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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Les vœux d'Action Barbès pour 2021

    Après s'être souhaité le meilleur pour 2020, on n'ose réitérer l'exercice pour 2021, tant l'année qui vient de passer a surtout été celle d'une catastrophe sanitaire mondiale sans précédent, doublée d'une grave crise économique. Une crise économique qui ne fait, hélas, que commencer. Pour autant, gardons tout de même l'espoir d'une année meilleure, diront les optimistes, ou d'une année "moins pire", diront les pessimistes.

    Si nous formulons des vœux pour cette nouvelle année, ceux de bonne santé sont évidemment ceux qui nous viennent en premier à l'esprit. Espérons donc que cette année nouvelle soit celle qui verra l'humain venir à bout de ce fichu virus qui bouleverse nos vies. Espérons aussi que les solidarités individuelles et collectives se développent plus encore afin de ne pas laisser dans la détresse les trop nombreuses personnes qui vivent dans la rue et dans le dénuement, et qui sont les premières à subir les effets néfastes de cette crise sanitaire et économique.

    Sur le plan de la sécurité, si 2020 a été marquée par une recrudescence très inquiétante des crimes et délits dans nos quartiers, espérons qu'en 2021 les autorités préfectorales prennent enfin pleinement conscience de la situation vécue par les habitants du nord-est de Paris, qu'elles arrêtent de s'abriter derrière des statistiques abstraites et prennent réellement des mesures concrètes à la hauteur des enjeux pour rétablir l'État de droit qu'elles n'assurent plus ici.

    L'année qui commence va tout de même voir des réalisations positives dans nos rues, avec la végétalisation de la rue du Delta par exemple, ou encore les travaux de réaménagement de la "rue-jardin Richomme". Espérons aussi que cette nouvelle année verra enfin l'achèvement des travaux de la Promenade urbaine. Et quand on parle de travaux, on pense concertation. De ce côté, on espère vivement que cet an neuf sera celui de vraies concertations avec les habitants, une phase indispensable à la réussite de tout projet urbain.

    Et 2021 c'est une année un peu spéciale pour notre association qui fête ses vingt ans d'existence. En effet, c'est en 2001 qu'est née Action Barbès. Enfin, nous devrions dire les trois Action Barbès, car, rappelons-le, au départ ce sont trois associations qui se sont constituées, une par arrondissement. Mais bien vite, Action Barbès n'a formé plus q'une seule association, unissant les forces des habitants des trois arrondissements. Durant ces vingt années notre association a porté haut les voix des habitants pour apporter des améliorations à notre cadre de vie. Et même s'il y a encore fort à faire dans cette perspective, réjouissons-nous des nombreux projets portés par Action Barbès qui ont abouti et contribué à changer positivement les choses. Pensons à la réhabilitation du Louxor, au retour d'une brasserie à Barbès, à la Promenade urbaine, à la création d'une "rue-jardin Richomme", ou encore à la pacification de la circulation dans la Goutte d'Or. Mais à côté de ces grands projets, Action Barbès, c'est aussi un engagement incessant de ses représentants et de ses adhérents, tous bénévoles, pour contribuer à résoudre une multitude de petits problèmes du quotidien, avec une participation active aux différentes instances où s'exprime la parole des habitants (Comité de pilotages, commissions d'arrondissement, conseils de quartier, comités de voisinage, suivi de projets...). Et vingt ans plus tard, notre détermination est toujours aussi forte à vouloir améliorer le cadre de vie dans nos quartiers. Nous espérons vivement pouvoir fêter dignement cet anniversaire tous ensemble en fin d'année scolaire, la situation sanitaire d'alors en décidera !

    Nous souhaitons à chacune et à chacun le meilleur pour cette année nouvelle, que la vie vous soit douce, et que cet an neuf soit celui de l'espoir d'une société meilleure permettant à chacune et à chacun de s'épanouir affectivement, socialement et professionnellement.

     

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    Rue Richomme, été 2020

  • ”Embellir Paris” : à vous de choisir

    Vous avez jusqu'à demain 14 mars pour choisir vos projets artistiques préférés dans le cadre de l'opération baptisée "Embellir Paris". Nous l'avions évoqué dans notre article Paris s'embellit... et n'a pas oublié nos quartiers !, du 9 novembre 2018. Deux sites, parmi les vingt retenus pour l'opération, nous intéressent particulièrement. En effet, le premier se situe à l'angle de la rue Ambroise Paré et de la rue Guy Patin (10e), et le deuxième sous le viaduc du métro, boulevard de la Chapelle, sur le parcours de la Promenade urbaine, entre Barbès et La Chapelle (10e/18e). 

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    "Canopée Cyclo-poétique", proposition de Paule Kingleur et Paris Label

    Lancée le 8 mars dernier, la phase de vote par le public s'achèvera donc demain. Pour voter, il suffit de se rendre sur le site dédié et de se prononcer sur les oeuvres en compétition. Parmi ces propositions, au nombre de dix-sept pour l'angle de rue Ambroise Paré-Guy Patin et de quatorze pour le boulevard de la Chapelle, il y a du meilleur et du pire, nous vous laissons juges.

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    "Botanica", proposition de Caddous & Alvarez

  • Nouvelle exposition photos sur le pont Saint-Ange

    Après une série historique inaugurale et une courte exposition le temps de la Nuit Blanche, l'espace d'exposition du pont Saint-Ange, sur la Promenade urbaine, accueille deux artistes dans le cadre des Rencontres photographiques du 10e. Deux expositions en une dont le vernissage a eu lieu le 21 octobre dernier en présences des artistes et des maires des 10e et 18e arrondissements.

    Tout d'abord, côté 10e, une série de photos d'Aglaé Bory, "Les garçons d'en bas", une série de portraits de jeunes habitants du quartier de la Grange aux Belles, des photos mises en abîme dans leur propre décor.

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    Côté 18e, vous pouvez retrouver le travail de Laura Bonnefous : "Périphéries Intérieures". Une série de photos portant un regard particulier sur les marges de la ville et sur des personnages. Des clichés dans des tonalités claires, diaphanes, qui semblent projeter les lieux urbains hors du temps et faire devenir spectres les personnages saisis par son appareil.

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  • ”Les Fermiers généreux” : des installations pas à la hauteur des attentes

    Les installations du projet des "Fermiers généreux", sous le viaduc et sur le pont de la Chapelle, au-dessus des voies des chemins de fer de l’Est, commencent enfin à prendre forme. Mais autant le dire tout de suite, comme nous le craignions les premiers résultats ne sont pas à la hauteur des attentes exprimées par les habitants tout au long du - pour le moins chaotique - processus de concertation.

