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  • Galerie de rideaux de douche en guise de terrasses

    L'automne a été particulièrement clément, et le début de l'hiver aussi. Cela n'a pas empêché les cafetiers et limonadiers (nous aimons ce terme un peu désuet...) d'entourer leurs terrasses de grands rideaux diaphanes, qui déforment le contour des paysages quand on est dedans et laissent un peu d'intimité aux clients quand on est dehors. Vus ainsi, ils seraient plutôt les bienvenus. Poésie du regard, discrétion pour la vie sociale. Mais leur installation est là pour confiner - mais bien mal - les calories que dispensent les chaufferettes de terrasses, majoritairement à gaz, pour un certain temps encore. En effet, le Règlement des étalages et terrasses, validé par le Conseil de Paris au printemps 2011 et applicable à partir du 1er juin 2011, les interdit "au plus tard en 2013". Il restera les chaufferettes électriques qui demeurent à nos yeux une aberration. Qu'est-il besoin de chauffer la rue ? Surtout maintenant que les températures sont négatives. Quel geste écologique suprême ! Seuls le manque de courage du Conseil de Paris et le lobbying des cafetiers en sont responsables. On nous parle du Plan climat adopté en 2007... On nous recommande de baisser notre chauffage pour réaliser des économies d'énergie, cette énergie devenant rare et chère, quand d'autres tentent de réchauffer le ciel... Ne marche-t-on pas un peu sur la tête ? Ces jours-ci, des pics de consommation sont prévues entre 18h et 20h. Des délestages menacent. Et ce gaspillage ne choque personne ? Curieux.

    Nous avons gardé pour la fin cet extrait du règlement cité plus haut :

    "DG.6 — Développement durable.
    L’attention des demandeurs d’autorisation [de terrasses] est attirée sur la nécessité de prise en compte des impératifs de développement durable. A cet égard il est précisé que :
    les dispositifs extérieurs de chauffage au gaz sont interdits,
    — le chauffage des contre-terrasses, quel qu’en soit le mode, est interdit,
    les bâches souples sur les terrasses ouvertes sont interdites.
    Les éléments constitutifs des installations, qu’il s’agisse des terrasses fermées comme des autres installations, y compris le mobilier, doivent être conçus avec des matériaux répondant à des critères à l’empreinte écologique la plus limitée possible (gestion des déchets, caractère recyclable des installations, ...), et dont la traçabilité peut être clairement déterminée (essences de bois, ...). Notamment, l’emploi de matériaux pouvant générer l’émission de gaz à effet toxique pour l’environnement pourra être refusé. "

    Un peu plus loin dans le règlement (Art.3.3.3.), on peut lire que "Les bâches souples sont interdites. Leur dépose devra intervenir dans un délai de deux ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent règlement." Nous observons que de plus en plus de terrasses se cachent derrière ces bâches souples, et nous ne sommes pas certains que les cafetiers qui investissent dans ces équipements soient très disposés à les abandonner l'heure venue, c'est à dire à l'automne 2013 (ce sera deux ans après l'entrée en application du Règlement). Qui fera alors respecter cette disposition ?

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  • Qu'avons-nous appris sur le futur règlement des terrasses et étalages ?

    La refonte du nouveau règlement parisien sur les terrasses et étalages, annoncée depuis de nombreux mois, et qui a fait l’objet de débats publics entre habitants et professionnels à travers les arrondissements, arrive maintenant peu à peu à son terme.

    La dernière réunion sur ce sujet dans notre quartier a eu lieu à la mairie du 18e, lundi 10 janvier  et Action Barbès était présente, fidèle au poste. Nous y avons retrouvé et salué des associations attentives à la question aussi, bien connues des autorités municipales et de nous. Dans ce type d'assemblée, tout le monde se connaît et se reconnaît, associatifs, élus et services.

    Le maire, Daniel Vaillant, a immédiatement cherché à désamorcer toute polémique qui aurait pu opposer commerçants et riverains. On avait compris que les relations s'étaient tendues entre les deux, depuis l'interdiction de fumer dans les lieux fermés, bars, restaurants notamment, jetant sur les trottoirs nombre de fumeurs et créant ainsi des brouhahas particulièrement dérangeant la nuit. Le bruit est d'un des aspects, l'emprise croissante des terrasses sur l'espace public étant l'autre.

    La presse s’est fait l’écho des avis des uns et des autres tout au long de l’année et également des États généraux de la nuit qui ont eu lieu en novembre et qu’il faut bien rattacher à la problématique globale du partage de l’espace public. Ce blog aussi.

