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  • Culture confinée : Coup de projecteurs sur le Théâtre des Béliers Parisiens

    On ne va pas vous faire le coup de la critique théâtrale dans nos colonnes, vu que des joies du théâtre nous n’en jouissons pas plus que vous. Sachez bien que nous le déplorons aussi. Quoi faire donc ? Surfer en ligne et découvrir quelques interviews intéressantes qui nous font patienter et espérer que bientôt les salles obscures, des théâtres et des cinémas, nous ouvrirons leurs portes. 
     
    Le site des Théâtres Parisiens Associés est une mine. Nous vous l’avons récemment recommandé car on y peut voir des captations de pièces déjà présentées avant les fermetures et confinements. 
     
    Coup de projecteurs sur le Théâtre des Béliers Parisiens
    14bis rue Saint Isaure, 18e
     
    Le théâtre des Béliers Parisiens est un lieu où les créations contemporaines et les comédies intelligentes se taillent la part du lion. Il n’est qu’à se souvenir du succès de la pièce d’Alexis Michalik, Le Porteur d’Histoire. (Meilleur auteur et meilleure mise en scène aux Molières 2014)
    Le lieu d’abord, nous sommes au pied de la Butte Montmartre, dans l’ancien théâtre du Sudden, où se tenaient les cours de théâtre, professionnels mais aussi amateurs avec la même exigence, de Raymond Acquaviva (pour plus de détails https://www.coursacquaviva.fr/. ) avant qu’ils ne déménagent, pour plus d’espace, tout en demeurant en partenariat étroit avec les Béliers Parisiens, notamment pour proposer une scène et des emplois aux comédiens en herbe ou confirmés. 
    La nouvelle équipe est l’émanation du Théâtre des Béliers d’Avignon (une larme en passant pour le festival d’Avignon qui nous a tant manqué en juillet…), créé par Beeh Production. À Paris comme à Avignon dès 2006, ce sont quatre directeurs qui sont aux manettes. Arthur Jugnot, Frédéric Thibault, David Roussel et Florent Bruneau. Ils présentent ainsi leur amitié : "Nous avons travaillé tous ensemble à l’ouverture du Théâtre des Béliers d’Avignon. C’est de nos mains que nous avons construit la petite salle, car le théâtre n’avait au départ qu’une seule salle. Cette aventure a vraiment soudé notre amitié et nous sommes maintenant associés." À Paris, rien n’a changé explique Florent Bruneau : "Nous travaillons tous les quatre ensemble de manière collégiale en prenant les décisions à l’unanimité (enfin, nous essayons que ce soit au maximum le cas !) Le fait d’être plusieurs nous permet d’amener de la diversité dans nos idées."
    Des agendas bien remplis pour ces quatre boulimiques de spectacles qui gèrent aussi bien la production, que la communication, les projets, et même les mises en scène. 
    Ils ne sont malgré tout pas seuls à faire tourner le théâtre. Même petit, c’est une grosse machine. Une équipe d’environ dix personnes travaille au Théâtre des Béliers Parisiens. Un directeur technique, deux régisseurs, deux habilleuses, à la billetterie avec les ouvreurs et ouvreuses il faut ajouter cinq personnes, et une administratrice.

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    Il faudrait logiquement aussi parler de la programmation à venir.... La date ne nous est pas encore connue, comme vous pouvez l'imaginer. Le site du théâtre annonce la pièce de Mélody Mourey, La Course des Géants. C’est un théâtre que nous aimons bien, nous vous en dirons plus à la réouverture. 
    Pour vous donner envie, voici une courte présentation de la dernière création de Mélody Mourey, déjà sur le « pré » des Béliers, mais cette fois avec les Crapauds Fous. (septembre 2018)
     
     
  • Les bibliothèques rouvrent leurs portes, sauf à la Goutte d'Or

    Les bibliothèques parisiennes reprennent leurs activités, mais avec des restrictions. les horaires sont réduits et l'ensemble des activité ne reprend pas, mais c'est au demeurant une bonne nouvelle pour les lecteurs, petits et grands, qui attendaient cette réouverture. "Bonne nouvelle", sauf pour les lecteurs de la Goutte d'or pour qui la bibliothèque ne rouvre pas pour l'instant.

     

    Bibliothèque Valeyre 9e

    Depuis le mercredi 2 décembre, l'ensemble des bibliothèques du 9e arrondissement sont à nouveau accessibles selon un cadre sanitaire précis :

    - Port du masque obligatoire à partir de 11 ans, gel hydroalcoolique à l'entrée

    - Libre accès aux collections mais pas de lecture sur place possible

    - Jauge dans la bibliothèque et par salle limitée

    - Salon et salle multimédia restent inaccessibles

    - Les postes informatiques restent également inaccessibles pour le moment.

    Entre le 2 et le 12 décembre la bibliothèque Valeyre est ouverte aux horaires suivants :

    - Du mardi au vendredi :14 h - 18 h

    - Le samedi :13 h - 18 h

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    Médiathèque Françoise Sagan - 10e

    Depuis le jeudi 3 décembre, vous avez de nouveau accès aux étages de la médiathèque, aux horaires suivants :

    - du mardi au vendredi : 14 h – 18 h

    - le samedi : 13 h – 18 h

    La prudence reste de mise : la jauge est réduite, les animations habituelles suspendues, et le masque obligatoire. Les ordinateurs sont de nouveau accessibles ainsi que les places de travail. Le service d’écrivain public reprend sa permanence à partir du mardi 8 décembre.

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    Bibliothèque de la Goutte d'Or - 18e

    Du côté de la bibliothèque de la Goutte d'Or, c'est toujours portes closes. La bibliothèque reste fermée pour le moment "compte tenu de la délinquance environnante" (voir notre article du 18 novembre dernier). La date de réouverture n'est pas encore connue. Pendant la période de fermeture de la bibliothèque, il n’y a pas de commandes ni de réservations. Dans l'attente, tous les prêts sont automatiquement prolongés jusqu’à la date de réouverture. Et c'est nouveau, vous pouvez à tout moment rendre les documents empruntés en les insérant dans les boîtes aux lettres situés près de l’entrée du personnel, sur le côté de la bibliothèque donnant rue de Chartres.

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    Attention : toutes les bibliothèques du réseau seront fermées les vendredi 25 et samedi 26 décembre, ainsi que les vendredi 1er et samedi 2 janvier 2021.

  • Culture confinée : ”Avant l'après”, les Trois Baudets lancent leur calendrier de l'Avant !

    Le Théâtre des Trois Baudets vous offre un calendrier de l'Avant musical, avec une surprise en musique chaque jour. Jeune talent en devenir ou artiste confirmé, avec "Avant l'après", tous les jours (du 1er au 24 décembre 2020, du lundi au vendredi à 19 h 30) une nouvelle fenêtre s’ouvrira vers une surprise musicale.  

