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Action Barbès - Page 25

  • Colette à bicyclette roule sur l'avenue Trudaine

    Si vous êtes des anciens du quartier, vous connaissiez forcément l’auto-école Cosmos qui se trouvait au 23 avenue Trudaine. Elle s’est volatilisée en 2018 et a récemment été remplacée par un marchand de cycles. En effet, bonne idée, pourquoi ne pas rouler sur la vague verte de la bicyclette ?

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    Rouler à vélo, c'est un mode de circulation qui a beaucoup séduit les Parisiens cette année, pas seulement à cause de la période de confinement et de télétravail qui ont réduit les distances à parcourir. Le mouvement avait déjà pris un essor certain, lent mais certain, au début des années 2000 grâce aux différentes offres de vélo en location libre-service, Vélib', puis Smovengo, et d'autres plus éphémères — qui ont beaucoup encombré nos trottoirs.

    Avenue Trudaine nous découvrons une boutique de cycles de fabrication française. Damien le gérant et Timo l'expert technique mettent l'accent sur cette caractéristique : la fabrication française. Elle est importante à leurs yeux : les vélos Peugeot, Gitane sont mis en avant. Un fournisseur de qualité est évoqué : les cycles Laurent, 9, boulevard Voltaire, bien connu des amateurs de vélo et de courses. Timo insiste sur leur choix, notamment sur la qualité des soudures des vélos de fabrication française, qui savent mieux résister aux chocs que d'autres qui casseront au lieu de se tordre et limiter le danger. Sur le ton de l'anecdote, il se vante même d'avoir quelquefois, pour son usage personnel, récupérer de vieux cadres dans une déchèterie, et reconstituer un vélo, vintage certes, mais tout à fait sûr en lui attribuant de nouvelles roues, pédalier, dérailleur, selle, guidon, tout ce qui est nécessaire à un vélo aux normes. La customisation est possible et même souhaitée quand il s'agit d'un objet de passionné.

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    La boutique met en vente des cycles aussi bien à assistance électrique, environ 80 % de l'offre, que sans assistance, ceux qui avancent à la force des mollets ! On dira à traction musculaire. L'équipe propose également un service d'entretien et de réparation, y compris de réparation minute. Si vous vous trouvez devant un problème de chaîne ou de freinage dont vous ne savez comment vous sortir. C'est l'intérêt d'avoir une telle boutique à côté de chez soi. De nouveau, privilégions le commerce de proximité...

    Et le vol ? Qu'en est-il des risques de se voir voler un vélo de qualité, et donc de prix ? Damien nous montre qu'il existe bien un marquage sous le pédalier à la sortie d'usine ou d'atelier, mais celui-ci n'est pas enregistré et ne peut donc pas servir de référence juridique lors d'un vol. Sachant que le vélo appartient à celui qui le chevauche faute de pouvoir en démontrer la propriété, comment faire ? La customisation peut être une solution, si vous prenez la peine de conserver des photos de votre destrier, ou un  marquage spécifique enregistré. A partir de l'an prochain, les immatriculations vont faire leur apparition avec un marquage à la production. Enfin.

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    Un coup d'oeil dans la boutique montre que les antivols et les cadenas sont aussi des solutions. Ils sont vendus ici dans le cadre d'un partenariat avec la société Kryptonite qui s'engage, en cas de vol, à vous rembourser le coût de l'antivol. Vous trouverez aussi des casques pour votre sécurité, ils ne sont pas encore obligatoires mais il est bien sûr prudent de les porter. Et enfin, des vêtements de pluie, des T-shirts et des sacs à dos de la marque Faguo, jeune start up française au joli design et qui se targue de respecter l'environnement autant que faire se peut.

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    Il restait une question en suspens : pourquoi "Colette" à bicyclette et pas Paulette par exemple ? Ce serait une évocation de Colette, la fameuse boutique de vêtements de luxe, on disait le concept store, du 213 faubourg Saint-Honoré, fermée fin 2017 mais restée dans toutes les têtes des Parisiens, un peu branchés. Allons y pour Colette, en petite reine du 9e. Bon courage à Colette, nous lui souhaitons tout le succès espéré.

