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  • ”Paul Meurice et Victor Hugo, les allumeurs d’étoiles”

    Parler brièvement de Victor Hugo est presque impossible. Comment aborder le romancier, le poète, le dramaturge, le dessinateur, le journaliste, l’homme politique, le rebelle, l’exilé, le romantique …. en quelques mots ? Il nous faut rester modeste devant un tel personnage. Notre arrondissement nous donne quand même l’opportunité de parler de Hugo et de le regarder dans son environnement familier puisqu’il y passa quelques années de sa vie.Paul Meurice (1818-1905) est lui moins connu que le grand Victor. Dans les années 1830, il fut le collaborateur de George Sand, d’Alexandre Dumas. Suite à la Révolution de 1848, il créé le quotidien « L’événement » de tendance « hugolienne » nous précise Bernard Vassor. L’arrivée au pouvoir du Prince Napoléon et le coup d’Etat de Décembre qui en fait l’Empereur Napoléon III mettent fin au projet mais en 1869 Paul Meurice se relance dans l’aventure de la presse en créant « Le Rappel », autre quotidien auquel collabora également le fils de Victor Hugo, Charles.Mais Paul Meurice fut surtout et avant tout le proche de Victor Hugo. Editeur de ses œuvres, adaptateur de ses romans pour le théâtre, metteur en scène de ses pièces, collectionneur infatigable de ses dessins, il fut l’ami bien sûr mais aussi « l’appui et le conseil » nous dit Sheila Gaudon, Professeur Emérite à la Wesleyan University (USA) dans le recueil de correspondance entre Hugo et Meurice qu’elle a publié.medium_paul_meurice.jpgmedium_victor_hugo.jpgPaul Meurice voua sa vie à Hugo. Une dévotion sans faille qui aboutit en 1903 à la création du musée de la place des Vosges.A l’occasion du centenaire de la mort de Paul Meurice, la Société des Amis de Victor Hugo et l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle organisent une série de manifestations culturelles – Paul Meurice & Victor Hugo, les allumeurs d’étoiles - pour présenter les relations et l’œuvre commune de Hugo et de Meurice.A la fois Meurice et Hugo vécurent dans notre arrondissement de nombreuses années. Avenue Frochot pour le premier, et disons un peu partout dans l’arrondissement pour le second ! Dans le cadre des journées « les allumeurs d’étoiles », une promenade littéraire sur les traces de Paul Meurice et de Victor Hugo dans le 9ème est organisée le Samedi 17 Septembre prochain. Commentée par Bernard Vassor, il s’agira d’une « ballade » à la rencontre des différents lieux du 9ème entre l’avenue Frochot, la rue de la Tour d’Auvergne, la rue des Martyrs, etc. où le souvenir des deux hommes restent vivant, qu’ils aient été des lieux de travail ou de résidence.Paris Neuvième vous propose cette promenade.Rendez vous :Samedi 17 Septembre à 15h30à la librairie « L’Atelier 9 »59, rue des Martyrs (place Lino Ventura)Métro Pigalle – bus 67Il fera beau, c’est commandé mais prenez de bonnes chaussures. Une virée dans l’univers de Hugo le jour de la fête du patrimoine.

  • Ca bouge rue des Martyrs !

    La rue des Martyrs n’est pas seulement une voie historique traversant du Sud au Nord notre arrondissement. C’est un lieu de vie où les commerces de proximité foisonnent encore malgré les profonds changements des dernières années. Refaite à neuf, elle présente aujourd’hui un visage convivial digne de celle d’un village, au coeur même de la capitale.

     

    La nouvelle association des commerçants de la rue des Martyrs créée en Avril 2005 et appelée tout simplement « Rue des Martyrs » est en place sous la présidence d’une jeune femme dynamique et d’une équipe motivée. Elle est maintenant opérationnelle et sa première réunion s’est tenue le 13 Septembre. Une quarantaine de commerçants y ont participé.

     

    En ce qui concerne les projets, le but affiché par l’association est clairement d’animer le quartier, de maintenir l’ambiance conviviale de la rue pour le bénéfice commun des clients et des commerces.

     

    Les préoccupations et les idées ne manquent pas.

     

    Les questions de sécurité, de circulation, d’éclairage, celles liées au développement des commerces de proximité, de mise en valeur de ceux-ci auprès de la clientèle, sont parmi les plus importantes. Deux points précis sont à revoir avec la Mairie.

    En haut de la rue, le rétrécissement de la voie et le fait que deux zones de livraison soient en vis-à-vis provoquent des embouteillages, notamment en empêchant le bus 67 et les camions de passer. Un réaménagement de cette petite portion de rue va être demandée.

    L’éclairage public est jugé insuffisant par les commerçants. Il est vrai que les nouveaux lampadaires installés sont jolis et bien dans le style parisien mais ils diffusent une lumière blafarde, peu compatible avec les exigences des commerces. Il semble que la Mairie ait vu le problème. Notons, au passage, qu’un bon éclairage est aussi un élément de sécurité important.

     

    Pour fêter la fin des travaux, les commerçants de la rue des Martyrs ont décidé d’organiser une gande fête. Celle-ci se tiendra le Samedi 24 Septembre avec pour point culminant un défilé dans la rue précédé d'un concert de tambours brésiliens, bien dans l'esprit de l'année du Brésil en France. Le défilé présentera les nouvelles collections des boutiques de la rue, les mannequins seront coiffés, maquillés et fleuris par les commerces du quartier. Le défilé aura lieu de 15h à 16h dans toute la rue des Martyrs. Les commerçants participeront à la fête et organiseront qui des dégustations qui des animations dans leurs magasins. Le thème sera "j'aime ma rue, je participe à son renouveau".