    En attendant de pouvoir de  nouveau accueillir du public Les Trois Baudets continuent d’explorer la voie du livestream déjà empruntée  avec l’événement "3, 2, 1… Live" au mois de novembre. Une partie de la programmation qui devait se  dérouler en public en novembre et décembre se déroulera donc en ligne et s’y ajouteront quelques  surprises.  

    Baptiste W. Hamon, Brisa Roché, Ignacio Maria Gomez, Fils Cara, Mauvais Œil, Bernard  Werber, HK, Laura Cahen, Iconopop (avec Mathias Malzieu), Clara Ysé, Sueür, Petit Prince,  Pascal Parisot Solo, Merlot, Elise Reslinger, Virginie Capizzi… feront partie des artistes de la  programmation de décembre. À quelle date joueront-ils ? Il va falloir se connecter chaque jour pour  découvrir quel artiste se cache derrière la fenêtre du calendrier musical. 

    Pour retrouver le calendrier Avant l'après, cliquer ici (rendez-vous, du 1er au 24 décembre, du lundi au vendredi à 19 h 30 !).

    Pour assister aux livestream, cliquer ici 

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  • Gare du Nord 2024 : mise à jour du projet de rénovation

    gare-du-nord,travaux,projet,2024Lundi 23 novembre 2020. La Ville de Paris, la SNCF, SNCF Gares et Connexions et la SA Gare du Nord 2024 viennent de signer un protocole actant le soutien de la Ville au projet de rénovation et de transformation de la gare du Nord.

    Avant d'en arriver là, nous avons assisté à quelques soubresauts du projet et la belle entente de départ entre la Ville et la SNCF a eu le temps de voler en éclats. Depuis 2014 un projet de reconfiguration était à l'étude pour résoudre les innombrables problèmes de la gare — dont sa saturation reconnue depuis des années. En 2017, Paris est confirmée ville olympique pour 2024. La SNCF lance alors un appel d'offre (juin 2017). Les choses s'accélèrent. Retour sur les dernières étapes.

    Le projet de rénovation et de transformation de la gare confié à une entreprise d'économie mixte, formée de SNCF Gares & Connexions et la foncière du groupe Auchan, Ceetrus, avait été présenté en juillet 2018 et approuvé par la Ville. S'en suivirent bientôt trois vagues de contestation.

    – L'avis des professionnels
    Une tribune dans Le Monde d'un collectif d'architectes et d'urbanistes de renom jeta un pavé dans la mare. Projet inacceptable ! Ils dénoncent la marchandisation d'un espace, vaste espace de quelque vingt mille mètres carrés, au détriment du confort des voyageurs, ils dénoncent l'allongement des parcours circulant au milieu des zones commerciales, ils dénoncent l'implantation d'un centre commercial de plus, voire de trop, au cœur des territoires du Grand Paris. Ils dénoncent le sacrifice de l'héritage architectural. En résumé, un projet signé trop visiblement Auchan...

    – Les doutes des élus
    Après la validation du projet par la Ville le 10 juillet 2018, des doutes s'expriment parmi les élus, trop commercial, densification excessive, programmation surdimensionnés, pas assez de considération pour l'ensemble de la zone d'activité de Paris et sa banlieue... Il faut revoir la copie. La Commission départementale d'aménagement commercial (CDAC) rend un avis défavorable le 27 juin 2019, notamment au regard de l'extension de la zone commerciale de 16 321 mètres carrés, plaçant ainsi le Préfet d'Ile-de-France dans l'impossibilité de signer le permis de construire (demande déposée le 21 mai 2019). Un recours est déposé par Stationord, la nouvelle dénomination du promoteur, auprès de la Commission nationale d'aménagement commercial (CNAC), qui rend un avis favorable à la limite de son temps d'instruction. Finalement le 6 juillet 2020, le Préfet d'Ile-de-France, Michel Cadot, délivre le permis de construire. On peut lire la satisfaction de Stationord sur son site ! Mais la Ville ne s'avoue pas vaincue. Et encore moins convaincue : "La nécessité de moderniser la plus grande gare d’Europe n’est guère discutée, surtout à l’approche des Jeux Olympiques de 2024. Mais le projet à 600 millions d’euros tel qu’il est pensé avec l’arrimage d’un paquebot commercial de plus de 300 m de long à l’est de la gare dans l’un des quartiers les plus denses de la capitale, et sans qu’aucune étude d’intégration n’ait été véritablement menée, ne passe toujours pas". (Le Monde du 17 juin 2020)

    En octobre 2019, des élus de la Ville enfoncent le clou de leur désaccord en publiant une nouvelle tribune, dans laquelle ils demandent "des évolutions significatives, qu’il s’agisse de protection patrimoniale, d’inter-modalité, de hauteur du bâtiment, tandis qu’Ile-de-France Mobilités et la RATP ont réclamé que le stationnement et la circulation des bus soient très nettement améliorés."

    – Les recours déposés par deux collectifs de citoyens venus en renfort
    L'affaire prend une tournure juridique, après la délivrance du permis de construire l'été dernier. La Ville espère toutefois que la force de ses arguments pourra infléchir les grandes lignes du projet avant d'en arriver au contentieux mais elle ne l'écarte pas. Le recours est envoyé le 3 septembre, le Préfet a deux mois pour y répondre. Parmi les arguments mis en avant, la densification du projet. La Ville espère réduire l'extension des surfaces commerciales de 15 000 m2 sur les 60 000 prévus. Elle reproche à l'Enquête publique de s'être limitée au quartier alors que l'impact est bien plus vaste. Ses avocats estiment par ailleurs que le permis de construire incombait à la Ville et non à l'État, comme c'est la règle habituellement (voir notre article de juillet qui l'explique). Même argument avancé par le Collectif des habitants Gare du Nord / La Chapelle dans leur recours gracieux déposé le 25 août. Une autre association, Retrouvons le nord de la Gare du Nord, dépose une requête devant la cour administrative d'appel de Paris, le 23 août, et met en doute l'augmentation prévisionnelle du nombre des passagers de la gare d'ici à 2030, démonstration non satisfaisante, juge-t-elle, mais augmentation qui pour les promoteurs du projet justifie l'extension programmée et lui confère sa qualité d'intérêt général. L'avocat de l'association conclut qu'"en réalité, le seul but de Gares & Connexions est d'augmenter les surfaces commerciales pour valoriser le foncier, ce qui ne suffit pas à déclarer ce projet d'intérêt général dans un quartier qui n'est pas dépourvu de surfaces commerciales." (Le Monde du 7 septembre 2020).

    Les "belligérants" ont finalement déposé leurs armes et conclu un accord, c'est ce fameux protocole signé le 23 novembre dernier. Qu'y trouve-t-on ? La réduction du projet est patente, mais pas autant que souhaitée.

    – les surfaces de commerces et de services ont été réduites de 15 %, soit 7 500 mètres carrés en moins ;
    – La nouvelle aile, dont la construction se situera à l'Est du bâtiment historique sera moins haute d'un étage et demi ;
    – Le jardin suspendu sera agrandi.

    Les aménagements prévus ou à l'étude : les modalités douces de déplacement sont gagnantes :

    – 3000 places de parkings sécurisés pour les vélos et 3 000 places supplémentaires à l'étude sur l'espace public ;
    – les taxis, les VTC et les deux-roues motorisées seront contraints au stationnement en sous sol dans un parking réaménagé ;
    – le parvis sera pacifié et dédié aux modalités douces ;
    – une passerelle qui permettrait d'ouvrir la gare vers le quartier de la Chapelle est envisagée, une étude de faisabilité sera lancée ;

    Le calendrier des travaux :

    – engagement d'améliorer les circulations entre la gare de surface et la gare souterraine pour les voyageurs du quotidien d'ici à 2022
    – reconfiguration du terminal Transmanche pour la Coupe du Monde de rugby en septembre 2023
    – terminal des départs terminé pour juin 2024

    Par ailleurs la Ville de Paris s'engage à un suivi des chantiers qui intègre le point de vue des riverains.

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  • Fermeture de la rue de la Goutte d'Or le 7 janvier

    Dans le cadre des travaux de réhabilitation du secteur Goutte d'Or-Boris Vian, et en raison du déplacement de la statue "Les fils d'Aplomb" du sculpteur Lyonel Kouro, située au niveau de la rue Boris Vian, la rue de la Goutte d'Or sera fermée la journée du 7 janvier 2021.

    Cette intervention concernera uniquement la circulation des véhicules le long des colonnades de la rue de la Goutte d'Or, de la place Remitti (croisement des rues Polonceau et de la Goutte d'Or) à la rue des Gardes. Pensez à modifier votre trajet s'il passe habituellement par là !

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  • Histoire de Lariboisière : 1. Le clos Saint-Lazare

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui va bouleverser à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès, ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

    ______________

     

    Dans ce premier volet, nous nous penchons sur le territoire qui va accueillir le futur hôpital Lariboisière, dont la construction commencera en 1846 et qui sera inauguré en 1854. Pour ce faire, il nous faut remonter au début du dix-neuvième siècle.

    Durant la première moitié du dix-neuvième siècle, Paris vit une véritable révolution industrielle et le développement considérable d'ateliers, usines et autres  fabriques provoque un exode rural massif et une explosion de la population parisienne ; la capitale compte environ 550 000 habitants vers 1800 pour atteindre le million d'habitants dans les années 1840. Face à cette explosion démographique, l'offre hospitalière s'avère rapidement insuffisante, particulièrement rive droite qui ne compte alors que deux établissements hospitaliers d'importance (Beaujon et Saint-Louis). 

     

    Du choix d'un emplacement

    Dès 1818, on évoque la possibilité de créer un grand hôpital au Nord de la ville, mais cette idée commence à prendre réellement forme à partir de 1839. Le projet parle alors de l'hôpital du Nord, tout premier nom de l'hôpital Lariboisière. Il s'agit de construire un établissement modèle, répondant aux plans envisagés dès la fin du dix-huitième siècle par l'Académie des Sciences, qui doit permettre de délester l'Hôtel-Dieu vétuste et saturé.

    Paris n'a pas encore les dimensions que nous lui connaissons aujourd'hui, ses frontières s'arrêtant alors aux boulevards extérieurs (ceux de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux), il faudra attendre 1860 et l'annexion des communes limitrophes (Montmartre, La Chapelle, Charonne...) pour que Paris connaisse peu ou prou ses dimensions actuelles. L'essor industriel et l'explosion démographique qui l'accompagne provoquent une vague de construction dans la capitale, l'offre foncière va s'amoindrissant. Le futur hôpital du Nord organisé en pavillons nécessite une vaste parcelle pour y être bâti, une parcelle qui, pour des raisons d’hygiène, doit également pourvoir être isolée des autres îlots par des rues. Cette configuration n'est pas si courante et bien vite le choix de la partie Nord de l'ancien clos Saint-Lazare, située sous l'actuel boulevard de la Chapelle, terrains appartenant à la ville, s'impose pour y établir le nouveau grand hôpital parisien.

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    L'ancien clos Saint-Lazare sur le cadastre parisien, 1810-1836

     

    Brève histoire du clos Saint-Lazare 

    Le clos Saint-Lazare a été le plus grand clos (ou enclos) religieux de Paris. Initialement établi en dehors de la ville, il occupait les terrains compris entre les actuels rue de Paradis au Sud, de la rue du faubourg Saint-Denis à l'Est, du boulevard de la Chapelle au Nord et de la rue du faubourg Poissonnière et du haut du boulevard de Magenta à l'Ouest, pour une superficie d'environ 52 hectares avant son démantèlement à la Révolution française. La majeure partie des bâtiments se trouvaient au Sud du clos. La perte des archives ne nous permet pas de connaître la date exacte de création de ce clos, mais il est mentionné dès le début du douzième siècle. Le clos Saint-Lazare est d'abord une léproserie placée sous la protection de Saint-lazare (ou Saint-Ladre), le saint patron des lépreux au moyen-âge. Sa superficie est alors de 32 hectares (92 arpents de Paris).

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    Le clos Saint-Lazare sur le Plan Jaillot, 1775 

     

    La lèpre devenant rare à Paris, au dix-septième siècle, la léproserie n'a plus guère de raison d'exister et Vincent de Paul et la Congrégation de la mission, les Lazaristes, prennent possession du clos Saint-Lazare qu'ils occuperont jusqu'à la Révolution française. La nuit du 12 au 13 juillet 1789, la veille de la prise de la Bastille, Saint-Lazare est pillé et saccagé par des révolutionnaires cherchant nourriture et armes, ils n'y trouveront que du grain mais pas d'armes.

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    "Pillage de la Maison de St Lazare ; lundi 13 juillet 1789"

     

    La fin des ordres religieux décrétée par la Convention va dissoudre l'ordre des Lazaristes et le clos Saint-Lazare, tout du moins ses bâtiments, va devenir une prison dès 1794 : les terrains nus du clos sont voués à être urbanisés. La maison Saint-Lazare devient propriété du département de Paris en 1811.

    La partie de terrain qui nous intéresse, celle qui va accueillir l'hôpital Lariboisière, même si elle faisait partie du clos Saint-Lazare, elle n'y était pas incluse à proprement parler, plus précisément, elle n'était pas dans l'enceinte du clos mais la jouxtait du coté Nord.

