Après le rapport pour lequel nous avions été auditionnés en septembre 2017 (voir nos articles du 30 janvier et du 6 février), puis le rapport commandé par la ville pour un coût de plus de 200 000€ et qui avait suscité la polémique (article du Parisien du 31 janvier), quelle ne fut pas notre surprise de recevoir une demande du groupe BVA. Cet institut a en effet été sollicité par la mairie de Paris afin de réaliser une étude sur le problème de la propreté dans le cadre de l'opération "Tous mobilisés pour mon quartier" à Château-Rouge. Dans le message reçu, on pouvait lire: "Nous souhaitons inclure la population du quartier à la démarche en commençant par recueillir l’avis des commerçants / riverains sur la propreté dans le quartier via des auto-reportages. Nous sommes donc à la recherche de volontaires pour les réaliser". Cela laisse songeur car plusieurs réunions auxquelles nous avons participé ont déjà eu lieu. Des constats ont été clairement posés. Alors pourquoi une dépense supplémentaire ?
Nous n'avons pas voulu faire notre mauvaise tête et avons donc lu jusqu'au bout le message reçu le 16 mars. La date a son importance puisque le retour attendu de l'enquête qu'on nous demandait était le 22 mars. Et vous allez voir qu'il fallait y passer son week-end !
L'enquête BVA appelée pompeusement auto-reportage
Quel est son objectif ?
Comprendre ce qui freine ou ce qui favorise les incivilités de malpropreté dans le quartier Château-Rouge.
Cinq fiches d'études sont proposées sur les présentations en vrac par les commerçants, les épanchements d'urine, les jets de papier par terre, la bonne utilisation des corbeilles de rue et les encombrants par les riverains.
Pour quoi faire ?
Alimenter un atelier de travail visant à favoriser l'adoption de comportements vertueux en matière de qualité de propreté dans le quartier Dejean.
Exemple de fiche à remplir
Ensuite, on vous engage à faire un album photos avec des commentaires bien sûr et à indiquer vos notes.
Et il faut donc recommencer pour les 4 autres thèmes retenus. Observations, photos, commentaires... Quand on vous disait qu'il fallait y passer son week-end. Rappelons ici qu'Action Barbès est une association de riverains bénévoles, qui ne vit que des cotisations et dons de ses adhérents et qui ne touche (ni demande) aucune subvention d'aucune sorte.
BVA donne aussi quelques conseils pour que tout se passe bien !
Bon, vous l'aurez sans doute compris, nous avons décliné, tout comme nous avons décliné l'invitation de BVA à participer à un "atelier de créativité, inspiré des méthodes de design thinking et de l’économie comportementale, qui aura pour objectif de trouver des NUDGES, des incitations douces, pour modifier les comportements dans le quartier Dejean afin d’inciter à adopter des comportements vertueux en matière de propreté". Il nous reste à savoir combien de personnes ont été sollicitées, combien ont eu l'envie de s'y coller et combien cette plaisanterie a coûté. Une journée de travail pour rendre compte des observations est fixée le vendredi 6 avril ; on se demande bien qui va pouvoir y participer ! Nous poserons ces questions à Gilles Ménède, adjoint chargé de la propreté dans le 18e arrondissement lors de la prochaine Commission propreté du 12 avril, une commission qui ne semble que peu écoutée et qui pourtant pourrait être une force de proposition en la matière. On vous racontera...
Commentaires
Quel salmigondis de bien pensance! De toute evidence La mairie de Paris a de l'argent a perdre...
Il ne faut pas être Grand Clerc pour "Comprendre ce qui freine ou ce qui favorise les incivilités de malpropreté". C'est l'education, ou plutôt le manque d'education, d'une population qui en grande majorité vient de pays ou les normes sanitaires n'existent pas. C'est le manque de formation d'une population qui a perdu ses repères et ne respecte rien, même pas elle-même. Le respect de l'autre, de la communauté, des institutions, comme celui de l'environnement, sont les fondements d'une société organisée. Sans cela c'est l'anarchie.... et malheureusement c'est souvent ce que l'on voit dans nos rues...
A Château-Rouge comme à Barbès, si tous les distributeurs de petits flyers, vantant par exemple les exploits de tel ou tel grand marabout susceptible de vous faire retrouver amours, délices et orgues, pouvaient eux aussi être dissuadés par la force policière de ne plus sévir sur nos trottoirs......
A une époque, certes lointaine, j'avais en tête que la mairie de Paris sanctionnerait systématiquement tout flyer traînant par terre (identifiable soit par son auteur, soit par son imprimeur), et idem pour tout emballage (reconnaissable souvent par le nom du magasin imprimé dessus).
Alors, que cette politique soit déjà appliquée, et nos trottoirs s'en porteront nettement mieux.
Et pourquoi pas aussi des poubelles à chaque sortie des magasins (Tati, Gifi bientôt, magasins Carrefour, Darty, cafés-tabacs, kebabs, ...), charge aux caissiers, agents de sécurité ou par annonces sonores à l'intérieur de ces magasins de rappeler que les emballages inutiles doivent y être déposés ?
Et pourquoi pas aussi instaurer une consigne sur chaque bouteille ou canette de boisson vendue, comme cela se pratique partout au Luxembourg ?
N'importe quoi... Plantons des arbres et encourageons les entreprises locales pour faire baisser le taux de chômage des quartiers pauvres, au lieu de fair études sur études qui coûtent cher et ne servent à rien.. Eric Lejoindre, revenez sur le terrain