     

    Par ailleurs, les traditionnelles illuminations de Noël prendront cette année une importance particulière. Même si rien de concret n’a été encore décidé, le principe en est retenu et devrait donc permettre à l’association « Rue des Martyrs » d’organiser une deuxième fête la même année.

     

    Alors, si vous n’avez rien de spécial le 24, n’hésitez pas à venir faire un tour dans « notre petit village », on vous y attend avec chaleur et gentillesse.

  • Conseil d’arrondissement

    Un Conseil d’arrondissement dense et convivial, une fois n’est pas coutume, s’est tenu hier. A noter aussi que pour une fois, presque tous les élus étaient présents (2 absents seulement). Passons les sujets en revue suivant l’ordre du jour.

     

    Dans les informations préalables, le Maire rappelle le lancement de la « votation citoyenne », consultation informelle organisée par la Mairie de Paris afin de permettre aux Parisiens de s’exprimer sur le fait de savoir si ils sont partisans ou non de donner le droit de vote aux étrangers non ressortissants de l’UE aux élections locales. Les conditions d’organisation de cette consultation ont fait l’objet de remarques de la part de Pierre Lellouche, qui ne s’oppose pas au projet de donner le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, mais qui fait remarquer que la manière dont se déroule cette « votation » va probablement entacher son résultat, rien que par le fait qu’aucun contrôle ne soit mis en place. Le Maire rappelle lui que ce scrutin n’a aucune valeur juridique et ne donnera que des indications.

     

    La bonne nouvelle de ce Conseil est l’unanimité des élus pour lancer les opérations de réaménagement du 26 rue Chaptal. Il s’agit de la création d’une bibliothèque, médiathèque et d’une halte garderie de 30 places sur un espace de 1900 m² acheté à l’Etat par la Ville de Paris. C’est un investissement lourd (environ 7 millions d’€) pour la réhabilitation de deux corps de bâtiment dont l’ancien hôtel de Serigny, séparés par une cour de 400 m². Les travaux devraient commencer en Mars 2006 pour 14 mois. L’opération entre dans le cadre du rééquilibrage vers le Nord des équipements de l’arrondissement qui verra ainsi dans un périmètre assez petit voisiner le Musée de la Vie Romantique, l’école de la rue Chaptal, le théâtre d’IVT et cette nouvelle bibliothèque halte garderie.

     

    Autre bonne nouvelle, l’accord des élus pour la réalisation de 17 logements sociaux au 11 rue Cadet sur 1500 m² qui viendront terminer l’opération lancée au 9 avec la création d’une petite cour ouverte au public.

     

    Sur proposition de P. Cohen Seat, élu communiste de l’arrondissement, le Conseil a adopté un Vœu qui sera soumis au Conseil de Paris suite au conflit social né de la liquidation de la société gérant les stands placés sur les trottoirs devant les Galeries Lafayette. Il s’agit de demander à la Ville de faire faire à l’inspection du travail une enquête sur les conditions de réembauche de certains salariés de la société concessionnaire car il semble que les anciens délégués du personnel appartenant au syndicat CGT aient fait l’objet d’une discrimination.

     

    Corine Barlis, Première Adjointe au Maire, a fait le point sur l’organisation du Téléthon 2005 dans le 9ème. Pour l’ensemble de l’arrondissement, le montant des sommes recueillies est de 12 500€. Le Maire et P. Lellouche ont rendu hommage au travail réalisé.

  • Compte Rendu de mandat du Maire de Paris

    Quelle curieuse réunion que celle qui s’est tenue hier soir salle Rossini pour la dernière réunion 2005 de compte rendu de mandat de B. Delanoë ! La salle était pourtant bien pleine, le public avait l’air motivé mais restait néanmoins calme.

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    Le Maire de Paris est un formidable communicant. Il sait être tour à tour drôle, incisif, moqueur, parler comme tout le monde. Bref, il sait tenir une salle. Mais dans sa forme, ce type de réunion reste assez spécial.

     

    D’abord et bien que le Maire vienne rencontrer ses administrés, on réserve les deux premiers rangs de la salle pour les élus en tout genre, sorte de cordon sanitaire. S’y ajoutent quelques Directeurs des Services centraux de la Ville.

     

    Le Maire est venu avec quelques adjoints. Hier, Anne Hidalgo, Pénélope Komitès, Denis Baupin. Ceux-ci papotent dans leur coin et ont l’air de beaucoup s’ennuyer.

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    Le Maire fait un petit discours introductif sans véritable structure passant allègrement des logements sociaux aux pistes cyclables en passant par les crèches, les JO et les immeubles insalubres. Il est en forme et stimulé par la présence de Pierre Lellouche, aussi émaille t-il son propos de quelques piques très politiciennes au deuxième degré.

     

    Le pire est à venir. On donne la parole à la salle et là on fait la queue devant deux micros pour poser sa question. Une salve de 20 en premier, puis 20 autres ! Le Maire prend des notes. Il faut aussi noter que les participants ne sont pas tous de notre arrondissement. Pas de problème. Mais il semble que certains soient des habitués en vont de réunions en réunions toujours avec les mêmes questions.

