets pour le sanctuariser. Mais au droit du numéro 1 de la rue, les deux potelets sont systématiquement arrachés par un commerçant voisin qui s'aménage ainsi un espace de livraison sur le trottoir qui longe son commerce. Les remplacements de potelets sont légion à cet endroit (rappelons qu'un potelet coûte la modique somme de 150€ !), mais le dernier signalement sur ces potelets a donné lieu à un traitement pour le moins particulier.

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    Car après avoir signalé une énième dégradation des potelets, l'utilisateur de DansMaRue s'est vu notifié ce message habituel qui indique le traitement du problème signalé :

    "L'anomalie A2017J9477 concernant la dégradation d'un potelet, d'une barrière ou d'un garde-corps au 1 Rue de Panama 75018 Paris-18E-Arrondissement a été prise en charge.

    Les actions correctrices appropriées ont été mises en œuvre.

    Les équipes de la Ville de Paris en charge de l'application DansMaRue vous remercient de votre participation à l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain."

    Or, si on se rend compte sur place que des agents sont bien intervenus, ce n'est pas pour remettre des potelets en place et ainsi assurer la sécurité des piétons, mais pour tout simplement reboucher les trous laissés béants lors du dernier arrachage. Alors soit ce rebouchage est temporaire en attendant enfin un dispositif qui résiste aux assauts de l'indélicat commerçant et alors le message envoyé est inadéquat, soit cela est considéré comme une "action correctrice appropriée" et montre l'abdication de la ville face à ce vandalisme répété, mais dans les deux cas la réponse n'est à l'évidence pas du tout satisfaisante.

     

    Le panneau qui ne veut pas tourner

    Un autre exemple se situe à deux pas de la rue de Panama, à l'angle des rues Affre et Myrha. La rue Affre est en sens unique et il n'est pas possible d'y accéder depuis la rue Myrha. À cet effet, un panneau de sens interdit est disposé à l'angle des rues Affre et Myrha pour signifier cette interdiction aux automobilistes venant de la rue Myrha. Ce panneau situé à une hauteur d'environ trois mètres est normalement orienté légèrement de biais pour permettre aux automobilistes de bien le voir, mais il a été pivoté depuis plus d'un an et se trouve désormais perpendiculaire à la rue Myrha ce qui le rend très difficilement visible depuis une voiture. En conséquence, de nombreux véhicules empruntent dangereusement la rue Affre à contre-sens en toute bonne foi.

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    L'action à mener pour remédier à ce problème semble simple : dévisser les supports du panneau, le réorienter afin qu'il soit visible des conducteurs et resserrer les écrous. Mais visiblement elle n'est pas simple pour les services de la ville. Après avoir été signalée à maintes reprises, cette anomalie n'a finalement jamais été traitée. Pire encore, il a été envoyé des messages qui prétendent que l'anomalie a été traitée alors que manifestement le panneau n'a toujours pas été réorienté de manière correcte et donc tous les jours des véhicules empruntent la rue Affre à contre-sens. 

    Ces deux exemples ne sont que l'illustration de problèmes récurrents et il serait bon que la ville s'inquiète de savoir d'où viennent ces dysfonctionnements, du service de la voirie ou de l'application elle-même, car si de nombreux Parisiens veulent bien jouer le jeu des signalements, las, ils risquent de bien vite se décourager si leurs signalements ne sont pas suivis d'actions appropriées et dans des délais raisonnables.

  • Contre-sens cyclables matérialisés dans la rue de Rochechouart

    Nous ne voulons pas être critiques plus que de raison devant le contresens cyclable récemment introduit rue de Rochechouart. Mais quand même.... Mieux matérialisée par des bandes blanches que dans la rue du Faubourg Poissonnière, par exemple, « la piste » nous paraît néanmoins offrir une opportunité inespérée aux deux-roues motorisés qui remontent les files de voitures régulièrement entassées dans cette rue à une seule voie circulable.

    Souvenons-nous que la rue de Rochechouart ne dispose que d'une seule voie de circulation, car elle a bénéficié d'un élargissement de trottoir dans les années 2008-2009, avec plantation de quelques arbres sur le côté des numéros impairs (notre article qui annonçait cette requalification ici).

    Situation et état des lieux 

    La rue de Rochechouart appartient clairement aux voies de sortie du centre de Paris. A ce titre, les aménageurs de voirie devraient être particulièrement attentifs à ne pas les encombrer plus que nécessaire. De plus, la ligne de bus 85 l'emprunte sur sa totalité, de la rue Cadet jusqu'au carrefour avec le boulevard de Rochechouart. La chaussée est étroite, la rue est en pente, elle croise des voies importantes tels la rue Maubeuge et le boulevard de Rochechouart, cause d'embouteillage aux heures de fort trafic. Elle dessert deux écoles maternelles, le centre Valeyre et l'école du 68/70, juste avant l'avenue Trudaine.

