Notre association avait apprécié la concertation avec le chef de projet du boulevard Barbès lors de son réaménagement. C’est dans ce cadre que nous avions fait adopter le passage de la piste cyclable du trottoir à la voie protégée pour bus, afin que les piétons en grand nombre devant les magasins Tati ou Vano n’entrent pas en conflit avec les cyclistes.
Encore récemment, MDB (Mieux se déplacer à bicyclette) donnait cet exemple comme une transition réussie.
Dès le mois de mai 2011, nous avions donc évoqué l’intérêt de proposer une réunion sur place aux services de la voirie et à la Mission cinéma pour harmoniser les calendriers et voir quels aménagements de voirie pouvaient être nécessaires aux abords du Louxor sur le boulevard de Magenta. Dans la liste des priorités, cette concertation n’a pas décroché la « head line » et ce n’est que le 8 février, par un froid sibérien, que Xavier Simonin du cabinet du maire du 10e, Fanny Cohen, Mission cinéma, Valère Griot et Sylvain Flatres, voirie 18e, Christian Margalé, chargé de secteur 19e, Emmanuel Berthelot, voirie 10e, et Elisabeth Carteron, Action Barbès, se sont rencontrés. Le comité de pilotage Barbès aurait pu tout aussi bien se saisir de cette réflexion en amont : elle correspond bien à la définition de ses missions. Mais la dernière réunion a eu lieu le 17 mars 2011. Nous allons alerter le secrétariat de l’Hôtel de ville pour relancer le processus de réunion, très lourd, vu le nombre des participants. On s’éloigne d’un suivi semestriel des problèmes du carrefour.
On a appris que le chantier a été arrêté à cause du froid. Toutefois les délais seront respectés et l’ouverture est confirmée pour le printemps 2013. M. Berthelot de la voirie 10e a demandé à ce que le calendrier du chantier lui soit communiqué sans tarder. Dépôt des palissades et réfection des trottoirs doivent être plus ou moins concomitants, mais encore faut-il que les responsables du chantier transmettent leurs dates bien avant … Sans doute la Mission cinéma serait-elle courroucée d’inaugurer son cinéma sur un sol défoncé, entre deux bétonnières et trois pelleteuses. Ce ne sera pas le cas, il y a eu prise de contacts.
On a aussi appris que le trottoir le long de la station de métro, côté 10e, serait élargi à l’identique du trottoir côté 18e. (Aïe aïe aïe… Je perçois déjà les craintes des riverains !) La question de la possibilité de cet élargissement nous avait été posée il y a deux ans environ. Une rapide observation des plaques minéralogiques des voitures en stationnement nous avait laissé penser que la suppression du stationnement le long de la station ne nuirait pas vraiment aux riverains. De plus, ces places réservées les jours de marché aux marchands n’étaient pas utilisées par eux… donc à quoi bon les préserver. C’était sans compter sur l’occupation débordante d’un trottoir élargi les mercredis et samedis, comme on le voit depuis l’été dernier. Le même sort est-il réservé au trottoir côté 10e une fois élargi ? On peut le craindre mais nul ne peut le dire à coup sûr. L’état de l’économie influe beaucoup sur le phénomène. L’extrême précarité d’un grand nombre de personnes à Paris alimente le flux des clients comme celui des vendeurs. Chaque matin, les poubelles de nos rues sont minutieusement fouillées, le contenu des bacs des supermarchés après fermeture est âprement disputé, tout cela se retrouve sur les marchés parallèles. Ajoutez-y des trafics en tout genre…
La question est de savoir si les aménagements doivent être conçus pour empêcher tel phénomène ou tel autre. En l’occurrence ici nous avons à nous préoccuper du cheminement piéton (y compris des personnes à mobilité réduite), de la réduction de la circulation automobile (moins de stationnement en surface), de l’environnement en général. Donc oui, élargissons.
A la fin du chantier Louxor, après retrait de toutes les « boites » superposées sur le trottoir du boulevard de La Chapelle, la piste cyclable sera restaurée avec son séparateur en granit d’origine. Les plots retrouveront également chacun leur place pour préserver le trottoir du stationnement sauvage. Nous allons toutefois renouveler notre demande, déjà ancienne, d’une aire de stationnement pour livraison, car les commerçants, qui sont installés entre Magenta et la rue Guy Patin, ne disposent d’aucune possibilité à proximité, d’où une piste cyclable souvent encombrée...
Et maintenant les abords du Louxor en façade :
Nous avons demandé un aménagement de voirie pour faciliter les passages des uns et des autres, dans ce carrefour qui connaît des moments d’occupation intense. Maintenir la piste cyclable dans la voie des bus sur le haut du boulevard de Magenta ; déplacer l’arrêt de bus en le reculant d’une dizaine de mètres sans oublier de réfléchir à la présence des files d’attente de spectateurs.
Il nous semble assez risqué de faire circuler les vélos sur le trottoir devant un cinéma de trois salles qui peut contenir jusqu’à 500 personnes. Certes on nous a dit que le hall est de 45 m² et qu’il pourrait accueillir au minimum 135 personnes (d’après les normes). Toutefois nous ne connaissons pas beaucoup de salles qui laissent leurs clients en possession d’un billet attendre le début de la séance à l’intérieur. Il faut bien que les spectateurs de la séance précédente sortent et que les accès soient laissés libres pour les urgences. Peut-être sortiront-ils par une autre porte. Nous avons simplement pointé le doigt sur une difficulté. Attendons.
Autre souci pour l’option des cyclistes dans la voie protégée des bus, mis en avant par la direction de la voirie : avant le chantier, la voie de bus était bornée par un séparateur qui la limite à 3 m de large. Impossible d’y faire rouler des vélos dans cette largeur. Il faudrait ne pas reposer les séparateurs de granit… A voir.
La file d’attente pour le cinéma serait matérialisée sur le boulevard de La Chapelle, nous a-t-on dit, par ailleurs, et non sur Magenta.
Le déplacement de l’abri bus a paru possible aux responsables présents, mais reste du ressort de la RATP… bien sûr.
Nous conclurons sur une note de satisfaction. Notre pugnacité à vouloir cette rencontre sur site, même si nos craintes de conflit entre les piétons, les cyclistes et les cinéphiles ont été balayées d’un revers de manche par les maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage ( architecte et Direction du patrimoine et de l’architecture) en nous opposant des normes, notre pugnacité a permis que des responsables se rencontrent et ajustent leur calendrier et leur vision. Le temps des uns n’est pas forcément le temps des autres. Et Barbès reste Barbès, avec son activité débordante, ses passants et badauds indisciplinés, ses foules du samedi, celles de son marché, de ses marchés….
Une réunion avec les mêmes responsables et cette fois la Ratp est déjà organisée pour le 7 mars à la mairie du 10e. Action Barbès y est conviée.