S’interrompant, il saisit le petit papier blanc que lui tend le président de l’Institut des cultures d’islam (ICI), Jamel Oubechou, et visiblement ému, explique au public : « Ah, c’est formidable ! Les otages français en Syrie ont été libérés. Je voulais leur rendre hommage, mais ça, c’est tellement mieux ! » Par un hasard de calendrier, c’est à un amoureux de la Syrie, Jean-Pierre Filiu, qu’il est revenu d’apprendre au public réuni ce jour-là pour l’écouter la libération d’Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres, au terme de dix mois de détention en Syrie. Ce professeur en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po vient de publier Je vous écris d’Alep. Au cœur de la Syrie (Denoël, 2013) et échangeait (voir sur la page de l'ICI), samedi 19 avril, avec Salam Kawakibi, politologue d’origine syrienne et directeur adjoint de l’Initiative de réforme arabe.

À gauche, Salam Kawakib; A droite, J-P Filiu; De dos, au premier plan, Jamel Oubechou (Photo Barbara Vignaux)
L’occasion, pour Jean-Pierre Filiu, de rendre hommage à la première ville qu’il a connue dans le monde arabe – il avait alors 18 ans – et où il est retourné en 2013 pour écrire un des derniers témoignages disponibles sur la ville, « interdite » à la presse internationale après le rapt de Nicolas Hénin et Pierre Torrès. Aujourd’hui, 300 à 400.000 personnes vivraient toujours à Alep – contre un million avant la guerre. Mais il ne faut pas oublier, rappelle-t-il immédiatement, « que 22 millions de Syriens et Syriennes sont toujours prisonniers d’Assad dans leur pays et dans l’exil ».

Lors de l'arrêt du chantier à la fin de l'été dernier, nous avons cherché à nous informer pour répondre aux interrogations des riverains, à la fois sur le blog, mais aussi en direct parce qu'ils sont nos adhérents. Explication de la mairie du 18e : Pierre Moussié et Jean Vedreine, repreneurs de la brasserie, ont du procéder à des modifications du permis de construire. Délai supplémentaire : six mois... D'où la mise en sommeil du chantier, des deux chantiers, pour être précis, celui de la brasserie et celui du futur Foot Locker, parce que la reconstruction est assurée par une même entreprise. Le chantier s'est donc arrêté et a parallèlement pris l'eau. Ils ont du refaire le plancher entre le 1er et le 2ème étage. Concomitamment, ils ont découvert de l'amiante et du plomb. Conséquence : campagne de désamiantage et enlèvement du plomb. Délai supplémentaire.