     

    Ce n'est pas à proprement parler un itinéraire malin. On ne quitte pas la rue La Fayette pour la rue de Rochechouart, histoire d'échapper à un embouteillage. Non. On essaie de gagner le 18e ou sortir de Paris par la porte de Clignancourt. On est d'accord sur le fait que, en métro, on irait plus vite, mais des voitures sont là, il faut qu'elles sortent. Si possible sans trop stagner en nous polluant. C'est pourquoi il nous paraît important de privilégier les voies sortantes en ne les réduisant pas trop. Ce n'est pas le choix qui a été fait voici déjà dix ans. Dommage.

    Description de l'aménagement

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    Suppression du stationnement auto sur deux tronçons

    Ici, on supprime deux longueurs de stationnement automobile, l'une entre le niveau de la rue Thimonnier jusqu'à l'avenue Trudaine côté impair, l'autre entre la rue de Dunkerque jusqu'au boulevard côté pair, de façon à ménager un couloir pour les vélos (voir photos ci-dessus). Il s'agit d'un contresens cyclable. Les cyclistes vont descendre la rue le long des voitures stationnées sur les lincoln dans la partie haute. Certes, des bandes blanches supplémentaires ont été collées (voir photo ci-dessous), pour matérialiser le danger de rouler trop près des portières... Puis, ils rouleront près de celles stationnées le long du trottoir en dessous du magasin Carrefour, ce qui place le couloir vélo à peu près au milieu de la chaussée (voir photo ci-dessous) et sans bandes d'alerte cette fois faute de place.

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    Création de couloir pour les vélos.

    Tout cela en descente de quelques pourcents non négligeables... et vraisemblablement avec des motos qui remonteront en sens inverse... ou encore en évitant les voitures de livraison devant le supermarché Carrefour qui ne dispose d'aucune aire de livraison (voir photos ci-dessous).

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    Nous avons questionné la mairie sur la problématique des livraisons du magasin Carrefour. Il semble que la question ait été discutée et résolue en supprimant le marquage au sol d'une aire de livraison, en implantant quelques croix de Saint-André pour protéger le trottoir, avec l'affirmation que les portes des camions de livraison s'ouvrent en passant au-dessus des barrières. Il n'en demeure pas moins que ces derniers stationnent sur le couloir vélo et que l'observation démontre que les estafettes de livraison aux particuliers sont loin de répondre à ces critères de portes hautes. A notre avis, les cyclistes devront rester très vigilants à ce niveau. 

    Bien sûr, le plan vélo est important (nous vous en parlons aussi pour le 18e ici ), et il a pris du retard. Naturellement, les cyclistes font pression pour que la Ville fasse plus d'efforts afin de leur faciliter les déplacements. Pour autant, cet aménagement ne nous paraît pas sans danger. Nous exhortons les cyclistes à le prendre avec un maximum d'attention et de vigilance. Et nous voulons croire Anne Hidalgo qui s'exprimait il y a quelques jours sur Twitter en les assurant que les agents de la Ville de Paris veilleraient au respect des pistes cyclables et seraient sur le terrain pour dresser des PV.... Nous n'avons toutefois pas souvent vu les agents verbalisateurs sur les trottoirs de cette même rue quand les motocyclistes les empruntaient allègrement, souvent rapidement, au mépris des piétons. Les temps changeraient-ils à ce point ?

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    Dans notre échange avec la mairie du 9e, nous avons eu confirmation que ces premiers aménagements vont se poursuivre, sur toutes les rues du quartier qui appartiennent à ladite zone 30 Maubeuge (voir carte ci-dessus) : vers le bas de la rue de Rochechouart, dans la rue Condorcet (voir ci-dessous), etc. Vous remarquerez que la vitesse autorisée est désormais de 30km/h sur toutes ces voies, une condition sine qua none pour la création des contresens cyclables. 

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    Tout cela ne va pas sans suppression de stationnement automobile. Mais les Parisiens ne renoncent-ils pas progressivement à la possession d'une voiture individuelle au profit des véhicules loués, ou partagés, ou d'autres formules innovantes. Entre-temps, on saute sur un vélo quand il y en a à la station à côté ! mais c'est un autre problème... 

