Petite nuance de taille : le marché sauvage de Lariboisière et alentours n'est pas un marché de "biffins", même si quelques personnes y vendent des objets récupérés, au milieu des autres "tombés du camion" et des nombreux produits alimentaires. L'existence et la généralisation de marchés aux biffins, c'est-à-dire l'autorisation d'une activité commerciale, dans l'espace public, en dehors de toute contrainte légale, est en soi problématique. Elle est une rupture du principe d'égalité, fondateur de la République, et il n'est pas sûr que l'enjeu vaille cette dangereuse chandelle. Pourrait-on en débattre un jour en réunion d'Action Barbès ?

Bonjour Jacques,

Action Barbès demande l'organisation d'un marché des biffins dans le secteur depuis... 2010, rien de bien nouveau dans cette position donc, une position plusieurs fois discutée en AG et en CA.
Et quand on parle d'organiser un marché des biffins, il ne s'agit certainement pas d'organiser le marché sauvage qui s'est greffé, jusqu'à le dépasser, au marché des biffins, qui lui existe depuis plus longtemps, fluctuant depuis plusieurs décennies de Mesnilmontant à Barbès. Même les services de police font cette distinction, et de leur aveu même, le fait que ces deux formes de marché se mêlent les empêche de lutter efficacement contre les ventes à la sauvette. D'ailleurs, depuis 2010, les forces de police ont été démultipliées, les évictions se comptent par milliers, les saisies par milliers de tonnes, et pour quel résultat ? La situation empire sans cesse d'année en année. Il ne nous parait pas fou de vouloir essayer de faire les choses autrement.
Avec l'organisation d'un marché encadré des biffins, il s'agit de permettre aux personnes les plus précaires de pouvoir ajouter quelques euros, voire quelques centimes, à leur maigre revenu. Et il ne saurait être question de concurrence avec d'autres commerces, par définition les biffins vendent ce que même les brocanteurs ne veulent pas et qu'aucun commerce ne propose. Et encore une fois, l'encadrement de ce marché permettrait de s'assurer que seuls les objets entrant dans cette catégorie soient vendus, comme c'est le cas dans les marché des biffins existant à Montreuil et ailleurs.
Enfin, la lutte contre ces incivilités que sont les ventes à la sauvette, dont Action Barbès a été certainement une des premières associations à se mobiliser à ce sujet et continue à l'être, ne doit pas nous faire perdre notre humanité et garder le sens de la nuance. Je sais que ce n'est pas toujours évident de garder son calme face à la situation pour le moins difficile dans laquelle sont les secteurs Goutte d'Or sud et place de la Chapelle, mais c'est seulement à ce prix que nous préserverons notre énergie pour faire évoluer les choses dans la bonne voie.

amicalement,

Jean-Raphaël Bourge
Président d'Action Barbès

Bonjour Jean-Raphaël,

Je ne me souviens pas avoir entendu de débat sur ce point en réunion d'AB, mais je n'en n'étais pas membre il y a 10 ans. Un peu plus de communication serait utile, en particulier sur les décisions et orientations prises par le CA. Cela permettrait peut-être d'éviter qu'AB se retrouve identifiée aux pouvoirs publics et à leurs méthodes par certains habitants ( il n'est pas normal que pour la SCMR Action Barbès, association d'habitants, ait fini de se retrouver en opposition frontale avec une partie des riverains).

AB fait un travail magnifique d'information, via ce blog et les réseaux sociaux, elle doit donc être capable de mieux communiquer sur ses propres décisions, en particulier vis-à-vis de ses membres. Et je pense que compte-tenu à la dégradation de la situation et de la crispation que cela génère, c'est plus que jamais nécessaire, au risque de voir apparaître des tensions préjudiciables à tous.

