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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Retour sur le conseil d'arrondissement du 10e : marchés illégaux

    Nous évoquons ici le vœu présenté en pré-conseil par le Conseil de Quartier Louis Blanc - Aqueduc sur les marchés illégaux sous la ligne 2 du métro (voir ci-dessous l'intégralité du vœu) au dernier conseil d'arrondissement du 10e.

    Sujet qui touche également d'autres quartiers du nord-est parisien comme Barbès. On sait que ces marchés de la misère se déplacent au gré des actions de police. C'est ainsi de Belleville à Barbès pour ce qui est de la ligne 2.

    oOo

     

    Marché illégal sous la ligne de métro n°2

    Avec l’aggravation de la crise, les marchés illégaux proposant des objets, généralement issus de la récupération, se sont développés, en particulier dans l’Est parisien. Ces marchés se traduisent par un envahissement de l’espace public (trottoirs, pistes cyclables…) par des vendeurs et un grand nombre d’acheteurs, hors de tout dispositif légal.

    Le quartier de la Chapelle est confronté à l’un de ces marchés sauvages depuis maintenant plus d’un an qui s’implante, suite aux actions menées, chaque mercredi et samedi, le long de la ligne de métro 2, entre les stations La Chapelle et Stalingrad.

    Si nous ne pouvons nier le dénuement des populations très précarisées qu’attirent ce marché, nous ne pouvons pas non plus, sous prétexte d’humanisme, fermer les yeux sur les problèmes de plus en plus importants que ce phénomène  génère pour le quartier:

    - monceaux de déchets, plastiques, vêtements, qui affectent, par leur quantité, la salubrité de l’espace public, face à des services de propreté dépassés et dans l’incapacité de nettoyer les lieux efficacement et dans les temps ;

    - heurts voire agressions par les « services d’ordre » mafieux qui profitent des démunis pour écouler des marchandises arrivant par véhicules utilitaires entiers, de manière organisée et aux antipodes d’un commerce « de survie » par des individus dans la détresse ;

    - occupation des terre-pleins, des trottoirs, des pistes cyclables et débordement sur la chaussée de l’un des grands boulevards parisiens, au risque d’accidents.

     

    De telles situations ne peuvent perdurer.

    Dans un quartier où se cumulent un ensemble de difficultés, les habitants demandent que, sans attendre davantage, des mesures soient prises pour :

    - empêcher l’installation régulière de ces marchés illégaux ;

    - développer de véritables filières de recyclage, via les associations, afin de subvenir aux besoins des populations les plus démunies ;

    - combattre et éliminer les réseaux qui imposent leur loi sur ces marchés et profitent de la misère des plus vulnérables.

     

    oOo

     

    Les interventions des élus de la majorité furent à l'unisson :  

    "Le territoire du sous viaduc est géré par le 18e. Tant en matière de propreté que de sécurité. Je connais bien la situation. Il y a des gens très pauvres mais aussi des organisateurs de ce marché. Je réinterpellerai le Procureur de la République et le Préfet à ce sujet" a précisé le maire du 10e.

    Didier Le Reste (élu Front de Gauche) a souligné les difficultés rencontrées également par les agents du bureau de poste situé côté 18e et approuvé, au nom de son groupe, la démarche du maire.

    La problématique sociale a aussi fait partie du débat. On a parlé d'une ressourcerie notamment. Mais Rémi Féraud ne croit  pas à la pertinence d'un "Carré de biffins".

    -o-

    A Barbès, nous connaissons bien le problème. Il n'est pas toujours facile de jongler d'un arrondissement à l'autre. Donc, le nettoyage doit être fait par des équipes du 18e et, côté police, il faut une coordination entre les deux arrondissements. Quant à un marché de biffins, nous l'avions proposé voici plusieurs années à Daniel Vaillant alors maire du 18e. Il faisait à cette époque la même réponse que Rémi Féraud. Nous savons que c'est un problème complexe. Il suffit de connaitre la situation autour du Carré des biffins de la Porte Montmartre pour le comprendre.

    Voir la réponse du Médiateur de la Ville de Paris aux riverains des Puces de Saint-Ouen au sujet des ventes à la sauvette. Elle est éloquente.