    Les plus attentifs remarqueront peut-être des différences de traitement entre les rues. Prenons deux exemples : la rue Thimonnier et la rue du Delta. L'une se voit privée (ou délivrée) d'un côté de stationnement et l'autre non. Pourquoi ? C'est là la bonne nouvelle pour les riverains de cette petite rue de l'extrémité nord de l'arrondissement. Il est question d'y implanter des jardinières en pleine terre en 2019, façon rue Manuel ou de Montyon (à voir !). Les études de faisabilité ont été menées et sont positives. La mairie a donc très judicieusement pensé qu'il était inutile d'engager des travaux, même modestes mais coûteux, pour quelques mois. On a juste collé quelques vélos blancs sur la chaussée, en attendant les fleurs ! 

     

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    Rue du Delta vue de la rue de Rochechouart

     

  • La Petite ferme de la Goutte d'Or ouvre ses portes

    Ce samedi 13 octobre à 14h, le square Alain Bashung va connaitre une deuxième vie, après de longs mois de fermeture, et d'abandon, suite à son occupation par des mineurs isolés, ceux qu'on nomme les "mineurs marocains".  En effet, le square rouvre ses portes aujourd'hui pour accueillir la Petite ferme de la Goutte d'Or, une idée d'associations locales et d'habitants du quartier pour faire revivre ce square. La journée sera aussi gourmande avec la participation de l'association Goutte Verte pour un stand de crêpes.

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    C'est l'association des Fermiers de la Francilienne, mandatée par la Mairie de Paris, qui a construit clapiers, enclos et autre poulailler ces dernières semaines, pour accueillir une mini ferme pédagogique. Un ferme à laquelle les habitants, petits et grands, peuvent contribuer au fonctionnement.

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    Ce nouvel équipement implanté dans le fond du square Alain Bashung a pour ambition de faire revivre un lieu marqué par de grosses problématiques de squat et de délinquance qui ont conduit à sa désertion par les habitants du quartier et ensuite à sa fermeture par la mairie.

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    Le square Alain Bashung, le 22 septembre 2018

     

    La Petite ferme devrait s'ouvrir au public de façon progressive. Dans un premier temps, des visites tout public sont organisées du mardi au vendredi de 16h00 à 18h et le samedi de 14h à 18h. Une bonne occasion d'aller voir les poules et les lapins de la Goutte d'Or !
  • Histoire de Lariboisière : 3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

      ________________

       

    En février 1848, la France, en proie à une grave crise économique et sociale, connaît une nouvelle révolution. Le roi des Français, Louis-Philippe 1er, est contraint d'abdiquer. C'est la fin de la Monarchie de Juillet et la Deuxième République voit le jour. Malgré ce contexte de grande instabilité politique, les travaux de construction du nouveau grand hôpital  parisien, l'hôpital Louis-Philippe dont la première pierre a été posée le 1er mai 1846, continuent tout de même d'avancer. Cependant, les journées insurrectionnelles de juin de cette même année vont venir interrompre le chantier, ce dernier devenant un des principaux bastions des insurgés.

     

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    Mais pour mieux comprendre ces évènements, il convient de remonter à leur origine, sans aller bien loin, puisque la Révolution de 1848 commence véritablement en 1847, à deux pas du futur hôpital Lariboisière... au Château Rouge !

     

    1848

    Le 9 juillet 1847, le Château-Rouge accueille le premier banquet de la Campagne des banquets, une série de réunions politiques déguisées en banquet, les réunions politiques étant alors interdites, qui se tiendront dans toute la France. Il s'agit notamment de promouvoir l'élargissement du corps électoral, la Monarchie de juillet ayant consacré le système censitaire pour désigner ses élus.

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    Le banquet du Château Rouge

     

    Cette série de banquets va déboucher sur la Révolution de février 1848. En effet, du 22 au 25 février, Paris s'insurge, poussant Louis-Philippe 1er à abdiquer. La Seconde République est proclamée et le suffrage universel (masculin) est adopté. L'hôpital Louis- Philippe en construction est promptement renommé hôpital de la République.

     

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    La capitale compte alors un très grand nombre d'ouvriers paupérisés et sans travail, et d'ailleurs, avec ses centaines d'ouvriers, le chantier du nouvel hôpital est alors un précieux pourvoyeur d'emplois. Le nouveau pouvoir républicain met très vite en place les Ateliers nationaux à Paris, une mesure sociale pour permettre d'assurer un revenu à ces ouvriers inemployés. 

