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remi-féraud - Page 6

  • Un compte rendu de mandat discret

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudMardi 25 juin, 18h, nous étions à la mairie du 10ème, surpris par le peu de monde réuni dans la grande salle des fêtes... L'équipe municipale était là, presque complète, y compris trois conseillers de Paris, Bernard Gaudilière, Alain Lhostis et Olga Trostiansky. En revanche, dans la salle, quelques militants et fidèles, pas plus.

    Nous nous sommes évidemment ouverts de notre étonnement aux élus venus nous saluer. « Il s'agit d'un Cica, une institution vieillotte qui n'attire plus beaucoup de monde ! »  Eric Algrain, plus tard, expliquera que d'autres canaux de communication existent maintenant et que les associations s'en servent largement, comme la maison des associations où elles sont près de 400 à être inscrites. Les échanges prennent d'autres chemins, semble-t-il.

    Ah, oui, nous sommes réunis en Cica ? C'est vrai que nous avions reçu une invitation dans ce sens à laquelle nous n'avions pas porté trop d'attention car notre agenda indiquait : le 25 juin, compte rendu de mandat de Rémi Féraud et de l'équipe municipale. Nous l'avions noté dès la parution du bulletin d'information du 10e de mai (n°18) : page 2, extrait ci-dessous.

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    - Mais, alors le compte rendu de mandat du maire ? Passe-t-il à la trappe ?

    - Point du tout. Nous sommes là pour cela.

    Sauf que les habitants, les premiers intéressés, eux, ne sont pas là.

    On peut sans doute comprendre que le maire n'ait pas eu envie d'affronter à nouveau le climat hostile dans lequel avait eu lieu la réunion du 11 juin sur l'expérimentation d'une salle de consommation surveillée. Pourtant, peut-on fuir ainsi le mécontentement de ses administrés ? Des échanges, répétés, renouvelés, même difficiles, parfois emprunts de mauvaise foi ou de peur : ce sont ces échanges, les informations diverses et transparentes qui peuvent faire reculer l'opposition frontale, en ébranlant les convictions de quelques uns, pas les irréductibles, mais ceux qui doutent un peu, encore.

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudToutefois, notons que le maire n'hésite pas à aller au-devant des habitants aux quatre coins de l'arrondissement (voir la liste des rdv sur l'image précédente) et surtout, reconnaissons cela à Rémi Féraud, qui comme tous les maires de France est déjà investi dans la campagne 2014 : malgré l'opposition ferme d'une partie des habitants du nord de l'arrondissement, il n'a pas faibli, il n'a pas renoncé à sa conviction que cette salle de consommation à moindre risque peut figurer une avancée et être une solution partielle aux problèmes de la toxicomanie de rue, un pas de plus vers la réduction des risques, une aide à la pacification des quartiers. Souhaitons qu'il ait raison.

    PS : Pour le compte-rendu de mandat, vous trouverez l'essentiel dans le bulletin Les Infos du 10e de juin (n°19).   (à télécharger)

    lien vers le bulletin en pdf.

    pour mémoire :  Loi du 31 décembre 1982

    Article 16
    Les associations participent à la vie municipale. Dans chaque arrondissement est créé un Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement.
    Celui-ci réunit les représentants des associations locales ou membres de fédéra- tions ou confédérations nationales qui en font la demande et qui exercent leur activité dans l’arrondissement.
    Au cours d’une séance par trimestre au moins, les représentants de ces associations participent, s’ils le sollicitent, aux débats du Conseil d’arrondissement, avec voix consultative. Ils y exposent toute question intéressant leur domaine d’acti- vité dans l’arrondissement et peuvent faire toute proposition à cet égard.
    Le Conseil d’arrondissement en délibère en leur présence.
    À cette fin les associations doivent notifier, au préalable, au maire de l’arrondis- sement, le ou les sujets sur lesquels elles souhaitent débattre.
    Le calendrier des débats avec les associations susmentionnées est défini par le Conseil d’arrondissement en liaison avec le Comité d’initiative et de consulta- tion d’arrondissement. Le conseil d’arrondissement met à la disposition du Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement toute information néces- saire à la préparation des débats.