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    Le "coin ferme" est déjà presque terminé depuis quelques semaines avec la pose des bacs, l’apport de la terre et quelques plantations. Mais première désillusion, la clôture  promise pour protéger l’espace et les cultures pendant la nuit ne consiste pas en des grilles métalliques indépendantes des bacs, mais en fait seulement en un maillage d'acier souple, certes assez résistant, mais posé sur des poutres en bois, elles-mêmes emboitées sur les bacs. Or, on le sait, le bois est un matériau relativement fragile, et le quartier, et cette zone en particulier, sont souvent traversés par des personnes alcoolisées ou sous l’influence de produits les rendant violentes, tout comme par des batailles de bandes qui se servent de tout ce qu’elles ont sous la main pour s’attaquer. On peut craindre que ces installations deviennent des armes par destination le moment venu.

    Le portail de la clôture lui aussi en bois, et même en chêne, a peu de chances lui aussi de tenir face à des assauts de personnes violentes ou malintentionnées

    Côté installations - qui devait accueillir trois espaces fermés pour la "granothèque", la "bricothèque" et le petit coin de cantine solidaire - le constat est pire. Nous dénoncions déjà le choix de la Ville de ne pas mettre à disposition de la future ferme urbaine des installations qualitatives comme les kiosques disposés sur la Promenade urbaine côté Stalingrad, la Mairie ne comptait en effet installer qu’un seul kiosque et deux containers vitrés sur le modèle de ceux installés provisoirement près du métro la Chapelle. Ce ne sont finalement que des containers dont un classique et deux vitrés, peu qualitatifs, voire on peut le dire vraiment pas esthétiques et, hélas, n’arrangeant pas l’allure du quartier. Rappelons que ces containers sont ceux-là même que les riverains ont unanimement rejetés lors de la phase de concertation.

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    La partie vitrée de deux des containers censée donner un meilleur aspect ne fait finalement que mettre en valeur le fatras qui y règne (ce qui est finalement normal pour une "bricothèque" où les outils sont remisés).

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    Sur cette même partie, on ne peut que regretter le choix peu qualitatif de bacs censés accueillir des plantes, mais hélas de mauvaise qualité, et servant déjà de poubelles et d’urinoirs généraux (ils sont à la hauteur parfaite pour cet usage). Placés trop près de la route, arrosés régulièrement (en plus de l’urine) par les véhicules roulant dans les flaques à proximité, il est peu probable qu’ils tiennent dans la durée.

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    Qui plus est, le revêtement de la même partie montre déjà des signes de faiblesse, après seulement un mois il commence déjà à se détériorer avec des bouts d’asphalte qui se désolidarisent déjà du sol. Ces problèmes structurels, liés à la qualité des travaux réalisés par une entreprise privée, sont assez nombreux sur ce secteur, nous auront l'occasion d'y revenir sur ce blog.

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    Nous le répétons donc encore, nos quartiers sont populaires et nous en sommes fiers, et nous revendiquons comme tous les quartiers parisiens le droit à un cadre de vie agréable et, n'ayons pas peur des mots : beau. Pour cela il faut que les aménagements soient durables, esthétiques et de qualité. Si cela est relativement le cas pour l'ensemble du projet de Promenade urbaine, nous devons déplorer ici un manque d'exigence qui risque de mettre à mal ce projet.

    Pour rappel, nous avons soutenu ce projet dès le début, mais nous nous inquiétions des conditions de réalisation, et nous sommes peinés de voir que nos préconisations, qui rejoignent celles de la plupart des habitants et des autres associations de riverains sur ce sujet, n'aient pas été suffisamment entendues par les pouvoir publics.

  • ”Cinémas de Paris” : appel à témoignage de l'association Paris-Louxor

    À l’occasion du centenaire du Louxor-Palais du cinéma (1921-2021) et afin de soutenir les salles de cinéma parisiennes, mais aussi maintenir un lien avec les habitant.e.s et cinéphiles, l'association Paris-Louxor, avec le soutien du magazine Historia, lance "Cinémas de Paris", une série de portraits de salles de cinéma accompagnée de témoignages et documents, parfois inédits.

    "Cinémas de Paris" vous donne la parole et vous propose de contribuer, à votre tour, à ce travail collaboratif, en apportant vos témoignages, informations, souvenirs et documents, sur ces cinémas de quartier. Ces apports permettront d’enrichir et de partager avec le plus grand nombre, vos connaissances et anecdotes sur les salles de cinéma parisiennes.

    Si vous souhaitez contribuer à ce joli projet, pour l'instant réservé au 9e, 10e et 18e arrondissements, rendez-vous sur le site de Paris-Louxor.

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    La grande salle du Louxor à son origine

  • CSPDA : Qu'est-ce que c'est ? On essaie de vous le dire...

    Maillage associatif – retrait de l'état

    Cette réunion avait déplacé essentiellement des responsables associatifs de la prévention et c'est bien compréhensible. Une très longue réunion (plus de 3 heures), autant dire qu’il fallait être disponible pour s'y rendre ! Nous essaierons ici de vous donner à lire ce que nous avons retenu et qui présente un intérêt local éventuel. Nous avons subi beaucoup de tableaux, de statistiques et de chiffres...

    L'arrivée d'un nouveau commissaire a piqué notre curiosité. Notre association avait entretenu avec son prédécesseur, Jacques Rigon, de bons rapports et bien avant encore, avec Jean-Paul  Pecquet, qui avait passé le viaduc du 10e vers le 18e, toujours dans les fonctions de commissaire central d'arrondissement. Gilbert Grinstein, qui vient du 17e  a insisté sur le traitement de toutes les doléances reçues au commissariat, qu'elles soient par courrier ou par mail. « C'est chaque mardi après-midi que le point est fait à la fois sur les nouvelles doléances et sur le suivi des anciennes. Rien ne passe au travers du filet donc. Cela permet d'utiliser les effectifs au bon moment au bon endroit. Actuellement une trentaine est traitée. »

    Que faut-il comprendre de cette invite ? A vous citoyens, déposez vos doléances ! Faute de quoi, les dysfonctionnements ne seraient pas traités ?

    Les grands axes du contrat de sécurité ont fait l’objet d’un long et fastidieux diagnostic : prévention de la délinquance, violences faites aux femmes, occupation de l’espace public et cohérence des réponses, prostitution, toxicomanie. Des axes communs à beaucoup d’autres arrondissements de Paris.

    Coordination - collaboration : des mots clés pour réussir les actions menées

    Droits des femmes

    Des représentants du Parquet de Paris, partie prenante du dispositif, ont rappelél’implantation du centre d’information et de droits des femmes, rue de Lancry ce qui permet un partenariat exceptionnel sans oublier la Maison de la justice et du droit, rue du Buisson Saint-Louis. Prochainement deux audiences spécialisées sur les violences conjugales se tiendront chaque semaine.

