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Rechercher : conseils de quartier

  • Sécurité : les personnels de la bibliothèque de la Goutte d'Or font valoir leur droit de retrait

    La situation sécuritaire dans le secteur Barbès-Sud Goutte d'Or s'est très fortement dégradé depuis quelques mois, nous en faisions état dans notre article du 2 septembre dernier, et comme beaucoup d'habitants et d'associations du quartier, nous tentons d'alerter les pouvoirs publics, préfecture et mairie, sur cette situation alarmante. Malgré quelques opérations policières, aucun changement ne se fait sentir dans le secteur. Pire encore, les choses semblent s'enliser et les habitants désespèrent de pouvoir un jour aspirer à vivre dans un climat apaisé et à se déplacer dans des rues sûres.

    À présent ce sont les personnels de la bibliothèque de la Goutte d'Or, au coeur de ce secteur, qui tirent la sonnette d'alarme en adressant à la Maire de Paris une lettre (voir plus bas) où ils expriment leur très grande inquiétude et leur peur d'aller travailler, après que cette fois le bâtiment même de la bibliothèque a subi de fortes dégradations. Les personnels ont fait valoir leur droit de retrait et ne rouvrent donc pas les portes de la bibliothèque, un établissement culturel très apprécié dans le quartier. Nous comprenons tout à fait cette décision et exprimons toute notre solidarité avec les personnels de la bibliothèque de la Goutte d'Or dans ce moment très difficile.

    Nous demandons avec eux qu'il leur soit assuré de toute urgence des conditions de travail et d'accueil du public sécurisées et sereines. Pour cela, il devient urgent que la Préfecture de Police et l'Hôtel de ville cessent de se renvoyer la balle sur les responsabilités en matière de sécurité, et travaillent activement ensemble, avec les moyens nécessaires, pour assurer la sécurité dans un quartier trop longtemps délaissé par les autorités, cela depuis des années pour ne pas dire depuis des décennies. Et il ne s'agit pas de faire quelques opérations spectaculaires - on en a trop vues sans résultats tangibles -, mais enfin d'assurer au quotidien un droit à la sécurité pour les habitants et travailleurs du quartier comme sur tout le territoire national. 

    bibliothèque-de-la-goutte-d-or,18,securité

    "À l’attention de :
    Mme Anne Hidalgo, Maire de Paris
    Mme Carine Rolland, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la Culture
    M. Eric Lejoindre, Maire du 18ème
    Mme Sophie Fady-Cayrel, Directrice adjointe aux Affaires Culturelles
    Mme Véronique Astien, Sous-directrice de l’Éducation Artistique et des Pratiques Culturelles
    M. Emmanuel Aziza, Chef du Bureau des Bibliothèques et de la Lecture

    Mesdames, Monsieur,

    Nous travaillons à la bibliothèque Goutte d’Or qui a ouvert en décembre 1999 dans le quartier du même nom. C’est une bibliothèque familiale, située dans un quartier populaire, où nous avions plaisir à venir travailler jusqu’ici et à retrouver nos fidèles usagers. Nous observons depuis quelques années une montée de la délinquance et de la violence liée aux nombreux trafics qui se sont installés au fil du temps. Depuis le mois de juin et le déconfinement, la situation s’est profondément dégradée puisque la bibliothèque se situe au centre d’un point de deal de drogues en tout genre. Une moyenne de quarante dealers opère devant nos portes, faisant usage des produits, installés voire même allongés sur les marches.

    Il n’y a plus de vie de quartier à cet endroit (certaines boutiques ont même dû fermer), devenu le territoire exclusif des dealers.

    Quotidiennement, nous sommes témoins d’actes de violence : bagarres, coups de couteau, vols à l’arraché, balle perdue fichée dans le montant de la vitrine, pétard ayant atterri dans la bibliothèque, dégradations de l’espace public (détritus disséminés tout autour du site) et bruits incessants. En juillet 2020, un homme est mort de ses blessures à l’entrée de la bibliothèque. Aujourd’hui, mardi 17 novembre 2020, nous découvrons à notre arrivée sur notre lieu de travail que les vitres de la façade de notre bâtiment ont été fracassées pendant le weekend.