    -> Retrouvez Colette à bicyclette sur Facebook 

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  • Fermeture de la rue de la Goutte d'Or le 7 janvier

    Dans le cadre des travaux de réhabilitation du secteur Goutte d'Or-Boris Vian, et en raison du déplacement de la statue "Les fils d'Aplomb" du sculpteur Lyonel Kouro, située au niveau de la rue Boris Vian, la rue de la Goutte d'Or sera fermée la journée du 7 janvier 2021.

    Cette intervention concernera uniquement la circulation des véhicules le long des colonnades de la rue de la Goutte d'Or, de la place Remitti (croisement des rues Polonceau et de la Goutte d'Or) à la rue des Gardes. Pensez à modifier votre trajet s'il passe habituellement par là !

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  • Recyclons nos sapins de Noël

    Comme chaque année après les fêtes de fin d'année revient l'épineuse question de se débarrasser du désormais encombrant sapin de Noël. Il n'est évidemment pas question d'abandonner son résineux sur le trottoir, pour cela il existe une multitude de points de collectes dans les squares et jardins mis en place par la ville de Paris. Cette collecte initiée en 2007 est à présent bien rodée et les sapins abandonnés sur les trottoirs sont devenus rares, poursuivons dans ce sens.

    Les sapins ainsi récoltés par la Ville vont être broyés pour servir de paillis végétal. Les arbres de Noël doivent être déposés débarrassés de leurs décorations et sans sac (même compostable), les sapins floqués ne sont pas acceptés. Les points de collecte sont en place jusqu'au 20 janvier 2021.

    Quelques points de collecte dans nos quartiers : 

    Dans le 9e

    • Square d'Anvers, 3 place d'Anvers
    • Square Montholon, 79 bis rue Lafayette

     

    Dans le 10e

    • Square Aristide Cavaillé-Coll, place Franz Liszt
    • Jardin Villemin, 14 rue des Recollets 

     

    Dans le 18e

    • Square Alain Bashung, 16 rue de Jessaint
    • Jardin Rosa Luxemburg, 63 quater rue Riquet
    • Square Saint-Bernard-Saïd Bouziri, 16 rue Affre

     

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  • Les vœux d'Action Barbès pour 2021

    Après s'être souhaité le meilleur pour 2020, on n'ose réitérer l'exercice pour 2021, tant l'année qui vient de passer a surtout été celle d'une catastrophe sanitaire mondiale sans précédent, doublée d'une grave crise économique. Une crise économique qui ne fait, hélas, que commencer. Pour autant, gardons tout de même l'espoir d'une année meilleure, diront les optimistes, ou d'une année "moins pire", diront les pessimistes.

    Si nous formulons des vœux pour cette nouvelle année, ceux de bonne santé sont évidemment ceux qui nous viennent en premier à l'esprit. Espérons donc que cette année nouvelle soit celle qui verra l'humain venir à bout de ce fichu virus qui bouleverse nos vies. Espérons aussi que les solidarités individuelles et collectives se développent plus encore afin de ne pas laisser dans la détresse les trop nombreuses personnes qui vivent dans la rue et dans le dénuement, et qui sont les premières à subir les effets néfastes de cette crise sanitaire et économique.

    Sur le plan de la sécurité, si 2020 a été marquée par une recrudescence très inquiétante des crimes et délits dans nos quartiers, espérons qu'en 2021 les autorités préfectorales prennent enfin pleinement conscience de la situation vécue par les habitants du nord-est de Paris, qu'elles arrêtent de s'abriter derrière des statistiques abstraites et prennent réellement des mesures concrètes à la hauteur des enjeux pour rétablir l'État de droit qu'elles n'assurent plus ici.

    L'année qui commence va tout de même voir des réalisations positives dans nos rues, avec la végétalisation de la rue du Delta par exemple, ou encore les travaux de réaménagement de la "rue-jardin Richomme". Espérons aussi que cette nouvelle année verra enfin l'achèvement des travaux de la Promenade urbaine. Et quand on parle de travaux, on pense concertation. De ce côté, on espère vivement que cet an neuf sera celui de vraies concertations avec les habitants, une phase indispensable à la réussite de tout projet urbain.

    Et 2021 c'est une année un peu spéciale pour notre association qui fête ses vingt ans d'existence. En effet, c'est en 2001 qu'est née Action Barbès. Enfin, nous devrions dire les trois Action Barbès, car, rappelons-le, au départ ce sont trois associations qui se sont constituées, une par arrondissement. Mais bien vite, Action Barbès n'a formé plus q'une seule association, unissant les forces des habitants des trois arrondissements. Durant ces vingt années notre association a porté haut les voix des habitants pour apporter des améliorations à notre cadre de vie. Et même s'il y a encore fort à faire dans cette perspective, réjouissons-nous des nombreux projets portés par Action Barbès qui ont abouti et contribué à changer positivement les choses. Pensons à la réhabilitation du Louxor, au retour d'une brasserie à Barbès, à la Promenade urbaine, à la création d'une "rue-jardin Richomme", ou encore à la pacification de la circulation dans la Goutte d'Or. Mais à côté de ces grands projets, Action Barbès, c'est aussi un engagement incessant de ses représentants et de ses adhérents, tous bénévoles, pour contribuer à résoudre une multitude de petits problèmes du quotidien, avec une participation active aux différentes instances où s'exprime la parole des habitants (Comité de pilotages, commissions d'arrondissement, conseils de quartier, comités de voisinage, suivi de projets...). Et vingt ans plus tard, notre détermination est toujours aussi forte à vouloir améliorer le cadre de vie dans nos quartiers. Nous espérons vivement pouvoir fêter dignement cet anniversaire tous ensemble en fin d'année scolaire, la situation sanitaire d'alors en décidera !

    Nous souhaitons à chacune et à chacun le meilleur pour cette année nouvelle, que la vie vous soit douce, et que cet an neuf soit celui de l'espoir d'une société meilleure permettant à chacune et à chacun de s'épanouir affectivement, socialement et professionnellement.

     

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    Rue Richomme, été 2020

  • Fêtes de fin d'année : relâche

    Le blog prend quelques jours de vacances en cette fin d'année. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes et nous nous retrouvons en 2021.  Soyez prudents et pensez à vous protéger vous et les vôtres !

    blog,vacances

     

  • Budget Participatif, des nouveautés pour l'édition 2021

    Après une année sans, municipales obligent, le Budget Participatif revient en 2021.  Le Budget Participatif c'est 5 % du budget d'investissement de la Ville qui sont affectés par ce dispositif. Et cette nouvelle édition connait quelques changements  notables par rapport aux précédentes.

    La première nouveauté de ce Budget Participatif concerne le budget dit "Tout Paris". Les propositions ne seront pas totalement libres, elles devront s'inscrire dans des thématiques déterminées. 

    Comme habituellement, chaque arrondissement aura son Budget Participatif. La municipalité semble avoir compris que la surabondance de projets lauréats embouteille les services qui peinent à mettre en oeuvre l'ensemble des projets retenus par les Parisiens (bon nombre de projets élus il y a plusieurs années sommeillent encore dans les cartons). Cette année, le nombre de projets lauréats sera limité, de deux à cinq projets par arrondissement, en fonction du nombre d’habitants et de la présence de quartiers populaires.

    Autre changement important, qui concerne, lui, le mode de scrutin. Jusque-là, on choisissait ses projets préférés, au niveau de l'arrondissement et à celui de "Tout Paris", et les projets emportant le plus de suffrages étaient lauréats. En 2021, la Ville de Paris introduit le système de "jugement majoritaire". Il s'agit d'un mode de scrutin, créé par deux chercheurs du CNRS, Michel Balinski et Rida Laraki, qui repose sur la méthode dite "de la meilleure médiane". On ne se contente pas de choisir ses projets préférés, mais on donne une appréciation aux projets, de l'adhésion complète au rejet. Pour l'emporter, un projet doit non seulement engranger des voix mais surtout une appréciation la plus favorable possible. Cette méthode permet d'éviter de retenir un projet qui serait certes populaire, mais qui rencontrerait aussi une forte opposition parmi les votants. Avec ce système, seuls les projets les plus consensuels l'emporteront désormais.

