Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Second tour des municipales : les candidats dans le 10e arrondissement

    Cela n'aura échappé à personne, ce dimanche 28 juin 2020, les Parisiennes et les Parisiens vont voter pour le second tour des élections municipales. Trois candidates se disputent le siège de maire de Paris : Agnès Buzyn, Rachida Dati et  la maire sortante Anne Hidalgo.

    Pour chacun de nos arrondissements, les 9e, 10e et 18e, les trois candidates à la mairie de Paris ont des listes qui les représentent. Nous vous présentons donc les listes complètes des candidates et candidats pour ces arrondissements, en continuant après le 9e avec le 10e arrondissement.

     

    10e arrondissement (21 sièges)

    Cet arrondissement tenu par la gauche avait pourtant largement voté pour Emmanuel Macron à la présidentielle et aux législatives, Benjamin Grivaux emportant ici le siège de député, et d'aucuns pensaient alors que cet arrondissement deviendrait un fief LREM. Mais LREM n'est pas parvenu à transformer l'essai pour les municipales. En effet, le 10e arrondissement a vu un premier tour très favorable à la majorité actuelle, la liste de Paris en commun emmenée par la maire sortante Alexandra Cordebard récoltant 41,40 % des suffrages exprimés, et leurs alliés Verts conduits par Sylvain Raifaud emportant 15,41 % des voix. Sauf énorme surprise, leur liste commune qui est présentée au second tour est donc presque sûre de l'emporter. Face à cette liste, deux autres sont présentes, celle de LREM donc, conduite par Karim Amellal (15,55 % au premier tour), et celle de LR sous l'égide de Bertil Fort (13,79 %). 

    Si le résultat global du second tour semble joué, il reste tout de même une inconnue, à savoir le poids de l'opposition, sachant aussi qu'il est limité de fait par le sytème électoral de "prime au vainqueur".

    Les habitants du 10e vont donc devoir choisir parmi les trois listes présentes pour attribuer 14 sièges pour le conseil d'arrondissement et 7 pour le conseil de Paris.

    10e,municipales,elections,listes-electorales

     

    ENGAGES POUR CHANGER PARIS, AVEC RACHIDA DATI

    ANNE HIDALGO - PARIS EN COMMUN - L'ECOLOGIE POUR PARIS

     

    ENSEMBLE POUR PARIS AVEC AGNÈS BUZYN

     

    M. FORT BertilMme CORDEBARD Alexandra (Maire sortante)M. AMELLAL Karim
    Mme AMMAR VéroniqueM. RAIFAUD SylvainMme FAJGELES Elise
    M. BILLARD QuentinMme VERSINI DominiqueM. CHAUVET Rémi
    Mme LABBEZ JoëlleM. FERAUD RémiMme POSTULKA Amélie
    M. DE MONNERON Laurent Mme PATRICE LaurenceM. BASLER Philippe
    Mme NICOLAS FloreM. SIMONDON PaulMme COSTA Aude
    M. BOURDOT EdouardMme VASA LéaM. BRUGERE Mathias
    Mme LISSAK Fabienne M. ALGRAIN EricMme GOGOUA-BESSE Georgette
    M. GOUIN MaximeMme JOUBERT PaulineM. BOULANGER Cyrille
    Mme REZAI FannyM. JOUSSELLIN ElieMme ROUSSELLE Jennifer
    M. LEGROS PascalMme SCHERER SylvieM. VILLECHAIZE Axel
    Mme SIGNORI DominiqueM. BONNIER RaphaëlMme DELEM Marie-Délice
    M. STRZYGOWSKI DamienMme DIABY AwaM. HOURIEZ Jean-Baptiste
    Mme KAZANDJIAN CatherineM. WATANABE-VERMOREL ThomasMme BARETS Danielle Sophie
    M. LAFFONT Joshua Mme DUMOULIN Isabelle M. DORIAN Mathieu
    Mme THEGUEL Marie-Claude M. GUTTERMANN Philippe Mme IDRIS Sophia
    M. LEBLANC Maurice Mme JUILLET Philomène M. BILLAULT Alain
    Mme HUBERT TatianaM. CLERWALL Ulf Mme WOLFF Marie-Amélie
    M. HOSSINI Ismaël Mme CHIUSANO Kim M. GEHANNE Denis
    Mme PHILPIN DE PIEPAPE Alix M. DELPLANQUE David Mme BAUDIN Virginie
    M. OLLIER Thomas Mme BRETON Enora M. AAMD Ferdous
     M. LEBCHER Samir 
     Mme LAPLANCHE Camille 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Colette à bicyclette roule sur l'avenue Trudaine

    Si vous êtes des anciens du quartier, vous connaissiez forcément l’auto-école Cosmos qui se trouvait au 23 avenue Trudaine. Elle s’est volatilisée en 2018 et a récemment été remplacée par un marchand de cycles. En effet, bonne idée, pourquoi ne pas rouler sur la vague verte de la bicyclette ?

    9e,velo,colette,bicyclette

    Rouler à vélo, c'est un mode de circulation qui a beaucoup séduit les Parisiens cette année, pas seulement à cause de la période de confinement et de télétravail qui ont réduit les distances à parcourir. Le mouvement avait déjà pris un essor certain, lent mais certain, au début des années 2000 grâce aux différentes offres de vélo en location libre-service, Vélib', puis Smovengo, et d'autres plus éphémères — qui ont beaucoup encombré nos trottoirs.

    Avenue Trudaine nous découvrons une boutique de cycles de fabrication française. Damien le gérant et Timo l'expert technique mettent l'accent sur cette caractéristique : la fabrication française. Elle est importante à leurs yeux : les vélos Peugeot, Gitane sont mis en avant. Un fournisseur de qualité est évoqué : les cycles Laurent, 9, boulevard Voltaire, bien connu des amateurs de vélo et de courses. Timo insiste sur leur choix, notamment sur la qualité des soudures des vélos de fabrication française, qui savent mieux résister aux chocs que d'autres qui casseront au lieu de se tordre et limiter le danger. Sur le ton de l'anecdote, il se vante même d'avoir quelquefois, pour son usage personnel, récupérer de vieux cadres dans une déchèterie, et reconstituer un vélo, vintage certes, mais tout à fait sûr en lui attribuant de nouvelles roues, pédalier, dérailleur, selle, guidon, tout ce qui est nécessaire à un vélo aux normes. La customisation est possible et même souhaitée quand il s'agit d'un objet de passionné.

    9e,velo,colette,bicyclette

    La boutique met en vente des cycles aussi bien à assistance électrique, environ 80 % de l'offre, que sans assistance, ceux qui avancent à la force des mollets ! On dira à traction musculaire. L'équipe propose également un service d'entretien et de réparation, y compris de réparation minute. Si vous vous trouvez devant un problème de chaîne ou de freinage dont vous ne savez comment vous sortir. C'est l'intérêt d'avoir une telle boutique à côté de chez soi. De nouveau, privilégions le commerce de proximité...

    Et le vol ? Qu'en est-il des risques de se voir voler un vélo de qualité, et donc de prix ? Damien nous montre qu'il existe bien un marquage sous le pédalier à la sortie d'usine ou d'atelier, mais celui-ci n'est pas enregistré et ne peut donc pas servir de référence juridique lors d'un vol. Sachant que le vélo appartient à celui qui le chevauche faute de pouvoir en démontrer la propriété, comment faire ? La customisation peut être une solution, si vous prenez la peine de conserver des photos de votre destrier, ou un  marquage spécifique enregistré. A partir de l'an prochain, les immatriculations vont faire leur apparition avec un marquage à la production. Enfin.

    9e,velo,colette,bicyclette

    Un coup d'oeil dans la boutique montre que les antivols et les cadenas sont aussi des solutions. Ils sont vendus ici dans le cadre d'un partenariat avec la société Kryptonite qui s'engage, en cas de vol, à vous rembourser le coût de l'antivol. Vous trouverez aussi des casques pour votre sécurité, ils ne sont pas encore obligatoires mais il est bien sûr prudent de les porter. Et enfin, des vêtements de pluie, des T-shirts et des sacs à dos de la marque Faguo, jeune start up française au joli design et qui se targue de respecter l'environnement autant que faire se peut.

    9e,velo,colette,bicyclette

    Il restait une question en suspens : pourquoi "Colette" à bicyclette et pas Paulette par exemple ? Ce serait une évocation de Colette, la fameuse boutique de vêtements de luxe, on disait le concept store, du 213 faubourg Saint-Honoré, fermée fin 2017 mais restée dans toutes les têtes des Parisiens, un peu branchés. Allons y pour Colette, en petite reine du 9e. Bon courage à Colette, nous lui souhaitons tout le succès espéré.

    -> Retrouvez Colette à bicyclette sur Facebook 

    9e,velo,colette,bicyclette

  • Histoire de Lariboisière : 3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

      ________________

       

    En février 1848, la France, en proie à une grave crise économique et sociale, connaît une nouvelle révolution. Le roi des Français, Louis-Philippe 1er, est contraint d'abdiquer. C'est la fin de la Monarchie de Juillet et la Deuxième République voit le jour. Malgré ce contexte de grande instabilité politique, les travaux de construction du nouveau grand hôpital  parisien, l'hôpital Louis-Philippe dont la première pierre a été posée le 1er mai 1846, continuent tout de même d'avancer. Cependant, les journées insurrectionnelles de juin de cette même année vont venir interrompre le chantier, ce dernier devenant un des principaux bastions des insurgés.

