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Rechercher : conseils de quartier

  • Le préfet de police face aux associations et habitants du 18e

    La salle des mariages de la mairie du 18e était comble le 18 décembre dernier suite à l'invitation du préfet de police de Paris Michel Duelpech qui souhaitait faire un point sur la sécurité dans l'arrondissement. Eric Lejoindre était entouré de la commissaire du 18e Valérie Goetz, du chef de district Jacques Rigon, du directeur de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne Jacques Meric, de Serge Quilichini de la direction territoriale de sécurité de proximité de Paris, du directeur adjoint du cabinet du préfet Serge Boulanger et de Yann Drouet, chef de cabinet. Coralie Lever-Matraja quant à elle représentait la DPSP.

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    L'intervention du préfet de police de Paris : écouter, concevoir, agir!

    Une telle réunion n'avait pas eu lieu depuis plusieurs années quand il s'agissait alors de présenter des bilans de la Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP). Et cette fois, il n'était pas question de parler seulement bilan mais bien d'écouter habitants et associations. M. Duelpech l'a dit en préambule : il a bien pris au sérieux les signaux envoyés sur les problèmes et difficultés rencontrés depuis des mois à la lecture des nombreux signalements, courriers, mails et pétitions reçus. Il a évoqué quelques données chiffrées comme une augmentation de 4% des atteintes aux biens et à l'intégrité physique des personnes et une baisse des vols à la tire de 22% (sans doute pas dans le 18e...). Nous ne reprendrons pas les chiffres concernant les ventes sauvette, nous en parlions déjà dans notre article du 22 novembre. A propos des mineurs étrangers isolés, il a fait allusion à la réunion du 6 décembre salle Saint-Bruno (voir notre article du 14 décembre). Il n'a pas fait l'impasse sur les problèmes générés par le phénomène migratoire et a repris les propos du gouvernement : humanité et droit à l'asile mais également fermeté avec l'application de la règle de droit et notamment la procédure Dublin. Il souhaite que France terre d'asile organise mieux l'accueil des demandeurs d'asile au 127, bd de la Villette pour éviter les files d'attente qui se constituent quotidiennement la nuit, peut-être avec des prises de rdv. (voir notre article du 29 septembre).

    Deux heures d'échange avec la salle

    De nombreuses personnes ont pu prendre la parole et nous ne ferons pas ici un compte rendu intégral qui serait fastidieux. Le manque de réactivité des forces de police suite à un appel au 17 a été déploré. Ont été signalés des problèmes de nuisances sonores liées à des regroupements très bruyants le soir rue Marcadet, des commerces en infraction sur la législation en matière de ventes d'alcool, une recrudescence du phénomène de prostitution (principalement nigériane). Mais aussi, les difficultés croissantes que rencontrent les riverains de la porte de la Chapelle et du secteur Pajol en lien principalement avec la forte présence de migrants non pris en charge, sans oublier les ventes à la sauvette. On l'aura compris dans le 18e, les actions à mener sont colossales. Action Barbès a insisté sur la problématique de la placette Polonceau avec son trafic de stupéfiants quotidien et le risque de voir fermer les quelques commerces nouveaux du quartier. Sur ce dernier point, il faut souligner que c'est un constat général dans les secteurs les plus touchés comme les rues Pajol et le secteur Marx-Dormoy. Les élus du 18e et la mairie de Paris doivent impérativement se préoccuper de ces commerces qui amènent une diversité et qui risquent de fermer.

    Quelles réponses et quelles pistes?

    M. Duelpech a tout d'abord rappelé les moyens mis en place avec l'adaptation de la ZSP, désormais étendue sur le nord du 10e (Lariboisière. Gare du Nord) pour favoriser une meilleure coordination des services. De même, la police de sécurité quotidienne devrait permettre une meilleure efficience. "Des relations de confiance entre population et police doivent être rétablies" a t-il martelé. Il a annoncé que dans le cadre des 10 000 postes prévus sur la durée du quinquennat, le 18e aura les effectifs nécessaires. Il est partisan de muscler les contrôles pour les commerçants récalcitrants.

    Pour répondre à l'interpellation par un habitant sur les violences policières envers des migrants, le préfet ne s'est pas dérobé. Il a demandé qu'on lui envoie photos et vidéos. "Durant deux années, j'ai présidé des conseils de discipline et j'ai infligé des sanctions et effectué des révocations; si vous avez des preuves,  je serai ferme ". J. Rigon, chef de district que nous rencontrons régulièrement dans le cadre du dispositif Barbès-Chapelle-Lariboisière" (dernière réunion de l'année le 20 décembre), a précisé qu'il s'agissait de changer de méthode en remplaçant une juxtaposition de dispositifs (ZSP, GLTD, BST...) par une coordination des moyens pour un bassin de délinquance bien défini et aussi "mieux écouter, mieux adapter, revoir nos méthodes".

    Nous avons appris que 550 policiers couvrent l'arrondissement. 30 sont arrivés en novembre ce qui a permis de créer la brigade de lutte contre les sauvettes (plutôt efficace à Château rouge de l'avis d'habitants) et 12 arriveront en janvier. La préfecture semble avoir pris la mesure des problèmes et entendu la forte exaspération de nombreux habitants. Nous suivrons les actions et les avancées avec intérêt.  

  • Un été de travaux : la Goutte d'Or en chantier

    L'été est traditionnellement une période intense de travaux dans l'espace public parisien. Et l'été 2019 aura été particulièrement chargé en travaux, dans nos quartiers notamment. Nous vous proposons à travers une série d'articles de faire un point sur les principaux chantiers de l'été dans nos quartiers. Après la Promenade urbaine, nous poursuivons aujourd'hui avec le quartier de la Goutte d'Or.

     

    "Apaiser la rue Cavé"

    Issu d'un projet du Budget participatif, le réaménagement de la rue Cavé (entre la rue Stephenson et la rue Léon) doit permettre d'élargir le trottoir côté impair, de sécuriser la sortie de l'école primaire et de créer une placette devant l'Échomusée au croisement de la rue Saint-Luc. On déplorera ici une absence de végétalisation dans le projet, et surtout l'absence de concertation avec les porteurs de projets du Budget participatif, dont l'Échomusée - pourtant principal porteur du projet - qui a découvert la mise en route du projet avec l'arrivée des engins de chantier ! La mise en oeuvre des projets de voirie du Budget participatif semble suivre un processus d'exception à la Goutte d'Or, où l'on "oublie" celles et ceux qui proposent les idées, contrairement à ce qui se pratique ailleurs dans le 18e et partout à Paris.

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    Rue Cavé, devant l'école primaire, le 1er août 2019

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    Croisement des rues Affre et Cavé, le 21 août 2019

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    Rue cavé, entre la rue Affre et la rue Stephenson,  le 22 août 2019

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    Vue sur la placette créée devant l'Échomusée, le 25 août 2019

     

    Rue Léon et rue Myrha

    Comme leur voisine la rue Cavé, les rues Léon et Myrha bénéficient d'un traitement de fond, avec une réfection de la chaussée et l'élargissement des trottoirs, de la rue Stephenson à la rue des Poissonniers pour la rue Myrha, et de la rue Cavé à la rue Doudeauville pour la rue Léon. Cette réfection devenait urgente, tant l'état de la voirie rue Myrha était catastrophique avec des fissures et des nids de poule comme nul part ailleurs à Paris. Ici c'est un projet de mandature, mais ici aussi la concertation a tourné court, beaucoup d'habitants et d'associations se sont émus de ne pouvoir faire entendre leurs propositions et de faire modifier certains aspects du projet. Pour notre part nous aurions aimé notamment que la réduction de la place de la voiture soit ici plus ambitieuse, et qu'ainsi l'exécutif respecte le voeu de révision du plan de circulation dans la Goutte d'Or, voté à l'unanimité en Conseil de Paris ; la rénovation concomitante des rues Cavé, Léon et Myrha aurait été pourtant une bonne occasion pour y réfléchir.