    À cette violence quotidienne s’ajoute le contexte sanitaire. À chacune des entrées et sorties de la bibliothèque, il faut se frayer un chemin parmi les dealers et les drogués qui ne portent pas leur masque, mettant notre santé et celle de nos usagers en péril.

    Nombreux sont les usagers qui nous font part de leur peur, des vols et agressions qu’ils ont subis et de leur décision de ne plus fréquenter notre établissement. Nous soulignons que cet espace public entièrement masculin est particulièrement oppressant pour les personnes (usagères ou employées) de sexe féminin.

    Parce que nous nous sentons en perpétuelle insécurité physique et psychologique, parce nous ne pouvons accueillir nos usagers dans ces conditions, parce que les voies hiérarchiques que nous avons scrupuleusement respectées jusqu’ici ont été inopérantes, les membres présents de l’équipe prennent aujourd’hui la décision de ne pas ouvrir l’établissement jusqu’à ce que des solutions pérennes et réelles soient mises en œuvre.

    L’équipe de la Bibliothèque Goutte d’Or"

  • Annulation de l'édition 2020 de la Fête des Vendanges de Montmartre

    Cet article aurait dû annoncer l'édition 2020, la 87e de la série, de la Fête des Vendanges de Montmartre - qui devait se dérouler du 7 au 11 octobre. Hélas, la crise sanitaire aura eu la peau de la traditionnelle Fête des Vendanges, un des plus grands rendez-vous festifs du Nord parisien.

    Nous reproduisons ci-dessous le message des organisateurs posté sur le le site  de la fête.

    "C’est le cœur bien lourd que les équipes de la Fête des Vendanges de Montmartre et la Mairie du 18e vous adressent aujourd’hui ce message.

    Application faite de l’arrêté de la préfecture de police de Paris du 25 septembre dernier à la programmation de la Fête des Vendanges de Montmartre, nous vous informons que les festivités ne pourront pas se tenir en 2020 et que tous les événements sont ainsi annulés.

    Face à l’accélération de la propagation de l’épidémie, il en va aujourd’hui de notre responsabilité collective de tout mettre en œuvre pour stopper cette évolution en limitant les contacts. Dans ce contexte, les équipes de la Fête des Vendanges de Montmartre feront tout pour que vive malgré tout cette 87e édition du Futur sur les réseaux sociaux de la Fête. On vous donne rendez-vous ici dès la semaine prochaine pour quelques surprises avec les acteurs du 18e et les artistes de Décibels Vendanges.

    On espère que le futur sera meilleur en 2021 et qu’il nous permettra de nous retrouver pour une Fête des Vendanges de Montmartre toujours plus festive, belle et lumineuse !"

    fête-des-vendanges,montmartre,18e,2020

    C'est où ?

    Paris 18e

    C'est quand ?

    En 2021 ?

  • Réunion de présentation de l'étude environnementale de gestion et prévention des ”déchets” du marché des biffins à Montr

    L'association AMELIOR vous invite ce mercredi soir à la Maison du Zéro Déchet pour la présentation de l'étude environnementale de gestion et prévention des "déchets" du marché des biffins organisé mensuellement depuis mars 2013 par AMELIOR à Croix de Chavaux à Montreuil.

    Cette expérience, celle d'un marché des biffins organisé, est très intéressante et, se distinguant sur bien des points de celle menée porte de Montmartre dans le 18e, elle pourrait sans doute être une source d'inspiration pour penser une organisation du marché des biffins qui se tient autour du marché Lariboisière les mercredi et samedi (on ne parle ici que des biffins et non des autres ventes à la sauvette). À cet égard, il sera d'ailleurs intéressant de suivre le nouveau marché mensuel des biffins qu'AMELIOR organise depuis peu avenue Denfert-Rochereau dans le 14e.

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    C'est où ?

    Maison du Zéro Déchet, 3 rue Charles Nodier, Paris 18e

    C'est quand ?

