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Prévention & sécurité - Page 109

  • Soyons nombreux à dire NON au nourrissage des pigeons

    La lecture des blogs d'autres associations de quartier parfois (et même souvent) donne des idées. Ce matin, c'est le blog du Quartier Hauteville Saint-Denis qui nous incite à renvoyer son message en écho.

    Outre le fait que le rédacteur a pris un temps d'avance en affichant le 25 avril 2011 (!) en haut de son article, il l'intitule "Un nourrissage nuisible pour leur santé". Les raisons données sont justes aussi : concentration des individus en un même endroit, transmission des maladies par hausse de la promiscuité, perturbation du rythme de vie du pigeon par un nourrissage souvent nocturne,etc. Mais nous préférons relater les nuisances induites auprès des habitants et insister sur l'interdiction formelle de procéder à un tel nourrissage. 

    La Ville de Paris qui affiche sur son site un long article sur les oiseaux en général et sur le pigeon en particulier, donne des raisons à leur prolifération rapide à partir du début du 20e siècle : l'absence de prédateur.

    Elle a opté pour une régularisation du développement des populations de pigeons bisets (90 % des pigeons parisiens), autrement dit, par un contrôle des naissances via l'implantation de pigeonniers dans les arrondissements.


    La Ville prend en charge les pigeons…
    envoyé par mairiedeparis. - L'actualité du moment en vidéo.

    Mais est-ce bien efficace ?PHOTOS - pigeons frise.JPG

    On continue de voir certaines personnes vider subrepticement le contenu d'un cabas ou d'une poche plastique dans un angle d'immeubles, ou un recoin de trottoir. L'action dissuasive du pigeonnier ne fonctionne pas bien et le nourrissage continue. D'autres villes ont opté pour des campagnes plus visibles. Par exemple, Carpentras comme le relate l'article de La Provence le 9 octobre dernier : de nombreuses maladies infectieuses sont propagées par les pigeons ; les fientes dégradent le patrimoine architectural ; les pigeonniers contraceptifs coûtent cher en entretien et en fourniture en graines...

    A Paris, ce serait une population d'environ 80 000 pigeons bisets qui volettent autour de nous. Rien d'étrange, si l'on sait qu'un couple vit de 6 à 8 ans, que la période de reproduction est d'environ 8 mois de janvier à fin septembre, que la femelle produit de 5 à 7 nichées, constituées généralement de 2 pigeonneaux...  qui naissent au bout de 18 à 19 jours. Un mois plus tard ils volent comme leurs parents.

    Au-delà de ces considérations ornithologiques, les pigeons sont trop nombreux pour être perçus comme un attrait romantique de notre ville. Il faudrait le faire savoir plus concrètement. Les explications certes complètes, mais infiniment trop confidentielles, du site de la Ville ne touchent pas les personnes qui persistent à les nourrir. Et globalement la menace d'une amende pas davantage, sauf quand elle les frappe directement ou une personne de leur connaissance.

    Un rappel clair et visible de l'interdiction de nourrir les animaux sauvages, ou redevenus tels, augmenterait peut-être les chances de limiter les dégâts qui sont imputés aux pigeons notamment.

     

  • Plan de vidéosurveillance : de nouvelles caméras dans notre quartier

    Rappelons que le PPVP (plan de vidéo protection de Paris) a suscité une vive polémique lors du vote en Conseil de Paris en novembre 2009. En effet, la Ville de Paris participe financièrement : quelque cinq millions d’euros ; en particulier elle assume la part liée aux installations, ce que l'on appelle le génie civil. Même si le budget attribué n’est pas colossal, il n’en demeure pas moins que les citoyens règlent l’addition, que ce soit en taxe locale (Ville de Paris) ou en impôts (à l'Etat).

    Nous vous proposons de retrouver vos « caméras de proximité » sur la carte publiée dans l’édition de lundi 3 janvier de Libération.

