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Rechercher : salle de consommation

  • Sur les pas de Gervaise

    Gervaise L assommoir.JPG

    L'assommoir - source Paris Bistrot.com

    Dans son roman L'assommoir, Emile Zola nous raconte le quartier de la Goutte d'Or en cette seconde moitié du 19ème siècle.

    L'histoire de Gervaise est très bien résumée dans la fiche que Wikipédia lui consacre, aussi nous n'y reviendrons pas. Pour ceux qui habitent ce quartier, c'est la description de la Goutte d'Or telle qu'elle était à cette époque qui est intéressante.

    Paru en 1876, le roman de Zola se déroule quelques années plus tôt. Dater le début du roman est assez facile puisque Coupeau, le mari de Gervaise, est ouvrier zingueur sur le chantier de construction de l'hôpital Lariboisière, soit aux environs de 1850, l'hôpital ayant été construit entre 1848 et 1853.

    La date de fin du roman est plus difficile à déterminer mais Zola nous laisse quand même quelques indices. Le percement des boulevards Ornano (pas encore Barbès à cette date) et de Magenta vient modifier le quartier où Gervaise vit son malheur. Nous sommes donc après 1860. A la fin du roman, Gervaise essaie de se prostituer sur le boulevard de Rochechouart au niveau de l'abattoir de Montmartre en démolition. Nous sommes donc vers les années 1865/67, la construction de l'actuel lycée Jacques Decour ayant débuté en 1867. C'était encore à l'époque le collège Rollin.

    Notons que ces dates sont assez cohérentes avec l'histoire de Gervaise qui se déroule sur environ 20 ans et notons aussi que Zola ne fait aucune mention de l'église Saint-Bernard construite pourtant en 1858.

    Le lieu du roman est un périmètre qu'il faut regarder sur un plan de Paris de 1850. Le plan fait par Emile Zola lui même apporte un complément.

    Plan Goutte d Or 1850.JPG

    Plan du quartier en 1850

    Plan Goutte d Or  Zola.JPG

    Plan du quartier établi par Emile Zola

    Le plan dessiné par Zola limite un peu le périmètre car Gervaise va aussi jusqu'à la rue Marcadet. Disons que du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest, Gervaise va du boulevard de la Chapelle à la rue Marcadet, du pont enjambant la voie ferrée à la rue de Clignancourt.

    Au début du roman, Gervaise, qui vient d'arriver de Plassans* - ville imaginaire inventée par Zola mais dont la ressemblance avec Aix-en-Provence est forte - habite à l'hôtel Boncoeur qui se trouve "sur le boulevard de La Chapelle, à gauche de la barrière Poissonnière". La situation exacte est difficile à établir mais Zola précise "Elle (Gervaise) regardait à droite du côté du boulevard de Rochechouart, où des groupes de bouchers, devant les abattoirs, stationnaient en tabliers sanglants". L'hôtel ne devait donc pas être très loin de l'actuel carrefour Barbès. Zola soignait beaucoup tous les détails de ses romans. On peut néanmoins ici s'interroger sur la possibilité de voir les abattoirs à partir du carrefour Barbès. Certes ni le métro ni quelques hautes maisons n'existaient, mais pour une fois qu'on peut peut-être prendre Zola en défaut,il est amusant de se poser la question.

    Une fois quittée par Lantier, son amant avec lequel elle est venue de Plassans et qui lui a fait deux enfants (rappelons que Gervaise n'a que 17 ans lorsqu'elle arrive à Paris, le décor est planté) et mangées toutes ses économies, elle s'installe avec Coupeau, son mari, rue Neuve de la Goutte d'Or, l'actuelle rue des Islettes. Elle y habite un modeste logement au premier étage d'une petite maison située non loin du carrefour avec la rue de la Goutte d'Or, au numéro 12, disent certains. Elle est blanchisseuse, travaille pour Mme Fauconnier et va au lavoir qui se trouve juste devant chez elle. C'est là l'origine du nom donné à la placette de la rue des Islettes place de l'Assommoir, en hommage à Emile Zola. Cette appellation fait appel au titre du roman, mais l'Assommoir était en fait un café, un marchand de vins, lieu de rendez-vous des soûlards du quartier, tenu par le Père Colombe, et qui se trouvait au carrefour du boulevard de La Chapelle et de la rue des Poissonniers (carrefour Barbès actuel).

    Quelques années plus tard, Gervaise qui rêve de s'installer à son compte, emprunte 500 Francs à son amoureux transis et muet, Goujet, grand gaillard blond, forgeron de son état, qui habite sur le même palier avec sa vieille mère. Elle s'installe alors avec sa famille désormais agrandie par une petite fille, Anna dite Nana, autre héroïne de Zola, dans une boutique de la rue de la Goutte d'Or. "C'était une boutique très propre, juste dans la grande maison où ils rêvaient d'habiter autrefois."

    Où est-elle cette maison et comment est-elle ?

    "Cependant, ils s'étaient (Gervaise et Coupeau, son mari) engagés d'une centaine de pas rue de la Goutte d'Or, lorsqu'il s'arrêta , levant les yeux, disant : Voilà la maison ... Moi, je suis né plus loin, au 22". Elle est donc en haut de la rue de la Goutte d'Or et probablement située non loin de l'ancien carrefour avec la rue des Poissonniers. (Rappelons ici que le boulevard Barbès n'est pas encore tracé et que la rue des Poissonniers descend plus bas vers le Sud, revoir le plan de 1850 plus haut)

    "C'est grand comme une caserne, là-dedans !" Cinq étages sur rue nous dit Zola, alignant chacun quinze fenêtres aux persiennes en ruine. En bas, quatre boutiques. A droite de la grande entrée avec porche, une salle de gargotte crasseuse, à gauche un charbonnier, un mercier et une marchande de parapluies. C'est la boutique du mercier que Gervaise va reprendre et transformer en blanchisserie. A l'intérieur, dans la cour, les façades ont six étages en quatre parties formant un vaste carré. Toute la misère de Paris est concentrée là."Il y a trois cents locataires".