    Mercredi 5 juin 2019 de 19h à 20h30

  • Première réunion du comité de voisinage de la ZSP après le changement de direction

    Mercredi 10 juillet 2019, s'est tenue la première réunion du comité de voisinage de la ZSP sous la houlette de la commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster. C'est la première rencontre depuis le changement de direction de la ZSP 10-18 décidée par le nouveau Préfet de Paris en juin dernier (voir sur notre blog l'article du 11 juin dernier : "Incompréhensible changement à la tête de la ZSP").

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    La séance a commencé par un exposé de Madame Emmanuelle Oster, commissaire divisionnaire à la tête du 18e, arrivée à l'automne dernier dans l'arrondissement. Madame Oster nous informe que la ZSP 10-18 est passée officiellement le 7 juin dernier sous son autorité. Elle rend hommage au travail effectué par l'équipe précédente, et en particulier par le commissaire Rigon, et qu'elle inscrira globalement son travail dans la continuité de ce qui a été fait.

    Comme on nous l'avait annoncé il y a quelques mois, nous avons confirmation qu'au titre de "Quartier de reconquête républicaine" la ZSP vient de bénéficier de dix-neuf effectifs supplémentaires, officiant principalement en fin de soirée et la nuit.

    Le préfet de Police Lallemand est venu récemment dans le 18e. Accompagné par la commissaire Oster il a visité Barbès, la Goutte d'Or, La chapelle, Château-Rouge. Une première opération de police s'inscrivant dans la durée est en cours sur le secteur de la place de La Chapelle, ce choix est une volonté préfectorale. Cependant la commissaire Oster est bien consciente que "le 18e est un tout" et que régler un problème sur un secteur ne fait que transférer le problème vers d'autres "lieux de déport".

    Sur un an dans le 18e on observe une stabilité de la délinquance d'une manière générale, avec cependant une hausse des vols avec violence (par exemple vols à la portière sur Barbès) ayant probablement pour cause des effectifs de police réduits en raison des manifestations de gilets jaunes, confirmant notre analyse à ce sujet.

    Sans surprise, le secteur Goutte d'or-Barbès est ressenti comme étant particulièrement tendu par la commissaire Oster, qui souhaiterait que la deuxième opération au long cours concerne ce quartier.

    S'en suit un bilan des actions sur les commerces (notamment les restaurants et épiceries vendant de l'alcool la nuit), la vente de smartphones de contrefaçon, le trafic de cigarettes (1,4 tonne saisie).

    Au sujet du métro Barbès-Rochechouart, il a été souligné que la RATP a plein pouvoir de maintenir fermée la sortie sur la rue Guy Patin au métro Barbès les jours de marché. La situation actuelle risque ainsi de perdurer en dépit de l'avis de la police qui préférerait que cette sortie soit ouverte ces jours-là également, tout comme les élus et les habitants.

    Concernant l'organisation du comité de voisinage, la commissaire propose que la concertation avec les associations s'effectue dorénavant sous la forme de réunions tenues une fois par mois, chaque secteur de la ZSP (Château-Rouge, Chapelle, Barbès, Gare du Nord) y serait traité alternativement avec les associations et collectifs concernés par le secteur discuté (ce qui veut dire un rendez-vous tous les mois pour Action Barbès dont le champ d'action s'étend sur l'ensemble de la ZSP), et deux fois dans l'année une réunion pour tous les quartiers, éventuellement ouverte également aux habitants.

    Pour notre part nous avons interpellé la commissaire Oster sur plusieurs points et notamment sur l'ahurissante affaire des fonctionnaires de police du commissariat du 18e récemment mis en examen et sur les conséquences sur le secteur Barbès-Goutte d'or. La commissaire ne peut naturellement pas communiquer sur l'affaire, l'enquête étant en cours. Elle nous assure cependant de sa ferme intention de prendre les choses en main et de remettre de l'ordre à la Goutte d'Or, le secteur de la ZSP où sans doute la situation est la plus difficile.