    Décret du 4 juillet 1983
    en application de l’article 16
    Art. 1 : Les demandes des associations qui désirent bénéficier des dispositions de la loi du 31 décembre 1982 sont adressées au maire d’arrondissement. Le maire d’arrondissement est tenu d’enregistrer les demandes présentées par les associations qui remplissent les conditions fixées au 2e alinéa de l’art. 16.
    Art. 2 : Le maire d’arrondissement fait connaître au Conseil d’arrondissement les demandes dont il a été saisi et la suite qu’il leur a réservée. La liste des associa- tions dont la demande a été enregistrée est tenue à la disposition du public. 
  • La mairie du 10e sous tension mardi 11

    A l'approche de la mairie, la demi-douzaine de cars de police nous avaient laissé entrevoir que le climat ne serait peut-être pas tout à fait serein, à l'instar de la précédente réunion sur le thème de la salle de consommation à moindre risque en mars. 
    Loin de nous laisser impressionner, nous avions décidé de marquer notre différence et de dire une fois de plus pourquoi certains habitants du quartier voyaient favorablement l'ouverture de ce dispositif. Ce fut fait par Frédéric Remongin puis par Lise Thély-Muller, dans une intervention ponctuée par des huées. Vous connaissez notre point de vue sur la question, nous l'avons maintes fois développé ici avec, en prime, pour les plus curieux, des renvois vers des enquêtes, des témoignages, des rapports. Voir ici.

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    Dans la salle de la mairie
    paris,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanieCertes, les opposants criaient plus forts que les autres, mais les habitants favorables montraient plus de respect pour écouter l'ensemble des interventions de la salle et des personnalités venues s'exprimer. La démocratie exige que l'on s'écoute avant de s'investiver, y compris quand des craintes parfois légitimes naissent et sont entretenues par une opposition trop contente de trouver là son cheval de bataille. Nous ne reviendrons pas sur la "votation" de M. Federbusch et ses 300 votants en avril. Nous sommes donc intervenus puisque l'occasion nous en était donnée, de vive voix, devant une salle majoritairement opposée au projet. Depuis que l'adresse a été rendue publique — 39 boulevard de la Chapelle, sur une emprise de la SNCF le long des voies de la gare du Nord — un second groupe d'habitants est venu manifester ses craintes des toxicomanes, sa peur de l'insécurité, son angoisse face à l'image de la dépendance, se privant aussi au passage de témoignages apaisants venus de Suisse. La peur est mauvaise conseillère. On a entendu des choses choquantes, comme la dernière fois. Des comportements peu démocratiques, des huées, des quolibets, alors que tous exigeaient d'être entendus. Mais comme l'a écrit plus tard le maire du 10e, Rémi Féraud, dans un tweet : "La concertation, ce n'est pas un droit de veto sur une proposition, c'est prendre en compte des remarques. @RemiFeraud "
     
    La presse le lendemainparis,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanie
    Les journalistes présents ont, comme souvent, préféré mettre en avant les mouvements de contestation. Pourtant, on aurait pu souligner une certaine surdité aux explications données, par exemple par le chef de la police genevoise ou la responsable de Quai 9, ou encore par Nicolas Lerner, le représentant de la Préfecture de police de Paris, qui a décrit la volonté de la police de collaborer avec la mairie et les associations responsables de la salle. On aurait pu reprendre les propos de ceux qui voulaient bien d'une telle structure, mais... pas à côté de chez eux et dénoncer un certain manque de solidarité.

    paris,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanieOn sait qu'il est plus facile de dénoncer que de construire, et aussi plus vendeur de faire peur que d'encourager patiemment les solutions en cours d'élaboration. On comprend que Jean-Marie Le Guen se soit un peu emporté devant tant de critiques injustes, y compris envers des professionnels responsables et désireux de tenter une expérience ici, à Paris, quand les résultats de structures comparables montrent leur efficacité après des années d'existance. 

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    Ci-dessus de g. à d.: Nicolas Lerner de la Préfecture de police, Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité, Rémi Féraud, maire du 10e, et Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris chargé de la santé.

     

  • Commerce de proximité : on en a reparlé en conseil d'arrondissement

    Notre quartier, comme d'autres dans Paris, souffre d'une monoactivité envahissante puisqu'on voit maintenant des boutiques de vêtements de cérémonie s'ouvrir rue du faubourg Poissonnière après avoir colonisé dernièrement la rue de Rocroy et la rue de Dunkerque. La ville de Paris a pourtant donné des moyens à la Semaest dans le cadre de l'opération « Vital quartier » pour racheter des murs de boutiques (4 boutiques rue de Dunkerque et 2 autres rue de Maubeuge à ce jour pour les plus proches).