    Pour terminer sur une note plus positive, la conférence de programmation des équipements — réunion cadre de la Mairie de Paris avec les maires d'arrondissement, la maire de Paris et l'adjoint aux finances — a confirmé l'inscription budgétaire pour la promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad (et on l'espère au-delà) pour un montant de 8 millions d'Euros.

     

  • Que faire devant un toxicomane ?

    Le quartier tout autour de l'hôpital Lariboisière est un lieu de rendez-vous habituel des toxicomanes et des dealers. Les problèmes liés à cette présence sont nombreux et prennent souvent un tour très difficile à vivre pour les résidents. Nous avons participé à une réunion d'échanges entre les habitants d'un immeuble situé non loin de l'hôpital et l'association Coordination Toxicomanies.

    Quels sont les faits ?

    A plusieurs reprises, l'entrée de l'immeuble a été utilisée comme salle de shoot, certains usagers de drogues utilisant aussi cette entrée comme dortoir. Bien que ce type de perturbation soit exceptionnel, le conseil syndical de cette copropriété a appelé à l'aide l'association Coordination Toxicomanies basée dans le 18e. Cette association a été mandatée par la Préfecture de Police et la Ville de Paris pour développer une action de médiation. Elle est très active dans ce quartier.

    Ce que dit Coordination Toxicomanies

    Dans le cas d'une rencontre avec un usager de drogues dans l'entrée de l'immeuble, il faut déjà que le résident surmonte sa peur. La chose est facile à dire mais en vérité pas évidente. C'est pourquoi, la solidarité entre habitants est absolument nécessaire. S'adresser à deux à un toxicomane pour lui demander de quitter les lieux est souvent plus facile.

    L'agression ne sert à rien. La plupart du temps, si les toxicomanes utilisent les entrées d'immeuble c'est qu'ils sont en état de manque et qu'il y a une certaine urgence à la prise de drogues, que ce soit par injection ou par inhalation. C'est là le résultat de leur précarité. Le plus souvent sans domicile fixe, il leur est nécessaire de trouver un endroit plus ou moins protégé et à ce moment précis où le manque se fait sentir, ils sont dans un état de stress maximum, aboutissement du cycle infernal de leur journée qui va de la collecte d'argent à la recherche de la drogue pour finir par son usage. Leur demander de faire quelque chose, en clair de quitter les lieux, dans ces circonstances ne sert à rien. Le manque fait perdre toute possibilité de raisonnement. Aussi est-il préférable de laisser passer quelques minutes que la drogue fasse son effet et alors de demander fermement à l'intrus de quitter les lieux sous peine d'appel à la police.

    Beaucoup de toxicomanes dans ce quartier sont russophones aussi Coordination Toxicomanies diffuse t-elle et donne t-elle aux résidents des petits documents en russe.

    Il faut être prudent au cas où des seringues traineraient. Un service spécialisé de la Ville de Paris, le SMASH, doit être appelé au 01.44.97.87.87.

    Bien sûr en cas de violence, il convient d'appeler la police. La Brigade spécialisée de terrain (BST) mise en place en février dernier est là pour cela, mais hélas dans des horaires pas toujours compatibles avec les problèmes. A noter que cette brigade crée petit à petit un réseau de correspondants dans les immeubles pour gérer les urgences.

    Le plus efficace est encore de bien sécuriser l'entrée de l'immeuble. La plupart du temps, les toxicomanes abandonnent rapidement leurs tentatives d'intrusion lorsqu'ils se rendent compte qu'il n'y a rien à faire, on n'entre pas ! Mais cela a un coût pour la copropriété.

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    Ce cas d'intrusion n'est hélas pas exceptionnel dans ce quartier. Il est un problème dont la solution n'est pas facile à trouver. Repousser les usagers de drogues dans un autre endroit ne résout rien et la répression n'a rien résolu non plus. C'est pourquoi Action Barbès pense que la piste de la salle de consommation à moindre risque qui devrait s'installer au 39 boulevard de La Chapelle est intéressante. Elle pourra sans doute éviter qu'un grand nombre de ces situations se produisent.

     

  • Qu'avons-nous appris au CICA Propreté du 10e ?

