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  • Salle de conso : chez nos amis canadiens

    A Ottawa, la municipalité refuse l'ouverture d'une salle d'injection médicalisée pour les toxicomanes, alors certains manifestent !

    Verrons-nous cela à Paris ?

     

     

    Et puisque nous sommes au Canada, restons-y !

    Le site de l'Institut National de Santé du Québec nous propose une définition toute canadienne de ce qu'ils appellent "la réduction des méfaits". Ce court article intitulé L'approche de la réduction des méfaits nous propose un description assez complète de ce qu'il convient de faire pour réduire ces "méfaits".

    Enfin, ICI Radio Canada à Montréal a annoncé en décembre 2013 l'ouverture de quatre salles d'injection supervisée.

     

  • Salle de conso : quelques infos

    Nous continuons avec détermination la diffusion d'informations à propos du projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR) prévu boulevard de La Chapelle. Notre souci n'est pas de faire la promotion d'une telle structure, les médecins et les associations sont bien plus compétents que nous à cet égard. Mais il ne faut pas non plus laisser le débat et la décision aux mains des seuls experts. Installer ou ne pas installer ce type d'établissement doit être une décision politique et donc à ce titre approuvée ou rejetée par les citoyens. Cela doit se faire en parfaite connaissance de cause aussi l'information prend-elle une importance primordiale. Nous vous avons déjà dit cela mais il n'est sans doute pas inutile de le rappeler encore une fois. En cliquant le mot/tag "SCMR" en bas de cet article, vous retrouvez en un clic tous les articles parus sur ce blog à ce sujet.

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-consoLa revue Tout Prévoir est un magazine réservé aux professionnels de la santé. Dans sa livraison de février 2014, elle publie un article assez complet et très pédagogique à propos des projets de SCMR en France. Vous pouvez le télécharger en cliquant sur la photo.

    Deux passages ont retenu notre attention car décrivant très bien les préoccupations d'Action Barbès :

    "Il est évident que les salles de consommation à moindre risque ne peuvent fonctionner que si leur implantation repose sur un consensus entre les autorités politiques et administratives, les acteurs locaux ainsi que les habitants du voisinage. De même, un accord doit pouvoir être trouvé avec la police pour définir une zone de neutralité entourant le site de la salle et permettant aux usagers de se présenter munis de leurs produits."

    "Les sociétés savantes, et le public, ont exprimé des réserves ou des mises en garde lors de réunions publiques ou d'enquêtes journalistiques. Elles reproduisent pour une part les arguments discutés lors de la mise en place des premières mesures de réduction des risques (création des CAARUD et des Centres d'Accueil et de soins ou CSAPA, vente libre des seringues, traitements de substitution par la méthadone ou le Subutex) L'expérience acquise au niveau européen a montré que ces débats se positivent en même temps qu'une information rassure les citoyens et que l'efficacité des salles devient reconnue. De fait, la diminution des contaminations par le VIH est remarquable, de même que l'amélioration de l'insertion sociale des usagers et la réduction de la fréquence des surdoses."
     
    Pour pondérer un peu ce qui est dit dans ce dernier passage, il nous semble que l'argument consistant à dire qu'une approbation de l'implantation d'une telle structure, à commencer par celle du voisinage le plus proche, viendra a posteriori lorsque l'établissement aura démontré son efficacité après son ouverture, n'est pas approprié. Un passage en force ne peut que créer des troubles tout à fait nuisibles au bon déroulement des opérations, à commencer par le refus des toxicomanes d'aller dans la salle par crainte d'un environnement hostile.
  • SCMR : éloignons nous de la politique politicienne

    Le projet de salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) a plus fait l'objet de mauvaises invectives que de vrais débats au cours de la campagne électorale pour les municipales. Il est dommage qu'un tel sujet de société ne puisse pas se traiter dans un cadre plus apaisé, sans les arrière-pensées et les comportements idéologiques voire dogmatiques qui n'éclairent en rien les choses.