    Gervaise - entree immeuble rue de la Goutte d'Or.JPG
    Le porche d'entrée de l'immeuble de la rue de la Goutte d'Or
    vu par René Clément dans son film Gervaise - à gauche, Suzy Delair

    C'est là que Gervaise vivra les meilleures années de sa vie dans sa blanchisserie, puis les pires dans le petit logement insalubre loué lorsqu'elle sera obligée de quitter la boutique. Elle y mourra dans un trou à rat, sous un escalier, alcoolique, abandonnée de tous.

    Au-delà du grand roman social, le roman de Zola nous permet de revoir le Paris de cette époque. Il en reste encore quelques traces.

    * L'assommoir fait partie de la saga des Rougon-Macquart. Gervaise est une Macquart, élevée dans la misère et dans l'alcool à Plassans, ville d'origine des Rougon et des Macquart. Sa fille Nana fera l'objet d'un autre roman de la saga. Son fils ainé sera un des personnages de Germinal.

  • Assemblée générale d'Action Barbès au Louxor

    paris,paris 10e,louxor,assemblée-généraleComme en 2014, Action Barbès tiendra son assemblée générale dans une salle du Louxor, prêtée aimablement par son directeur Emmanuel Papillon.

    Rendez-vous samedi 14 novembre à 10h

    très précises

    (nous devrons rendre la salle une bonne heure plus tard) pour nos adhérents mais aussi pour les habitants qui souhaitent nous connaitre au delà de la lecture du blog et nous l'espérons, nous rejoindre.

    Nous parlerons des perspectives dans l'année qui vient, particulièrement du projet de Promenade Urbaine inscrit au plan d’investissement de la mandature (PIM) et de la prochaine ouverture de la salle de consommation (2016 ?). Sans oublier le secteur des gares, la rénovation de la station Château-Rouge...

    Vous pouvez nous soutenir en adhérant : la démarche est simple, la cotisation est de 10 €, et c'est facile : vous pouvez télécharger le bulletin d'adhésion via ce lien :

     Bulletin d'adhésion à Action Barbès

     

  • Drogues : réduction des risques & Droit

    En Octobre, le Conseil d'Etat a donné un avis défavorable au projet de Décret préparé par le gouvernement mettant en place le contexte juridique pour l'ouverture d'une salle de consommation à moindre risque boulevard de La Chapelle, le jugeant non conforme à la Loi de 1970 (voir notre article du 13 octobre dernier). Le contexte juridique à mettre en place pour que le projet de salle de consommation à moindre risque voit le jour passera donc par une modification, en fait une mise à jour de la Loi largement obsolète de 1970.

    Dans le cadre de la troisième édition du séminaire sur la réduction des risques organisé par la Fédération Addiction et le Réseau Français de la Réduction des risques, le Professeur Yann Bisiou, maître de conférence à l’université Paul Valery (Montpellier III) est intervenu à la tribune sur le thème : Esprit des lois et accompagnement des consommations. Il nous explique son étonnement devant la décision du Conseil d'Etat qui conserve une approche restrictive des choses, nous en explique leur complexité notamment due à l'évolution des usages de drogues ces 20 dernières années et fait un état des lieux du Droit en matière de toxicomanie et de santé publique.

    Certes la vidéo dure 45mn mais cette présentation à l'avantage de bien cerner les problèmes juridiques à résoudre dans le cadre du projet du boulevard de La Chapelle.

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    Cliquez sur la photo pour lancer la vidéo sur Dailymotion


     

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    Cliquez sur l'image pour télécharger la présentation (fichier PDF)

  • La nouvelle école maternelle de la rue de Rochechouart

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    Certes l’architecture dénote un peu dans l’environnement. Situé dans l’îlot qui fait angle entre la rue de Rochechouart et la rue de Dunkerque, le nouveau bâtiment occupe l’emplacement d’un ancien centre des assurances maladies. D’une largeur de 20m en façade sur rue, le bâtiment est en fait à considérer dans sa profondeur à partir de la porte d’entrée qui se trouve dans le renfoncement de l’immeuble situé juste avant au n° 66 de la rue de Rochechouart.

     

    L’immeuble en lui-même a en fait deux fonctions. Il est une école maternelle de 5 classes pouvant recevoir jusqu’à 150 enfants mais aussi la cuisine centrale pour la réalisation des repas des cantines scolaires de l’ensemble de l’arrondissement. Il est donc constitué de trois zones horizontales distinctes : le sous-sol pour la livraison et le stockage de ce qui est nécessaire à la cuisine, le rez-de-chaussée et les trois premiers étages pour l’école, le quatrième étage pour la cuisine elle-même. Sa conception et sa réalisation ont suivi des recommandations spécifiques liées au respect de l'environnement. Vous trouverez en annexe une fiche fournie par les Services de la Mairie de Paris décrivant la démarche Haute Qualité Environnement appliquée à ce bâtiment. Demarche_HQE.pdf

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    La cour de récréation du RdC en préparation

     

    Le RdC et les trois étages consacrés à l’école ont été spécialement conçus pour les plus petits avec cours de récréation sur deux niveaux, 5 salles de classes très lumineuses et colorées, des salles de repos pour la traditionnelle sieste de l’après midi, des salles de jeux, sans parler des commodités.

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    Tout est à l'échelle des petits !

    Au troisième étage se trouve la cantine pouvant accueillir tout ce petit monde et le faire manger en deux services comme c’est l’habitude à Paris. A noter que cet étage compte une particularité intéressante puisque juste à côté de la cantine ouvrira une bibliothèque où les enfants pourront consulter les livres de leur âge et aussi les emprunter pour les emporter à la maison en prêt.

     

    En cette rentrée 2006, l’école devrait accueillir quelques 130 enfants répartis en 3 classes pour les « petits », une classe pour les « moyens » et une classe pour les « moyens grands ». Une nouvelle directrice venant du 5ème arrondissement a été nommée ainsi que 5 institutrices dont 4 exerçaient déjà dans le 9ème.

