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  • Lettre ouverte à Déborah Pawlik

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    Lettre ouverte à Déborah Pawlik,

    candidate à la mairie du 10e arrondissement de Paris

    Paris, le 9 Mars 2014

    Madame la candidate,

    Vous avez publié cette semaine une lettre ouverte à Rémi Féraud à propos du projet de salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) au 39, boulevard de La Chapelle. Bien que nous n’en soyons pas le destinataire direct mais s’agissant d’une lettre ouverte, nous souhaitons apporter à vos déclarations des correctifs et des précisions sans préjuger d’une éventuelle réponse de Rémi Féraud lui-même.

    Il convient d’abord de vous signaler que, d’une manière générale, vous faites une erreur en considérant ce projet de structure comme un outil de lutte contre la toxicomanie. Il semble nécessaire de vous rappeler que l’objectif de cette salle est la prévention des risques liés à la consommation de drogues. Si on voulait faire une analogie avec l’alcool, lutter contre les accidents de voitures liés à la conduite en état d’ivresse n’est pas lutter contre l’alcoolisme proprement dit. Cette erreur de départ sur l’objectif même de la SCMR vous amène à faire des erreurs dans votre argumentation et vos propositions tout en vous appuyant sur une interprétation spécieuse des faits. Permettez-nous d’en énumérer quelques-uns.

    Il est d’abord tout à fait faux de dire que le Conseil d’Etat a rejeté un tel projet en octobre dernier et vous le savez très bien. Le Conseil n’a émis qu’un avis défavorable au projet de Décret prévu par le gouvernement pour mettre en place un cadre juridique approprié, et encore cet avis n’était-il que consultatif, pas contraignant. Rien d’autre.

    Si l’Académie de Médecine est réticente à un tel projet, il est néanmoins nécessaire de dire que la communauté des médecins est plus que partagée sur le sujet et que l’avis de l’Académie ne vaut pas unanimité du corps médical, loin s’en faut. Est-il nécessaire de vous rappeler que la Fédération Addiction et la Fédération Française d’Addictologie qui représentent à elles seules presque la totalité des professionnels de l'addictologie médico-psycho sociale (prévention, réduction des risques, soins, etc. …) ont pris position en faveur des SCMR ?

    L’avis de l’Académie de Pharmacie est un concentré de mauvaise foi et d’erreurs assez grossières qui décrédibilisent cette prise de position pour un lecteur attentif à ses attendus. A croire que les membres de cette « prestigieuse » académie comme vous la qualifiez ne savent pas lire, ce que nous ne pouvons pas croire. S’appuyer sur le seul exemple suédois pour affirmer que ce projet n’est pas souhaitable est quand même un peu court alors que des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, le Luxembourg, la Norvège, la Suisse, la Grèce très récemment et la Belgique dans un futur très proche pour ne citer que des pays européens se sont dotés ou vont se doter de telles structures. Est-il une fois encore nécessaire de vous rappeler que la Suède n’a jamais développé de projet de SCMR ? L’argument de l’Académie de Pharmacie relève donc d’une pure malhonnêteté intellectuelle. Il faut aussi regretter que l’Académie de Pharmacie ait traité avec légèreté le travail déjà effectué par les associations gérant ce type d’établissement et qui ont acquis un vrai savoir-faire en la matière. Enfin, il est extrêmement choquant que cette même académie puisse affirmer que cette structure ne garantirait pas la non contamination par le VIH ou le VHC, affirmant en outre que « la majorité des patients étant le plus souvent déjà contaminés », ce qui signifie en clair que les toxicomanes non contaminés par l’un des deux virus voire les deux ne doivent faire l’objet d’une attention et sont laissés pour compte.

    C’est sur ce type d’arguments que vous vous appuyez et pour être franc, cela est bien regrettable.

    Vous vous appuyez ensuite sur l’avis de certains riverains. Loin de nous de négliger les conditions dans lesquelles un tel établissement pourrait ouvrir ses portes, mais n’est-il pas dans la logique d’un homme ou d’une femme politique de faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers ? Il convient d’ailleurs aussi de noter que l’avis de l’Académie de Pharmacie ignore absolument les avantages qu’une SCMR peut apporter aux alentours pour les riverains.

    Pour terminer, force est de constater que toutes les politiques répressives menées ces dernières 40 années contre les drogues et leurs trafics ont échoué. Toujours plus de consommation, toujours plus de trafics. N’est-il pas temps de réfléchir à autre chose ?

    Comme nous vous l’avons déjà déclaré, nous sommes prêts à participer à un débat réellement contradictoire à condition de parité entre les partisans et les opposants au projet, qu’ils soient médecins, psychologues, associatifs spécialisés ou riverains, etc. …

    Nous vous prions d’agréer, Madame la candidate, l’expression de nos salutations distinguées.

     

     Le Bureau de l’association Action Barbès

     

    Copie à Rémi Féraud, candidat à la mairie du 10ème arrondissement de Paris

     

    Télécharger la lettre ouverte au format PDF

  • Municipales 2014, où en sommes-nous ?

    paris,municipales-2014Les élections municipales sont un moment particulier pour une association de quartier comme Action Barbès. Il faut regarder les propositions des candidats, bien cerner les problèmes qui nous préoccupent concernant Barbès et ses alentours, interroger ces candidats et leurs colistiers, essayer d’aller avec eux un peu plus loin que les discours convenus qui se tiennent au cours des campagnes électorales, …. Obtenir ou essayer d’obtenir des engagements de ces candidats même si, pour être honnêtes, nous savons que ceux-ci n’impliquent que ceux qui les écoutent. Et pour Action Barbès, cela couvre trois arrondissements de Paris !

    Nos choix

    Nous avons décidé cette année de façon très arbitraire, nous le reconnaissons, de nous intéresser à quelques sujets phares qui préoccupent nos adhérents concernant les 9-10-18e et en tout premier lieu le projet de réaménagement du boulevard de La Chapelle en promenade urbaine. Nous avons aussi décidé de limiter nos entretiens aux candidats qui nous paraissent être en situation d’occuper des responsabilités au cours de la mandature 2014-2020. C’est pourquoi nous vous proposerons la semaine prochaine une série de 3 articles, un par arrondissement, qui résumeront nos entretiens avec d’une part les candidats de l’union UMP-UDI-MoDem et d’autre part avec les candidats PS-PCF-PRG. Nous avons aussi interrogé les candidats écologistes qui, en cas de victoire de la gauche, feront partie des exécutifs municipaux. Que les autres candidats nous pardonnent ces choix mais Action Barbès est une petite association qui n’a pas les moyens d’être partout et suivre tout le monde.

    Pour chaque arrondissement, nous avons établi une liste de sujets spécifiques et avons ainsi créé une grille d’entretien commune utilisée lors des rencontres avec les candidats nous permettant ainsi de voir où sont les points convergents et les différences.

    Les listes

    Mais pour commencer, et puisque le dernier délai pour déposer les listes des candidats était jeudi dernier à 18h, jetons un coup d’œil sur celles-ci.

    Il y a sept listes dans le 9e, dix dans le 10e et dix listes également dans le 18e : source Préfecture de la région IdF.

    Dans les trois arrondissements, les candidats tête de liste que nous avons rencontrés (UMP, PS et EELV) nous ont tous tenu à peu près le même langage à propos de la constitution de leur liste. Proximité, parité, renouveau quand bien même est-il partiel, mais aussi expérience, diversité, voilà les qualités du candidat type, quelque soit le parti. Les ambitions sont les mêmes, chaque tête de liste affirmant sans hésiter que sa volonté est d’être maire de son arrondissement et qu’en cas de victoire, il ou elle ne désertera pas celui-ci pour aller s’installer à l’Hôtel de Ville comme adjoint au maire de Paris. Rien de bien original.

    Autre particularité commune et donc aussi peu originale dans ces listes, la mise en avant des personnalités dites de "la société civile", en clair pas encartées dans un parti même si les accointances politiques sont assez évidentes. C’est le cas par exemple pour Yamina Benguigui sur la liste de Rémi Féraud (PS) dans le 10e. Ce dernier explique la présence de Mme Benguigui sur sa liste par sa « dimension culturelle qui ne se limite pas aux interventions au Conseil de Paris. Son travail sur l’immigration a du sens dans le 10e. Mon idée est qu’elle amène des projets pour l’arrondissement comme elle l’a fait dans le 20e. L’idée n’est pas qu’elle soit une élue de terrain mais qu’elle apporte autre chose ». Dans le 9e, Pauline Véron (PS) explique la présence d’Emmanuel Stene, président  de la Croix Rouge Paris, en numéro 2  de sa liste ainsi : « Il fait partie des personnes qui ont un regard un peu différent, c'est la fraîcheur que peuvent avoir les nouveaux élus. C'est aussi son expérience, sa connaissance qu'il apporte, il a été responsable de la Croix Rouge du 10e, du 3e, puis de Paris. Il connaît le médico-social, la précarité, le handicap, les personnes âgées, il a une connaissance de terrain, il pourra nous aider à mener des politiques publiques ». Delphine Bürkli (UMP-9e) justifie elle la présence de Gypsie Bloch, membre de la FCPE, ainsi : « J’ai choisi en n°3 une jeune femme de 41 ans représentant de la principale fédération de parents d’élèves que je connais depuis 6 ans puisque je siège au conseil d’école de la rue Milton. J’avais très envie qu’elle soit avec moi en 2014 ». Anne Souyris (EELV-10e) dit « Notre 3e de liste qui est potentiellement éligible vient du milieu associatif du logement, n’est pas encartée EELV ». « Ouassila Chermak qui est gériatre m’apporte son expérience » dit encore Déborah Pawlik (UMP-10e).

    Le 9e et le 18e voient les maires sortants, Jacques Bravo (PS) et Daniel Vaillant (PS), se retirer et mettre en selle un proche, Pauline Véron (9e) et Eric Lejoindre (18e). Notons au passage que le retrait de Daniel Vaillant est partiel puisqu'il est numéro 3 de la liste Lejoindre. Le 10e voit le maire sortant, Rémi Féraud (PS), candidat à sa propre succession. Les têtes de liste de l’actuelle opposition dans les 9e et 18e, Delphine Bürkli (UMP) et Pierre Yves Bournazel (UMP) sont des gens solidement implantés, connaissant bien et également bien connus des habitants. C’est un peu moins vrai pour la candidate tête de liste UMP dans le 10e, Déborah Pawlik, même si « j’ai choisi de faire de cette campagne une campagne de proximité. J’ai entamé le porte à porte en septembre (150 immeubles, 4200 portes et 8500 personnes rencontrées à ce jour (17 Février ndlr) » nous dit elle.

    Fusion pour le second tour

    La vie politique est ainsi faite que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes !

    Si la gauche semble aller à la bataille relativement en ordre avec l’accord de premier tour entre le PS, le PCF et le PRG puis l’accord de fusion pour le second tour entre ces derniers et les écologistes de EELV, le Front de Gauche (FG) de Jean Luc Mélenchon fait lui liste à part. On peut s’interroger sur l’attitude de ce parti pour le deuxième tour qui devrait néanmoins rallier la liste commune PS/EELV, situation qui n’a pas manqué de faire l’objet d’une critique acerbe de Déborah Pawlik (UMP-10e) « regardez ce qui se passe avec le parti de Mme Simonnet (FG à Paris ndlr), c’est quand même assez amusant. Ils ont clairement dit qu’au deuxième tour il y aura alliance alors qu’elle passe son temps à critiquer les propositions d’Anne Hidalgo. Il y a un moment où il faut être cohérent ».

    C’est à droite que les choses sont un peu plus compliquées. La constitution des listes UMP-UDI-MoDem n’a pas été sans problèmes. Du côté de la seule UMP, certains candidats, écartés, sont entrés en dissidence. C’est le cas de Roxane Decorte dans le 18e et de Serge Federbusch dans le 10e. On a d’ailleurs un peu de mal à comprendre la logique dans le choix des candidats à l’UMP car si il y a bien deux personnes présentes et actives dans ces deux arrondissements, ce sont bien elles. Il faut compter aussi sur la dissidence au centre. Mécontente des choix faits par la direction du MoDem, le 9e voit arriver une candidate dissidente, Sandra Fellous. Les choses se compliquent encore car certains, comme Sandra Fellous et Serge Federbusch, ont choisi de rallier la bannière Paris Libéré de Charles Beigbeder, d’autres de rester autonome comme Roxane Decorte. Ce sont là les joies de la politique politicienne pour certains, le pire des comportements nuisibles à la démocratie pour d’autres.