    - Pour le 9e

    Place d’Anvers - Avenue Trudaine

    Place d’Anvers - bd de Rochechouart

    Angle rue de Rochechouart - rue de Dunkerque

    Angle rue de Maubeuge - rue de Rochechouart

    - pour le 10e :

    Angle bd de La Chapelle - bd de Magenta

    Angle bd de Magenta - rue La Fayette

    18 rue de Dunkerque

    Angle Dunkerque - rue de Compiègne

    Place de Roubaix

    Angle rue de Maubeuge - rue Paré

    Angle Bd de la Chapelle - rue de Maubeuge

    Angle rue de Dunkerque - rue La Fayette

    Place Franz Listz

    - pour le 18e :

    Angle Bd Barbès - Bd de Rochechouart

    Angle rue Polonceau - rue des Gardes

    Angle rue de Clignancourt - rue Christiani

    Place du Château rouge

    Angle rue de Steinkerque - bd de Rochechouart

    Angle rue des poissonniers - rue Myrha

    Si certaines caméras nous semblent utiles pour la gestion des flux automobiles (encore que des policiers aux carrefours font mieux l’affaire), quelle efficacité peut-on en attendre par exemple pour supprimer les trafics autour et dans la station de métro Barbès-Rochechouart ?

  • Une salle pleine ... à craquer.

    Conseil de quartier Goutte d'Or le 23 novembre

     

    Espace public : prostitution, vente à la sauvette, drogues, propreté… tout y est passé pendant ce conseil de quartier très animé, devant une salle archicomble. Thème hautement sensible dans ce secteur du 18e.

    Pour répondre aux questions, le commissaire divisionnaire M.Clouzeau, le premier adjoint Eric Lejoindre, un représentant de la DPP (Direction de la prévention et de la protection), le responsable RATP de la ligne 4.

     

    PHOTOS - Goutte d'Or CQ du 23 nov 2010 web.JPG

     photo de la salle de l'école élémentarie de la rue P. Budin.

     

    Plusieurs habitants, jeunes qui viennent de s’installer et moins jeunes qui habitent le quartier depuis de très nombreuses années, ont le sentiment que leur quartier est abandonné, qu’il n’est plus le même. Dealers, toxicomanes qui se droguent sous les fenêtres et dans les halls d’immeubles, agressions, prostitution, extension des espaces de vente à la sauvette, gêne pour les commerçants et perte de chiffre d’affaires, métro Barbès difficile d’accès, bruits nocturnes liés aux débits de boissons alcoolisées illégaux, la situation se dégraderait.

    Les rues les plus citées, rue Dejean, Poulet, de Suez, de Panama, Myrha, boulevard Barbès aussi, le carrefour Barbès et le marché boulevard de La Chapelle, rue des Poissonniers.

    Eric Lejoindre a tenté de rappeler les efforts conséquents de la Ville et de la mairie du 18e pour éradiquer l’habitat insalubre, refaire  le square Léon (coût 500 000 €), mettre en place des équipes de développement local, subventionner des associations, faire avancer le projet de « marché des cinq continents » - qui attend depuis au moins 10 ans-. Son discours n’a pas été vraiment entendu.

    Le commissaire Clouzeau, qui a choisi de venir dans le 18e, a reconnu les difficultés rencontrées par ses agents.  Pour avoir connu le quartier il y a 20 ans, il ne lui semble pas que la situation se soit dégradée. Et pourtant, impossible d’éradiquer la vente à la sauvette : « police-menottes-prison », ce n’est pas possible. « On est devant des infractions : on ne peut mettre que des contraventions aux vendeurs, très nombreux en effet, PV qui ne seront d’ailleurs jamais payés ». Car si on en fait un délit, encore faut-il qu’il soit suivi d’une sanction. Or la garde à vue n’est guère à la mode et on ne peut pas en mettre 100 ! Puisqu'ils ne tiendraient pas dans le commissariat ! Ce phénomène est donc traité comme un problème d’ordre public : et nous, usagers de da station, nous constatons que la police fait un contrôle, les vendeurs changent de trottoir, la police repart, les vendeurs reviennent.   

    La hiérarchie des priorités : impossible aussi de mobiliser en permanence trop de policiers, alors qu’il y a des problèmes plus graves comme le trafic de stupéfiants. La seule sanction possible, et même efficace, reste la saisie de la marchandise. «  Mon meilleur outil, c’est la benne !! » conclut-il à ce sujet.

    Et la prostitution ? Rappelons que le racolage est devenu un délit. Une forte pression a été exercée sur Paris intra muros il y a quelques années. De fait, elle s’est alors déplacée, vers les boulevards des Maréchaux, et les bois, souvent dans des conditions d’insécurité considérables. Mais on la voit réapparaitre depuis quelques mois dans les voitures et même dans des halls d’immeubles. Les interpellations quotidiennes sont toutes classées sans suite par le Parquet qui estime que les prostituées sont avant tout des victimes et qu’il faut attaquer les réseaux. « On vide la baignoire avec une cuillère percée » !! s'exclame le commissaire. Pas d’évolution possible sans changement de politique pénale.