    Coté municipalité du 18e, la représentante de la DPSP nous informe que des patrouilles sont mises en place aux abords des stations de métro aux heures de départ au travail et de retour du travail et à l'heure de la pause méridienne, ainsi qu'au square Alain Baschung (1 agent), au jardin d'Éole et au square Rosa Luxembourg (4 agents). En plus de l'arrivée de ces nouveaux effectifs, il est mis en place un numéro d'appel d'urgence, allô incivilités (3975). Certaines équipes sont à présent munies de sonomètres, afin de mesurer les nuisances sonores. La promenade urbaine continue d'être mise en place, à terme elle comprendra un secteur de jardinage participatif, un atelier de réparation de vélos, des activités diverses, l'implantation d'un kiosque d'information, un point convivialité au marché Lariboisière (déjà en place) ; la présence régulière d'agents de la DPSP sera assurée sur le parcours de la Promenade urbaine.

    L'Hôtel de ville nous a informés que de nombreuses actions sur les commerces ont été entreprises, notamment boulevard Barbès, afin que les devantures soient fermées comme le veut la réglementation parisienne, et éviter ainsi les attroupements qui favorisent ici les vols à la tire. Une demande d'Action Barbès formulée de longue date.

    Enfin, côté 10e arrondissement, le commissaire général adjoint du 10e, Jeremy Ransinangue, a signalé une recrudescence de ventes de cigarettes de contrebande (rue La Fayette, rue de Dunkerque, quartier tamoul notamment), due à un "effet déport" de l'action en cours actuellement place de La Chapelle, il a aussi mentionné des vols en réunion Gare du nord ainsi que la présence de mineurs isolés dans le quartier tamoul, engendrant parfois des tensions entre ces différents groupes. Des renforts ont été affectés sur cette zone. Côté SCMR, même si quelques difficultés demeurent, le commissaire fait le constat d'une amélioration du secteur depuis l'implantation de la salle de consommation.

    Rendez-vous est pris pour la prochaine réunion en septembre prochain.

  • SCMR : retour sur le séminaire de recherche sur ”La réduction des risques chez les usagers de drogues, un exemple de pr

    Invitée par l'EHESS à participer à son séminaire interdisciplinaire,  "La réduction des risques chez les usagers de drogues, un exemple de prise de décision en santé", le 12 avril dernier dernier, Action Barbès était présente dès le matin à l'amphithéâtre Vulpian de Paris-Descartes, d'abord pour entendre Marie Jauffret-Roustide sur "Enjeux sociologiques, de santé publique et sciences politiques et analyse du débat médiatique", puis l'après midi pour une intervention au milieu d'autres associations pour présenter nos observations sur "La mise en œuvre concrète de la salle de consommation supervisée".

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    Entrée de l'hôpital Lariboisière, rue Ambroise Paré

    Le nom de la sociologue Marie Jauffret-Roustide, chargée de recherche à l'INSERM, n'est pas inconnu des lecteurs de ce blog qui ont suivi le dossier de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) du 10e arrondissement. En juin 2014, déjà, nous vous présentions la chercheuse (c'est ici). A ce moment-là, on parlait alors du 39 boulevard de la Chapelle pour l'installation de la salle.

    En effet, madame Jauffret-Roustide a été choisie pour conduire une enquête qui consiste à faire un état des lieux et des opinions avant l'ouverture de la salle — c'est ainsi que nous l'avions rencontrée à l'époque — et de la poursuivre ensuite sur plusieurs années, précisément 6 ans à partir de l'ouverture de la salle. Le but est d'évaluer la tranquillité autour de la salle et d'analyser son impact sur l'espace public.

    Au cours du séminaire (il y avait d'autres interventions, voir ici l'ordre du jour -PDF à charger-), elle nous a présenté une analyse du débat médiatique, qui fait partie de son enquête :  un gros travail puisque ce ne sont pas moins de 1735 articles de journaux, au sens large, entre 1990 et 2017 qui ont été décortiqués. La période suivante est en cours d'étude. Le ton des médias est en décalage avec les interviews qu'elle a menées en tant que sociologue. Elle souligne qu'ils ont plus souvent relayé la position des opposants et les faits sensationnels autour du dossier de la réduction des risques liés à l'usage des drogues (RdR), les protestations souvent légitimes des habitants mais pas toujours liées à la SCMR, les rixes éventuelles alentour... alors que les articles de fond donnant la parole aux usagers, par exemple, sont beaucoup plus rares. En revanche, les politiques sont entendus fréquemment. Dans le cas de la salle du 10e, elle a noté que les élus locaux ont largement eu la parole, davantage même que les élus nationaux, ce qui mérite d'être souligné. Quant au débat entre les professionnels, on ne retrouve dans la presse que des oppositions modérées des académies, assez éloignées de l'expérience des professionnels de terrain, qui eux se retrouvent sur l'essentiel.