    Quoiqu’il en soit, dans ce contexte compliqué, se pose la question de la fusion des listes pour le second tour. Rappelons que ne pourront se maintenir que les listes ayant fait 10% des suffrages au premier tour (voir notre article du 18 janvier)

    Il est prévu que les listes PS-PCF-PRG fusionnent avec celles des écologistes de EELV. Dans quelles conditions ? « En 2014, on fusionnera vraiment à la règle à calcul. Mon objectif est de faire le meilleur score au premier tour et on fusionnera avec les Verts en fonction de ce que les électeurs auront décidé. Quoi qu’il arrive, il y aura fusion mais selon le score décidé par les électeurs » nous dit Rémi Féraud (PS-10e) mais aussi directeur de campagne d’Anne Hidalgo. L’approche des écologistes semble à peu près sur cette ligne même si Anne Souyris (EELV-10e) précise « On espère avoir une fusion de liste avec le PS qui se fasse sur le fond, c'est-à-dire qu’on arrive à négocier des choses entre les deux tours sur des points écologistes qui sont peut-être moins portés par le maire actuel (Rémi Féraud ndlr). Je ne peux pas vous dire combien il y aura de gens. On n’a pas fait de négociations préalables. Les élections sont des rapports de force ». Cette fusion automatique des listes à gauche n’a pas échappé à Delphine Bürkli (UMP-9e) qui grince « Je pense que mon adversaire (Pauline Véron PS-9e ndlr) aura plus de mal que moi le lundi matin. La liste qu’elle propose sera déchirée au lendemain du premier tour puisqu’elle propose des Verts ».

    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les choses sont relativement plus claires à droite, enfin telles que nous pouvons les voir aujourd’hui ! Des retournements de situation sont toujours possibles au dernier moment. Que ce soit Delphine Bürkli (UMP-9e) qui nous dit à propos du second tour « Moi je ne change pas. Je pars dans une dynamique d’union dès le premier tour et on ne changera pas entre le premier et le second tour », propos  repris presque mot pour mot par Pierre Yves Bournazel (UMP-18e) là où néanmoins Déborah Pawlik (UMP-10e) est plus évasive «  Moi j’ai proposé à M. Federbusch d’être avec nous, il ne l’a pas souhaité. Je pense qu’il pouvait apporter quelque chose » ce qui ne semble pas garantir la fusion de la droite dans le 10e.

    Les listes sont constituées et publiées, les programmes (les promesses ?) aussi. Citoyens électeurs, avant d'aller voter le 23 mars, au travail !

  • Dispositif anti-SDF : la Ville aurait-elle changé de politique?

    Une étude de l'Insee, consacrée à l'hébergement des sans-domicile en 2012 et publiée en juillet dernier, révélait que le nombre des personnes sans domicile (*) avait progressé de plus de 50 % depuis 2001. Les sans-domicile représentaient 141 500 personnes, dont plus de 30 000 enfants.

    (*): personnes ayant passé la nuit précédant l'enquête de l'Insee, dans un lieu non prévu pour l'habitation - cas des sans-abri - ou dans un service d'hébergement.

    9 % des sans-domicile étaient des sans-abri, passant la nuit dans un lieu extérieur, plus ou moins abrité, parfois dans un lieu public ou une habitation de fortune, et non pas dans un centre d'hébergement (par choix pour la moitié d'entre eux pour diverses raisons, généralement manque d'hygiène, insécurité, ou indépendamment de leur volonté : faute de place, arrivée tardive, interdiction des animaux domestiques, etc.).

    Le mois dernier, Le Parisien nous apprenait que 453 sans-abri étaient décédés en 2013 en France.

    Face à cette réalité de milliers d'hommes et de femmes vivant et dormant dans les rues et les recoins de l'espace public parisien, les sentiments éprouvés par les Parisiens peuvent aller de la solidarité au rejet en passant par la lassitude. Parfois même, la présence de ces sans-abri peut apparaître comme une nuisance dans l'espace public, alors que les politiques publiques d'assistance et d'aide à la réinsertion ne parviennent pas à enrayer la progression du nombre des personnes en grande précarité. Nous avions déjà abordé cette problématique complexe de la cohabitation entre les personnes sans-abri et les riverains dans nos articles évoquant les déposes, de plus en plus fréquentes, des auvents sur les façades des immeubles.   

    Dans ce contexte, beaucoup a déjà été dit, depuis une dizaine années, sur l'apparition de mobiliers urbains atypiques, visant à rendre l'espace public inconfortable, voire invivable à certaines personnes qualifiées d'"indésirables". Ce mobilier a parfois pour seul objectif de rendre difficile la réalisation de certaines incivilités : on pense, par exemple, à l'affichage sauvage ou les tags (grâce à un mobilier urbain comportant une surface bosselée ou dans une matière ne permettant pas à l'encre ou la colle d'agir); cela peut être aussi l'action du "skater" utilisant l'espace public comme terrain de glisse, l'abîmant et accélérant son usure  (avec, dans ce cas, des arêtes métalliques empêchant ses performances). Mais certains dispositifs ont des objectifs moins "nobles" et ne visent pas seulement les incivilités. Ainsi, depuis une quinzaine d'années, différents types d'équipements urbains sont apparus, tous plus imaginatifs les uns que les autres, et cherchant à dissuader les personnes sans-abri de s'asseoir ou de s'allonger; ces dispositifs peuvent aussi cibler d'autres catégories de personnes (e.g. groupes de jeunes etc.) qui auraient tendance à trop "squatter" un espace public. Pour découvrir l'ingéniosité de ces mobiliers ou l'imagination créatrice mise en oeuvre pour ces dispositifs, nous vous invitons à parcourir les photos d'un collectif d'artistes "The Survival Group" sur leur site internet.