     

     1850 Henriot.jpg

    Mais pour mieux comprendre ces évènements, il convient de remonter à leur origine, sans aller bien loin, puisque la Révolution de 1848 commence véritablement en 1847, à deux pas du futur hôpital Lariboisière... au Château Rouge !

     

    1848

    Le 9 juillet 1847, le Château-Rouge accueille le premier banquet de la Campagne des banquets, une série de réunions politiques déguisées en banquet, les réunions politiques étant alors interdites, qui se tiendront dans toute la France. Il s'agit notamment de promouvoir l'élargissement du corps électoral, la Monarchie de juillet ayant consacré le système censitaire pour désigner ses élus.

    800px-Banquet_du_Château-Rouge_(9_juillet_1847).JPG

    Le banquet du Château Rouge

     

    Cette série de banquets va déboucher sur la Révolution de février 1848. En effet, du 22 au 25 février, Paris s'insurge, poussant Louis-Philippe 1er à abdiquer. La Seconde République est proclamée et le suffrage universel (masculin) est adopté. L'hôpital Louis- Philippe en construction est promptement renommé hôpital de la République.

     

    export.jpg

     

    La capitale compte alors un très grand nombre d'ouvriers paupérisés et sans travail, et d'ailleurs, avec ses centaines d'ouvriers, le chantier du nouvel hôpital est alors un précieux pourvoyeur d'emplois. Le nouveau pouvoir républicain met très vite en place les Ateliers nationaux à Paris, une mesure sociale pour permettre d'assurer un revenu à ces ouvriers inemployés. 

     

    Révolution_de_1848___[estampe]__btv1b530139501.jpeg

    "révolution de 1848"

     

    Les Ateliers nationaux sont principalement affectés à des travaux de voirie, au pavage des rues en particulier. Mais bien vite, la mesure est victime de son succès et le nombre d'ouvriers qui se présentent aux Ateliers nationaux explose, passant de 25000 à 120000 hommes, et le travail manque. Le gouvernement prend différentes mesures pour maintenir un dispositif qu'il peine à financer, comme la baisse des rémunérations, par exemple. Finalement, au bout d'à peine quatre mois, les 20 et 21 juin 1848, la fermeture des Ateliers nationaux est décidée. C'est la fin de la république sociale. Les plus jeunes des ouvriers sont promis à un enrôlement dans l'armée tandis que les autres sont au mieux affectés à des grands travaux en province, au pire sont laissés sur le carreau. Mais la fin des Ateliers nationaux ne va faire qu'amplifier le mécontentement déjà présent chez les ouvriers, au point de déclencher une nouvelle révolte populaire à Paris.

     

    Les Journées de juin, chronologie d'une révolte 

    Le Nord et l'Est parisien sont alors essentiellement ouvriers, offrant là un terrain très propice à une insurrection populaire. La fin des Ateliers nationaux va faire gronder ce Paris ouvrier, déclenchant une révolte restée dans la postérité sous le nom de Journées de juin. Faisons un retour sur ces journées en nous focalisant sur les quartiers qui nous intéressent, ceux qui environnent le chantier de l'hôpital de la République.

     

    • 19, 20 et 21 juin

    L'Assemblée nationale vote la dissolution des Ateliers nationaux et la Commission exécutive entérine la décision. 

    • 22 juin

    On signale des scènes d'agitation à travers la capitale et dans ses faubourgs. les Parisiennes et les Parisiens des quartiers populaires sont dans la rue. Les premières émeutes voient le jour.

    • 23 juin

    C'est le début de la révolte populaire, des barricades sont érigées dans les rues de Paris, en particulier dans les quartiers de Saint-Jacques, Saint-Martin et Saint-Denis pour s'étendre à tout l'Est parisien, plus de 400 barricades sont érigées dans les rues parisiennes. Le mouvement est très durement réprimé par l'armée dirigée par le général Cavaignac. Mais les mouvements reprennent et s'étendent. Friedrich Engels suit ces évènements avec la plus grande attention et publie quotidiennement dans le journal Neue Rheinische Zeitung en donnant beaucoup de détails sur le déroulé des évènements. Il écrit à ce propos : "La ville était divisée en deux camps. La ligne de partage partait de l'extrémité nord-est de la ville, de Montmartre, pour descendre jusqu'à la porte Saint-Denis, de là, descendait la rue Saint-Denis, traversait l'île de la Cité et longeait la rue Saint-Jacques, jusqu'à la barrière. Ce qui était à l'est était occupé et fortifié par les ouvriers ; c'est de la partie ouest qu'attaquait la bourgeoisie et qu'elle recevait ses renforts."

    Le soir, la caserne des Gardes nationaux de la rue du faubourg Poissonnière (celle qui donna son nom à la rue des Gardes dans la Goutte d'Or) est attaquée par les insurgés. Ces derniers contrôlent les quartiers situés de la Porte Saint-Denis au débarcadère du Nord (la gare du Nord) jusqu'aux villes des faubourgs, comme La Chapelle (actuels quartiers administratifs de la Chapelle et la Goutte d'Or). Il va sans dire que le chantier de l'hôpital au cœur des émeutes est interrompu. 

    Plan_des_barricades_élevées_à_[...]_btv1b8440647n.jpeg

    "Plan des barricades dressées à Paris pendant l'Insurrection de juin 1848"

     

    • 24 juin

    Redonnons la parole à Engels pour décrire cette journée : "Dans le haut du faubourg Saint-Denis, un violent combat commença le matin. Les insurgés avaient occupé dans le voisinage de la gare du Nord une maison en construction et plusieurs barricades. La première légion de la garde nationale attaqua sans remporter toutefois d'avantage quelconque. Elle épuisa ses munitions et eut près de cinquante morts et blessés. A peine put-elle conserver sa position jusqu'à l'arrivée de l'artillerie (vers 10 heures) qui rasa la maison et les barricades. Les troupes réoccupèrent la ligne du chemin de fer du Nord. La lutte dans toute cette contrée se poursuivit cependant encore longtemps et fut menée avec un grand acharnement. « C'est une véritable boucherie », écrit le correspondant d'une feuille belge. Aux barrières Rochechouart (actuel carrefour Rochechouart/Gérando) et Poissonnière (actuel carrefour Barbès) s'élevèrent de fortes barricades ; le retranchement près de la rue Lafayette fut rétabli également et ne céda que l'après-midi aux boulets de canon. (...) Le général Lamoricière, malgré une violente résistance, avait dégagé les faubourgs Poissonnière, Saint-Denis et Saint-Martin jusqu'aux barrières. Les ouvriers ne tenaient encore que dans le Clos Saint-Lazare ; ils s'étaient retranchés dans l'hôpital Louis-Philippe (sic)

     

    074_001.jpg

    "L'ancien clos Saint-Lazare en 1848"

     

    Plus loin, il écrit : "Le Clos Saint-Lazare (d'un ancien monastère) est une grande étendue de terrain en partie bâtie, en partie couverte seulement de maisons inachevées, de rues tracées, etc. La gare du Nord se trouve exactement en son milieu. Dans ce quartier riche en bâtisses inégalement disposées et qui renferme en outre quantité de matériaux de construction, les insurgés avaient construit une forteresse formidable." Il convient ici de faire une digression pour corriger une erreur qu'Engels commet quant au clos Saint-Lazare. En effet, comme de nombreux autres commentateurs, l'ami de Karl Marx se trompe en localisant l'hôpital de la République, qu'il nomme à tort Louis Philippe, dans le clos Saint-Lazare et en y situant la gare du Nord en son milieu. Car, comme nous l'avons vu dans les épisodes précédents, les limites de ce clos s'arrêtaient avant l'hôpital (la rue Ambroise Paré suit le tracé du mur Nord de l'enclos), et la gare du Nord se situe non pas en son milieu mais à l'angle Nord-Est de l'ancienne enceinte monastique. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette confusion, à savoir que ces terrains hors clos lui étaient historiquement liés, mais surtout que la présence du mur des Fermiers généraux qui court au Nord et l'enceinte de l'hôpital, érigée en premier lieu comme nous l'avons vu précédemment, peut donner l'illusion d'un enclos plus ancien. Néanmoins, une partie des combats se sont bien déroulés dans la partie Nord de l'ancien clos de Lazaristes.

     

    Combat_du_Clos_Saint-Lazare_[sic]_[...]_btv1b53015515s.JPEG

    "Combat du clos St Lazare" 

     

    • 25 juin

    Le matin, les insurgés tiennent toujours le Marais, les faubourgs Saint-Antoine et du Temple, Montmartre et l'ancien clos Saint-Lazare et ses environs. L'hôpital de la République, tout du moins la seule partie déjà construite, à savoir le pavillon de façade côté Ouest, sert de bastion central. Les pierres du chantier sont utilisées à créneler les murs d'enceinte de l'hôpital et le Mur des Fermiers généraux est percé de meurtrières.

     

    Prise_de_la_Barrière_de_[...]Provost_A_btv1b53015662w.jpeg

    "Prise de la barrière de la Chapelle St Denis"

     

    Durant toute la journée les combats vont être acharnés et meurtriers, l'armée tire à l'aide de quarante canons sur Montmartre et l'ancien clos et l'hôpital en construction.