    Mais son intervention ne se résumait pas à l'enquête sur l'impact de la SCMR de notre quartier, elle s'est largement exprimée sur l'historique de la politique de réduction des risques, dans différents pays et en France. Elle a rappelé que la catastrophe du Sida a été l'élément déclencheur, en conduisant d'abord à l'autorisation de vente libre des seringues dès le milieu des années 1980. Jusque là les injecteurs partageaient leur matériel... la seringue donc, et le virus en prime. La baisse des contaminations a convaincu de continuer dans cette voie. Le jugement moral vis à vis des consommateurs a faibli. Ensuite l'accent a été mis sur l'exposition aux risques. Il fallait sevrer, sortir de la consommation. Comme l'avait dit peu avant Valérie Saintoyant de la Mildeca dans son intervention, on a encore trop souvent la représentation qu'une large part de la société n'aura pas à faire avec les addictions, et par ailleurs que les alcooliques et les toxicomanes seraient des personnes « perdues ». Il faut se départir de cette représentation dichotomique, c'est un déni des risques.
    La réduction des risques s'observe dans les pays étudiés selon plusieurs modèles, du faible au fort, en passant de la vision neutre, centrée sur le pragmatisme qui prend peu en compte les usagers, sans criminaliser l'usage, mais aussi sans changement de la loi, sans autorisation des salles supervisées, en favorisant plutôt les traitements de substitution, à une vision moins morale, qui prend en compte le contexte des usagers de drogues, leur reconnaît un droit, voire une liberté de cet usage et de cette expérimentation, dans des conditions de réduction des risques pas toujours optimales. Les frontières sont mouvantes entre les modèles et la réduction des risques s'effectue par étapes. La dimension sanitaire est malgré tout toujours à l'origine de la mise en place de la politique de réduction des risques. C'est aussi un moyen de « mieux faire passer » cette politique et de faire admettre qu'il faut renoncer à l'éradication des drogues. Vivre en réduisant les risques.

    La politique française de réduction des risques s'apparente plutôt au modèle faible, longtemps axé sur une réponse médicamenteuse — nous avons le plus haut niveau de substitutions aux opiacés (85%) — elle est très centrée sur le risque sanitaire, le risque infectieux, plus que sur son acceptabilité dans la société. Les interdits moraux priment encore. Ils ralentissent l'ouverture de salles de consommation supervisées qui ont pourtant montré leurs aspects positifs dans le monde. La politique actuelle a ainsi conduit à mener une expérimention de SCMR et non décidé son fonctionnement définitif. Même si nombre d'intervenants pensent qu'en France l'expérimentation n'est qu'une première étape vers une décision plus pérenne, rarement démentie. On ménage simplement la société. Pour autant, les échanges entre les différents pays confrontés aux mêmes situations montrent l'échec de la politique dure de criminalisation.


    En fin de matinée ont été entendus les professionnels de la RdR et les associations d'usagers. Nous ne reviendrons pas ici sur les perspectives qu'ils ont brossées dans un temps assez court pour chacun, et sans doute trop court pour être exhaustifs comme ils l'auraient souhaité. Mentionnons seulement que nous avons écouté Fabrice Olivet directeur de Asud, Nathalie Latour déléguée générale de la Fédération Addiction, Marie Dubrus de Médecin du Monde, référente pour la RdR et Marc Dixneuf, directeur de Aides.

