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vandalisme

  • Bibliothèque de la Goutte d'Or : une lettre ouverte au Président de la République

    Nous vous relations avant-hier les derniers déboires de la bibliothèque de la Goutte d'Or (voir notre article : "Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas"). À la suite de ce nouvel épisode de vandalisme ciblé contre le bâtiment de la bibliothèque, les personnels ont adressé une lettre ouverte au Président de la République. Nous la reproduisons ci-dessous.

     

    Bibliothèque Goutte d’Or                             M. Le Président de la République
    2/4 rue Fleury – 75018 Paris                       Palais de l’Élysée
    01 53 09 26 10                                              55, rue du Faubourg Saint-Honoré
    bibliotheque.goutte-dor@paris.fr               75008 Paris

     

                                    Paris, le 16/12/2020

     

    Monsieur le Président de la République,

     

    Nous souhaitons attirer votre attention sur la zone de non-droit que constituent les rues environnant la bibliothèque municipale Goutte d’Or et vous demander de bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour que cessent les innombrables crimes et délits qui s’y produisent à longueur de temps. Ceux-ci nous ont conduits à devoir fermer la bibliothèque au public jusqu’à la fin de cette année.
    Nous constatons que les lois de la République ne s’appliquent pas dans ce quartier, livré à la criminalité sans que des moyens suffisants soient mis en place pour la faire cesser. Il s’agit pourtant d’un Quartier de Reconquête Républicaine (QRR), dans lequel le rétablissement de l’État de droit et de la justice devrait être une priorité pour les pouvoirs publics.
    Aux ventes illégales de cigarettes et de cannabis, déjà implantées depuis plusieurs années, est venu s’ajouter, depuis le premier confinement, le trafic des médicaments psychotropes. Des dizaines de dealers, qui ne sont pas des habitants du quartier ni des mineurs non accompagnés, stationnent en permanence au pied de notre établissement. Ils occupent en masse la voie publique, vendent les médicaments ouvertement, au grand jour et même à la criée, en toute impunité. 
    De très nombreux individus consomment ces drogues sur place et se trouvent dans un état second, en proie à des crises parfois violentes.
    Les rixes entre dealers sont quotidiennes, très brutales ; nous assistons à des lynchages, des coups de couteau, des morts. 
    Il n’y a plus de vie de quartier à cet endroit (certaines boutiques ont même dû fermer), devenu le territoire exclusif des dealers. Le public de la bibliothèque n’ose plus venir, notamment les familles, les enfants. Des usagers se sont fait agresser, voler, et ne reviendront plus.
    De plus, les dealers regroupés par dizaines forment une foule potentiellement contaminante car ils ignorent impunément le confinement, le couvre-feu, les distances sanitaires, le port du masque. Leurs cris incessants sont insupportables ; malgré les passages des services de la propreté, la rue est souillée des ordures dont ils jonchent le sol à tout moment.
    À deux reprises en un mois, le 16 novembre puis le 14 décembre derniers, les dealers ont enfoncé avec un bélier les parois vitrées de la bibliothèque. La deuxième attaque représente trois impacts méthodiquement ciblés sur chacune des trois vitres restées intactes le 16 novembre. Cette agression manifeste l’intention claire de s’en prendre à la bibliothèque en tant que telle. C’est donc un danger grave que nous portons à votre attention.
    Cette deuxième attaque nous a conduits à fermer pour la deuxième fois, malgré les importantes mesures de sécurité que la Ville de Paris avait mises en place pour que nous puissions rouvrir – cette réouverture aurait dû avoir lieu aujourd’hui même, après un mois de fermeture.
    Nous nous adressons à vous car il s’agit de crimes et de délits qui relèvent des pouvoirs régaliens de l’État : police et justice notamment.
    Compte tenu des graves agressions dont la bibliothèque a fait l’objet récemment et du basculement du quartier dans une violence et une criminalité de plus en plus marquées, nous demandons urgemment la présence de forces de police statiques, en nombre suffisant et le temps nécessaire (des semaines ou des mois s’il le faut) pour chasser les dealers du point critique que constitue le carrefour des rues Fleury, Charbonnière et de Chartres. Nous demandons également l’installation par la Préfecture de caméras de surveillance à ce carrefour, qui constitue un point stratégique pour la criminalité grâce aux nombreuses échappées que permet sa configuration en étoile.
    Un courrier d’alerte vous avait été adressé, ainsi qu’à M. le Préfet de Police et à plusieurs ministres par l’Inter-associations de la Goutte d’Or le 22 octobre dernier. Des réponses ont été envoyées exprimant la préoccupation des pouvoirs publics et leur volonté de traiter ce problème. Mais à ce jour, nous ne constatons aucun  renforcement des moyens mis en œuvre, aucune évolution de la situation, si ce n’est de nouveaux actes de violence et une dégradation aussi rapide qu’inquiétante.
    Agents de service public dans un quartier populaire et dans une bibliothèque familiale auxquels nous sommes attachés, nous souffrons de ne pouvoir accomplir notre travail et de constater que les habitants, également très attachés à leur bibliothèque, sont privés de cet équipement public et d’un accès essentiel à la culture.
    Stupéfaits et indignés d’assister toute la journée à des agissements criminels effectués en masse, à ciel ouvert, à grand bruit et en toute impunité, nous espérons que vous voudrez bien répondre à notre demande afin que le quartier retrouve la tranquillité et les services publics auxquels il a droit, comme toute autre partie du territoire français.
    Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération respectueuse.