Amicalement,

Jacques

Jacques,

Si un groupuscule de riverains minoritaire et fortement politisé s'enterre dans son opposition idéologique à la SCMR ce n'est pas notre problème (n'oubliez jamais que derrière le mot "collectif" on trouve en général un groupe de personnes en si petit nombre qu'il n'arrive pas à se structurer en association). Ce groupe de quelques habitants, sans existence légale donc, insulte et menace depuis des années les membres et représentants d'Action Barbès, libre à vous de leur donner crédit, pour ma part je ne m'abaisserai pas à répondre aux élucubrations de ces tristes personnes.
En cela je m'inscris dans les pratiques que l'association a adoptées depuis sa création en 2001, pratiques qui veulent que nos interlocuteurs soient les décideurs politiques et administratifs. Et si quelqu'un ose affirmer que notre association "roule pour le pouvoir" (ce qui fait doucement sourire le pouvoir en question), qu'il essaie d'étayer son affirmation avec des éléments concrets et tangibles... bon courage à elle !
Et j'aimerais beaucoup que vous m'indiquiez une association de riverains plus transparente qu'Action Barbès, qui communique autant sur ces actions et ses engagements et dont on peut consulter librement sur son blog la liste nominative des membres du CA...
Quant aux décisions du CA, vous le savez bien, elles sont évoquées lors du bilan moral et financier de l'association au moment de l'AG. Tout membre qui veut s'investir plus et éventuellement participer au travail du CA est invité à se manifester.

Amicalement,

Jean-Raphaël B.

Sujet hyper-sensible, comme d'habitude. Je sais qu'il y a un passif et une incompréhension mutuelle qui n'ont fait que se renforcer, je pense cependant que l'on ne peut rejeter ainsi l'expression d'habitants ou de citoyens. On peut la juger erronée ou exagérée, on ne peut pas la mépriser, car elle est toujours, au minimum, un symptôme. On a assez reproché aux autorités leur autisme ou leur mépris pour ne pas prendre le risque de retomber dans les mêmes ornières. Pour le reste nous en discuterons en direct si tu le veux bien (je crois que l'on se tutoie).

Pour rappel : Action Barbès est une association d'habitants qui ne représente qu'elle même, nos interlocuteurs sont les pouvoirs décisionnaires, nous ne sommes pas un parti politique ou un lobby, ni un forum citoyen. Nous sommes libres de choisir nos interlocuteurs. Et nous dialoguons volontiers avec des associations et des personnes raisonnables avec des échanges courtois et sensés, mais après avoir tenté avec certaines personnes "anti-SCMR" nous avons renoncé pour nous préserver, certaines allant jusqu'aux menaces. Personnellement je consacre environ 400 heures par an à l'association (évidemment totalement bénévolement) et je n'ai absolument pas envie de consacrer du temps à ce genre d'échanges sans aucun intérêt et dont je ne vois pas le but (les autres membres du CA non plus).
J'arrête ici sur ce sujet qui, définitivement, n'en est pas un.
(J'évite le tutoiement ici juste pour ne pas imposer aux lecteurs un entre-soi excluant, notre échange étant public)

Bonsoir,
Tout d'abord un grand merci à Action Barbès et son CA pour leur belle énergie et leur temps dépensés dans le but d'améliorer notre cadre de vie.
AB ne peut pas tout faire et n'a pas de pouvoir de décision. Il existe aussi les conseils de quartier mais y a-t-il beaucoup de participants ?
La situation n'incite guère à l'optimisme. Il est vrai que la société dans son ensemble a beaucoup changé.
La Goutte d'Or n'a jamais eu très bonne réputation (marché aux voleurs de la rue de la Charbonnière, hôtels de passe jusque dans les années 1980, etc...) raison pour laquelle l'immobilier y était moins cher qu'ailleurs mais la vie y était plus agréable. La disparition de l'ilôt Chalon a amené l'apparition des dealers dans le quartier. La rénovation, honteuse, de la Goutte d'Or a chassé les anciens habitants, prolétaires de différentes nationalités, français,maghrébins et quelques africains, détruit les petits commerces comme dans d'autres lieux.
La mutation s'est aussi opérée avec l'apparition de Tati et des commerces qui n'étaient plus de proximité.
Je pense que l'on se trouve face à un problème politique. Y a-t-il une volonté, ancienne, de faire du quartier un abcès de fixation ?
La fermeture du café-restaurant avec terrasse à l'angle de la rue Caplat et de la Goutte d'Or est inquiétant.
Au sujet de la SCMR, il y a eu des réunions et des discussions. Je vois qu'elle est très fréquentée, et passant régulièrement devant, je n'ai jamais subi d'agression même si je vois parfois des échanges un peu "vifs". Je suis plutôt attristée en me demandant ce que nous avons fait, ce que nous faisons, pour que des individus aient recours à la drogue pour survivre. Je préfère qu'ils aient un lieu qui minimisent les risques et pour eux et pour les riverains.
Je rêve d'un quartier où des populations de milieux socio-économiques et de cultures différentes puissent réellement vivre ensemble et pas seulement se côtoyer.On a le droit d'être utopiste.