    L'après midi a été consacré plus précisément aux salles de consommation à moindre risque. La tribune a accueilli successivement les acteurs de la prévention, médecins ou autorités compétentes, puis les associations d'habitants intéressées par les problèmes de l'addiction dans l'espace public. Chacun a exposé les grands axes de sa mission, de son travail et de ses observations.

    Elisabeth Avril, la directrice de Gaïa, association qui gère la SCMR de la rue Ambroise Paré, en plus de son antenne dans le 11e, a repris l'historique de la salle, les progrès faits, le réel succès de ce dispositif quand on en juge par le nombre d'inscrits depuis octobre 2016 et le nombre de passages par jour. Des informations que nous avons reprises ici dans le blog après chaque réunion du comité de voisinage qui se tient à la mairie du 10e et qui sont consultables également sur son site. Nous n'y revenons donc pas. Mais si l'on se place du côté des habitants, tout n'est pas parfait. La tranquillité du quartier est encore incertaine, des commerces se plaignent de la présence des usagers de drogues, certains chercheraient à fermer, tout comme certains habitants aimeraient déménager. La responsable de Gaïa en est consciente et reconnaît que les heures d'ouverture de la salle ne couvrent pas toute la journée et encore moins la nuit. Elle souligne que les maraudes organisées par l'association ont été augmentées grâce aux rallonges de budget et qu'ils font le maximum pour limiter les difficultés, notamment en répondant rapidement s'ils sont sollicités, y compris par téléphone. Elle fait savoir toutefois que les rixes ou les désordres à l'extérieur de la salle ne sont le fait que de très peu d'usagers. La présence d'un psychiatre tous les lundis après midi aidera peut-être à trouver des solutions aux cas d'usagers souffrant psychiquement. Souvenons-nous aussi que Gaïa n'est pas là pour gérer l'espace public dans sa globalité. La police est là également et collabore de façon satisfaisante, a ajouté Elisabeth Avril.

    Nous avons écouté un peu plus tard Stéphane Bribard, adjoint à la maire du 10e, Ruth Gozlan, chargée de la Mission santé à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), la responsable de la salle de consommation de Strasbourg, Aurélie Kreiss, puis Delphine Vilain de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, et des représentants associatifs : Action Barbès, le Collectif des parents, Stalingrad Quartier Libre et le Collectif des Riverains Lariboisière-Gare du Nord.

    Notre intervention a été modérée et conforme à notre position de toujours. Nous soutenons depuis le début l'installation d'une salle dans le quartier, dans ce quartier parce que la présence de toxicomanie ici, entre la Goutte d'Or, Barbès et les gares, ne datent pas d'hier, et encore moins de l'ouverture de la salle. Ce qui nous distingue des opposants à la salle, habitants qui continuent à demander non plus sa fermeture mais maintenant son déplacement dans un quartier moins résidentiel, disons moins habité. L'exemple de la salle de Strasbourg reste pour eux un modèle. Mais Strasbourg n'est pas Paris, site, population, histoire sont bien différents, comme l'a expliqué Aurélie Kreiss, notamment par le nombre d'usagers qui biaise toute comparaison. En revanche, nous sommes fermement favorables à l'ouverture d'autres salles pour soulager la pression qui s'exerce sur une salle unique, d'autant que les fumeurs de crack frappent à la porte, et aimeraient disposer d'un lieu qui tolère leur pratique. C'est un autre débat. Ce sont d'autres problèmes, très présents notamment du côté de Stalingrad, haut lieu du crack depuis plusieurs décennies, entrecoupées d'accalmie.


    Pour approfondir le sujet, on peut (re)lire avec intérêt l'article de Marie Jauffret-Roustide paru le 22 janvier 2015 sur La Vie des Idées : "Les salles de consommation à moindre risque. De l’épidémiologie à la politique".

  • Perry Féérique, un nouvel atelier de réparation de vélos au coeur de la Goutte d'Or

    Au 32 rue Laghouat, tout à côté de l'Olympic Café, un nouvel atelier de vélo a ouvert ses portes en février dernier : Perry Féérique.

