Il est toujours enrichissant de voir comment les conseils de quartier sont organisés dans d'autres arrondissements. Celui-ci n'était pas très loin, rue Philippe de Girard dans une école élémentaire. De plus, nous étions invités à présenter les grandes lignes de notre projet de Promenade Urbaine. Nous n'allions pas refuser!
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Bois Dormoy : le combat continue
Rappel d'informations : Le bois Dormoy va mourir
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Réunion des équipes des Conseils de Quartier du 10e: la réflexion est lancée
Sylvain Raifaud, adjoint chargé de la Démocratie Locale dans le 10e, avait prévu un ordre du jour ambitieux: bilan des Conseils de quartier (CQs), refonte du site Internet, Charte de la Démocratie Locale (DL), printemps de la DL 2015... En deux petites heures de réunion, inutile de préciser que tous les points ne pouvaient être abordés. On a amorcé un travail de réflexion qui devrait se prolonger dans les mois à venir. Le prochain RdV est déjà fixé pour le 10 décembre.
La Régie de quartier de la Maison du Canal et CRL 10 avaient été conviés.
Les équipes d'animation avaient répondu à l'appel et le tour de table fut long mais intéressant. On a entendu des points déjà évoqués maintes fois dans de précédentes réunions. En voici les principaux, la liste exhaustive serait ennuyeuse pour le lecteur !
- manque de suivi, de retour de la part des élus et des services des problèmes et demandes abordés en plénière
- découragement lié au manque de suivi et à l'abandon de projets sur lesquels il y a eu un fort investissement
- pouvoir travailler en amont des projets de la mairie et avoir une réelle concertation pas seulement de l'information
- améliorer l'information entre CQs et associations
- nécessité de travailler avec les CQs limitrophes d'autres arrondissements
- clarifier l'utilisation des budgets des CQs
Des pistes évoquées : relancer les commissions, être davantage présents dans la rue pour aller au devant des habitants.
Sylvain Raifaud s'est donné trois missions : l'animation locale, les projets de quartiers avec le budget d'investissement (son rôle: rendre les choses possibles), la concertation.
Son exigence, la Démocratie. Ainsi, pour l'utilisation des budgets de fonctionnement, on doit en rendre compte (ce qui se fait déjà) et pour le budget d'investissement, la discussion et le vote devront avoir lie en plénière. "L'argent doit être dépensé utilement et démocratiquement".Il ne reviendra pas sur l'autonomie des CQs (et c'est une bonne chose car il y aurait fort à parier que nombre d'anciens qui se sont battus pour cette autonomie démissionnent !).
On peut regretter l’absence de bilan des Conseils de Quartier parisiens alors même qu'une Charte a été discutée au dernier Conseil de Paris de novembre.
Du pain sur la planche, comme on dit. Nouveau site internet des CQs, mise à jour de la Charte seront notamment à l'ordre du jour de la prochaine réunion.
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L'Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris vous invite..
... à participer à une réunion le 27 novembre, à 18h30, à l'école élémentaire de la rue Jean-François Lépine (18e).
Lors du dernier conseil de quartier de La Chapelle Marx-Dormoy, un représentant de l'école nous a laissé cette affichette ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
... reprise à la volée pour ce blog.
En effet, un groupe d'étudiants de l'Ecole d'Ingénieurs de la Ville de Paris — 80 rue Rébeval, dans le 19e — a travaillé sur un projet d'espace public sur la place de La Chapelle, et ils sont en mesure de présenter leur diagnostic aux habitants du quartier en réunion publique.
Dans le cadre de notre projet de Promenade Urbaine entre Barbès et Stalingrad, nous sommes bien évidemment très intéressés.
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Le Bois Dormoy va mourir !
Le petit jardin situé au 2bis cité de La Chapelle vit ses derniers jours. Pas besoin d'être un urbaniste pointu pour comprendre que les 1600m2 de verdure qui se trouvent là sont un véritable poumon pour le quartier, il suffit de regarder cette vue aérienne.
Cliquer sur la photo pour l'agrandir
Que se passe t-il ?