    Question calendrier, la plateforme de dépôt des projets sera ouverte le 4 février 2021 jusqu'à la fin du mois février. Le vote par les Parisiens sera organisé à l’automne 2021.

    budget-participatif,2021

  • Grosse flemme...

    Le monde est toujours sous étroite surveillance, attaqué par le virus. Dans votre frigo, rien ou presque à surveiller : un vieux yaourt (mais ça tient très longtemps !), un sachet de salade presque fraîche… Il est 13 h 15. Petite faim. Grosse flemme d'aller au mini-market, de gratter la poêle, marre de l'omelette à je ne sais quoi…

    le-chien-de-la-lune,18e


    On a la solution ! Le "clique et va chercher" ! Au Chien de la Lune, par exemple, que nous avons délicieusement fréquenté ces deux dernières années. Eh bien non, on n'entre pas : une table bloque l'entrée. Le cher Christian nous tend la carte du jour. Cinq entrées, quatre plats, trois desserts. L'assistante du chef part en cuisine quérir une terrine et une blanquette de veau. Et revient 1 minute et 34 secondes plus tard avec un petit sac kraft. Le secret de cette rapidité ? La blanquette est dans une pochette plastique sous vide. Le riz au champignon aussi, la terrine, pareil ! Avec pain et serviette papier. Et bien sûr, comme toujours au Chien …, cuisine maison et de saison. Manque la suave odeur de la blanquette, cuisinée et ensachée sous vide d'avance. Donc, c'est pas la barquette bien chaude qui marinait au four. Avantage : les plats se conservent plus longtemps, vous pouvez commander pour le week-end prochain, ou pour les repas "de fête" prochains ! (on ne rigole pas, merci !). Donc, on ne va pas déjeuner sur un banc du square Bashung voisin. On rentre chez soi allumer le micro-ondes (3 minutes).
    Notre sac "coûte" 19 €. On complétera avec le yaourt et la salade du frigo. On n'ira peut-être pas tous les jours, côté finances, mais de temps en temps, se faire un petit plaisir par ces temps moroses ! Et soutenir ce bel endroit, en lui faisant quelques couverts, pour que son compte en banque ne soit pas trop … à découvert.
    En attendant de retrouver, mais quand ? la belle ambiance du Chien, intérieur ou terrasse ensoleillée. Avec orchestre de jazz, s'il vous plait !

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    Souvenir...

    Le Chien de la Lune

    22 rue de Jessaint, Paris 18e

    Tel : 01 42 62 40 60

    Site internet

  • Bibliothèque de la Goutte d'Or : une lettre ouverte au Président de la République

    Nous vous relations avant-hier les derniers déboires de la bibliothèque de la Goutte d'Or (voir notre article : "Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas"). À la suite de ce nouvel épisode de vandalisme ciblé contre le bâtiment de la bibliothèque, les personnels ont adressé une lettre ouverte au Président de la République. Nous la reproduisons ci-dessous.

     

    Bibliothèque Goutte d’Or                             M. Le Président de la République
    2/4 rue Fleury – 75018 Paris                       Palais de l’Élysée
    01 53 09 26 10                                              55, rue du Faubourg Saint-Honoré
    bibliotheque.goutte-dor@paris.fr               75008 Paris

     

                                    Paris, le 16/12/2020

     

    Monsieur le Président de la République,

     