     

    Bien sûr, nous étions mardi soir dans la salle des mariages de la mairie du 10e, où se tenait le CICA, conseil d'initiative et de consultation d'arrondissement. Le CICA est l'équivalent d'un conseil d'arrondissement, dans lequel siègent tous les élus de l'arrondissement, venus entendre les associations sur un thème choisi par le bureau du CICA, élu à cet effet. Le thème choisi était donc la Propreté, dont on sait par ailleurs que le maire, Rémi Féraud, y attache beaucoup d'importance, puisqu'il a pris à sa charge cette délégation en plus de ses missions tradionnelles.

    Le Directeur de la propreté et de l'eau, Didier Dely, et l'adjoint au maire de Paris, chargé de la Propreté, François Dagnaud, étaient présents. Présent aussi Jean-Paul Bidaud, le chef de la section locale de la DPE pour le 9e et le 10e,  qui est parallèlement le coordonnateur de l'espace public du 9e. Nous connaissons particulièrement bien, les bureaux et locaux, situés 75 rue du faubourg Poissonnière, de l'époque  où les membres des conseils de quartier étaient réquisitionnés - sur la base du volontariat quand même - pour élaborer des relevés de malpropreté dans des rues tirées au sort, et cela à des heures matinales... Certains des lecteurs s'en souviendront !

    Dans la salle, beaucoup de représentants de copropriétés, de simples citoyens, des habitants, mais peu d'associatifs finalement, car la consigne avait été donnée au travers des conseils de quartier d'inviter tous les habitués de leurs réunions publiques. Saluons le coup de pouce démocratique et l'invitation à une plus large participation civique.

    "nettoyer mieux et moins salir"

    Je ne sais pas pour quelles raisons j'entends "travailler plus pour gagner plus" dans cette formule de François Dagnaud que nous partageons au demeurant. Peut-être parce que miser sur la communication, - le poids des mots, à défaut du choc des images - n'est pas aussi efficace que le pense l'adjoint au maire de Paris, comme d'autres au sommet de l'Etat l'ont pensé. Comme l'a fait remarquer Elisabeth Carteron, présidente d'Action Barbès, juste après l'introduction de François Dagnaud, une majorité des salisseurs ne sont pas les payeurs, et ne le seront jamais, car les moyens dont dispose la DPE en terme de contrôles, de respect des règles sanitaires, ne sont pas à la hauteur de la tâche, et ne le seront pas à l'avenir. La vraie question est : comment faire changer les comportements ?

    Il nous a toutefois semblé qu'on s'orientait vers des actions plus ciblées, moins globales. On s'adressera davantage aux individus qu'aux masses anonymes. C'est du moins ce que nous avons compris. Par ailleurs, il est apparu que la réflexion des services les conduit à repenser certains aménagements de voiries (je serai tentée de penser que l'observation transversale sur l'espace public n'y est pas étrangère...). En effet, le pisseur classique ne s'exhibe pas, il choisit un recoin, même sous l'effet d'un état éthylique avancé, il sait reconnaître un recoin, malheureusemenet souvent aussi un angle de portail. L'action de la DPE serait donc de repérer les recoins propices, puis de les transformer par l'ajout de bacs de plantation, ou de stationnements pour cycles....

    Autre exemple, les concentrations de mégots qui ont fleuri après l'interdiction de fumer dans les lieux clos. Restaurants, cafés, bars, mais aussi les bureaux, les surfaces commerciales...

  • Carte scolaire: une rentrée 2012 encore plus difficile

    Malgré la mobilisation de parents d'élèves, de syndicats d'enseignants et d'élus, le rectorat de Paris continue d'appliquer la politique des suppressions de postes. Rappelons qu'au plan national, ce sont 5700 postes dans le 1er degré sur un total de 14000 qui seront supprimés lors de la prochaine rentrée.

    Sur Paris, les 98 suppressions se répartissent en 46 RASED (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), 34 postes de remplaçants et 18 postes d’intervenants en langue vivante.

    images?q=tbn:ANd9GcQRh2KPas5hrMFp5b95ry6s79hGtRh0C7HkpCNX70XUP0R8BkiACréés en 1990, les Rased ont pour mission de fournir des aides spécialisées à des élèves en difficulté dans les classes ordinaires des écoles primaires, à la demande des enseignants de ces classes, dans le cadre de la classe ou en dehors. Ils comprennent des enseignants spécialisés chargés des aides à dominante pédagogique, les “maîtres E” (difficultés d’apprentissage), des enseignants spécialisés chargés des aides à dominante rééducative, les “maîtres G” (difficultés d’adaptation à l’école), et des psychologues scolaires.

