Pour un conseil de quartier (CQ) intitulé "Qu'est-ce qui bouge à Montmartre ?", peu de monde, un peu moins de 30 personnes. Rappelons que ce CQ devait initialement se tenir en novembre 2015 et qu'il fut reporté en raison des attentats.
A l'ordre du jour, une présentation de la zone touristique internationale (ZTI) créée dans le secteur Montmartre, la problématique des autocars de tourisme (un thème qui nous est cher !) et le Budget participatif : bilan 2015, et perspectives.
Zone Touristique Internationale : un rappel
En préambule, il a bien été précisé qu'en raison de la promulgation de la loi créant les ZTI, la réunion n'avait pas pour but d'être pour ou contre mais de présenter les effets de cette loi pour Montmartre.
Responsable du pôle commerce et recherche immobilières de la Direction de l'Attractivité et de l'Emploi (DAE) de la Ville de Paris, Mme SZEJNMAN a ainsi présenté les caractéristiques des nouvelles Zones Touristiques Internationales créées dans le cadre de la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques — dite loi MACRON — adoptée le 6 aout 2015.
Cette loi, qui autorise l'ouverture des commerces jusqu'à minuit ainsi que le dimanche sous réserve de certaines conditions (volontariat, accord de branches, etc..), en dérogation au code du travail, a ainsi entrainé la création de 12 ZTI à Paris (dont 7 zones d'affluence touristiques et 5 liées aux zones commerciales (Les Halles, Beaugrenelle, etc). Ces 12 ZTI, définies à initiative de l’État, viennent remplacer les 7 zones d'affluence touristiques mises en place par la Ville de Paris, qui étaient le plus souvent limitées à un axe restreint.
Et pour Montmartre ?
La ZTI Montmartre englobe une grande partie de la zone Sud de la Butte Montmartre, dans un quadrilatère délimité par la rue des Abesses au sud, la rue Lepic à l'ouest et au nord et rue Foyatier à l'est, et complété par le bas de la rue Lepic, la rue de Steinkerque et la rue Seveste. Cette zone vient ainsi remplacer les 3 petites autres qui constituaient la zone touristique de Montmartre.
Mme SZEJNMAN a indiqué par ailleurs qu'à la demande de la Maire de Paris, particulièrement critique sur cette loi, un observatoire parisien des zones touristiques internationales avait été mis en place en septembre 2015, sous la coordination de l'Atelier Parisien d'Urbanisme (Apur). Suite à la première réunion de cet observatoire, une méthodologie et des indicateurs de suivi ont été définis. Les questions de propreté et de sécurité (via les verbalisations) font l'objet d'une attention particulière.. Ainsi, il a été demandé aux différentes directions de la Ville de Paris de faire remonter de façon systématique les éventuelles incidences liées à ces ZTI (augmentation de la saleté ? augmentation de l'incivilité ? etc...). Il est également prévu que des enquêteurs interviennent sur le terrain.
Pour en savoir plus, voir l'étude dédiée de l'Apur et la présentation sur les ZTI projetée lors du conseil de quartier.
Autocars de tourisme : une longue histoire
C'est Félix Beppo, adjoint au maire du 18e chargé de l'espace public, qui a fait le point sur la problématique des cars de tourisme dans le secteur de Montmartre.
Il a commencé par un rappel sur le travail mené en 2010 et 2011 sur les boulevards situés au sud de la Butte Montmartre (boulevards de Rochechouart et Clichy) qui étaient confrontés à un stationnement illégal des cars de tourisme. Ce travail, réalisé en lien avec les autocaristes mais également le Collectif des riverains des boulevards de Clichy et Rochechouart (voir notre article du 5 février), a ainsi abouti à la création d'une zone de dépose-reprise (sans autorisation de stationnement) boulevard de Rochechouart. Travail complété les années suivantes par un renforcement de la signalisation d'interdiction de stationner et une mobilisation d'agents de la Préfecture de Police pour verbaliser (2 agents en semaine et 3 le week end). La Préfecture de Police avait également fait part de sa volonté d'utiliser les caméras de vidéosurveillance, déployées dans le cadre du plan 1000 caméras, pour effectuer les contrôles nécessaires.
Et maintenant, que va-t-on faire ?
"Si ces actions ont pu, à un moment donné, améliorer la situation, elles ne sont pas pas du tout satisfaisantes" a convenu Félix Beppo. D'autant plus qu'il y a très peu d'agents présents pour verbaliser les cars de tourisme qui ne sont pas en règle (stationnement illégal mais également autorisation de circuler dans Paris au vu des normes de pollution). Diagnostic partagé par les associations de riverains, notamment le Collectif des riverains des boulevards de Clichy et Rochechouart et l'ADDM 18. Action Barbès n'a pas manqué de rappeler que le problème du stationnement illégal des cars de tourisme se rencontre également dans d'autres quartiers du 18e, notamment dans le couloir de bus de la rue de Clignancourt et sur le pont Saint-Ange du boulevard de la Chapelle. Cette situation entraine ainsi son lot de nuisances : pollution, nuisances sonores, gêne pour la circulation des bus, etc..
Les autocars stationnés sur le pont Saint-Ange, boulevard de la Chapelle
Afin de tenter d'améliorer la situation à l'échelle parisienne, la mairie de Paris a mis en place en 2015 un comité des autocars de tourisme. Suite aux 2 réunions tenues en 2015, elle devrait prochainement annoncer un plan d'actions. Au niveau du 18e, M. Beppo a énoncé quelques pistes qui seraient susceptibles d'être mises en place :
Quelles que soient les actions finalement retenues, l'ensemble des participants a convenu que, sans des actions fortes de contrôle et de sanction (verbalisation et autre), il sera très difficile d'avoir une réelle amélioration sur ce sujet. D'où la nécessité d'une mobilisation renforcée d'agents habilités pour mener ce type d'actions.