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    Une des 5 salles de classe bientôt prête

     

    La cuisine centrale gérée par la Caisse des Ecoles du 9ème entrera en fonction en janvier 2007. Elle occupe tout le quatrième étage du bâtiment et ressemble plus à un laboratoire qu’à une cuisine traditionnelle. A terme, 12 personnes y travailleront afin de préparer les repas et goûters pour l’arrondissement. Les conditions de travail de ce personnel ont été particulièrement étudiées avec par exemple un plafond aspirant couvrant la grande pièce de cuisson afin d’en évacuer les odeurs ou de larges fenêtres permettant à la lumière de pénétrer sans problème.

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    Il s’agit là d’un investissement important, plus de 5 millions d’€, dont il est juste de dire qu’il est assez réussi. Mais ce sont les enfants eux-mêmes qui nous diront cela. S’y sentiront-ils bien ? Réponse dans quelques mois.

     

    Vous pouvez télécharger la fiche de présentation du projet prpérarée par l'architecte mais attention, ce fichiers PDF est assez lourd ! Presentation_du_projet_-_fiche_1.pdf

    ainsi que qu'une fiche d'information plus générale fournie par la Mairie de Paris

    Quelques_questions_concernant_le_70_Rochechouart.pdf

  • Galerie de rideaux de douche en guise de terrasses

    L'automne a été particulièrement clément, et le début de l'hiver aussi. Cela n'a pas empêché les cafetiers et limonadiers (nous aimons ce terme un peu désuet...) d'entourer leurs terrasses de grands rideaux diaphanes, qui déforment le contour des paysages quand on est dedans et laissent un peu d'intimité aux clients quand on est dehors. Vus ainsi, ils seraient plutôt les bienvenus. Poésie du regard, discrétion pour la vie sociale. Mais leur installation est là pour confiner - mais bien mal - les calories que dispensent les chaufferettes de terrasses, majoritairement à gaz, pour un certain temps encore. En effet, le Règlement des étalages et terrasses, validé par le Conseil de Paris au printemps 2011 et applicable à partir du 1er juin 2011, les interdit "au plus tard en 2013". Il restera les chaufferettes électriques qui demeurent à nos yeux une aberration. Qu'est-il besoin de chauffer la rue ? Surtout maintenant que les températures sont négatives. Quel geste écologique suprême ! Seuls le manque de courage du Conseil de Paris et le lobbying des cafetiers en sont responsables. On nous parle du Plan climat adopté en 2007... On nous recommande de baisser notre chauffage pour réaliser des économies d'énergie, cette énergie devenant rare et chère, quand d'autres tentent de réchauffer le ciel... Ne marche-t-on pas un peu sur la tête ? Ces jours-ci, des pics de consommation sont prévues entre 18h et 20h. Des délestages menacent. Et ce gaspillage ne choque personne ? Curieux.

    Nous avons gardé pour la fin cet extrait du règlement cité plus haut :

    "DG.6 — Développement durable.
    L’attention des demandeurs d’autorisation [de terrasses] est attirée sur la nécessité de prise en compte des impératifs de développement durable. A cet égard il est précisé que :
    les dispositifs extérieurs de chauffage au gaz sont interdits,
    — le chauffage des contre-terrasses, quel qu’en soit le mode, est interdit,
    les bâches souples sur les terrasses ouvertes sont interdites.
    Les éléments constitutifs des installations, qu’il s’agisse des terrasses fermées comme des autres installations, y compris le mobilier, doivent être conçus avec des matériaux répondant à des critères à l’empreinte écologique la plus limitée possible (gestion des déchets, caractère recyclable des installations, ...), et dont la traçabilité peut être clairement déterminée (essences de bois, ...). Notamment, l’emploi de matériaux pouvant générer l’émission de gaz à effet toxique pour l’environnement pourra être refusé. "

    Un peu plus loin dans le règlement (Art.3.3.3.), on peut lire que "Les bâches souples sont interdites. Leur dépose devra intervenir dans un délai de deux ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent règlement." Nous observons que de plus en plus de terrasses se cachent derrière ces bâches souples, et nous ne sommes pas certains que les cafetiers qui investissent dans ces équipements soient très disposés à les abandonner l'heure venue, c'est à dire à l'automne 2013 (ce sera deux ans après l'entrée en application du Règlement). Qui fera alors respecter cette disposition ?

     paris,terrasses,réglement,rideaux-plastique

     

     

  • Compte rendu de mandat

    medium_Bertrand_Delanoe.jpgLe traditionnel compte rendu annuel de mandat de Bertrand Delanoë, Maire de Paris, aura lieu le jeudi 14 décembre à 18h45 salle Rossini à la Mairie du 9ème. Comme l’an passé, ce sera la dernière du marathon pour le Maire. L’exercice est intéressant dans son principe mais la forme prise par ces réunions a été jusqu’à maintenant un peu décevante, tant du côté du Maire qui s’est obstiné à répondre aux questions posées en séries que du côté du public, beaucoup de participants suivant le Maire dans sa tournée parisienne et lui posant toujours les mêmes questions (voir le CR de 2005).

    Pour préparer cette réunion, vous pouvez lire le document mis en ligne sur le site de la Ville : CR_Mandat_2006_B._Delanoe.pdf

  • Festival 10 de Choeurs

    document?id=15276&id_attribute=111Le lancement des 5e Rencontres Chorales de Paris
    aura lieu à la mairie du 10e,
    72 rue du faubourg Saint-Martin,
    le vendredi 23 mars 2012 à 20h30.
    Salle des fêtes,
    ouverture avec les choeurs Amalgam,
    répertoire de jazz,
    et du gospel
    avec Voices Choeur International.

    Les rencontres se poursuivront jusqu'au 1er avril
    dans des lieux divers :
    Espace de Jemmapes,
    dans les églises Saint-Laurent, Saint-Joseph Artisan,
    dans la Chapelle de l'Hôpital Saint-Louis,
    la Chapelle Saint-Vincent de Paul, etc.

    Tout le programme est accessible sur le site de la mairie ICI

  • Le plan de renforcement de propreté de la Ville : une blague ? Non.

    On pouvait lire il n'y a pas si longtemps dans une communication municipale 

    En 2017, 100 agents de nettoyage supplémentaires ont été recrutés

    Cette action fait partie d’une série de mesures adoptées pour un Paris plus propre. Soumises au Conseil de Paris 
le 27 mars, elles complètent le Plan 
de renforcement de la propreté. 