     

    Sur le fond, rien. Le Maire ne dit pas ce qui va ou ce qui ne va pas, ses projets à court et moyen terme. Le Maire dit nous avons fait mieux que les précédents. Cela semble lui suffire. On lui parle de sécurité, il répond c’est la faute de la police qui n’est pas sous sa responsabilité. On lui parle des crèches, ce n’est pas de sa faute si tant de retard a été pris sous l’ancienne mandature en ce domaine. On lui parle des JO, ce n’est pas de sa faute si toutes les voix des pays de l’ex-Europe de l’Est ont manqué à Paris au sein du CIO (suivez mon regard vers l’Elysée et les propos de J. Chirac concernant la Pologne).

     

    B. Delanoë parle de son mandat en regardant dans un rétroviseur.

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    N’accablons pas le Maire. Reconnaissons qu’il y a une part de vrai dans ses propos mais après cinq ans de mandature, l’argument du passé n’est pas vraiment convaincant. Chacun sait bien que tout n’est pas possible, chacun comprend que les difficultés sont grandes. Mais cette manière de se défausser des problèmes sur les autres est pénible.

     

    En vérité, c’est la Démocratie qui est perdante dans cette affaire. Un dialogue direct entre le Maire et les Parisiens est souhaitable. Mais sous cette forme, on ne peut ressentir que de la frustration.

  • L’enquête IPSOS dans le cadre du PDP

    La Mairie de Paris a diffusé début Mars les résultats de l’enquête commandée à IPSOS afin de recueillir l’avis des Parisiens sur le Plan de Déplacements de Paris (PDP) en cours d’élaboration. En vue de la réunion qui se tiendra mercredi 15 mars à 19h dans notre Mairie rue Drouot en présence de Denis Baupin, il n’est pas inutile de regarder ces résultats de plus près.

     

    IPSOS nous dit que plus de 140 000 questionnaires ont été retournés (30 000 via Internet soit 28%). La structure de l’échantillon en âge et en sexe reste assez proche de celle de la population, avec un peu plus de cadres et employés ayant répondu que d’ouvriers en ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles. 3% des réponses en provenance de notre 9ème pour 3% de la population parisienne. Notons que 73% des personnes ayant répondu disent utiliser habituellement les transports en commun contre 20% un véhicule individuel. 140 000 réponses de personnes de 15 ans ou plus pour une même population pouvant être estimée à 1 400 000, cela fait du 10%, ce qui n’est pas mal et donc assez représentatif.

     

    La nature des questions a fait et fait encore l’objet de nombreuses polémiques. Il est juste de noter que la manière dont la question est posée influence beaucoup la réponse. C’est particulièrement vrai pour la toute première question qui ne demande pas aux personnes quel type d’équilibre entre les différents modes de déplacements leur parait souhaitable mais leur demande de confirmer ou d’infirmer les choix d’ores et déjà faits par l’actuelle municipalité. Sachant que la très grande majorité des personnes interrogées utilisent les transports en commun, il n’est donc pas surprenant que 78% des réponses soient favorables à la politique actuellement suivie. La tonalité générale du questionnaire est d’ailleurs assez orientée contre les voitures. On peut apprécier ce choix mais celui-ci détermine à l’avance l’orientation des réponses et entache quelque peu l’enquête.

     

    Que ce soit la fréquence et la régularité des bus ou des métros, l’amplitude des horaires de ceux-ci, l’enquête ne fait que confirmer ce que chacun sait, à savoir qu’il y des progrès à faire. Autre résultat sans surprise, la nécessité d’améliorer les transports de banlieue à banlieue. La question des livraisons et de la présence de camions dans Paris est importante et l’enquête nous dit qu’une majorité de personnes préconisent un acheminement par train ou par bateau sur la Seine. S’agit il là de modes de transports réalistes ?

    La place faite aux piétons est plébiscitée dans le cadre des projets de réaménagement. La limitation de vitesse à 30km/h comme prévue dans la mise en place des quartiers verts ne recueillent que 33% d’avis favorables.

     

    Bref, pour être honnête, disons que cette enquête ne nous apporte pas beaucoup d’éléments nouveaux. Elle fait déjà l’objet d’une certaine satisfaction à l’Hôtel de Ville et il y a donc fort à parier que la politique actuelle sera suivie voire renforcée. Il est indéniable que la circulation en « site propre » des bus a considérablement amélioré leurs conditions de circulation mais il est également indéniable que les problèmes de circulation automobile demeurent ainsi que ceux liés au stationnement.

     

    Vous trouverez les résultats complets de cette enquête en cliquant ICI.

     

    Pour compléter votre information, vous pouvez aussi consulter le sondage CSA réalisé plus généralement sur la mandature de Bertrand Delanoë en cliquant ICI.

  • Municipales 2008 : au Parti Socialiste

    Troisième sur la liste des 41 candidats sur la liste emmenée par Daniel Vaillant dans le 18ème – cet arrondissement compte 200 000 habitants et envoie 14 personnes au Conseil de Paris et compte 41 Conseillers d’arrondissement – c’est tout logiquement que Bertrand Delanoë a lancé sa campagne depuis le gymnase Ronsard situé au pied de la butte Montmartre, dans le 18ème arrondissement donc. Beaucoup de monde pour ce premier meeting, présence de socialistes de tous les genres, des plus anciens comme Lionel Jospin ou Claude Estier aux plus récents comme Bruno Julliard, ex-Président de l’UNEF et candidat dans le 13ème. Présence aussi des socialistes du 9ème avec à leur tête Jacques Bravo.

    Bertrand Delanoë a dévoilé son programme dimanche lors d’une conférence de presse et vous pouvez télécharger ce document sur son site. Ce document de près de 70 pages a aussi été imprimé et est largement diffusé lors des réunions publiques. Il en tiendra 20 – une par arrondissement – d’ici la fin février et le tout se terminera par un grand meeting au Zénith début mars.