    Réjouissons-nous cependant du traitement qualitatif de la petite placette formée par le croisement des rues Léon et Myrha, cet endroit bénéficiant d'un très joli pavage de granit.

    Ces travaux d'envergure ont pris un peu de retard par rapport au calendrier initial et vont donc se poursuivre encore jusqu'à l'automne, ce qui ne déplait pas totalement aux habitants qui goutent ici à une vie de quartier fortuitement sans voiture. Une expérience qui montre qu'il est tout à fait possible d'envisager la vie dans le quartier sans voiture, tout du moins en réduisant drastiquement sa présence.

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    Croisement des rues Léon et Myrha, le 25 juillet 2019

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    Rue Myrha, le 24 juillet 2019

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    Croisement des rues Léon et Myrha, le 16 août 2019

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    Croisement des rues Léon et Myrha, le 25 août 2019

     

    Et la Rue-Jardin Richomme ?

    Ce projet du budget participatif qu'Action Barbès avait proposé et qui avait emporté le suffrage des habitants en 2017 semble bien renvoyé au calendes grecques. En effet si on bien vu de petits travaux ici, c'est seulement pour y créer un nouveau passage piéton en plein milieu de la rue Richomme. Dans une rue qui devrait être piétonnisée - et végétalisée -, ce n'est pas bon signe du tout. Il a été également créé un passage surélevé au croisement des rues Richomme et Erckmann - Chatrian. Et si cela nous inquiète, il en est de même pour de nombreux habitants qui se réjouissaient pourtant de voir se réaliser ce projet. 

    travaux,voirie,18e,goutte-d-or,myrha,cavé,léon,rueLe nouveau passage piéton rue Richomme

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    Sur les grilles du jardin de La Goutte Verte, rue Richomme

     

    L'église Saint-Bernard de La Chapelle en péril ?

    Depuis quelques jours, les habitants de la Goutte d'Or voient un échafaudage s'élancer à l'assaut de l'église Saint-Bernard de La Chapelle. Renseignements pris auprès de Karen Taïeb, adjointe à la Maire de Paris chargée du patrimoine, il s'avère que cet échafaudage est mis en place pour sécuriser la flèche de l'église néo-gothique. Une flèche, de bois et de plomb, dont la stabilité a toujours posé problème, dès son édification (1858-1863), et a demandé de nombreuses interventions au cours de son histoire pour qu'elle continue de se dresser dans le ciel parisien. Un panneau explicatif serait le bienvenu à cet endroit.

    Voilà donc un ouvrage éphémère qui devrait hélas s'inscrire durablement dans le paysage du quartier. Espérons tout de même que les travaux de consolidation ne tardent pas trop, comme cela est souvent le cas pour beaucoup d'églises parisiennes, des églises qui font partie du patrimoine municipales, rappelons-le. En effet, on ne compte plus années où l'on a vu apparaitre les filets de protection drapant l'église Saint-Laurent dans le 10e, pour ne prendre que cet exemple. Nous aurons sans doute l'occasion sur ce blog de revenir sur la question de la préservation du patrimoine, une question que l'actualité a mise sur le devant de la scène avec l'incendie de Notre-Dame.

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    Église Saint-Bernard de La Chapelle, le 27 août 2019. On peut voir que la croix penche au sommet de la flèche (qui elle aussi penche légèrement).

  • Grands Boulevards, Chateau Landon et Gare de l'Est : c'est reparti

    A la suite de la réunion d'information - la première sur le thème des Grands Boulevards et de leur probable mis en double sens - qui s'est tenue le 30 mars dernier, la mairie du 10e a mis en ligne sur son site la présentation, que nous avions pu voir et commenter en direct avec les services et les élus présents ce soir-là.

    Nous vous invitons à la visionner ici en téléchargeant les quelque 23 pages de la présentation très complète faite par la Direction de la Voirie et des Déplacements. Saluons cet effort de transparence constante et la rapidité avec laquelle sa mise à disposition pour le grand public a été réalisée. 

    Vous pouvez ensuite donner votre avis, toujours en ligne, en répondant à un questionnaire.

    En parallèle, la concertation sur le carrefour de Chateau-Landon et les abords de la Gare de l'Est reprend début mai avec les équipes d'animation des conseils de quartier et les associations. Action Barbès y participe. Nous vous donnerons une idée de l'avancée de la réflexion dès que possible.

     

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  • Marché de Barbès : un projet nécessaire mais rejeté en 2015

    Dans le cadre du Budget participatif de 2015, notre association avait proposé un projet au titre ronflant

    « Aérer le marché de Barbès au centre ! »


    Le projet n'a pas passé la commission d'arrondissement du 18e au motif que toute place libérée dans ce périmètre attire les sauvettes, les deals, et cela dans la bouche des représentants de la Direction de la Prévention et de la Protection des Parisiens (DPP), qui ne sait pas comment s'en débarrasser une fois installés. Certes, mais dans ce cas-là, laissons les choses en l'état. Ne nettoyons plus les trottoirs car ils seront rapidement de nouveau salis. Ne verbalisons pas les automobilistes mal stationnés, car ils seront remplacés par d'autres. Et pour pousser le jeu à l'absurde, ne lavons pas nos assiettes, car demain nous y mangerons à nouveau ! Raisonnablement on ne peut pas agir ainsi.

     

    La présence en demi-teinte de la DPP 

    Ce n'est pas la seule déception que nous ayons eue en provenance de la DPP. Ses agents ne sont pas compétents pour toutes les fonctions de prévention ou de sécurité. Ce ne sont pas des policiers. Chacun sait que les pouvoirs de police à Paris sont entre les mains de la Préfecture de Police. Pourtant sur le marché, où ils sont présents très régulièrement pour ne pas dire deux fois par semaine, leur rôle n'est pas bien clair. N'ont-ils pas pour mission d'empêcher la vente à la sauvette dans l'allée centrale du marché car elle perturbe gravement le cheminement des clients ? Or, les marchands d'herbes aromatiques et ceux de chaussettes s'y sentent assez à l'aise. Au point d'être présents certains jours en une ligne continue.... D'aucuns disent que la vente de persil, coriandre, etc. rapportent assez bien aux grossistes. Difficile à vérifier. Mais les marchands dument installés sur des étals autorisés ne semblent pas protester. A qui profite donc cette vente que rien ni personne ne perturbe ?

     

    De quoi s'agissait-il exactement dans cette proposition ?

    Pour revenir à notre projet débouté suite à l'avis négatif de la DPP, il s'agissait d'ouvrir le marché plus ou moins en son centre en interrompant la continuité des étals (diriez-vous des étaux ? autrefois on le disait, mais ce n'est pas le propos ici...). Nous l'avions décrit ainsi sur le site des Budgets participatifs en 2015 :

     

    Descriptif de l'idée proposée

    Dans un marché très dense, difficile d'accès pour tout le monde, clients et commerçants, nous proposons de créer un espace libéré de stands, disposant de bancs, éventuellement d'un stand fixe (boissons+viennoiserie, pourquoi pas?) pour les clients du marché mais également pour les commerçants, situé au niveau de l'entrée des urgences nord de Lariboisière, là où les trottoirs sont déjà abaissés et le passage piétons aménagé. Equipé d'une sanisette supplémentaire.
    → Recréer un marché agréable à fréquenter et en limiter les débordements.

