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La forêt de potelets, un conte à dormir debout

Il était une fois une rue à la pente ardue et aux trottoirs forts étroits, c'était la rue Myrha. Comme les autres rues du pays, tout du long de son trajet, ses trottoirs étaient hérissés de potelets pour empêcher quelque indélicat carrosse tenté de prendre là le peu de place dédié aux fantassins.

Or, un beau matin de mars, au détour du chemin, apparut une étrange forêt de potelets. 

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En effet, pas moins de dix-sept potelets avaient poussé là, créant une petite futaie touffue et impénétrable. Mais quelle diablerie avait bien pu planter une pareille forêt ? Curieux troublions s'il en est, les manants d'Action Barbès s'enquirent auprès du château du seigneur local, à la quête d'une explication. On y apprit que l'étrange bosquet de potelets n'était pas là pour braver les carrosses indélicats mais pour empêcher des serfs d'y déposer d'encombrants détritus. La belle affaire se dirent les manants, se demandant s'il n'y aurait pas quelque garde du château pour faire respecter la loi plutôt que d'aligner de bien encombrants potelets ? Au château du seigneur local, on répondit qu'on n'en savait pas plus, qu'on ne savait pas qui avait fait pousser ces potelets et que la clé du mystère devait sans doute se trouver au château de la reine.

 

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À l'intérieur de la forêt de potelets magiques

 

Qu'à cela ne tienne, n'écoutant que leur courage, les valeureux manants d'Action Barbès poursuivirent leur quête au château de la reine elle-même. On allait enfin savoir quel magicien avait fait grandir le bosquet de fer. Le grand échanson des routes et chemins confirma que les potelets étaient un sort pour contrer de maléfiques encombrants, il ajouta qu'on n'avait pas commandé pareille plantation et que ce n'était pas au château de la reine que se trouvait la clé de l'énigme mais certainement... au château du seigneur local ! Diantre ! Si ni la reine et ni le seigneur ne savent qui est derrière ces potelets, alors qu'eux-seuls possèdent la formule pour les faire pousser, aurions-nous affaire là à une apparition spontanée de potelets magiques ? Le mystère reste entier.

Ainsi s'achève cette histoire sans fin et sans morale dans un pays où spontanément au détour des chemins poussent des potelets magiques. 

Commentaires

  • Grande félicitation pour le talent rédactionnel de la rédactrice. Une journée qui commence avec un grand sourire.

  • Si, par hypothèse, quelqu'un est sincère à la mairie, qu'il publie la facture et le "bon à payer". C'est notre argent après tout !

  • Mireille
    Pour être juste, il s'agit cette fois d'un rédacteur.

  • Savoureux en effet et bravo pour ce beau texte. L'occasion de rappeler que les potelets ont ceci de pervers qu’ils entravent l’espace public sous prétexte de prévenir une autre entrave, car c’est bien faute, pour la reine ou le roi du moment, de sanctionner efficacement l’indélicat carrosse et de le dissuader de chevaucher l’espace dédié au fantassin que le fantassin, auquel le potelet évite sans doute d’avoir à contourner le carrosse, doit contourner le potelet qui réduit sévèrement la dimension du trottoir et la liberté piétonne. L’ironie de votre beau billet réside aussi dans l’espace occupé aujourd’hui par ce carré potelé, jadis par les EDL qu'à un jour près il y a trois ans, le 5 avril 2015, d’indélicats riverains prenaient pour une poubelle : https://cavegouttedor.files.wordpress.com/2018/04/edl-050415.jpg
    https://cavegouttedor.wordpress.com/politique-de-la-ville/developpement-local/
    https://cavegouttedor.wordpress.com/2013/05/04/miction-impossible/

  • Excellent ... merci de nous faire rire avec style et talent de choses qui au premier degré en font une histoire "lacrimable"

  • Avec un couvercle Louis XI en aurait fait une prison.

    Les vélos remercient la Mairie de Paris d'avoir mis autant d'accroches à leur disposition.

  • C'est l'entrée des oubliettes qu'on voit sur le devant, déguisée en bouche d'accès aux égouts... C'est sans doute la que finissent toutes nos petitions...
    Excellente diversion qui nous fait regarder nos petites misères et récriminations habituelles avec un peu de sourire...

  • Moi, je verrais bien un pot de fleurs accroché à chacun de ces potelets, comme cela se fait beaucoup devant certains cafés, par exemple rue de Lancry, dans le 10e, petite rue étroite qui va du Magenta au canal Saint-Martin.
    Ou des lampions allumés le soir, des oeufs de Pâques, des masques de carnaval, .....

  • Il y a là de quoi faire pour le Cyclop ..... , non ?
    " Né au Havre en 1968, Le CyKlop pratique un art ludique, populaire et souvent interactif. Il est connu pour ses installations sur le mobilier urbain qui colorent la ville et dont la poésie décalée apporte une touche de fantaisie à la rue. Il investit également de nombreux supports et revisite le mythe d’Ulysse et le Cyclope à travers des objets du quotidien devenus jouets, sculptures ou objet d’art."
    site : http://www.lecyklop.com (mais la mairie du 18e le connaît parfaitement ! )
    Une cage décorée est toujours plus séduisante qu'une cage à la Louis XI !!

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