Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

salle-de-consommation - Page 5

  • Salle de conso : pour répondre à l'inquiétude des habitants des rues Guy Patin et Ambroise Paré

    Une grande banderole barre désormais le balcon du 2e étage de l'immeuble d'angle quand les rues Guy Patin et Ambroise Paré se rencontrent et frôlent le Magenta. Nous avons beaucoup écrit sur cette placette dans le passé : pour dénoncer le non-respect des automobilistes qui empruntaient sans vergogne ce passage étroit réservé aux seules ambulances pendant longtemps, mais aussi pour décrire la végétalisation modeste de cet espace initié par le conseil de quartier il y a deux ou trois ans déjà.

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso

    Aujourd'hui c'est l'inquiétude qui semble dominer chez les habitants de ces deux rues résidentielles encadrant le sud et l'ouest de l'hôpital Lariboisière. Cela est dû au projet d'ouverture d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) qui devrait avoir lieu début 2016 au 9 rue Ambroise Paré, dans un bâtiment appartenant à l'APHP et intégré dans l'enceinte de l'hôpital. La direction de l'hôpital n'était pas favorable à cette intégration et ne l'a probablement acceptée que parce que le bâtiment s'ouvre sur la rue et non vers l'intérieur, ne partageant pas ainsi de parties communes avec d'autres services hospitaliers.

    La recherche d'un lieu ad hoc a été longue, les pré-requis sont nombreux et les oppositions ne le sont pas moins.

    Lire la suite

  • Portes ouvertes chez Gaïa

    Si vous êtes un habitant proche de l'hôpital Lariboisière et donc proche des bureaux administratifs de Gaïa, au 39 bd de la Chapelle, ou de leur antenne mobile, rue Guy-Patin, vous avez sans doute reçu cette invitation que nous reprenons ci-dessous : 

     

    Madame, Monsieur,

    Nous vous invitons le mardi 6 octobre, de 18h00 à 20h00 heures à participer à une rencontre dans nos locaux, en contrebas du 39, boulevard de la Chapelle.

    Comme vous l'aurez sûrement déjà remarqué, depuis la fin du mois d'août, les changements de sens circulatoires et la suppression des places de stationnement, rue de Maubeuge, nous ont contraint à trouver un nouvel emplacement pour notre unité mobile.

    En concertation avec la mairie du 10e arrondissement de Paris, le choix d'un emplacement à l'angle de la rue Guy Patin et de la rue Ambroise Paré a été adopté.

    L’antenne mobile du CAARUD de GAIA est présente sur les scènes de consommation de drogues depuis 1989, et par conséquent dans votre quartier depuis de nombreuses années, d’abord rue A. Paré, puis rue de Maubeuge, et aujourd’hui, rue Guy Patin.

    C'est pour vous présenter nos programmes et nos actions, et discuter avec vous des conséquences liées à notre "déménagement", que nous vous proposons de nous rencontrer dans les locaux de Gaia au 39, boulevard de la Chapelle.

    Pour toute demande d'information complémentaire vous pouvez nous contacter par mail à l'adresse suivante:

    ppmu@gaia-paris.fr

     

    N'hésitez pas à franchir le pont Saint-Ange si vous venez de Barbès, et à descendre la rampe le long du réseau ferré de la gare du Nord, vous trouverez sur votre gauche les bureaux de l'association Gaia et les membres d'une équipe sympathique qui répondra à toutes vos questions.  

    paris,10e,prévention,gaïa,portes-ouvertes

  • Salle de conso : un débat impossible

    Le conseil de quartier Saint-Vincent-de-Paul Lariboisière (10e arrondissement) s'est tenu mardi 9 juin avec un important nombre de participants (environ 90). Il faut dire que le sujet était la salle de consommation à moindre risque (SCMR), sujet d'actualité qui attire à la fois ceux qui viennent chercher de l'information mais aussi ceux qui y sont clairement opposés. Les interventions étaient faites par l'association GAIA qui va gérer la SCMR, une sociologue de l'INSERM et le commissaire de police adjoint du 10e.

    Beaucoup d'informations ont été données - rien de nouveau pour les lecteurs assidus de ce blog* - mais le jeu des questions réponses avec la salle a montré encore une fois s'il était nécessaire que le débat entre partisans et opposants au projet était impossible. Il faut ici le regretter tant le sujet est important et devrait faire l'objet d'un consensus.