     

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    Côté 18e, la crèche Kangourou

     

    Rien de révolutionnaire donc, et qui s'inscrivait plutôt bien dans ce qu'on a pu lire dans le Parisien peu de temps après, sur le renouveau des marchés parisiens. (Voir l'article du Parisien de décembre 2015 en ce sens)

    En effet, l'idée commence à faire son chemin que les marchés parisiens doivent se prêter à un nettoyage et tenir compte des habitudes de consommation et d'approvisionnement des nouvelles générations de Parisiens, faute de quoi, ils périront moches et vieux, et abandonnés à leur triste sort. Car ne nous y trompons pas, si le marché de Barbès génère des flux énormes au niveau commercial, les tonnages vendus sont impressionnants, il génère aussi des nuisances dans les mêmes proportions. Faut-il que nous en fassions la liste ? Nous les évoquions en bref dans le chapitre « situation actuelle – diagnostic » de la plate-forme Budget Participatif 2015 :

     

    Situation actuelle – Diagnostic

    • Le marché de Barbès (en fait de la Chapelle) devient de plus en plus anarchique, malgré l'extension de l'allée centrale qui continue à être occupée par des volants/vendeurs sauvette, essentiellement herbes aromatiques et chaussettes/slips. • La déambulation est rendue difficile à la fois dans l'allée centrale et sur l'arrière des stands, où la plupart des commerçants ont ouvert un étal avec vente. • Pour les commerçants, le stockage des cartons/clayettes est difficile. Leur transport vers la broyeuse située côté 10e est compliqué. Les hommes chargés de cette collecte slaloment dangereusement entre les voitures sur la chaussée. • Les camions des commerçants encombrent régulièrement les trottoirs le long de l'hôpital boulevard de la Chapelle côté 10e rendant l'accès aux piétons parfois impossible. • L'espace du marché est impossible à traverser du nord au sud et inversement, pour une personne à mobilité réduite (handicap, poussette, etc), il faut en faire le tour. •• Le marché est actuellement très mal géré et il semble indispensable de le réduire.

     

    La lecture de notre proposition de l'an passé aide à comprendre mieux l'impatience à voir des signes concrets de prise en compte de la situation du marché. D'autant que nous avons fait de multiples signalements dans le cadre des Comités de pilotage Barbès qui existent depuis 2007 et se tiennent au secrétariat de l'Hôtel de Ville, en présence des responsables des services, acteurs de terrain.

     

    L'impact sur la création de la Promenade Urbaine de Barbès à Stalingrad 

    En dehors du cadre des budgets participatifs, nous avons obtenu l'engagement des maires des 10e et 18e, et de la maire de Paris, puis l'inscription au plan d'investissement de la mandature (PIM) de la Promenade Urbaine de Barbès à Stalingrad. C'était une immense satisfaction. Après le Louxor acquis sous Delanoë I., puis la brasserie Barbès sous Delanoë II, nous avions un beau projet pour Hidalgo I. Oui, mais...

    Nous avons pu constater que les premières études menées par l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), au 1er trimestre 2015, avaient fait l'impasse sur le marché, ne commençant qu'au carrefour Chapelle-Tombouctou-Maubeuge, à l'angle Est de l'hôpital. Déjà nous nous inquiétions... mais nous restions confiants car l'immense campement de migrants situé au-dessus des voies de la gare du nord avait trouvé une solution. Peut-être pas idéale aux yeux de tous, mais l'espace restait libre et pourrait accueillir des activités plus en harmonie avec les habitants du quartier.

    Et le marché alors... ? Il ne pouvait rester en l'état. Pour nous, c'était clair. Il devait retrouver un fonctionnement normal et rentrer dans les clous, respecter la réglementation des marchés parisiens.

    Nous avons activé nos constacts pour faire en sorte que soit modifié le cahier des charges de la délégation de service public qui confie à un délégataire, donc, la gestion du marché, contre une redevance à la ville. La durée du contrat était passée de 6 ans à 4 ans, et l'échéance avait lieu en 2015. Il n'était que temps de s'en préoccuper. Mais rien n'y fit. Pas même en juillet 2015 la rencontre avec des responsables de la Direction du développement économique, de l'emploi et de l'enseignement supérieur (DDEEESS) devenue Direction de l'attractivité et de l'emploi (DAE) récemment. Bien plus tard, nous avons appris que les éventuelles refontes d'un cahier des charges, quand elles sont décidées, débutent deux ans avant le terme du contrat, or cela nous ramenait à 2013, en pleine campagne des Municipales et les décideurs avaient l'esprit à autre chose que la gestion des marchés découverts, même s'ils sont 71 dans tout Paris et méritent toute notre attention. Dommage.

    Puis a suivi une série d'articles pour sensibiliser les lecteurs du blog, au nombre desquels il faut compter les élus, bien sûr (voir nos articles du 22 février et du 4 mars). Certains propos, certaines photos ont impressionné. Nous avons obtenu un rendez-vous auprès de l'adjointe d'Anne Hidalgo chargée du Commerce, Olivia Polski, en février. L'élue n'a pas découvert la situation grâce à nous, nous ne sommes pas si prétentieux, mais son écoute a été très attentive et nous attendons maintenant la tenue du prochain Comité de pilotage Barbès pour mesurer l'étendue de son engagement à faire bouger les lignes et à rétablir un focntionnement harmonieux du marché de Barbès. Auquel, rappelons-le, nous sommes très attachés. Il ne s'agit aucunement de le voir disparaître ou se transformer en marché haut de gamme. Pas du tout. Il doit ressembler à la moyenne des marchés parisiens et ne pas déborder de toutes parts.

    marché de Barbès
    côté 10e l'entrée des urgences Nord de Lariboisière

     

    Un marché comme celui qui se déroule boulevard Richard Lenoir nous paraît être un bon exemple à suivre... Quelques photos ci-dessous. Y compris pour le "rangement" des camions dont la majorité se retrouve en épi le long des trottoirs. Momentanément, la piste cyclable est occupée, c'est vrai. Dommage. 

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    Vous remarquerez qu'on ne voit pas de monceaux de détritus comme sur le boulevard de La Chapelle, que les voitures des particuliers ne se permettent pas de stationner en double file non plus. Et que les camions des marchands ne sont pas dans l'état de délabrement qu'on connaît par chez nous... Nous doutons que l'activité de commerce de fruits et légumes, ou d'autres denrées soit moins rentable à Barbès que sur un autre marché découvert étant donné les tonnages vendus en quelques heures.

    Aussi nous demandons l'application des mêmes règles ici comme ailleurs, des autres marchés parisiens. Le conseil de Paris en parlait hier. Nous vous transmettrons au plus vite le vœu qu'il a formulé.

     

  • Histoire de Lariboisière : 4. Une comtesse remplace la République

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

     

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    Décidée en 1839 et commencée en 1846, la construction du nouvel hôpital du Nord parisien a été un peu retardée par les sanglantes Journées de juin 1848, mais elle s'achève tout de même en 1854. Et, enfin, l'hôpital va connaitre son nom définitif : hôpital Lariboisière.