    Logement, solidarité, transport, environnement mais aussi innovation, démocratie et culture sont au programme 2008-2014 intitulé « Paris, un temps d’avance …. ». Nous aurons l’occasion d’y revenir lorsque l’ensemble des candidats auront fait leurs propositions.

    Il y a de l’ambivalence dans le discours de l’actuel Maire de Paris. D’un côté, une certaine autosatisfaction pour ce qui a été réalisé depuis 2001 jugé à l’aune des réalisations des mandatures précédentes : en gros nous avons fait mieux que ceux d’avant donc nous sommes meilleurs. C’est le côté agaçant du discours. De l’autre côté, il n’est pas contestable qu’il y a une volonté si ce n’est une vision pour un Paris plus juste socialement, plus dynamique économiquement, plus ouvert dans le cadre du projet Paris métropole, plus rayonnant sur le plan international et donc une certaine modestie devant ce défi. C’est son aspect sympathique.

    Notons aussi que Bertrand Delanoë semble mal à l’aise dans sa position de favori à l’inverse de ce qui s’est passé en 2001 où sa position de challenger lui a sans doute donné du dynamisme. Il exprime aujourd’hui ce malaise en parlant « d’incertitude » sur le résultat des élections et de la nécessaire mobilisation autour des listes socialistes. Il avait d’ailleurs déjà exprimé cette « incertitude » au cours de l’émission Ripostes sur France 5 dimanche en parlant des arrondissements clé que sont pour lui les 4ème, 9ème, 12ème et 14ème.

    Enfin, il n’est plus contestable que Bertrand Delanoë est un excellent orateur, que sa gestuelle aux accents parfois mitterrandiens, que son verbe à la fois de gauche mais aussi rassembleur, font mouche auprès d’un public, certes convaincu d’avance, mais qui ne cache pas son plaisir. Les quelques extraits filmés ci-après en sont une espèce de preuve.
  • Municipales 2008 : chez Les Verts

    Denis Baupin a tenu hier soir à l’espace Saint Martin dans le 3ème arrondissement une première réunion publique pour parler de son programme 2008-2014. Il y avait là quelques têtes de listes d’arrondissements (pas toutes), quelques célébrités du monde "Verts" comme Daniel Cohn-Bendit ou Yves Cochet, la Secrétaire Nationale des Verts Cécile Duflot et quelques personnalités en soutien comme le professeur Belpomme.

    Comme souvent – on serait tenté de dire comme toujours - chez Les Verts, cela s’est passé dans une décontraction certaine et un désordre sympathique. Prévue pour 19h, la réunion n’a commencé qu’à 20h15, dans la bonne humeur, mais sans un mot ni d’explication ni d’excuse.

    Vous pourrez consulter le programme des Verts sur le site de Denis Baupin. Celui-ci – le programme - est nettement marqué à gauche et Denis Baupin le revendique haut et fort. Pour lui, l’écologie est une rupture, les enjeux environnementaux sont des enjeux sociétaux qui impliquent nécessairement des changements drastiques dans nos comportements habituels. Il ne s'estime ni idéologue, ni rêveur, juste conscient des défis auxquels nous sommes confrontés et qu'il veut affronter avec réalisme.

    Juste à titre d’exemple, là ou les socialistes prévoient 40 000 logements sociaux pour la mandature 2008-2014, Les Verts en préconisent eux 9000 par an soit 54 000 ! Là où les socialistes veulent augmenter les capacités d’hébergement pour les exclus et les SDF, Les Verts veulent que plus aucune personne ne couche dehors en 2014. Là où les socialistes parlent d’une meilleure justice sociale, Les Verts pensent à un revenu minimum pour TOUS les parisiens. Nous reviendrons sur ces points.

    Nous mentionnons ces sujets simplement pour illustrer la différence dans les projets des uns et des autres car Les Verts savent et disent que leur allié « naturel » est le PS, Bertrand Delanoë. Non pas que tout soit idéal dans leurs relations, mais pour Les Verts il n’y a pas d’autre alternative qu’une alliance avec le PS au second tour. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Il y a des sujets qui fâchent – la construction de tours par exemple – et des positionnements rédhibitoires : si le PS s’associe au MoDem, Les Verts ne seront pas leur allié. Car la stratégie risquée de Denis Baupin est la suivante : il veut instaurer au premier tour un rapport de force avec le PS qui lui permette de mettre en œuvre les idées qui sont les siennes. Quitte à ce que le pari soit perdu et que Les Verts disparaissent de la scène politique parisienne si leur score est trop faible. On peut y voir soit de l’intégrisme soit de l’honnêteté démocratique, c’est selon, mais reconnaissons que cela ne manque pas d’un certain panache. Denis Baupin le dit sans hésiter «  je confie le sort des Verts à Paris aux électeurs ».

  • Point de vue

    Dès mon élection à la Mairie du 9e, avec mon équipe, je lancerai la création de "deux rues vertes" dans notre arrondissement et développerai davantage le tri sélectif adapté pour que les habitants du 9e soient de ce point de vue exemplaires.

    Mais l'écologie urbaine c'est aussi plus de propreté. C’est une question d’hygiène et de santé publique. Comme beaucoup d'habitants du 9e, j'en ai assez de la saleté dans nos rues et je sais comment y remédier. Ne vous y trompez pas, la Mairie d'arrondissement a un réel pouvoir en matière environnementale, encore faut-il savoir et vouloir s'en servir.

    Nous réorganiserons en profondeur les services de propreté du 9e. Comme les autres Parisiens, les habitants du 9e paient leurs taxes locales mais ils n’ont pas accès à la même qualité de service public. Les rues Rodier, Condorcet, Trudaine, Milton, Choron, Hippolyte Lebas, Lamartine, Turgot, Gérando, Dunkerque, Tour d’Auvergne, Montholon et Bochart de Saron ne sont pas collectées certains jours ! Je veux qu’aucune rue ne soit abandonnée.

    Nous créerons une brigade d’intervention rapide de propreté 24h/24 pour les rues, les squares et jardins publics de l’arrondissement.

    En matière de transports, nous donnerons la priorité aux transports en commun en s’assurant de la régularité du passage des bus en semaine, le soir et le dimanche. Nous mettrons en place des navettes propres pour rejoindre l’Ouest du 9e dépourvu en équipements sportifs et culturels, avec l’Est, le Centre Valeyre, le conservatoire et nos deux piscines.

    Nous sensibiliserons les plus jeunes à la qualité de notre environnement par l’organisation d’éco-événements pédagogiques.

    A la Mairie, nous mènerons une politique d’achat éco-responsable : fourniture de bureau, faible impression de dépliants et d’affiches, réduction des déchets. Nous sensibiliserons le personnel municipal aux enjeux environnementaux et à de nouveaux comportements au quotidien. Enfin, nous renouvellerons le parc existant par des véhicules propres, faiblement émetteurs de CO2. Nous nous engageons à mener des projets de constructions de bâtiments à haute qualité environnementale.

    Sur tous ces sujets, je sais pouvoir compter sur le soutien du Ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo.

     

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    L’écologie urbaine : quel sens dans un arrondissement comme le nôtre ?

    par Delphine Burkli - UMP790ac4ef5825c711b6a51fb151b0e235.jpg

     

     

     

     

     

    C'est justement parce que le 9e arrondissement est une ville dans la ville que nous devons nous efforcer de lui redonner de l'oxygène.

    La France avec « le Grenelle de l’Environnement » a enfin pris conscience des graves conséquences liées au changement climatique, mais c'est à chacun de nous de faire, chaque jour, un petit plus pour l'environnement.

    Collecte et traitement des ordures ménagères, transports, nuisances sonores ou pollution, l’écologie urbaine est bien au cœur des domaines d’intervention du Maire d’arrondissement, et donc du 9e. Le 9e doit participer à cet effort et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, avec mon équipe, nous voulons favoriser une politique de développement durable propre à notre arrondissement pour que chacun vive dans un environnement de qualité.
  • Point de vue

    Je veux également que les jeunes et les étudiants trouvent leur place dans l’arrondissement, qu’ils puissent s’y exprimer, y habiter décemment, qu’ils aient accès aux infrastructures culturelles et sportives (piscines, gymnase, conservatoire, …) avec des horaires adaptés à leur mode de vie.

    Je créerai un « pass culture » jeunes qui leur permet d’accéder aux musées, théâtres, salles de spectacle de l’arrondissement, à des conditions préférentielles. Ces jeunes s’exprimeront aussi grâce à l’ouverture de la Fondation d’Art contemporain que nous installerons rue Blanche (expositions d’œuvres d’artistes locaux, système de bourses aux jeunes artistes, enseignements artistiques, …).

    Priorité sera donnée aussi aux seniors, qui ont été les grands oubliés de la Municipalité sortante. Il s’agira de les aider à rester le plus longtemps possible dans leur domicile dans des conditions décentes, et leur permettre de rester dans leur arrondissement, en ouvrant un établissement d’accueil pour personnes âgées dépendantes.

    Je n’oublie pas le drame de la canicule en 2003. Le nombre de décès a été très élevé à Paris - près de 1.500 personnes ont perdu la vie ! Il est inacceptable que ces personnes soient décédées du fait de leur isolement ; cela nous oblige à trouver des solutions. Il est important de recréer du lien social, pour rompre avec l’isolement de nos aînés : développer des activités associatives, des conférences à la Mairie, à l’image de ce qui existe dans les villes moyennes de province.

    Et pour les seniors les plus actifs, encourager le bénévolat car ils devraient plus souvent transmettre leurs acquis et leurs valeurs à des plus jeunes (soutien scolaire à partir de la « Maison 9 » par exemple).

    Je mettrai aussi en place une permanence téléphonique « Allo Mairie » où l’équipe municipale pourra prendre en compte directement les requêtes des habitants.

     

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    Vivre ou mourir dans le 9e : comment vivre chaque âge dans l'arrondissement ?

    par Delphine Burkli - UMP27ce2860ba4e71c156e0c31f5a0a9921.jpg

     

     

     

     

     

    C’est une chance de vivre dans le 9e arrondissement. Je veux que chacun puisse y trouver sa place et s'y épanouir.

     

    Mon engagement est d’offrir de véritables services aux habitants du 9e en donnant notamment la priorité aux crèches et gardes d’enfants et tout ce qui permet aujourd’hui à un jeune couple ou à une famille monoparentale, à la suite d’une séparation, d’un divorce ou d’un décès, de pouvoir vivre normalement. Nous avons le projet d’ouvrir la  « Maison 9 » maison dédiée aux mères isolées et familles monoparentales avec un système de garde d’enfants à horaires décalés, du soutien scolaire, des échanges ados-parents, un accompagnement de la parentalité.

