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commerce-de-proximité - Page 3

  • Un an après ... CoopaParis victime de son succès

    Samedi matin, 38 rue Myrha. Une file joyeuse et bon enfant s’étire derrière la caisse. On s’enquiert des nouveaux produits. On veut renouveler son adhésion pour 2015. Une poussette se fait tout petite dans un coin, un panier dans un autre. Des légumes, livrés tard, attendent patiemment d’être disposés pour la vente. Les blagues fusent entre deux bousculades. On se faufile devant le présentoir aux lentilles pour attraper des pâtes, au fond de la boutique. On entrouvre un réfrigérateur pour attraper des saucisses. Il y a foule. D’ailleurs, il y a ceux qui préfèrent venir un autre jour, jugeant que le samedi matin, l’affluence est trop grande.

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    Devant la boutique - photo Pierre Bazin


    La Coopérative alimentaire de la Goutte d’Or ou CoopaParis qui a inauguré sa boutique il y a un an au 38 rue Myhra, est victime de son succès : 450 foyers adhérents, soit quelque 800 membres, « c’était nos objectifs initiaux pour la fin 2015 ! », souligne Christophe Pradal, un des fondateurs de CoopaParis. Et cela, grâce au seul bouche à oreille ou presque, puisque aucune recherche active de coopérateurs n’a été faite.

     

    Participation réinventée

    Ses principes ont séduit une clientèle venue de tout le 18e arrondissement (et parfois au-delà) : une association de consommateurs en lien direct avec des producteurs ; le choix de la proximité ; des produits de qualité, souvent bio et à juste prix* ; la défense de l’agriculture paysanne ; une vocation solidaire. Sa gamme de produits, également, avec 50 fournisseurs différents : charcuterie et viande ; pain 100 % bio fabriqué spécialement pour CoopaParis par la boulangerie Tembely, au coin de la rue ; fromages ; tisanes, confitures, pâtes, jus et légumineuses…

    *Autrement dit, le prix qui permet au producteur de vivre de son travail, au consommateur d’acheter et à la coopérative d’exister.

    Le projet est entièrement autogéré : les décisions se prennent à mains levées une fois par mois dans le cadre d’une réunion aux allures d’Assemblée Générale. « Ce projet vit et existe grâce aux coopérateurs, se félicite Trinka Petitmermet, cofondatrice de CoopaParis. Certes, il reste beaucoup de choses à faire, l’organisation doit être améliorée. Mais on invente et on réinvente la participation ! »

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     Vote à mains levées pendant une réunion mensuelle au Lavoir Moderne Parisien


    Recherche local désespérément

    « Le seul frein au développement, aujourd’hui, c’est donc le local, trop petit, avec une superficie de 32m2 seulement » regrette Christophe, un familier de ce type d’entreprise puisqu’il est aussi le co-fondateur de l’Amap de la Goutte d’Or, en 2006. « En outre, notre bailleur actuel, privé, souhaite vendre son local ». CoopaParis a même déjà décroché une subvention de la fondation Carasso avec l’engagement d’un soutien sur trois ans, pour financer l’achat d’une chambre froide supplémentaire et d’autres équipements à installer dans un local plus grand, doté de surfaces de stockage et d’accueil aux dimensions du projet actuel.

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    Dans la boutique. À gauche, Christophe Pradal.

    Au second plan, avec le gilet rouge : Trinka Petitmermet


    « On peut parfaitement payer le loyer ! Mais à la Goutte d’Or, le parc privé est limité, surtout pour les locaux d’une surface supérieure à 80 m2, on espère donc obtenir un local d’un bailleur social », indique Christophe. Depuis six mois, la coopérative recherche activement des locaux, a sollicité des élus du 18e arrondissement et même écrit au maire. En espérant une réponse…

     

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    Deux coopératrices apprennent le maniement de la caisse

     

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    CoopaParis vend de plus en plus de produits frais, fruits et légumes notamment

     