    Ainsi dans nos trois arrondissements sont prévues 5 suppressions de postes E, 3 de G et 2 postes de soutien (dont 7 postes en tout pour le seul 18e). Depuis 4 ans, 34 % des postes de Rased ont été supprimés sur Paris, hors psychologue scolaire. Ces heures de soutien pour les élèves en difficulté seraient largement compensées par l'aide personnalisée mise en place depuis la rentrée 2008, déclare le ministère qui ainsi justifie son action. Une aberration car les élèves en grande difficulté ont besoin d'une prise en charge par des enseignants spécialisés, formés pour cette tâche.

    La mobilisation a tout de même permis l’abandon des mesures de fermeture à l'école polyvalente 49 bis, rue de la Goutte d'Or, ainsi qu'à Jean-François Lépine pour le 18e, des quartiers défavorisés qui ont largement besoin d'enseignants en nombre suffisant, voire en grand nombre.

     images?q=tbn:ANd9GcRc0muVguAA1bw5UtIeQujhJ-XMq9DDzPO_8GIIpJH5LRbh-C2yQQDans le 10e, la fermeture annoncée d'une classe à Eugène-Varlin est également abandonnée. Deux classes à la maternelle rue de l'Aqueduc seront fermées par manque de place (un autre souci parisien), mais déplacées dans un autre secteur, probablement vers Eugène-Varlin. Des négociations avec la mairie sont en cours.

    Par contre, toujours d'actualité, les fermetures de la maternelle Goutte d'or, de la CLIN (classe d'intégration des non francophones) à l'élémentaire Guadeloupe pour le 18e, et d' une classe élémentaire rue Saint-Maur pour le 10e.

    Côté ouvertures : le 9e continue à être doté (école élémentaire de la rue de la Tour d’Auvergne, école élémentaire rue de Clichy); 1 ouverture de classe élémentaire à la Poly Forest 18e.

    Colombe Brossel, adjointe au maire de Paris chargée des affaires scolaires, rappelle que « Chaque ouverture de classe est désormais compensée par une fermeture. L'académie justifie notamment les suppressions de poste par une légère diminution du nombre d'élèves à la rentrée 2012, affirmant que les classes ne seront pas plus chargées que maintenant. »

    Les conditions d'enseignement risquent de continuer de se dégrader, inévitablement.

    Des espoirs sont encore permis avec une nouvelle réunion des différents acteurs en juin sans espérer des miracles toutefois, encore que...

    Pour ceux qui veulent comprendre ce que font les maîtres de Rased, qu'ils surfent sur le site qui met à disposition une multitude de liens vers des offres d'aides et d'outils pédagogiques à destination des maîtres et de leurs élèves en difficulté. Une offre vraiment très riche. C'est ICI.

     

  • SCMR : l'information sur FR3 en 2010....

    paris,10e,salle-conso,salle-injection,santé-publique,toxicomanieSur le métier remettons notre ouvrage ! Nous le faisons depuis bientôt 5 ans dans l'association ACTION BARBES, puisque une poignée de personnes du bureau s'intéressait à la question, de près déjà, au moment où nous avons proposé à nos adhérents de focaliser notre assemblée générale de 2010 sur ce problème.

    S'intéresser au problème, ce n'était pas seulement lire les rapports des instituts experts mais aussi participer à des réunions d'information grand public ou à des colloques destinés aux professionnels (médecins ou associations du secteur). De quoi se forger une idée précise et des convictions.

    Habitants du quartier, nous étions forcément sensibles aux problèmes de seringues abandonnées et d'intrusion dans les halls d'immeuble. Sensibles aussi à la présence des distributeurs de seringues gérés par l'association Safe — au point de demander le déplacement de l'un des deux qui sont dans le quartier, pour la tranquillité des riverains de la rue Guy Patin (Voir nos articles sur le sujet dans nos bulletins d'information dans les archives du blog). Sensibles encore à la grande précarité des toxicomanes que nous croisons entre la gare du Nord et la station Barbès.