    Dans le faubourg Saint-Antoine, l'archevêque de Paris Denis Affre monte sur une barricade lors d'une trêve pour parler à la foule et tenter une conciliation entre les belligérants. Mais dans la confusion les tirs reprennent, une balle perdue atteint l'archevêque qui succombera deux jours plus tard ; on ne sait pas bien de quel côté est venu le tir peut-être accidentel. Une rue de la Goutte d'Or lui sera dédiée en 1864.

    En fin de journée, les insurgés sont défaits. Le chantier de l'hôpital et ses environs sont jonchés de centaines de cadavres. Peu à peu, les derniers bastions des insurgés sont vaincus, seul le faubourg Saint-Antoine résiste encore.

     

    N53015524_JPEG_1_1DM.jpg

    "Barrière poissonnière. Poursuite des Insurgés dans le clos St-Lazare"

     

    • 26 juin

    La dernière barricade du faubourg Saint-Antoine tombe. À l'issue de trois jours d'insurrection, on compte plus de 4000 morts du côté des insurgés et 1500 du côté des forces de l'ordre. C'est la fin des Journées de juin, une révolte populaire réprimée dans le sang.

     

    Après ce terrible épisode, le chantier de l'hôpital de la République reprend assez rapidement  son activité avec en plus de nombreux travaux de réparation des dégâts causés par les violents combats.

     

    à suivre...

     

     

  • Journées du patrimoine ce week end

    paris,patrimoine,cultureLes journées du patrimoine tenues le week-end dernier nous invitent à regarder plus en détails certaines choses. On était bien curieux de le voir, cet hôtel qui a si souvent été mis à l'honneur par les "communicants" de la mairie du 9e... Quel hôtel ? mais l'ancien hôtel particulier des Wendel, rue de Clichy.

    La rue de Clichy d'abord. N'en doutons pas, la rue de Clichy fait bien partie de notre patrimoine. "Cette rue est sur l'emplacement d'un très ancien chemin qui conduisait de la rue des Bons-Enfänts (au Palais Royal ndlr) à une bifurcation (station de métro La Fourche) où il se divisait en deux branches allant respectivement aux villages de Clichy et de Saint-Ouen." nous dit J. Hillaret dans son Connaissance du Vieux Paris (Editions Princesse). On trouvera beaucoup d'informations à propos de la rue de Clichy sur la page que Wikipédia lui consacre.

    Anecdotes moins connues, c'est là, dans le Tivoli du bas de la rue de Clichy, à l'emplacement actuel de l'église de la Trinité, que Marie-Antoinette emmena se promener ses deux enfants (Marie Thérèse et Louis) la veille de la fuite à Varennes, donc le 20 juin 1791, pour donner le change aux Révolutionnaires. Et c'est toujours rue de Clichy que la voiture emportant le Roi, la Reine, leurs deux enfants, Mme Elisabeth soeur du Roi, passa. "A six heures du soir, le cocher allemand de Fersen, Balthasar Sapel, sortit la grande berline noire de chez le carrossier pour la mener rue de Clichy chez un riche Anglais" nous dit l'historien Timothy Tackett dans Le Roi s'enfuit (Editions La Découverte). A noter que cet Anglais, M. Crawfort, était l'amant de la baronne de Korff, identité utilisée pour le passeport de Marie Antoinette, mais aussi que la femme de ce M. Crawfort était la maîtresse du beau Suédois Axel de Fersen. Plus loin Timothy Tackett nous dit :"Il était alors minuit et demi, une heure plus tard que prévu. Alors que la famille s'embrassait et s'installait dans la petite voiture, Fersen prit les rênes avec Malden à l'arrière comme valet de coche, et se mit en route lentement pour ne pas attirer l'attention. Au lieu d'aller directement à la barrière Saint Martin, il passa par la rue de Clichy et s'assura que la berline n'y était plus." Au grand étonnement du Roi qui connaissait bien Paris.

    P1000505.JPG

    Le W des Wendel sur la façade de l'hôtel particulier

    Au 10 rue de Clichy se tient donc l'hôtel Wendel ou de Wendel, les deux expressions sont utilisées. La famille de Wendel est d'ancienne noblesse et l'hôtel particulier "construit en 1864 par l'architecte Storez" nous dit le dépliant édité par la mairie du 9e, est en cette fin de 19è siècle le lieu où réside Charles de Wendel et là où il meurt le 15 avril 1870 (source Wikipédia).

    Le 9ème arrondissement de Paris présente deux caractéristiques qui le singularisent un peu par rapport aux autres arrondissements : sa population y est en forte croissance depuis une dizaine d'années et la quantité d'espaces libres y est proche de zéro. La municipalité actuelle saisit donc toutes les opportunités qui se présentent pour acquérir des lieux afin d'y installer des logements sociaux (moins de 5% du parc immobilier dans cet arrondissement), des crèches et des écoles car qui dit augmentation de la population, dit enfants. C'est dans ce contexte que l'hôtel de Wendel a été acheté en 2002 par la Ville de Paris pour y installer une école. Le projet n'allait pas de soi : comment concilier le respect du patrimoine et la création d'une école dans un même endroit ? Laurent Chabas, premier adjoint au maire du 9e en charge du projet nous explique la chose :


    Renovation de l'hôtel de Wendel par ParisNeuvieme

     

    "Le coût total de cette réhabiliation/création est de 12 millions d€, soit 2 millions de moins que le budget initialement prévu" dit avec fierté Laurent Chabas. Reconnaissons que le projet est bien réussi.

    L'hôtel de Wendel, construit donc en 1856, soit avant la construction de l'église de la Trinité (1861-1867), fait partie de ces demeures cossues, mais sans ostentation, de cette fin de 19e siècle. La vogue du retour aux styles fin 18e imposée par l'impératrice Eugénie, très nostalgique des époques Louis XV et Louis XVI, n'a pas manqué d'influencer l'architecture et le décor mais on y trouve un mélange de styles curieux allant d'Henri II pour la chambre de Monsieur, au style un peu Rocaille cher à la Pompadour dans le grand salon sans oublier le style Renaissance des voutes du passage des cochers à l'entrée. Décrite ainsi, la chose peut paraitre hétérogène mais finalement l'ensemble n'est pas laid.

    La rénovation entreprise par la Ville de Paris est de qualité. Les contraintes imposées à l'architecte relevaient du défi puisque le lieu doit respecter les règles modernes (accueil du public, des handicapés, environnement, etc ...) et bien sûr préserver le patrimoine historique. De plus, c'est une rénovation soignée. On a poussé le détail jusqu'à réinstaller des pavés en bois dans le passage des cochers (moins bruyants que les pavés en pierre), on a très bien étudié la circulation des personnes pour que les enfants puissent aller des salles de classe aux salons historiques, on a étudié l'acoustique et installer des panneaux spéciaux qui absorbent le son, on a étudié la lumière et les couleurs pour les salles de classe, etc. .. Dans le grand salon, on a fait appel à un artiste photographe qui a installé au plafond une grande photo de feuillage, donnant à la pièce beaucoup d'allure. Voici quelques photos.

    P1000503.JPGP1000507.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

    P1000501.JPG

     

    P1000492web.JPGP1000493web.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

    P1000494.JPG

    Le Grand Salon mélange les genres : trumeau Grand Siècle (Louis XIV)
    mais dessus des portes style Rocaille (Louis XV) et plafond moderne


    Avec cette réalisation, le 9e arrondissement a désormais trois hôtels particuliers à la disposition du public : la mairie rue Drouot, la bibliothèque Chaptal rue Chaptal et l'école de la rue de Clichy.

  • La réaction d'Olga Trostiansky après la démission de Xavier Emmanuelli

    Nous ne voulions pas laisser le dossier du Samu social, dont l'état est très préoccupant, inquiétant, aussi inquiétant que le nombre des personnes obligées de vivre dans la rue, sans nous rapprocher d'Olga Trostiansky, élue du 10e mais aussi adjointe au Maire de Paris, chargée du lourd dossier de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l'exclusion. On est là au coeur du problème. La toute première des exclusions n'est-elle pas d'être privé d'un toit, d'un lieu de vie ? 

    Xavier Emmanuelli dans l'interview accordée à Charlie Hebdo dans son numéro de mercredi, met en cause la "gueguerre" que se livrent l'Etat et la Mairie en ces termes :"c'est comme dans le dessin animé de Tex Avery, tout le monde se refile le bâton de dynamite avant qu'il pète. On est dans le "c'est pas moi, c'est toi" : c'est du ressort de l'Etat, non, c'est celui de la mairie. Ils se tirent dans les pattes, ils n'ont pas les mêmes objectifs, c'est à celui qui ne paiera pas ou, au contraire, qui se dira le plus généreux...."

    Nous avons donc demandé à Mme Trostiansky si elle percevait ce que le fondateur du Samu social appelle la verticalité des services d'aide, à savoir le social parle au social, pas à la psychiatrie, ni à la médecine, ni à l'économie. On s'oriente vers un abandon de l'hébergement d'urgence, alors qu' "un homme qui a fait vingt ans de rue, qui n'a connu que le stress, l'alcool, le mépris, s'enferme dans une autre définition de l'être." Il souligne que "L'urgence sociale est une notion transversale qui demande d'abord une définition médico-psycho-sociale que tout le monde n'est pas prêt à assumer."