    Lors du conseil d'arrondissement du 10e le 3 juin dernier, les élus communistes Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart ont proposé un voeu (adopté) à ce sujet, présenté également en conseil de Paris les 10 et 11 juin.

     "L'existence d'un commerce de proximité diversifié contribue au dynamisme et à l'équilibre d'un quartier. Nous constatons que des difficultés persistantes font obstacle à l'existence de commerces de proximité répondant à l'attente de la population parisienne. La loi du 2 août 2005 en faveur des Petites et moyennes entreprises ( PME) ouvre la possibilité aux communes d'exercer un droit de préemption lors de la cession de baux commerciaux, de fonds de commerce ou de fonds artisanaux. Cette loi a déjà permis à plus de 400 communes de mettre en place un périmètre de préemption permettant l'utilisation de cette procédure.

    Avec la Société d'économie mixte d'aménagemenent de l'Est parisien (Semaest) et la mission Vital'Quartier, la Ville de Paris dispose d'un outil favorisant le développement économique et la diversité des commerces. Dans le cadre de sa mission, la Semaest s'est déjà vue déléguer le droit de préemption urbain.

    Pour ces motifs, sur proposition d'Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart, élu(e)s communistes, le conseil d'arrondissement émet le voeu que:

      Le Maire de Paris décide la création de périmètres de préemption des baux commerciaux, des fonds de commerce ou des fonds artisanaux, et propose l'extension des missions de la Semaest afin qu'elle accompagne la mise en oeuvre de ce droit de préemption et le développement du commerce."

    Rémi Féraud, conscient des limites de l'action de la Semaest, a répondu qu'Anne Hidalgo était prête à s'engager dans une réflexion sur la préemption des baux commerciaux. Ajoutant qu'une telle disposition aurait un coût  (notamment embauche de personnels pour remplir cette mission).

    Suite dans la prochaine mandature...

    En attendant, les choses semblent bouger au ministère de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme puisque Sylvia Pinel, devrait présenter au conseil de ministres de juin les évolutions qu'elle souhaite engager pour agir en faveur du commerce de proximité. Un projet de loi serait discuté à la rentrée. Quelques pistes évoquées : amélioration du droit de préemption, amélioration du contrôle des destinations des boutiques, encadrement de l'augmentation des loyers commerciaux.

  • Les élus de quartier - 2 -

    Nous continuons notre série d'interviews des élus de quartier par le Président du groupe PCF et du Parti de Gauche au Conseil de Paris, Ian Brossat. Il est aussi élu du 18e, et particulièrement sensible aux problèmes de logement. Il a répondu très rapidement à nos questions et a même accepté de boire un verre pour une séance photo. Nous le remercions vivement. (Crédit Photo @FRemongin )


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    - On vous a vu récemment Place de la Bastille, avec beaucoup de monde, fêter le vote de la loi du mariage pour tous. Vous avez milité en sa faveur, on n'y revient pas, mais on est aussi très satisfait de cette avancée de l'égalité des droits pour tous. Toutefois, pendant les mois qui ont conduit à ce vote, on a assisté à des actions et des prises de positions violentes. Et mercredi soir dernier, l'agression mortelle de l'étudiant Clément Méric, pour des raisons d'ordre politique a profondément choqué.

    J'ai été, comme beaucoup, profondément accablé par la mort de Clément. D'abord, parce que j'ai des amis qui ont milité avec lui et me racontaient hier les discussions passionnées qu'ils avaient ensemble. Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un crime politique. Il avait 19 ans, il se battait pour ses idées, il avait des convictions et des espoirs plein la tête. Et c'est pour cela qu'il a été tué. C'est pour cette raison justement que ce meurtre appelle une réaction politique. Il faut toujours se rappeler que l'extrême-droite, c'est le sang, c'est la haine. L'extrême-droite ne doit pas être banalisée. Elle doit être combattue pied à pied. 

    - Le droit à se loger est une autre priorité qui vous tient à cœur, surtout se loger correctement à des prix accessibles. Or, dans Paris ce droit a décliné ces dernières années. On est arrivé à une crise du logement comme dans les années 1950. Dans la seconde mandature de Bertrand Delanoë, pourtant, 40 000 logements sociaux ont été construits, qui malgré tout ne suffisent pas.

    Le 18e dont vous êtes un élu atteindra bientôt les 25% de logements sociaux, on approche là d'un seuil qui limite aussi la mixité sociale. Nous connaissons bien la Goutte d'Or où certains coins sont exclusivement constitués de logements sociaux.