    Nous acceptons que certains expriment leurs craintes, leurs peurs, et même leur légitime aspiration à vivre dans un quartier sûr. Mais pas qu'ils se cachent derrière des arguments moraux issus d'une autre époque et affirment que puisque la drogue est le mal, exit les toxicomanes, circulez, y a rien à voir ! Et au mieux, chez les plus tolérants, allez vous « shooter » loin de chez moi ! Ca ne marche pas comme cela. La preuve ? Cela fait trente ans que l'état et sa police luttent contre la drogue, les trafics et poursuivent les usagers, or, malgré ces efforts coûteux, il n y a jamais eu autant de consommateurs. Ajoutez y le vieillissement des toxicomanes, la crise économique et les difficultés de certains à survivre, en résumé la précarité, et vous aurez la toxicomanie de rue telle que nous la connaissons autour de la gare du Nord. Elle est fort bien décrite dans ce reportage de France 3 du 24 septembre 2010, visible sur YouTube grâce au lien ci-dessous. Rien n'a vraiment changé depuis lors.

    → la consommation de drogue près de la gare du Nord :

    Comme souvent, ce jour-là, France 3 avait diffusé deux reportages : en soirée, ses reporters avaient décrit la situation dans les rues de notre quartier mais lors de l'édition du midi, ils avaient montré la visite d'élus franciliens à Genève, à la salle de consommation gérée par l'association Première Ligne, appelée Quai 9.

    → visite des élus à Genève http://youtube/ijE53YhGFSc

    (Le reportage commence à la seconde 26... patience et plongeon dans le passé proche !)

    Une quinzaine d'élus franciliens ont visité
    le 17 septembre 2010 le Quai 9 à Genève

    Asso Elus santé publique et territoire – présentation de l'association → http://www.espt.asso.fr

    Quel est l’endroit le plus pertinent pour installer une salle en ville ? Il faut qu’il soit pleinement accessible et là où le deal et la consommation posent problème aux riverains. Si une salle est ouverte à Paris, il faut que ce soit en plein tissu urbain. Dans un premier temps, les habitants y sont opposés, manifestent, signent des pétitions. Mais une fois la salle ouverte, plus personne ne souhaite la fermer. La première réponse est toujours « non », ensuite « peut-être, mais pas chez moi » et, enfin, une fois que la salle est là et qu’elle a fait ses preuves comme objet urbain et outil social, les citadins reconnaissent son importance.

    Nous aurions pu écrire ces quelques lignes tant elles reflètent l'état actuel de la situation et ce que nous pensons. Mais ce n'est pas le cas. C'est un paragraphe tiré du site de Métropolitiques, une revue électronique animée par des enseignants-chercheurs et des praticiens issus de la plupart des disciplines de l’urbain.

    Nous avons cherché et trouvé pour vous sur le net, en téléchargement gratuit, la synthèse du séminaire organisé par l'Association nationale des villes pour le développement et la santé publique "Elus, Santé publique & territoiresTome 2 : JOURNEE DE SYNTHESE. Le document est très complet mais la situation évolue très vite, quand on ne fait rien. Les chiffres seraient sans doute à revoir. 

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    le Quai 9 à Genève

  • Un compte rendu de mandat discret

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudMardi 25 juin, 18h, nous étions à la mairie du 10ème, surpris par le peu de monde réuni dans la grande salle des fêtes... L'équipe municipale était là, presque complète, y compris trois conseillers de Paris, Bernard Gaudilière, Alain Lhostis et Olga Trostiansky. En revanche, dans la salle, quelques militants et fidèles, pas plus.

    Nous nous sommes évidemment ouverts de notre étonnement aux élus venus nous saluer. « Il s'agit d'un Cica, une institution vieillotte qui n'attire plus beaucoup de monde ! »  Eric Algrain, plus tard, expliquera que d'autres canaux de communication existent maintenant et que les associations s'en servent largement, comme la maison des associations où elles sont près de 400 à être inscrites. Les échanges prennent d'autres chemins, semble-t-il.

    Ah, oui, nous sommes réunis en Cica ? C'est vrai que nous avions reçu une invitation dans ce sens à laquelle nous n'avions pas porté trop d'attention car notre agenda indiquait : le 25 juin, compte rendu de mandat de Rémi Féraud et de l'équipe municipale. Nous l'avions noté dès la parution du bulletin d'information du 10e de mai (n°18) : page 2, extrait ci-dessous.