    Au final, on comprend que la ville ne reste pas inactive surtout en matière de réhabilitation, d’urbanisme, de logements, d’aide aux associations qui œuvrent sur le terrain. Là, les habitants le reconnaissent volontiers. Ils reconnaissent également que la Préfecture de police, mène des actions régulières : ainsi le 18 novembre dernier, une opération conjointe police/douanes de lutte contre la vente à la sauvette de cigarettes contrefaites dans le secteur Barbès/Rochechouart (18e) a permis d’interpeller 28 personnes. Ils reconnaissent encore que beaucoup de moyens et de personnes sont mobilisés, mais ils voient surtout que la misère est plus grande. Malgré cela, ce 23 novembre ils étaient très nombreux à ne pas voir le résultat de tous ces investissements humains et financiers et le faisaient savoir tant à la mairie qu’à la police. Les expressions «  quartier non mixte » et « ghettoïsation » sont revenues souvent dans les interventions. 

    PHOTOS - Jessaint Chapelle DPE.JPGMais personne n’a fait remarquer qu’il y avait depuis plusieurs années des suppressions importantes de fonctionnaires de police, de magistrats, d’enseignants, de moyens dans les services publics…

    En conclusion, nous n’avons pas été surpris par les déclarations de uns et des autres, car nous ne connaissons que trop la situation dans nos quartiers, toutefois l’absence d’évocation des suppressions d’effectifs dans la police, comme dans les autres services publics au demeurant, laisse perplexe. De la part du commissaire, on peut comprendre qu’il ne les mette pas en avant, par respect de la politique de son ministère, mais de la part des élus, ce silence est moins compréhensible.

     

  • Ironie du sort

    PHOTOS - métro Barbès la nuit.JPG

    Nous avons souvent déclaré notre opposition à l'implantation des caméras dans Paris (voir notre bulletin n°19 p.4), soulignant les bilans négatifs que d'autres pays en faisaient, en toute première position l'Angleterre très enthousiaste au début... et très désabusée à la lecture des résultats en matière d'élucidation des délits et crimes.

    On peut lire dans le Parisien du 1er novembre que le téléphone portable d'Olivier Besancenot, volé à la station Barbès, a été retrouvé grâce à une vidéo caméra, selon une source policière.Le leader du NPA ne semble pas pour autant avoir changé d'avis sur la vidéo surveillance, même si désormais elle porte le nom de vidéo protection. Glissade sémantique.

    En plus sérieux sur le sujet : - ne s'agit-il pas d'un vaste marché très lucratif en même temps qu'une charge lourde imposée aux collectivités locales ?

    Et dans le champ de la liberté et du droit : - L'opposition la plus communément avancée par les défenseurs de la surveillance est "Mais que vous importe d'être filmé, si vous n'avez rien à vous reprocher ? " - Reste à voir... car la vidéo surveillance banalise les contrôles des faits et gestes de tout un chacun sur l'espace public. Les normes de protection de la personne changent, elles ne sont pas immuables, qui sait quelle instance future décidera de l'opportunité d'en faire un autre usage que celui annoncé maintenant.

    Voir quelques sites qui apportent des éclairages intéressants :

    Vidéosurveillance : pour un nouvel encadrement juridique (Sénat)

    Les questions-réponses en lecture sur le site de la CNIL sont révélatrices de l'usage abusif qui peut en être fait. La CNIL demande entre autres un contrôle indépendant des dispositifs installés.

    En 3 minutes, la déclaration récente du Président de la CNIL, Alex Türk, sur la loi d'orientation et de programmation de la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI)

  • Le tabac de Barbès

    Pourquoi les cigarettes de Barbès sont-elles beaucoup plus dangereuses que les cigarettes du buraliste ?

    cigarette chez le buraliste.jpgDifférence entre contrebande et contrefaçon

    La contrebande de cigarettes a toujours existé, mais jusque-là il s’agissait de vrai tabac. Elle consistait à faire passer les cartouches d’un pays où les taxes sur le tabac sont moins élevées vers un autre à l’imposition plus sévère. Tous les frontaliers de la Belgique ou de l’Espagne connaissent cela, sans qu’on les soupçonne ici d’être des contrebandiers… Mais les contrôles se sont durcis, sont devenus plus efficaces et la filière criminelle a dû trouver d’autres provenances pour perdurer. On entre dans le domaine de la contrefaçon.