    * retrouver tous nos articles en cliquant sur SCMR

     

    Les éléments du non-débat

    1 - Les opposants reprochent aux organisateurs du conseil de quartier de n'avoir entendu que des présentations favorables au projet de SCMR : le but de la réunion était une présentation du projet en présence des principaux acteurs de celui-ci. Fallait-il attendre de l'association GAIA, qui va gérer la SCMR ou de l'INSERM qui prône depuis la publication de son fameux rapport la mise en place en France de telles structures, une présentation critique du projet ?

    2 - Les opposants réfutent la nécessité d'installer la SCMR dans le 10e et suggèrent qu'elle aurait tout aussi bien sa place n'importe où ailleurs dans Paris : l'avis des opposants ne changera pas parce qu'on leur expliquera que parmi les centaines de sanisettes JCDecaux installées dans Paris, celles où l'on trouve les plus grandes quantités de seringues usagées sont exactement celles de la rue Ambroise Paré et du boulevard de La Chapelle et qu'en conséquence le problème est bien localisé là, dans le 10e, que c'est bien là qu'il faut le résoudre.

    3 - Les opposants affirment de façon péremptoire que cela va "évidemment" entrainer l'installation de "super-marchés" de la drogue dans le quartier et augmenter la délinquance : la Police explique que les deals qui ont lieu dans le quartier sont des achats de très petites quantités ("de dépannage", dit la Police) par rapport à ce qui est vendu dans certaines villes de banlieue, que le nombre d'actes de délinquance dus aux toxicomanes n'est pas significatif dans l'ensemble des actes de délinquance du quartier, enfin qu'aucune étude internationale ne corrobore cette affirmation, rien n'y fait.

    4 - Certains opposants restent accrocher à leur demande de sevrage des toxicomanes au sein de communautés thérapeutiques : GAIA leur explique que le sevrage n'est pas forcément la demande des usagers de drogues, que l'efficacité des communautés thérapeutiques est difficile à évaluer, que le coût de ces mêmes communautés est extrêmement élevé au regard du nombre de personnes concernées, là encore rien n'y fait.

    5 - Les opposants prétendent, sans vraiment citer d'exemples concrets, que des SCMR auraient fermé leurs portes, autrement dit, que ça ne marche pas, qu'il y a eu des échecs : L'INSERM explique que oui, quelques SCMR ont fermé mais les causes de ces fermetures sont d'abord des questions budgétaires et ensuite des erreurs dans le choix d'implantation de la structure (ce qui nous ramène au point 2). Le président de GAIA-PARIS, médecin spécialiste de ces questions, explique que la salle fermée en Hollande ne se justifiait plus par manque d'usagers, mais non, les opposants ne le croient pas.

    6 - Les opposants toujours péremptoires affirment que les toxicomanes avec lesquels ils ont parlé disent que quoiqu'il arrive, ils n'iront pas dans la salle de consommation : l'association GAIA explique qu'elle fréquente les usagers de drogue depuis 20 ans, qu'elle en rencontre des milliers chaque année, qu'elle leur a parlé de la SCMR et que beaucoup d'entre eux souhaitent l'installation de cette structure ne serait-ce que pour s'injecter tranquillement sans anxiété et peur du regard de l'autre dans l'espace public, mais non, les opposants n'entendent rien.

    7 - Les opposants avancent le montant de 1,2 millions € pour le coût annuel de la SCMR mais ne parlent pas du coût des soins pour les malades atteints par le virus de l'hépatite C par exemple. Prévenir est toujours mieux que guérir, ils l'ont oublié.

    Entendons-nous bien : une salle de consommation de drogue à moindre risque n'est pas la panacée. Elle n'est qu'un élément parmi beaucoup d'autres dans le cadre d'une politique de santé publique visant la réduction des risques. Des études scientifiques incontestables nous prouvent l'utilité de telles structures.

     

    Alors, que se passe t-il ?

    Deux aspects sont ici présents de façon concomitante.

    Il y a d'abord un aspect moral proche de l'idéologie. En bref, la drogue, c'est le Mal et donc tout ce qui consiste à traiter des problèmes liés à la drogue est l'objet d'avis bien tranchés. Pas de débat.