    Bien bien bien. Nous louons ce nouvel effort de la Ville, mais nous aimerions pouvoir le constater sur place, dans nos rues, devant nos immeubles, en bref, dans notre quartier. Or, il suffit de publier dans ce blog un article sur la propreté pour que des commentaires incendiaires affluent. Il y a donc problème. Il reste à comprendre le problème, et à l'analyser.

    Il nous semble bien que l'équipe municipale ait capté que les problèmes de malpropreté commençaient sérieusement à échauffer les esprits dans certains quartiers. Preuve en est la réunion organisée rapidement début juillet à l'hôtel de ville, réunion à laquelle Action Barbès était conviée. Nous espérons que c'est cette compréhension et non la venue des JO en 2024 qui est à l'origine de ce regain d'intérêt pour la propreté...

    La propreté était un des objectifs prioritaires de la maire de Paris dans ses thèmes de campagne en 2014. Pour l'instant, nous n'avons pas encore vu les résultats. Mais Mao Peninou (adjoint chargé de la propreté) y travaille, et la communication de la Ville nous assure qu'elle veut mieux associer les citoyens à la définition des objectifs  (on pourrait sans perdre énormément de temps en concertation, ici même, les donner : des rues propres, des corbeilles de rue vidées qui ne déborderaient pas, des sacs de la RATP qui ne joncheraient pas les rues en dehors des heures de collecte, des porches d'immeuble qui ne sentiraient pas l'urine, les quais des canaux parisiens sans ordures et canettes toute la nuit et au petit matin, des commerçants qui respecteraient les horaires de collecte et les bacs qui leur sont alloués, etc...) ; qu'elle veut renforcer les moyens et moderniser l'action des services municipaux (hum, fallait-il attendre trois ans pour ce faire??) et cerise sur le gâteau : elle veut aussi mobiliser tous les acteurs publics et privés qui peuvent agir.... Qui seraient-ils donc ces acteurs publics et privés ? Nous craignons un peu une application de plus, lancée à grand renfort de pub et de communication, telle DansMaRue qui ne s'adresse en réalité qu'aux particuliers qui auront la bonté de signaler un énième matelas crasseux qui depuis deux jours se prélasse sur le trottoir, ou le bidet plus lavabo qui font obstacle aux poussettes pourtant légitimes sur ce même trottoir !

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    Autant mettre un cataplasme sur une jambe de bois.

    Des trois mesures qui sont mises en avant pour trouver LE remède à la saleté de Paris, au moins dans certains quartiers, sans doute est-ce la réorganisation des services qui fera le plus sensation. Mais, ne nous trompons pas, il est question de « moderniser l'action des services », pas de les réorganiser. Or, manifestement, il y a des manques ou du laisser-aller. Nous ne disons pas que la tâche est simple, ou que les agents ne font pas leur travail, certains peut-être moins bien que d'autres, comme dans tous les métiers. Ils font surtout ce qu'on leur dit de faire. Aux heures où on leur dit de le faire. Dans les voies qu'on leur désigne. Alors, quoi ? Pourquoi une situation aussi difficile au niveau de la propreté de nos voies ? 

    Paris n'est pas la seule ville à haute densité de population, à haute fréquentation touristique, à forte présence étrangère... allez, osons le dire, parmi les habitants, chacun n'a pas les mêmes références de la propreté environnementale. Ce que le jeune cadre parisien moyen voit comme sale ou inacceptable passe inaperçu aux yeux d'une famille malienne ou ivoirienne, ou magyar, ou ukrainienne fraichement débarquée... C'est insupportable de devoir donner des noms de pays ainsi, nous nous en excusons, auprès d'eux en premier... mais vous voyez tous que les habitudes des uns et des autres différent, surtout dans l'espace public. Les Français ont été taxés de sales pendant des décennies par leurs voisins européens, alors que leurs rues étaient plutôt bien entretenues, mais notre consommation nationale de savon ou de brosses à dent laissait transparaître des manques d'hygiène. Il ne faut pas tout confondre. Donc pas de réaction offusquée ! On n'a pas tous les mêmes critères quand il s'agit d'environnement et d'espace public.

    Dans certains quartiers, qui subissent des passages intenses de populations, qu'elles sortent du métro, qu'elles s'installent dans l'espace public — sans autorisation — pour y mener leurs activités de vente, qu'elles y passent la nuit pour faire la fête... le résultat est un agglomérat de saleté qui nécessiterait plus souvent un lavage à grande eau, avec enlèvement de tous les papiers, tous les cartons, et pas un jet qui contourne les obstacles ! L'heure de ce lavage efficace est à adapter à chaque fois, obligatoirement. La vente de légumes exotiques de la rue des Poissonniers n'est pas l'heure de la fiesta des quais du Canal Saint-Martin. Tout comme les heures de ventes à la sauvette de la place de La Chapelle ne sont pas interchangeables avec celles du marché aux biffins de la Porte Montmartre. Mais tous ces désordres, aussi désordres soient-ils, ont des horaires, propres à chaque activité.

    Deux solutions dès lors. Soit on frappe très fort, et l'on verbalise sérieusement qui ne respecte pas les normes de propreté locales, celles de la Ville de Paris en l'occurence, et on le fait savoir ; soit on adapte les moyens et la façon de nettoyer des services de propreté de la Ville, au type de salissure et de salissants, à leurs horaires et à leur fréquence. Ce qui ne se fera pas sans un peu d'imagination et d'efficacité. Là encore, associer étroitement les citoyens à un plan « Paris Propre » s'apparente à une vaste blague ; en effet, les seuls touchés par ces vœux pieux sont les Parisiens qui se sentent déjà citoyens, mais en aucune manière les autres. C'est à dire ceux qui jettent leurs canettes après consommation, les cornets de frites ou de kebab et le reste. Quant aux plates-formes de communication type « Paris fais toi belle », même avec de nouveaux outils... croyez-vous vraiment, Madame la Maire, qu'elles vont devenir le livre de chevet du pollueur ordinaire de la rue parisienne ?

    paris,barbès,propreté

    En revanche, oui, nous, les citoyens, nous pourrions peut-être lancer une souscription genre crowdfunding (financement participatif) pour acheter ou rassembler des tapettes à souris et à rats. A moins de découvrir un nouveau Till l'Espiègle comme dans les contes germaniques...