     

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    Embarrassante république

    En 1839, sous la Monarchie de Juillet, alors qu'il n'est encore qu'un projet, on lui donne comme nom hôpital du Nord en référence à sa position géographique dans la capitale. En 1841, on nomme l'établissement en construction du nom du souverain d'alors : hôpital Louis-Philippe. Nous avons vu qu'immédiatement après la révolution de 1848, la nouvelle République s'empressa de rebaptiser l'hôpital en celui de la République.

     

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    "Hôpital de la République" (sic), 1853. Une des rares représentations du bâtiment tel qu'il était lors de son inauguration, extraite du livre du docteur Henri Meding "Paris Médical".

     

    Mais le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 va mettre fin à la Seconde République. Le nom de l'hôpital devient alors très gênant pour le pouvoir impérial en place. L'hôpital de la République reprend provisoirement son nom plus neutre d'hôpital du Nord en 1852. Mais cette valse des noms n'est pas finie, car bientôt l'établissement va encore changer pour une dernière fois de nom pour devenir l'hôpital Lariboisière en 1854. 

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    Ces changements de noms successifs ne sont pas sans causer quelques problèmes aux cartographes d'alors, entre l'impression et la diffusion des plans de Paris, l'hôpital avait souvent changé de nom. Mais le testament d'une comtesse va venir mettre fin à cette valse des noms.

     

    La comtesse testamente

    La comtesse de Lariboisière, née Élisa Roy en 1794, est une femme fortunée par l'héritage de son père, qui tient salon et s'occupe de bonne œuvres. Touchée par la maladie à la fin de sa vie, elle va consacrer sa fortune aux indigents et aux malades en particulier. Ainsi, elle déclara : "Je veux qu’après nous, notre fortune ouvre un nouvel asile aux malades. Je veux qu’un hôpital conserve le souvenir de notre famille."

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    Portrait d'Élisa Roy, la comtesse de Lariboisière. Par François-Joseph Kinson

     

    Dans son testament olographe daté du 15 mai 1849, la comtesse écrit : "Je lègue la nue-propriété de tous mes biens à la ville de Paris pour créer un hospice pour les malades qui portera mon nom : hospice Lariboisière." Elle lègue donc à la ville de Paris tous ses biens en nue propriété, son mari bénéficiant de l'usufruit. 

     

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    Entrée de l'hôpital

     

    Suite à son décès le 27 décembre 1851, le Conseil municipal de Paris accepte le legs de la comtesse. Mais la ville ne peut se résoudre à lancer la construction d'un nouvel hôpital comme le stipule le testament Lariboisière, l'offre hospitalière s'avérant suffisante, surtout avec l'ouverture imminente de l'hôpital du Nord. Après tractations avec les héritiers Lariboisière, on convient de consacrer une partie du legs pour finir la construction de l'établissement et on donne pour nom à l'hôpital du Nord celui de Lariboisière, le principe acté par la délibération du 17 décembre 1852, respectant ainsi les dernières volontés de la testatrice. Le pouvoir en place ne peut que se réjouir de ce nouveau nom, en effet, le comte de Lariboisière est un parlementaire très favorable au coup d'état napoléonien. La ville de Paris a également octroyé à perpétuité au comte de Lariboisière et aux descendants de la comtesse ensuite, le droit de bénéficier gratuitement de deux lits dans l'aile des hommes et de deux lits dans l'aile des femmes. Un décret impérial du 29 juillet 1853 confirme et sanctionne toutes les dispositions du legs. Suivant les accords entre la municipalité et les héritiers, le comte de Lariboisière verse donc à la Caisse municipale la somme de deux millions huit cent cinquante-sept mille quatre cent deux francs quatre-vingts centimes. 

     

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    Chapelle de l'hôpital. Le mausolée Lariboisière est à droite de l'image.

     

    En 1863, le veuf de la bienfaitrice, le comte de Lariboisière, fait ériger un mausolée à la mémoire de son épouse dans la chapelle de l'hôpital; il y avait été autorisé par un décret préfectoral du 14 mars 1854. C'est l'architecte Pellechet qui est chargé du monument et Carlo Marochetti des sculptures. Un mausolée sur lequel on peut lire cette inscription qui rappelle le legs de la comtesse :


    ÉLEVÉ A LA MÉMOIRE DE ELISA ROY, COMTESSE DE LARIBOISIÈRE
    Née à Paris le 21 janvier 1794, décédée le 27 décembre 1851, 

    Par son mari, Honoré-Charles BOSTON, Comte de Lariboisière 
    Sénateur, grand-officier de la Légion d'honneur.


    "Je lègue la nue-propriété de tous mes biens à la ville de Paris, pour créer un hospice pour les malades, qui portera mon nom : Hospice Lariboisière".
    ÉLISA ROY, Comtesse de Lariboisière.

     

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    Mausolée de la comtesse Lariboisière, Le Monde Illustré du 21 février 1863

      

    Le plus magnifique hôpital de Paris

    Les travaux du nouveau grand hôpital de Paris, l'hôpital Lariboisière, prennent fin en 1854. Enfin, l'essentiel des travaux, car certains éléments de décorations ne trouveront leur place que plus tard, comme les frontons sculptés en façade qui seront installés dans les années 1860.

     

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    "Hôpital Lariboisière. Cour d'honneur". Au premier plan, la sculpture d'Etex

     

    L'hôpital Lariboisière est partiellement ouvert au public le 16 mars 1854, trois pavillons commencent à accueillir des malades. Il est décrit comme "le plus magnifique hôpital de Paris" par le docteur Gomet, directeur du journal L'Abeille médicale. Le journal La gazette médicale partage cet avis et souligne "son élégance intérieure et son ameublement" qui émerveillent les visiteurs du "plus bel établissement hospitalier de Paris". En effet, comme l'a voulu son architecte, Martin-Pierre Gauthier, l'établissement nosocomial est du plus bel effet, d'autant qu'il se situe dans un quartier en travaux qui alterne vieux bâtiments, terrains vagues, immeubles en construction et rues en cours de percement, par contraste, au milieu de ce capharnaüm urbain, l'hôpital a encore plus des allures de palais.

     

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    "Hôpital Lariboisière. Une salle de médecine (Femmes)"

     

    La capitale française peut enfin s'enorgueillir d'un bel hôpital moderne et fonctionnel. Son ouverture permet d'absorber une partie de l'activité de l'Hôtel-Dieu totalement vétuste afin de le moderniser.

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    L'hôpital déploie des pavillons autour d'une cour centrale et est lui-même encadré par quatre rues qui longent ses ailes, la rue Ambroise Paré au Sud, la rue des Bouvines à l'Est, le chemin de ronde du Mur des Fermiers généraux au Nord et la rue de Rocroy à l'Ouest. Comme nous l'avons vu dans le deuxième volet de cette série d'articles, cette configuration permet d'assurer un cordon sanitaire autour de l'hôpital, ce dernier étant ainsi isolé des pâtés d'immeubles d'habitations afin d'éviter les phénomènes épidémiques notamment.

     

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    Extrait du plan Girard, 1854.

     

    Mais pratiquement dès l'ouverture de l'hôpital au public, la nécessité de s'étendre se fait sentir, notamment pour développer les locaux techniques. Dès lors, la configuration urbaine choisie, à savoir une parcelle restreinte aux dimensions de l'hôpital encadrée de voies publiques, s'avère problématique car interdisant tout projet d'extension de l'hôpital. Mais qu'à cela ne tienne, se disent les édiles parisiens, si les rues qui encadrent l'hôpital empêchent son extension, alors déplaçons les rues !

