Anne Hidalgo a invité le 5 juillet dernier associations et habitants (on ne sait d'ailleurs pas comment a été effectué le choix de ceux-ci) pour échanger sur la propreté dans la capitale. Il faut dire que l'exaspération est grande et si on suit ce qui s'écrit sur les réseaux sociaux, on le constate chaque jour. Etait-ce une façon d'apaiser, de montrer que le problème est pris au sérieux et ce quelques semaines avant la décision du comité olympique ? Nous étions présents et n'avons pas manqué d'intervenir.
"Paris est sale, je ne supporte plus la saleté de Paris et la propreté est l'affaire de tous" a commencé Anne Hidalgo, un propos qui a suscité quelques ricanements dans la salle. Elle a ajouté que la ville avait mis des moyens supplémentaires (budget de 500 M € investissement et fonctionnement). La maire de Paris a beaucoup comparé avec d'autres capitales qui n'ont pas forcément un tel déploiement de moyens. Ces propos n'ont pas convaincu.
Rappelons nous la campagne sur la mise en place de la brigade des incivilités l'an dernier à l'automne. Depuis, elle n'est pas en place dans tous les arrondissements. N'oublions pas non plus la campagne publicitaire sur les nuisances liées aux jets de mégots. Tout cela coûte...et pour un bilan bien peu satisfaisant. Nous le disons depuis longtemps. La ville en aurait enfin pris conscience, tant mieux!
Anne Hidalgo a semblé découvrir que la RATP laissait trainer ses poubelles dehors sur certaines lignes de métro! De qui se moque t-on? Voilà des années que nous alertons les arrondissements du 10e (dépôt devant la gare de l'Est et du 18e à Barbès notamment). Nous avions même tenu une réunion sur site avec des responsables de la RATP il y a plus de dix ans. Pourquoi cette tolérance perdure t-elle puisque la propreté est l'affaire de tous?
Allez un exemple, c'était en avril 2015 terre plein du fg St Martin devant la gare de l'Est
La maire souhaite la création de "conférences citoyennes" à l'échelle des arrondissements pour déterminer localement et finement les actions à mener. Encore un dispositif supplémentaire alors qu'il existe souvent une commission propreté dans les conseils de quartier? A qui serviront ces réunions?
Les quelque 150 personnes présentes ont réagi. La moitié des intervenants étaient du 18e allez savoir pourquoi... Ont été évoqués les problèmes de prolifération des rats, la situation de la porte de la Chapelle, les horaires de sortie des containers non respectés (particulièrement par certains bailleurs sociaux), la fréquence des nettoiements des rues, la responsabilité des commerçants/restaurateurs/artisans, la difficulté d'identifier le bon interlocuteur selon le problème et le lieu...On vous fait grâce de la liste des récriminations.
Placette Caplat 18e samedi 8 juillet (cartons de commerces)
Le même jour bd de la Chapelle devant l'entrée des urgences de Lariboisière, là ce sont les commerçants du marché, pourquoi se gêner.
Nous sommes à l'arrière de la bibliothèque Goutte d'or. Voilà des semaines que nous avons demandé que les affiches soient retirées. On est pourtant sur un équipement public qui doit entretenir ses façades donc du ressort de la ville.
On a sans doute trop laissé les mauvaises habitudes gagner du terrain. Il aurait fallu reconnaitre plus tôt que la prévention n'est pas efficace. La peur du "gendarme" et la main au porte-monnaie peuvent fonctionner Et que la ville ne se trompe pas de cible en pointant du doigt les citoyens inciviques. Ceux qui s'impliquent dans leur quartier sont justement ceux qui participent aux réunions et tentent de trouver de maigres solutions (pas toujours entendues).
Notre association sera entendue le 1er septembre par la Mission d’information et d’évaluation sur la politique parisienne en matière de propreté à l'hôtel de ville (Mission composée de 15 membres représentant l’ensemble des groupes politiques siégeant au sein de l’assemblée parisienne).