    En 2017, le Conseil de Paris a créé une commission propreté qui procède à des auditions depuis le mois de mai. Action Barbès sera auditionnée le 1er septembre par les élus de cette commission et s'attachera à nommer et décrire les problèmes de notre quartier, d'une part et à faire quelques propositions, d'autre part.

    Pour quelques chiffres supplémentaires sur les moyens de la Ville en mat!ère de propreté, nous vous conseillons la lecture du bulletin municipal n°61 du printemps. Voici le lien. 

  • Le Trianon, boulevard de Rochechouart

     

    Deux membres du Conseil d'administration d'Action Barbès ont rencontré Guy Balensi, directeur du Trianon, pour connaître l'avenir du lieu.

    On arrive avec en tête, des questions sur l'état décrépit de la façade, sur l'avenir du lieu, mais lui nous accueille en pleine action, poussant un chariot plein de boissons : chaleureux, la soixantaine énergique, il met la main à la pâte.

    Copie de P1000821.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Au fil du temps... 1895, 1900-1902, 1939, 1964, 1992, 2010.

    Le Trianon, salle de spectacle et de concert, est un des haut-lieux de la vie des plaisirs, à Montmartre au 19e siècle.

    Zoom sur 1895. A l'aube du 20e siècle, le Trianon-Concert voit les débuts de Mistinguett, avec l'air  Max, Ah c'que t'es rigolo sans grand succès, mais on la garde, bien vu !

    C'est devenu l'Elysée Montmartre quand, en février 1900, un incendie le détruit complètement ; à proximité, en lieu et place de l'actuel Elysée Montmartre, « les Jardins de l'Elysées » ont brûlé aussi. Notons qu'à ce moment, le numéro en vogue est celui de Frégoli, un transformiste qui attire le tout Paris. Toulouse Lautrec, un habitué des lieux, l'a sûrement « croqué ». Albert Chauvin, le propriétaire, lance la reconstruction et, en 1902, ouvre un élégant « théâtre à l'italienne » de 1 000 places, le Trianon Théâtre.

    Valse des noms au rythme des modes et de la destination du lieu. Il y eut le Trianon Lyrique; entre 1917 et 1920, le Théâtre Victor Hugo, un théâtre subventionné, qui accueillait des pièces classiques, puis, le Trianon tout court.

    Picasso a fréquenté le site, et comme Toulouse Lautrec, il a tiré le portrait de nombreux habitués des lieux.

    1939 : De Caf-conc, le Trianon devient le Cinéphone Rochechouart, un cinéma à temps plein. Changement imposé par l'histoire, les années de guerre et leur bouleversement démographique : pénurie d'artistes, manque de musiciens, qui partent de Paris en nombre..., mobilisations, départs au front et au STO. Les projecteurs installés depuis 1936 tournent désormais à fond. La salle fonctionne bien.

    Cela ne devait pas durer, mais après-guerre, le lieu reste dédié au cinéma : pas d'hésitation à avoir, l'offre de films américains est pléthorique, et c'est bien l'âge d'or des salles de cinéma de quartier. La couleur et le cinémascope attirent le public. C'est un des pôles d'une intense vie de quartier. On s'y rend en famille, certaines assidues : les ouvreuses attentionnées gardent les places des habitués. On assistait alors à un programme complet : après un documentaire de vingt minutes, projection d'un dessin animé, des actualités, ensuite venaient les attractions, chanteurs ou numéros de cabaret, fakirs et contorsionnistes, puis LE film !

    À quartier populaire, films populaires. Après la période de première exclusivité, les films d'aventure et de série B sont projetés dans les nombreuses salles du quartier, salles de deuxième exploitation. Guy Balensi égrène leurs noms : en plus du Louxor, le Palais Rochechouart (devenu Darty), la Gaité Rochechouart (Celio), le Delta (Guerisol), le Montmartre Ciné (au-dessus de l'actuelle Boule Noire), la Cigale (qui a été un cinéma jusqu'en 1987) ; et plus loin, sur le boulevard de Clichy, le Ritz, le Lynx.

    Jacques Brel y a trainé ses guêtres, lors de son 1er séjour à Paris, au début des années 50, alors qu'il logeait à l'hôtel Stevens à Pigalle et chantait aux Trois Baudets. Il y a composé des chansons « dans sa loge » précise la légende. Parenthèse de Guy Balensi, auquel on pose souvent la question « où est cette fameuse loge ?». En fait, les loges avaient été supprimées. Brel composait dans la pénombre, car on avait conservé des années d'occupation l'habitude de garder une faible lumière dans la salle pendant les spectacles.

    - Je suis arrivé ici en 1964...

    Le cinéma, une affaire de famille : Guy Balensi a grandi à l'ombre des projecteurs de films. Son grand-père et son père étaient exploitants en Algérie, depuis 1926-1927. Ils avaient une douzaine de salles réparties dans le pays. Dès 1955, son grand-père, ayant l'intuition que l'Algérie n'allait pas rester française longtemps, s'organise pour un redéploiement de leur activité sur Paris.

    À 14 ans, en 1964, Guy Balensi vient visiter le Trianon avec son grand père, qui avait déjà acquis trois salles dans Paris : le Savoie, boulevard Voltaire, l'Exelmans (en 1963), le Cyrano Roquette. Puis, plus tard, la Cigale et le Montmartre.

    Adolescence dans le 16ème, lycée Claude Bernard. Notre interlocuteur se souvient, au Trianon, d'un western en noir et blanc, avec Marilyn Monroe.[La rivière sans retour d'Otto Preminger ? Les désaxés étaient en couleurs... ]

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    Déjà en 1964, les spectateurs étaient majoritairement maghrébins et africains : le ticket pour la séance du matin coûtait 80 centimes, un franc à partir de midi. La mode des péplums (les Samsons) est suivie par celles des films de cape et d'épée, puis de 1966 à 1972 déferlent les western spaghetti.