    à suivre...

  • Goutte d'Or-Chateau rouge, au bord de l'explosion

    document?id=12330&id_attribute=111En tant qu’association élue au sein du conseil de quartier Goutte d’Or depuis les dernières élections de décembre 2009, nous avons deux représentantes qui alternent leur présence dans les réunions du conseil restreint, chargé de choisir des thèmes de débat, de les mettre en place  pour la réunion publique du CQ et d’inviter des personnalités ou des experts qui apporteront leur éclairage sur le sujet. Elles tiennent informés bureau et conseil d’administration de notre association, au fil de la procédure.

    Or, nous avons suivi avec quelque inquiétude toute la préparation de la réunion de jeudi soir : depuis le choix du sujet, qui est apparu presque incontournable du fait du nombre croissant de personnes, très impliquées dans la vie du conseil de quartier Goutte d’Or Château rouge, mais aussi très réticentes à se rendre à la salle Saint-Bruno quand les conseils restreints y ont lieu, plutôt qu’à la mairie, pour des raisons d’insécurité quand elles s’en retournent à leur domicile ; en passant par le choix de la présentation, validée, puis contestée par quelques uns, et finalement abandonnée par l’association à qui avait été confiée la scénarisation de témoignages d’habitants ; pour finir par un cafouillage dans l’invitation des personnalités choisies pour intervenir sur ce sujet fragile et délicat que sont la sécurité et le vivre ensemble dans ce quartier.

    Notre appréhension s'est révélée justifiée : ce quartier semble au bord de l'explosion. De nombreux habitants ont décrit des situations intolérables, insupportables, usantes, au point de crier au commissaire et aux élus, d'abord leur rage et leur fatigue, puis un poignant "Aidez-nous !"

    Ils étaient venus nombreux comme à chaque fois que ce sujet est abordé, 140 peut-être 150, avec le désir de faire entendre leur vérité, leur quotidien : les rues occupées par la prostitution, souillées par les épanchements d'urine, les crachats, les déchets de toutes sortes, les déjections, les porches infranchissables à certaines heures, les passages délicats sous les insultes quand on a la hardiesse de protester... Tout cela ne peut plus durer, d'une réunion à l'autre, on entend le même discours et rien ne change.

    Paris,18e,conseil-de-quartier,myriam.el.khomriMais si, des choses changent, sans doute pas assez vite, pas assez profondément et pas à tous les niveaux, a répondu Myriam El Khomry, adjointe au maire de Paris chargée de la protection de l'enfance et de la prévention spécialisée (photo ci-contre) : d'abord, Daniel Vaillant n'est plus ministre de l'intérieur (cela avait échappé à un intervenant qui lui réclamait des résultats...), puis la politique de réduction du nombre des fonctionnaires touche aussi la police du 18e, malgré les protestations du maire. Elle touche aussi l'éducation nationale où dans des classes surchargées, ce sont forcément les enfants des quartiers modestes les plus touchés. Les budgets des associations qui oeuvrent au lien social sont réduits eux aussi et le chômage épargne encore moins qu'ailleurs les couches populaires. Alors, il est vrai que la situation se détériore. Le commissaire Clouzeau a mis l'accent sur la montée en flèche des vols de smart phones, ces petits concentrés de technologies qui coûtent cher, sont pratiquement inaccessibles pour les bourses plates, mais tellement à portée de main pour des gamins rapides et pas trop impressionnés par les risques encourus. Il rappelle le principe de blocage du téléphone grâce au code IMEI, qu'il faut noter absolument. Il souligne toutefois l'effet pervers du blocage, qui conduit les voleurs à perpétrer toujours plus de vols, puisque le portable peut être bloqué rapidement à partir de la déclaration de vol au commissariat : le voleur se sert du smart phone tant qu'il fonctionne, quand il est bloqué, le voleur le jette et en vole un autre....

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    Opération de police avec présence de chiens le 21 septembre 2011 à la sortie Guy Patin du métro

    On ne répétera jamais assez que Paris, nos quartiers en particulier, souffrent d'une séparation des pouvoirs propre à la capitale : ici le maire n'a pas de pouvoirs de police, ils sont confiés à un préfet de police parce Paris est capitale. Même si la ville finance ses agents de surveillance, elle n'en a pas la maitrise. Quand bien même elle l'aurait, seraient-ils, seraient-elles de taille à enrayer le délitement d'une société mal en clou_pt.jpgpoint ? Le commissaire Clouzeau (photo ci-contre) a souri devant la proposition de redéployer les ASP qui dissuadent les automobilistes de circuler dans les quartiers verts fermés à la circulation le dimanche sur des missions de verbalisation de la vente de cigarettes frelatées à la sortie du métro Barbès ou, rue Dejean, de toutes sortes de contrefaçons. Il est bien conscient de la gêne que constituent les marchés illégaux le long de la même station les mercredis et samedis. Il informe qu'il intervient régulièrement avec ses hommes et saisit des tonnes de marchandises. Tonneau des Danaïdes... « Verbalisez, interpelez ! » réclament les habitants... Mais à quoi bon ? La majorité des verbalisés sont insolvables, et les interpelés sans papier sont inexpulsables. Comble d'ironie, les demandeurs d'asile ou les personnes en situation irrégulière n'ont pas vraiment le choix. Elles ne peuvent pas travailler sans permis de travail. Elles sont condamnées à vivre d'expédients et de petits trafics.

    La situation est complexe, plusieurs participants l'ont dit. Faut-il pour autant abandonner ? Sans doute non. On peut cependant se demander si organiser chaque année un conseil de quartier sur le thème de la sécurité apporte quelque chose mis à part l'expression d'habitants au bord de la crise de nerfs...

  • Comment nos voisins traitent-ils un aménagement de voirie rue du faubourg Saint-Denis ?

     

    AB est allé voir de près, le 8 avril, comment se déroulait le CQ Louis-Blanc-Aqueduc, afin de tirer profit du savoir faire des autres conseils de quartier. Par intérêt aussi, car il nous semble important de faire connaître la commission Circulation & voirie de notre association. Le cadre : école élementaire de la rue La Fayette, au-delà du faubourg Saint-Martin, presque à la Rotonde de Ledoux, 19 heures. Affluence normale, une  quarantaine  de personnes. Au mur s'étale un plan, longue bande de papier, de la rue du faubourg Saint Denis, depuis la Gare du Nord (rue de Dunkerque), jusqu'à la place de La Chapelle. Un peu loin des participants, difficile de suivre les indications de l'intervenante de la Direction de la voirie et des déplacements, Florence Fargier.

    faubourg ST DENIS vue de La Chapelle.jpgfaubourg ST DENIS vue vers le sud .jpg

    J.-P. Leroux, conseiller d'arrondissement du 10e dans la précédente mandature, va jouer les modérateurs : tout d'abord, il rappelle les règles et le fonctionnement d'un conseil de quartier et présente l'ordre du jour. Le conseil de quartier Louis-Blanc dispose d'une commission Urbanisme & déplacements, qui avait bien préparé le sujet et le connaissait bien... Le chantier de cet aménagement était prévu initialement pour l'été 2009, mais la demande de « verdissement » du faubourg remonte à 2002, c'est dire qu'elle est attendue par les habitants ! En outre, ce report des travaux n'a été annoncé que fin juin 2009... d'où une certaine nervosité du conseil de quartier qui, à la rentrée de septembre, lance une pétition. Les élus expliquent alors qu'une mauvaise coordination entre les services voirie et espaces verts est à l'origine du report, les seconds manquaient de crédit pour planter des arbres et donc refusaient le projet, tout en ignorant que les premiers envisageaient de lancer des travaux de voirie sur cet axe...