    Les politiques de terrain que sont les élus locaux sont confrontés aux pétitions des habitants, aux rejets, à l'égoïsme ambiant... On sent Xavier Emmanuelli ulcéré par le regard fuyant que nous portons sur la pauvreté. Personne ne veut de centre d'hébergement à côté de chez soi. "Les gens sont à l'abandon. Ils font partie du mobilier urbain et c'est seulement en hiver qu'on s'en souvient. On met des tentes, on trouve des figurants, après on démonte les tentes, mais les figurants restent. Les gens peuvent crever, c'est dans le scénario de la pauvreté." Connaissez-vous dans vos fonctions le type de rejet qu'évoque Xavier Emmanuelli ? Est-ce difficile de convaincre ?

    Olga Trostiansky : Globalement, les Parisiens sont solidaires et manifestent concrètement leur solidarité. Ce n'est pas pour rien que le Samu social a été créé à Paris par Xavier Emmanuelli.  Nous avons choisi de répondre très directement aux craintes ou aux peurs lorsqu'elles se manifestent. Ainsi, la fédération nationale des associations de réinsertion sociale, missionnée par la Ville va à la rencontre des conseils de quartiers qui s'interrogent sur les sans abris, les associations gestionnaires de centre viennent également souvent expliquer leur projet aux voisins avant l'ouverture. Les centres d'hébergement rencontrent lors de leur construction les mêmes difficultés que les immeubles de logements sociaux ou les nouveaux équipements !

    AB : La précarité est devenue une donnée constante. Le nombre des sans logis n'a cessé de s'accroître ces dernières années. Faut-il en effet trouver des solutions différentes ? Et surtout ne faut-il pas les adapter aux besoins ? Une famille expulsée de son logement pour défaut de paiement de son loyer n'a pas les mêmes besoins qu'un jeune migrant sans toit. Pour elle, le projet de Benoist Apparu peut sembler adapté.  Reste à connaître précisément les besoins. Pour l'instant, ce qu'on constate c'est beaucoup de monde à la rue. Qu'en pensez-vous ? Le logement selon le projet gouvernemental peut-il être une autre réponse à la précarité ? au moins épauler ceux qui ne relèvent pas d'aides d'urgence plus lourdes ?

    Olga Trostiansky : Il existe en effet une pluralité de situations chez les personnes sans logement : certains peuvent très rapidement occuper un logement, d'autres ont besoin d'un soutien quotidien car ils rencontrent des grandes difficultés. Il ne faut pas oublier également que les droits ne sont pas les mêmes : sans régularité du séjour, l'accès au logement social n'est pas possible. C'est une palette de solutions qui doit être déployée : le Gouvernement a choisi de supprimer des places d'urgence, pour les familles, pour les malades du SIDA, elles n'ont pas été  remplacées par des logements.

    AB : On oublie de parler des travailleurs pauvres dans ce dossier. Certains SDF travaillent et dorment  malgré tout à la belle étoile. Les prix astronomiques des loyers parisiens, que beaucoup de salariés ne peuvent pas régler, surtout s'ils se retrouvent explusés pour x raisons, ne jouent-ils pas un rôle dans le nombre croissant des personnes à la rue ?  Le logement social aura du mal à résorber le nombre de demandeurs.

    Olga Trostiansky : C'est la raison pour laquelle Bertrand Delanoë a demandé au Premier Ministre un dispositif d'encadrement des loyers et plaide sans cesse pour que des logements sociaux soient construits dans toute l'Ile de France. Certaines communes ne se sont pas mises en situation d'offrir 20% de logements sociaux sur leur territoire et préfèrent payer des amendes. Le déficit de logements sociaux sur la région est un facteur d'exclusion non négligeable, même s'il n'est pas le seul.
  • Retour en photos sur la fête du 8 juillet à La Chapelle

    L'aventure de la Promenade Urbaine continue, qu'elle soit une line, civic ou pas, une ligne, de métro c'est sûr, c'est même sa caractéristique la plus évidente, ou une promenade bien française, il va falloir retrousser les manches pour en faire quelque chose de beau, festif, vivant, attractif pour tous, pas seulement pour les habitants de la Place, surtout si l'on veut que l'endroit retrouve le charme qu'il a perdu au cours des dernières années. 

    L'équipe des co-constructeurs, co-concepteurs, regroupés dans le collectif de l'Atelier d'architecture autogérée et chargée par la Mairie de Paris de mettre en marche le projet, a organisé une fête le samedi 8 juillet et depuis le week end dernier des photos de l'événement sont en ligne sur la page FaceBook du Civic Line.

    C'est l'occasion de connaître un peu mieux tous ceux qui proposent des activités ou des projets d'occupation de l'espace public innovants. Ils étaient là le 8 juillet. Et vous ? Peut-être pas.... alors regardons ensemble ce qu'ils proposaient. 

    Le Collectif4c a animé une disco-soupe à partir d’invendus. Ces habitants de la Goutte d’Or portent le projet d’ouverture d’un lieu constitué d’un café associatif et culturel et d’une cuisine de quartier. Grâce à leur triporteur, ils déplacent leur cuisine dans l’espace public lors des événements du quartier !

    place de la chapelle

    L'Institut des Cultures d'Islam est venu donner la recette du raz-el-hanout à tous ceux qui en rêvaient. Les odeurs de ce mélange nous ont fait voyager, on a pu découvrir les épices et échanger les recettes mais aussi plein d'autres choses !

    Institut des cutures d'Islam .jpg

    Pour le bonheur des petits (et des grands), l'asso Etudes et Chantiers Ile-de-France a ramené son vélo-blender  (à tous ceux qui restent un peu dubitatifs sur ce terme, cliquez donc ici !) et on peut dire que ça a pédalé dur ! Leur atelier d’autoréparation de vélo a aussi eu un franc succès ! Dans le même genre, regardez ce que fait Solicycle qui oeuvre déjà dans Paris. En ce qui  concerne les cycles, nous sommes néanmoins très attristés par la placette Caplat-Charbonnière, un peu plus loin vers Barbès, où se concentrent les ventes de vélos volés, les essais se passent dans la rue Guy Patin... Ce sont bien évidemment des objets de recel, qui n'ont pas besoin de réparation car ils sont majoritairement en très bon état. Nous comptons plus que jamais sur la présence policière. Tâche difficile toutefois, car il faut savoir que le cycle non immatriculé est réputé être la propriété de celui qui l'enfourche, ou le détient, à preuve du contraire...  Un argument solide pour préférer rouler avec des vélos un peu moins rutilants et réparés par les ateliers solidaires, donc.

    Le blender nous parait plus gadget.... et surtout peu adapté à de petits appartements parisiens. Restons réalistes. Les robots ménagers ont encore de beaux jours devant eux.

    Etude et Chantier Ile de France.jpg

    Retour vers des temps anciens avec le Crieur des rues, un petit côté garde champêtre de nos anciennes vacances à la campagne. Une façon de donner la parole aux habitants d'un quartier, en notant leurs demandes, ou même leurs revendications, dans le but de les crier sur la place publique... A l'heure de l'internet à tous les étages, nous nous posons la question de l'utilité, mais tout ce qui peut recréer des liens entre les habitants peut avoir du sens. Donc pas de jugement trop rapide. C'était Ségolène Thuillart, Lecrieurpublic du 18e qui donnait la parole aux citoyens sous la forme d’un portrait chinois. 

    Vergers urbains.jpg

    Les Vergers Urbains ont proposé une initiation aux « bombes à graines » parfaites pour commencer à planter la promenade urbaine : on lance la bombe à un endroit adéquate, on attend et cela pousse tout seul ! Pas sûr que ça marche à tous les coups sur le bitume de la promenade urbaine ! Dans des bacs ou des jardinières alors ? Les bacs, à nouveau, sont l'occasion de déposer des tas de cochonneries. Nous sommes très réservés sur l'implantation de bacs qui seraient confiés aux bons soins des habitants. A suivre, à discuter...

    la débrouille cie .jpg

    Auprès de la mairie de Paris, nous n'avons pas eu de succès avec notre demande de convertir la déchetterie en recyclerie, ou en ressourcerie, une de ces versions d'ateliers qui permettent de donner une seconde vie à des outils, des matériaux ou équipements usagés ou ayant perdu leur attrait tel quel. Le réemploi n’a pas de secrets pour La Débrouille Compagnie qui, ce samedi 8 juillet, a proposé un atelier de création d’objets décoratifs à partir de matériaux recyclés. Peut-être est-ce un atelier équipé d'outils utilisables sur place par les habitants qui serait le bienvenu, et pas seulement l'art et la manière de créer des objets décoratifs. L'utile est souvent prioritaire sur le décoratif.... Encore un sujet de débat. 

    Les associations du collectif étaient nombreuses sur place, et dans le square de Jessaint, accessible pour l'occasion. D'autres photos sont en ligne, n'hésitez pas à regarder et à cliquer sur les liens proposés qui vous en diront plus sur la personnalité des co-constructeurs. C'est là. 

  • D'une réflexion à l'autre sur le thème de la promenade urbaine...

    Nous avons reçu une réflexion à propos de la Promenade Urbaine, certes négative, mais surtout qui rend morose son auteur. Celle-ci : 

    Je me dis que je dois souvent passer pour un râleur, critique et négatif. Mais en général ce qui m'effare c'est le fait que les décideurs actuels soient dans la négation des réalités, ce qui génère des effets catastrophiques absolument prévisibles (par exemple le projet actuel de promenade urbaine, qui risque de s'avérer pire que rien).
     
    Morose au point de regretter le projet même de promenade urbaine, au point de n’y voir que des risques de dysfonctionnements dans le futur. Il imagine des dégradations liées à des occupations non souhaitées, importantes, mal gérées, dans des conditions de propreté et d’hygiène incompréhensibles, indignes…. N’ajoutez rien ! On a tous compris. Au moins, tous ceux qui comme nous, comme lui, ont vécu toutes ces dernières années ou vivent encore dans le périmètre entre Barbès et Stalingrad. 
     
    Pourtant nous pensons qu’il prend le problème à l’envers. Pourquoi le pont Saint Ange, car c’est là que tout a commencé, a-t-il abrité dès 2014 un camp de migrants dont on nous disait à la Ville qu’ils venaient d’Erythrée, d'Ethiopie ou du Soudan, majoritairement ? 
     

    paris,18e,10e,barbès-rochechouart,chapelle,stalingrad

    Le pont Saint Ange au-dessus du faisceau de la gare du Nord  - Printemps 2012
     
    Parce que le pont était un endroit désert, non occupé, loin des habitations, en un mot abandonné. Il a servi longtemps de dépôt de matériaux, avant d’en être libéré. Les jeunes hommes qui a l’époque se sont installés ne pensaient pas y rester. Ils tentaient d’aller en Grande Bretagne, ont été refoulés, ont retenté, etc. La situation s’est enkystée. Les conditions sont devenues telles que les habitants ont protesté, pour eux-mêmes et pour les migrants bloqués sous le viaduc. De grands dérangements en grandes évacuations, de clôtures en barbelés, d’opérations policières en prise en charges humanitaires, tout le quartier bientôt était un camp de réfugiés, qu’ils soient politiques ou économiques. 
     
     

    paris,18e,10e,barbès-rochechouart,chapelle,stalingrad

    Le pont Saint Ange au-dessus du faisceau de la gare du Nord  - Eté 2015
     
    Le problème n’est pas de savoir maintenant si l’on doit occuper tout l’espace pour éviter l’installation de personnes, si l’on doit le clore de barbelés ou de grillages… Mais plutôt de comprendre les raisons de l’installation de ces campements. La première que nous voyons est que le quartier était avant leur arrivée un quartier inhospitalier, dépourvu de circulation piétonne par endroit, avec des trottoirs mal entretenus, des longueurs de chaussées sans commerce, ou bien émaillées de locaux abandonnés, sans fréquentation régulière,  des ponts enjambant le réseau ferré, un long mur vraiment lépreux le long de l’hôpital, un sous viaduc sombre, mal éclairé et glauque à la tombée de la nuit. Qui dira le contraire ? Si les migrants ont élu domicile là, et pas sur les Champs Elysées ou sur l’esplanade des Invalides, c’est qu’ils ont eu l’impression qu’on les y délogerait moins rapidement, dans ces lieux laissés à l’abandon.
     
    Alors non, les migrants ne vont pas « dégrader » le paysage entre Barbès et Stalingrad, pour peu qu’on le rende vraiment agréable un jour, qu’on favorise l’implantation de commerces de qualité, qui soient capables de trouver leur clientèle, que les Parisiens y fréquentent les équipements culturels qui existent et qui vont se développer grâce à une reconnaissance plus grande, un petit coup de pouce de la Ville pour le communication, peut-être? Après tout, ce chantier était inscrit dans les programmes de campagne des Municipales de 2014 !
     
    Evidemment, il ne faut pas installer des jardinières à deux sous, fabriquées avec de vieilles palettes récupérées sur le marché de Barbès, que des habitants viendraient entretenir avec tout l’amour et la constance qui sont l’apanage du bon jardinier. Et puis…. parlons-en de ce marché de Barbès. Lui aussi a sa part de responsabilité dans l'ambiance du quartier et surtout sur l’image du quartier. Il envahit de façon désordonnée tout l’espace disponible deux fois par semaine. Il attire des milliers de personnes, qui sont une clientèle toute trouvée pour les vendeurs à la sauvette qui, sans discrimination, vont des biffins récupérateurs, aux marchés de la misère, en passant par des reventes de produits dont l’origine n’est pas toujours très claire. Nous savons que le maire du 18e tient beaucoup à ce marché, dit populaire, mais nous aussi ! Populaire pourtant ne veut pas dire de mauvaise qualité, or depuis quelques années la qualité a baissé. Il n’est pas rare de voir des palettes entières, très tôt le matin, chargées de fruits ou de légumes arrivés à l’extrême limite de l’acceptable, pour ne pas dire à moitié pourris. Les petites mains, à l’arrière des stands, séparent les fruits abîmés des autres, et retirent les feuilles jaunies des endives ou des poireaux. Chacun peut le voir. 
     
    Le marché doit se réformer, il doit à nouveau séduire les habitants du quartier et pas seulement les personnes trop pauvres pour s’offrir une qualité raisonnable. Cela n’empêchera pas les glaneurs à la fin du marché. Ils viennent sur tous les marchés, dès l’instant qu’il y a des restes. Et c’est juste. Mais au moins que les fruits et légumes vendus à Barbès ne soient pas, en partie, le rebut de Rungis. 
     
    Une fois encore, et ce sera le mot de la fin, pour être aussi "râleur" que notre lecteur du début, nous pensons, comme beaucoup d’habitants, que ce secteur de Paris mérite autant que les quais rive droite un projet ambitieux. Tout ne doit pas être axé sur la candidature des JO de 2024, des priorités se font jour comme celles de davantage d’hébergements pour les gens de la rue.
  • Le Plan de Déplacements de Paris

    Il est d’abord nécessaire de rappeler quelques faits :

    • aussi importante soit-elle, la Ville de Paris n’est pas le seul acteur en ce qui concerne les déplacements. Le champ des responsabilités est largement partagé avec les structures étatiques (Etat, Région, communes limitrophes, etc. …) d’une part, le Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), les opérateurs (RATP, SNCF, etc. …) et les citoyens d’autre part ;
    • l’existant impose un certain nombre de contraintes : que ce soit le déséquilibre Est/Ouest de la capitale qui persiste, que ce soit la structure en étoile du réseau des transports en commun, que ce soit la grande différence de densité pour ces mêmes transports en commun entre Paris intra muros et la banlieue, que ce soit le relatif éloignement des zones habitées des zones d’emplois, etc. … les contraintes structurelles expliquent pour beaucoup les difficultés actuelles et doivent être intégrées dans les solutions proposées ;
    • il serait irresponsable d’évacuer la contrainte environnementale lorsque l’on sait le poids des transports dans la dégradation générale de nos conditions de vie (pollution, bruit, etc. …)
    • sur les 11.3 millions de déplacements quotidiens concernant Paris, 57.7% le sont intra muros, 35.3% entre Paris et la banlieue, 7% de banlieue à banlieue via Paris ;
    • en ce qui concerne les automobiles, une note de l’INSEE publiée ces derniers jours indique que 57% des habitants de Paris ne sont pas motorisés. Il est nécessaire aussi de préciser que les engins motorisés occupent 93% de la chaussée dans la capitale et que le taux d’occupation des voitures n’est que de 1.3 personne ;
    • en ce qui concerne les transports en commun,  outre la structure du réseau, il faut aussi rappeler que l’offre reste dans bien des cas largement inférieure à la demande, il suffit de voir combien sont surchargées certaines lignes de RER ou de métro pour s’en convaincre, sans parler des bus dont la fréquentation a baissé ces derniers temps.

     

    Il y a là quelques chiffres à bien garder en tête pour appréhender le PDP. Dans ce contexte, que nous propose t-il ?

    La presse et certains opposants n’y ont vu que quelques mesures spectaculaires comme la possible fermeture des voies sur berges ou la neutralisation d’une voie du périphérique, la volonté de faire baisser le trafic motorisé de 26% à l’horizon 2013 et de 40% à l’horizon 2020  par rapport à 2001, bref la persistance de l’exécutif dans sa politique « anti-voitures ». Pourtant, une lecture approfondie du document permet d’avoir une vision plus réaliste de la question et relativise certains points de vue.

     

    Les dispositions proposées dans le PDP intègrent deux éléments fondamentaux :

    1. mieux partager l’espace public,
    2. accroitre significativement l’offre de transports en communs,

    le tout dans une préoccupation environnementale permanente.

    Pour le PDP, mieux partager l’espace public signifie non seulement rééquilibrer l’existant mais aussi faire en sorte que la structure actuelle de la capitale change : modifier la polarité des emplois par l’aménagement de certaines zones - rééquilibrage de Paris vers l’Est, aménagement de la zone des Batignolles par exemple. Il intègre l’aménagement de sites particuliers (grandes places, avenues, portes de Paris, etc. …) sous tous ses aspects (environnement, technologie, etc. …)  et reconnaît aux usagers une compétence spécifique pour leur création et mise en place. La question de l’immobilier, si cruciale à Paris, n’est néanmoins pas abordée. Or il est clair que celle-ci conditionne grandement le problème des déplacements.

    Donc, si on peut être d’accord sur ces axes, le PDP ne donne néanmoins pas toutes les réponses qu’il faudra aller chercher dans d’autres plans..

    Pour ce qui concerne les automobiles et toujours dans l’optique « mieux partager l’espace public », les options du PDP peuvent être interprétées comme le choix de « favoriser » les habitants/résidents de la capitale au détriment des non résidents par le développement des quartiers verts, des espaces civilisés, la restructuration de la voirie pour élargir les trottoirs par exemple, toutes dispositions dont on voit bien qu’elles sont une gêne pour la circulation. C’est une option politique que l’Hôtel de Ville devra défendre car les critiques ne vont pas manquer sur ce point.