    Dans les années 1970, le Trianon se spécialise dans les films de karaté et de kung-fu, l'époque de Bruce Lee va durer une vingtaine d'années.

    Mais les spectateurs sont de plus en plus rares ; concurrence de la télévision et du magnétoscope, l'activité s'arrête en 1992. Entre-temps, la Cigale, elle aussi, est vendue.

    1992 - Le choix de la polyvalence sera le bon.

    Guy Balensi reprend la gestion du Trianon. «Au feeling', il fait le choix de la polyvalence, dont rétrospectivement il se félicite. Le premier spectacle, La Périchole lui laisse le souvenir d'un exemple de 'mixité sociale' : les dames du 16e arrivaient dans le quartier en avance pour aller faire des emplettes chez Tati ; elles comparaient leurs bonnes affaires au vestiaire, où elles déposaient leurs sacs aux carreaux Vichy et leur manteau de vison.

    (à suivre...)

     

     

     

     

  • Mémoire de la Commune de Paris : une plaque à dévoiler

    Mémoire de la Commune de Paris
    Ce soir, lundi 23 mai à 18h30, sera dévoilée une plaque à la mémoire des élus représentant le 10e à la Commune de Paris. Cet événement sera suivi d'une conférence sur les « Communards du 10e », par les associations Les Amis de la Commune et Histoire et Vies du 10e.

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     Salle des mariages, entrée libre.


  • Nombreuses interventions lors du conseil de quartier Lariboisière le 27

    paris, gare-de-l-est, 10e

     Le thème de l'errance autour des gares, les deux que possèdent le quartier, gare de l'Est et gare du Nord, a débouché sur de nombreuses interventions autour de la toxicomanie et de l'hébergement des plus démunis, qu'ils soient tombés dans la drogue ou non.

    Nous vous proposons ici un compte rendu que nous espérons fidèle. Ceux qui ont assisté mercredi soir à la réunion sont très gentiment sollicités pour donner leur avis, faire des commentaires, rectifier s'ils pensent que nous n'avons pas rendu l'intégralité des propos. Le blog doit servir à cela aussi.

    Nous avons apprécié les propos d’Alexandra Cordebard, à qui la conclusion de la réunion incombait en tant que première adjointe au maire du 10e. Revenant sur les critiques à mi-voix entendues au cours des débats, quand il s’agissait de savoir qui de la ville ou de l’Etat était responsable de la quiétude de nos quartiers, elle a déclaré qu’en effet, les solutions étaient politiques et qu’elle  s’autorisait à le dire clairement. Les missions d’ordre public et d’aide aux plus démunis sont du ressort de l’Etat, et  la Ville n’a pas les moyens ni juridiques, ni financiers, de pallier toutes les carences. Toutefois, elle a affirmé que la volonté de l’équipe municipale, maintes fois démontrée, était d’éviter la « double peine » aux habitants du 10e, d’un côté, leur éviter les désagréments liés à la présence concentrée de l’errance et de la toxicomanie et de l’autre, faire le maximum pour venir en aide aux personnes tombées dans l’errance et la toxicomanie. Les solutions passent par un travail de fond et si possible coordonné entre les différents acteurs de terrain et les donneurs d’ordre ou bailleurs de fonds. L’idéal serait un mano a mano ville-état… Elle a souligné toutefois que cette collaboration existe entre la mairie du 10e et le commissariat de police du 10e, qui reste très à l’écoute de la problématique, bien qu’il ait subi une perte de 10% de son effectif.
    Pour ce qui est du problème de la toxicomanie,  on ne l’efface pas pour toujours quelles que soient les méthodes choisies ; tous les pays, toutes les villes y sont confrontés, il appartient à l’humanité, il a existé de tout temps, comme l’avait dit Pierre Leyrit un peu plus tôt.

    Environ 60 personnes assistaient au conseil de quartier.

    Les élus présents étaient  A.Cordebard, E. Algrain, S. Meiers Naem et S. Bribard.

    paris, escalier, rue-d-alsace, sncf, 10eEn première partie, un bref retour sur le projet du CQ pour améliorer l’aspect de l’escalier monumental de la rue d’Alsace, le rendre plus agréable aux yeux des riverains et plus sûr lors du passage des usagers de la gare de l’Est. Fanette Brissot a fait le point : on se propose d’alerter les services de la Ville de la nécessité d’un nettoiement plus en profondeur, de l’urgence de travaux de sauvegarde et de sécurisation de cet espace, de l’utilité de l’embellir, de mieux l’éclairer et d’y implanter des panneaux informatifs pour les habitants, les passants, les usagers de la gare et les touristes.

    On a pu constater toutefois au cours de cette approche que les budgets à la mesure de la tâche ne sont pas disponibles.

    paris, 10e, circul'livre, marché-saint-quentinSuit une brève information sur Circul’livre, qui se tient tous les premiers dimanches du mois, et en conséquence aura lieu dans le marché Saint-Quentin, dimanche prochain.

     

     

    Elfie Comin aborde ensuite le thème principal : « Errance autour des gares » et présente les deux responsables, Mme Le Bars de l’association Solidarités actives et le référent de la SNCF, Patrick Jud, qui est chargé de coordonner les différentes actions et les relations entre les acteurs locaux dans le cadre du projet de dimension européenne Hope in stations.

    paris, 10e, gare-de-l-est, autobis, sncf, ratpCe projet se propose

    -  de mener une réflexion sur la gare comme lieu d’attraction de l’errance,

    -  de formuler un discours politique apte à sensibiliser les autorités publiques,

    - de faire un bilan des outils mis en place dans 7 pays européens confrontés à la problématique de l’errance dans et autour des gares. L’idée est d’évaluer l’efficacité des dispositifs existants à l’aide d’enquêtes poussées auprès des personnes en errance, des agents travaillant dans les gares, des travailleurs sociaux et des habitants de la zone, de les apprécier (offres d’hébergement, réponses aux problèmes de santé, de sécurité, accueil d’urgence, main courante pour fixer les demandes, etc.) et de choisir les plus appropriés pour les mettre en place. Trois pays ont accepté de s’associer au projet, ce sont la France, la Belgique et l’Italie. Chacune des entreprises ferroviaires de ces pays a nommé un référent social. D’autres pays, moins avancés mais intéressés, sont l’Allemagne, le Luxembourg, l’Espagne et la Pologne.

    La réflexion commencée en janvier 2010 doit se terminer en décembre 2011.

    En France, c’est Patrick Jud, de la direction du développement durable de la SNCF, en poste depuis un an. Il a une mission de pivot entre les agents de la SNCF, les agents de la propreté de la Ville, les commerçants, les habitants, les associations locales (Itinérances, Aux captifs, la libération , Arc 75), le parking Vinci. L’une des taches va être de créer un lieu unique proche, sans doute situé près de la rue La Fayette, tenu par une association, et apte à accueillir toutes les personnes en grande précarité et les orienter vers la bonne association.

     

    Les questions de la salle :

    -  le dispositif s’adresse-t-il aussi aux toxicomanes ?

    -  une dame s’interroge du retour subit de personnes en grande précarité dans sa rue des Petits hôtels récemment.

    -  Un habitant souligne le décalage entre l’approche des initiateurs du projet et la vision des voisins de la gare. Il s’étonne aussi de l’absence de la police, car souvent les problèmes sont sécuritaires. Il réclame aussi des salles de consommation pour la réduction des risques.

    paris, 10e, gare-du-nord-  Une dame demande comment les lieux d’implantation des distributeurs de seringues sont définis.

    -  Une jeune femme, empruntant quotidiennement la gare du Nord, estime que la SNCF a vidé la gare de ses occupants non désirés, qui sont maintenant aux abords et sont devenus un problème de voisinage.

    -  Elisabeth Carteron souligne qu’il est curieux d’entendre la SNCF s’engager dans des partenariats censés assister les précaires, engager des référents, et par ailleurs réduire les heures d’ouverture des gares et le nombre des agents qui y travaillent.

    -  Un habitant estime que la gare du Nord a une vraie particularité, c’est la présence en nombre des jeunes toxicomanes errants.

    paris, 10e gare-du-nord-  Une habitante de la rue Ambroise Paré la considère dangereuse, elle estime par ailleurs que la police connaît le dealer en chef du quartier, comme le reste des riverains, mais ne l’interpelle pas. Pourquoi ?

    Elfie constate que l’essentiel des questions de ce soir fait remonter les problèmes de toxicomanie.

    - Une habitante demande à ce que l’hôpital s’implique dans les problèmes de drogue, qui peuvent relever du domaine médical.

    -  Une autre habitante souhaite savoir si les associations travaillent en coordination.

    - Rue du 8 mai, l’espace devant le Monop est jugé problématique car occupé par une population parfois agressive.

    -  E. Carteron suggère que les locaux de Fernand Widal soient considérés comme un espace possible pour la création d’un accueil toxicomanie à la suite de la restructuration de l’APHP.

     

    Les réponses des intervenants et acteurs de terrain :

     Patrick Jud reprend la parole pour répondre aux questions ; il précise que la SNCF a aussi des problèmes de toxicomanies dans ses toilettes (injection) par exemple. Qu’elle n’a pas choisi de « sortir » les errants de ses gares, contrairement à d’autres pays (l’Espagne par ex.). Que les actions seront limitées aux abords immédiats. Qu’elle s’implique dans l’aide aux précaires, tente d’offrir des emplois de réinsertion à ceux qui ont envie d’un retour dans la vie sociale.

     Stéphane Bribard est élu du 1Oe, chargé de la jeunesse et de la prévention. Il intervient pour expliquer les efforts de la Ville en la matière : elle a revu récemment la rédaction du Contrat local de sécurité avec mise à jour des thèmes. Les deux problématiques jugées essentielles à relancer en priorité cette année sont la prostitution (Gare du Nord, Belleville, Château d’eau) et la toxicomanie ; l’action politique de la ville est globale : elle finance les associations, les coordonne, les soutient. Mais elle ne peut pas se substituer aux carences de l’Etat totalement.

     Le représentant de la FNARS (Fédération nationale d’accueil et de réinsertion sociale) rend hommage au travail des associations. Il explique que depuis l’abrogation de la loi sur le vagabondage votée en 1994, il est devenu impossible de déplacer une personne qui ne le souhaite pas, y compris pour son bien et sa sécurité. Les réponses à l’urgence sont le 15 en cas de détresse médicale, ou la police en cas de trouble à l’ordre public.

     François Leforestier, de l’antenne 10e de l’association Aux captifs, la libération, travaille en convention avec la SNCF depuis de nombreuses années. Elle vient en aide aux personnes en grande précarité sur trois gares (Nord, Est, Saint-Lazare), est active sur le nord du 9e et sur le 10e. Son local est situé rue de Rocroy. L’asso cherche à recréer du lien social, à rétablir une relation de confiance pour tenter une réinsertion dans la société et quitter la souffrance morale et sociale dans laquelle les personnes sont tombées.

    Quelques chiffres : sur l’année 800 personnes sont rencontrées régulièrement, 1000 personnes ont bénéficié d’un suivi social, dont 150 sont passées par l’accueil de jour de la rue de Rocroy, 400 sont domiciliées par l’asso, qui travaille aussi en partenariat avec Bichat dans le cadre d’un suivi des situations liées à l’alcoolisme.

    Aux captifs, c’est 15 salariés et 40 bénévoles.

    Dominique Bourdin, coordinateur de la mission SDF de l’Hôtel de Ville (en lieu et place d’Olga Trostiansky qui n’a pu se libérer), déclare que la Ville est très sensible aux problèmes du 10e, qui concentre des caractéristiques liées aux gares, de tous temps, arrivée de clandestins de tous les territoires de l’Est, du grand Est, jusqu’à l’Afghanistan, prostitution, errance, toxicomanie…Il souligne que nombre de ces problèmes relèvent de la compétence de l’Etat mais que la Ville ne détourne pas les yeux pour autant. Elle travaille aussi avec le commissariat. La salle murmure… et laisse entendre qu’il botterait en touche… au nom de la Ville. Dominique Bourdin rappelle alors que le retour de nombreuses personnes dormant dans la rue est du à la fermeture des hébergements à la sortie de l’hiver : ce sont 1000 personnes qui se retrouvent à la rue. Et grosso modo une centaine dans les rues du 10e.