    Mineurs

    Le Parquet des mineurs a aussi son rôle à jouer, un rôle pénal et un rôle d'assistance éducative. Rappelons que les mineurs délinquants sont très souvent déjà victimes de mauvais traitements ou d’absence d’éducation. Pour la plupart d’entre eux, les deux tiers, il suffit d’un ou deux rappels à la loi pour que cela cesse.

    Le phénomène de bandes semble largement enrayé dans le 10e :il a globalement été réglé par une forte mobilisation des acteurs concernés.

    La politique d’assistance éducative réduit considérablement les actes de délinquance. Travail efficace sur le 10e, où 42 jeunes sont suivis, essentiellement des garçons et de plus de 16 ans.

    La Ville finance par ailleurs deux clubs de prévention, soit 17 équivalents temps plein pour cinq secteurs (Grange-aux-Belles, Bonsergent, Gare du Nord, les Portes, Rue du Terrage); ce sont 300 jeunes concernés par cette prévention. On constate une augmentation des doubles addictions drogue + alcool. Les familles sont plutôt demandeuses d’aide. Que propose-t-on aux jeunes ? des chantiers éducatifs, une 1e expérience professionnelle, des actions dans le domaine de la santé, des sorties, des séjours…

    L'impact de ces dispositifs est difficile à mesurer. Stéphane Bribard, élu chargé de la jeunesse, en a toutefois reconnu l'importance.

    La mission de prévention et de communication (MPC) du commissariat intervient dans les établissements  scolaires. Pour ceux-ci d’ailleurs le partenariat mairie-police est essentiel car les évènements qui ont lieu près des collèges ont une incidence très forte sur le climat au sein des établissements. La réussite éducative fonctionne bien dans le 10e, d’après Daniel Bonneton, principal du collège « Grange aux Belles ».  Des chiffres ont été livrés, bruts de statistiques,29 incidents signalés à l'académie: 13 dans l'établissement, 13 aux abords, 3 sur le trajet avec un taux de 75% pour les atteintes aux personnes. On est là dans des données assez peu compréhensibles, car un incident qui comporte une atteinte à la personne, n'est plus vraiment un simple incident... mais l'atteinte à la personne en langage policier, savons-nous précisément ce que c'est ? Oublions peut-être ces quelques chiffres pour l'instant, d'autant que les statistiques peuvent être interprétées de façons très diverses.

    Prostitution

    Pour la prostitution, deux lieux sont bien connus : Belleville avec une population exclusivement chinoise (en augmentation de 50% d’après Médecins du Monde avec parfois 120 femmes venant voir le bus chaque soir) et Porte Saint-Denis, plus cosmopolite, Afrique et Pays de l’Est. Les femmes ne sont interpelées qu’en cas de nuisances et de signalements. Dans un cas comme dans l’autre, sans doute beaucoup de misère et peu de libertés pour toutes ces femmes. (On est en plein débat au Sénat sur la prohibition). Plus près de notre quartier, il semblerait qu’une prostitution de mineurs existe gare du Nord. Discrète.

    Vente à la sauvette et produits contrefaits 

    "226 personnes interpelées entre avril et octobre 2011 : celles-ci ont des statuts précaires. On est donc sur un problème pérenne", a déclaré le nouveau commissaire.  Nous abordions là un problème que nous connaissons bien à Barbès ! Rémi Féraud l’a d'ailleurs rappelé en ajoutant que les interpellations autour de la station de métro sont comptabilisées par le 18e.

    Toxicomanie

    Dernier intervenant, Pierre Leyrit (Coordination Toxicomanie), que nous avions invité à notre assemblée générale en 2010 a donné quelques informations sur la situation actuelle.

    Les conclusions :  4 axes à poursuivre  pour l’année à venir

    • Maintenir le travail sur la prostitution et la toxicomanie.
    • Mettre en œuvre le suivi individualisé des jeunes.
    • Mettre en cohérence le réseau des partenaires et des associations sur le périmètre des gares.
    • Développer l’accueil des TIG

    Nous avons eu tout au long de cette réunion, la présentation d'une quantité de tableaux, pas toujours faciles à lire et qui ne permettent pas aux non avertis de se faire une réelle idée de la situation dans l'arrondissement. Ainsi, on nous dit qu'entre 2002 et 2010, on a le même nombre de faits constatés mais le taux d'élucidation varie de 15% à 33%. On serait même aujourd'hui à 36%. Mais de quels faits s'agit-il? Quels sont ces délits qui pour plus d'un tiers sont élucidés ?

    Pour obtenir de bons résultats, "de bons chiffres", ne va-t-on pas à la facilité ? En faisant nos recherches sur le sujet, nous avons lu un long article qui relativise les chiffres livrés au public et à la presse par le ministère de l'Intérieur. D'après les rapporteurs, le nombre de faits relevés seraient dus à la multiplication des actions de proximité. Peut-être. Nous vous proposons néanmoins la lecture du blog des Décodeurs qui donne un éclairage pertinent à ces chiffres, souvent mis en cause.

    images?q=tbn:ANd9GcRWCG6boVyrO9KTbhixvXal89CrJq7cgD1jmSmCCPmLu-mY-eDbCAEn résumé et très concrètement, on nous a dit qu'il faut croire à une baisse très nette de la délinquance en ce qui concerne les violences, mais il existe encore une marge de progrès pour les cambriolages, les vols avec violence (donc autres que les violences seules), ainsi que les menaces. Là encore depuis le début de l'année : 41% de baisse sur ces vols !! Pour les infractions aux stupéfiants, l'augmentation se justifie aussi par le nombre de patrouilleurs sur le terrain.
    On veut comprendre que la présence sur le terrain entraîne un plus grand nombre d'interpellations. On sait aussi que les interpellations sont des actions mesurables, c'est leur nombre qui entre dans la colonne face aux exigences de la hiérarchie (le fameux taux d'élucidation!), bien plus que le travail de prévention et d'assistance aux citoyens, qui est pourtant le quotidien des policiers de terrain, ceux-là mêmes qui peu à peu expriment leur frustation. Leur travail si important pour la cohésion de la société reste invisible...

    Il est annoncé également un recul des infractions à la législation du travail. Est-ce du au respect de ladite législation ou à un nombre de contrôles en baisse.... ? Car l'Inspection du travail, comme les services de police qui effectuent ces missions, n'échappe pas à la règle du remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Chaque chiffre donné peut être la base d'un nouveau question-nement. Ne peut-on pas faire dire tout et son contraire aux chiffres et aux statistiques, en général ?