     

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    "révolution de 1848"

     

    Les Ateliers nationaux sont principalement affectés à des travaux de voirie, au pavage des rues en particulier. Mais bien vite, la mesure est victime de son succès et le nombre d'ouvriers qui se présentent aux Ateliers nationaux explose, passant de 25000 à 120000 hommes, et le travail manque. Le gouvernement prend différentes mesures pour maintenir un dispositif qu'il peine à financer, comme la baisse des rémunérations, par exemple. Finalement, au bout d'à peine quatre mois, les 20 et 21 juin 1848, la fermeture des Ateliers nationaux est décidée. C'est la fin de la république sociale. Les plus jeunes des ouvriers sont promis à un enrôlement dans l'armée tandis que les autres sont au mieux affectés à des grands travaux en province, au pire sont laissés sur le carreau. Mais la fin des Ateliers nationaux ne va faire qu'amplifier le mécontentement déjà présent chez les ouvriers, au point de déclencher une nouvelle révolte populaire à Paris.

     

    Les Journées de juin, chronologie d'une révolte 

    Le Nord et l'Est parisien sont alors essentiellement ouvriers, offrant là un terrain très propice à une insurrection populaire. La fin des Ateliers nationaux va faire gronder ce Paris ouvrier, déclenchant une révolte restée dans la postérité sous le nom de Journées de juin. Faisons un retour sur ces journées en nous focalisant sur les quartiers qui nous intéressent, ceux qui environnent le chantier de l'hôpital de la République.

     

    • 19, 20 et 21 juin

    L'Assemblée nationale vote la dissolution des Ateliers nationaux et la Commission exécutive entérine la décision. 

    • 22 juin

    On signale des scènes d'agitation à travers la capitale et dans ses faubourgs. les Parisiennes et les Parisiens des quartiers populaires sont dans la rue. Les premières émeutes voient le jour.

    • 23 juin

    C'est le début de la révolte populaire, des barricades sont érigées dans les rues de Paris, en particulier dans les quartiers de Saint-Jacques, Saint-Martin et Saint-Denis pour s'étendre à tout l'Est parisien, plus de 400 barricades sont érigées dans les rues parisiennes. Le mouvement est très durement réprimé par l'armée dirigée par le général Cavaignac. Mais les mouvements reprennent et s'étendent. Friedrich Engels suit ces évènements avec la plus grande attention et publie quotidiennement dans le journal Neue Rheinische Zeitung en donnant beaucoup de détails sur le déroulé des évènements. Il écrit à ce propos : "La ville était divisée en deux camps. La ligne de partage partait de l'extrémité nord-est de la ville, de Montmartre, pour descendre jusqu'à la porte Saint-Denis, de là, descendait la rue Saint-Denis, traversait l'île de la Cité et longeait la rue Saint-Jacques, jusqu'à la barrière. Ce qui était à l'est était occupé et fortifié par les ouvriers ; c'est de la partie ouest qu'attaquait la bourgeoisie et qu'elle recevait ses renforts."

    Le soir, la caserne des Gardes nationaux de la rue du faubourg Poissonnière (celle qui donna son nom à la rue des Gardes dans la Goutte d'Or) est attaquée par les insurgés. Ces derniers contrôlent les quartiers situés de la Porte Saint-Denis au débarcadère du Nord (la gare du Nord) jusqu'aux villes des faubourgs, comme La Chapelle (actuels quartiers administratifs de la Chapelle et la Goutte d'Or). Il va sans dire que le chantier de l'hôpital au cœur des émeutes est interrompu. 

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    "Plan des barricades dressées à Paris pendant l'Insurrection de juin 1848"

     

    • 24 juin

    Redonnons la parole à Engels pour décrire cette journée : "Dans le haut du faubourg Saint-Denis, un violent combat commença le matin. Les insurgés avaient occupé dans le voisinage de la gare du Nord une maison en construction et plusieurs barricades. La première légion de la garde nationale attaqua sans remporter toutefois d'avantage quelconque. Elle épuisa ses munitions et eut près de cinquante morts et blessés. A peine put-elle conserver sa position jusqu'à l'arrivée de l'artillerie (vers 10 heures) qui rasa la maison et les barricades. Les troupes réoccupèrent la ligne du chemin de fer du Nord. La lutte dans toute cette contrée se poursuivit cependant encore longtemps et fut menée avec un grand acharnement. « C'est une véritable boucherie », écrit le correspondant d'une feuille belge. Aux barrières Rochechouart (actuel carrefour Rochechouart/Gérando) et Poissonnière (actuel carrefour Barbès) s'élevèrent de fortes barricades ; le retranchement près de la rue Lafayette fut rétabli également et ne céda que l'après-midi aux boulets de canon. (...) Le général Lamoricière, malgré une violente résistance, avait dégagé les faubourgs Poissonnière, Saint-Denis et Saint-Martin jusqu'aux barrières. Les ouvriers ne tenaient encore que dans le Clos Saint-Lazare ; ils s'étaient retranchés dans l'hôpital Louis-Philippe (sic)