    Ensuite, le projet de SCMR à Paris est clairement instrumentalisé politiquement par les conservateurs de toute sorte voire pire puisqu'on remarquait la présence du candidat Front National aux dernières élections municpales dans le 10e. C'est un sujet facile pour caresser l'électeur dans le sens du poil, pour jouer sur ses peurs et ses fantasmes liés à la drogue et développer un discours moralisateur. Ce qui là encore enferme le débat.

    Mais rassurons-nous. Toutes les personnes présentes à ce conseil de quartier n'avaient pas ce type de comportement et beaucoup ont manifesté leur satisfaction des informations données et l'espoir que la salle de consommation à moindre risque apportera un début de solution aux problèmes rencontrés dans le quartier.

     

  • Un Conseil de Quartier sur les Toxicomanies & la SCMR !

    Le sujet est d'actualité : la salle de consommation à moindre risque ("SCMR"), que nous avons encore évoquée mardi 26 mai ("Salle de conso : ce sera à Lariboisière") et mercredi 3 juin ("Salles de conso : Lariboisière, une bonne idée ?").

    Vous pourrez donc poser vos questions sur le sujet lors du prochain Conseil de Quartier Lariboisière / Saint-Vincent-de-Paul (dont la page Facebook est ici) :

    le mardi 9 juin de 19h à 21h

    à l'école élémentaire située au

    3 rue de Belzunce, Paris 10e

     

    Les intervenants comprendront notamment :

    • Frédéric Ségura, Commissaire de Police et Adjoint du Commissaire Central du 10e
    • Marie Jauffret-Roustide, dont nous vous avions parlé en février dernier pour son excellent article "Les salles de consommation à moindre risque : de l'épidémiologie à la politique"
    • Elisabeth Avril et Céline Debaulieu de l'association Gaïa Paris.  

    conseil-de-quartier,lariboisière-saint-vincent-de-paul,scmr,salle-de-conso,salle-de-consommation,prévention,réduction-des-risques

    Cliquez sur l'affiche pour télécharger le tract correspondant

     

  • Salle de conso : Lariboisière, une bonne idée ?

    La décision de la mairie de Paris a été reprise dans toute la presse, à la grande satisfaction des habitants du pâté de maisons autour du 39 boulevard de la Chapelle : la salle de consommation à moindre risque (SCMR) ouvrira ses portes dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière. Mais, attention, précise le maire du 10e, pas dans l'hôpital proprement dit, les toxicomanes n'entreront pas par l'entrée principale (ils ne le feraient sans doute pas, d'ailleurs, trop en indélicatesse avec l'institution médicale). Ils auront une entrée à l'écart, autonome. Où dites-vous ? j'ai mal compris... Ah, non, vous ne l'avez pas dit. Non, les autorités tant politiques que médicales ne l'ont pas dit. Ambiguïté. Flou.

    Ou malaise, peut-être ? Car, enfin, n'avions-nous pas compris que les usagers de drogue, ceux qui nous préoccupent dans le quartier entre la Gare du Nord et la station de métro Barbès, c'est à dire les plus précaires, ceux que nous voulons aider, ceux à qui la Ville de Paris veut apporter un soutien, une approche de santé publique affichée, c'est bien ce que nous avions entendu... ces usagers de drogue là, précarisés de la rue, ne sont pas à l'aise avec les services hospitaliers. Ils ne sont pas dans la démarche de sevrage, ou de recherche d'une approche médicalisée. Trop mal, trop précaires, trop dans l'urgence... Ça, Gaïa, l'association qui va gérer la SCMR nous l'avait expliqué plusieurs fois lors de nos rencontres. De même, la direction de l'hôpital s'était opposée radicalement à l'idée d'inclure la salle de consommation au sein de son établissement. Les médecins — l'Ordre est carrément opposé à l'expérimentation — ne sont pas tous convaincus par la salle de conso, et leur engagement les pousse à soigner et non à surveiller, aider des personnes qui s'injectent un poison... nous ont-ils expliqué.

    Il faut se rendre à l'évidence et dans la déclaration de Rémi Féraud, maire du 10e "c'est la meilleure solution possible" entendre "on n'avait pas vraiment le choix". Nous sommes surpris, déçus, mais on peut comprendre, d'autant que les digues de la Faculté avaient déjà craqué à Strasbourg et à Bordeaux sur le même sujet.