    L’équipe de la Bibliothèque Goutte d’Or

     

    Copies à : M. le Premier Ministre, M. le Ministre de l’Intérieur, M. le Ministre de la Justice, M. le Préfet de Police de Paris, M. le Procureur de la République de Paris

     

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  • Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas

    Ce devait être ce mercredi, tout était prêt, la sécurité devait être assurée, les personnels et les usagers ravis de se retrouver pour la réouverture de la bibliothèque de la Goutte d'Or après une longue fermeture à cause de l'insécurité ambiante (voir notre article de lundi dernier). Et puis non, la réouverture est reportée sine die suite à un nouvel épisode de vandalisme contre le bâtiment de la bibliothèque. Cette fois ce sont trois baies vitrées qui ont été brisées la nuit du 14 au 15 décembre, délibérément. En effet, le ou les auteurs de cet acte ont utilisé un potelet descellé, tel un bélier, pour frapper méticuleusement chacune des vitres en son centre. Ce ne sont pas des dommages collatéraux mais bien une attaque volontaire de la bibliothèque de la Goutte d'Or !

     

    On s'en est pris à une bibliothèque !!

    La directrice de la bibliothèque, Catherine Geoffroy, dont nous avons souvent salué ici l'investissement, est donc contrainte de garder les portes de la bibliothèque closes malgré les mesures spécifiques prises par la Mairie de Paris en accord avec les personnels de la bibliothèque pour accompagner cette réouverture. Peut-être rouvrira-t-elle en janvier, peut-être.

    Les personnels ont cette fois écrit au Président de la République, au Ministre de la Justice, au Ministre de l'Intérieur et au Préfet de Police de Paris dans l'espoir d'être enfin entendus.

    Nous tenons à dire à l'ensemble des personnels de la bibliothèque notre pleine solidarité face à ces évènements et l'immense attache des habitants du quartier à ce lieu culturel essentiel à la Goutte d'Or.

     

    Mais que fait la Police ?

    Nous n'avons de cesse, avec de nombreuses associations et collectifs d'habitants, de réclamer aux autorités le droit à la sécurité pour les habitants et les travailleurs du secteur Barbès-Sud Goutte d'Or. Mais hélas, rien n'y fait, la Préfecture de police semble avoir abandonné ce quartier et nous devons déplorer une augmentation incessante de l'insécurité sur ce secteur.