    Nous souhaitons attirer votre attention sur la zone de non-droit que constituent les rues environnant la bibliothèque municipale Goutte d’Or et vous demander de bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour que cessent les innombrables crimes et délits qui s’y produisent à longueur de temps. Ceux-ci nous ont conduits à devoir fermer la bibliothèque au public jusqu’à la fin de cette année.
    Nous constatons que les lois de la République ne s’appliquent pas dans ce quartier, livré à la criminalité sans que des moyens suffisants soient mis en place pour la faire cesser. Il s’agit pourtant d’un Quartier de Reconquête Républicaine (QRR), dans lequel le rétablissement de l’État de droit et de la justice devrait être une priorité pour les pouvoirs publics.
    Aux ventes illégales de cigarettes et de cannabis, déjà implantées depuis plusieurs années, est venu s’ajouter, depuis le premier confinement, le trafic des médicaments psychotropes. Des dizaines de dealers, qui ne sont pas des habitants du quartier ni des mineurs non accompagnés, stationnent en permanence au pied de notre établissement. Ils occupent en masse la voie publique, vendent les médicaments ouvertement, au grand jour et même à la criée, en toute impunité. 
    De très nombreux individus consomment ces drogues sur place et se trouvent dans un état second, en proie à des crises parfois violentes.
    Les rixes entre dealers sont quotidiennes, très brutales ; nous assistons à des lynchages, des coups de couteau, des morts. 
    Il n’y a plus de vie de quartier à cet endroit (certaines boutiques ont même dû fermer), devenu le territoire exclusif des dealers. Le public de la bibliothèque n’ose plus venir, notamment les familles, les enfants. Des usagers se sont fait agresser, voler, et ne reviendront plus.
    De plus, les dealers regroupés par dizaines forment une foule potentiellement contaminante car ils ignorent impunément le confinement, le couvre-feu, les distances sanitaires, le port du masque. Leurs cris incessants sont insupportables ; malgré les passages des services de la propreté, la rue est souillée des ordures dont ils jonchent le sol à tout moment.
    À deux reprises en un mois, le 16 novembre puis le 14 décembre derniers, les dealers ont enfoncé avec un bélier les parois vitrées de la bibliothèque. La deuxième attaque représente trois impacts méthodiquement ciblés sur chacune des trois vitres restées intactes le 16 novembre. Cette agression manifeste l’intention claire de s’en prendre à la bibliothèque en tant que telle. C’est donc un danger grave que nous portons à votre attention.
    Cette deuxième attaque nous a conduits à fermer pour la deuxième fois, malgré les importantes mesures de sécurité que la Ville de Paris avait mises en place pour que nous puissions rouvrir – cette réouverture aurait dû avoir lieu aujourd’hui même, après un mois de fermeture.
    Nous nous adressons à vous car il s’agit de crimes et de délits qui relèvent des pouvoirs régaliens de l’État : police et justice notamment.
    Compte tenu des graves agressions dont la bibliothèque a fait l’objet récemment et du basculement du quartier dans une violence et une criminalité de plus en plus marquées, nous demandons urgemment la présence de forces de police statiques, en nombre suffisant et le temps nécessaire (des semaines ou des mois s’il le faut) pour chasser les dealers du point critique que constitue le carrefour des rues Fleury, Charbonnière et de Chartres. Nous demandons également l’installation par la Préfecture de caméras de surveillance à ce carrefour, qui constitue un point stratégique pour la criminalité grâce aux nombreuses échappées que permet sa configuration en étoile.
    Un courrier d’alerte vous avait été adressé, ainsi qu’à M. le Préfet de Police et à plusieurs ministres par l’Inter-associations de la Goutte d’Or le 22 octobre dernier. Des réponses ont été envoyées exprimant la préoccupation des pouvoirs publics et leur volonté de traiter ce problème. Mais à ce jour, nous ne constatons aucun  renforcement des moyens mis en œuvre, aucune évolution de la situation, si ce n’est de nouveaux actes de violence et une dégradation aussi rapide qu’inquiétante.
    Agents de service public dans un quartier populaire et dans une bibliothèque familiale auxquels nous sommes attachés, nous souffrons de ne pouvoir accomplir notre travail et de constater que les habitants, également très attachés à leur bibliothèque, sont privés de cet équipement public et d’un accès essentiel à la culture.
    Stupéfaits et indignés d’assister toute la journée à des agissements criminels effectués en masse, à ciel ouvert, à grand bruit et en toute impunité, nous espérons que vous voudrez bien répondre à notre demande afin que le quartier retrouve la tranquillité et les services publics auxquels il a droit, comme toute autre partie du territoire français.
    Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération respectueuse.


    L’équipe de la Bibliothèque Goutte d’Or

     

    Copies à : M. le Premier Ministre, M. le Ministre de l’Intérieur, M. le Ministre de la Justice, M. le Préfet de Police de Paris, M. le Procureur de la République de Paris

     

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  • Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas

    Ce devait être ce mercredi, tout était prêt, la sécurité devait être assurée, les personnels et les usagers ravis de se retrouver pour la réouverture de la bibliothèque de la Goutte d'Or après une longue fermeture à cause de l'insécurité ambiante (voir notre article de lundi dernier). Et puis non, la réouverture est reportée sine die suite à un nouvel épisode de vandalisme contre le bâtiment de la bibliothèque. Cette fois ce sont trois baies vitrées qui ont été brisées la nuit du 14 au 15 décembre, délibérément. En effet, le ou les auteurs de cet acte ont utilisé un potelet descellé, tel un bélier, pour frapper méticuleusement chacune des vitres en son centre. Ce ne sont pas des dommages collatéraux mais bien une attaque volontaire de la bibliothèque de la Goutte d'Or !

     

    On s'en est pris à une bibliothèque !!

    La directrice de la bibliothèque, Catherine Geoffroy, dont nous avons souvent salué ici l'investissement, est donc contrainte de garder les portes de la bibliothèque closes malgré les mesures spécifiques prises par la Mairie de Paris en accord avec les personnels de la bibliothèque pour accompagner cette réouverture. Peut-être rouvrira-t-elle en janvier, peut-être.

    Les personnels ont cette fois écrit au Président de la République, au Ministre de la Justice, au Ministre de l'Intérieur et au Préfet de Police de Paris dans l'espoir d'être enfin entendus.

    Nous tenons à dire à l'ensemble des personnels de la bibliothèque notre pleine solidarité face à ces évènements et l'immense attache des habitants du quartier à ce lieu culturel essentiel à la Goutte d'Or.

     

    Mais que fait la Police ?

    Nous n'avons de cesse, avec de nombreuses associations et collectifs d'habitants, de réclamer aux autorités le droit à la sécurité pour les habitants et les travailleurs du secteur Barbès-Sud Goutte d'Or. Mais hélas, rien n'y fait, la Préfecture de police semble avoir abandonné ce quartier et nous devons déplorer une augmentation incessante de l'insécurité sur ce secteur.

    Au centre de la ZSP 10-18 - un dispositif qui semble avoir vécu - le secteur Barbès-Goutte d'Or Sud est sans aucun doute celui qui concentre le plus de problèmes liés à l'insécurité, la liste des trafics, crimes et délits y est interminable : vente de cigarette de contrebande, deal de drogues en tout genre, recel (de téléphone, vélos, bijoux...), vols à l'arrachée, vols/agressions avec violence/armes, menaces sur les commerçants et habitants, prostitution dans les communs des immeubles, règlements de comptes sanglants, vente de faux-permis... (des crimes et délits qui relèvent tous de la Police nationale NDLR) Le tout avec un commissariat de la Police judiciaire en son centre ! Cette terrible situation est parfaitement connue des autorités policières et préfectorales sans qu'on ne voit le début d'une action en profondeur et sur la durée, seulement des actions ponctuelles, plus symboliques qu'efficaces.

    Coïncidence ou pas, nous constatons que cette aggravation est concomitante à l'arrestation des six policiers de la BAC qui s'étaient gravement compromis dans les différents trafics du quartier ("l'Affaire Bilka"), et dont nous espérions un effet positif sur la tranquillité du quartier, mais aussi... à l'arrivée du Préfet de Police Lallement, dont le bilan n'est pas brillant sur le Nord-Est de la Capitale.

    Nous sommes en droit de se demander pourquoi le Ministère de l'Intérieur ne veut, ou ne peut pas, assurer la sécurité dans ce quartier de Paris, pourquoi on abandonne des habitants, des travailleurs et des commerçants à leur triste sort. La ZSP, mise en place en 2012, devait permettre de juguler la délinquance ici, ce fut le cas un temps (voir nos très nombreux articles à ce sujet), mais aujourd'hui il faut constater que c'est un échec. Un échec dont la Goutte d'Or est la première a en faire les frais. Il est donc urgent de (re)penser un dispositif policier qui soit efficace et avec des objectifs ambitieux (il ne s'agit pas de "contenir" la délinquance, ce qui a toujours été fait ici depuis des décennies), il faut également des effectifs de police suffisants, bien évidemment. Mais surtout il faut que les autorités, le Préfet de Police en premier, montrent une volonté non feinte de résoudre réellement les problèmes de sécurité de ce secteur et engagent une action d'envergure en ce sens. Le travail sera long pour retrouver un situation "normale", nous en avons bien conscience, raison de plus pour s'y mettre dès à présent.