La ville de Paris s’est progressivement dotée depuis 2006 des moyens juridiques afin d’acquérir la parcelle avec les Déclaration d’Utilité Publique en 2009, ainsi que des moyens financiers : en partie les fonds de la Ville et en partie l’Agence Régionale de Santé pour la réalisation d'une maison pour personnes âgées valides et une crèche. Au cours d'une réunion à la mairie du 18e, Éric Lejoindre, maire de l'arrondissement, et Michel Neyreneuf, son adjoint à l'urbanisme, ont rappelé que ces décisions avaient toutes été votées à l’unanimité et ce jusqu’au financement en novembre 2013 par le conseil de Paris et à l’autorisation de conclure un bail avec Espacil Habitat. Au cours de cette même réunion, le maire a expliqué qu’il se sentait lié par les décisions qu'il avait lui-même contribué à prendre lors de la précédente mandature, et qu’il ne lui paraissait pas possible ni responsable de revenir sur un projet qui est sur le point d’être livré étant donné la longueur de ce type de procédure.
L'impasse de la mairie
Si on peut comprendre la logique du maire, enfermé qu'il est dans la procédure administrative de la ville, il est très difficile d'admettre que rien ne peut être fait et qu'une fois lancé, ce type de projet ne peut pas être amendé. Comment bien concevoir un projet qui verra le jour en 2016 en 2006 ? Les priorités d'alors, les contraintes d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes. Le maire du 18e fait là preuve d'une rigidité à laquelle nous ne sommes pas habitués. Sans doute pour être dans l'air du temps, Anne Hidalgo et à sa suite tous les élus de son équipe, dont Eric Lejoindre, ont enfourché le cheval de la végétalisation de Paris, des 20 hectares à trouver d'ici 2020 pour reverdir la capitale. Les Parisiens ont pris ces engagements au pied de la lettre tant ils souffrent du manque de verdure et voilà qu'à la première occasion on reste "droit dans ses bottes" et qu'aucune flexibilité n'existe pour regarder les choses autrement qu'en 2006. Cela est vraiment regrettable.
Des solutions alternatives peuvent être trouvées.
On pourrait très bien imaginer que la mairie obtienne un accord écrit des anciens propriétaires s’engageant à ne pas les attaquer s’ils modifiaient la destination de la déclaration d'utilité publique puisqu’ils ont vendu à l’amiable, que le PLU soit modifié dans le cadre de la consultation qui sera lancée en février prochain. Est-il nécessaire de rappeler à nos élus parisiens qu'un des trois thèmes qui justifient les modifications à apporter à l'actuel PLU est l'environnement incluant la biodiversité, thème qui avec le logement, est considéré comme prioritaire par la maire de Paris ?
On pourrait très bien imaginer qu'un autre endroit accueille le projet. Nous sommes là dans le périmètre de la plus grosse opération d’urbanisme de Paris (Chapelle international), il est difficile de croire qu’un autre terrain ne pourrait pas être trouvé pour l’accueillir.
Sur le plan environnemental
La situation est catastrophique. Dans cette optique, quel sens cela peut-il avoir de supprimer un espace boisé de 1600m2 dans un quartier déjà bétonné à outrance ? La Chapelle est à 0,6m2 d’espaces verts par habitant alors que l’OMS en préconise 10 ! La déclinaison du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (trame verte et bleue) à l'échelle de Paris, qui constitue l'un des enjeux de la modification actuelle du PLU, est un argument fort en faveur de la préservation du Bois Dormoy. De même, en contexte de changement climatique, dans un quartier fortement minéralisé, la présence de sols perméables sur 1600m2 est un autre argument pouvant être pris en compte pour une modification du PLU.
Et la concertation ?
Enfin, il n'y a pas que l'environnement qui est maltraité dans cette affaire. Le manque de transparence de la mairie et l’absence de démocratie participative pour ce projet sont patents. Alors que l’association Bois Dormoy a été créée en 2007, jamais la mairie n’a souhaité associer les riverains en mettant en place un comité de suivi réellement ouvert bien plus tôt. L'actuel comité de suivi, arraché au moment des municipales de 2014 lors de la fusion entre les listes PS et EELV, n’en est en effet pas un, puisque le projet est considéré par le maire comme bouclé depuis longtemps et non modifiable. Les riverains n’ont jamais été consultés, par exemple lors du jury d’architectes qui a décidé de la forme que le projet allait prendre. On peut toujours nous parler de Démocratie locale, les faits ne font que contredire les paroles et là aussi c'est très regrettable.
Sur bien des points, cette affaire est emblématique : rigidité administrative, contradiction entre les paroles et les actes, rapports de force déséquilibré entre les citoyens et leurs représentants, bref, rien qui ne soit vraiment bon pour une Démocratie vivante ... et écologique.
Monsieur Chat est aussi à Bois Dormoy !