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraud

    - Mais, alors le compte rendu de mandat du maire ? Passe-t-il à la trappe ?

    - Point du tout. Nous sommes là pour cela.

    Sauf que les habitants, les premiers intéressés, eux, ne sont pas là.

    On peut sans doute comprendre que le maire n'ait pas eu envie d'affronter à nouveau le climat hostile dans lequel avait eu lieu la réunion du 11 juin sur l'expérimentation d'une salle de consommation surveillée. Pourtant, peut-on fuir ainsi le mécontentement de ses administrés ? Des échanges, répétés, renouvelés, même difficiles, parfois emprunts de mauvaise foi ou de peur : ce sont ces échanges, les informations diverses et transparentes qui peuvent faire reculer l'opposition frontale, en ébranlant les convictions de quelques uns, pas les irréductibles, mais ceux qui doutent un peu, encore.

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudToutefois, notons que le maire n'hésite pas à aller au-devant des habitants aux quatre coins de l'arrondissement (voir la liste des rdv sur l'image précédente) et surtout, reconnaissons cela à Rémi Féraud, qui comme tous les maires de France est déjà investi dans la campagne 2014 : malgré l'opposition ferme d'une partie des habitants du nord de l'arrondissement, il n'a pas faibli, il n'a pas renoncé à sa conviction que cette salle de consommation à moindre risque peut figurer une avancée et être une solution partielle aux problèmes de la toxicomanie de rue, un pas de plus vers la réduction des risques, une aide à la pacification des quartiers. Souhaitons qu'il ait raison.

    PS : Pour le compte-rendu de mandat, vous trouverez l'essentiel dans le bulletin Les Infos du 10e de juin (n°19).   (à télécharger)

    lien vers le bulletin en pdf.

    pour mémoire :  Loi du 31 décembre 1982

    Article 16
    Les associations participent à la vie municipale. Dans chaque arrondissement est créé un Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement.
    Celui-ci réunit les représentants des associations locales ou membres de fédéra- tions ou confédérations nationales qui en font la demande et qui exercent leur activité dans l’arrondissement.
    Au cours d’une séance par trimestre au moins, les représentants de ces associations participent, s’ils le sollicitent, aux débats du Conseil d’arrondissement, avec voix consultative. Ils y exposent toute question intéressant leur domaine d’acti- vité dans l’arrondissement et peuvent faire toute proposition à cet égard.
    Le Conseil d’arrondissement en délibère en leur présence.
    À cette fin les associations doivent notifier, au préalable, au maire de l’arrondis- sement, le ou les sujets sur lesquels elles souhaitent débattre.
    Le calendrier des débats avec les associations susmentionnées est défini par le Conseil d’arrondissement en liaison avec le Comité d’initiative et de consulta- tion d’arrondissement. Le conseil d’arrondissement met à la disposition du Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement toute information néces- saire à la préparation des débats.

    Décret du 4 juillet 1983
    en application de l’article 16
    Art. 1 : Les demandes des associations qui désirent bénéficier des dispositions de la loi du 31 décembre 1982 sont adressées au maire d’arrondissement. Le maire d’arrondissement est tenu d’enregistrer les demandes présentées par les associations qui remplissent les conditions fixées au 2e alinéa de l’art. 16.
    Art. 2 : Le maire d’arrondissement fait connaître au Conseil d’arrondissement les demandes dont il a été saisi et la suite qu’il leur a réservée. La liste des associa- tions dont la demande a été enregistrée est tenue à la disposition du public. 
  • Drogue : une salle de consommation bientôt

    En tant que responsables de l'association ACTION BARBES, nous sommes confrontés depuis plus de dix ans à la problématique de la toxicomanie, parce que les habitants de notre quartier, de nos quartiers situés autour du carrefour Barbès au sens large, se sont souvent plaints auprès de qui voulait bien les entendre et ont exprimé leur désarroi face à la présence des toxicomanes. 

    Au cours des dix dernières années la situation a cependant changé. Les programmes de diminution des risques de transmission des maladies infectieuses (VIH - Hépatite C) ont permis de réduire la contamination chez les usagers de drogues, population particulièrement touchée dans la décennie précédente. Ces programmes incluent la distribution de kits d'injection et la collecte des seringues usagées. 