    Au centre de la ZSP 10-18 - un dispositif qui semble avoir vécu - le secteur Barbès-Goutte d'Or Sud est sans aucun doute celui qui concentre le plus de problèmes liés à l'insécurité, la liste des trafics, crimes et délits y est interminable : vente de cigarette de contrebande, deal de drogues en tout genre, recel (de téléphone, vélos, bijoux...), vols à l'arrachée, vols/agressions avec violence/armes, menaces sur les commerçants et habitants, prostitution dans les communs des immeubles, règlements de comptes sanglants, vente de faux-permis... (des crimes et délits qui relèvent tous de la Police nationale NDLR) Le tout avec un commissariat de la Police judiciaire en son centre ! Cette terrible situation est parfaitement connue des autorités policières et préfectorales sans qu'on ne voit le début d'une action en profondeur et sur la durée, seulement des actions ponctuelles, plus symboliques qu'efficaces.

    Coïncidence ou pas, nous constatons que cette aggravation est concomitante à l'arrestation des six policiers de la BAC qui s'étaient gravement compromis dans les différents trafics du quartier ("l'Affaire Bilka"), et dont nous espérions un effet positif sur la tranquillité du quartier, mais aussi... à l'arrivée du Préfet de Police Lallement, dont le bilan n'est pas brillant sur le Nord-Est de la Capitale.

    Nous sommes en droit de se demander pourquoi le Ministère de l'Intérieur ne veut, ou ne peut pas, assurer la sécurité dans ce quartier de Paris, pourquoi on abandonne des habitants, des travailleurs et des commerçants à leur triste sort. La ZSP, mise en place en 2012, devait permettre de juguler la délinquance ici, ce fut le cas un temps (voir nos très nombreux articles à ce sujet), mais aujourd'hui il faut constater que c'est un échec. Un échec dont la Goutte d'Or est la première a en faire les frais. Il est donc urgent de (re)penser un dispositif policier qui soit efficace et avec des objectifs ambitieux (il ne s'agit pas de "contenir" la délinquance, ce qui a toujours été fait ici depuis des décennies), il faut également des effectifs de police suffisants, bien évidemment. Mais surtout il faut que les autorités, le Préfet de Police en premier, montrent une volonté non feinte de résoudre réellement les problèmes de sécurité de ce secteur et engagent une action d'envergure en ce sens. Le travail sera long pour retrouver un situation "normale", nous en avons bien conscience, raison de plus pour s'y mettre dès à présent.

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    Nouveau dégâts sur les vitres de la bibliothèque, mardi 15 décembre 2020 (Nota :il a fallu s'expliquer successivement avec trois personnes "tenant les murs" pour "avoir le droit" de faire cette photographie)

     

  • Vélib : un dispositif pour empêcher les vols

    La mairie du 18e nous a communiqué l'information suivante:

    Suite à des actes répétés de vandalisme, quatre stations Vélib’ avaient été fermées dans le quartier Chapelle.
    Eric Lejoindre, maire du 18e, avait contacté la société JC Decaux en juin dernier afin de trouver une solution au problème et permettre la réouverture de ces stations.
    Pour la première fois sur Paris, un dispositif expérimental anti-vandalisme est expérimenté sur la station située 55 rue Pajol, la plus vandalisée. Il consiste à installer des potelets devant chacune des bornes pour gêner l’arrachage des Vélib’.
    Ce dispositif a déjà été expérimenté à Aubervilliers, où il a permis une baisse significative des actes de vandalisme.
    La mairie du 18e a financé l’installation des potelets et la station du 55 rue Pajol a donc pu être réouverte ce 4 août.
    Ce dispositif sera évalué. Il vient en complément de la mesure de réparation pénale « Tu casses, tu répares » mise en place depuis janvier 2013 par la ville de Paris avec le Parquet et qui consiste à condamner les personnes prises sur le fait à réparer les vélos endommagés dans les ateliers Vélib’.
     
    Reste à espérer que la ville ne soit pas dans l'obligation d'équiper de nombreuses stations Vélib' avec ce dispositif quand on sait qu'un seul potelet revient à près de 150€!

    Vélib, 18ème, rue Pajol