  • Municipales 2008 : Bertrand Delanoë au Zénith

    Le maire-candidat a lui chanté son amour de Paris. Disons le clairement : Bertrand Delanoë le fait certes bien – ne revenons pas sur ses talents d’orateur - mais surtout il le fait avec conviction. Il a passé en revue un certain nombre de sujets qu’il s’engage à traiter si il est réélu : éradication définitive des logements insalubres pour 2011, 20% de logements sociaux à Paris en 2014, volonté de développer les investissements pour la création d’emplois à Paris, souci permanent de l’environnement, concertation avec les communes et les départements limitrophes dans le cadre du projet Paris Métropole, développement des services à la personne, volonté de sensibiliser les plus jeunes à l’art par la création de 3000 places dans les conservatoires parisiens, soutien accru aux associations et aux initiatives culturelles, intensification de la démocratie locale, …..

    Peu de politique. Bertrand Delanoë rappelle qu’il est à gauche, qu’il entend mener une politique de gauche et que dans ce contexte ses alliés naturels sont Les Verts auxquels il souhaite manifestement s’allier pour le second tour. Pour le reste, il n’a même pas prononcé le mot MoDem et n’a fait qu’évoquer de façon très elliptique sa concurrente de l’UMP !

    Il régnait hier soir au Zénith une ambiance qui laissait penser que les militants présents se sentaient assurer de la victoire, même si la chose n’est pas directement exprimée. Le candidat lui-même se paie le luxe de demander aux parisiens non pas de voter pour lui mais de voter pour Paris, en leur âme et conscience de citoyens. Du grand art !

     

    Bertrand Delanoë a tenu hier soir sa grande réunion publique d’avant premier tour au Zénith porte de Pantin. Environ 3000 personnes assistaient à cette réunion dont beaucoup de jeunes du Mouvement des Jeunes Socialistes. Bien sûr les 20 têtes de liste étaient présentes, mais aussi pas mal de personnalités dont Lionel Jospin et les « talents pour Paris », artistes et autres personnes soutiens du candidat.

    En ouverture, quelques témoignages de personnes venues dire pourquoi elles soutenaient le maire actuel et parmi elles deux interventions qui ne pouvaient pas laisser indifférent.

    D’abord celle du professeur Axel Kahn, généticien à l’engagement politique à gauche connu, qui est venu rappeler les valeurs qui animent Paris mais aussi la diversité des visages de Paris, toutes choses qui pour lui sont à préserver et dont il pense que Bertrand Delanoë est bien placé pour le faire.

    Raymond Aubrac, 94 ans, grand Résistant, est venu, lui, sous une ovation, dire que son combat pour la Libération de la France pendant les  années d’occupation était un combat pour les valeurs de la République évoquées par Axel Kahn et que lui aussi fait confiance à Bertrand Delanoë pour les porter haut.

  • Barbès, quartier pilote!

    - Pilote ? En quoi ?

    - En matière de propreté. Ce n’est pas une  blague, c’est l’adjoint au maire de Paris qui le dit !

    En effet, après le rassemblement organisé par l’association ACTION BARBES, le samedi 17 mai, à l’angle des boulevards de Magenta et de la Chapelle, François Dagnaud, adjoint de Bertrand Delanoë, en charge de la Propreté de Paris, a pris sa plume et a écrit aux habitants.

    Action Barbès loin de l’oublier malgré sa récente nomination à ce poste, l’avait invité à faire le déplacement et à observer de visu l’état de l’endroit. C’est ce qu’on fait les maires des 9e et 10e arrondissements et Laurent Chabas, 1er adjoint du 9e, qui a, sur le sujet, des idées tranchées qu’il expose dans une vidéo tournée sur place.

    François Dagnaud n’est pas venu mais il a écrit le 26 mai. Il reconnaît que « la situation actuelle n’est ni partout ni toujours satisfaisante », et « qu’il reste des progrès à réaliser ».

    Il approuve la démarche de l'association qui tend « à sensibiliser sur la préservation du patrimoine commun que constitue l’espace public ». Cette convergence des points de vue pourra-t-elle déboucher sur la large campagne de communication sur l’hygiène et le civisme, que nous préconisons ?

    Ce que nous savions déjà est confirmé par l’adjoint au maire, à savoir que nous aurons bientôt une nouvelle génération de sanisettes. Le nombre en sera accru et la localisation révisée. Nous souhaitons que cette révision se fasse en accord avec les demandes des habitants qui possèdent sur ce point une expertise non négligeable.

    Un point du courrier nous réjouit particulièrement : la collaboration active de la RATP est souhaitée, voire exigée. L'assocaition s'est usée à la réclamer en vain. François Dagnaud semble appuyer notre vision : le traitement des abords de la station ne se fera pas sans une étroite coopération entre la Ville et la RATP !

    Le maire adjoint conclut en invitant notre association à participer à un travail commun entre les différents acteurs locaux, les services de la ville, les commissariats et la RATP, n’hésitant pas à envisager de mener à Barbès des opérations locales renforcées et coordonnées, en vue d’en faire, pourquoi pas, un lieu pilote dans ce type d’expérience.

    Plus localement, lors du Conseil d’arrondissement du 19 mai dernier, Laurent Chabas a précisé qu'un nouveau contrat d'objectifs était en cours d'élaboration. En est-t-il de même dans les autres arrondissements ? Ne serait-ce pas l'occasion d'associer habitants, conseils de quartier et associations à la réflexion, surtout si on réfléchit à une "décentralisation", comme le relatait Le Parisien le 9 mai ?