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    Nouveau dégâts sur les vitres de la bibliothèque, mardi 15 décembre 2020 (Nota :il a fallu s'expliquer successivement avec trois personnes "tenant les murs" pour "avoir le droit" de faire cette photographie)

     

  • Réaménager la place Pigalle, une gageure

    La place Pigalle dans le 9e arrondissement de Paris est un lieu que tout le monde ou presque connait. De la chanson "Un p'tit jet d'eau, une station de métro entourée de bistrots" chantée par Georges Ulmer en passant par la Belle époque et ses cabarets, la mafia corse au milieu du XXe siècle et ses sex-shops, la place a une renommée mondiale. Il suffit de s'y promener un soir d'été en direction du Moulin rouge et de voir tous les touristes la photographier pour s'en convaincre.

    La mairie de l'arrondissement vient de mettre en ligne une consultation pour son réaménagement. C'est une bonne idée surtout si l'on considère ce que beaucoup considèrent comme des désastres de l'urbanisme à Paris, que sont les aménagements des places de la République, de la Bastille ou encore Gambetta dans le 20e par exemple. Notons quand même qu'une consultation ne garantit pas que ce projet sera couronné de succès.

    Essayons de prendre un peu de recul et de regarder rapidement la place Pigalle dans son passé. Cela ne peut qu'instruire un dossier compliqué et permettre à chacun de se faire une opinion des projets soumis aux votes.

    Sa création date du 16 janvier 1789 nous dit Wikipédia et porte ce nom depuis le 30 décembre 1864. Elle le doit au sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. Elle a donné son nom à tout un quartier au pied de la Butte Montmartre. Avant la Première Guerre Mondiale, elle y a vu s'installer beaucoup de cabarets, salles de spectacles et de concerts mais aussi pas mal d'hôtels "de passage" car quartier de plaisir, donc de prostitution.

    Au coeur du quartier des artistes, peintres, musiciens, chanteurs ... dans les années 1870 – La Nouvelle Athènes - il est devenu un quartier "très chaud" géré par la mafia corse au milieu du XXe siècle jusque dans les années 1980 avec les trafics en tout genre et les sex shops tape à l'oeil (sur cette époque, voir le documentaire de David Dufresne, "Le Pigalle. une histoire populaire de Paris", diffusé en 2019 sur Arte). Il s'est progressivement transformé au tournant des années 2000.

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    Voilà ce que nous écrivions sur ce blog en décembre 2013 : "Un coup fatal a été porté à Pigalle au moment de la restructuration de la place au milieu des années 2000 (Voir notre article du 29 octobre 2007 à ce propos).  Dans la logique de la restructuration des boulevards de Clichy et de Rochechouart, la place Pigalle a subi un réaménagement qui l’a transformée en gare routière pour autobus de la RATP. Le fameux petit jet d’eau s’est vu amputer de son petit jardin et de sa grille historique pour devenir, la plus grande partie du temps, le réceptacle aux canettes de bière et autres sodas sans parler des papiers gras. La destruction du café historique La nouvelle Athènes  au n°9 remplacé par un immeuble au style blockhaus a parachevé le désastre."

    Au milieu des années 2010, Pigalle s'est "gentrifié" comme il est courant de qualifier le processus de transformation d'un quartier dans lequel les dénommés « "bobos" viennent s'installer. Les anciens "bars à hôtesses" se sont vite transformés en bars à cocktails pour hipsters (jeunes, branchés et au pouvoir d'achat certain). Voyez l'article du New York Times de novembre 2013 sur le sujet "Comment les hipsters ont ruiné Paris "

    Quelle est la situation aujourd'hui alors que se profile un projet de réaménagement ?