    Lors du dernier conseil de quartier Lariboisière-Saint-Vincent-de-Paul qui a eu lieu le lundi 28 janvier, l'équipe d'animation avait cru répondre à la demande des habitants en leur proposant une formule nouvelle, à savoir trois tables rondes sur des thèmes très larges (espace public/sécurité/toxicomanie - précarité/solidarité/logement - voirie/circulation/urbanisme/propreté) autour desquelles les personnes présentes pourraient très librement exposer les problèmes locaux répertoriés par elles et avancer des propositions originales, en débattre...

    Nous nous sommes trouvés à la table débattant de la toxicomanie. C'est le sujet de la drogue qui a emporté le morceau de prime abord. Pétitions, insécurité, agressions... ont été les maîtres mots des premières interventions. Nous ne reprendrons pas ici par le menu les déclarations des participants. Nous les connaissons des conseils de quartier précédents, et des réunions sur le sujet tenues à la mairie du 10e depuis plusieurs années. 

    Pour notre part, nous nous déclarons favorables à l'expérimentation de la salle de consommation à moindre risque, y compris dans le 10e. Nous ne saurions vous expliquer mieux que ne le fait Alain Lhostis dans son intervention au conseil de Paris du 10 décembre 2012.

    C'est clair et raisonnable. C'est une attitude lucide et charitable, qui tient compte de la détresse des usagers comme de la sécurité des habitants. Pourquoi dans ces conditions faut-il attendre plus longtemps pour procéder à l'expérimentation? Pourquoi s'obliger à assister à des injections en scènes ouvertes, craindre les intrusions dans les halls d'immeubles ou à l'hôpital, déplorer l'état dégradé de certains toxicomanes très précarisés ? 

    Seule manque la volonté politique d'aller de l'avant, maintenant.

    Autre danger : une seule salle sera-t-elle suffisante pour absorber la demande ? N'est-ce pas courir à l'échec si rapidement elle se trouve submergée par l'affluence ? Ne court-on pas le risque d'inquiéter les riverains si les usagers de drogues de tout Paris, voire de l'Ile-de-France, se donnent rendez-vous autour de la seule et unique salle de conso de la région ? Quitte à tenter l'expérience, tâchons de la tenter dans de bonnes conditions.

    Informations :

    Le Conseil de Paris a voté en octobre 2010 son accord de principe pour ouvrir une ou des salles de consommation de drogues à moindres risques dans le Nord-Est parisien.

    Toujours en conseil de Paris, le 15 octobre, Alain Lhostis a fait voter un voeu dans le même sens, en priant la ministre de la santé de hâter la rédaction du décret dont tout dépend.

    Le 12 octobre, notre présidente Elisabeth Carteron avait, elle aussi, interpellé la ministre Marisol Touraine sur l'antenne de France Inter avec la même demande. Son intervention commence à la minute 108'32 puis la ministre lui répond.

    Notre article du 15 octobre reprend le texte du voeu d'Alain Lhostis : Les salles de consommation à moindre risque de retour au Conseil de Paris

    Notre article du 31 octobre 2012  :  Marisol Touraine s'est saisie de la question

    Le point de vue de EELV sur leur site : http://elus.paris-eelv.fr/?Une-salle-de-consommation-a 

  • Bars du quartier Clignancourt : pour une cohabitation harmonieuse avec les riverains

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    Le quartier Clignancourt dispose d'une vie nocturne animée en raison de la présence de plusieurs bars ouverts la journée et la nuit, notamment au carrefour des rues de Clignancourt-Ramey (Au clair de Lune -ci-dessous-, le Troquet -ci-dessus-, la choppe du Château Rouge), rue Muller (Rosie, Au soleil de la Butte, le Blue) et rue de Clignancourt (Le café du Commerce, l'Escale). Comme l'indiquait le journal "Le 18e du mois" de septembre 2013 (titré "Bars branchés aux flancs de la Butte"), ces bars attirent depuis quelques années une clientèle extérieure au quartier avec une animation importante presque tous les soirs jusqu'à 2 h ( et même 5 h pour le Soleil de la Butte le week end). Toutefois, contrairement à l'image un peu trop idyllique qu'en donnait l'article du 18e du mois, cette situation pose de nombreux problèmes. 