    Une chose est sûre, sans le maillage associatif  et le travail de prévention réalisé, on pourrait craindre une situation plus explosive. L’état qui ne cesse de se désengager à ce niveau risque de contribuer à une dégradation sérieuse en terme de délinquance !

  • ZSP élargie : bilan à six mois

    La cellule d’écoute de la ZSP élargie s'est réunie fin juin après six mois de mise en place du dispositif. La précédente réunion s'était tenue au mois de mai (voir notre article du 23 mai).  Du côté des institutions, les chefs de district, les DPSP (Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) des 18e et 10e arrondissements, les élus d’arrondissement en charge de la sécurité ont tous répondu présent pour répondre à la dizaine d’associations et collectifs d’habitants habituels.

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    Action Barbès a contribué à ce point d’étape, selon une formule désormais consolidée : un retour sur l’action des forces de police et de la DPSP, suivi par une prise de parole des représentants associatifs pour exposer les problématiques spécifiques à chaque secteur, afin de permettre une adaptation et un meilleur ciblage des actions des services mobilisés.

    Les sauvettes

    Conviée pour la première fois, la Brigade des réseaux ferrés (BRF) a donné  un aperçu sur l’organisation de son service et sur les résultats des opérations menées à la Gare du Nord, où les sauvettes ont pratiquement disparu. La présence systématique de la BRF pendant les jours de marché aux stations Barbès-Rochechouart et La Chapelle a contribué à la diminution des nuisances. Cette action dissuasive est complétée par un travail de fond sur les infractions les plus courantes (vols à la tire, trafic de drogue et sauvettes), opéré par une cellule spécifique en civil, moins visible mais très efficace, comme le montre l’augmentation du nombre d’interpellations.

    Les associations du secteur de La Chapelle n'ont pas manqué de réagir sur la concentration des sauvettes place de La Chapelle, sur le pont de Jessaint et dans le couloir souterrain reliant la station La Chapelle à la Gare du Nord. Le représentant de la BRF a volontiers admis que le travail par secteurs, postulat de la ZSP, est une exception à la stratégie de réseau appliquée par sa brigade et n’a pas forcément de résultats probants. Le risque est effectivement de déplacer le problème là où il y a moins de pression, et il est donc nécessaire d’assurer une coordination avec l'ensemble des personnels afin d’éviter les phénomènes de report entre la rue, la gare et le métro.

    Interpellé sur la fermeture de la sortie rue Guy Patin à la station Barbès-Rochechouart, vivement contestée par les riverains, le représentant de  la BFR a précisé que cette décision, si elle arrange la RATP, n’a pas d’effets positifs sur les trafics, bien au contraire. En effet, la fermeture de la sortie empêche de fluidifier la circulation et cristallise les sauvettes aux alentours de la station. Pour le commissaire Jacques Rigon, cette position fait désormais consensus parmi les institutions, et il sera difficile pour la RATP de ne pas en tenir compte lors de la réunion prévue le 11 juillet avec les forces de police et les représentants des équipes municipales.

    La situation des mineurs non accompagnés

    Jacques Rigon a annoncé un changement d’échelle dans la coopération avec le Maroc : une "task force" de huit agents marocains travaille désormais dans le secteur de la Goutte d’Or pour tenter d'apporter une solution pérenne. Cette équipe pluridisciplinaire, composée de forces de police, agents des Ministères de la Famille et de la Jeunesse, mène une enquête approfondie pour retrouver les familles, qui pourront demander le rapprochement avec les membres du foyer et permettre aux autorités françaises d’organiser le rapatriement.
    Les associations ont partagé le constat d’une présence moins forte de ce groupe depuis quelques semaines, reflux qui reste difficile à expliquer. Un commissaire du 18e arrondissement, a avancé deux hypothèses: le travail d’enquête de l'équipe marocaine, dont les membres ont pu s’entretenir avec certains mineurs lors des interpellations, et les contrôles ciblés sur les commerces du secteur, pour vérifier la présence de points de recel. Cette opération a permis d’interpeller un commerçant peu scrupuleux et de saisir ainsi son stock de marchandises volées. De quoi perturber les trafics...

    Le marché du ramadan sous le viaduc aérien : quel bilan ?

    Pour les autorités, c'est un succès encourageant ; la mobilisation quotidienne des forces de police a permis d'assurer des échanges calmes et apaisés, grâce à l’absence de sauvettes et de ventes en dehors des produits traditionnels, sans débordements majeurs. Le collectif de riverains Lariboisière-Gare du Nord a, par contre, émis des réserves quant à la légitimité d’une telle mobilisation de forces de police pour une fête religieuse. Sarah Proust, adjointe au maire du 18e en charge de la prévention et de la tranquillité publique, a alors rappelé que la vente de denrées alimentaires pendant le mois du ramadan a plutôt un caractère traditionnel et culturel. "Sans compter que les enjeux de sécurité et d’ordre public justifient largement l’encadrement de la part des effectifs de police" a t-elle conclu.
    L'association des commerçants a félicité l'initiative, mais a insisté sur la fracture que cette « zone de tolérance » crée avec les commerces du secteur, soumis à des contraintes réglementaires et judiciaires bien plus importantes. Sa représentante a avancé une proposition intéressante :
    institutionnaliser le marché pour les années à venir, avec une organisation et une communication en amont de la part des mairies d’arrondissement, pour éviter les disparités avec les commerçants. Une suggestion qui a semblé faire consensus. Action Barbès avait déjà évoqué l'an passé cette idée et donc la soutiendra pour l'an prochain. Il faudra cependant qu'un dispositif adéquat de nettoiement de l'espace plus efficace soit mis en place par la mairie, chaque soir. En effet, cette année, les agents de la propreté intervenaient le lendemain en début de matinée.

    Du côté des associations

    Pour nos lecteurs qui s'intéressent aux articles sur le suivi de la salle de consommation, ils ne seront pas étonnés de retrouver des avis divergents sur la situation aux abords de la Scmr. Ainsi, le collectif des riverains Lariboisière-Gare du Nord a dressé un bilan inquiétant et anxiogène sur le secteur, pointant une augmentation des agressions verbales et des menaces personnelles vis-à-vis des membres les plus visibles du collectif. Le témoignage du collectif des parents d’élèves Scmr 75 a permis d’apporter un éclairage différent. "La situation n'est pas si apocalyptique, et on note une forte amélioration dans les halls d’immeuble que les usagers avaient l’habitude d’investir et de squatter" a précisé un représentant.
    Dans le secteur Barbès-Myrha-Château Rouge, l'arrêté d'interdiction de consommation et de vente d'alcool n'est toujours pas respecté. Une situation particulièrement dégradée rue de Panama, où des salons de coiffure se livreraient à la vente de boissons alcoolisées, occasionnant débordements et incivilités aux alentours de la placette Suez-Panama.
    L'association Vie Dejean a aussi déploré le retour des ventes à la sauvette le soir sur le secteur Château Rouge, période où la pression policière était moins forte et concentrée sur le marché du ramadan. L'amélioration reste donc fragile et les actions seront à poursuivre.