    Avec six malheureux arbres, cinq voies de circulation qui la traversent, un bassin qui, malgré les réels efforts de la mairie du 9e pour le remettre en eau, reste désespérément vide, une salle, Les Folies Pigalle, fermée depuis le décès de sa propriétaire Hélène Martini, la place Pigalle est triste et, répétons le, n'est qu'une vulgaire gare routière où se rencontrent les lignes de bus n° 30, 40 et 54.

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    On avait espéré en 2019 que la disparition de la ligne 67 qui y avait son terminus allégerait un peu les choses mais la RATP a eu la mauvaise idée d'y fixer le terminus de la ligne 30 en remplacement. Il est clair pour nous que quel que soit le projet retenu par la mairie du 9e, la disparition de ce terminus est un pré-requis, ce que les plans proposés ne semblent pas indiquer.

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    Place Pigalle, décembre 2020

    En regardant les projets, il ne faut pas oublier que cette place Pigalle est la limite entre le 9e arrondissement côté Sud et le 18e côté Nord, ce qui ne facilite pas la tâche pour un réaménagement. D'ailleurs, les esquisses présentées ne traitent que de la partie Sud.

    En consultant les trois projets, chacun aura son avis. Le projet n°2 qui agrandit significativement l'espace végétal autour du bassin est intéressant. Un projet à suivre...


    Bibliographie :

    •    La Vie secrète de Montmartre – Philippe Mello -  Ed. Omnibus
    •    Vie et histoire IXe arrondissement - Jocelyne Van Deputte – Ed Hervas
    •    Montmartre du plaisir et du crime – Louis Chevalier – Ed. La Fabrique
    •   Paris, une histoire érotique d'Offenbach aux sixties – Dominique Kalifa – Ed. Payot

  • La bibliothèque de la Goutte d'Or va rouvrir cette semaine (mais non)

    Mise à jour : la bibliothèque ne rouvre pas, voir notre article à ce sujet.

    La bibliothèque de la Goutte d'Or avait fermé ses portes suite au droit de retrait de ses personnels pour raison de sécurité (voir notre article du 23 novembre dernier), plus précisément à cause de la délinquance régnant dans les rues avoisinantes, ayant conduit notamment au bris de la façade de la bibliothèque. La direction et les personnels de la bibliothèque ont décidé de rouvrir à partir du 16 décembre avec des mesures de sécurité exceptionnelles prises par la Ville de Paris, qui devrait garantir aux lecteurs de pouvoir venir en toute sécurité.

    Horaires et conditions d’ouverture :

    • À partir du mercredi 16 décembre : les mercredis et samedis de 15 h à 18 h
    • Tous les espaces de la bibliothèque seront accessibles ;
    • Masque obligatoire à partir de 11 ans ;
    • Désinfection des mains à l’entrée ;
    • Respect des distances sanitaires.

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    Fresque sur les panneaux de bois masquant les vitres brisées de la bibliothèque, réalisée par les habitants autour de l’artiste Charlotte Castanier

  • Culture confinée : La Reine Blanche vous propose de visionner en ligne "Majorana 370"

    Le théâtre de la Reine Blanche (18e) vous propose de regarder les pièces en ligne, moyennant une petite participation utile à la (sur)vie de ce lieu. En ce moment, vous pouvez voir "Majorana 370" :

    "Carine a disparu en 2014, avec 238 autres personnes, dans le vol MH370 qui reliait Kuala Lumpur à Pékin.
    Son épouse, Cléia, se réfugie dans ses souvenirs, et dans l’évocation d’un groupe de jeunes physiciens qui travaillaient à Rome dans les années 20 et 30.
    Physicienne elle-même, elle est particulièrement fascinée par la figure d’Ettore Majorana, un génie visionnaire qui a lui aussi disparu mystérieusement, en 1938…"

    Disponible jusqu'au 31 décembre 2020, ce spectacle vous est accessible depuis chez vous pendant 24 heures après la réservation. Il vous en coûtera la modique somme de 5 € (plus 2 € de réservation), mais vous pouvez aussi contribuer un peu plus pour soutenir ce théâtre qui, comme tous les autres lieux de culture, souffre beaucoup de la crise actuelle. 

    Pour réserver, c'est par là.

    reine-blanche,théâtre,18e