    Qu'avons-nous appris cette fois dans le 18e ? De la bouche même du maire, que la consultation a permis d’y voir plus clair et que le projet, vingt ans après le règlement de 1990, devait tenir compte des besoins de Paris. Les terrasses appartiendraient à l’imaginaire de Paris… Rien de nouveau ? Non, certes. Le maire a encore dit avec force que des amendements avaient été retenus, que le projet n’était pas figé et qu’il pouvait encore évolué, que sa mouture finale devrait pouvoir éviter les conflits et être commun aux vingt arrondissements. En résumé : oui,  aux commerces parce qu’ils font vivre Paris et dans certaines rues on aimerait en voir davantage, mais non aux commerçants qui ne respectent pas les règles, car ceux-là aussi existent et le nouveau règlement devrait donner les moyens de les rappeler à l’ordre.

    Comment ?  C’est le nœud du problème. La Ville fait le règlement mais a peu de moyens pour le faire respecter. On ne revient pas sur les effectifs de la CAPP… En parallèle, il y a les forces de police, qui ne se penchent pas trop sur le problème et ont d’autres chats à fouetter, souvent.

    Ce qui nous a semblé aller dans le bon sens : Félix Beppo, adjoint du 18e chargé de l’espace public, a ouvert une porte prometteuse. Il propose de se donner un délai de réflexion avant de reconduire une autorisation de terrasse, délai qui permettrait de faire un bilan sur l’attitude du commerçant bénéficiaire de l’autorisation. Il a joué le jeu, il conserve son autorisation, sinon…. on revoit l’accord. Il demande également des délais de réaction de la Direction de l’urbanisme beaucoup plus courts. Tout le monde approuve… Il se positionne radicalement contre le chauffage des terrasses. Ambiguïté cependant dans l’intervention suivante de la DU qui annonce un délai de 2 ans pour que les chauffages soient mis en conformité. Ce qui veut dire ? Qu’on interdirait le chauffage au gaz, jugé dangereux, au profit du chauffage électrique. NON, c’est le chauffage des terrasses qu’il faut interdire, c’est un non sens vis-à-vis de l’environnement ! Admettons qu’on permette leur fonctionnement jusqu'à la fin de l’année 2011 pour amortir les investissements faits, mais en fixant une date limite d’utilisation officielle et irrévocable. Nous signalons un petit café restaurant de quartier, angle Maubeuge-Belzunce (9e) qui dispose des plaids en polaire sur le dossier de ses chaises en terrasse ! Bon point pour eux.

    2010 10 22 rue de Rochechouart 38 espace trottoir terrasse web.JPGNous avons noté en vrac : la mairie du 18e maintient son rejet énergique des terrasses sur les trottoirs dont la largeur est inférieure à 1,60 m. Notons que si la terrasse est interdite au-dessous de 60 cm, l’étalage lui peut être plus étroit (40 cm par exemple). La végétalisation de l’espace public n’est pas taxable, mais elle doit toutefois être autorisée (bacs à plantes devant les devantures pour empêcher le stationnement des deux-roues…). Des riverains ont fait remarquer que la charte pour les enseignes est tombée dans les oubliettes, alors que certains quartiers souffrent d’une « esthétique » intolérable. Pourquoi ne pas profiter de ce règlement pour y inclure ce souci ?

    Vers la fin de la réunion, des participants ont souhaité connaître les tarifs du m² de terrasse autorisée… C’est complexe, il y a des zones, des types de terrasses différentes (fermées, ouvertes, contre terrasses), sur le tiers du trottoir, au-delà du tiers, etc., sachez toutefois que le tarif bas démarre à 16,13 euros le m² par an et culmine à 357 euros/m²/an sur les contre-terrasses des Champs Élysées. Le gros des tarifs varie plutôt dans la tranche des 20-40 euros/m²/an. Très avantageux comparés aux prix des mètres carrés construits, boutique ou appartement… On comprend que la possible extension des tables sur l’espace public ait attiré des entrepreneurs pas forcément amoureux des zincs parisiens, mais plutôt du tiroir caisse. Restons conscients aussi que dans les quartiers branchés, les propriétaires des bars-restaurants sont rarement aux manettes du percolateur… Ceux-là sont des investisseurs, qui ne viennent pas débattre en mairie. Certains professionnels que nous avons entendus le 20 janvier, étaient des gérants, qui se démènent comme ils peuvent entre prix de la conso au public, respect du règlement, masse salariale, taxes diverses, pour sortir une marge qui satisfasse le propriétaire. On est parfois loin du troquet de quartier et du patron de bar à la Simenon.