    Dans le cadre d'une décentralisation, un projet pourrait voir le jour : nommer une personne dans chaque arrondissement qui serait chargée de coordonner le nettoyage. Qu'en est-il ?


    Pilote, pilote ? Oui, bien sûr, mais propre, surtout !

     

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    Quand le ciel lave à haute pression...

  • Louxor : Interview

    Action Louxor (AL) : Fabienne Chevallier, vous êtes énarque, docteur en histoire de l'art et habilitée à diriger les recherches, spécialiste de l'architecture et du patrimoine pour les XIX et XXème siècles en Europe. On trouvera votre impressionnant CV sur le site de DOCOMOMO France. Vous avez signé notre pétition contre le projet actuel de réhabilitation du Louxor. Avant de parler plus directement du Louxor lui-même, quelques questions à propos du patrimoine. Nous venons de vivre les 19 et 20 septembre les Journées Européennes du Patrimoine.  Quelle importance accordez-vous à cette action de sensibilisation du public ?

    Fabienne Chevallier (FC) : C'est d'abord une image, mais c'est évident quand on y réfléchit : bien connaître le patrimoine environnant le lieu où l'on vit est un facteur d'enracinement. Cela aide à se construire. On peut s'intégrer dans l'histoire de ce patrimoine et se situer par rapport à ceux qui y ont vécu : ainsi, on est moins seul face à son destin. Je pense que l'idée de construire sa propre « filiation » grâce aux occasions de découverte offertes par les Journées du Patrimoine, c'est très important.

    AL : Tout le monde n'est pas familier avec cette notion de patrimoine. Pourriez-vous nous en donner une définition rapide ?

    FC : Il y a eu des significations variées dans l'histoire depuis la Révolution française. On a d'abord considéré les « monuments » comme un patrimoine c'est-à-dire, en fait, les édifices qui avaient trait à l'histoire officielle de la nation, de ses grands hommes, des fondateurs des villes. Pour des raisons qui sont particulières au contexte français, les édifices religieux ont acquis une grande importance à partir du régime de la Restauration. Des personnages comme Prosper Mérimée, dès la Monarchie de Juillet, ont pu agir pour sauver des édifices comme l'église abbatiale de Conques, qui tombait en ruines. À cette époque, à cause des ravages de la Révolution française, l'idée de patrimoine était liée à celle d'un sauvetage d'édifices menacés. C'est beaucoup plus tard, au XXème siècle, que la notion de patrimoine s'est élargie : .....

    .... d'abord, quand on a commencé à classer des bâtiments qui ne relevaient plus seulement de l'histoire officielle, mais de l'histoire des personnes privées, comme les premières villas Art Nouveau classées, puis les maisons modernes comme la villa Savoye par Le Corbusier. On a admis des types de patrimoines très variés, et notamment des bâtiments industriels. Un autre phénomène qui montre l'évolution de la notion, c'est qu'on classe maintenant des édifices qui sont relativement récents (qui ont une quarantaine d'années d'ancienneté), ce qui était impensable au XIXème siècle. Enfin, on classe aujourd'hui des édifices qui ne sont pas menacés, ce qui n'était pas la pratique au XIXème siècle. Ceci étant, c'est une garantie pour l'avenir car cela installe le bâtiment dans un statut qui le protège si des menaces surviennent. Aujourd'hui en fait, le seul problème est d'éviter que la notion se dilue dans un tout-patrimonial qui banalise notre environnement. Mais c'est un fait du XXIème siècle, qu'un historien comme Aloïs Riegl avait bien pressenti.

    AL : Quels sont les critères qui font qu'un édifice a un intérêt patrimonial ?

    FC : Plusieurs. Il faut revenir aux « fondamentaux » qui ont été posés au XIXème siècle. Il y a la valeur artistique, celle qui fait qu'une œuvre suscite l'admiration et le «jugement canonique », c'est-à-dire le jugement des connaisseurs qui peuvent comparer l'édifice avec d'autres et mettre en relief ce qu'il a de particulièrement remarquable. Il y a la valeur historique, qui se démarque parfois de la première, qui fait que l'édifice fait partie intégrante de l'histoire au sens large. Le Palais de Versailles, par exemple, relève des deux valeurs.  Il y a enfin une valeur de document, celle qui fait du bâtiment le témoin d'un phénomène social. Les grands ensembles, par exemple, que certains veulent englober dans le patrimoine, sont les témoins du phénomène de construction de logements accélérée qui a accompagné les Trente Glorieuses, après la Deuxième Guerre mondiale. La maison de Jean Monnet à Bazoches-sur-Guyonne, est un autre exemple d'édifice ayant une forte connotation de document, document pour l'histoire européenne ici puisque Jean Monnet a été un grand acteur de la construction de l'Europe. Dans cette même petite ville, par hasard, existe aussi un autre patrimoine, la villa du marchand d'art Louis Carré construite par Alvar Aalto : c'est un bâtiment du XXème siècle remarquable pour sa seule valeur artistique.  Aujourd'hui, la valeur de document prend beaucoup d'importance, mais il faut je pense la prendre en compte en la pondérant avec la valeur artistique. Sinon on renonce à ce qui fait l'essence du patrimoine. Tout édifice est un document de quelque chose.

    AL : Rapprochons nous un peu du Louxor. Le cinéma des années  d'après Première guerre mondiale a connu un essor extraordinaire. Pourriez-vous nous dire pourquoi cet essor a été populaire et quel impact il a eu non seulement sur les films mais aussi sur les édifices qu'on appelle désormais « cinémas » ?

