L'atelier parisien d'urbanisme (apur) a édité un intéressant rapport sur l'évolution de la nature à Paris depuis 1730, un travail étayé par une large cartographie. On y apprend qu'à cette époque de début du 18e siècle, la nature occupait quasiment les ¾ du Paris d'aujourd'hui en maraîchages, arboriculture, bois et encore jardins privés. Avec en plus les productions de la petite couronne, la quasi-totalité des besoins en fruits et légumes était couverte. De quoi faire rêver les citadins en mal de verdure et les défenseurs des circuits courts. La situation évoluera ensuite avec la disparition de ces terrains cultivés au début du 20e siècle. Aujourd'hui, il faut aller bien au-delà de la grande couronne même si des espaces de cueillette existent, de façon isolée, comme par exemple en Seine-et-Marne ou dans les Yvelines.
Aujourd'hui, on recherche le moindre espace pour cultiver et on voit ici et là plusieurs expériences prendre vie sur les toits parisiens, comme sur celui de la poste du boulevard de la Chapelle (voir photo ci-dessous) ou en sous-sol porte de la Chapelle (réécouter le reportage réalisé par France Inter le 16 octobre 2017).
En 2019, on devrait voir les premières récoltes du plus grand toit cultivé (7000m2) toujours dans le nord du 18e arrondissement (lire l'article du Parisien du 26 février 2018)
L'étude évoque aussi les nombreux jardins et parcs et les arbres plantés notamment sous Haussmann (préfet de la Seine de 1853 à 1870). L'ensemble du document d'une trentaine de pages illustrées et d'une cartographie détaillée vaut le détour. Merci l'apur !
Les amateurs peuvent retrouver l'intégralité du travail réalisé ici. Il existe également une carte interactive.
Commentaires
Merci pour votre article ! Mais ne pensez-vous pas que c'est dangereux pour la santé de récolter en plein centre de Paris ou les taux de pollution sont très hauts..?
Merci
Merci. Excellente initiative ! J'étudierai ce document avec grand intérêt.
Bonjour,
Vous connaissez notre tropisme pour la végétalisation, l'agriculture urbaine, et l'innovation, donc je trouve ce post et ces initiatives extrêmement stimulants !! Cela favorise l'oxygénation et les circuits courts. Merci beaucoup donc. Habitante du quartier La Chapelle depuis plus de 10 ans, je trouve juste dommage que la rue Marx Dormoy reste très pauvre en arbre et se réduise à rester une autoroute. Or, nous nous souvenons avoir entendu les équipes de Monsieur Lejoindre évoquer l'apparition de murs végétalisés ou la plantation d'arbustes. Nous n'en voyons venir aucun. Idem pour le square Louise Marcillac devant le métro La Chapelle: pourquoi ne pas l'élargir de 5 métres sur la droite lorsqu'on a le métro dans le dos, là où se situait civic lab: il n'y a que du béton. C'est extrêmement dommage car ce serait facile à faire. Enfin la promenade urbaine que vous appelez de vos voeux et que nous souhaiterions végétaliser : pourquoi n'avance t'elle pas plus vite. Après la concertation, il faut l'action ! Bon we et bonne semaine à tous.
PS: j'ose à peine vous indiquer le lien ci dessous, car nous n'avons jamais entendu de réponse à cette rpoposition lancée il y a un an pour végétaliser notre quartier.
http://www.liberation.fr/debats/2017/02/13/pour-un-nouveau-grand-parc-urbain-dans-le-nord-de-paris_1547601