     

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    "L'ancien clos Saint-Lazare en 1848"

     

    Plus loin, il écrit : "Le Clos Saint-Lazare (d'un ancien monastère) est une grande étendue de terrain en partie bâtie, en partie couverte seulement de maisons inachevées, de rues tracées, etc. La gare du Nord se trouve exactement en son milieu. Dans ce quartier riche en bâtisses inégalement disposées et qui renferme en outre quantité de matériaux de construction, les insurgés avaient construit une forteresse formidable." Il convient ici de faire une digression pour corriger une erreur qu'Engels commet quant au clos Saint-Lazare. En effet, comme de nombreux autres commentateurs, l'ami de Karl Marx se trompe en localisant l'hôpital de la République, qu'il nomme à tort Louis Philippe, dans le clos Saint-Lazare et en y situant la gare du Nord en son milieu. Car, comme nous l'avons vu dans les épisodes précédents, les limites de ce clos s'arrêtaient avant l'hôpital (la rue Ambroise Paré suit le tracé du mur Nord de l'enclos), et la gare du Nord se situe non pas en son milieu mais à l'angle Nord-Est de l'ancienne enceinte monastique. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette confusion, à savoir que ces terrains hors clos lui étaient historiquement liés, mais surtout que la présence du mur des Fermiers généraux qui court au Nord et l'enceinte de l'hôpital, érigée en premier lieu comme nous l'avons vu précédemment, peut donner l'illusion d'un enclos plus ancien. Néanmoins, une partie des combats se sont bien déroulés dans la partie Nord de l'ancien clos de Lazaristes.

     

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    "Combat du clos St Lazare" 

     

    • 25 juin

    Le matin, les insurgés tiennent toujours le Marais, les faubourgs Saint-Antoine et du Temple, Montmartre et l'ancien clos Saint-Lazare et ses environs. L'hôpital de la République, tout du moins la seule partie déjà construite, à savoir le pavillon de façade côté Ouest, sert de bastion central. Les pierres du chantier sont utilisées à créneler les murs d'enceinte de l'hôpital et le Mur des Fermiers généraux est percé de meurtrières.

     

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    "Prise de la barrière de la Chapelle St Denis"

     

    Durant toute la journée les combats vont être acharnés et meurtriers, l'armée tire à l'aide de quarante canons sur Montmartre et l'ancien clos et l'hôpital en construction.

    Dans le faubourg Saint-Antoine, l'archevêque de Paris Denis Affre monte sur une barricade lors d'une trêve pour parler à la foule et tenter une conciliation entre les belligérants. Mais dans la confusion les tirs reprennent, une balle perdue atteint l'archevêque qui succombera deux jours plus tard ; on ne sait pas bien de quel côté est venu le tir peut-être accidentel. Une rue de la Goutte d'Or lui sera dédiée en 1864.

    En fin de journée, les insurgés sont défaits. Le chantier de l'hôpital et ses environs sont jonchés de centaines de cadavres. Peu à peu, les derniers bastions des insurgés sont vaincus, seul le faubourg Saint-Antoine résiste encore.

     

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    "Barrière poissonnière. Poursuite des Insurgés dans le clos St-Lazare"

     

    • 26 juin

    La dernière barricade du faubourg Saint-Antoine tombe. À l'issue de trois jours d'insurrection, on compte plus de 4000 morts du côté des insurgés et 1500 du côté des forces de l'ordre. C'est la fin des Journées de juin, une révolte populaire réprimée dans le sang.

     

    Après ce terrible épisode, le chantier de l'hôpital de la République reprend assez rapidement  son activité avec en plus de nombreux travaux de réparation des dégâts causés par les violents combats.

     

    à suivre...

     

     

  • un moment de rencontre autour d'un verre ?

    Pour ne pas rompre avec ses traditions, avant la coupure de l'été, Action Barbès vous invite à venir prendre un verre au café LE BEAUJOLAIS, 167, rue du faubourg Poissonnière, dès 18h30 si vous êtes libres à cette heure-là, vendredi 22 juin, et plus tard si ce n'est pas le cas.