    Le sujet, quel est-il ? La consommation de drogues, notamment par voie injectable, induit un certain nombre de risques. Ces risques sont de deux natures. D'abord pour les personnes vivant à proximité des lieux de consommation de drogues. Il n'est pas utile ici de rappeler tous les problèmes de salles de shoot en plein air et des trafics associés, de seringues usagées trouvées dans la rue, problèmes auxquels les habitants des quartiers Lariboisière, Maubeuge, La Chapelle, Marx-Dormoy, Marcadet et Goutte d'Or sont confrontés. Il n'est pas utile non plus de rappeler les risques encourus par les toxicomanes eux-mêmes lors de la consommation de drogues. Nous avons déjà longuement traité ces questions sur ce blog.

    Partisans et opposants au projet de SCMR s'accordent au moins sur deux points. La question de ce qu'on peut appeler la "tranquillité" des quartiers doit être réglée d'une part, les toxicomanes doivent faire l'objet d'une attention particulière d'autre part. Partisans et opposants divergent sur les moyens.

    Aucune société humaine, jamais, n'a connu d'existence sans présence de drogues. On peut ou non le regretter mais c'est ainsi. Notre société n'y échappe pas et n'a aucune chance de régler cette question. Ce point-là doit être compris comme une donnée de base incontournable.

    Les combats menés contre les drogues et ses trafics, à l'instigation des Etats-Unis d'abord puis de l'ONU à partir des années 1960, n'ont donné que des résultats très partiels qui n'ont en rien empêché le développement de la consommation de drogues, la multiplication de l'offre en la matière et des trafics qui sont désormais à l'échelle mondiale et dont certains rapports disent qu'ils sont équivalents à l'économie du pétrole aujourd'hui. Voilà une deuxième donnée incontournable.

    C'est dans ce contexte général que nous devons aborder le projet de SCMR du 39 boulevard de La Chapelle. Il est, parmi de nombreux autres, un moyen d'aborder la toxicomanie et ses risques, une nouvelle approche qui n'est pas faite de l'unique couple interdiction/répression que nous avons connu jusqu'à maintenant et qui n'a donné que de mauvais résultats. Le sujet n'est pas de savoir si on accepte ou refuse la drogue, le sujet est de savoir si nous pouvons considérer cette drogue et les risques associés autrement que par des tabous moraux qui obscurcissent notre raisonnement.

    La démarche n'est pas facile. Il faut pour le citoyen se faire une opinion, c'est-à-dire s'informer sans pour autant tomber dans la seule gouvernance des experts, qui certes ont leur mot à dire mais qui ne peuvent pas être les seuls à faire bouger les marques de notre société, tel est en tout cas le fonctionnement de notre démocratie.

    Notre société numérique nous donne une chance extraordinaire de partager les informations via internet. Il faut donc l'utiliser pour approfondir le sujet. Action Barbès modestement s'y essaie et nous mettons en ligne une nouvelle rubrique dans la colonne de droite de ce blog avec de nombreux liens qui aident à la compréhension de cette question. Cette rubrique est intitulée "SCMR Info". Nous avons aussi l'intention de programmer des débats contradictoires sur le sujet, si possible dépassionnés, afin d'aider chacun à regarder ce projet de SCMR avec le recul nécessaire. Nous vous en reparlerons sous peu, nous ne voulons pas traiter le sujet dans la précipitation.

  • Drogues et Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)

    Nous avons reçu plusieurs demandes de nous intéresser, de façon globale, à une zone que nous  fréquentons très peu, au moins pour ce qui concerne le bureau de notre association, et qui sans nous rebuter, n'est pas dans nos priorités. La demande s'étant renouvelée, nous prêtons désormais attention aux informations qui en émanent ou qui la concernent, tel cet article lu dans le Parisien lundi 17 mars.

    On y apprend deux choses ce lundi-là :

    - Le préfet de police, Bernard Boucaut, accepte la demande du maire du 18e d'étendre l'action de la ZSP aux stations de métro du quartier y compris quand elles ne sont pas directement dans le périmètre défini à l'origine. Sont concernées par cette décision les stations Marcadet-Poissonniers, Jules-Joffrin, Château-Rouge, Barbès-Rochechouart, Simplon et Lamarck-Caulaincourt (des stations des lignes 4 et 12)

    - la RATP prend la mesure du problème et s'adjoint l'aide d'une association spécialisée dans l'approche de la toxicomanie, à savoir Coordination Toxicomanies (CT). Elle crée une brigade formée par CT et composée d'agents volontaires, qui se rapprocheront des toxicomanes présents dans le métro, notamment sur les quais des stations pré-citées, et les orienteront vers des structures aptes à traiter leurs addictions.

    On ne peut que se réjouir que la demande de Daniel Vaillant ait abouti à cette opération.....

    Lire la suite

  • Ciné-Débat : L’Histoire de la Réduction des Risques

    Comprendre l'utilité de l'installation d'une salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) au 39, boulevard de La Chapelle n'est pas chose évidente. Aussi s'informer est nécessaire.


    La Petite Boutique des Horreurs du Comptoir Général et l’Association Française pour la Réduction des Risques liés aux usages de drogues nous proposent, après la projection du documentaire « La réduction des risques en France – Partie 1 l’Histoire » de débattre avec des représentants des usagers de drogues, des médecins et des acteurs de la société civile, qui se sont battu pour imposer la politique de « Réduction des Risques » liés aux usages des drogues. Ce sera demain:

     

    Lundi 24 Mars à 18h30

    au Comptoir Général - 80, quai de Jemmapes à Paris Xe

     

    Dans les années 80 une guerre victorieuse a été menée dans l’indifférence générale. Cette guerre c’est celle menée par la politique de réduction des risques contre le virus du sida qui décimait une catégorie de population très stigmatisée : les injecteurs d’héroïne.

    Aujourd’hui cette histoire appartient au passé au point que l’on oublie la virulence des débats qui opposaient partisans et adversaires de la méthadone et du subutex. Une histoire qui est aussi celle d’une société tétanisée par les mots de toxicomanie, d’homosexualité et d’immigration et là on est toujours dans l’actualité. Si la substitution ou la fourniture de seringues stériles appartiennent aujourd’hui à la panoplie classique de l’intervention en addictologie, il n’en est pas de même des salles de consommation à moindres risques et les débats récents qui ont accompagné la loi Taubira sur le Mariage pour Tous, montrent que l’épidémie de sida a découvert des plaies toujours à vif dans la société française.

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    Teaser - La RdR en France - Tome 1 Histoire par AFRdR

  • Salle de consommation à moindre risque

    L'Académie Nationale de Pharmacie a donc publié un avis négatif à propos de l'expérimentation de salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) tel qu'il est envisagé au 39, boulevard de La Chapelle.

    Comme beaucoup d'opposants à ce type de projet, l'Académie fait preuve de beaucoup de mauvaise foi dans les raisons qui motivent son avis négatif.

    Les opposants au projet de SCMR n'ont pas tardé à s'emparer de cet avis pour en faire un argument supplémentaire à leur refus de l'installation de cette structure. C'est ce qui a motivé notre décision de publier dimanche dernier notre lettre ouverte à Déborah Pawlik, candidate UMP à la mairie du 10e.

    Mais fort heureusement, nous n'avons pas été les seuls à réagir et il faut bien reconnaitre que l'Académie de Pharmacie a pris une volée de bois vert de la part des médecins spécialistes et des associations suivant la question de la prévention des risques.

    C'est néanmoins par un communiqué au ton très diplomatique que l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) a rappelé les raisons pour lesquelles ce type de structure a un intérêt.

    La déclaration très argumentée de SOS Addictions n'en est pas moins très explicite quant à son opinion sur les travaux de l'Académie.

    Dans une tribune publiée sur le blog "Un monde 100 drogues" et intitulée "Salle de shoot : l'Académie de Pharmacie candidate aux élections municipales" , Pierre Chappard, président de Psychoactif et Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien polémiquent avec l'Académie avec des arguments bien choisis.

    Enfin notons que lagazette.fr, site d'information des collectivités locales, a publié un avis favorable à ce type d'établissement.

    Action Barbès a rencontré il y a quelques jours Anne Hidalgo, candidate du Parti Socialiste à la mairie de Paris. Nous lui avons bien entendu fait part de nos inquiétudes quant au devenir de ce projet. Elle nous a affirmé qu'en cas de victoire, elle ferait tout ce qui est dans le pouvoir du maire de Paris pour le relancer sans tarder. Elle pense que l'obstacle juridique pourra être rapidement levé car une majorité existe au sein de la gauche parlementaire pour faire avancer les choses. Nous ne nous faisons cependant pas trop d'illusions. Nous continuons calmement notre route sur le sujet.

  • Lettre ouverte à Déborah Pawlik

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    Lettre ouverte à Déborah Pawlik,

    candidate à la mairie du 10e arrondissement de Paris

    Paris, le 9 Mars 2014

    Madame la candidate,

    Vous avez publié cette semaine une lettre ouverte à Rémi Féraud à propos du projet de salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) au 39, boulevard de La Chapelle. Bien que nous n’en soyons pas le destinataire direct mais s’agissant d’une lettre ouverte, nous souhaitons apporter à vos déclarations des correctifs et des précisions sans préjuger d’une éventuelle réponse de Rémi Féraud lui-même.

    Il convient d’abord de vous signaler que, d’une manière générale, vous faites une erreur en considérant ce projet de structure comme un outil de lutte contre la toxicomanie. Il semble nécessaire de vous rappeler que l’objectif de cette salle est la prévention des risques liés à la consommation de drogues. Si on voulait faire une analogie avec l’alcool, lutter contre les accidents de voitures liés à la conduite en état d’ivresse n’est pas lutter contre l’alcoolisme proprement dit. Cette erreur de départ sur l’objectif même de la SCMR vous amène à faire des erreurs dans votre argumentation et vos propositions tout en vous appuyant sur une interprétation spécieuse des faits. Permettez-nous d’en énumérer quelques-uns.

    Il est d’abord tout à fait faux de dire que le Conseil d’Etat a rejeté un tel projet en octobre dernier et vous le savez très bien. Le Conseil n’a émis qu’un avis défavorable au projet de Décret prévu par le gouvernement pour mettre en place un cadre juridique approprié, et encore cet avis n’était-il que consultatif, pas contraignant. Rien d’autre.

    Si l’Académie de Médecine est réticente à un tel projet, il est néanmoins nécessaire de dire que la communauté des médecins est plus que partagée sur le sujet et que l’avis de l’Académie ne vaut pas unanimité du corps médical, loin s’en faut. Est-il nécessaire de vous rappeler que la Fédération Addiction et la Fédération Française d’Addictologie qui représentent à elles seules presque la totalité des professionnels de l'addictologie médico-psycho sociale (prévention, réduction des risques, soins, etc. …) ont pris position en faveur des SCMR ?

    L’avis de l’Académie de Pharmacie est un concentré de mauvaise foi et d’erreurs assez grossières qui décrédibilisent cette prise de position pour un lecteur attentif à ses attendus. A croire que les membres de cette « prestigieuse » académie comme vous la qualifiez ne savent pas lire, ce que nous ne pouvons pas croire. S’appuyer sur le seul exemple suédois pour affirmer que ce projet n’est pas souhaitable est quand même un peu court alors que des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, le Luxembourg, la Norvège, la Suisse, la Grèce très récemment et la Belgique dans un futur très proche pour ne citer que des pays européens se sont dotés ou vont se doter de telles structures. Est-il une fois encore nécessaire de vous rappeler que la Suède n’a jamais développé de projet de SCMR ? L’argument de l’Académie de Pharmacie relève donc d’une pure malhonnêteté intellectuelle. Il faut aussi regretter que l’Académie de Pharmacie ait traité avec légèreté le travail déjà effectué par les associations gérant ce type d’établissement et qui ont acquis un vrai savoir-faire en la matière. Enfin, il est extrêmement choquant que cette même académie puisse affirmer que cette structure ne garantirait pas la non contamination par le VIH ou le VHC, affirmant en outre que « la majorité des patients étant le plus souvent déjà contaminés », ce qui signifie en clair que les toxicomanes non contaminés par l’un des deux virus voire les deux ne doivent faire l’objet d’une attention et sont laissés pour compte.

    C’est sur ce type d’arguments que vous vous appuyez et pour être franc, cela est bien regrettable.

    Vous vous appuyez ensuite sur l’avis de certains riverains. Loin de nous de négliger les conditions dans lesquelles un tel établissement pourrait ouvrir ses portes, mais n’est-il pas dans la logique d’un homme ou d’une femme politique de faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers ? Il convient d’ailleurs aussi de noter que l’avis de l’Académie de Pharmacie ignore absolument les avantages qu’une SCMR peut apporter aux alentours pour les riverains.

    Pour terminer, force est de constater que toutes les politiques répressives menées ces dernières 40 années contre les drogues et leurs trafics ont échoué. Toujours plus de consommation, toujours plus de trafics. N’est-il pas temps de réfléchir à autre chose ?

    Comme nous vous l’avons déjà déclaré, nous sommes prêts à participer à un débat réellement contradictoire à condition de parité entre les partisans et les opposants au projet, qu’ils soient médecins, psychologues, associatifs spécialisés ou riverains, etc. …

    Nous vous prions d’agréer, Madame la candidate, l’expression de nos salutations distinguées.

     

     Le Bureau de l’association Action Barbès

     

    Copie à Rémi Féraud, candidat à la mairie du 10ème arrondissement de Paris

     

    Télécharger la lettre ouverte au format PDF

  • La drogue dans les pays européens

    Le projet d'installation d'une salle de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) au 39 boulevard de La Chapelle nous amène, qu'on le veuille ou non, à nous intéresser à la toxicomanie elle-même. A ce stade, il n'est sans doute pas inutile de rappeler que l'objectif d'un projet de SCMR n'est pas directement la lutte contre l'addiction à telle ou telle drogue mais une contribution à la prévention des risques liés à la consommation de drogues.

    Néanmoins, ces risques sont rattachés à la présence de drogues et à sa consommation. Il n'est donc pas inutile d'avoir une idée de l'état des lieux.

    Le site Euronews nous propose un dossier très complet sur la question en approchant le sujet soit par la nature du stupéfiant, soit par les pays de l'Union Européenne.

    Une chose est certaine. Le combat contre les drogues et ses trafics, mené depuis des décennies, est un échec. Une autre approche, libérée des principes moraux qui hélas prévalent encore aujourd'hui et ont mené à cet échec, est possible. Il faut y penser.

    Cliquez sur l'image pour accéder au dossier

    drogue pays eurepeens.JPG

     

  • Les salles de consommation de drogues à moindre risque pour les nuls

    La Plate Forme Mondiale pour les salles de consommation de drogues à moindre risque vient de mettre en ligne une petite vidéo de quatre minutes très pédagogique. Il s'agit d'une simple comparaison entre ce qui se passe à l'intérieur d'une telle salle et ce qui se passe à l'extérieur, c'est à dire le plus souvent dans la rue.

    Rappelons qu'une salle de consommation de drogues à moindre risque n'est pas un traitement contre la toxicomanie. On y traite de la prévention des risques qui sont associés à cette toxicomanie. Risques qui concernent les toxicomanes eux mêmes mais aussi les personnes vivant aux alentours.

     

  • Projet de salle de consommation de drogues à moindre risque

    Le projet de salle de consommation de drogues à moindre risque a refait surface dans la campagne électorale et on pourrait s'en féliciter si c'était là l'occasion d'un véritable débat. Mais les opposants au projet n'y sont manifestement pas prêts et la récupération politicienne électoraliste va grand train. Qu'on en juge.

    Le 5 Février, le candidat tête de liste dans le 10e arrondissement pour le parti politique nouvellement créé Paris Libéré, Serge Federbusch, a organisé une réunion dite "débat sans tabou" sur le sujet que ces opposants, n'ayant pas très bien compris la nature exacte du projet, persistent à appeler "salle de shoot". Présents à ce débat, le politicien Charles Beigbeder et le président de l'association "Parents contre la drogue". Mais de spécialistes médecins addictologues, psychologues voire associations chargées de gérer des projets similaires, point. "Débat sans tabou" mais à sens unique. Nous n'avons à ce jour pas trouvé de propositions concrètes issues de ce "débat".

    Le même jour, Deborah Pawlik, candidate tête de liste dans le même arrondissement mais pour le compte cette fois de l'UMP, organisait une "opération coup de poing" boulevard de La Chapelle. On pourrait dire que nous avons mauvais esprit en faisant remarquer que Mme Pawlik et M. Federbusch sont en concurrence directe pour ces élections puisque ce dernier agit en dissidence du parti sous l'étiquette duquel il a été élu en 2008, à savoir l'UMP. Même sujet, même date, disons qu'il s'agit d'une heureuse coïncidence.

    N'ayant pas participé à la réunion organisée par M. Federbusch, nous n'en dirons pas plus. Par contre, à l'occasion de son "opération coup de poing", Mme Pawlik a fait diffuser un texte par courriel et un tract qui nous permettent de mieux connaitre sa position sur le sujet. Nous ne pousserons pas l'autoflagellation jusqu'à diffuser ce texte tant il est dans le déni de la réalité et empreint de mauvaise foi, mais nous pouvons le commenter.

    Mme Pawlik fait semblant de croire que l'éventuelle élection de Mme Hidalgo serait suffisante pour relancer le projet et le voir se concrétiser rapidement. C'est là une intoxication à destinées politiciennes électoralistes puisque en l'état actuel des choses, la reprise du projet ne peut se faire dès lors que la loi de 1970 n'a pas été modifiée. Cela ne dépend pas de la mairie de Paris mais du gouvernement et du Parlement. Mais Mme Pawlik n'est pas à ce détail près.

    Mme Pawlik prétend ensuite que le quartier serait condamné, sans bien préciser le type de condamnation d'ailleurs, mais il y a fort à parier qu'elle voit des hordes de toxicomanes et de dealers se ruer dans le 10e arrondissement. Jouer sur la peur du citoyen électeur fait aussi partie des actes à destinées politiciennes électoralistes.

    Ensuite, dans un français très approximatif, Mme Pawlik nous propose deux alternatives (sic) : "mise en place d'une structure d’accueil, de prévention, de suivi et d’accompagnement des toxicomanes, portée dans le cadre d’un projet “inter-arrondissement” {ndlr : arrondissement sans s} et "à l’extrémité nord de l’hôpital Lariboisière", c'est à dire en gros un projet édulcoré par rapport au projet actuel,  sans autorisation d'y prendre de la drogue pour les toxicomanes, toutes choses qui ont déjà fait par le passé l'objet de nombreuses expériences sans résultat probant, dans le 18e voisin par exemple où d'ailleurs une structure assez semblable à ce qui est proposé devrait ouvrir ses portes sous peu.. A croire aussi que Mme Pawlik ignore le grand projet de restructuration des hôpitaux Saint Louis Lariboisière Fernand Widal de l'AP-HP et qui concerne directement le secteur Nord de Lariboisière où un nouveau bâtiment devrait être construit.

    Enfin, la philosophie de Mme Pawlik et à n'en pas douter celle de son parti, est clairement explicitée dans sa conclusion : faire du quartier des deux gares, comme elle appelle cette zone, un lieu réservé au développement économique, le tirant selon elle "vers le haut" alors qu'un projet concernant les toxicomanes le tirerait vers le bas.

    La mauvaise foi, le déni de réalité l'emportent et on peut être triste qu'un réel débat contradictoire entre personnes responsables ne puisse être mis sur pied. Il est triste aussi de constater que les opposants au projet ne voient pas qu'il s'agit d'une question de santé publique générale et qu'ils se contentent de défendre des intérêts particuliers.

    En attendant, nous vous proposons un petit clip de 3 minutes qui nous ramène à cette réalité. Il nous dit pourquoi le projet de salle de consommation à moindre risque pour les toxicomanes est bénéfique pour les habitants du quartier Barbès et au-delà, mais aussi pour les toxicomanes eux-mêmes. Certaines images au début sont assez dures mais il nous faut regarder, nous, la réalité en face.


    A MOINDRE RISQUE par agathonart

  • Drogue en France : où en est-on ?

    130 000 morts chaque année à cause de la drogue ! Voilà ce qu'annonce dans une interview donnée le dimanche 5 janvier au cours du Grand Soir 3 le docteur William Lowenstein, addictologue, Président de SOS Addictions.

    Personne ne peut contester que les actions menées depuis des décennies contre ce fléau n'ont donné aucun résultat. Les trafics sont en expansion, le renouvellement des produits une réalité sans fin, les conséquences de tout cela incalculables. Dans cette séquence de quelques minutes, William Lowenstein décrit de façon très claire la situation et propose des pistes pour aborder le problème.

    W. Lowenstein.JPG

    France 3 ne donne pas de code pour l'insertion des vidéos. Aussi, un lien vous est proposé avec le site de Francetvinfo en cliquant sur l'image - le reportage commence à 11mn09 (le cannabis) et l'interview à 13mn20.

  • Drogue, réduction des risques et argent public

    Les adversaires de l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) pour les toxicomanes au 39 boulevard de La Chapelle n'ont de cesse de critiquer un mauvais usage de l'argent public pour un tel projet.

    Regardons la question de plus près.

    Dans l'entretien qu'il nous a accordé en Juillet 2013, Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement, indiquait que le budget de fonctionnement de la SCMR se montait à 800 000€ par an. L'association GAIA qui devrait gérer cette salle prévoit de recevoir entre 80 et 100 personnes par jour, 7 jours sur 7, avec comme équipe permanente 2 accueillants moniteurs éducateurs, 2 éducateurs, un infirmier et un agent de sécurité, soit au total 6 personnes.

    Le but d'une SCMR est, entre autres, de réduire la transmission du virus du Sida. Un simple calcul, certes un peu cynique, nous montre l'intérêt financier d'un tel équipement : le traitement d'un(e) séropositif(ve) est intégralement pris en charge par la Sécurité Sociale et aujourd'hui on peut estimer le coût moyen d'un tel traitement à 25 000€ par an dans le cas où le patient n'est que séropositif, c'est à dire sans complication par ailleurs. Il est facile de voir que si une personne de 30 ans est infectée par le HIV, doit être traitée en conséquence et a une espérance de vie de 30 ou 40 ans comme l'efficacité des traitements actuels le permet, alors le retour sur investissement (terme affreux s'agissant de santé publique) d'une SCMR est intéressant. Les brillants économistes sortiront leur calculette et leur taux d'actualisation préféré pour se convaincre que l'argent public dépensé là pour éviter des dépenses à la Sécurité Sociale déjà bien mal en point financièrement est donc bien employé. 

    La Plate Forme Globale pour les SCMR a d'ailleurs produit un argumentaire financier intéressant, notamment pour ce qui se passe au Canada.