    Du côté de la place de La Chapelle, après plusieurs semaines difficiles, un vent d'espoir semble souffler... Ainsi, les associations ont constaté une présence systématique des agents de police et le renforcement des verbalisations de la part de la DPSP. La Fête de la musique, le 21 juin, a été l’occasion de restituer la place de La Chapelle aux riverains, dans une ambiance conviviale et apaisée que le quartier n’avait pas connue depuis des mois.
    Des améliorations tangibles aussi dans le secteur Pajol, grâce à des opérations spécifiques contre les rodéos de scooters sur l’Esplanade Nathalie-Sarraute et des verbalisations systématiques sur la rue Marx-Dormoy, et dans le secteur Marcadet, malgré la recrudescence des sauvettes, où la politique de tolérance zéro vis-à-vis des restaurants à l’occasion de la Fête de la musique a été particulièrement appréciée par les habitants.
    Le commissaire Jacques Rigon a conclu la réunion à 21h (!) faisant part de sa satisfaction sur le fonctionnement de la cellule d’écoute et sur une petite victoire remportée par son équipe : le périmètre de la ZSP élargie bénéficiera dès septembre 2018 du nouveau dispositif des « quartiers de reconquête républicaine », avec un étoffement des effectifs de police actifs dans le secteur. Rendez-vous à la rentrée pour plus de détails sur ce nouveau dispositif.

  • Le point sur la ZSP Barbès-Château-Rouge

    Le bilan du ministre de l'intérieur Manuel Valls fait en ce moment l'objet de nombreux articles et, pourrait-on ajouter, de nombreuses critiques, surtout de la part de la droite et du front national il est vrai. L'efficacité des ZSP, — celle de Barbès-Château rouge-Goutte d'or fut la première mise en place en octobre 2012 — est remise en cause. Les chiffres de la délinquance ne sont pas très bons, reconnaissons-le. Peut-on s'en étonner après des années de réduction du nombre de policiers d'une part, la situation économique d'autre part ? Par ailleurs, on ne peut faire l'impasse sur le bilan du 1er semestre 2012 pour lequel on aurait "omis" un certain nombre de faits. La pertinence de l'évaluation pose donc question. Voila ce que déclarait d'ailleurs le préfet Bernard Boucault dans le Parisien de mardi dernier« La délinquance de 2012 a été sous-évaluée et cela rend plus compliquée la comparaison avec 2013 »

    Nous avons relevé quelques chiffres sur Paris donnés par la police nationale sur le document de l'Observatoire de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

    -- atteintes aux biens + 10,6% (dont vols à la roulotte, cambriolages +26,2% (+92,3% pour les résidences secondaires)
    -- vols à la tire +24,7% vols simples en baisse sauf vols sur chantier +12%
    -- augmentation des vols à main armée sur des locaux commerciaux + 6,4% (dont + 31,3% chez les particuliers)
    -- vols avec armes blanches +4,9%;
    -- destructions et dégradations +6,3%;

    Par contre les violences physiques dites « non crapuleuses » et violences sexuelles sont en recul.

    -- Escroqueries et infractions économiques et financières + 27,4% dans la globalité (dont en forte hausse, carte de crédit, chèques, fausse monnaie, faux en écriture; 

    -- Infractions à la législation sur les stupéfiants : en forte baisse.

    paris,zsp-barbès-chateau-rouge,Barbès,police,sauvette,délinquancePour en savoir plus, c'est à dire le détail de l'évolution des chiffres de la police par catégorie, il vous suffit de cliquer ici et de choisir le département qui vous intéresse.

     

    Qu'en est-il pour notre quartier ?

    Avec quelques autres représentants associatifs ou de copropriété particulièrement exposées à des phénomènes de délinquance, Action Barbès a pu participer le 23 janvier à l'une des réunions bi-mensuelles qui se tiennent au commissariat central de la rue de Clignancourt. La précédente invitation remontait au mois de mai 2013 (voir notre article d'alors) déjà sous la responsabilité de Nelson Bouard, dont nous saluons l'accueil cordial.

    Une réunion tout aussi longue que la précédente en présence de nombreux services et élus : préfecture, parquet, brigade des stupéfiants, Brigade de la répression du proxénétisme, Direction de la protection et de la prévention (DPP), Groupe d'intervention régional (GIR),  Direction des transports et de la protection du public (DTPP), Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI), douanes, RATP...

    De quoi s'y perdre ! Par exemple, on confond souvent les CRS qui sont présents en cas de besoin pour des actions offensives avec le CSI qui peut avoir des fonctionnaires en civil.

    Nous n'allons pas vous livrer ici l'ensemble des chiffres donnés pour les 15 jours qui ont précédé cette réunion. Précisons que certaines informations ne pouvaient être entendues par les personnes invitées pour des raisons de confidentialité et que nous ne pouvons pas non plus dévoiler les quelques infos données sur des opérations en cours !

    Les abords de Barbès : sauvettes, drogues, vols

    La présence policière quotidienne aux abords de la station s'est accentuée. Nous l'avons constaté. Avec des renforts présents les jours de marché. Ces jours-là, les vendeurs occasionnels doivent attendre tard le soir, vers 21h, après le départ des derniers véhicules de CRS pour s'installer sous le viaduc et ils sont fatalement moins nombreux qu'avant. L'attente dans le froid décourage. Des regroupements ont lieu régulièrement côté 18e, le long du boulevard jusqu'à la la rue et la placette de la Charbonnière (activité en très forte hausse confirmée), le long des grilles du métro et aussi côté 10e, tout récemment devant le Louxor. La rue Patin est devenue une zone de repli. Des ventes ont lieu en journée entre deux véhicules, sur un bout de trottoir. Hier mercredi, des installations ont de nouveau eu lieu dans la matinée. Pas aussi facile à régler qu'on l'entend parfois dans certains propos d'habitants. 

    Le camion benne pour les saisies est désormais disponible plus de 70h/semaine et 7/7 jours et depuis le 24 janvier il est mis à disposition tôt le matin. Les quantités saisies sont très importantes. Le commissaire reconnaît que de nombreux vendeurs s’installent désormais sur la placette Charbonnière. Une compagnie de CRS supplémentaire est affectée les mercredis et samedis. Quant à  la DPP, elle assure une présence de 8h30 à 17h, procède à des interpellations pour vols dans le marché et veille au bon déroulement du nettoyage sous viaduc.

    Les ventes à la sauvette sont quotidiennes et les actions de la ZSP sont continues. Actuellement, on note une baisse des saisies de cigarettes (en provenance de Chine, du Maghreb ou d'Ukraine). Les services des douanes participent activement à ces actions. Rappelons qu'ils sont les seuls à pouvoir saisir immédiatement des liquidités.  A savoir : les vendeurs de cigarettes ne sont pas tous des sans-papiers contrairement à ce qu'on entend. Par contre pour certains, les contrôles font apparaître qu'ils seraient tous nés le même jour au même endroit !!

    Au carrefour Barbès, il n'y a plus actuellement de CRS mais une équipe du commissariat dès 7h du matin et jusqu'au soir. M. Lebcher, le kiosquier, confirme que la situation s'est améliorée. Les vols de portable n'ont pas cessé malheureusement. Une trentaine de fauteurs interpelés en 15 jours et 14 déférés avec le soutien de la brigade RATP.

    Les actions de la brigade des stupéfiants sont nombreuses. Une importante quantité de produits a été saisie et dans la foulée, une grande réactivité des services concernés a conduit à des comparutions immédiates. Les trafics autour de Barbès (Subutex) sont perturbés, ce qui peut expliquer un léger report sur le 10e. Des effets reports qui sont, d'après Nelson Bouard anticipés au maximum. Ceux du boulevard de Magenta le long du Louxor et pour lesquels, Action Barbès a été informé par des habitants, sont bien connus. Même chose rue du faubourg Poissonnière angle rue du Delta. Ces secteurs sont surveillés et des interpellations ont eu lieu récemment devant le cinéma. La lutte contre le trafic de médicaments s'est renforcée.

    Et comme à chaque fois que l'on met la pression sur un secteur, on constate des reports. C'est le cas depuis quelque temps sur des stations de métro de la ligne 12. Daniel Vaillant a d'ailleurs écrit récemment au Préfet à ce sujet pour que la ZSP soit étendue aux stations de métro Porte de la Chapelle, Marx Dormoy, Marcadet, Lamarck, Jules Joffrin. Le 9e serait également touché à Trinité. Une convention a été récemment signée avec la RATP et Coordination Toxicomanie qui permettra la formation d'agents de la RATP et la mise en place d'un suivi sanitaire et social.

    Lutte contre le proxénétisme

    Le quartier concerné est situé au nord de la ZSP. Les actions sont ciblées sur le proxénétisme immobilier, suite aux plaintes d'habitants qui subissent de réelles nuisances dues au racolage. On consacre dans cette zone environ 10% de l'activité totale de Paris et petite couronne. Il s'agit surtout de Nigérianes. Ces femmes, qui sont évidemment d'abord des victimes, sont orientées autant que possible vers des associations financées par la Ville de Paris. Elles obtiennent une protection après dénonciation de leur proxénète. Leurs passeports sont souvent des faux; la liaison avec le consulat du Nigéria n'est pas facile. Pour favoriser leur insertion, trois appartements leur sont réservés dans le 18e ainsi que quelque places d'hébergement. « L'action judiciaire n'est pas impitoyable envers les prostituées. On travaille sur la recherche des proxénètes. On ne peut pas voir que le travail répressif. Le lien avec avec les actions sanitaires et sociales est indispensable. » a conclu le commissaire.

    D'autres actions sont menées parallèlement 

    Contrôles sanitaires de commerces, lutte contre les nuisances sonores et olfactives, pollutions, risques incendies, infractions liées à la salubrité. Les fermetures administratives dans le 18e représentent 1/3 du total parisien. A noter les nombreuses verbalisations contre les messieurs "urineurs" (10 à 15 par jour). Et aussi, le travail illégal, la lutte contre la fraude documentaire, médicale et, un phénomène assez nouveau, la reconnaissance frauduleuse de paternité : derrière cette dénomination, on trouve l'utilisation de femmes et d'enfants et en conséquence on peut donc poursuivre pour traite d'êtres humains.

    En réponse à une de nos questions, nous avons appris que les commissaires des 9e et 10e étaient toujours invités (mais absents ce jour-là), que le travail de coordination était quotidien. En revanche, permettre la présence d'un élu de ces mêmes arrondissements semble encore impossible. Nous le regrettons évidemment, le travail inter-arrondissements étant notre cheval de bataille comme le savent ceux et celles qui nous suivent depuis 13 ans. "La coordination existe au niveau de l'Hôtel de ville", a précisé Myriam El Komri, mais elle ne nous parait pas suffisante.
    "Tous les services travaillent en étroite collaboration pour un maximum d'efficacité" a ajouté Nelson Bouard. Les chiffres du prochain bilan nous  diront s'ils y sont parvenus.

    En conclusion et quelques quatre heures plus tard, le représentant de la Préfecture de police a martelé à destination des représentants des habitants «On ne lâchera pas. Comptez sur nous ! ». Il était sans doute important que ce message soit transmis au-delà des murs du commissariat.

    Information de dernière minute

    Le préfet de police de Paris présentera aujourd'hui même la nouvelle Brigade Spécialisée de Terrain (BST) annoncée pour le secteur de la Gare du Nord.

  • ZSP élargie: un mois plus tard

    Le dispositif se nomme désormais "Cellule d'écoute et d'évaluation", une cellule qui se réunira une fois par mois. Nous vous renvoyons à notre article du 14 février sur la précédente réunion pour connaître la liste des participants. Ont été associés pour la première fois, des représentants du collectif "riverains-Lariboisière-gare du Nord" opposé au maintien de la salle de consommation rue Paré, et du collectif Marcadet. La réunion du 5 mars fut intéressante mais longue... On peut regretter l'absence d'élus ou de représentants des mairies concernées : certes, dans le 10e se tenait le conseil d'arrondissement  mais dans le 18e, tel n'était pas le cas. Personne non plus pour représenter la DPSP 10e. Côté police, nous avons fait la connaissance des nouveaux commissaires adjoints : Jérémy Ransinangue pour le 10e et Mathieu Debatisse pour le 18e (arrivé le matin même !).

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    Les quatre quartiers de la ZSP bénéficient tous de renfort de police notamment avec les  compagnies de sécurisation, notamment pour la rue Ambroise Paré. La Brigade spécialisée de terrain (BST) est également renforcée depuis la semaine dernière. Les policiers sont progressivement équipés de smartphones (nouveaux équipements opérationnels - NEO) et de tablettes numériques (une par équipage) permettant ainsi l'accès rapide et direct à l'ensemble des fichiers et des applications professionnelles. D'où des contrôles modernisés et très raccourcis.

    Quelques chiffres

    Il s'agit des chiffres à compter du 22 janvier de cette année depuis la mise en place  officielle de la nouvelle ZSP 10-18. Ils sont répartis en 4 points.

    - police de contact : comme son nom l'indique, il s'agit d'aller à la rencontre des habitants, des commerçants, particulièrement dans les secteurs "chauds". 3 200 prises de contacts ont déjà eu lieu et 780 prospections dans les halls d'immeubles.

    - amélioration de la physionomie visible : l'objectif est de lutter contre toutes les formes d'incivilités et sur la délinquance de voie publique qui nuisent au quotidien et ce, en partenariat avec la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP). Plus de 3 000 évictions pour ventes illégales de cigarettes ont eu lieu à Barbès et place de la Chapelle qui ont donné lieu à 435 procédures simplifiées, des interpellations avec judiciarisation à la clé. A noter, une saisie de 174 cartouches rue de la Chapelle et 13 tonnes de marchandises parties à la benne.

    D'autres évictions et saisies ont également eu lieu avec les diverses ventes à la sauvette (jours de marché, rue du faubourg Saint-Denis).

    L'arrêté anti-alcool sur l'ensemble de la ZSP élargie a permis de nombreuses verbalisations (48 sur le secteur Château Rouge). Toutes les infractions sont cernées que ce soit en matière de prostitution (clients verbalisés) ou encore de stationnements gênants qui ne manquent pas côté 18e.

    - Lutte contre la délinquance : 485 arrestations dont 29 pour vol à la tire,  27 avec violence,  10 vols à la portière, 10 pour cambriolages et 79 pour recel. Il y a eu 137 arrestations pour infraction à la législation en matière de stupéfiants. C'est le secteur Barbès- Goutte d'Or qui remporte la palme !

    - Opérations coup de poing : 46 en tout avec contrôles de commerces, opérations de lutte contre les sauvettes, contre la prostitution et contre l'immigration irrégulière. Le partenariat avec la société Autolib continue pour empêcher l'occupation et la dégradation des véhicules à raison d'une opération par mois. La dernière intervention concernant le trafic de cigarettes a débouché sur 29 arrestations et 29 déferrements, donc un durcissement des réponses judiciaires. Les douanes vont être associées, ce qui permettra la saisie des espèces et la destruction des paquets.

    Le partenariat avec la DPSP

    Dix-huit opérations conjointes ont été menées sur les rues Cail et Perdonnet. Sur Château Rouge, elles ont lieu deux fois par semaine et des agents sont présents tous les jours rue Dejean. Pour permettre une meilleure  fluidification des sorties de métro, les stations Barbès et Chapelle bénéficient chacune d'une opération par semaine en fin de journée.

    Les arcades de la rue de la Goutte d'or, que nous avons très souvent évoquées pour leur saleté récurrente ont droit à minima à une opération par semaine pour mettre fin aux occupations illicites.

    Au mois de janvier : 672 PV sur Barbès et Château Rouge dont une majorité pour dépôts  et jets de mégots (435) pour seulement 43 PV pour épanchements d'urine. Une cartographie qui précisera par quartier, nombres et types d'infractions, sera disponible le mois prochain. D'ores et déjà, le 18e est le gagnant pour l'ensemble des arrondissements parisiens. Il restera à se déployer davantage sur le secteur Lariboisière. Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e a tenu à préciser que la verbalisation n'était pas toujours simple face à certains contrevenants récalcitrants. En cas de refus de présentation de papiers d'identité, il est fait appel à la police. Rappelons que les agents de la brigade de lutte contre les incivilités sont en civil.

    Du côté des associations

    Les échanges ont eu lieu par quartier. Pour les environs de la salle de consommation, les représentants du collectif contre la Scmr ont pu amplement s'exprimer. Pour eux, la délinquance visible rue Paré n'existait pas avant l'ouverture, une vision que nous ne partageons pas, même si nous ne contestons pas les nuisances subies et la nécessité d'améliorer la vie dans ce quartier.

    Pour le secteur Gare du Nord, l'association Vivre gares du Nord et de l'Est a insisté sur les problèmes de mendicité "agressive" notamment par des enfants, des vols de bagages..."La maire du 10e est très vigilante en ce qui concerne les enfants afin que ceux-ci soient rapidement pris en charge et placés" a précisé le commissaire du 10e.

    En ce qui nous concerne, nous constatons une présence policière bien visible sur l'ensemble du périmètre et une amélioration notable de la situation du côté de  la placette Polonceau, de même pour  Château Rouge, ce qui est confirmé par l'association Vie Dejean. Par contre, le marché est toujours difficilement praticable à certains moments, l'entrée de la station de métro parfois complètement bouchée et des ventes ont toujours lieu à l'intérieur de l'espace Ratp. Des mineurs isolés sont encore dans le quartier Goutte d'Or et particulièrement rue des Islettes mais nous savons aussi que l'association Casp (Centre d'action social protestant) diligentée par la ville, est présente sur le terrain pour aller à leur rencontre et tenter des prises en charge.

    Du mieux aussi rue Myrha, rue de Panama. Pour la rue des Poissonniers, il y a encore une bonne marge d'amélioration... tant pour les ventes à la sauvette que pour la propreté (mais là, c'est le domaine des services de la ville). Les interventions conjuguées de la police et la DPSP ont apaisé la rue Dejean du côté des sauvettes mais le non-respect de certains commerçants en matière de législation n'en est désormais que plus flagrant. L'association Vie Dejean continue à demander plus de contrôles,  particulièrement pour les heures de livraison.

    Du côté de la Chapelle, des efforts conséquents sont mis en place. Mais pour les associations, le secteur reste difficile et dès que la police quitte les lieux, les activités illicites reprennent. SOS La chapelle déplore, une fois de plus, l'état de la rue Pajol après les distributions  alimentaires de rue organisées par des associations qui ne dépendent pas de la ville et qui ne gèrent pas le  nettoyage des trottoirs.

    Côté 10e, de nombreuses saisies de chaussures vendues ont été effectuées sur le trottoir de la rue du Faubourg Saint-Denis. L'association Demain La Chapelle estime le bilan de la DPSP plutôt négatif car pas d'amélioration visible en matière d'incivilités. Souhaitons que le responsable du 10e soit présent lors de la prochaine réunion.

    On a également évoqué le mauvais éclairage à certains endroits et particulièrement la rue Marx Dormoy. Des demandes ont déjà été faites à la ville...

    La liste des points abordés n'est pas reprise dans son intégralité, ce serait bien fastidieux pour les lecteurs ! Prochain rendez-vous en avril.

  • Une guitariste Argentine dans le 9ème

    Il n’y a pas plus argentin ni plus parisien que Délia Estrada ! Cette guitariste classique arrivée à Paris en 1977 s’est installée dans notre arrondissement en 1999. Elle s’est très rapidement intégrée au quartier en montant une petite chorale d’enfants au sein de l’église Notre Dame de Lorette ce qui lui a permis de nouer de nombreux contacts et de lancer de manière bénévole beaucoup de projets dans le quartier, tous liés à l’Argentine de sa naissance et à la musique de son cœur. Mariée à un français et maman de deux enfants, Délia est professeur de guitare au Conservatoire de musique de Puteaux et Directrice de collection aux éditions Lemoine. Elle consacre sa vie à la musique, argentine bien sûr, qu’elle soit classique ou bien folklorique, ce dernier aspect des choses ayant sa préférence. Elle a su créer dans le 9ème un petit réseau d’artistes argentins, peintres et musiciens bien sûr. Si Paris Neuvième vous parle de Délia Estrada, c’est que le petit groupe de musiciens qu’elle a monté, Confluences, composé d’un flûtiste, d’un violoniste, d’un chanteur et d’un joueur de bandonéon sans oublier la guitariste Délia Estrada, va participer à un événement culturel dans le 9ème au mois de Juin. Dans le cadre de la manifestation « José de San Martin et Alexandre Aguado, les retrouvailles inattendues ou la Force du Destin » dont Paris Neuvième vous a parlé le 4 Juin, un concert est organisé le 15 Juin salle Rossini à la Mairie à 20h30 au cours duquel le groupe Confluences nous fera un panorama de la musique argentine autour du folklore et du tango.medium_confluences.jpg 4 membres du goupe Confluences : de gauche à droite - Aldo Ariel, Raul Maldonado (artiste invité pour ce concert), Délia Estrada et Nini FloresDélia Estrada, femme dynamique et sympathique, a bien d’autres projets en tête pour l’arrondissement, Paris Neuvième viendra vous en reparler régulièrement

  • Retour sur l’ABF

    L’Architecte des Bâtiments de France (ABF) en charge du 9ème aurait encore frappé ! Nous vous avons déjà parlé des ABF.

     

    Au cours du dernier Conseil de quartier Lorette Martyrs, il a été annoncé le refus par l’ABF du choix des arbres sélectionnés par les habitants du quartier, arbres à planter dans le haut de la rue des Martyrs. L’ABF aurait opté pour des platanes. La nature de l’avis (contraignant ou pas) n’est pas connu.

     

    Au-delà de l’aspect anecdotique que peut avoir cette affaire, elle pose aussi une question de fond. Au moment où un effort est fait pour développer la participation des habitants à la vie locale, il faut se poser la question de la réalité des pouvoirs qu’ils détiennent pour mener à bien certains projets ? En clair, à quoi sert-il de consulter les habitants si la décision finale de leur appartient pas ?

     

    N’accablons pas l’ABF. Il a une mission et ne doutons pas qu’il respecte scrupuleusement les contraintes légales qui s’imposent à lui. Disons aussi que la présentation du problème n’a été faite aujourd’hui que par une seule source, à savoir la Mairie du 9ème et qu’il est nécessaire d’entendre les arguments du Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine pour se faire une idée plus juste. Il n’en reste pas moins vrai qu’il semble que les citoyens, détenteurs de la souveraineté en bonne République, peuvent se poser des questions et qu’ils sont obligés de constater que la modeste décision de planter un certain type d’arbres dans leur quartier leur est contestée sous prétexte du respect de l’équilibre architectural environnant alors que d’autres projets peuvent se développer sans aucune entrave alors même que leur impact est considérable. A titre d’exemple, rappelons que la place Pigalle a été défigurée ces dernières années.

     

    Cette question n’est pas spécifique au 9ème. Il suffit de faire une petite recherche sur le web avec Google pour s’apercevoir que beaucoup de gens, et notamment d’élus locaux, s’en préoccupent. Pour votre information, voici un lien avec le site du Ministère de la Culture qui définit le rôle des Services Départementaux de l’Architecture et du Patrimoine.

     

    Afin d’essayer de vous informer complètement, Paris Neuvième va envoyer copie de cet article à l’ABF en charge du 9ème en espérant une réponse que bien sûr nous vous communiquerons.

     

    La Démocratie participative est aussi un combat.

  • Un site web des commerçants : pour quoi faire ?

    Nous vous avons déjà annoncé le lancement du nouveau site Internet créé par l’association des commerçants de la rue Vignon.

     

    Le commerce, et plus particulièrement le petit commerce, joue un rôle important dans notre arrondissement avec ses pôles principaux que sont la rue Cadet, la rue des Martyrs, la rue de Rochechouart et la rue Vignon. Chacun s’accorde pour dire que ces commerces participent à la vie de quartier mais ils sont confrontés à une évolution majeure : le changement de comportement des clients du en partie à la nouvelle sociologie des habitants du 9ème et donc la façon dont ces commerces doivent assurer leurs actions commerciales.

     

    La création d’un site web par l’association des commerçants de la rue Vignon est significative des nouvelles approches commerciales qui pourraient se développer dans un avenir rapproché et en cela il est intéressant de regarder ce qui a motivé ce projet.

    L’objectif premier est de créer une nouvelle vitrine de l’ensemble des commerces présents dans la rue par un regroupement des moyens. Il est aussi un lieu d’informations sur les différentes animations organisées dans la rue et susceptibles d’attirer de la clientèle. Le site en lui-même n’a pas de vocation commerciale directe dans la mesure où aucune vente en ligne n’est organisée. Par contre, jouant sur la diversité de l’offre, il permet une information complète et différenciée par rapport aux grands magasins par exemple. Il est aussi, à certains égards, porteur d’une griffe – Village Vignon – qui cherche à privilégier la qualité de l’accueil et du service afin de fidéliser la clientèle. Il donne enfin aux commerces de la rue une visibilité qu’ils n’auraient pas en restant isolés.

     

    Mais il est aussi réaliste de se poser la question de l’utilité de ce projet ? Faire appel aux nouvelles technologies qui induisent nécessairement des clivages entre ceux qui en ont pris l’habitude – disons les plus jeunes pour faire simple – et ceux qui restent dans un schéma plus traditionnel, est-il un moyen efficace pour assurer le développement des petits commerces et donc leur pérennité ? Ces actions d’information correspondent elles aux nouveaux comportements des consommateurs et qu’apportent-elles vraiment aux commerçants ? Il est bien trop tôt pour apporter une réponse à ces questions. Il faut quand même remarquer que certains voient dans cette nouvelle approche du petit commerce une réalité de demain. Nous pouvons citer là par exemple le portail e-Quartier qui semble déjà rencontrer un certain succès à Paris et notamment dans notre arrondissement avec les commerçants de la rue Cadet et ceux de la rue des Martyrs. Nous vous en reparlerons.