    Vous croiserez l'affiche ci-dessous chez les commerçants du quartier qui ont souvent été les relais fidèles de notre association pour la diffusion

    • de nos bulletins d'information jusqu'à l'année dernière, nous sommes désormais davantage sur l'Internet grâce à notre blog
    • de nos bulletins d'adhésion au dos des lettres d'information, publiées régulièrement et adressées à nos amis peu familliers du blog (10 lettres cette année déjà); et
    • des cartes postales chaque fois que nous avons lancé une action publique qui demandait un soutien plus large.

    Branchés Internet ou pas, venez partager un moment vendredi prochain au Beaujolais, nous serons heureux de vous y retrouver.

    paris,barbès,rencontre,beaujolais,poissonnière,convivialité

    Pour voir l'affiche en grand format, cliquez dessus.

  • Apéritif de quartier d'Action Barbès au Beaujolais

    L'association Action Barbès prend un peu d'avance sur son calendrier habituel et propose à ses adhérents un apéritif de quartier le 17 mai, dès 19h, au Café le BEAUJOLAIS, dans le faubourg Poissonnière (167), peu avant la rue de Dunkerque, dans le 9e.

    Ce sera l'occasion d'échanger sur les dossiers en cours et particulièrement sur la Promenade Urbaine qui est à la peine, c'est le moins qu'on puisse en dire. Nos activités se réduiront progressivement d'ici l'été mais nous resterons vigilants !

    Comme à l'habitude, les habitants qui souhaitent faire connaissance et nous rejoindre sont les bienvenus.

    Paris, paris 9e, Café le Beaujolais,

  • Un documentaire radio sur les mineurs isolés de la Goutte d'Or

    La semaine dernière, l'émission de documentaire de Perrine Kervran sur France Culture, LSD La Série Documentaire, a consacré une série sur les transformations entraînées dans les territoires concernés par l'arrivée de migrants : Des villes transformées par l’exil : mes voisins les migrants. Cette série documentaire est signée par Raphaël Krafft, qui est aussi un habitant du quartier de la Goutte d'Or, et réalisée par Guillaume Baldy.  

     

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    La Goutte d'or  Crédits : DOMINIQUE FAGET - AFP

     

    Le premier épisode s'intéresse au 18e arrondissement, et plus précisément à la Goutte d'Or et aux mineurs marocains, avec un épisode intitulé "La Goutte d’Or face aux mineurs isolés" :

    "Au printemps 2017, un groupe d’une quinzaine d’enfants et d’adolescents isolés originaires du Maroc se sont installés dans le square Bashung dans le quartier de la Goutte d’or dans le Nord de Paris. Orphelins pour la plupart, poly toxicomanes dans leur majorité, ils sont aujourd’hui plusieurs dizaines à vivre dans ce périmètre de vols à la tire, larcins et autres trafics. 

    Leur présence a bouleversé la vie de ce petit périmètre de la Goutte d’or où ils vivent : restaurateurs et commerçants ont vu leurs chiffres d’affaires baisser dramatiquement et le trafic de drogue s’est réimplanté à proximité de ces petites mains utiles et corvéables. Malgré un budget de plus de 700 000 euros voté récemment par le conseil municipal pour prendre ces enfants en charge, les services de l’état et de la mairie de Paris paraissent désemparés et s’orientent vers une réponse strictement policière en vue de leur renvoi au Maroc au mépris des conventions sur les droits de l’enfant ratifiées par la France. Pour la plupart enfants de familles marocaines ou mères célibataires qui ont quitté le village pour grossir les rangs des usines chinoises et européennes délocalisées dans les banlieues de Tanger, Fès ou Casablanca, ces jeunes incarnent et sont victimes de la mondialisation dans ce qu’elle a de plus sauvage."

     

    Vous pouvez réécouter ce documentaire ci-dessous ou encore le télécharger sur la page de l'émission sur le site de France Culture.

     

     

  • Postulez aux conseils de quartier du 9e arrondissement

    La mairie du 9e arrondissement organise les nouvelles équipes d'animation des conseils de quartier.

    Pour cela un tirage au sort sera organisé pour choisir parmi celles et ceux qui auront postulé pour y participer dans le collège des habitants. Pour poser votre candidature, pour un engagement de trois ans, il suffit de remplir un formulaire en ligne (cliquer ici). Vous avez jusqu'au 23 novembre pour postuler ; le tirage au sort se déroulera ensuite à la mairie du 9e en présence d'un huissier de justice. Pour présenter votre candidature pour le collège des habitants, vous devez répondre aux critères suivants : 

    • être âgé de 16 ans minimum ;
    • résider dans le quartier ou y exercer une activité professionnelle ou y scolariser ses enfants ;
    • nul ne peut être désigné dans plusieurs conseils de quartier ;
    • le nombre de candidatures par foyer est limité à deux.