     

    Accroitre significativement l’offre de transports en commun est l’élément clé du PDP. En la matière, la Ville reste assez dépendante d’autres acteurs, quand bien même son influence au sein du STIF par exemple, n’est pas négligeable. Elle se base pour cela sur des capacités en voyages qui devraient augmenter de 14% fin 2007 par rapport à 2005 suite aux décisions prises récemment par le STIF, et plus généralement +20% à l’horizon 2013 et +30% en 2020 par rapport à 2001 (respectivement avec comme base 2001, pour le RER +19% en 2013 et + 28% en 2020, pour le métro +15% en 2013 et + 23% en 2020, pour les bus +38.5% en 2013 et +54% en 2020). Elle intègre aussi une modification du comportement des personnes, les taux d’utilisation des transports en commun passant de 75% en 2001 à 80% en 2013 et 83% en 2020 dans le cadre général d’une baisse de 3% des déplacements Paris-Paris, d’une hausse de 5% des déplacements Paris-banlieue et de 15% des déplacement banlieue-banlieue. Pour ce faire, la Ville préconise l’extension des lignes actuelles de métro et RER et insiste sur la nécessité des transports « en rocade » dans les 3 départements limitrophes. L’extension de ce maillage est prévue prioritairement vers le Nord de la capitale (Asnières, Gennevilliers, Plaine Commune, Saint Ouen, etc. ...). Au-delà de l’extension du réseau, la Ville préconise un renforcement de l’offre existante en traitant la question de fréquence de passages, celle de l’information des usagers et de l’adaptation des gares à la croissance du trafic. En ce qui concerne les bus, l’extension des sites propres va de pair avec un développement du réseau.

    Quelque soit le mode de transports en commun, la Ville souhaite aussi les rendre plus attractifs par des actions sur la tarification.

    D’autres modes de transports sont aussi considérés par le PDP : taxis, bateaux sur la Seine et les canaux, mais une place particulière est réservée aux vélos et à la marche. L’intensification du réseau de pistes cyclables (500km à terme), la mise en place des locations de vélos (marché confié à JC. Decaux la semaine dernière) demeurent une priorité pour la Ville qui affiche comme objectif une augmentation des déplacements par ce moyen de 400% entre 2001 et 2020. Les piétons sensu stricto ne sont pas oubliés, la Ville souhaitant aménager la capitale pour que les déplacements quotidiens à pieds passent de 3.6 millions en 2001 à 3.9 en 2020 (+8%).

    Les plus indulgents diront que la politique de la Ville concernant les véhicules motorisés n’est qu’une conséquence de ce qui précède. En effet, mieux partager l’espace public, offrir des transports en commun plus attractifs doit avoir pour conséquence une diminution sensible de la présence des engins motorisés dans la ville. D’autres, plus critiques, pourront dire que « la fin justifie les moyens » et que le parti pris anti-voitures de certains élus leur fait choisir les priorités en conséquence. Essayons de regarder la question calmement. Il n’est pas discutable que depuis longtemps les voitures, et plus récemment les deux roues motorisées, ont pris une place trop importante dans la ville. Avec une densité de 5300 voitures au km², Paris bat les records européens. La ville n’est pas extensible, aussi une diminution de la présence automobile est elle nécessaire, tant d’ailleurs pour améliorer la circulation et le stationnement que pour satisfaire aux plus élémentaires conditions de respect de l’environnement. Chacun peut raisonnablement accepter cette position. On ne voit pas par ailleurs comment procéder pour donner aux uns sans prendre aux autres dans un système fermé par nature. Dire que le PDP est un outil « anti-voitures » est sans doute aller un peu vite en besogne. Il y est clairement dit, et à plusieurs reprises, que la diminution du trafic automobile est subordonnée à la mise en place des mesures pour l’amélioration de l’offre en transports en commun. Aller au-delà serait faire un procès d’intention à la municipalité. Il convient aussi de noter que les dispositions concernant les automobiles n’ont pas un caractère de contrainte absolue : aucune interdiction de circuler, aucun péage. Certes des mesures dissuasives comme le réaménagement de certains grands axes ou la limitation de vitesse dans certains quartiers mais il ne faut pas oublier que ces mesures sont aussi au bénéfice des résidents.


    On verra bien comment le débat va s’engager au Conseil de Paris. Et puis, le PDP n’en est qu’à une étape intermédiaire, il lui faudra ensuite faire l’objet d’une enquête publique par exemple. Entre temps, les élections de 2008 seront passées par là !

    Ainsi, après quelques atermoiements, le Plan de Déplacements de Paris (PDP) viendra t-il en délibération lors du Conseil de Paris des 12 & 13 février, les partis composant l’actuelle majorité municipale, à commencer par Les Verts, semblant désormais d’accord sur les objectifs et moyens.

    C’est peu dire que le sujet est sensible tant les avis, notamment en ce qui concerne la circulation automobile, sont divergents. Beaucoup de personnes regardent encore le sujet avec des lunettes « idéologiques » ou bien jugent souvent l’ensemble plus en fonction d’intérêts propres que de la réalité des défis à relever et des contraintes existantes. Peut être pouvons nous essayer de regarder la chose plus sereinement.

  • La mixité sociale

    Samedi dernier s’est tenu à l’auditorium de l’Hôtel de Ville un séminaire organisé par l’Observatoire Parisien de la Démocratie Locale et qui avait pour thème "La mixité sociale est elle une utopie ?", sous titre "le peule de Paris XIXème – XXème siècles". Nous vous en avions donné le programme.

    Dans sa présentation introductive, le programme indiquait plus précisément la question : la mixité sociale est un idéal affiché, depuis plusieurs années, par divers partenaires de la ville. Ne serait-ce pas toujours un mythe ?

    Francine Mercier, ethnologue de formation et pianiste de profession, a introduit le débat par un rappel utile du sens des mots. Que signifient aujourd’hui les mots population, habitant, peuple ? Quel sens ont-ils eu au cours des temps ? Il est clair que les termes « population parisienne » et « peuple de Paris » n’ont pas exactement le même sens. Le mot peuple lui-même a pris au cours du temps une signification particulière et un sens politique certain. La Révolution française a été un tournant à cet égard et que penser des expressions « le petit peuple » ou bien « fille du peuple ». Les mots ne sont pas indifférents.

    Michel Pinçon, sociologue au CNRS nous a rapidement brossé un tableau de Paris tel qu’il est aujourd’hui, ses repères spatiaux et ses enjeux sociaux. Paris reste aujourd’hui une capitale de petite taille (87km²) comparée à Londres (350km²) ou Moscou (900km²). La population (un peu plus de 2 millions d’habitants) ne représente qu’une faible partie de la population totale de l’agglomération (11 millions d’habitants) mais sa petite taille fait de la ville une des plus dense en habitants au km². Paris souffre d’être enserré dans une ceinture physique qui empêche son extension comme le périphérique mais aussi les grandes infrastructures comme le parc des expositions de la porte de Versailles par exemple. Il y a une espèce de discontinuité entre la ville et les communes voisines. Dans sa sociologie, il convient aussi de noter sa répartition hétérogène d’un point de vue social, chacun connaissant la différence de composition entre la population résidant à l’Ouest et celle résidant à l’Est.

    Alain Faure, historien à l’Université de Nanterre, nous a parlé du mélange des classes sociales dans le Paris des 18ème au 20ème siècle, en considérant ce mélange au niveau des immeubles et des rues d’une part, des quartiers d’autre part. Au cliché d’immeubles présentant une sédimentation verticale des couches sociales, boutiquiers au rez-de-chaussée, bourgeois au premier, domestiques et ouvriers dans les étages supérieurs, il oppose la notion de répartition par immeuble dans chaque rue. L’évolution des quartiers elle-même est intéressante à regarder. Notre 9ème en est un bel exemple avec successivement la création du quartier de la Chaussée d’Antin et ses riches hôtels particuliers dans la seconde moitié du 18ème siècle et les lotissements par construction des immeubles de rapport de la Nouvelle Athènes au milieu du 19ème siècle.

    Monique Pinçon-Charlot, sociologue au CNRS, s’est elle attachée à montrer la pérennité du comportement des classes aisées au cours des temps. Libre de son choix de résidence par le simple fait d’avoir hérité d’un patrimoine familial, cette catégorie particulière de la population parisienne se regroupe dans ce qu’il est convenu d’appeler les "beaux quartiers", et fonctionne en cercle fermé. Le titre de son intervention est à lui seul le résumé de son intervention : l’entre soi de la bourgeoisie, une forme de Conseil de quartier.

    Saïd Bouzini, Président de l’association Générique, a traité la question du point de vue des étrangers venus s’installer à Paris pour reconnaître que la mixité sociale n’était pas un problème spécifique aux étrangers mais devait bien se placer au niveau "universel" dans un cadre social.

    L’assistance, très studieuse, a bien sûr pu intervenir et retenons de ses interventions deux observations majeures sous forme de questions.

    Contrairement à d’autres métropoles, Paris ne s’est pas agrandi de manière concentrique mais s’est transformé en démolissant et reconstruisant sur de l’existant, s’est transformé sur lui-même. Résultat de son histoire, on peut néanmoins se poser la question du pourquoi ?

    La mixité sociale, pourquoi la mixité sociale ? Est elle quelque chose de vraiment recherché ? Est elle naturelle ? Chaque classe sociale a d’évidence le souci de se protéger et ses membres à rester entre eux. Est elle un concept ? difficile à mettre en place ? Est elle une nécessité pour une ville dont la vie dépend de sa diversité et ne la faisant pas, Paris n’est il pas menacé de nécrose ?