    Fin 2009, interrogée par Le Parisien dans le cadre d'un article ("Paris se hérisse de mobilier anti-SDF"), Olga Trostiansky, alors Adjointe chargée de la lutte contre l'exclusion auprès du Maire Bertrand Delanoë (et élue dans le 10e), indiquait :

    "Il faut prendre en considération la situation des riverains ou des commerces. Ces installations peuvent avoir notamment un intérêt quand la sécurité des exclus est en jeu. Mais, selon moi, c'est une mauvaise solution de vouloir ainsi chasser les sans-abri." 

    Il était donc implicite que la Ville ne pouvait pas s'opposer à la mise en place de tels dispositifs lorsqu'ils émanaient d'initiatives privées, mais ne semblait pas les cautionner, sans pour autant les condamner. 

    Pourtant, tout récemment, nous avons découvert de tels dispositifs destinés à éloigner les personnes sans-abri, au pied d'un nouvel immeuble de logements sociaux, géré par une société d'Economie Mixte pour le compte de la Ville de Paris...

    La semaine dernière, Le Parisien annonçait la réhabilitation et la transformation d'un superbe immeuble haussmannien ayant permis la création de 46 logements sociaux - dans un immeuble à l'architecture particulièrement remarquable, ce qui a conduit le quotidien à choisir un titre un peu provocateur : "Ceci est un immeuble HLM!". Les nouveaux logements sociaux de cet immeuble, situé au 42 rue du Louvre dans le 1er arrondissement et offrant une vue sur le nouveau jardin Nelson Mandela des Halles, avaient déjà été mis en exergue par Anne Hidalgo et son candidat, Loïg Raoul, dans le 1er arrondissement, sur son site de campagne pour les élections municipales (cliquez ici pour cette publication).

    Voici la photo qui apparaissait sur ce site de campagne; nous avons alors remarqué les étranges objets qui entouraient l'immeuble, et que nous avons indiqués par des flèches verticales:

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    Nous sommes allés voir de plus près: en effet, il s'agit bien de dispositifs destinés à empêcher l'installation de personnes sans-abri, comme ceux décrits plus haut. Nous avons comparé avec les photos de l'immeuble avant sa réhabilitation; lors des travaux de transformation, des pans inclinés métalliques ont donc été installés tout autour de l'immeuble.

     

               Avant la rénovation                        Après la rénovation

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    Cet immeuble, géré par le bailleur social parisien Élogie, s'est donc hérissé de mobilier anti-SDF, déployé tout le long de son pied, à l'image d'une palissade pour un château fort...

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    Une vingtaine de plans inclinés en métal ceinturent ainsi désormais l'immeuble

     

    Notons que ce bailleur social (anciennement SGIM, renommé Élogie en 2013) est une Société d'Economie Mixte de la Ville de Paris, et arbore, comme telle, sur son site, le logo de la Mairie de Paris. Son Président est généralement l'élu adjoint au maire de Paris: anciennement Jean-Yves Mano, et donc théoriquement désormais Ian Brossat (que nous avions interviewé en juin 2013 sur ce blog), nouvel Adjoint chargé du logement et de l'hébergement d'urgence, auprès de la nouvelle Maire de Paris, Anne Hidalgo.

    Cette "herse anti-SDF" est donc une découverte insolite, inattendue voire incongrue. Nous pouvons donc nous interroger : la Ville de Paris aurait-elle donc changé de politique et de pratiques en matière de dispositifs anti-SDF qu'elle semblait réprouver jusque là ?

    Il ne s'agit pas de stigmatiser la Ville, car il est également important de considérer les efforts entrepris pour soutenir les organisations d'aide aux personnes en errance et accompagner les personnes sans-abri vers des structures d'hébergement et des abris de nuit. Cependant, cette question est ouverte ; nous attendons les éventuels commentaires des élus de la Ville. 

  • Valenciennes, ainsi squattent-ils !

    C'était l'année dernière, déjà, il y a plus de six mois que le tribunal d'instance tout en demandant l'expulsion des occupants du 2 rue de Valenciennes leur accordait un répit de façon à passer l'hiver à l'abri. Chacun sait que la trêve hivernale s'achève le 15 mars... Nous avons voulu connaître la situation de plus près.

    Nous sommes allés voir l'immeuble en question. Des immeubles, devrait-on dire, car il y a derrière la façade sur rue, aux grandes fenêtres vitrées de style industriel du début du 20e siècle (ici briques et fer), une cour intérieure et un autre bâtiment. Puis, sur la droite de la cour, une construction plus modeste en pierre de taille qui donne sur la rue du faubourg Saint-Denis, face à la cité Delanos. La porte d'entrée est fermée. La sonnette n'a pas produit l'effet escompté. Nous en étions donc à rédiger un petit message à glisser sous la porte, quand une gamine est sortie, puis un garçonnet, qui a bien voulu aller chercher un adulte. Venus sans rendez-vous préalable, nous ne nous attendions pas à être reçus d'emblée. Après les présentations d'usage, nous sommes donc convenus de nous rencontrer un peu plus tard et de partager les points de vue de chacun pour faire un état de la situation actuelle.

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    Revenons sur les événements. Le DAL et le collectif Jeudi Noir sont entrés dans cet immeuble le 29 décembre 2012, avec une soixantaine de personnes, 13 ménages et 27 enfants.

    Vidéo mise en ligne sur YouTube par Héléna Ghis et Antoine Panaïté

    Après le passage de Cécile Duflot au ministère du logement dans le gouvernement Ayrault, pouvons-nous voir ce qui a changé ou ce qui a fait avancer le sort des innombrables personnes sans logement ou mal logés ? Ce qui va "booster" la construction de nouveaux logements ? Quels sont les mécanismes d'aides ? Comment les met-on en marche ? Quelles sont les critiques les plus largement mises en avant ? 

    L'attribution d'un logement social passe d'abord par la demande, soyons précis l'enregistrement de la demande par un des organismes habilités à le faire : ce sont 6 articles du code de la construction et de l'habitation qui en définissent les conditions. Où doit-on se rendre :

    • dans sa mairie (à Paris, dans la mairie d’arrondissement)
    • à la Préfecture de son département ou dans tout autre service de l’État désigné par le Préfet
    • dans les organismes HLM.

    Une attestation est alors remise au demandeur de logement par l’organisme, la société, le service ou la collectivité qui a enregistré la demande. Il en est de même à l’occasion du renouvellement ou de la modification de celle-ci. A partir de là, c'est l'attente, plus ou moins longue...