    FC : Le phénomène naît en fait dès avant la Première Guerre mondiale, mais on se souvient aujourd'hui de l'apogée de cette époque, qui est l'entre-deux-guerres . Après le sport de masse, on a assisté dans ces années-là à une explosion de la culture de masse. Pour cela, il fallait des équipements collectifs. À Paris comme ailleurs, pendant l'entre-deux-guerres, l'équipement phare des sports de masse était la piscine, et l'équivalent pour la culture de masse était le cinéma. C'est l'adhésion des classes populaires qui a créé le phénomène de masse. Elles ont adhéré parce que c'était un loisir qui restait bon marché à côté d'autres sorties plus chères comme le théâtre. Les investisseurs privés ou les entreprises comme Gaumont et Pathé voulaient elles-mêmes avoir une clientèle de masse, et elles s'en sont donné les moyens. Elles voulaient contribuer à leur manière à un projet d'éducation populaire, une notion qui était toujours très vivace à cette époque. Le fait de montrer des séquences d'actualité avant les films attirait certainement le public. C'était le moyen d'avoir accès à l'histoire contemporaine, d'ouvrir son univers, de voir quelle était la situation dans les autres pays européens. La construction de cinémas a été le reflet des ambitions de l'industrie et du succès rencontré auprès du public populaire : d'après François Loyer, il en existait près de 200 à Paris, recensés dans le Guide Bleu de 1923. Mais la construction de cinémas était un phénomène qui existait dans toutes les capitales européennes.

    AL : Que pourriez vous nous dire de l'architecture de ces années folles, du début de l'utilisation du béton comme c'est le cas au Louxor ? Connaissiez-vous Henri Zipcy, son architecte ?

    FC : C'est une utilisation audacieuse du béton, utilisé pour l'ossature porteuse sous la forme de portiques légers, qui reposent sur des semelles de fondations. Le béton est un matériau moderne dont les premières formes font leur apparition dans l'architecture, en France, dès le XIXème siècle avec un certain nombre d'inventeurs et d'hommes d'affaires comme Vicat et, à la fin du siècle, Hennebique qui met au point le béton armé (c'est-à-dire le béton renforcé par une armature en acier). Ce qu'il y a de nouveau, juste avant la Première Guerre mondiale, c'est l'utilisation du béton apparent, chez Auguste Perret. C'est capital car le béton n'a plus besoin d'être caché, il acquiert ses lettres de noblesse, comme la pierre. On peut montrer le béton apparent en façade, et aussi les structures porteuses en béton, sans les envelopper derrière un revêtement en pierre ou en bois : c'est l'un des critères de ce que l'on appelle la « modernité » architecturale, c'est-à-dire en somme employer les matériaux nouveaux de son époque en mettant en valeur leur beauté brute. Henri Zipcy n'est pas un architecte connu, en dehors du Louxor. Mais le Louxor mérite qu'on s'y arrête.

    AL : Les investigations menées dans le Louxor ces dernières années ont montré que non seulement la structure de la salle mais aussi les décors « néo-égyptisants » étaient encore en place. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi la sauvegarde de ce patrimoine est importante pour vous ? Est-ce parce que le Louxor est le dernier cinéma de cette époque encore en place à Paris ? Est-ce parce qu'il est le témoin de l'histoire sociale de cette époque ?

    FC : Ces décors sont très importants. En France, quand on parle de cette époque, on croit souvent que la modernité dont je viens de parler doit s'accompagner d'une sobriété de la décoration. Comme si décorer, c'était contraire à la modernité. En France, on a été très marqué par la modernité « streamline », une modernité toute blanche et sans décor. La réalité des années 20 est plus diverse et on a l'exemple en Europe d'autres pays qui, pour des raisons culturelles, prennent en compte d'autres formes de modernité. Les décors égyptisants du Louxor sont une rareté en France. Ce qui est rare, et fait pour moi du Louxor un patrimoine remarquable, c'est l'alliance de la modernité architecturale (avec le béton, les lanterneaux, les façades côté rue très sobres parce qu'elles ne « trichent » pas avec la fonction du bâtiment, en essayant de le faire passer pour ce qu'il n'est pas) et de ces décors néo-égyptiens. L'emploi de décors néo-antiques dans la modernité est quelque chose d'important. Je relève dans le pays du nord deux exemples remarquables, s'agissant de cinémas construits dans les années 20 : le cinéma Skandia par Erik Gunnar Asplund à Stockholm (1924) et, à la fin des années 20, un palais du cinéma à Turku, en Finlande, par Alvar Aalto. Dans les deux cas, les architectes ont recréé des décors néo-pompéiens. En fait, au Louxor comme au cinéma Skandia, l'emploi de décors néo-antiques, ou néo-égyptiens, était un message qui signifiait que cette culture de masse appréhendait aussi le langage de l'Antiquité et des anciennes civilisations, en l'adaptant au goût du jour.

    AL : Quels reproches majeurs faites-vous au projet de réhabilitation du Louxor tel que prévu par la Ville de Paris et l'architecte Philippe Pumain aujourd'hui ?

    FC : Toucher à la structure constructive du Louxor, c'est altérer ce patrimoine. Il faut faire l'effort de sauvegarder ses décors. Il faut enfin trouver une adaptation du bâtiment qui respecte l'authenticité du bâtiment, c'est-à-dire ce à quoi il était employé à l'origine. Il est évident que la combinaison, propre au Louxor, de diverses formes de spectacle, allant du cinéma au spectacle vivant, est une dimension qui devrait inspirer le projet de réhabilitation architecturale.