    Toutes de très bon niveau, les interventions ont apporté beaucoup d’informations. On a beaucoup parlé de classes sociales pour constater qu’il est aussi assez difficile d’en parler dans un environnement socio-économique très différent de celui du passé. Les questions de la « boboïsation » de Paris, de l’attrait pour les vieilles pierres de la part d’une catégorie de population au profil encore flou, de la possible transformation de notre capitale en ville musée, etc. … restent cruciales pour l’avenir.

    A noter qu’organisée par l’Observatoire de la Démocratie Locale, cette réunion n'a pas abordé le sujet des moyens démocratiques pour réaliser cette mixité sociale que beaucoup appellent de leurs vœux.

  • Bars du quartier Clignancourt Ramey : suite

    L'article L'été aura-t-il eu raison de la charte "Silence, on Fête" ? publié le 25 août dernier a provoqué une vive réaction de la mairie du 18ème qui nous demande de publier un droit de réponse. Nous accédons bien volontiers à cette demande et voici donc le texte adressé à Action Barbès par cette même mairie.

     

    Mesdames, Messieurs,

    J’ai bien noté votre article paru sur votre site qui a retenu toute mon attention et sur lequel je souhaite apporter les observations et éclaircissements suivants que je vous remercie de bien vouloir publier.

    Liminairement, contrairement à ce qui est indiqué dans votre article, l’association Action Barbès, qui n’est pas signataire de la Charte Silence on fête mais s’est investie dans son élaboration et son suivi, n’a jamais interpellé la Mairie d’arrondissement ni moi-même sur l’application de la Charte postérieurement aux trois Commissions de concertation qui se sont tenues les 4 mai, 3 juin et 8 juillet 2015.

    En effet, les courriels dont fait référence votre article sont ceux qui m’ont été adressé par M. X (*) qui a expressément rappelé dans chacun d’entre eux qu’il s’exprimait à titre personnel en tant qu’habitant du quartier et en aucun cas au nom de votre association.

    En ce qui concerne la non application de la Charte dont vous faites état dans votre article, je vous rappelle que lors des deux dernières commissions de concertations qui se sont tenues les 3 juin et 8 juillet 2015, les riverains présents ont relevé la bonne application de la charte et une nette amélioration de la situation, à l’exception de quelques débordements après la fermeture des terrasses qui concernaient notamment un établissement de chuteur.

    Sur ce point, je vous rappelle que j’ai écrit et rencontré, en présence d’un des médiateurs des Pierrots de la nuit, l’établissement concerné pour lui rappeler les termes de la Charte. A la suite de cette rencontre, un chuteur a bien été embauché.

    Sur le non respect des autorisations de terrasse évoquées dans votre article, la Mairie d’arrondissement n’a pas eu de signalement sur ce point. J’interpelle ce jour les commerçants signataires de la Charte sur le respect des délimitations de leurs terrasses.

    Enfin, en ce qui concerne le non respect des horaires de fermeture des devantures et des terrasses, un premier bilan doit être fait de cette période estivale.

    Dans votre article vous indiquez que j’aurai « expliqué » le non respect de la Charte durant cet été par la canicule. Cette information est inexacte. Par courriel en date du 8 juillet, en réponse au courriel de M. X (*) en date du 7 juillet, adressé en son nom et non de celui votre association, j’ai fait référence au récent épisode caniculaire à Paris -  du 29 au 5 juillet 2015 – et dont je rappelai le caractère exceptionnel.

    Comme indiqué dans ma réponse à M.X (*), la question des épisodes caniculaires devra en effet faire l’objet d’un échange dans le cadre d’une prochaine Commission de concertation.

    Je vous confirme donc que cette Charte est toujours en vigueur et qu’en l’espace de six mois elle a notamment permis :

    - l’instauration d’une instance de dialogue entre les établissements signataires, les associations, dont la votre, et les riverains qui le souhaitent  ;

    - l’arrivée dans le quartier des Pierrots de la nuit, dont l’action permet de vérifier la bonne application de la Charte mais surtout de sensibiliser la clientèle des établissements ;

    - la création d’une nouvelle association, l’Union des commerçants et des riverains ;

    - la présence de chuteurs dans les établissements les vendredis et samedis ;

    - une campagne de communication à destination des clients, pour les sensibiliser sur les nuisances sonores ;

    - des premiers échanges sur une animation de quartier de qualité, intégrant les riverains, dans le respect de l’esprit de la Charte.

    Je partage votre avis sur l’utilité de cette Charte et la nécessité de poursuivre le dialogue qu’elle permet, en tirant toutes les conclusions de cette première période estivale. 
    Pour ce faire, une nouvelle commission de concertation sera très prochainement organisée à laquelle votre association, ainsi que M. X (*) en tant que riverain, sont naturellement les bienvenus.

    Je reste à votre disposition et vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de mes salutations distinguées.

    Mario Gonzalez

     

    (*) ici apparait dans le texte envoyé par la mairie du 18e le nom d'un adhérent, membre du Conseil d'administration d'Action Barbès que nous n'avons pas voulu publier sur ce blog.

    Rappelons que Mario Gonzales est adjoint au maire du 18e chargé entre autres de la médiation.

     

    Au fond, que reproche la mairie du 18e à Action Barbès ? D'avoir confondu les genres, de reprendre une information donnée à un riverain alors qu'elle savait parfaitement que ce même riverain est un membre actif de notre association. Admettons, quand bien même le procédé est discutable.

    Pour le reste, la mairie du 18e ne conteste pas les informations données par notre article du 25 août. Oui certains bars n'ont pas respecté les horaires de fermeture mentionnées dans la charte, oui certaines terrasses ont débordé, personne ne semble pouvoir raisonnablement dire le contraire.

    La charte est nécessaire. Il faut qu'elle soit respectée pour être efficace. C'est ce respect que nous demandons à la mairie du 18e de faire appliquer. Nous en reparlerons lors de la prochaine réunion sur le sujet qui doit se tenir le 9 septembre et à laquelle Action Barbès participera.

     

  • Retour sur notre audition par la commission propreté du conseil de Paris

    Comme nous l'annoncions dans notre article du 31 août, nous avons été entendus par  la Mission d’information et d’évaluation sur la politique parisienne en matière de propreté (MIE) le 1er septembre à l'hôtel de ville.

    paris,paris 9e,paris 10e,paris 18e,barbès,chapelle,goutte d'or,marché barbès,plan de propreté,brigade des incivilités

    Siègent dans cette commission 15 membres qui représentent l’ensemble des groupes politiques de l’assemblée parisienne. Tous n'étaient d'ailleurs pas présents mais le maire du 10e avait pris la peine de nous informer de son absence.  Florence Berthout, maire du 5e, préside et Eric Lejoindre est le rapporteur. Autant dire que nos remarques sur le 18e trouvaient l'oreille du bon interlocuteur.

    La MIE a commencé les auditions en mai et poursuivra ses travaux jusqu'en novembre afin de formuler des préconisations pour une amélioration en matière de propreté. Un rapport sera rendu public lors de sa présentation au Conseil de Paris. Pour plus de détails, vous pouvez lire la note de cadrage.

    La parole d'Action Barbès

    Comme nos lecteurs peuvent s'en douter, nous ne sommes pas satisfaits de l'état du quartier. Notre dernier article du 31 août et surtout les commentaires postés  en attestent. Et ce qui nous exaspère le plus est la communication permanente de la Ville sur ce sujet avec la journée dédiée au "grand" nettoyage.

    paris,paris 9e,paris 10e,paris 18e,barbès,chapelle,goutte d'or,marché barbès,plan de propreté,brigade des incivilitésparis,paris 9e,paris 10e,paris 18e,barbès,chapelle,goutte d'or,marché barbès,plan de propreté,brigade des incivilités

    L'an passé, la journée s'appelait "Paris fais toi belle"! Entre temps, la situation s'est fortement dégradée. Ce qui est certain, c'est qu'Action Barbès qui a depuis 2001 participé à des actions (Opération Coordonnée de Nettoiement Appronfondi-OCNA, marches exploratoires, réunions dans les différentes mairies) pour améliorer la propreté ne sera pas volontaire.

    Nous le constatons, la dégradation sur le nord du 10e et le 18e dans le secteur Barbès Goutte d'or est plus que visible. Un état général certes lié à l'incivisme d'habitants, mais aussi aux nombreuses ventes illicites qui laissent les trottoirs dans des états lamentables et pour une bonne part aussi à l'incivisme de commerçants qui ne sont pas suffisamment contrôlés, voire pas du tout. Aux abords de la station Château rouge, de nombreux commerçants ne respectent pas les horaires de dépôt des cartons, cartons qui sont ainsi utilisés dès le matin par les vendeurs sauvette. Pourquoi n'y a-t-il pas de verbalisation dans ce cas ? Il faut donc une tolérance zéro pour espérer obtenir quelques améliorations. Par ailleurs, il y a une nécessité absolue de coordonner efficacement balayage et ramassage des sacs poubelle.