    Concernant le collège des personnalités qualifiées, le choix se fera lors du conseil d'arrondissement du 30 novembre prochain. Pour vous présenter au collège des personnalités qualifiées, vous devez répondre aux critères suivants : 

    • être âgé de 16 ans minimum;
    • être commerçant, entrepreneur, représentant d’un culte, membre du bureau d’une association ou d’une institution, membre sortant de bureau d’un conseil de quartier du 9e…

    Pour toutes questions relatives aux conseils de quartier du 9e, vous pouvez contacter la coordinatrice à cette adresse : mariella.eripret@paris.fr

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  • Réunion publique d'information sur le réaménagement de la rue Boris Vian

    Nous apprenons - trois jours avant (!) - la tenue d'une réunion publique d'information organisée par la Mairie du 18e, ce vendredi 9 octobre à 18 h 30 au Gymnase de la Goutte d'Or, et portant sur le réaménagement du secteur comprenant la rue Boris Vian, la place Remitti (nouveau nom de la place Polonceau), les colonnades de la rue de la Goutte d'Or et le TEP. 

    Voilà un dossier qui est loin d'être nouveau, puisque ce projet de réaménagement urbain a été lancé en 2015 (!) et aurait dû être terminé à la fin de la précédente mandature (voir à ce propos notre article du 29 novembre 2016). Espérons qu'à l'issue de cette réunion on disposera enfin d'éléments concrets et d'un calendrier prévisionnel pour ce projet.

    Cette réunion publique se fera en présence de :

    Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement ;

    Maya Akkari, adjointe du 18e chargée de la politique de la ville et des centres sociaux ;

    Fanny Benard, adjointe du 18e chargée de la participation citoyenne, de la concertation sur les projets d'aménagements et de la mise en oeuvre du budget participatif ;

    Mario Gonzalez, adjoint du 18e chargé de l'urbanisme et du logement.

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    Visuel du projet présenté en 2016

    C'est où ?

    Gymnase de la Goutte d'Or, 12, rue de la Goutte d'Or, Paris 18e

    C'est quand ?

    Vendredi 9 octobre à 18 h 30

  • Gare du Nord 2024 : mise à jour du projet de rénovation

    gare-du-nord,travaux,projet,2024Lundi 23 novembre 2020. La Ville de Paris, la SNCF, SNCF Gares et Connexions et la SA Gare du Nord 2024 viennent de signer un protocole actant le soutien de la Ville au projet de rénovation et de transformation de la gare du Nord.

    Avant d'en arriver là, nous avons assisté à quelques soubresauts du projet et la belle entente de départ entre la Ville et la SNCF a eu le temps de voler en éclats. Depuis 2014 un projet de reconfiguration était à l'étude pour résoudre les innombrables problèmes de la gare — dont sa saturation reconnue depuis des années. En 2017, Paris est confirmée ville olympique pour 2024. La SNCF lance alors un appel d'offre (juin 2017). Les choses s'accélèrent. Retour sur les dernières étapes.

    Le projet de rénovation et de transformation de la gare confié à une entreprise d'économie mixte, formée de SNCF Gares & Connexions et la foncière du groupe Auchan, Ceetrus, avait été présenté en juillet 2018 et approuvé par la Ville. S'en suivirent bientôt trois vagues de contestation.

    – L'avis des professionnels
    Une tribune dans Le Monde d'un collectif d'architectes et d'urbanistes de renom jeta un pavé dans la mare. Projet inacceptable ! Ils dénoncent la marchandisation d'un espace, vaste espace de quelque vingt mille mètres carrés, au détriment du confort des voyageurs, ils dénoncent l'allongement des parcours circulant au milieu des zones commerciales, ils dénoncent l'implantation d'un centre commercial de plus, voire de trop, au cœur des territoires du Grand Paris. Ils dénoncent le sacrifice de l'héritage architectural. En résumé, un projet signé trop visiblement Auchan...