    Cette mixité sociale qui vous est chère est souhaitable, mais acquérir des immeubles dans les quartiers du centre ou de l'ouest coûte un maximum... Comment faire ? Ne serait-il pas temps d'associer plus étroitement Paris à ses couronnes de banlieues, d'effacer les frontières définitivement (périphérique, administrations différentes) ?

    Comment voyez-vous la situation dans la prochaine mandature sachant que le foncier est rare et cher à Paris ? Préconiseriez-vous d'autres moyens d'action ?

    Comment se loger ? Pourrons-nous continuer de vivre ici au vu de l’évolution des prix de l’immobilier ? Voilà des questions que se posent aujourd’hui des milliers d’habitants. Et pour cause : en 5 ans, le prix de vente au mètre carré, dans le 18e, a augmenté de 32%. Cette évolution est devenue totalement délirante. Et c’est une majorité d’habitants qui en souffre : ceux qui sont mal logés, ceux qui paient des loyers exorbitants, ceux qui sont propriétaires et voudraient acheter plus grand lorsqu’un enfant naît mais ne peuvent pas le faire parce que les prix sont trop élevés. Tout cela engendre beaucoup de souffrances, beaucoup de colère.

    Je propose de faire de cette question l’enjeu numéro un. Baisser le prix de l’immobilier, ce doit être notre priorité absolue. Pour cela, je préconise deux pistes. D’abord, poursuivre l’effort en faveur du logement social. Il faut tendre vers 30% de logements sociaux à Paris, à horizon 2030. C’est le cas à Amsterdam qui n’est pas un enfer urbain. Mais attention : il faut impérativement veiller à mieux répartir le logement social, notamment dans notre arrondissement. Nous ne le faisons pas suffisamment aujourd’hui. Un exemple : depuis 2008, 2135 logements sociaux ont été créés dans le 18e. Seuls 10% d’entre eux sont situés à Montmartre et presque 50% à la Chapelle ou à la Goutte d’Or. Cela ne peut pas continuer comme ça. L’effort de production de logements sociaux doit être davantage concentré sur l’ouest du 18e.

    Deuxième axe de bataille pour lutter contre la spéculation immobilière : agir sur le parc privé. Il faut faire la chasse aux logements vides en augmentant très sensiblement la  taxe sur les logements vacants. Je propose aussi la mise en place de « loyers plafonds ». Dans chaque quartier, un loyer maximum serait fixé. Un propriétaire qui dépasserait le plafond se mettrait hors-la-loi.

    - Un autre thème que vous abordez fréquemment : les services publics. Vous avez critiqué le souhait du maire de Paris de ne pas accroître le nombre des fonctionnaires de la Ville. Or en période de réduction budgétaire... Mais, par ailleurs, de nombreux équipements municipaux ont été construits depuis 12 ans et leur gestion au quotidien crée des tensions. Que faut-il faire à vos yeux pour en sortir ?

    Vous avez raison. La question des services publics est pour moi essentielle. Le service public, c’est tout ce qu’on a quand on n’est propriétaire de rien. C’est le patrimoine de ceux qui n’ont pas d’autre patrimoine. C’est donc vital, a fortiori en période de crise. Cette question n’est pas séparable d’ailleurs de la question du logement. Quand on fait du logement social, on doit aussi penser aux équipements qu’on installe pour permettre à la population d’avoir accès aux droits fondamentaux. Il faut des écoles, des crèches en nombre suffisant. Malgré l’effort produit depuis 2001, trop de parents se voient refuser l’accès à une place en structure collective pour leur enfant. Évidemment, tout cela a un coût. Je l’assume. Et cela suppose effectivement d’augmenter le nombre de personnels de la Ville de Paris. Pas par dogmatisme. Mais par pragmatisme. Ouvrons les yeux. Depuis 2008, le Maire de Paris a décidé de stabiliser les effectifs de fonctionnaires. Dans le même temps, beaucoup de nouvelles structures publiques ont ouvert. Autrement dit, on fait davantage avec autant de postes. Résultat : la qualité d’accueil du public se dégrade, de même que les conditions de travail des personnels. Si nous voulons sortir de cette spirale, il faut avoir le courage d’assumer de nouvelles embauches. Pour ma part, j’assume. Cela a un coût, évidemment. Et pour financer ces nouvelles dépenses, il faudrait que notre municipalité mène un vrai bras-de-fer avec le gouvernement qui, au nom de l’austérité, baisse les dotations aux collectivités territoriales. L’austérité ou le service public, il faut choisir.