    En effet, les Lazaristes avaient développé le domaine jusqu'au niveau des rues de Jessaint et de la Goutte d'Or, et avaient même acquis quelques parcelles de terre au-delà. D'ailleurs, ces deux rues ont été percées par les Lazaristes eux-mêmes (voir notre article de l'an dernier sur ce sujet). Dans cette partie hors du clos, le séminaire Saint-Charles a été construit en 1644 sur l'actuel n°203 de la rue du faubourg Saint-Denis, la plus grande partie à l'Ouest gardant un caractère agricole après avoir abrité quelques carrières de gypse. De 1784 à 1790, ces terrains sont traversés par l'enceinte des Fermiers généraux qui entoure Paris et la nouvelle promenade plantée qui l'accompagne et qui deviendra les boulevards extérieurs actuels, le boulevard de la Chapelle à cet endroit.

    Sur le plan de 1750 ci-dessous, on peut voir le tracé (post-scriptum) du futur mur d'enceinte et du boulevard entre le chemin des Poissonniers (rue du Faubourg Poissonnière) à l'Est et la rue du Faubourg de Gloire (rue du Faubourg Saint-Denis et rue Marx Dormoy). On peut également y observer le nouvel alignement projeté des rues de Jessaint et de la Goutte d'Or, les Lazaristes n'ayant pas respecté l'obligation d'un tracé rectiligne qui leur avait été faite quand on les autorisa à percer cette voie ; en bas on voit le mur du clos et sur le haut du plan, le chemin de desserte des moulins qui correspond à l'actuelle rue Polonceau. Jusqu'à la Révolution, les terrains allant du mur Nord de l'enclos jusqu'à la rue Marcadet dépendaient de la paroisse de Saint-Laurent, donc de Paris, à partir de 1790 les terrains situés au Nord de l'actuel boulevard de la Chapelle font partie de la commune de La Chapelle Saint-Denis et ceux au Sud de la commune de Paris.

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    "Plan du chemin de St Charles aux moulins des Couronnes et des environs sur le faubourg de Gloire" , 1750

     

    La fin du clos Saint-Lazare 

    L'urbanisation et le lotissement du clos commencent dès le début du dix-neuvième siècle, particulièrement avec la vente de terrains à des spéculateurs privés en 1821 et 1827. De nouvelles rues sont ouvertes, notamment en 1827 la rue de l'Abattoir qui deviendra la rue de Dunkerque et la rue du Nord qui sera absorbée par le percement du boulevard de Magenta en 1855, et les constructions commencent à fleurir. Parmi celles-ci, il faut remarquer quelques constructions monumentales comme l'église Saint-Vincent de Paul, érigée de 1824 à 1844, mais surtout la gare du Nord inaugurée en juin 1846 qu'on implante au Nord-Est de l'ancien domaine des Lazaristes.  

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    "Embellissements de Paris. Percement du boulevard de Magenta"

     

    L'emplacement pour le nouvel hôpital parisien, l'hôpital du Nord, est donc choisi. Il s'agit de la parcelle tout au Nord de l'ancien clos Saint-Lazare, située entre la nouvelle rue du Delta prolongée, devenue rue Ambroise-Paré depuis (comme nous le savons, la jonction entre la rue du Delta et son prolongement n'a jamais été faite), et le chemin de ronde qui longe le mur des Fermiers généraux. L'hôpital Nord prend la place du projet de prolongement de la rue Saint-Vincent de Paul. 

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    Extrait du cadastre parisien, 1830-1850

     

    Dès 1838-1839 le projet se concrétise un peu plus, mais il faudra attendre 1846 pour que les travaux débutent et qu'enfin l'hôpital modèle puisse voir le jour.

     

    à suivre...

  • Résultats du premier tour des municipales 2020 - 9e, 10e et 18e arrondissements

    C'est dans un contexte très particulier, celui d'une pandémie sans précédent, que s'est déroulé le premier tour des élections municipales 2020. Logiquement l'abstention a été très forte, avec un taux de participation très faible à Paris comme partout en France (à 12 h, le taux de participation était de 12,61 %, à 17 h il était de 32,96 % à Paris). Notons qu'il n'existe pas de taux minimum de participation pour valider ce scrutin ; constitutionnellement, seul un report du second tour pourrait éventuellement remettre en cause le premier tour et donc le scrutin. Mais le caractère inédit de la situation ne permet pas de se projeter avec certitude actuellement. Nous en saurons plus dans les heures ou les jours qui viennent.

    Au niveau parisien, Anne Hidalgo tient la tête à l'issue du premier tour. Dans les trois arrondissements qui nous intéressent, les 9e, 10e et 18e, c'est la prime au sortant qui est la règle : les trois maires sortants prennent tous la tête du premier tour dans leur secteur.

    Dans le 9e, Delphine Bürkli (LREM) arrive première avec 36,91 % des voix. Elle est suivie par Arnaud Ngatcha (PS-PC) qui obtient 25,05 % des votes, et par Pierre Maurin (LR) avec 15,74 %. Même en cas de triangulaire au second tour, si l'on ajoutait arithmétiquement les listes PS-PC et EELV (9,58 %), cette liste n'obtiendrait pas un score suffisant pour battre la maire sortante, qui est donc en bonne position pour un second mandat.

    Dans le 10e, la majorité actuelle emporte majoritairement l'adhésion des votants, avec Alexandra Cordebard (PS-PC), la maire sortante qui obtient 41,40 % des voix et Sylvain Raifaud (EELV) 15,41 %. Viennent ensuite les listes de Karim Amellal (LREM) avec 14,55 % et celle de Bertil Fort (LR) avec 13,79 %. Les autres listes n'atteignent pas les 10 % nécessaires pour passer au second tour. Un second tour qui est extrêmement favorable à la maire sortante.

    Dans le 18e, Éric Lejoindre (PS-PC), le maire sortant affiche 31,66 % de voix, suivi d'Anne-Claire Boux (EELV) qui affiche le meilleur score de son parti à Paris avec 17,16 % des voix. Le député Pierre-Yves Bournazel (Agir-LREM) la talonne avec 16,99 %. Rudolph Garnier se qualifie également pour le second tour avec 11,32 % des voix. Par contre, avec 9,30 % Vikash Dhorasso (LFI) échoue de peu au second tour, même s'il peut, théoriquement, s'allier avec autre liste. Il en est de même pour Lucas Elalouf avec 6,13 %. Pierre Liscia échoue avec son pari d'une liste alternative, il est éliminé à l'issu du premier tour avec 3,47 %. Quant au sulfureux Marcel Campion, il ne fait qu'un petit 0,50 %.

     

    résultats,élections-municipales,2020,9e,10e,18e,paris

    Nous vous donnons ici les résultats des élections municipales 2020 pour les 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris.

    Les listes sont classées selon leur positionnement politique, de gauche à droite suivi des "sans étiquette".