    – Les doutes des élus
    Après la validation du projet par la Ville le 10 juillet 2018, des doutes s'expriment parmi les élus, trop commercial, densification excessive, programmation surdimensionnés, pas assez de considération pour l'ensemble de la zone d'activité de Paris et sa banlieue... Il faut revoir la copie. La Commission départementale d'aménagement commercial (CDAC) rend un avis défavorable le 27 juin 2019, notamment au regard de l'extension de la zone commerciale de 16 321 mètres carrés, plaçant ainsi le Préfet d'Ile-de-France dans l'impossibilité de signer le permis de construire (demande déposée le 21 mai 2019). Un recours est déposé par Stationord, la nouvelle dénomination du promoteur, auprès de la Commission nationale d'aménagement commercial (CNAC), qui rend un avis favorable à la limite de son temps d'instruction. Finalement le 6 juillet 2020, le Préfet d'Ile-de-France, Michel Cadot, délivre le permis de construire. On peut lire la satisfaction de Stationord sur son site ! Mais la Ville ne s'avoue pas vaincue. Et encore moins convaincue : "La nécessité de moderniser la plus grande gare d’Europe n’est guère discutée, surtout à l’approche des Jeux Olympiques de 2024. Mais le projet à 600 millions d’euros tel qu’il est pensé avec l’arrimage d’un paquebot commercial de plus de 300 m de long à l’est de la gare dans l’un des quartiers les plus denses de la capitale, et sans qu’aucune étude d’intégration n’ait été véritablement menée, ne passe toujours pas". (Le Monde du 17 juin 2020)

    En octobre 2019, des élus de la Ville enfoncent le clou de leur désaccord en publiant une nouvelle tribune, dans laquelle ils demandent "des évolutions significatives, qu’il s’agisse de protection patrimoniale, d’inter-modalité, de hauteur du bâtiment, tandis qu’Ile-de-France Mobilités et la RATP ont réclamé que le stationnement et la circulation des bus soient très nettement améliorés."

    – Les recours déposés par deux collectifs de citoyens venus en renfort
    L'affaire prend une tournure juridique, après la délivrance du permis de construire l'été dernier. La Ville espère toutefois que la force de ses arguments pourra infléchir les grandes lignes du projet avant d'en arriver au contentieux mais elle ne l'écarte pas. Le recours est envoyé le 3 septembre, le Préfet a deux mois pour y répondre. Parmi les arguments mis en avant, la densification du projet. La Ville espère réduire l'extension des surfaces commerciales de 15 000 m2 sur les 60 000 prévus. Elle reproche à l'Enquête publique de s'être limitée au quartier alors que l'impact est bien plus vaste. Ses avocats estiment par ailleurs que le permis de construire incombait à la Ville et non à l'État, comme c'est la règle habituellement (voir notre article de juillet qui l'explique). Même argument avancé par le Collectif des habitants Gare du Nord / La Chapelle dans leur recours gracieux déposé le 25 août. Une autre association, Retrouvons le nord de la Gare du Nord, dépose une requête devant la cour administrative d'appel de Paris, le 23 août, et met en doute l'augmentation prévisionnelle du nombre des passagers de la gare d'ici à 2030, démonstration non satisfaisante, juge-t-elle, mais augmentation qui pour les promoteurs du projet justifie l'extension programmée et lui confère sa qualité d'intérêt général. L'avocat de l'association conclut qu'"en réalité, le seul but de Gares & Connexions est d'augmenter les surfaces commerciales pour valoriser le foncier, ce qui ne suffit pas à déclarer ce projet d'intérêt général dans un quartier qui n'est pas dépourvu de surfaces commerciales." (Le Monde du 7 septembre 2020).

    Les "belligérants" ont finalement déposé leurs armes et conclu un accord, c'est ce fameux protocole signé le 23 novembre dernier. Qu'y trouve-t-on ? La réduction du projet est patente, mais pas autant que souhaitée.

    – les surfaces de commerces et de services ont été réduites de 15 %, soit 7 500 mètres carrés en moins ;
    – La nouvelle aile, dont la construction se situera à l'Est du bâtiment historique sera moins haute d'un étage et demi ;
    – Le jardin suspendu sera agrandi.

    Les aménagements prévus ou à l'étude : les modalités douces de déplacement sont gagnantes :

    – 3000 places de parkings sécurisés pour les vélos et 3 000 places supplémentaires à l'étude sur l'espace public ;
    – les taxis, les VTC et les deux-roues motorisées seront contraints au stationnement en sous sol dans un parking réaménagé ;
    – le parvis sera pacifié et dédié aux modalités douces ;
    – une passerelle qui permettrait d'ouvrir la gare vers le quartier de la Chapelle est envisagée, une étude de faisabilité sera lancée ;

    Le calendrier des travaux :

    – engagement d'améliorer les circulations entre la gare de surface et la gare souterraine pour les voyageurs du quotidien d'ici à 2022
    – reconfiguration du terminal Transmanche pour la Coupe du Monde de rugby en septembre 2023
    – terminal des départs terminé pour juin 2024

    Par ailleurs la Ville de Paris s'engage à un suivi des chantiers qui intègre le point de vue des riverains.

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