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    Dans cet atelier loué par la Semaest, Matteo et son acolyte vous accueille du lundi au samedi pour prendre soin de votre deux-roues. Vous pouvez même prendre rendez-vous avant de vous déplacer pour un accueil sans attente (matteo@perryfeerique.fr / 01 88 48 42 86), et il y a même possibilité de réserver un créneau directement en ligne (cliquer ici).

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    L'accueil est sympathique et professionnel, et les délais de réparation sont raisonnables. Que de bonnes raisons pour emmener réparer sa bicyclette chez Perry Féerique !

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    Perry Féérique

    32 rue Laghouat, Paris 18e

    Site internet : perryfeerique.fr/

    Mail : matteo@perryfeerique.fr

    Tel : 01 88 48 42 86

  • Carrefour Clignancourt- Ramey : végétalisation de l'ilot dans le cadre de l'opération ”du vert près de chez moi”

    Suite à la mobilisation d'un de nos adhérents, l'îlot situé au carrefour des rues de Clignancourt et Ramey va accueillir des jardinières dans le cadre de l'opération "du vert près de chez moi"  : voir notre article du 17 septembre sur le projet et la carte des projets retenus par la mairie de Paris  pour le 42 rue de Clignancourt.

    Au-delà de la végétalisation, relativement ponctuelle, cet aménagement devrait permettre de supprimer le stationnement illégal et quasiment permanent des deux-roues motorisés, particulièrement gênant pour le passage des piétons. Il est d'ailleurs regrettable que ce point n'ait pas été intégré de façon satisfaisante lors de l'aménagement  du carrefour il y deux ans. En effet, dès la réalisation de cet îlot, il est devenu un parking à motos ! Et, surtout, aucune action correctrice n'a été mise en œuvre immédiatement par la mairie.

    Il reste à espérer que les prochaines phases de requalification du quartier (notamment rue de Clignancourt et rue Ramey) intégreront une végétalisation plus ambitieuse, par exemple via la plantation d'arbres d'alignement comme l'a déjà proposé Action Barbès.

     

    Etat actuel des lieux : le jour

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    Etat actuel des lieux : la nuit

    paris,végétalisation,ramey,clignancourt

     

  • Un concert de l'harmonie des gardiens de la paix pour les élèves de CM1-CM2 des 9e et 10e

    C'est un concert d'après midi qui ne peut pas convenir à tout le monde, certes, mais il nous est agréable de vous faire part d'une prestation de la police nationale qui ne relève pas de la sécurité, pour une fois.

    Dans le cadre des prestations musicales citoyennes données à l’intention des élèves de CM1 et CM2 de la Capitale, l’harmonie des gardiens de la paix de la préfecture de police se produira lundi 12 mars, donc aujourd'hui, à 14h30 au Théâtre de Paris situé 15, rue Blanche dans le 9e arrondissement.

    Organisé conjointement par la mission de prévention et de communication (MPC) du commissariat du 9e arrondissement et l’inspection d’académie, ce concert rassemblera 930 élèves des établissements des 9e et 10e arrondissements et visera à présenter de manière interactive des notions civiques : la loi et son respect, les symboles (le drapeau, l'hymne), la devise de la République.

    Ces notions seront évoquées en respectant un mode chronologique qui part de la royauté pour aboutir à la seconde guerre mondiale, illustrées par des thèmes musicaux (les Symphonies pour les soupers du Roy de Delalande, l’Offrande à la Liberté de Gossec, le Père la Victoire de Louis Ganne, le chant de la Libération). La seconde partie permettra aux enfants d'entendre un concert éclectique constitué de différentes pièces du répertoire cinématographique (Paris en colère de Maurice Jarre, les Aventuriers de l’Arche perdue de John Williams, Obélix samba de Gérard Calvi…).