     


    9e arrondissement

    Taux de participation : 45,87 %

     

    Sophie Robin LO
    Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs

    Nombre de voix :87Pourcentage :0,48 %

     

     

     

    Côme Delanery LFI
    Décidons Paris 9

    Nombre de voix :465Pourcentage :2,58 %

     

     

     

    Guillaume Cot EÉLV
    L'Écologie pour Paris 9 avec David Belliard

    Nombre de voix :1 729Pourcentage :9,58 %

     

     

     

    Arnaud Ngatcha PS - PCF - PP - G·s - AE - ND - R&S
    Anne Hidalgo Paris en commun

    Nombre de voix :4 522Pourcentage :25,06 %

     

     

     

    Fabiola Conti Volt
    Volt Paris : un Paris pour l'Europe

    Nombre de voix :95Pourcentage :0,53 %

     

     

     

    Thierry Keller diss. LREM
    Le Nouveau Paris 9

    Nombre de voix :1 278Pourcentage :7,08 %

     

     

     

    Delphine Bürkli LREM - MoDem - UDI - Agir - MR
    Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn

    Nombre de voix :6 660Pourcentage :36,91 %

     

     

     

    Pierre Maurin LC - LR
    Engagés pour changer Paris, avec Rachida Dati

    Nombre de voix :2 841Pourcentage :15,74 %

     

     

     

    Marc-Antoine Ponelle RN
    Aimer Paris

    Nombre de voix :231Pourcentage :1,28 %

     

     

     

    Marie-Claude Biron Sans étiquette
    Libérons Paris

    Nombre de voix :72Pourcentage :0,40 %

     

     

     

    Hélène Babu Sans étiquette
    Pari(s) citoyen

    Nombre de voix :66Pourcentage :0,37 %

     

     

     

     


    10e arrondissement

    Taux de participation : 44,29 %

     

    Didier Tanguy LO
    Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs

    Nombre de voix :193Pourcentage :0,79 %

     

     

     

    Hugo Roëls LFI
    Décidons Paris 10

    Nombre de voix :1 154Pourcentage :4,73 %

     

     

     

    Sylvain Raifaud EÉLV
    L'Écologie pour Paris 10 avec David Belliard

    Nombre de voix :3 764Pourcentage :15,41 %

     

     

     

    Alexandra Cordebard PS - PCF - PP - G·s - AE - ND - R&S - PE
    Anne Hidalgo Paris en commun

    Nombre de voix :10 109Pourcentage :41,40 %

     

     

     

    Pierre-Yves Zantar div. G. 
    Parisiennes-Parisiens

    Nombre de voix :196Pourcentage :0,80 %

     

     

     

    Pierre Henry diss. LREM
    Le Nouveau Paris 10

    Nombre de voix :1 628Pourcentage :6,67 %

     

     

     

    Karim Amellal LREM - MoDem - UDI - Ag

  • Librairie Le Pied à Terre, une nouvelle venue à Château-Rouge

    C'est tout tout en bas de la rue Custine. Jusqu'à il y a peu, c'était un grand marchand de peinture, modèle gros bidons jusqu'au plafond. Puis le magasin s'est empoussiéré, a fermé.

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    Ce bel espace abandonné n'est pas tombé dans l'oreille d'un aveugle ! Trois potes, Lucie, Julien et Thibaud, qui ont du naître entre deux pages de bouquin se sont associés et ont acheté l'endroit.

    Fait tomber le faux plafond. Belle hauteur. Tout passé au blanc. Bel éclairage, tout simple, tout visible. Superbe carrelage d'époque. Des livres, des livres, que des livres partout ! Jusqu’au fond, tout là-bas ! "Non, monsieur, ce n'est pas un miroir, la librairie va bien jusque tout là-bas" ! Là-bas, c'est un bel espace BD, de 0 à 11,5 ans côté pile, de 11,5 à 100 ans côté face.

    Et voilà, vous êtes à la belle librairie, Le Pied à Terre, trente mètres de façade, à 60 mètres du métro Château Rouge. Le gang des trois a signé le local … en avril, juste avant la Covid "On ne pouvait pas lâcher, le projet était trop beau", dit Lucie. 

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    Le 22 septembre, la vraie ouverture. Et c'est rigolo, on a l'impression que le Pied à Terre a toujours été là, à deux pas du Rio Grande qui sépare la Goutte d'Or de Montmartre (aka le boulevard Barbès). Justement, pourquoi là ? La réponse fuse : "Pour la vivacité du quartier !". Et le grand voisin, Gibert Joseph ? "Pas de problème, et même, ils ont de très bons vendeurs livres. Le Pied à Terre, ce n'est pas le même projet, c'est une vraie librairie de quartier. On fait tout à nous trois. Que des livres, pas d'enveloppes, de stylos, de DVD, pas de machine à café. Pas de "scolaire", sauf sur commande". Et vous lisez tout ? "Oui, ou presque, et on met plein d'annotations sur les livres. On aide, on suggère, on guide". Alors, deux conseils ! "Ahhh, une seconde ! Ça serait "Autobiographie du Rouge", un roman d'apprentissage de Anne Carson, inspiré de la mythologie grecque. Aussi "L'Arabe du Futur 5", bien d'aujourd'hui !". Allez Lucie, un dernier ! " Alors, "Histoires de la Nuit" de Laurent Mauvignier, un thriller psychologique MAGISTRAL !"
    Nous abandonnons Lucie à sa pratique, aussi près, enfin!, des cadeaux de noël, et promettons de revenir, dès que nous aurons deux ou trois heures de temps libre !

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    Librairie Le Pied à Terre

    9 rue Custine, Paris 18e

    01 44 85 20 68 

    contact@librairielepiedaterre.com

    Du lundi 7 au 31 décembre, tous les jours :

    • Du lundi au samedi : 10h-20h
    • Le dimanche : 11h-19h
  • Histoire des rues de la Goutte d'Or : la rue Myrha

    Traditionnellement, le blog d’Action Barbès fait relâche pour l’été et quitte l’actualité de nos quartiers. Mais cette année durant la pause estivale, nous vous invitons à une promenade dans le temps à travers une série d’articles sur l’histoire des rues de la Goutte d’Or, ce quartier des faubourgs de Paris né dans la commune de La Chapelle.

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    Nous poursuivons notre exploration temporelle à travers les rues de la Goutte d'Or avec une des plus emblématiques du quartier : la rue Myrha.

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    La rue Myrha commence rue Stephenson et se termine 610 mètres plus loin, rue de Clignancourt, sa largeur varie de 10 à 12 mètres ; elle remonte et longe le versant Nord de l'ancienne Butte des Cinq Moulins pour aboutir sur le flanc Est de la Butte Montmartre. Elle est le fruit de la réunion de deux artères faubouriennes issues de lotissements privés spéculatifs entrepris sous la Monarchie de Juillet. Il faut donc remonter à la première moitié du 19ème siècle dans les communes de La Chapelle et de Montmartre pour voir naître ces deux rues qui formeront l'actuelle rue Myrha.