    Le 18 décembre 2013 la loi Duflot sur le logement social est définitivement adoptée, malgré la censure du Conseil constitutionnel dans un premier temps, contré par un ultime vote du Sénat avec une majorité de gauche pour une fois unie. (voir l'article du Monde).

    Depuis longtemps, Cécile Duflot avait annoncé la couleur : pour faciliter la construction de nouveaux logements sociaux et atteindre le taux passé à 25% dans les communes de plus de 3500 habitants (1500 en Ile-de-France), il fallait abaisser de manière très significative le prix de cession du foncier public et augmenter de manière tout aussi significative les amendes infligées aux communes récalcitrantes. Ce sera cinq fois la pénalité antérieure. 

    L'acceptation du logement social par tous et partout passe par un dépoussiérage de leur image dans l'inconscient collectif. Les logements aidés ne sont plus majoritairement les barres des "5000 de La Courneuve", oscillant entre trafics et bagarres... Ce sont des petites résidences aux abords des grandes villes, aussi bien que des immeubles récents ou anciens dans les centres réhabilités, ou encore à Paris des appartements insérés et anonymes. La mixité sociale dépend aussi du changement de mentalité des voisins.

    Et pour l'hébergement d'urgence, le relogement des locataires expulsés ?
    On en arrive au droit au logement opposable (Loi DALO du 1er janvier 2008) qui parfois met l'Etat dans une position de schizophrénie avancée. Pour loyers impayés et sur demande du propriétaire, les services du préfet peuvent être amenés à expulser un locataire qu'ils devront reloger en urgence conformément à la loi DALO... Y aurait-il un manque de communication entre les ministères qui gèrent la problématique en parallèle : le relogement, c'est le ministère du logement, les expulsions, celui de l'Intérieur. Reste que 9 fois sur 10, le locataire n'attend pas que la police le déloge, l'intervention de l'huissier suffit.
    On a ensuite progressé : quand les locataires sont reconnus prioritaires par le DALO, le préfet et la police doivent temporiser et, avant de procéder à l'expulsion, s'assurer qu'un hébergement temporaire est proposé (depuis l'instruction du 26 octobre 2012). De même, l'information des locataires est améliorée, la connaissance de leurs droits signifiée en clair. 

    Des solutions de relogement coûteuses : on entre ici dans la galère des hôtels parisiens, considérés comme la planche de secours ultime et dénoncés par les associations depuis des années. En effet, les nuitées à l'hôtel siphonneraient une bonne partie des fonds alloués à l'hébergement d'urgence, de surcroît dans des conditions de séjour très critiquables. On se souvient de l'incendie Paris-Opéra en 2005, hôtel qui abritait des familles précaires aidées par le Samu social.

    C'est l'occupation de l'immeuble situé 2 rue de valenciennes qui a motivé notre article, et après notre visite impromptue nous avons obtenu la promesse d'une rencontre avec un des responsables des associations sur place. Nous leur laisserons donc la parole pour nous expliquer quels sont les bons côtés de la loi Duflot et les critiques qu'ils formulent à son propos. (On peut toutefois en avoir une première vision sur leur site). Il nous dira, nous l'espérons, où en sont les négociations avec le propriétaire de l'immeuble qui a refusé la première offre faite par la ville de Paris. 

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    Ci-dessous une photo du 12 janvier 2013 : Les banderoles de fortune qui pendaient aux fenêtres pour signifier l'occupation ne sont plus de mise. On en est maintenant aux négociations entre la ville et les propriétaires, mais tout ne se passe pas très bien. L'offre faite par les acquéreurs n'est pas estimée suffisante par les vendeurs. Partie de poker menteur...Du côté des actuels occupants, on est dans l'incertitude, dans la précarité et dans l'angoisse... 

  • Olympic Café, acte II

    paris,18e,olympic-café,lmp,goutte-d-or« On prend les mêmes et on recommence », s’exclame en rigolant cette ancienne habituée des concerts de l’Olympic Café en tombant sur une vieille connaissance : samedi 22 mars, ce lieu emblématique du quartier fêtait sa réouverture, après deux ans de fermeture. Dans une ambiance chaleureuse, il débordait de monde malgré le peu de pub faite à la réouverture.

    Les sourires se lisaient sur les visages des anciens fans du Café et des voisins présents à l’événement. Habitant de toujours de la Goutte d’Or, Camel commentait : « C’est super de voir de la vie revenir dans ce coin ; je me rappelle ce lieu il y a vingt ans déjà, avec ses billards et ses tables de ping-pong, avant même qu’Hervé Breuil, le patron du Lavoir Moderne parisien, ne le transforme en café et salle de concerts ».

    paris,18e,olympic-café,lmp,goutte-d-orLe cuisinier, Simplice, à droite sur la photo.

     

    Mis au courant de l’inauguration par une copine « qui connaît tous les bons plans musique à Paris », un autre participant ignorait même que le lieu eût été fermé jusque-là : « Je venais écouter des groupes ici il y a quatre à cinq ans ». C’est la grande salle située en sous-sol qui accueillera les concerts qui ont fait la réputation de l’Olympic Café.

    paris,18e,olympic-café,lmp,goutte-d-orLe nouveau repreneur est Saïd Messous, le patron, entre autres, du célèbre Bar du Marché, à Montreuil et de la non moins réputée Alimentation générale, dans le 11e arrondissement de Paris. Il expérimente depuis mardi 18 mars une ouverture midi et soir. Sept couverts le premier jour, mais déjà vingt couverts le vendredi midi : Saïd se donne quelques mois pour trancher et compte sur « son super chef » pour séduire la clientèle. Le cuisinier, Simplice, un grand type élégant au sourire éclatant, a concocté pour l’inauguration un buffet – offert aux heureux présents – qui est un vrai régal (voir photo ci-dessous pour le buffet et ci-dessus pour le grand type élégant et souriant !). Le prix de la carte est quant à lui raisonnable : un peu moins de 15 euros pour la formule entrée-plat-dessert.  

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    L’Olympic Café sur Facebook : https://www.facebook.com/OlympicCafe

  • Municipales 2014 : et le 2e tour ?

    paris,municipales2014Nous verrons mercredi matin quelle est la composition des listes de deuxième tour, c’est-à-dire les alliances qui seront passées entre les candidats dans les 9e, 10e et 18e arrondissements.