  • José de San Martin et Alexandre Aguado – Inauguration

    S.E Juan Archibaldo Lanus, Ambassadeur d'Argentine en France (à gauche) et M. Jacques Bravo, Maire du 9ème arrondissement de Paris (à droite) lors de l'inauguration de l'exposition José de San Martin et Alexandre Aguado, les retrouvailles inattenduesHier 7 Juin a été inaugurée dans les salons Aguado de la Mairie du 9ème la manifestation « José de San Martin et Alexandre Aguado ». Libérateur de l’Amérique du Sud au même titre que Simon Bolivar, José de San Martin a fini sa vie en France. L’inauguration de cette manifestation en présence de S.E Juan Archibaldo Lanus, Ambassadeur d’Argentine en France et de nombreux diplomates sud-américains par Jacques Bravo, Maire du 9ème, a été l’occasion de célébrer l’amitié franco-argentine et d'évoquer « la consanguinité des esprits » comme s’est plu à le mentionner l’Ambassadeur, citant Marcel Proust. Les œuvres exposées sont de Ruben Alterio et Ricardo Mosner qui se sont inspirés de la collection Aguado revisitée pour l’occasion. Ces deux artistes ont des sites web que Paris Neuvième vous invite à apprécier.medium_dscn0697.jpgRuben AlterioRicardo Mosner

  • Rassemblement en mémoire de Vincent Van Gogh

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    La Cité Pigalle se trouve rue Jean Baptiste Pigalle, entre les rues La Bruyère et Chaptal
    Van Gogh est mort en 1890.

  • Les rues de Maubeuge et Sainte Cécile en travaux

    Derniers grands travaux de voirie dans l’arrondissement avant les élections, où en sont les aménagements des rues de Maubeuge et Saint Cécile ?

     

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    La première tranche de travaux entre le place Kossuth et la rue de Rochechouart sont en phase terminale. Une vingtaine d’arbres (des platanes) ont été plantés, deux abris bus sont en cours d’installation et deux feux pour passage piétons aussi. Il est indéniable que le réel élargissement des trottoirs bénéficie aux piétons ainsi que la mise en place de plots tout au long de ceux-ci pour éviter aux voitures de s’y installer. Il est non moins incontestable que ce sont les automobilistes qui vont pâtir du nouvel aménagement : places de stationnement en diminution sensible avec beaucoup d’emplacements réservés aux livraisons, passage de deux à une voie unique pour la circulation, la seconde voie étant réservée aux bus et aux vélos.

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    La seconde tranche de travaux entre la rue de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière est bien entamée. Les travaux devraient se terminer fin mars 2007 avec des aménagements dans la continuité de la première tranche. On ne circule plus, pendant les travaux que sur une seule voie, bus et voitures mélangés. Reste à savoir ce que cela donnera côté circulation quand tout sera terminé quand on sait l’importance du trafic automobile entre la gare du Nord et les Grands Boulevards ?

     

     

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    Rue Sainte Cécile

    La tranquille rue Saint Cécile et ses résidents ne sont pas gâtés pour le moment !

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    Les travaux lancés par BNP Paribas pour la rénovation de l’îlot sont engagés et ceux du réaménagement de la rue entre le Faubourg Poissonnière et la rue du Conservatoire aussi. Le projet consiste à couper la circulation sur les quelques 50m du tronçon. Il semble néanmoins qu’une voie soit en préparation (accès pompiers ?) mais l’ensemble devrait être piétonnier. De nombreux emplacements pour des arbres sont prévus ainsi que des réverbères dans le style parisien. Le tout devrait être terminé début mars 2007.

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  • Nuit Blanche Place de l'Europe

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    Les plasticiens d'Anvers aux Abbesses fêtent les 50 ans du Traité de Rome en invitant 26 artistes de la Communauté Européenne pendant Nuit Blanche 2007.

    Ensemble, ils se retrouvent rue de Madrid et mettent en place un chantier tout en couleurs, formes, volume, matières et lumières.

    Sous le regard du public et parfois avec lui, les artistes vêtus de blanc interviennent sur des surfaces de 1m x 1m  assemblées en cube, puis regroupées sur des structures installées dans la rue. Signalé à plusieurs mètres de hauteur par des ballons lumineux, ce chantier symbolique de la construction européenne sera accompagné par un environnement sonore de Cédric Rageau.

    L'exposition se tiendra ensuite du 16 au 27 octobre à la Mairie de 9ème, 6 rue Drouot puis du 13 au 19 novembre à la Mairie du 18ème, place Jules Joffrin.