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    La rue Myrha depuis la rue de Clignancourt, vers 1900

     

    Vers la fin des années 1830, la partie Sud de l'actuel quartier de la Goutte d'Or, située entre les rues de la Goutte d'Or et de Jessaint et le boulevard de la Chapelle, alors territoire de la commune suburbaine de La Chapelle, est presque totalement lotie sur des initiatives privées. Les rues de la Charbonnière, de Chartres et Fleury ont vu le jour depuis une vingtaine d'années et sont largement bâties, mais elles ne seront baptisées officiellement et classées dans les voies municipales qu'en 1842. Ici s'étendent le hameau de la Goutte d'Or à l'Ouest et le hameau Saint-Ange à l'Est. Plus au Nord, la rue Doudeauville a été ouverte en 1826, entre la rue Marx Dormoy (alors Grande Rue à La Chapelle) et la rue des Poissonniers, et un nouveau chemin des Cinq Moulins est percé (une portion de l'actuelle rue Stephenson ; la rue de la Goutte d'Or a aussi été nommée chemin des Cinq Moulins, la rue de Polonceau également). Entre la partie lotie au Sud du territoire et la rue Doudeauville, il subsiste un dernier moulin de la Butte des Cinq Moulins et quelques constructions autour, mais au-delà de la rue Polonceau (alors rue des Couronnes) les terrains ne sont pas encore urbanisés, alors que la pression immobilière s'accentue. Plusieurs rues sont ouvertes, toujours sur des initiatives de spéculateurs privés. Ainsi, à la fin des années 1830 début des années 1840, plusieurs voies sont ouvertes : la rue d'Alger (rue Affre), la rue Cavé, la rue Ernestine, la rue des Gardes, la rue de Mazagran (rue Laghouat), la rue  d'Oran, qui seront municipalisées de 1841 à 1850. En 1839, messieurs Rouquairol et Flury ouvrent la rue Léon (tronçon entre les rues Myrha et Doudeauville) et la rue de Constantine (tronçon entre les rues Léon et des Poissonniers). La rue de Constantine est très vite prolongée et s'étire alors du chemin des Cinq Moulins (rue Stephenson) à l'Est jusqu'à à la rue des Poissonniers à l'Ouest. La voie est classée dans les voies municipales de La Chapelle par une ordonnance royale du 31 juillet 1841. Voilà ouverte la première partie de la future rue Myrha.

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    Rue de Constantine sur le plan Dufour, 1841 (avec quelques fautes)

     

    Le nom de Constantine, ville algérienne, fait référence à la récente conquête coloniale de l'Algérie. Dans ces années-là, la municipalité de La Chapelle a baptisé un bon nombre de ses rues pour célébrer les conquêtes coloniales françaises. Si certains noms ont été remplacés depuis, la plupart pour cause de doublon après l'annexion à Paris (rues d'Alger, de Mazagran...), il en subsiste plusieurs dans les quartiers de la Goutte d'Or et de la Chapelle : la rue de la Guadeloupe, la rue de la Louisiane, la rue de la Martinique, la rue d'Oran ou la rue de l'Olive. À cet égard, la rue de l'Olive mérite une petite digression. En effet, la rue de l'Olive s'est nommée rue l'Olive jusqu'en 2011, faisant référence à Charles Liénard de l'Olive (par convention, les particules n'apparaissent pas dans les noms de rue à Paris), colonisateur de la Guadeloupe. En 2011, le conseil municipal décide de renommer astucieusement la rue en lui ajoutant l'article "de", afin que désormais la rue ne célèbre plus un colon sanguinaire mais le plus sympathique fruit oléagineux. 

    Mais revenons à la rue Myrha, ou plutôt à la rue de Constantine. Nous avons vu que le coté Est de la rue des Poissonniers, sur la commune de La Chapelle, est à présent largement loti ou en cours de lotissement, du coté Ouest, sur la commune de Montmartre, le lotissement privé n'est pas en reste.

    Au débouché de la rue de Constantine, de l'autre coté de la rue des Poissonniers, la propriété du Château Rouge (en réalité une maison bourgeoise de briques rouges) s'étend sur la commune de Montmartre, entre les actuelles rues Christiani, de Clignancourt, Ramey, Doudeauville et des Poissonniers.  

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    À partir de 1844, l'arrivée du chemin de fer va accentuer la demande immobilière dans ce secteur. C'est cette année-là que le parc du Château Rouge va commencer à être loti et viabilisé à l'initiative des lotisseurs Frédéric Lévisse-Dubray et Charles-Henri Poulet-Langlet avec la société adjudicatrice Duseigneur & Cie. Ainsi, de nouvelles voies, que les deux promoteurs vont baptiser de leurs prénoms et noms, sont ouvertes : la rue Neuve des Poissonniers qui devient la rue Lévisse avant d'être absorbée par le percement du boulevard Barbès ; la rue du Château Rouge devenue la rue Poulet ; la rue Charles-Henri (premier nom de la partie de la rue Doudeauville entre la rue des Poissonniers et la rue de Clignancourt, qui se nommera ensuite rue Dejean avant de devenir une portion de la rue Doudeauville ; l'actuelle rue Dejean, percée plus tard, s'est d'abord appelée rue Neuve Dejean) ; la place du Phare qui devient celle du Château Rouge ; la partie de la rue de Clignancourt entre les rues Ramey et Marcadet ; et enfin la rue Frédéric qui est percée dans le prolongement de la rue de Constantine, depuis la rue des Poissonniers jusqu'à la rue de Clignancourt, voilà le deuxième tronçon qui constituera la rue Myrha.

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    Le domaine du Château Rouge sur l'Atlas Jacoubet de 1936

     

    Les terrains sont découpés en petites parcelles vendues nues ou bâties. Quelques immeubles construits à la période de cette première urbanisation (1844-1847) sont encore visibles dans le quartier, comme le 4 rue des Poissonniers/18 boulevard Barbès ou le 46 boulevard Barbès, tous deux surélevés depuis.

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    La rue Frédéric sur le plan cadastral de Montmartre (1830-1850)

     

    En 1847, ces voies nouvelles sont classées dans le domaine public par une ordonnance royale du 31 mars. Amputé de son parc, le Château Rouge accueille le bal éponyme. Le 10 juillet de cette année, il héberge le premier "Banquet réformiste" de la "Campagne des banquets", des réunions politiques qui finiront par déclencher la révolution de 1848 qui renverse le dernier souverain français, Louis-Philippe 1er, et institue la Deuxième République. Lors de de cette révolution de février 1848, le maire de Montmartre, le monarchiste Alexandre Biron, dont la fille unique de dix-huit ans est décédée un mois plus tôt, est destitué et quitte la vie politique.

