Boulevard de Magenta, 10e arrondissement de Paris, 30 septembre 2018.
(voir également notre article du 9 février 2011 : Le mystère des grilles d'arbre)
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Boulevard de Magenta, 10e arrondissement de Paris, 30 septembre 2018.
(voir également notre article du 9 février 2011 : Le mystère des grilles d'arbre)
Depuis très longtemps, nous regrettions nos grilles d'arbres en fonte, rondes ou pas, celles qui cernaient le pied des arbres du boulevard de Magenta par exemple avant que ceux-ci ne se transforment en pataugeoires les jours de pluie, et en chausse-trappes les autres jours. Où finissaient-elles ?
Nous avons une piste !
Et oui, elles se substituent à un pavage pour recouvrir la cour du nouvel immeuble du bailleur social Elogie-Siemp, inauguré récemment et comprenant 34 logements, au 151 rue du Faubourg-Poissonnière. L'histoire ne dit pas encore comment sera coupée l'herbe qui pousse au centre de ces grilles, ni si elles seront facilement nettoyées. Le site du bailleur social ajoute qu'il s'agit là d'un don de la Ville de Paris :
Le bardage en inox à « joints debout », pour une isolation thermique extérieure, a transformé la cour trop sombre en une cour lumineuse, où des grilles d'arbres, offertes par la Ville de Paris, composent le dallage, dans la logique de réemploi des matériaux.
Si la Ville souhaite le réemploi de ses matériaux délaissés, nous pouvons lui suggérer de remettre des grilles aux pieds des arbres. Ce n'est pas original, mais esthétiquement ça se tient. Surtout que bientôt les mégots ne seront plus un problème — on leur reprochait de souiller les grilles, difficiles à nettoyer ensuite... La presse nous dit sans cesse que les agents de la Ville verbalisent à tour de bras les mauvais citoyens qui jettent filtres et restes de tabac sans respect pour l'espace public.
Ainsi on pouvait lire dans Sud Ouest en février 2018, que l’équipe municipale de la capitale a décidé de prendre l’affaire des mégots à bras-le-corps et d’appliquer le décret qui s'y réfère (article R 633–6 du code pénal). Récemment, France Bleu confirmait aussi que, en 2017, 21 000 procès-verbaux avaient été dressés contre des fumeurs peu soucieux de l’environnement, soit une augmentation de 1 200% par rapport à 2016 !
Depuis janvier 2017, la brigade de la mairie de Paris chargée de traquer les petites incivilités du quotidien, comme les jets de mégots sur les trottoirs ou le fait d'uriner sur la voie publique, a dressé près de 61 500 procès-verbaux dans la capitale. Soit deux fois plus que l'année précédente sur la même période, révélait Le Parisien.
Dans le détail, la hausse la plus forte des verbalisations concerne les jets de mégots, qui ont bondi de 723%. Ce taux de progression ne représente toutefois que 10 000 fumeurs rappelés à l'ordre. On est bien loin des millions de mégots qui jonchent le sol de la capitale. Chaque année, la mairie ramasse 350 tonnes de mégots, selon ses estimations. Depuis mars 2015, l'amende pour les resquilleurs se chiffre à 68 €. (d'après l'AFP le 3 octobre 2017)
On a aussi entendu parler ces jours-ci d'une taxe mégots, mais elle n'est pas encore sûre, ni proposée, ni votée.
Nous nous sentons obligés de revenir sur le cas des pieds d'arbres et des grilles disparues sur le boulevard de Magenta. On avait cru comprendre que le nettoyage des pieds d'arbres par les services de la DPE se trouvait considérablement accru du fait de la présence des grilles, qu'elles laissaient s'entasser les mégots, les petits amas de papier, etc. Dans l'intérêt de tous, on avait décidé dans le 10e - ou peut-être sur les instances de la DPE - de supprimer lesdites grilles. A ce propos, que sont-elles devenues, physiquement ?
Depuis l'inauguration du Magenta, de l'eau est passée sous les ponts et les pieds d'arbres ont vu aussi passé les ondées, les stabilisés, les pavés pour les jeunes arbres replantés, les entreprises pour tasser la terre, en remettre, tenter de donner un aspect propre... Le résulat est très mitigé. Des dépressions, voire des cuvettes, rendent encore le cheminement des piétons très hasardeux par endroit. Bon.
Mais que ne constate-t-on pas lors de l'inauguration de la place Turgot, à quelques encablures de là ? Nous vous laissons juges :
Non seulement la grille a été réinstallée tout autour du pied de l'arbre, mais il s'agit d'une grille toute neuve, carrée, parfaitement adaptée et ne présentant aucun ressaut par rapport au pavement de la place. Est-ce à dire que les agents de la propreté du 9e (qui d'ailleurs dépendent de la même section de DPE que ceux du 10e) seraient plus habiles avec les grilles d'arbres ? Ou bien encore que les riverains ou usagers de cette place fumeraient moins que les promeneurs sur le Magenta ?
C'est une question à élucider.
Pourquoi deux poids, deux mesures ?
A droite, les arbres de la place Madeleine Braun près du couvent des Récollets, dans le 10e. Magenta n'est pas seul à être privé de grilles...