    Nous n'oublions pas les multiples dépôts de gravats et objets laissés par des entreprises peu scrupuleuses. Qui n'en voit pas régulièrement dans sa rue ? Les entreprises et artisans facturent l'évacuation des gravats et équipements usagés à leurs clients, en conséquence on ne devrait pas les retrouver aux pieds des immeubles et dans les recoins. Il faut donc verbaliser. Nous avons suggéré que les artisans du quartier puissent ainsi utiliser la déchetterie de la place de la Chapelle en réglant une somme modique. A ce jour, le particulier du secteur peut déposer jusqu'à 1m3 et donc venir avec l'artisan qui effectue des travaux dans son appartement. C'est gratuit. Mais on est là dans une fiction car la réalité que nous avons pu constater dans cette déchetterie est que de nombreuses camionnettes viennent déposer plus d'un m3. Un message que ni les élus du 18e, ni la ville de Paris ne veulent entendre. Voilà les chiffres que nous avons reçus:

     paris,paris 9e,paris 10e,paris 18e,barbès,chapelle,goutte d'or,marché barbès,plan de propreté,brigade des incivilités

    On nous dit que : " En ce qui concerne les usagers particuliers, on constate que l'Espace tri joue pleinement son rôle d'équipement de proximité en accueillant majoritairement des usagers du 18e et du 10e." Mais ces chiffres n'attestent en rien nos observations de terrain. Nous doutons que toutes les camionnettes aperçues dans l'espace tri soient réellement celles de particuliers du secteur. Ce qu'on apprend ici et après avoir vérifié auprès de l'élu chargé de la propreté dans le 9e, Sébastien Dulermo, c'est que la DPE 9e a absolument besoin de ce lieu car il n'y a rien de tel dans cet arrondissement et la déchetterie est proche. Le 10e utilise essentiellement l'espace situé quai de Jemmapes qui n'est pas ouvert au public. Le 18e bénéficie d'un autre espace porte de la Chapelle.

    Nous n'avons pas manqué d'évoquer le marché qui nécessite une réflexion transversale avec la délégation commerces (Direction de l'attractivité et de l'emploi -DAE). Pour limiter le nettoyage, il faut supprimer les quantités d'aliments qui arrivent déjà périmés car les broyeuses-compacteuses n'arrivent pas à fournir. Autre point, les nouvelles poubelles bleues pour le compost sont peu ou mal remplies. Là aussi, davantage de fermeté est nécessaire.

    Nous ne détaillerons pas ici l'ensemble de notre intervention mais nous avons aussi évoqué l'affichage sauvage verbalisable quand le contrevenant est identifiable. C'est le cas pour des sociétés telles que Canal+, des organisateurs de spectacles ou encore les partis politiques lors des élections. Le contribuable parisien n'a pas à en faire les frais.

    Nous avons aussi évoqué les risques que représentent les dépôts divers sur les trottoirs pour les mal voyants et les personnes à mobilité réduite. On pense souvent au mobilier urbain ou aux motos mais peu aux risques que présentent des obstacles tels que des cartons, des objets abandonnés.

    paris,paris 9e,paris 10e,paris 18e,barbès,chapelle,goutte d'or,marché barbès,plan de propreté,brigade des incivilités

    Nous avons utilisé l'application "Dans ma rue" tout au long de l'été et constaté ainsi quelques dysfonctionnements même si on peut globalement donner une bonne note. Nous avons suggéré qu'il soit possible de signaler un tronçon de rue particulièrement sali par plusieurs dépôts plutôt que d'effectuer x signalements.

    Nous avons également demandé une mise en place effective, dans tous les arrondissements, de la brigade contre les incivilités annoncée pour la fin 2016 ainsi qu'un retour précis sur les verbalisations, à savoir par quartier et non de façon globale.

    Enfin, le 10e avec ses deux gares et le 18e avec ses quartiers très fréquentés et dégradés nécessitent davantage de moyens. Pas d'égalité de traitement, mais à chacun selon ses besoins ! 

    Il reste à attendre les nouvelles mesures qui seront prises pour améliorer la propreté de nos rues...  

  • Barbès un marché comme les autres ?

    Il faut être positif, patient aussi, nous dit la Mairie de Paris car nous travaillons à son amélioration, montrer les bons côtés du marché, et arrêter de le dénigrer sans cesse. (voir notre article du 20). Ok, on va tenter. 

    Malgré la foule qui déambule aussi bien dans l'allée centrale que sur les côtés extérieurs, malgré les vendeurs à la sauvette qui ralentissent le passage des clients entre les étals, et créent des bouchons bruyants, protestations et cris des râleurs qui ne voient pas bien l'intérêt de vendre là des montres de pacotille, ou des slips et chaussettes et encore moins des bouquets de persil ou de coriandre au nez et à la barbe des marchands ayant acquitté leur place.... malgré tout cela, le marché de Barbès est un dépaysement complet. Pourtant, certains habitants du quartier ont lâché l'affaire, ils n'y trouvent plus leur compte, ils disent que la qualité a baissé, que les contacts sont devenus difficiles, la tension est présente, l'agressivité aussi souvent. Tout cela est vrai. Ressenti par tous. Que faire ? 

    On est dans un marché populaire. Les prix sont, comme chez Tati, les plus bas de Paris. Les clients viennent parfois de loin pour y remplir leurs caddies et repartent qui en bus, qui en métro. Prenez la ligne 2 vers 13h à Barbès, et vous serez surpris du nombre de caddies présents dans la rame. Quand on sait acheter, qu'on regarde avec soin ce qui entre dans le sachet, on peut en revenir avec des produits de qualité. On peut même faire des affaires en saisissant les opportunités. Des exemples ? Deux petits conteneurs transparents de 500 gr de pommes de terre, type BF15 ou charlotte, qualité bio, pour un euro. Ou encore le kilo de coquilles saint-jacques à 8,95 €. Vous ne les trouverez pas chez Carrefour ou Auchan. Pour la majorité des produits, les marges sont étroites mais la quantité est là, qui compense. Les commerçants, dans leur ensemble, sont des vieux routards de la vente de produits périssables sur les marchés et connaissent leur affaire. Ils savent acheter à Rungis. Ils savent aussi quel produit ne pourra pas se vendre ici car le prix est trop élevé pour le pouvoir d'achat local. Certes, le quartier s'est renchéri au niveau de l'immobilier, mais assez rares sont les nouveaux propriétaires qui font leurs courses  au marché. 

    Toutefois, nous constatons depuis des mois que des stands de produits non alimentaires remplacent des étals de fruits et légumes, certains jours. C'est dommage, car la Direction de l'attractivité et de l'emploi (DAE, c'est le nom du service de la Ville qui se charge du fonctionnement des marchés en coopération avec les délégataires) avait organisé l’espace, il y a quelques années, de telle sorte que le non-alimentaire s'installe à l'est du marché, sous le viaduc, mais au carrefour des rues de Maubeuge et Tombouctou. Ces marchands, qualifiés de "volants", ne sont pas titulaires d'un emplacement attitré, normalement. Ils acquittent leur droit, au coup par coup, auprès du placier, en fonction des espaces disponibles lors de l'installation du marché à l'aube. D'où parfois, à côté du poissonnier, un  camelot qui vend des parfums avec verve et succès (!) ou un marchand de prêt-à-porter entre deux stands de melons. Or, nous rappelons régulièrement lors de réunions avec élus et services de la ville que ce marché est avant tout un marché alimentaire.

    Cependant, il faudra bien trouver des compromis et donc dialoguer avec les commerçants. C’est le rôle de la ville et du délégataire. Nous pouvons ainsi espérer faire progresser la situation du marché, améliorer son environnement, le rendre plus agréable et y compris améliorer les conditions dans lesquelles les commerçants eux-mêmes travaillent. Certains nous ont dit qu'ils passaient du temps, au petit matin,  à nettoyer leur place avant d'installer les stands parce que, la veille, marché illicite ou distribution alimentaire avait eu lieu sans que les agents de la propreté aient eu le loisir de repasser. On le voit aussi en fin de marché, après le passage de la "fonctionnelle" quand les sauvettes sortent leurs caddies et déballent leurs toiles au sol. Une patrouille de policiers les fait disparaître... mais le sol reste jonché de détritus, cageots et cartons compris. La version moderne du mythe de Sisyphe...

    Encore un point positif sur ce marché hors du commun. On sait qu'à la fin des marchés, ici comme ailleurs, on a toujours croisé des "glaneurs", qui collectent les fruits et légumes laissés pour compte avant le grand balayage. Vu la conjoncture économique, ils sont malheureusement de plus en plus nombreux. Mais, ici le mercredi, vers 13h, c'est l'association des Restos du coeur qui vient avec un camion et prend en charge des cageots entiers de produits frais pour sa cuisine d'Aubervilliers. Un point positif qu'on ne pouvait pas complètement passer sous silence. 

    Avant de terminer le tableau, nous voulons encourager les marchands à trier un peu mieux leurs déchets, et profiter que des conteneurs spéciaux sont mis à leur disposition (ils sont une vingtaine, avec des couvercles bleus), et qu'ils sont collectés par une benne dite BIO avant le grand nettoyage de 15h. Bio, compostage, etc... bon pour l'environnement ! 

    Par ailleurs, les deux compacteurs de Derichebourg, qui ne fonctionnent pas toujours à ce que nous avons entendu, sont un peu dépassés par les quantités de marchandises qui arrivent en même temps que les cartons et les cageots en bois léger. Tout cela est avalé, mais pas toujours compacté, et les rotations du camion qui enlève la benne se font plus fréquentes. S'en suit une interruption de la circulation sur le boulevard de la Chapelle qui crée un embouteillage en amont, des klaxons, etc.... Sisyphe…. et le rocher est très lourd à bouger !