    La situation est assez claire dans les 10e et 18e où l’alliance annoncée depuis longtemps entre socialistes et écologistes devrait permettre une élection confortable pour Rémi Féraud (10e) et Eric Lejoindre (18e). Bien qu’améliorant nettement leurs scores de 2008, les écologistes ne sont néanmoins pas en situation, dans ces deux arrondissements, d’être faiseurs de rois. Auront-ils néanmoins des places dans la liste commune PS/EELV pour siéger au conseil de Paris ? Très probable dans le 18e et assez envisageable dans le 10e.

    Toujours dans les 10e et 18e, même si les listes dissidentes, qui malgré leur faible score ont fait du tort à la droite, rejoignent les candidats UMP Déborah Pawlik (10e) et Pierre Yves Bournazel (18e), ce qui n’est pas assuré, la victoire n’est plus à portée de mains de ces deux candidats. Remarquons une certaine ingratitude des électeurs puisque les deux candidats UMP dissidents, dans le 10e Serge Federbusch, et dans le 18e Roxane Decorte, pourtant extrêmement présents sur le terrain entre 2008 et 2014, ont été lourdement sanctionnés. Avec 26,3% des voix, la droite républicaine se tasse légèrement (28,5% en 2008) dans le 10e et améliore son score de 5 points dans le 18e (30,5% en 2014 contre 24,9 en 2008).

    Le cas du 9e mérite un traitement spécial. ...

    D’abord pour constater la surprise que constitue l’arrivée en tête, certes de peu, de la candidate UMP Delphine Bürkli au premier tour (39,4%). En 6 ans, cette candidate a gagné 9 points en passant de 30 à 39% des voix, certes dans le cadre de l'acccord UMP-UDI-MoDem. C’est là un saut très important dû, à n’en pas douter, à son intense travail de proximité et d’écoute dans l’arrondissement.

    La droite se trouve-t-elle en situation de remporter la mairie du 9e au second tour pour autant ? Ses réserves sont minces en vérité. Le centre, qui uni faisait encore de bons scores en 2008 aux municipales et à la présidentielle de 2012, s’est effondré et sa candidate, Sandra Fellous, dont on ne savait pas au juste si elle défendait les couleurs du MoDem bien qu’en dissidence ou de Paris Libéré, ne fait qu’un peu plus de 4%. On peut imaginer que les voix des électeurs centristes ayant voté pour Sandra Fellous se reporteront facilement sur Delphine Bürkli. Au delà, point de réserve. Quelques voix du Front National peut être. Le total de la droite républicaine est donc au mieux de 43/44%.

    Le relatif mauvais score de la candidate socialiste Pauline Véron est-il une vraie surprise ? Oui et non.

    Oui, parce que les précédents scrutins — municipales de 2008 liste Bravo 43% au premier tour et les scores des socialistes à la présidentielle puis aux législatives de 2012 dans le 9e — pouvaient laisser croire à une meilleure performance. Mais la candidate socialiste a perdu 10 points en 6 ans !
    Oui encore, parce que les échos de la campagne étaient assez bons en général, les habitants du 9e ne manifestant pas un quelconque éloignement voire mécontentement à l’égard de Pauline Véron et de l’équipe sortante.

    Non, ce n'est pas vraiment une surprise parce que les socialistes n’ont pas senti les changements dans la population du 9e et cette erreur d’analyse remonte à loin.
    Elu en 2001 maire du 9e à la faveur des bisbilles au sein de la droite — l’inamovible maire RPR Gabriel Kaspereit ne voulait pas de Pierre Lellouche comme successeur et a joué la carte Bravo en sous mains — Jacques Bravo a su au cours de sa première mandature (2001-2008) réveiller un arrondissement assoupi en créant écoles et crèches, en revitalisant le tissu associatif, en installant les conseils de quartier, etc.… Homme ouvert et facile d’accès, très présent sur le terrain, son profil consensuel lui permettait de dépasser le seul camp de la gauche et il plaisait à nombre de personnes de droite et du centre. Sa facile réélection en 2008 en a été la preuve. Mais avec le départ de Jacques Bravo, c’est aussi le retour en force de la politique et de ses clivages gauche-droite.

    Arrivés en 2001 à la mairie du 9e et confortés par la réélection de 2008, les socialistes ont-ils perçu que l’arrondissement ne leur était peut-être pas automatiquement acquis ? La campagne monotone de l’équipe PS-PCF-PRG de Pauline Véron qui a ronronné dans une autosatisfaction légèrement béate, un peu dans l'entre-soi socialiste, n’a sûrement pas incité les électeurs de gauche du 9e à se mobiliser. Le défaut des électeurs centristes passés avec armes et bagages à l’UMP a fait le reste.

    Alors, la gauche risque-t-elle de perdre la mairie du 9e ? Sur le papier, non ! Le total des voix de gauche se monte à plus de 51% mais ce total est un peu artificiel. Comment vont se comporter les électeurs écolos qui, avec 8%, détiennent aujourd’hui la clé de l’arrondissement ? Beaucoup de ceux-ci sont assez mécontents de ce qui se passe au niveau national et pourraient manifester ce mécontentement en ne votant pas le 30 mars par exemple. A moins qu’une place leur soit réservée dans les trois premiers de la liste commune afin qu’ils aient un conseiller de Paris. Cette hypothèse reste peu probable néanmoins (MAJ : des informations non encore confirmées donnent l'écologiste Jonathan Sorel arrivé 3e au premier avec 8% en deuxième position sur la liste commune EELV/PS). Le report des voix de la gauche extrême (4,3%) reste aussi aléatoire tant les propos ont été vifs avant le premier tour et les déclarations de ces dernières heures peu encourageantes.

    Donc les jeux sont serrés dans le 9e. A n’en pas douter, la mobilisation de la droite sera maximum, l’arrondissement étant devenu un symbole de ce qu’ils appellent leur « reconquête ». Pour gagner, la gauche devra mobiliser les pêcheurs à la ligne du 23 mars ! Seule cette mobilisation pourra la mener au succès. Cela nous promet une campagne de second tour bien intéressante.