    - Pour se rapprocher de notre quartier, nous aimerions vous interroger sur la culture...  Récemment notre quartier a eu la joie d'assister à l'ouverture du Louxor, qui dresse désormais ses quatre mâts devant le viaduc du métro aérien. Nous avons aussi le centre Barbara à deux pas de là, et en face la bibliothèque de la Goutte d'Or qui vient d'être rouverte, enfin.

    Vous êtes professeur agrégé de Lettres modernes et vous enseignez à Sarcelles. Comment voyez-vous cette offre culturelle dans le quartier ? Est-elle en mesure de faciliter l'accès des jeunes populations à des activités culturelles ou, plutôt, de modifier la sociologie du quartier ? Dans la presse, on a évoqué une gentrification de cette zone dite populaire. Qu'en pensez-vous ?

    Tout le monde devrait se réjouir de l’élargissement de l’offre culturelle. Je suis très heureux du succès considérable rencontré par le Louxor. On comptabilise en moyenne 1000 entrées par jour. C’est énorme. J’étais frappé, lors de l’inauguration, de voir à quel point ce nouvel équipement fait la fierté des habitants de notre quartier.

    Un regret, cependant : alors que les structures municipales (Centre Barbara, Louxor) se portent bien, les espaces culturels indépendants, portés par des associations, sont pour une bonne part en très grande difficulté. C’est leur existence même qui est menacée. Je pense au Lavoir Moderne Parisien ou à l’Echomusée qui se bat pour son existence. La Ville de Paris ne fait pas suffisamment, loin de là, pour le développement de ces structures. Or le développement culturel de notre quartier passe par une complémentarité accrue entre équipements municipaux et structures associatives.

    - Enfin, nous aimerions connaître votre position sur l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque. Le maire du 10e a validé le projet mais cherche encore un lieu où l'implanter(1). Les protestations des riverains vont bon train entre la Gare du Nord et l'hôpital Lariboisière. Toutefois, parmi les habitants se trouvent également des personnes favorables. Que pourriez-vous dire aux autres pour les convaincre ?

    Cette installation fait suite à un vote du Conseil de Paris, et Rémi Féraud a effectivement proposé que cette salle ouvre dans le 10e arrondissement. A mes yeux, l’installation de cette salle doit s’inscrire dans un cadre plus large de lutte contre les ravages de la toxicomanie. Il ne faut pas perdre de vue cette dimension-là. Face aux trafics, face à ceux qui s’enrichissent grâce à la drogue, il faut être intraitable. Quant à l’occupation des halls d’immeuble, bien souvent liée aux trafics, je pense qu’elle doit faire l’objet d’un traitement spécifique : évidemment, l’intervention policière, mais aussi l’intervention des habitants eux-mêmes. A Saint-Ouen, dans certains quartiers, pour résister aux dealers, les habitants, les amicales de locataires, aidés par les élus, organisent des rondes régulières pour ne pas laisser le terrain aux trafiquants. C’est une initiative dont nous pourrions nous inspirer ici.

     (1) Depuis notre entrevue avec Ian Brossat, un accord est intervenu entre la Mairie de Paris et la SNCF pour implanter la salle de consommation au 39 bd de La Chapelle. Il s'agit d'un espace accessible par une rampe qui descend du pont situé au-dessus des voies de la gare du Nord. Donc pas de bas d'immeuble comme s'y était engagé Rémi Féraud, le maire du 10e, pour tranquilliser l'opposition des riverains de l'hôpital Lariboisière. 

  • Le maire du 10e à la rencontre des habitants de son arrondissement

    Les dernières grandes rencontres de proximité, sur le terrain dans les différents quartiers de l'arrondissement, entre les habitants et le maire du 10e, Rémi Feraud (dans son rôle strict de maire, en dehors de ses fonctions au PS) remontent à fin septembre dernier. Le voici à nouveau sur le terrain depuis mercredi dernier dans six quartiers, pour aller à la rencontre des riverains. Après la place Bonsergent mercredi dernier, et vendredi soir l'angle Ecluse Saint-Martin / rue de la Grange aux Belles, voici les prochains rendez-vous :

    Dimanche 9 juin de 10h à 12h : Marché Saint-Quentin

    Mercredi 12 juin de 17h à 19h : angle rue de Metz / rue du Faubourg Saint-Denis

    Vendredi 14 juin de 17hà 19h  : Place du Buisson Saint-Louis

    Mercredi 19 juin de 17h à 19h : Métro Louis Blanc

     

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