    Rémi Féraud, le maire du 10e qui participe à la réunion du CQ, regrette aussi ce décalage... mais se félicite (!) que l'insistance de la mairie permette aux travaux de commencer pendant  les vacances de printemps, en débutant par le réseau de gaz très prochainement. L'étonnement saisit l'assemblée : d'abord, un report non annoncé, et maintenant, un redémarrage impromptu ! Qu'en est-il alors des suggestions faites, des demandes complémentaires ?

    Le bilan tel que l'a commenté un des membres de l'équipe d'animation de la commission urbanisme est le suivant :

    • Mise en zone 30 : refusé par la Préfecture de police,
    • Remplacement des croix de Saint-André par des potelets : accepté,
    • Déplacement des arrêts de bus pour empêcher le stationnement illicite des automobiles sur les aires d'arrêt des bus : refusé par la préfecture de police.
    • Ajout d'un passage piéton au milieu du tronçon Demarquay-Cail, juste devant l'hôpital... : refusé car en section courante,
    • Ajout d'un passage piéton au débouché de la rue Perdonnet : accepté,
    • Création d'un plateau surlélevé pour le passage piéton devant la sortie de la gare : refusé, car selon la RATP, on ne peut déplacer les arrêts de bus.
    • Création d'oreilles aux débouchés des rues La Fayette, Demarquay, Perdonnet et Cail, pour sécuriser les traversées piétonnes : refusé, par manque de financements.

     

    fg St Denis 1.jpg

    Revenons à ce que décrit Florence Fargier, de la direction de la voirie, et à ce que sera le faubourg d'ici la fin de l'année 2010.

    En effet, des arbres seront plantés - on ne sait pas quelle essence - : quatorze en tout, grâce à l'élargissement du trottoir côté des numéros impairs (côté gare) à 5,20 mètres La rangée d'arbres sera toutefois interrompue au droit des arrêts de bus, pour cause de sous-sol impropre à leur plantation. La salle - et la commission - demandent des bacs ou des jardinières à la place des arbres manquants : les parcs et jardins n'en veulent plus, leur entretien est trop coûteux... et ce ne serait pas écologique, ajoute le maire. (Ah, tiens. Pourtant il y a de belles jardinières rue Ordener au-dessus des voies de la gare du Nord... récentes, avec des bancs. Photos projetées sur l'écran dans la salle, à l'appui...) Le maire continue : en revanche, si les habitants veulent s'en charger, on peut les aider à constituer une association avec cet objectif. Il en existe plusieurs dans le 10e précisément.

    L'élargissement unilatéral du trottoir commencera à la sortie de la gare routière (avant, ce n'est pas possible) et ira jusqu'au boulevard de La Chapelle. La voie de bus en site propre sera élargie, elle aussi, à 4,50 mètres et pourra ainsi accueillir les cyclistes dans le sens Nord-Sud, en toute sécurité. Côté automobiles la Préfecture de police exige le maintien de deux voies de circulation entre la rue Cail et la place de La Chapelle. Les traversées piétonnes seront améliorées et une nouvelle créée près de la rue Cail.

    Ces avancées n'estompent pas le mécontentement des habitants qui, avec l'élargissement des trottoirs, anticipent les problèmes liés à l'extension des étalages qui ne va pas manquer de se produire. La situation n'est pas claire : on se sait pas bien comment sont délivrées les autorisations. Même si Elise Flajgeles explique que trois signatures sont nécessaires (celle du maire d'arrondissement, de l'élue chargée du commerce et celle de l'élue chargée de l'espace public), Elisabeth Carteron donne malgré tout l'exemple d'une terrasse refusée par le maire du IIe et octroyée par l'adjointe au Maire de Paris, chargée du commerce.

    L'extension des étalages et des terrasses dans certains quartiers de Paris provoque des manifestations de mauvaise humeur chez les riverains, quand ce n'est pas carrément une levée d'armes et une mobilisation pour influer la nouvelle réglementation qui est en cours de révision. A ce sujet, voir le site de l'association Accomplir, qui est une des têtes de file du Réseau Vivre Paris, qui entend bien défendre le droit des habitants parisiens à un confort et une tranquillité de vie, très attaqués ces dernières années, tout autant le jour que la nuit.

     

  • Paris Nord-Est élargi : première réunion sur la mise en place de la concertation

    Le titre aurait pu reprendre l'expression de Paul Simondon, premier adjoint au maire du 10e, pour désigner l'entrée du 10e dans le projet : "la racine du faisceau". Mais nous avons préféré éviter les faisceaux... et évoquer le Nord Est parisien, élargi jusque dans le titre du dossier (Paris Nord Est Elargi) depuis que le bi-pôle des gares est entré dans le projet de réaménagement d'un territoire de 600 hectares, situé au nord-est de Paris et jouxtant de larges zones des communes de la première couronne.

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    C'est la seconde fois que nous participons à une réunion pilotée par Jean-Louis Missika, chargé de l'urbanisme, comme l'était Anne Hidalgo jusqu'en 2014. Chargé de l'urbanisme, l'adjoint est donc en première ligne dans la concertation qui s'organise autour de cet immense dossier. La précédente présentation avait été faite le 2 février 2015 à la mairie du 18e. Nous avions réussi à résumer dans notre article les interventions très riches et la présentation, incluant de nombreux liens pour les plus curieux. 

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    4 juin : Nouvelle réunion, cette fois plus restreinte, avec une cinquantaine d'invités parmi les acteurs locaux, les associations et les conseils de quartier qui participent à la réflexion. Pour nous des visages connus, par exemple celui d'Olivier Ansart, président de ASA PNE dont le site vous donnera tous les détails sur la partie du projet qui traite de Paris (PNE sans le dernier E!).

    Et à la tribune, autour de Jean Louis Missika, le directeur de l'Urbanisme Claude Praliaud, le conseiller délégué à l'architecture et aux grands projets de renouvellement urbain Jacques Baudrier, le premier adjoint du maire du 10e Paul Simondon, la représentante du Comité permanent de concertation (CPC) devenu dans le nouveau jargon Comité d'organisation de la concertation (COC), Mme Michèle Tilmont, dite "garante de la concertation".

    Ce COC là chante clair ! Notamment à la Maison des projets au 40, bd Ney (voir les heures d'ouverture sur le site) où est dispensée également l'information.

    La plateforme interactive qui est un des outils mis en avant par la Mairie de Paris pour améliorer l'information et la concertation avec les citoyens a un peu tardé à démarrer mais elle est désormais en activité. N'hésitez pas à vous inscrire. 

    Nous ne relaterons pas l'ensemble des échanges car la Mairie de Paris s'est engagée à faire un compte rendu de la réunion qu'elle mettra en ligne. Non, simplement nous voulons vous communiquer notre satisfaction de noter que le « balcon vert » de la rue d'Alsace (10e), d'une part, semble intégrer le PNEE, et d'autre part, notre « promenade urbaine » du boulevard de la Chapelle, entre Barbès et Stalingrad, est prise en compte officiellement dans les pages 19 et 25 du document analysé (ici dans son intégralité): voir ci-dessous

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  • Faubourg en scène : 1e édition, ce dimanche de 13h à 17h

    Le 1er festival des cours, mettant à l’honneur la musique et la danse, aura lieu le dimanche 3 juin 2012 dans le cadre du festival Faubourgs en scène, le festival du quartier Boulanger – Bouchardon – Lancry.