     

    9e

     

    Participation

    57,9 %

    Delphine Burkli UMP

    39,4 %

    Pauline Véron PS

    39,2 %

    Jonathan Sorel EELV

    8 %

    Annie Thierry FN

    4,9 %

    Sandra Fellous PL

    4,2 %

    Benoit Schneckenburger PG

    3,7 %

    Charline Joliveau LO

    0,6 %

     

     

    10e

     

    Participation

    53,5 %

    Rémi Féraud PS

    44,4 %

    Déborah Pawlik UMP

    21,5 %

    Anne Souyris EELV

    11,5 %

    Guillaume Etievant PG

    6,4 %

    Luc Le Garsmeur FN

    5,4 %

    Serge Federbusch PL

    4,8 %

    Antoine Bevort PP

    3,3 %

    Gaspard Delanoë PFT

    0,9 %

    Didier Tanguy LO

  • Grand loto au 17, rue Fénelon, par Quartier Partagé

    Jean-Louis Souchon nous informe que l'association Quartier Partagé organisera un grand loto le dimanche 6 avril, à l'ombre du chevet de l'église Saint-vincent-de-Paul. 

    Une occasion de prendre l'air et de partager un jeu qui a fait les belles soirées de nos anciens pendant des décennies, on dit qu'il est le plus populaire des jeux de société, simple et convivial. 

    grand loto.jpg

    Ensemble, faisons des dimanches des moments de joie et de solidarité partagées

     
    Contact : 
    Jean-Louis Souchon
    Quartier Partagé
    01 42 81 28 25 / 06 30 67 63 33
     
    Quartier Partagé est un collectif d’associations regroupant :
    - Les Compagnons de Saint-Vincent-de-Paul
    - Aux Captifs la Libération
    - Le Pari’s des Faubourgs
    - La Maison Helder Camara
    - La Maison des Jeunes Saint-Vincent-de-Paul
    - Français Langue d'Accueil
  • Municipales 2014 : dans le 9e

    Suite aux résultats du premier tour, le jeu est extrêmement serré pour le second tour dans le 9e arrondissement de Paris. Nous avons voulu regarder l'évolution des rapports de force par quartiers en comparant des éléments qui certes ne sont pas tout à fait identiques mais qui peuvent donner quelques informations intéressantes.

    La comparaison porte sur les résultats de ce premier tour des élections municipales avec le second tour de l'élection présidentielle de 2012 afin de regarder le rapport gauche/droite. Précisons que nous appelons droite le total des voix de l'UMP-MoDem-UDI, dissidents ou pas et hors FN, et gauche le total des voix du PS-EELV-FG-LO.

    Quelques éléments pour alimenter l'analyse tirés du tableau ci-dessous :

    - quelque soit la taux de participation, la gauche perd des voix et ce de façon homogène (moins 3 points en moyenne dans tous les quartiers). Elle reste largement majoritaire dans la quartier Rochechouart traditionnellement à gauche et dans le quartier Faubourg Montmartre qui représentent à eux seuls 56% des inscrits de l'arrondissement. C'est donc probablement dans ces deux quartiers que la gauche a des réserves.

    - quelque soit le taux de participation, la droite, contrairement à ce que pourrait laisser penser le résultat global dans l'arrondissement, perd elle aussi des points (entre 2 et 3 avec une perte de 5 points dans le quartier de la Chaussée d'Antin). Elle reste largement majoritaire dans le quartier de la Chaussée d'Antin traditionnellement à droite et talonne la gauche dans le quartier Saint Georges mais ces deux quartiers ne représentent que 44% des inscrits.

    - le grand gagnant du scrutin, même si son score reste modeste est le FN. Avec 4-5% et même un pic à 8% à la Chaussée d'Antin, ses électeurs vont probablement être les arbitres de la consultation. Rappelons que la candidate FN n'avait fait que 2,7% des voix au premier tour aux municipales de 2001 et en 2008 mais que Marine Le Pen avait fait 4,9% des voix au premier tour de la présidentielle 2012.

     

     

    2012

     

    2014

     

    St Georges

     

     

     

     

    Inscrits

    13380

     

    13509

     

    Exprimés

    10971

    82 %

    7974

    59 %

    Gauche

    5676

    52 %

    3874

    49 %

    Droite

    5295

    48 %

    3742

    47 %

    Autres

     

     

    358

    4 %

     

     

     

     

     

    Chaussée d’Antin

     

     

     

     

    Inscrits

    2240

     

    2236

     

  • Spotlight, une enquête sur les habitudes alimentaires

     

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    Anaïs DUBREUIL, chargée de mission pour le projet SPOTLIGHT, nous a demandé un petit coup de main pour avertir les habitants du 10e résidant dans le quartier ci-dessous : 

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    Nous sommes là "entre les deux gares", on ne peut dire mieux !

    SPOTLIGHT Logo - Vertical petit.pngSPOTLIGHT est un projet de recherche en santé publique piloté par l’Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle (EREN, Université Paris 13, INSERM) dans dix communes franciliennes. Son objectif est de mieux comprendre l’influence de l’environnement de vie sur le bien-être des habitants dans leur quartier, sur leurs habitudes alimentaires et leur pratique d’activité physique. Quel rôle jouent les espaces de loisirs et les équipements sportifs d’un quartier, la présence de pistes cyclables, l’offre de distribution alimentaire dans le mode de vie de ses habitants par exemple ? La finalité du projet est d’orienter les politiques publiques de santé pour améliorer la nutrition et la santé des individus.

    Le quartier entre les deux gares dans le 10e arrondissement de Paris a été sélectionné pour y participer ! Pour aider la recherche, remplissez le questionnaire qui vous sera proposé en avril ! 

    Pour tout contact : Anaïs DUBREUIL, chargée de mission pour le projet SPOTLIGHT : enquete.spotlight@gmail.com / 01 42 17 57 82

  • De Carnavalet à la Goutte-d 'Or

    chateau-rouge_fete_des_nations_1880-1900_anonyme_carnavalet_0.jpgÀ l’occasion de l’exposition « Roman d’une garde-robe. Le chic d’une Parisienne, de la Belle Époque aux années Trente » et des portes ouvertes des ateliers de couturiers de la Goutte-d’Or, le musée Carnavalet organise une visite du quartier de la Goutte-d’Or sur le thème de la mode en partenariat avec la Délégation à la Politique de la Ville et de l’Intégration (DPVI) et l’association des Gouttes d’Or de la Mode et du Design.