  • Vivre à Paris

    paris,plu,commerce-de-proximité,logementDepuis plusieurs années, Paris est la ville la plus visitée au monde ! Objet d'une polémique au cours des dernières élections municipales, cette information est confirmée par le rapport publié par l'Office de tourisme de Paris : près de 30  millions de visiteurs à Paris intra-muros en 2013. Il est clair que cette affluence a un impact sur la vie quotidienne des Parisiens. Pour ceux qui aiment les chiffres, cela représente en moyenne 82 000 visiteurs par jour soit 3,5% de la population qui est d'environ 2,3 millions d'habitants. C'est considérable. Nos arrondissements et principalement le 9e et le 18e sont touchés par ce phénomène avec les Grands Magasins et Montmartre par exemple, mais aussi le 10e où se trouvent les deux gares Nord et Est. L'économie de la ville s'en ressent. A certains égards, l'impact est positif, pas de doutes, mais cette formidable quantité de visiteurs a aussi des effets pervers sur la vie des Parisiens (pour plus d'informations, se reporter au document Le tourisme à Paris, chiffres clé publié par l'office du tourisme - édition 2014 pour les chiffres 2013)

    D'abord sur le logement, .....

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  • Commerce de proximité : on en a reparlé en conseil d'arrondissement

    Notre quartier, comme d'autres dans Paris, souffre d'une monoactivité envahissante puisqu'on voit maintenant des boutiques de vêtements de cérémonie s'ouvrir rue du faubourg Poissonnière après avoir colonisé dernièrement la rue de Rocroy et la rue de Dunkerque. La ville de Paris a pourtant donné des moyens à la Semaest dans le cadre de l'opération « Vital quartier » pour racheter des murs de boutiques (4 boutiques rue de Dunkerque et 2 autres rue de Maubeuge à ce jour pour les plus proches).

    Lors du conseil d'arrondissement du 10e le 3 juin dernier, les élus communistes Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart ont proposé un voeu (adopté) à ce sujet, présenté également en conseil de Paris les 10 et 11 juin.

     "L'existence d'un commerce de proximité diversifié contribue au dynamisme et à l'équilibre d'un quartier. Nous constatons que des difficultés persistantes font obstacle à l'existence de commerces de proximité répondant à l'attente de la population parisienne. La loi du 2 août 2005 en faveur des Petites et moyennes entreprises ( PME) ouvre la possibilité aux communes d'exercer un droit de préemption lors de la cession de baux commerciaux, de fonds de commerce ou de fonds artisanaux. Cette loi a déjà permis à plus de 400 communes de mettre en place un périmètre de préemption permettant l'utilisation de cette procédure.

    Avec la Société d'économie mixte d'aménagemenent de l'Est parisien (Semaest) et la mission Vital'Quartier, la Ville de Paris dispose d'un outil favorisant le développement économique et la diversité des commerces. Dans le cadre de sa mission, la Semaest s'est déjà vue déléguer le droit de préemption urbain.

    Pour ces motifs, sur proposition d'Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart, élu(e)s communistes, le conseil d'arrondissement émet le voeu que:

      Le Maire de Paris décide la création de périmètres de préemption des baux commerciaux, des fonds de commerce ou des fonds artisanaux, et propose l'extension des missions de la Semaest afin qu'elle accompagne la mise en oeuvre de ce droit de préemption et le développement du commerce."

    Rémi Féraud, conscient des limites de l'action de la Semaest, a répondu qu'Anne Hidalgo était prête à s'engager dans une réflexion sur la préemption des baux commerciaux. Ajoutant qu'une telle disposition aurait un coût  (notamment embauche de personnels pour remplir cette mission).

    Suite dans la prochaine mandature...

    En attendant, les choses semblent bouger au ministère de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme puisque Sylvia Pinel, devrait présenter au conseil de ministres de juin les évolutions qu'elle souhaite engager pour agir en faveur du commerce de proximité. Un projet de loi serait discuté à la rentrée. Quelques pistes évoquées : amélioration du droit de préemption, amélioration du contrôle des destinations des boutiques, encadrement de l'augmentation des loyers commerciaux.

  • Pourrait-on revenir au commerce de proximité ?

     

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    (Boutique Leboine au 144 rue du faubourg Poissonnière)

    Combien de scandales alimentaires seront nécessaires pour que les consommateurs revoient leur jugement sur le commerce de bouche, bouchers, traiteurs, artisans-boulangers.... Ils sont certes plus chers, leurs horaires sont plus contraignants, mais il est rare de se voir servir un produit pour un autre ! 