    Au programme

    De 13h à 15h dans la cour privée du 17 rue de Lancry

    • Concert de saxophone par Jean-François Becquaert
    • Concert swing manouche par Olivier Guymont et Tiziana Vagni

    De 11h à 17h place publique du 84 rue René Boulanger

    • Soo Bahk avec Elodie Mollet
    • Danse classique avec Carine Damond
    • Danse moderne avec Cyrielle Caron
    • Danse salsa avec Tamara Milla
    • Danse afro jazz avec Régine Fatticcioni
    • Danse Hip Hop New Style avec I-Reine Beye
    • Break dance avec les B-Girls Estelle et Audrey
    • Samba et zumba avec Beatriz De Oliveira
    • Danse orientale avec Della Durlach
    • Danse bollywood avec Sylvie Sinnatamby

    De 13h à 17h : fanfare musique du monde avec la Fanforale du Douzbekistan

    Pour nos adhérents et lecteurs, à cheval sur les trois arrondissements dont nous suivons l'actualité régulièrement, cette fanfare - ils disent eux-mêmes "fandarole" - a animé il y a quelques années le repas de quartier du conseil de quartier Trudaine Rochechouart. Belle ambiance en perspective ! Pour vous donner envie d'aller les écouter, ici sur leur site, vous pourrez entendre plusieurs morceaux en diffusion libre. SYMPA, NON ?

  • Tour de l'hôpital Lariboisière : attention, passage à 30 en juillet

    Nous avions  formulé un voeu en conseil d'arrondissement du 10e, soutenu par le Conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de Paul sur une demande de mise en zone 30 autour de l'hôpital Lariboisière.  Bertrand Delanoe l'avait d'ailleurs annoncé lors de ses voeux pour 2013.  A un an des élections municipales, un nouveau plan émerge avec des zones 30 plus nombreuses et même des zones de rencontre. Pour les abords de l'hôpital, pas de zone 30, mais une limitation de vitesse pour le secteur, nous a précisé Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e chargée des aménagements de voirie, que nous avons interrogée sur le sujet. Alors quelle différence? Voici ses explications très précises :

    Le projet prévoit la pose de 4 panneaux "30" ainsi que le marquage au sol associé (6 mots "30").
    Ceci permettra la limitation à 30 km/h sur les voies autour de l’Hôpital Lariboisière :
    - rue de Maubeuge du boulevard de la Chapelle à la rue Ambroise Paré
    - rue Ambroise paré
    - rue Guy Patin.

    A la différence d'une zone 30, cette limitation doit être rappelée après chaque intersection et le double sens cyclable n'y est pas obligatoire.

    Cet aménagement a été choisi pour deux raisons :
    - l'une est technique : la notion de zone 30 ne peut s'appliquer qu'à un périmètre à l'intérieur duquel les voies elles-mêmes sont limitées à 30 km/h. Cette notion n'a ici guère de sens car il n'y a pas "d'intérieur" (même cas de figure pour les voies autour du parc des Buttes-Chaumont).
    - l'autre est financière : il faudrait réaliser des travaux sur les carrefours Patin/Chapelle et Ambroise Paré/Saint Vincent de Paul avec la dépose de 3 feux voiture, la pose d'un feu vélo,le marquage au sol et la pose de panneaux. Coût 25 000 €.

    Il n'y a pas de financement prévu actuellement pour ces aménagements, mais Elise Fajgeles demandera à ce que cette demande puisse être financée dans les mois à venir dans le cadre du plan vélo. 

    Les travaux de  mise en zone 30 seront réalisés entre le 22 et 26 juillet.

    On observe sur la carte que tout le quartier de la Goutte d'or passera en zone 30 — une réunion spécifique sur le sujet s'était tenue sous la houlette de Dominique Lamy il y a quelques temps en mairie du 18e —, ainsi que la rue des Martyrs de N-D de Lorette jusqu'au boulevard de Rochechouart, au-delà elle est dans le secteur Montmartre qui bénéficiait déjà de ces conditions de circulation pacifiée. 

    Il va falloir s'habituer à de nouveaux panneaux comme celui-ci vu sur un tweet de Marie-Anne Kleiber, du JDD !

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    Nous reviendrons sur ces nouvelles règles de circulation dans Paris, dans notre quartier et ailleurs, et qui pourraient rendre aux piétons la quiétude qu'ils ont perdue dans les petites rues notamment. 

    Dans ce même secteur, précisément rue Ambroise Paré, nous avons pu observer que des travaux ont eu lieu : ils  pérénisent ainsi le rétrécissement de chaussée entre le début de la rue et le feu tricolore au carrefour avec Saint-Vincent de Paul. L'expérimentation sur plusieurs mois a été concluante et a permis de réduire l'encombrement et les nuisances sonores liés aux arrêts intempestifs des camions porte-huit des loueurs de voitures. 

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  • Un toilettage bien nécessaire autour des pieds d'arbres du bd de La Chapelle

    S'il nous était permis de donner un conseil aux sections territoriales de voirie de nos arrondissements du 10e et du 18e, ce serait de ne pas attendre que les plaintes des habitants et des commerçants s'accumulent sur le bureau, mais plutôt de programmer un comblement régulier des pieds d'arbres. Particulièrement pour les arbres situés sur les promenades — les boulevards ou les avenues — très fréquentées, ou comme dans notre cas, pour les arbres qui longent un marché découvert. 

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    En effet, le dernier passage des autorités aux pieds de ces arbres datent du printemps 2011 (notre article de l'époque

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    A l'époque déjà, notre association bataillait avec nos interlocuteurs de la mairie du 18e pour que des mesures soient prises pour le confort des commerçants et de leur clientèle. La disparition progressive des grilles d'arbres, dans certains quartiers, a eu pour conséquence différentes nuisances selon que le trottoir est soumis à un fort passage ou non. Là ce serait plutôt les caisses de fruits et légumes qui creusent les cuvettes auprès des arbres du sous viaduc. Le passage des transpalettes aussi. Quelles qu'en soient les causes, les cuvettes se creusent, se remplissent d'eau lors des lavages ou des pluies, puis de détritus.... qui nagent dans ces marigots malodorants (n'oublions pas les pisseurs au nombre des nuisances !).

     Lors d'un dernier comité de pilotage Barbès, écoutant la demande des associations pour le boulevard de la Chapelle, le maire du 10e, Rémi Féraud, a étendu cette demande aux arbres du haut Magenta, qui souffrent aussi de la fréquentation intensive de cette voie. Différentes expériences ont été tentées là dont aucune n'a été vraiment convaincante. Nous n'avons pas encore pu constater si ces remises en beauté sont en cours, prévues, ou déjà réalisées. N'hésitez pas à nous envoyer des photos, si vous passez par là.... 

    En revanche, nous avons reçu des nouvelles du terre-plein central sous le métro aérien, là où des agents obturaient les douilles (trous dans le bitume qui permettent de fixer les structures des étals du marché) tant celles de l'allée centrale que d'autres. Nous ne sommes pas bien informés pour le moment, juste un constat illustré par des photos qui nous sont parvenues...  donc nous vous en dirons plus à la rentrée sur les transformations potentielles de notre marché. 