     

    Venez découvrir l’histoire du quartier, son évolution et ses trésors insoupçonnés en matière de création et de savoir-faire artisanaux.

     

    - Sur réservation


    Date de la visite : samedi 29 mars 
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    Horaire : 15h (durée 1h30)


    Départ de la visite : Place de l’Assommoir 75018


    Inscription obligatoire par mail : carnavalet.actionculturelle@paris.fr 

     

    
Des rencontres thématiques sont prévues tout au long du parcours et vous permettront d’entrer dans l’univers et les coulisses méconnues de professionnels de la mode, du textile et de la confection.

     

    THÈMES DES RENCONTRES ET/OU DÉMONSTRATIONS POUR CETTE VISITE:
 

    -       Le métier de créatrice de mode spécialiste de la maille


    -       La maison de couture d'insertion 


    -       Le métier de bottier 


    -       Le métier de tailleur-couturier 



     

    L’association Langues Plurielles proposera en complément de la visite guidée, une rencontre avec des couturiers du quartier sur la thématique « La couture à la Goutte-d’Or : Mode d’emploi » à l’Institut des Cultures d’Islam (ICI) de la rue Léon. 3 stands vous seront proposés : Foire aux idées pour créer son modèle de vêtement sur mesure / Prise de mesures / Tissus, ainsi qu’un cycle de mini conférences et une performance avec deux différentes techniques de couture.
 
Journée « La couture à la Goutte-d’Or : Mode d’emploi » de 14h à 20h : entrée libre (Informations : Langues plurielles – 01 40 38 67 75/77).

     

    Pas d'accès PMR 


    Gratuit

  • SCMR : éloignons nous de la politique politicienne

    Le projet de salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) a plus fait l'objet de mauvaises invectives que de vrais débats au cours de la campagne électorale pour les municipales. Il est dommage qu'un tel sujet de société ne puisse pas se traiter dans un cadre plus apaisé, sans les arrière-pensées et les comportements idéologiques voire dogmatiques qui n'éclairent en rien les choses.

    Le sujet, quel est-il ? La consommation de drogues, notamment par voie injectable, induit un certain nombre de risques. Ces risques sont de deux natures. D'abord pour les personnes vivant à proximité des lieux de consommation de drogues. Il n'est pas utile ici de rappeler tous les problèmes de salles de shoot en plein air et des trafics associés, de seringues usagées trouvées dans la rue, problèmes auxquels les habitants des quartiers Lariboisière, Maubeuge, La Chapelle, Marx-Dormoy, Marcadet et Goutte d'Or sont confrontés. Il n'est pas utile non plus de rappeler les risques encourus par les toxicomanes eux-mêmes lors de la consommation de drogues. Nous avons déjà longuement traité ces questions sur ce blog.

    Partisans et opposants au projet de SCMR s'accordent au moins sur deux points. La question de ce qu'on peut appeler la "tranquillité" des quartiers doit être réglée d'une part, les toxicomanes doivent faire l'objet d'une attention particulière d'autre part. Partisans et opposants divergent sur les moyens.

    Aucune société humaine, jamais, n'a connu d'existence sans présence de drogues. On peut ou non le regretter mais c'est ainsi. Notre société n'y échappe pas et n'a aucune chance de régler cette question. Ce point-là doit être compris comme une donnée de base incontournable.

    Les combats menés contre les drogues et ses trafics, à l'instigation des Etats-Unis d'abord puis de l'ONU à partir des années 1960, n'ont donné que des résultats très partiels qui n'ont en rien empêché le développement de la consommation de drogues, la multiplication de l'offre en la matière et des trafics qui sont désormais à l'échelle mondiale et dont certains rapports disent qu'ils sont équivalents à l'économie du pétrole aujourd'hui. Voilà une deuxième donnée incontournable.

    C'est dans ce contexte général que nous devons aborder le projet de SCMR du 39 boulevard de La Chapelle. Il est, parmi de nombreux autres, un moyen d'aborder la toxicomanie et ses risques, une nouvelle approche qui n'est pas faite de l'unique couple interdiction/répression que nous avons connu jusqu'à maintenant et qui n'a donné que de mauvais résultats. Le sujet n'est pas de savoir si on accepte ou refuse la drogue, le sujet est de savoir si nous pouvons considérer cette drogue et les risques associés autrement que par des tabous moraux qui obscurcissent notre raisonnement.

    La démarche n'est pas facile. Il faut pour le citoyen se faire une opinion, c'est-à-dire s'informer sans pour autant tomber dans la seule gouvernance des experts, qui certes ont leur mot à dire mais qui ne peuvent pas être les seuls à faire bouger les marques de notre société, tel est en tout cas le fonctionnement de notre démocratie.

    Notre société numérique nous donne une chance extraordinaire de partager les informations via internet. Il faut donc l'utiliser pour approfondir le sujet. Action Barbès modestement s'y essaie et nous mettons en ligne une nouvelle rubrique dans la colonne de droite de ce blog avec de nombreux liens qui aident à la compréhension de cette question. Cette rubrique est intitulée "SCMR Info". Nous avons aussi l'intention de programmer des débats contradictoires sur le sujet, si possible dépassionnés, afin d'aider chacun à regarder ce projet de SCMR avec le recul nécessaire. Nous vous en reparlerons sous peu, nous ne voulons pas traiter le sujet dans la précipitation.

  • Municipales 2014 : résultats du 2ème tour

    Voici les résultats des scrutins d'hier pour les 9e, 10e et 18e arrondissements.

     

    Résultats du 2ème tour des élections municipales de 2014 dans les 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris

     

     

     

     

     

    9e

     

    10e

     

    18e

     

    Participation

    61,4 %

    Participation

    53,7 %

    Participation

    52 %

    Delphine Burkli - UMP

    50,4 %

    Rémi Féraud - PS

    66 %

    Eric Lejoindre - PS

    62,4 %

    Pauline Véron - PS

    49,6 %

    Déborah Pawlik UMP

    34 %

    Pierre Yves Bournazel - UMP

    37,6 %