    Différence de fabrication

    Le tabac est un végétal sensible qui demande à être protégé contre les nombreux insectes qui l’attaquent pendant sa croissance. L’emploi de pesticides est incontournable. Le tabac doit donc être nettoyé soigneusement par les fabricants de tabac, avant que ne soient produites les cigarettes. A défaut, il transmet par ses fibres des substances toxiques. Or, les trafiquants visent une rentabilité maximale et ne s’encombrent pas de scrupules sanitaires. Ils livrent des cigarettes qui sont en moyenne de 8 à 11 fois plus toxiques, plus carcinogènes, que les cigarettes du buraliste, qui ne sont déjà pas recommandées… Qu’y trouve-t-on ? Des métaux lourds, notamment du cadmium, 5 fois plus, du plomb, 6 fois plus, 3 fois plus d’arsenic, 160% de plus de goudrons que la norme, 80% de plus de nicotine et 133% de plus de monoxyde de carbone.

    Différence dans les risques encourus

    Pourquoi sommes-nous confrontés à une augmentation si rapide de la contrefaçon ? Le crime organisé a vite compris que la contrefaçon était moins risquée pour lui que le narcotrafic. En effet, la contrefaçon relève du droit de la propriété intellectuelle et industrielle, et à ce titre, les peines encourues sont bien moindres. Ces trafics touchent malgré tout au pénal et sont donc définis comme des crimes de contrefaçon, parce qu’ils mettent en jeu la santé des consommateurs et débouchent sur un problème de santé publique. Au même titre que les médicaments frelatés vendus en ligne ou les huiles de tournesol, importées en grande quantité d’Ukraine, il y a quelques années.

    Risque pour la politique anti-tabac

    photos --- cigarettes-hausse de prix 2000-2009.jpgLa politique antitabac du gouvernement, qui consiste à augmenter le prix du paquet progressivement, est battue en brèche par les importations de cigarettes frelatées que l’on trouve assez facilement dans nos villes. Il est évident que comme au temps de la prohibition aux Etats-Unis dans les années 1930, il y aura toujours des filières mafieuses pour profiter du différentiel de prix et proposer le produit prohibé, ou presque, au pied de l’immeuble du consommateur accro, et même lui proposer sur Internet dans des conditions d’échanges floues.

    Les dernières hausses : 6% en août 2007 + 6% nov 2009 + 6% prévus en nov 2010

    Perspective

    Si la solution ne réside pas dans le prix — on voit bien qu’il conforte les trafics et les fait prospérer — il faut tout miser sur l’aspect santé publique et contrôle accentué des filières. Il se trouve que les fabricants sont connus, les usines aussi, souvent, et que nos rapports commerciaux avec la Chine devraient tendre vers une normalisation et une reconnaissance réciproque. Ce n’est pas pour demain, ni juste après-demain, mais c’est le sens de l’histoire. Peut-on compter sur une aide de la Chine pour qu’elle sanctionne ses usines de produits contrefaits et dangereux ? Les containers en provenance de Chine font l’objet de soins particuliers de la part des douanes, mais ils sont si nombreux…Toutefois, ces contrôles ciblés à l’égard du made in China poussent les fabricants à faire transiter leur marchandise contrefaite via le Vietnam. Est-ce un signe qu’ils se méfient plus qu’avant ? Et dans ce cas, à quand des accords avec le Vietnam ? Il semble bien qu’on ne soit pas sorti de l’auberge tout de suite.

    Nota : Un carcinogène est un agent capable de provoquer le cancer. On dit plus facilement cancérigène dans le langage courant.

    Livre : Pierre Delval, Le marché mondial du faux, Crimes et contrefaçons, Éditeur : CNRS éditions, Parution : 14 mai 2010 - Pierre Delval est criminologue et conseiller pour la lutte contre la contrefaçon auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et expert auprès des Nations unies.

    Données de référence Insee  Consommation de tabac : la baisse s'est accentuée depuis 2003 - Danielle Besson, division Synthèses des biens et services, Insee, Déc. 2006.