  • Salle de conso : pour répondre à l'inquiétude des habitants des rues Guy Patin et Ambroise Paré

    Une grande banderole barre désormais le balcon du 2e étage de l'immeuble d'angle quand les rues Guy Patin et Ambroise Paré se rencontrent et frôlent le Magenta. Nous avons beaucoup écrit sur cette placette dans le passé : pour dénoncer le non-respect des automobilistes qui empruntaient sans vergogne ce passage étroit réservé aux seules ambulances pendant longtemps, mais aussi pour décrire la végétalisation modeste de cet espace initié par le conseil de quartier il y a deux ou trois ans déjà.

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    Aujourd'hui c'est l'inquiétude qui semble dominer chez les habitants de ces deux rues résidentielles encadrant le sud et l'ouest de l'hôpital Lariboisière. Cela est dû au projet d'ouverture d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) qui devrait avoir lieu début 2016 au 9 rue Ambroise Paré, dans un bâtiment appartenant à l'APHP et intégré dans l'enceinte de l'hôpital. La direction de l'hôpital n'était pas favorable à cette intégration et ne l'a probablement acceptée que parce que le bâtiment s'ouvre sur la rue et non vers l'intérieur, ne partageant pas ainsi de parties communes avec d'autres services hospitaliers.

    La recherche d'un lieu ad hoc a été longue, les pré-requis sont nombreux et les oppositions ne le sont pas moins.

    La nécessité d'une salle de consommation à moindre risque dans le quartier remonte à plusieurs années. Les habitants demeurant entre la gare du Nord et la station de métro Barbès-Rochechouart connaissent la situation de la toxicomanie dans ce secteur, les plus anciens ont vu l'arrivée d'associations d'aides aux usagers de drogues et l'implantation de Caarud dans le 18e, notamment CT Coordination Toxicomanies et EGO Espoir Goutte d'Or.

    Relire nos articles sur le sujet publiés depuis plusieurs années permet de comprendre que le choix de cette implantation ne tombe pas du ciel, et qu'il ne s'est pas fait "dans le dos" des habitants.

    A défaut de concertation, il y a eu information et débats publics autour de la présence de la toxicomanie, notamment au sein des conseils de quartier, même si, de notre point de vue, cela n'a pas été à la hauteur de la demande des habitants.

    Voici quelques liens qui pourront vous aider à suivre la lente évolution du dossier, d'abord dans notre blog :
    - en octobre 2011, nous revenions sur le sujet de "l'errance entre les deux gares" traitée dans la réunion publique du conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul du printemps qui précédait, un euphémisme qui nommait sans le faire la présence de toxicomanes très précaires et justifiait aussi la participation d'un représentant d'un Caarud pour expliquer leur mission et le travail des équipes de rue. Lisez aussi dans cet article le témoignage d'une passante régulière qui décrit le lieu.
    - lors de notre Assemblée générale de 2010 — et oui ! déjà 5 ans... — nous avions initié le partage de l'information sur les drogues, leur présence dans nos quartiers, leur traitement social, en invitant des experts de la mairie et des associations oeuvrant dans ce domaine. Puis les choses ont évolué et depuis le rapport de l'INSERM de l'été 2010, il est devenu évident que les salles de consommation pouvaient apporter une aide aux plus précaires des usagers de drogue, améliorer le travail sur la réduction des risques liés aux injections, et rendre possible un dialogue avec des personnes très précaires, isolées et parfois vieillissantes aussi. Lien permanent
    - la Ville de Paris et le maire du 10e se sont intéressés à cette époque au projet de salle de consommation tel qu'il en existe dans d'autres pays voisins comme l'Allemagne, la Suisse, l'Espagne ou le Luxembourg pour ne citer que ceux-là. Nos articles sont nombreux sur ce sujet - voir ce lien - qui collecte nos parutions sur le thème.
    - attardez-vous sur l'article de juin 2014 qui explique l'intérêt de l'enquête confiée à l'INSERM par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues, afin de tester l'acceptabilité au coeur du quartier, c'est ici -> Lien permanent

    La presse n'a pas été silencieuse non plus sur le sujet. Mentionnons le Journal du Dimanche sous la plume de Marie-Anne Kleider qui, en mars 2015, attendait que la loi autorise l'ouverture et n'hésitait pas à écrire que nous soutenions clairement le projet et aussi Politis, en février 2013, quand "Matignon a donné son feu vert". Ecoutez ce reportage diffusé le 17 décembre dernier sur Europe 1. Vous trouverez d'autres articles de presse parmi les nombreuses notes que nous avons consacré au sujet sur ce blog.

    Les associations actives dans le champ des drogues ont aussi mis la main à la pâte, déclinant chacune leurs connaissances du sujet :
    - Elisabeth Avril, directrice de Gaïa Paris, en 2012, dépeignait la situation et expliquait ce qu'est une salle de consommation à moindre risque dans la revue SWAPS.
    - en 2013, alors qu'on croyait proche l'ouverture de la SCMR, le site de la Fédération Addiction reprenait nos interviews du maire du 10e et de Gaïa sur le choix fait à l'époque (39 bd de la Chapelle) et abandonné depuis lors.

    Les débats organisés par des acteurs majeurs du secteur, par exemple le CRIPS en juin 2014, où nous intervenons pour porter notre vision de la situation - écoutez notre intervention ici - mais aussi sur des sites aussi improbables pour nous, petite association de quartier, que Turbulences de Marnes-la-Vallée soutenu par le Centre LGBT de Paris ÎdF...

    Tous ces liens sont là de nouveau pour vous aider à comprendre l'intérêt de cette salle de consommation, son intérêt humanitaire pour les usagers de drogues.  Aussi pour réaliser que son implantation n'est pas le fruit du hasard mais d'un besoin clairement identifié et localisé. Une salle d'injection surveillée, c'est renouer un dialogue avec les usagers de drogues tout en réduisant les risques liés à leurs pratiques. C'est aussi comprendre son intérêt pour la société et les habitants proches qui depuis des années les côtoient dans le quartier et souffrent des inconvénients découlant de leur présence, abandon de seringues, scènes d'injection à ciel ouvert et précipitées faute de lieu adéquat, marché illégal à proximité ou intrusion dans les halls d'immeuble...

    La loi Santé qui vient d'être votée au Parlement va fournir un cadre juridique permettant l'ouverture de SCMR en France. Outre Paris, Strasbourg vient également de décider d'en ouvrir une - voir ici.

    Pour Action Barbès, il est assez clair que l'implantation d'une salle d'injection supervisée dans le quartier est un élément qui peut permettre une amélioration de la vie quotidienne des habitants : moins voire plus de seringues dans la rue, moins voire plus de scènes de shoot en plein air, .... Nous ne sommes pas non plus insensibles à l'accompagnement qui sera proposé aux usagers de drogue qui sont souvent des personnes fragilisées. Les résultats positifs incontestables des expériences menées dans les pays voisins renforcent ce point de vue. Les craintes, voire les peurs, de certains sont compréhensibles. Il faut les écouter mais il faut aussi que la raison l'emporte sur les fantasmes. A cet égard, on peut quand même regretter que la mairie de Paris en coordination avec l'INSERM n'ait pas mis en place dans la durée un dispositif spécial d'information et de concertation qui aurait sans doute pu éviter la montée de ces peurs et donc la confrontation brutale à laquelle nous faisons face aujourd'hui.