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    La rue Frédéric est ensuite renommée rue Myrha. La date de changement de dénomination n'est pas connue, la première attestation historique du nom de rue Myrha date de septembre 1849. Officiellement, Myrha est le prénom de la fille de l'ancien maire Biron à qui la commune de Montmartre aurait rendu hommage. Certains commentateurs contestent cette attribution, et, en effet, plusieurs éléments viennent troubler cette certitude officielle : d'une part, il est plutôt étonnant que le conseil municipal républicain qui dirige alors Montmartre veuille rendre hommage à la fille de celui dont ils ont précipité la chute quelques mois plus tôt, d'autre part, dans les archives, le seul prénom de la fille de Biron que l'on puisse trouver est Marie, et non Myrha. Il serait nécessaire de pousser plus avant les recherches pour vérifier les origines de ce baptême. Qu'il fût celui de la fille de Biron ou non, l'origine du prénom Myrha vient du personnage de la mythologie grecque, la mère incestueuse d'Adonis. Au 19e siècle, le nom de la rue se retrouve écrit sous différentes formes : Myrha, Myrrha, Myrra, Mirrha ou encore Mirha.

    En 1860, lors de l'annexion des communes suburbaines à la capitale, ces deux rues deviennent parisiennes (officiellement par un décret de 1863), toutes deux dans le nouveau 18ème arrondissement, la rue Myrha dans le quartier administratif de Clignancourt et la rue de Constantine dans celui de la Goutte d'Or. Le percement du boulevard Barbès (initialement boulevard Magenta prolongé, puis première partie du boulevard Ornano jusqu'en 1882), entrepris à partir de 1863, va amputer la rue Myrha de quelques numéros.

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    Les rues Frédéric et de Constantine sur un plan édité en 1866

     

    En 1868, à la faveur d'une réorganisation des noms de voies du Paris nouvellement agrandi, la rue Myrha et la rue de Constantine sont fusionnées pour n'en former qu'une. L'artère prend le nom de rue Myrha, l'autre rue homonyme dans le 7ème arrondissement emportant le nom de Constantine, voilà notre rue Myrha à présent entière.

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    La rue Myrha depuis la rue des Poissonniers, vers 1900

     

    Une trace de cette fusion est encore visible aujourd'hui au 72 rue Myrha. Cette adresse était le début de la rue Frédéric, puis rue Myrha, à Montmartre, le numéro 2 de la rue. Au moment de la réunion des deux tronçons, l'ancienne rue Myrha a été re-numérotée. Le numéro 2 de l'ancienne rue Myrha à Montmartre devient le numéro 72 de la nouvelle rue Myrha à Paris. Le chambranle de la porte d'entrée porte encore les deux numéros, le chiffre 2 bien gravé dans la pierre témoignant de son passé montmartrois.

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    Entrée du 2 rue Myrha à Montmartre / 72 rue Myrha à Paris

     

    Au début du 20ème siècle, un projet de prolongement de la rue Myrha à l'Est par l'intermédiaire d'une passerelle devait voir le jour. Ce passage piéton devait passer sous le porche de l'immeuble faisant face à la rue Myrha, au 36 rue de Stephenson, enjamber les voies de chemin de fer du Nord sur une passerelle et rejoindre la rue Marx Dormoy par la cité de la Chapelle. Jugée non-prioritaire par les édiles parisiennes de l'époque, l'idée a été finalement abandonnée. La rue Myrha resta donc dans les proportions que nous lui connaissons aujourd'hui.

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    La rue Myrha vue depuis la rue Stephenson, vers 1900

     

    Avant de quitter la rue Myrha, remontons-la une dernière fois en s'arrêtant à quelques adresses empreintes d'histoire.

    • N°5 : Bel immeuble locatif de style Louis-Philippe datant du début des années 1840, en cours de restauration/transformation.

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    • N°36 : Ancien cinéma l'Artistic Myrha Palace (puis Myrha Palace) ouvert de 1912 à 1978. Il devient ensuite l'Église du Nazaréen, fermée récemment.

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    • N° 47 : Emplacement du Bal Adrien, connu pour avoir été un lieu de rendez-vous de la pègre du début du 20ème siècle : les Apaches.

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    • N°63 : Pendant la Commune de Paris,le 23 mai 1871, Jaroslaw Dombrowski est tué devant le numéro 63 de la rue Myrha.

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    • N°76 : Résidence du docteur Dupas. Le 16 novembre 1867 se tient une réunion d'un groupe de l’Association Internationale des Travailleurs, réunissant notamment : Jean Roulier, Victorine Brocher-Rouchy, Léo Fränkel, Auguste Vermorel et Charles Delescluze.

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    • N°80 : Après la Commune, Eugène Pottier se cache à cette adresse. Il y écrit le poème "L'internationale" qui sera mis en musique par Pierre Degeyter. L'Internationale est née rue Myrha.

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    • N°84 : Ateliers d'Adolphe Sax l'inventeur du saxophone, de 1910 à 1929. Son établissement sera racheté par la société Selmer qui fera fonctionner ses ateliers ici jusqu'en 1981. 

  • Démocratie : le 9e lance le ”pré-conseil d'arrondissement”

    Lors du dernier conseil d'arrondissement dans le 9e, la Maire, Delphine Bürkli, a proposé la création d'une séance de "pré-conseil". Cette nouvelle instance doit permettre à chaque habitant de l'arrondissement d'échanger directement avec l'ensemble des élus du 9e. Voilà une initiative intéressante, qui permettra peu-être de voir émerger des sujets qui n'étaient pas portés par les élus, quelque soit leur bord politique, mais surtout qui peut permettre aux citoyens de s'impliquer concrètement dans le débat municipal.

    C'est une première à Paris*, la séance du Conseil du 9e arrondissement sera donc désormais précédée d'une séance dite de "pré-conseil" de trente minutes maximum. Lors de ce temps, pourront poser des questions ou faire des propositions sur tous sujets concernant le 9e arrondissement les représentants d'associations, de bureaux de conseils de quartier, de membres du Conseil Municipal des Enfants ou tout habitant du 9e. L'usage nous montrera comment les habitants et collectifs du 9e s'empareront de ce nouveau lieu d'échange avec leurs élus municipaux.

    Pratiquement, ces questions et propositions doivent obligatoirement être adressées par voie postale ou par voie électronique (webmairie9@paris.fr) à la Maire du 9e arrondissement, jusqu'à sept jours francs avant la prochaine séance. Les questions doivent avoir un caractère local en lien avec les compétences du Conseil d'Arrondissement ou du Conseil de Paris.

    En séance, l'auteur de la question qui doit être présent dans la partie de la salle consacrée au public, procède à la lecture de sa question. Après la réponse apportée par le représentant de l'exécutif municipal du 9e, l'auteur de la question ainsi que les conseillers du 9e arrondissement disposent d'un droit de réplique.

    Rendez-vous le lundi 18 janvier 2021 pour la première séance de pré-conseil d'arrondissement.

    9e,conseil-d-arrondissement,pre-conseil

    Conseil du 9e arrondissement (photo : Mairie du 9e)

     

    * Précision : nous avons écrit par erreur que cette initiative est une première à Paris. En effet, plusieurs de nos lecteurs nous ont rappelé que le 10e arrondissement a déjà expérimenté ce dispositif par le passé. 

  • Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas

    Ce devait être ce mercredi, tout était prêt, la sécurité devait être assurée, les personnels et les usagers ravis de se retrouver pour la réouverture de la bibliothèque de la Goutte d'Or après une longue fermeture à cause de l'insécurité ambiante (voir notre article de lundi dernier). Et puis non, la réouverture est reportée sine die suite à un nouvel épisode de vandalisme contre le bâtiment de la bibliothèque. Cette fois ce sont trois baies vitrées qui ont été brisées la nuit du 14 au 15 décembre, délibérément. En effet, le ou les auteurs de cet acte ont utilisé un potelet descellé, tel un bélier, pour frapper méticuleusement chacune des vitres en son centre. Ce ne sont pas des dommages collatéraux mais bien une attaque volontaire de la bibliothèque de la Goutte d'Or !

     

    On s'en est pris à une bibliothèque !!

    La directrice de la bibliothèque, Catherine Geoffroy, dont nous avons souvent salué ici l'investissement, est donc contrainte de garder les portes de la bibliothèque closes malgré les mesures spécifiques prises par la Mairie de Paris en accord avec les personnels de la bibliothèque pour accompagner cette réouverture. Peut-être rouvrira-t-elle en janvier, peut-être.

    Les personnels ont cette fois écrit au Président de la République, au Ministre de la Justice, au Ministre de l'Intérieur et au Préfet de Police de Paris dans l'espoir d'être enfin entendus.

    Nous tenons à dire à l'ensemble des personnels de la bibliothèque notre pleine solidarité face à ces évènements et l'immense attache des habitants du quartier à ce lieu culturel essentiel à la Goutte d'Or.

     

    Mais que fait la Police ?

    Nous n'avons de cesse, avec de nombreuses associations et collectifs d'habitants, de réclamer aux autorités le droit à la sécurité pour les habitants et les travailleurs du secteur Barbès-Sud Goutte d'Or. Mais hélas, rien n'y fait, la Préfecture de police semble avoir abandonné ce quartier et nous devons déplorer une augmentation incessante de l'insécurité sur ce secteur.

    Au centre de la ZSP 10-18 - un dispositif qui semble avoir vécu - le secteur Barbès-Goutte d'Or Sud est sans aucun doute celui qui concentre le plus de problèmes liés à l'insécurité, la liste des trafics, crimes et délits y est interminable : vente de cigarette de contrebande, deal de drogues en tout genre, recel (de téléphone, vélos, bijoux...), vols à l'arrachée, vols/agressions avec violence/armes, menaces sur les commerçants et habitants, prostitution dans les communs des immeubles, règlements de comptes sanglants, vente de faux-permis... (des crimes et délits qui relèvent tous de la Police nationale NDLR) Le tout avec un commissariat de la Police judiciaire en son centre ! Cette terrible situation est parfaitement connue des autorités policières et préfectorales sans qu'on ne voit le début d'une action en profondeur et sur la durée, seulement des actions ponctuelles, plus symboliques qu'efficaces.

    Coïncidence ou pas, nous constatons que cette aggravation est concomitante à l'arrestation des six policiers de la BAC qui s'étaient gravement compromis dans les différents trafics du quartier ("l'Affaire Bilka"), et dont nous espérions un effet positif sur la tranquillité du quartier, mais aussi... à l'arrivée du Préfet de Police Lallement, dont le bilan n'est pas brillant sur le Nord-Est de la Capitale.

    Nous sommes en droit de se demander pourquoi le Ministère de l'Intérieur ne veut, ou ne peut pas, assurer la sécurité dans ce quartier de Paris, pourquoi on abandonne des habitants, des travailleurs et des commerçants à leur triste sort. La ZSP, mise en place en 2012, devait permettre de juguler la délinquance ici, ce fut le cas un temps (voir nos très nombreux articles à ce sujet), mais aujourd'hui il faut constater que c'est un échec. Un échec dont la Goutte d'Or est la première a en faire les frais. Il est donc urgent de (re)penser un dispositif policier qui soit efficace et avec des objectifs ambitieux (il ne s'agit pas de "contenir" la délinquance, ce qui a toujours été fait ici depuis des décennies), il faut également des effectifs de police suffisants, bien évidemment. Mais surtout il faut que les autorités, le Préfet de Police en premier, montrent une volonté non feinte de résoudre réellement les problèmes de sécurité de ce secteur et engagent une action d'envergure en ce sens. Le travail sera long pour retrouver un situation "normale", nous en avons bien conscience, raison de plus pour s'y mettre dès à présent.

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    Nouveau dégâts sur les vitres de la bibliothèque, mardi 15 décembre 2020 (Nota :il a fallu s'expliquer successivement avec trois personnes "tenant les murs" pour "avoir le droit" de faire cette photographie)

     

  • Grosse flemme...

    Le monde est toujours sous étroite surveillance, attaqué par le virus. Dans votre frigo, rien ou presque à surveiller : un vieux yaourt (mais ça tient très longtemps !), un sachet de salade presque fraîche… Il est 13 h 15. Petite faim. Grosse flemme d'aller au mini-market, de gratter la poêle, marre de l'omelette à je ne sais quoi…

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    On a la solution ! Le "clique et va chercher" ! Au Chien de la Lune, par exemple, que nous avons délicieusement fréquenté ces deux dernières années. Eh bien non, on n'entre pas : une table bloque l'entrée. Le cher Christian nous tend la carte du jour. Cinq entrées, quatre plats, trois desserts. L'assistante du chef part en cuisine quérir une terrine et une blanquette de veau. Et revient 1 minute et 34 secondes plus tard avec un petit sac kraft. Le secret de cette rapidité ? La blanquette est dans une pochette plastique sous vide. Le riz au champignon aussi, la terrine, pareil ! Avec pain et serviette papier. Et bien sûr, comme toujours au Chien …, cuisine maison et de saison. Manque la suave odeur de la blanquette, cuisinée et ensachée sous vide d'avance. Donc, c'est pas la barquette bien chaude qui marinait au four. Avantage : les plats se conservent plus longtemps, vous pouvez commander pour le week-end prochain, ou pour les repas "de fête" prochains ! (on ne rigole pas, merci !). Donc, on ne va pas déjeuner sur un banc du square Bashung voisin. On rentre chez soi allumer le micro-ondes (3 minutes).
    Notre sac "coûte" 19 €. On complétera avec le yaourt et la salade du frigo. On n'ira peut-être pas tous les jours, côté finances, mais de temps en temps, se faire un petit plaisir par ces temps moroses ! Et soutenir ce bel endroit, en lui faisant quelques couverts, pour que son compte en banque ne soit pas trop … à découvert.
    En attendant de retrouver, mais quand ? la belle ambiance du Chien, intérieur ou terrasse ensoleillée. Avec orchestre de jazz, s'il vous plait !

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    Souvenir...

    Le Chien de la Lune

    22 rue de Jessaint, Paris 18e

    Tel : 01 42 62 40 60

    Site internet