    L'ampleur de l'affaire du cheval dans les lasagnes et autres plats préparés avec de la viande de boeuf - on  nous dit de toute part qu'il s'agit de vache en réalité - semble avoir atteint son pic. Les enquêtes ont désigné les protagonistes de la filière, les abatteurs, les traders en alimentaire, les intermédiaires et les transformateurs. Le cas est clair. Le consommateur n'est pas tout à fait né de la dernière pluie : quand une affaire est trop belle, on ne tarde pas à découvrir qu'il y a anguille sous roche. Dans le cas qui fait grand bruit, les prix étaient trop bas, trop bon marché, pour que les importateurs ne se soient pas rendu compte qu'ils n'achetaient pas le fameux "boeuf-vache", même si l'offre ne traitait que de bas morceaux, forcément moins chers que les parties nobles. 

    On a beaucoup parlé de rabais dans la presse. De qualité qui ne serait pas au rendez-vous quand le consommateur cherche avant tout le meilleur prix, en fait, le plus bas. En résumé, ces dérives de l'industrie alimentaire seraient quasiment imputables aux consommateurs qui veulent trouver des produits toujours meilleur marché. Quelques journalistes ont ajouté cependant que le consommateur moyen n'a souvent pas le choix: ses finances ne lui permettent pas de s'offrir le pavé de vache limousine ou de boeuf charolais chez le boucher du quartier. En effet, à 25 euros le kilo...

    Mais nos habitudes alimentaires peuvent changer. On nous dit de toutes parts qu'il est préférable pour la santé de manger moins de viande, particulièrement les viandes rouges, dont l'élevage est tellement gourmand en eau. Cela ne peut que profiter à l'environnement.

    Nos habitudes alimentaires doivent changer et nos réflexes aussi. Dans les milieux modestes d'après-guerre (la seconde), consommer de la viande tous les jours représentait une ascension sociale considérable, par rapport aux parents. Faire la démarche inverse, volontairement, maintenant, suppose une réflexion, une remise en cause des habitudes alimentaires, du regard que l'on porte sur l'alimentation.  N'est-ce pas pour certaines familles reconnaître leur faible pouvoir d'achat, un début de pauvreté ? Sinon pourquoi acheter des lasagnes à la viande (et quelle viande ?), souvent surgelées, plutôt que d'accommoder un paquet de spaghettis ou de tagliatelles avec une bonne sauce tomate ? saupoudrés d'un peu de gruyère ou de parmesan (devenu au fil du temps du grana padano si l'on n'y prend pas garde ou qu'encore une fois on a opté pour le sachet le moins cher...). Manger de la viande établit sans doute encore un niveau social. La valorisation des légumes, des bons légumes, pourrait permettre de sauter le pas, à condition que leurs prix ne flambent pas à leur tour.

    Pour faire le tour du sujet, à l'anglaise, nous vous proposons la lecture d'un article paru dans le Financial Times le 14 février, qui balaie assez bien l'ensemble de la problématique. Les Anglais se sont insurgés violemment contre la présence de ce noble animal dans leur alimentation, autant par principe que par sentimentalisme. On ne mange pas de cheval au Royaume-Uni, et à terme nulle part ailleurs. Ils nous avaient pourtant mijoté un beau scandale avec leurs farines et leurs vaches folles dans les années 1980-90. La maladie de Creutzfeldt-Jakob associée est restée dans les mémoires. Là encore, la recherche du profit était à l'origine de l'affaire. Trouver des aliments bon marché à base de carcasses animales permettait d'augmenter les marges... Au total, ce sont des millions de ruminants (plus de 7 millions de bêtes) qui sont passés par les incinérateurs (voir le coût de la crise de la vache folle). Rappelons qu'avec la viande de cheval, aucun risque pour la santé n'est signalé.

    Les supermarchés ou la folie du rabais

    14 février dans le Financial Times, Londres, traduit et proposé par Presseurop.com

    Pour être tout à fait informé, ne ratez pas le dossier de COURRIER INTERNATIONAL :  Fraude dans les assiettes. Certains articles sont réservés aux abonnés, mais d'autres sont libres d'accès.

    De la viande de cheval pour les pauvres, dans NRC Handelsblad d'Amsterdam grâce à Presseurop.com