     L’Association Itinérances offre de l’accueil de jour ; ce sont 70 personnes par jour pour un budget de 800 euros par jour, qui sont accueillies, à qui on offre un café chaud, la possibilité de se doucher, de laver ses vêtements (machine à laver disponible), une protection... La moyenne d’âge des personnes accueillies est d’à peine 22 ans. L’équipe compte 5 personnes, qui le soir assurent aussi les maraudes.

     Pierre Leyrit de Coordinations toxicomanies, actif dans le 18e, explique l’ampleur du problème. La toxicomanie n’est pas un problème conjoncturel, il est illusoire de penser qu’on peut l’éradiquer avec des mesures classiques. La présence des toxicos sur la Gare du Nord est très ancienne. Avec Marguerite Arène de la Mission de prévention des toxicomanies de l’Hôtel de Ville, il évoque aussi la présence des distributeurs de seringues, dans le cadre de la lutte de réduction des risques de transmission du VIH. Il existe 34 de ces automates sur Paris, qui distribuent 300 000 seringues par an ; et sur le 10e, 100 000. Ils n’attirent pas les toxicos, ils répondent à une demande et fonctionnent 24 h sur 24. Ils répondent également à la demande des toxicomanes qui habitent la banlieue et s’approvisionnent près des gares.

    Il faut bien voir que les problèmes d’errance sont souvent, pas toujours, liés à celui de la toxicomanie, mais surtout au manque d’hébergement. Il n’est pas d’accord avec le choix de la SNCF de ne pas regarder un peu plus loin que les abords de ses gares.

    Encore quelques questions de la salle, comme

    -  pourquoi les arrondissements de droite sont-ils moins touchés par ces problèmes?

    -  pourquoi la loi sur le vagabondage a-t-elle été abrogée en 1994 ?

    -  comment se fait-il que la rue Ambroise Paré soit dans un tel état de malpropreté ? comme plus tôt une autre habitante a relevé l’état déplorable de la rue du 8 mai 45 et de la rue du faubourg Saint-Denis.

    -  Christiane Izel demande le mode d’emploi quand on constate un problème dans une gare. (guichets fermés et pas de personnel pour une prise en charge)

    paris, 10e, police, voiture-de-police-  Une habitante se dit admirative du travail fait par les associations mais demande que les élus insistent pour qu’il y ait davantage de policiers dans le 10e.

    auxquelles malheureusement des réponses précises ne seront pas faites car le temps manque... Ne faudra-t-il pas lors de prochains conseils limiter le nombre des interventions, pour que l'échange ait lieu dans un climat encore plus serein, dans lequel chacun pourra prendre le temps de s'exprimer.

  • Les SCMR, plus d'info

    Dans les commentaires récents écrits à propos d'un de nos articles sur les salles de consommation (le 18 février), un lecteur nous a adressé un lien vers le site Calaméo qui mérite d'être repris. 

    La brochure qui y est présentée s'adresse au grand public, mais plus particulièrement aux personnes confrontées, dans leur activité professionnelle, à des difficultés occasionnées par certains consommateurs de drogues.

    A notre avis, elle peut également venir en aide aux personnes qui font les mêmes rencontres que les professionnels, dans leur quartier, simplement parce que dans ce quartier, les usagers de drogues sont nombreux. Cliquez sur le lien ci-dessous pour en savoir plus. 

    Qui s'y frotte, ne s'y pique pas forcément

    Certains de nos lecteurs vont penser que nous faisons trop de place à ce thème dans notre blog. Trop de place, non. Mais une vraie place, oui. Et oui, nous avons décidé de traiter le sujet souvent. Au risque de déplaire. Nous assumons. Nous estimons que le problème a été très longtemps minimisé, au détriment des riverains, d'un côté, que l'on a laissés seuls s'arranger avec les conséquences de la consommation de drogues à ciel ouvert, et de l'autre côté, au détriment des usagers de drogues qui sont des personnes à la dérive, jeunes ou vieux, et dans notre quartier, particulièrement précarisés. Notre société ne pourra pas éradiquer le problème de l'addiction aux drogues, pas plus qu'une autre société qui choisirait d'être plus répressive, mais elle ne doit plus l'ignorer. Nous soutenons l'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque et oeuvrons pour que les habitants du quartier comprennent et acceptent qu'elle puisse figurer le début d'une solution.

    paris,scmr,salle-consommation-moindre-risque,drogue,prévention

    la rue de Maubeuge dans sa partie située entre la gare du Nord et l'hôpital Lariboisière

    La semaine dernière, nous avons rencontré la coordinatrice de la future salle de consommation, Céline Debeaulieu. Elle appartient à l'association Gaïa qui a construit le projet depuis l'été dernier et n'attendait que le décret gouvernemental pour se lancer dans l'expérimentation. Le maire du 10e, Rémi Féraud a plusieurs fois déclaré qu'il était favorable à l'ouverture d'un tel équipement dans son arrondissement, avec l'assentiment du maire de Paris. Reste toutefois à trouver le lieu le plus adapté : proche des utilisateurs, les usagers de drogues, le moins gênant possible pour les riverains. La salle ne sera donc pas située au pied d'un immeuble du quartier. Les pourparlers vont bon en train entre la mairie et les institutionnels qui possèdent des locaux ou des emprises entre la gare du nord et l'hôpital Lariboisière. Nous attendons la suite. Notre interlocutrice a promis de nous avertir. Elle semblait optimiste.

    Nous regrettons cependant que la mairie ne multiplie pas les réunions autour de cette ouverture prochaine. Pour ne pas effrayer les habitants, ne pas inquiéter ceux-ci ou ceux-là, plus ou moins proches de tel site ou de tel autre pressenti... aucune information n'est donnée. Quel résultat peut-on en attendre ? Un mécontentement quasiment certain. Si la concertation commence au moment où le lieu aura été trouvé, il ne s'agira plus d'une concertation mais d'une information. Une fois de plus, les habitants auront l'impression d'être mis devant le fait accompli.