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"Les Fermiers généreux" : des installations pas à la hauteur des attentes

Les installations du projet des "Fermiers généreux", sous le viaduc et sur le pont de la Chapelle, au-dessus des voies des chemins de fer de l’Est, commencent enfin à prendre forme. Mais autant le dire tout de suite, comme nous le craignions les premiers résultats ne sont pas à la hauteur des attentes exprimées par les habitants tout au long du - pour le moins chaotique - processus de concertation.

promenade-urbaine,fermiers-genereux,10e,18e

Le "coin ferme" est déjà presque terminé depuis quelques semaines avec la pose des bacs, l’apport de la terre et quelques plantations. Mais première désillusion, la clôture  promise pour protéger l’espace et les cultures pendant la nuit ne consiste pas en des grilles métalliques indépendantes des bacs, mais en fait seulement en un maillage d'acier souple, certes assez résistant, mais posé sur des poutres en bois, elles-mêmes emboitées sur les bacs. Or, on le sait, le bois est un matériau relativement fragile, et le quartier, et cette zone en particulier, sont souvent traversés par des personnes alcoolisées ou sous l’influence de produits les rendant violentes, tout comme par des batailles de bandes qui se servent de tout ce qu’elles ont sous la main pour s’attaquer. On peut craindre que ces installations deviennent des armes par destination le moment venu.

Le portail de la clôture lui aussi en bois, et même en chêne, a peu de chances lui aussi de tenir face à des assauts de personnes violentes ou malintentionnées

Côté installations - qui devait accueillir trois espaces fermés pour la "granothèque", la "bricothèque" et le petit coin de cantine solidaire - le constat est pire. Nous dénoncions déjà le choix de la Ville de ne pas mettre à disposition de la future ferme urbaine des installations qualitatives comme les kiosques disposés sur la Promenade urbaine côté Stalingrad, la Mairie ne comptait en effet installer qu’un seul kiosque et deux containers vitrés sur le modèle de ceux installés provisoirement près du métro la Chapelle. Ce ne sont finalement que des containers dont un classique et deux vitrés, peu qualitatifs, voire on peut le dire vraiment pas esthétiques et, hélas, n’arrangeant pas l’allure du quartier. Rappelons que ces containers sont ceux-là même que les riverains ont unanimement rejetés lors de la phase de concertation.

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La partie vitrée de deux des containers censée donner un meilleur aspect ne fait finalement que mettre en valeur le fatras qui y règne (ce qui est finalement normal pour une "bricothèque" où les outils sont remisés).

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Sur cette même partie, on ne peut que regretter le choix peu qualitatif de bacs censés accueillir des plantes, mais hélas de mauvaise qualité, et servant déjà de poubelles et d’urinoirs généraux (ils sont à la hauteur parfaite pour cet usage). Placés trop près de la route, arrosés régulièrement (en plus de l’urine) par les véhicules roulant dans les flaques à proximité, il est peu probable qu’ils tiennent dans la durée.

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Qui plus est, le revêtement de la même partie montre déjà des signes de faiblesse, après seulement un mois il commence déjà à se détériorer avec des bouts d’asphalte qui se désolidarisent déjà du sol. Ces problèmes structurels, liés à la qualité des travaux réalisés par une entreprise privée, sont assez nombreux sur ce secteur, nous auront l'occasion d'y revenir sur ce blog.

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Nous le répétons donc encore, nos quartiers sont populaires et nous en sommes fiers, et nous revendiquons comme tous les quartiers parisiens le droit à un cadre de vie agréable et, n'ayons pas peur des mots : beau. Pour cela il faut que les aménagements soient durables, esthétiques et de qualité. Si cela est relativement le cas pour l'ensemble du projet de Promenade urbaine, nous devons déplorer ici un manque d'exigence qui risque de mettre à mal ce projet.

Pour rappel, nous avons soutenu ce projet dès le début, mais nous nous inquiétions des conditions de réalisation, et nous sommes peinés de voir que nos préconisations, qui rejoignent celles de la plupart des habitants et des autres associations de riverains sur ce sujet, n'aient pas été suffisamment entendues par les pouvoir publics.

Commentaires

  • En même temps il faut vraiment vouloir un espace pareil a cet endroit. C'est pas de l'utopie mais de la bêtise, une ferme ? Au dessus des voies ferrés ? Merci pour les bêtes les bobos.