    Ce qu'on comprend moins, c'est le flou qui règne sur le lieu exact d'installation de cette salle qui doit faire 200 m2 environ. Nous connaissons bien les lieux et un balayage de la zone nous conduit à ces conclusions, si l'on tient compte des contraintes suivantes :
    - ne pas être près de l'entrée principale
    - ne pas être visible des visiteurs habituels de l'hôpital
    - être indépendant de l'hôpital
    - avoir un pied dedans un pied dehors, selon l'expression des professionnels qui travaillent avec la toxicomanie
    - rester au contact des plus précaires des toxicomanes, ceux qui sont dans la rue, souvent SDF.

    Vue aerienne Lariboisiere.png

    Vue aérienne de l'hôpital Lariboisière

     

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso

    Plan de l'hôpital Lariboisière

    Lariboisière est un grand quadrilatère, bordé par les rues Ambroise-Paré au Sud (entrée principale), rue de Maubeuge à l'Est, rue Guy-Patin à l'Ouest et boulevard de la Chapelle au Nord. Le côté nord est celui qui correspond le mieux aux critères énoncés plus haut. D'Est en Ouest, l'enceinte se compose de plusieurs murs et bâtiments, plus ou moins dégradés, comme vous le verrez sur les photos ci-dessous.

    A l'angle de la rue de Maubeuge, des anciens bâtiments datant de la fin du 19e siècle servent d'accès aux livraisons des services techniques. Un peu plus loin, en avançant, vers l'Ouest sur le boulevard de La Chapelle s'élève un bâtiment plus récent, désaffecté, et dans un état peu avenant, c'est le pavillon Etienne-Jules Marey. Il est longé par une grille qui présente une porte donnant sur un carré d'herbe entre ce bâtiment tagué et le bâti sans étage qui encadre l'entrée Nord des Urgences. Plus loin on trouvera un long bâtiment en briques avec de nombreuses fenêtres sur le boulevard, c'est le pavillon Charles Perrault qui abrite entre autres la crèche des personnels de l'AP-HP avec un accès rue Guy-Patin.

    Une fois ce descriptif fait, il nous faut maintenant faire des hypothèses en tenant compte des informations en notre possession. Un grand programme de restructuration de l'hôpital Lariboisière est dans les tuyaux. Voici le plan masse qui délimite les zones où tout sera démoli et où sera construit un bâtiment ultra-moderne. Ce sont les zones entourées par le trait bleu.

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso

    Comme on le voit, c'est un gros quart côté Est du quadrilatère qui est concerné. Or, il est à peu près sûr que c'est dans ce périmètre que la SCMR pourrait prendre place. La partie à l'Ouest (à droite sur le plan masse) est aujourd'hui une crèche et des bâtiments de recherche de l'INSERM, très insérée dans l'hôpital et donc ne répondant pas aux critères d'installation. La partie centrale est la partie historique de Lariboisière, c'est le cœur de l'hôpital. Pas pour la SCMR. Reste la partie Est (côté gauche du plan masse) justement celle où les bâtiments sont le plus délabrés, celle où arrivent et partent les véhicules des urgences et enfin celle qui doit être démolie à terme. On ne voit pas bien d'autre possibilité. Bref, d'un projet qui devait accueillir les usagers de drogues les plus précaires dans de bonnes conditions, on est passé à des bâtiments dégradés qui seront détruits à terme. Cela pose donc la question de la pérennité de la SCMR. Rappelons que le projet de loi en cours de discussion au Parlement préconise une expérimentation de 6 ans. Au lieu d'apporter des conditions convenables d'injection, en accord avec les déclarations faites depuis deux ans, la Ville propose une relégation dans des locaux à peine sortis du 19e siècle, la vétusté pour la réduction des risques...

    Prise presque en catimini par des autorités dont on ne connait pas vraiment la nature (qui à la mairie de Paris ? qui à l'AP-HP ?), la décision d'installer la SCMR sur une emprise de terrain de l'hôpital arrange tout le monde en fait. Elle résout la question des riverains contestataires, elle évite à la Ville de Paris de mettre en place une concertation à haut risque avec les habitants. Ils n'iront pas protester. Et pour cause, il n'y en a pas !

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso