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  • La mairie du 10e sous tension mardi 11

    A l'approche de la mairie, la demi-douzaine de cars de police nous avaient laissé entrevoir que le climat ne serait peut-être pas tout à fait serein, à l'instar de la précédente réunion sur le thème de la salle de consommation à moindre risque en mars. 
    Loin de nous laisser impressionner, nous avions décidé de marquer notre différence et de dire une fois de plus pourquoi certains habitants du quartier voyaient favorablement l'ouverture de ce dispositif. Ce fut fait par Frédéric Remongin puis par Lise Thély-Muller, dans une intervention ponctuée par des huées. Vous connaissez notre point de vue sur la question, nous l'avons maintes fois développé ici avec, en prime, pour les plus curieux, des renvois vers des enquêtes, des témoignages, des rapports. Voir ici.

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    Dans la salle de la mairie
    paris,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanieCertes, les opposants criaient plus forts que les autres, mais les habitants favorables montraient plus de respect pour écouter l'ensemble des interventions de la salle et des personnalités venues s'exprimer. La démocratie exige que l'on s'écoute avant de s'investiver, y compris quand des craintes parfois légitimes naissent et sont entretenues par une opposition trop contente de trouver là son cheval de bataille. Nous ne reviendrons pas sur la "votation" de M. Federbusch et ses 300 votants en avril. Nous sommes donc intervenus puisque l'occasion nous en était donnée, de vive voix, devant une salle majoritairement opposée au projet. Depuis que l'adresse a été rendue publique — 39 boulevard de la Chapelle, sur une emprise de la SNCF le long des voies de la gare du Nord — un second groupe d'habitants est venu manifester ses craintes des toxicomanes, sa peur de l'insécurité, son angoisse face à l'image de la dépendance, se privant aussi au passage de témoignages apaisants venus de Suisse. La peur est mauvaise conseillère. On a entendu des choses choquantes, comme la dernière fois. Des comportements peu démocratiques, des huées, des quolibets, alors que tous exigeaient d'être entendus. Mais comme l'a écrit plus tard le maire du 10e, Rémi Féraud, dans un tweet : "La concertation, ce n'est pas un droit de veto sur une proposition, c'est prendre en compte des remarques. @RemiFeraud "
     
    La presse le lendemainparis,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanie
    Les journalistes présents ont, comme souvent, préféré mettre en avant les mouvements de contestation. Pourtant, on aurait pu souligner une certaine surdité aux explications données, par exemple par le chef de la police genevoise ou la responsable de Quai 9, ou encore par Nicolas Lerner, le représentant de la Préfecture de police de Paris, qui a décrit la volonté de la police de collaborer avec la mairie et les associations responsables de la salle. On aurait pu reprendre les propos de ceux qui voulaient bien d'une telle structure, mais... pas à côté de chez eux et dénoncer un certain manque de solidarité.

    paris,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanieOn sait qu'il est plus facile de dénoncer que de construire, et aussi plus vendeur de faire peur que d'encourager patiemment les solutions en cours d'élaboration. On comprend que Jean-Marie Le Guen se soit un peu emporté devant tant de critiques injustes, y compris envers des professionnels responsables et désireux de tenter une expérience ici, à Paris, quand les résultats de structures comparables montrent leur efficacité après des années d'existance. 

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    Ci-dessus de g. à d.: Nicolas Lerner de la Préfecture de police, Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité, Rémi Féraud, maire du 10e, et Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris chargé de la santé.

     

  • Salle de consommation en vue

    Réunion publique le 11 juin à 19h à la mairie du 10e

    Après la réunion houleuse du 27 mars à la mairie du 10e à laquelle nous avions participé, nous devrions en savoir un peu plus. Le lieu est désormais connu. Les questions sur l'organisation, la présence et le rôle de la police, la mise en place du comité de suivi...

    A ne pas manquer donc !

    Voici le communiqué de presse de la MAIRIE DE PARIS publié le 30/05/2013
     
    La future salle de consommation à moindre risque sera implantée au 39 boulevard de la Chapelle (10e). Situé sur un terrain appartenant à la SNCF, ce lieu permettra de répondre à la nécessité d’un accueil des usagers de drogue dans ce quartier, avec pour objectif de réduire les risques sanitaires et diminuer les nuisances sur l’espace public.
     
    Choisi en accord avec Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement, la Préfecture de Police et la SNCF, ainsi qu'avec l'association Gaïa, qui gérera la salle, cet emplacement, isolé des habitations et des écoles du quartier, respecte les souhaits exprimés par les riverains, tout en répondant aux impératifs de sécurité et de santé publique.
     
    La délibération relative au dépôt du permis de construire pour la future salle de consommation à moindre risque sera examinée à l’occasion du Conseil de Paris, le 8 juillet prochain. Cette expérimentation fera l’objet d’une évaluation rigoureuse tant sur le plan sanitaire que sur celui de la sécurité. Conformément aux engagements de la Ville de Paris, les riverains seront associés au comité de suivi qui évaluera les bénéfices apportés par cette salle en termes de tranquillité publique.
     
    Une réunion publique de concertation aura lieu à la mairie du 10e arrondissement le mardi 11 juin à 19h afin de faire un point d'étape.
     
    Paris.fr
  • CSPDA, un mot clé : partenariats

    La dernière réunion du conseil de sécurité et de prévention de la délinquance du 10e arrondissement (CSPDA) remontait à décembre 2011. Vous y trouverez tous les détails pour la bonne compréhension de ce dispositif.

    Rappelons que se réunissent lors de ce comité, élus, représentants de la justice, de la police et de l'éducation nationale. Y sont invités principalement les responsables d'association de prévention et les conseils de quartier. C'était le 5 avril dernier.

    Bilan 2012

    Des nouveautés

    Réorganisation de la DPP (direction de la prévention et de la protection des Parisiens), création de deux ZSP (zone de sécurité prioritaire) à Paris (dans les 18e et 19e) avec le 10e pris « en sandwich » pour reprendre l'expression du commissaire Grinstein. Des aspects positifs mais aussi négatifs notamment avec des reports sur les zones « frontières ». Mise en place de la vidéo surveillance.

    Les problèmes traités (mais pas tous résolus)

    Immeubles Grange aux belles, rue du Château Landon, prostitution sur le secteur Belleville, SDF en plus grand nombre. Le secteur Gare du nord bénéficie désormais de forces supplétives (3 opérations par jour dont une la nuit). Le secteur Patin-Paré-bd de la Chapelle n'a pas été cité. Gageons qu'il le sera sur le bilan 2013. 

    Perspectives

    Pour 2013, un autre dispositif est en préparation pour cet été près du canal Saint-Martin afin de limiter au mieux les nuisances subies par les riverains aux beaux jours. Sans oublier le projet d'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) bien sûr!

    Qu'a fait la police ?

    Passons sur les chiffres indiqués par M. Grinstein : des pourcentages de faits constatés, de faits élucidés...; il faudrait avoir un ensemble de données précises pour se faire une idée. Les cambriolages, en baisse en 2012 sont repartis à la hausse cette année. On a traité 800 affaires de stupéfiants (dans les secteurs Strasbourg-Saint-Denis et Lariboisière), 200 interpellations pour raccolage. La BRP (brigade de répression du proxénétisme) oeuvre pour démanteler les réseaux de prostitution. Deux ans ont été nécessaires pour en démanteler un à Belleville. Pour autant, d'autres femmes continuent à arriver du sud-est de la Chine.

    images?q=tbn:ANd9GcQE0eWtorXRfcrb0s5q5nxJZMROMKYTHey0lLRJb4elEs10wPHFDQDans le quartier Château d'eau, la mono activité (salon de coiffures) génère de la petite délinquance comme des ventes à la sauvette, du trafic de stupéfiants. La situation s'est améliorée mais le commissaire espère faire mieux en 2013 avec davantage d'interventions.

    Autre objectif pour 2013 : faire disparaître les occupations illicites d'immeubles. En ce qui concerne notre quartier, il reconnaît que les forces de police du 10e sont insuffisantes les jours de marché. «  On ne peut pas gérer ».

    Et du côté du Parquet ?

    La procureure Françoise Guyot est plutôt satisfaite du taux de réponses pénales sur l'arrondissement (majeurs et mineurs) : il avoisine les 92%. «  Une réponse pénale doit toujours être donnée — a minima par un rappel à la loi ». Par ordre d'importance : vols, dégradations, violences, stupéfiants. Tolérance zéro en ce qui concerne les violences faites aux femmes.

    Un constat inquiétant et partagé

    Principal du collège Grange aux belles, Daniel Bonneton déplore une hausse importante des incivilités et ce à l'intérieur même du collège. En conséquence, le nombre de conseils de discipline a augmenté. Un partenariat est en place avec la MPC (la Mission de prévention et de communication qui intervient dans les écoles) et des éducateurs spécialisés, mais il faudra aller plus loin. On pense à un lieu d'accueil pour les "décrocheurs" et à un travail à faire au niveau de la parentalité.

    «Jeunes livrés à eux mêmes et déscolarisés, sans perspectives, pas de stages, pas d'emplois, de plus en plus en demande d'accompagnement scolaire, addictions de plus en plus précoces... Beaucoup veulent mettre à mal l'institution. C'est un constat de dégradation évident » : voilà quelques propos des responsables de l'AJAM (aux jeunes amis du Marais) et d'ARC 75, associations de prévention spécialisée.

    Alexandra Cordebard, adjointe au maire du 10e, ajoutera un mot sur l'accompagnement très déficitaire des parents, d'où la nécessité d'utiliser les tissus associatifs pour les rencontrer. La Ville soutiendra les partenariats.

    Une demande du Conseil de quartier Louis Blanc Aqueduc

    Porte-parole du Conseil de quartier, Jean-Pierre Leroux réitère les demandes d'intervention sur le stationnement abusif, les non déclarations de travaux et le travail dissimulé pour de nombreux commerces du secteur. « Malgré tous les signalements envoyés au Parquet, rien n'a bougé. On ne voit pas d'évolution. »

    Rémi Féraud ne le contredira pas « il y a des infractions massives aux règles de l'urbanisme et une détermination à ne pas les respecter de la part des commerçants. Les interventions ne sont pas suffisantes. » Il demande une mise en priorité par le Parquet car, si on a eu une volonté des commerçants à Château d'eau qui ont permis une amélioration de la situation, ce n'est pas le cas à Louis Blanc.

    Des inquiétudes

    La réforme annoncée de la Politique de la Ville risque de diminuer les moyens alloués actuellement. Or le dispositif en place dans le 18e, dans le cadre de la ZSP, qui consiste à interdire la présence des prostituées à la suite de plusieurs interpellations, donne des résultats positifs : on pourrait s'en inspirer. Mais la suppression du délit de racolage va poser problème.

    En ce qui concerne le secteur Gare du Nord-Barbès, une note d'espoir : l'ouverture de la Salle de consommation (SCMR) devrait permettre d'obtenir des effectifs supplémentaires.

    _/_/_/ Pour élargir le périmètre, sachez qu'un Conseil de sécurité d'arrondissement a eu lieu dans le même cadre dans le 9e le 30 janvier dernier, et qu'un bilan des actions menées dans le cadre du constat local de sécurité est consultable en ligne : cliquez ici

  • SCMR : Billet d'une présidente un peu choquée par tant d'animosité

     

    scmr,toxicomanie,démocratie-localeLa réunion du 27 mars à la mairie du 10e, réunion publique d'information sur les salles d'injection, a fait l'objet de multiples articles et reportages dans les médias. Rappelons que si les journalistes s'étaient déplacés en si grand nombre ce mercredi-là, c'est bien le fait que la ministre Marisol Touraine avait décidé d'une seule expérimentation en France, ce que nous regrettons en passant. Quelques uns se sont contentés de reprendre la dépêche AFP. D'autres, assez nombreux, ont mis en avant les oppositions laissant croire que la salle était comme un seul homme arc-boutée contre le projet. Certes, on a écrit par ci par là que des riverains favorables avaient pu s'exprimer, mais ce n'est pas ce qui va rester dans les esprits.

    Comme le commentait Rémi Féraud après les débats, faisant preuve de sa détermination : « Si on est déjà à 50-50, c'est bien ! ».

    Rien de surprenant à ce que les opposants à un projet — quel que soit le projet — se mobilisent plus aisément que ses partisans. Nous nous sommes retrouvés parmi les premiers, les opposants donc, à occuper le devant de la salle, et les propos entendus nous ont procuré un vrai malaise. Empêcher l'expression d'autrui, se mettre à crier lorsque le maire ou un participant prenait la parole en faveur du projet... Nous avons entendu des propos inacceptables de la part d'un groupe de personnes qui, de toute évidence, ne souhaitaient pas dialoguer. Attirant ainsi micros et caméras sur eux. Des scènes et des propos qui font vendre du papier ou font grimper l'audimat...

    Mais qu'en retiendra le grand public ? « On n'en veut pas ! »

    Des infos qu'on ne retrouve pas dans les médias

    « Vous êtes nuls ! » « Vous n'êtes pas impartial. » « Quelle prétention ! » « Pourquoi ne pas mettre la salle dans le 16e ? » Voilà un échantillonnage des exclamations entendues notamment lors de l'intervention de Sylvie Wievorka, coordinatrice du projet pour la Ville, lorsqu'elle a dit qu'elle ne doutait pas que les riverains valideraient le projet.

    Mis en place tout récemment, le Comité de pilotage est présidé conjointement par Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris chargé de la santé, et Myriam El Khomery, également adjointe au maire de Paris, chargée de la sécurité. Il réunit les mairies concernées par le sujet (10e-18e-19e), la Préfecture de police, l'Agence régionale de santé (ARS), la DPP (Direction Prévention et Protection), la DASES (Direction de l'action sociale, de l'enfance et de la santé), les associations Gaïa et Coordination Toxicomanies, la MILDT, Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

     Quatre réunions en tout

    Les deux premières ont déjà eu lieu : l'une pour la mise en forme et l'autre pour la présentation du projet par Gaïa.

    Viendront ensuite une réunion avec les acteurs Police/Justice, puis une dernière à laquelle seront conviées les associations de quartier.

    Sylvie Wievorka a aussi évoqué la possibilité d'inviter des responsables de la salle de Luxembourg-ville pour illustrer ce qui se fait ailleurs en Europe. Il serait question d'en ouvrir une seconde à Esch-sur-Alzette, deuxième ville du Luxembourg à une vingtaine de kilomètres de la capitale, proche de la frontière française (voir l'info sur RTL ici). C'était un des souhaits exprimés par Action Barbès lors de l'intervention de sa représentante.

    Nous avons apprécié l'intervention de Myriam El Khomery que nous connaissons bien pour son franc parler : «  Il faut réduire les nuisances en direction des habitants » a-t-elle martelé. Comme les participants, elle a regretté l'absence du commissaire du 10e et du Parquet, mais l'a expliqué aussi, car le cadrage juridique du projet n'étant pas encore finalisé, il leur aurait été difficile, en effet, de donner des réponses au public, notamment sur le périmètre d'intervention des forces de police. 

    « Nous ne voulons pas d'une zone de non droit; nous souhaitons un renforcement des effectifs de police autour de la gare du Nord — Serait-ce le début d'une annonce timide et sous entendue de la future 3e ZSP demandée par le maire de Paris ?  Il faut des policiers avertis et fidélisés sur le site, des personnes qui connaissent le quartier et les commerçants ». Elle a terminé son intervention en rappelant la suppression de 400 policiers pendant la présidence de Nicolas Sarkozy sous les huées de nos voisins opposants. Mais elle ne s'est pas laissée impressionnée et n'a pas hésité à hausser le ton.

    Peut-être aurait-il fallu insister davantage sur le caractère expérimental du projet : 3 ans ! Et conclure par une clause de revoyure avec les habitants, puisque les exemples étrangers ont montré que les premiers à s'opposer à un démantèlement des salles une fois opérationnelles sont les habitants eux-mêmes. 

  • Salle de conso : d'abord s'informer sur la toxicomanie

    Sur la réunion de mercredi dernier, tout a été dit dans la presse, avec plus ou moins de justesse. Toutefois elle a su rendre l'ambiance houleuse qui régnait dans la salle des fêtes de la mairie du 10e et des craintes, souvent infondées, des peurs et des fantasmes (toute l'Europe de la toxicomanie fondrait sur la Gare du Nord ! par exemple) de certains habitants. Nous n'y reviendrons donc pas tout de suite, mais la semaine prochaine, le temps que les esprits se calment. Voici quelques liens vers des articles parus hier : France Info ; Libération ; Le Monde ; L'ExpressLe Figaro ; le JDDRMC (vous pouvez switcher rapidement la pub!) qui vous fourniront un résumé des débats. Une courte vidéo sur le site de BFM traduit l'ambiance.... vivante. Enfin M6 Info se concentre sur les atouts de l'expérimentation.

    Les associations de riverains réclament plus d'information, plus de concertation au maire du 10e, en oubliant un peu que chaque fois qu'ils en ont formulé la demande, ils ont été reçus par ledit maire, en l'occurence Rémi Féraud. Les habitants du quartier situé entre la gare du Nord et l'hôpital Lariboisière, c'est à dire quelques rues du 10e, ont les moyens de s'informer par eux-mêmes plutôt que d'avoir recours aux sempiternelles communications alarmistes qui effraient les plus timorés et ne recueillent que haussements d'épaules de la part des personnes informées. Informées parce qu'elles se sont penchées sur le problème. Car, oui, il y a bien un problème et il n'est que trop temps de lui trouver des solutions. L'une des solutions est l'ouverture d'une salle de consommation surveillée, là où se concentrent les usagers de drogue. Plusieurs salles seraient un avantage pour ne pas concentrer la demande. Les habitants opposés à la salle seraient peut-être moins dans le refus si le projet prévoyait plusieurs ouvertures simutanées. 

     

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    Le boulevard de Magenta la nuit, entre Barbès et la rue Ambroise Paré. 

    Commencer par l'information. 

    En quoi la toxicomanie est-elle un problème de santé publique ?

    En premier lieu, parce qu'elle met en danger les usagers de drogue. On nous dira que personne ne les oblige à en user. Vrai. Mais on soigne bien le cancer des poumons d'un gros fumeur... L'usage de la drogue, des drogues, associé souvent à l'usage de l'alcool, peut conduire à une précarisation des usagers, par la perte de ses repères, perte d'un emploi, perte des revenus, perte d'un toit, rupture familiale, descente aux enfers assurée. Dans notre quartier, on constate régulièrement cette précarisation bien visible de personnes de tout âge, de tout sexe.

    En second lieu, l'usage de drogue injectable comporte des risques de contamination par les maladies qui se transmettent par le sang, pour les usagers eux-mêmes, si les seringues sont réutilisées. Toute la campagne de réduction des risques faite dans la décennie précédente en fournissant massivement des seringues stériles avait pour but de limiter la transmission du sida et des hépatites, entre autres pathologies infectieuses. Mais le but était aussi de prévenir les conséquences des pratiques d'injection (abcès) et les conséquences du mode de vie (désocialisation, malnutrition, manque d'hygiène, isolement). Réduire les risques également pour les non-usagers si les seringues sont abandonnées sur l'espace public (blessure involontaire des personnels de nettoyage, enfants)

    La France n'a pas été la seule à développer cette politique de lutte contre les drogues. Les institutions chargées de cette mission sont en constante relation avec les organismes internationaux et partagent les résultats de leurs enquêtes nationales. Les principaux acteurs de cette lutte contre les drogues en France sont 

    - La Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT), chargée de coordonner l’action du Gouvernement dans le domaine de la prévention, la prise en charge sanitaire et sociale, la répression, la formation, la communication, la recherche et les échanges internationaux ; 
    - Le Ministère de la santé, et plus particulièrement la Direction générale de la santé (DGS) qui prépare et met en œuvre la politique de santé publique en matière d’addictions ; 
    - L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) chargé de mettre en œuvre les politiques de prévention et d’éducation pour la santé. 

    Observer la situation

    Le monde des drogues n'est pas figé, il est au contraire en constante évolution. La législation a bien du mal à suivre. Et l'interdiction pure et simple des stupéfiants  risque de déplacer le problème tant la création de nouveaux produits de synthèse (NPS) est inventive... et leur mise sur le marché rapide. L'information dispensée et mise en ligne par les pouvoirs publics, même si elle est très lue par le grand public, parce bien faite dans un cadre de prévention et de vulgarisation des connaissances, est très vite obsolète. drogues_et_dependances_02.jpgLa brochure intitulée "Drogues et dépendances" édité par l'INPES, réédité en mars 2007, reste un vulgarisateur de qualité mais doit être complétée régulièrement tant l'arrivée de nouveaux produits stupéfiants (NPS) est inquiétante et rapide, tant les chiffres de consommation évoluent vite. La vente de substances psychotropes par internet ne facilite pas la tâche des autorités chargées d'en endiguer la consommation. L'éradiquer est pure utopie. Reste à l'encadrer. 

     

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    Pour compléter l'information de chacun, il existe une publication récente (janvier 2013) sur le site de l'OFDT intitulé "Nouveaux produits de synthèse et Internet", téléchargeable gratuitementen ligne.

    L'objectif de ce numéro de Tendances est de faire un état des lieux des connaissances sur le sujet : l'offre, les profils des usagers, les modes de consommation, les conséquences sanitaires et les questions sur leur législation. Cela dans un contexte où le nombre de ces substances ne cesse de s'accroître tant en Europe qu'en France.

     Télécharger le Tendances (fichier PDF, 304 Ko)

     

    • paris,10e,drogues,toxicomanies,scmr,prévention Les professionnels aussi se posent des questions et cherchent à les résoudre. Ainsi la Fédération Addiction en partenariat avec le Réseau Français de la Réduction des risques organise-t-elle le 3 avril prochain le deuxième séminaire de la RDR sur le thème "Construire des espaces de consommations". On est ici au coeur de notre problème local. C'est un moment de travail prévu pour et par les professionnels, un moment d'échange et d'élaboration d'un cadre pour la construction de possibles espaces de consommation au sein des structures. Le fil rouge est le suivant : Quels sont les problématiques que vous rencontrez dans vos structures ? Quels cadres juridiques pour penser l'espace de consommation ? Quelles questions sanitaires . Quelle construction possible avec les acteurs politiques ?

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    Le parvis de la Gare du Nord.