  • Bonsoir,

    À lire votre commentaire, il semble que vous fassiez une confusion à cause du terme "ferme",. En effet, il n'est pas question d'animaux, personne n'a jamais imaginé une chose pareille ici. Il est question uniquement de cultures végétales.

  • Les mots ont un sens et le mot ferme designe une exploitation agricole pouvant être destinée au tandem polyculture et élevage ou bien être specifique a un seul type de culture (la vigne, le maraîchage etc).
    En l'occurrence, parler de ferme ici c'est de l'enfumage pour parisiens en mal de verdure. On parle de quelques bacs contenant de la terre vegetale. C'était déjà n'importe quoi la ferme du square Bashung, impliquant la fermeture de 2/3 du jardin aux gens, et maintenant ces bacs a verdure posés sur le boulevard.
    Qui aurait envie de cultiver des légumes ou des fruits a cet endroit ? C'est n'importe quoi et quelque part heureusement que ces aménagements sont réversibles parce qu'il y a fort a parier que les futurs agriculteurs ne resteront pas longtemps au milieu de ce pont. Se reaproprier la politique, les questions d'alimentation et d'écologie est une bonne chose mais il faut être un minimum sérieux et ne pas céder a la première lubie biobioisante ou greenwashisante. Les surfaces dont on parle ici sont dérisoires, ne pouvant ni répondre aux enjeux d'ecologie ni aux enjeux d'alimentation. Que va t'il rester ? La pédagogie ? Oui à condition que cela soit fait dans de bonnes conditions et atteigne le plus grand nombre. Ici ce sera dégradé vite, sale, pollué et cet aménagement n'aura servi a rien a par satisfaire quelques illuminés du 18ème, merci aux élections qui approchent n'est ce pas.

  • Relisez nos nombreux articles sur le sujet, vous verrez que nos points de vue sont plutôt convergents sur cette question.

  • Effectivement il est à craindre que cet "aménagement" vive le temps d'une annonce électorale et devienne rapidement un nouveau point de problèmes ou de nuisances.

    A-t-on une idée du coût de cette installation ? Et savez-vous s'il est exact que le mini-zoo du square Bashung soit subventionné à hauteur de 80 000 euros par ?

  • Bonsoir Jacques (et Maria)
    Le projet de promenade urbaine proposé en 2014 aux candidats aux municipales par Action Barbès n'est pas celui qui est en cours de réalisation (nos dizaines d'articles sur le sujet en font foi), et qui s'y intéresse avec un peu de sérieux et sait faire preuve d'honnêteté intellectuelle le sait parfaitement. Aussi il semble un peu fort de nous faire le procès des problèmes que justement nous dénonçons depuis très longtemps.
    Concernant le marché des biffins, on peut continuer comme cela dure depuis 20 ans, avec une répression policière totalement inefficace et une situation qui empire d'année en année, ou chercher une solution intelligente, une solution qui fonctionne relativement bien à Montreuil par exemple.
    Quant au "projet de société", nous laissons cela à la politique politicienne, ce n'est pas l'objet de notre association, nous préférons nous atteler à la recherche de solutions concrètes face aux problèmes existants, sachant que repousser un problème plus loin n'a jamais été une solution.

  • Quand je pense que le blog Action Barbés, souhaite l'organisation d'un marché encadré des biffins, j’ai l’impression que nous allons vers un projet en plus catastrophique pour le quartier. La promenade urbaine que nous avons si longtemps attendue, c’est une plaisanterie de mauvais goût…
    Franchement, le quartier a déjà tant des problèmes, pourquoi ajouter un de plus ?
    Les résidents sont légitimes dans leur envie de vivre d’un quartier comme d’autres. Action Barbés aujourd’hui veux réaliser un projet de société, mais je me demande bien de savoir lequel. La démocratie commence par le niveau local et non avec des projets utopistes et bien-pensants qui vont sauver le monde.
    C’est dommage …

  • Quand je pense que le blog Action Barbés, souhaite l'organisation d'un marché encadré des biffins, j’ai l’impression que nous allons vers un projet en plus catastrophique pour le quartier. La promenade urbaine que nous avons si longtemps attendue, c’est une plaisanterie de mauvais goût…
    Franchement, le quartier a déjà tant des problèmes, pourquoi ajouter un de plus ?
    Les résidents sont légitimes dans leur envie de vivre d’un quartier comme d’autres. Action Barbés aujourd’hui veux réaliser un projet de société, mais je me demande bien de savoir lequel. La démocratie commence par le niveau local et non avec des projets utopistes et bien-pensants qui vont sauver le monde.
    C’est dommage …

  • Bonsoir,

    Un "procès" ? Pour ma part j'ai juste approuvé votre commentaire et celui de Daore, en ajoutant une question factuelle sur le coût de ces "fermes".

    Quant au marché au biffins, je n'en n'ai pas parlé mais je partage effectivement les doutes exprimés par Maria (que je ne crois pas connaître) et d'autres adhérents ou habitants. Je pense que certains sujets mériteraient débat, au risque de créer des incompréhensions.

    Bien amicalement,

    Jacques

  • Le problème dans notre quartier est exactement celui-ci, on ne repousse aucun problème plus loin. La drogue est là, on ouvre une salle de shoot. Les biffins sont là, on les encadre sur place. Pourquoi ne pas créer un tabac alternatif sur le métro par exemple ?
    Comme ça, Mme Hidalgo préserve le 7éme, pour dépister les mauvaises longues, contruit pour les sans- abri un local temporaire au 16éme, concentre les logements sociaux dans le nord de Paris…
    Les mairies profitent des blogs citoyens. Ils argumentent, qu’ils ont le soutien des organismes locaux pour continuer à faire une politique urbaine inégalitaires et ségrégationniste …
    Et aux habitants de quartiers populaires de se conformer…

  • Ce blog est ouvert aux commentaires, certes, mais il ne faudrait pas confondre le media avec le contenu. Quand Action Barbès déplore certains aménagements à ses yeux peu qualitatifs (comme ci-dessus), il faut entendre que l'association honnêtement est déçue elle-aussi de l'allure de l'espace de végétalisation, par exemple, pour ne citer que cet espace, qu'elle le dit ici, et que vous lecteurs, pouvez vous exprimer dans ce sens ou non, dans vos commentaires.
    Mais s'en prendre à ces animateurs.... c'est se tromper de cible.
    Pourquoi pensez-vous que le projet en cours de réalisation est le fait de notre association ? Elle ne fait que rendre compte de ses observations, et n'a ni le pouvoir de prendre des décisions à la place des responsables municipaux, ni de prendre une pioche sur le terrain.... Les bacs de plantes sont risqués et menacés de malpropreté, de sécheresse, de mesusage.... etc. L'idée je crois est d'occuper le terrain. Pas simple.
    Quant au carré des biffins.... Action Barbès le proposait déjà à Daniel Vaillant quand nous participions aux réunions entre services à l'Hôtel de Ville.... il y a 10 ans (des réunions tombées dans les oubliettes). On a vu ce phénomène naître sous nos yeux, se développer, devenir surréaliste à certains moments quand les trottoirs tout autour de l'hôpital étaient couverts d'objets hétéroclites, puis diminuer, et se déplacer jusqu'à prendre les dimensions actuelles. Vaillant ne voulait pas encadrer, donc tolérer ces ventes à la sauvette à cause de la distorsion de concurrence avec les petits commerces locaux. La situation avec ou sans carré n'a pas trouvé de solution pérenne, mais les étals au sol sont cantonnés sous le métro les jours de marché, seulement, a priori. Avec quelques extensions ici ou là du côté de la Chapelle. Alors, reparler d'un encadrement ne me parait pas une énormité.
    Nous ne sommes pas le seul quartier, ni la seule ville, à avoir des marchés de ce type.

  • Cette fois je suis tout à fait d'accord. J'ai suivi le travail d'Action Barbès sur ces deux points, et on ne pouvait guère faire mieux.
    Les remarques sur les biffins et la salle de shoot me rappellent une levée de boucliers, il y a quelques années, lors de l'ouverture d'un centre d'accueil rue de Rocroy pour des sans abris sortant de Lariboisière. Action Barbès avait alors travaillé à expliquer le bien-fondé du projet, en face de très violentes attaques. Ce centre s'est révélé depuis très tranquille, et n'a suscité aucune nuisance !

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