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    En effet, victimes de leurs succès et de l'augmentation des nuisances induites (bruit, occupation de la totalité du trottoir, saletés, extension non contrôlée des terrasses sur les trottoirs élargis suite au nouvel aménagement du carrefour, etc...), ces bars voient apparaître une contestation de plus en plus importante de riverains. En particulier, un collectif de riverains des rues Muller, Clignancourt et Ramey a lancé une pétition en janvier 2013 http://clignancourtrameymuller.blogspot.fr et a obtenu qu'une réunion de médiation soit organisée en juin 2013 par la mairie du 18e entre les gérants des établissements et les riverains.

    Manifestement, cette médiation ne semble pas avoir abouti à une solution satisfaisante. En effet, en réponse aux nombreuses réclamations sur ce sujet exprimées lors du dernier conseil du quartier Montmartre du 11 décembre 2013, le commissaire du 18e, Nelson Bouard, a informé que des procédures de fermetures administratives avaient été mises en oeuvre (fermeture début décembre pour une période de 10 jours du Clair de lune et du Rosie notamment). Le commissaire a précisé qu'une fermeture administrative n'est sollicitée qu'en dernier ressort lorsque toutes les autres options, et notamment la médiation, ont échouées. Laissant entendre que certains gérants ne voulaient pas faire d'effort, le commissaire a affirmé qu'il était prêt à multiplier les procédures de fermetures administratives, en prévoyant des périodes plus importantes que 10 jours. 

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    Autant il est souhaitable que des actions soient menées pour réduire les nuisances et permettre une activité respectueuse des riverains, autant il serait dommage que ces bars, qui apportent une animation bienvenue dans le quartier, soient contraints de fermer. Il serait ainsi intéressant que la Mairie du 18e mène une démarche spécifique plus poussée sur ce sujet, en accompagnant éventuellement la mise en oeuvre d'une charte partagée entre les riverains et les bars, comme cela a été proposé lors du dernier conseil de quartier, en prenant exemple sur les actions menées dans des quartiers parisiens avec des difficultés similaires (quartier Oberkampf, quartier Bastille, etc..). Interrogée à ce propos, Myriam El Khomri, adjointe au maire chargée de la prévention et de la sécurité, a indiqué que la mairie envisageait tout d'abord de faire intervenir le dispositif des "Pierrots de la Nuit" dans le quartier. Cette démarche peut être intéressante mais il est probablement nécessaire d'envisager une action plus ambitieuse dès à présent.

    NB : Un nouveau bar vient d'ouvrir au 3, rue Ramey : l'Attrape Coeurs. A noter que probablement pour limiter les nuisances, il s'est équipé d'un fumoir! Par ailleurs, vous noterez que nos photos ont été faites de jour et que l'affluence est autrement plus présente à la nuit tombée... 

  • Paris respire avenue Trudaine : 2e dimanche

    Nous avons pris quelques photos la semaine dernière, car le week end du 14 juillet offrait deux jours d'un coup à cette opération de fermeture d'un périmètre situé aux abords de l'avenue Trudaine et du square d'Anvers, comme nous l'expliquions ici même le 21 et le 26 mars.

    Ce genre d'événement parie souvent et de façon optimiste sur les bonnes manières des automobilistes. Les photos suivantes montrent qu'en effet, c'est pécher par optimisme excessif. Les photos ci-dessous sont prises à l'extrémité de l'avenue Trudaine, vers 17 heures le 15 juillet, côté Rochechouart donc. Un livreur un peu énervé par les interdictions de circuler (n'était-il pas énervé également par l'obligation de travailler un dimanche?) a tout bonnement soulevé le panneau qui entravait le passage. Il l'a posé sur le parterre de fleurs et est passé sans encombre. 

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    Ensuite, en réfléchissant et en observant, on peut trouver des circonstances atténuantes aux conducteurs qui enfreignent l'interdiction.

    Le manque de communication en amont de la zone ou bien, trop discrète communication. Certes, le site de la mairie a relayé la décision de fermer cette zone, mais ne nous leurrons pas, nous ne sommes pas une majorité à consulter régulièrement le site de la mairie.

    paris,9e,trudaine,paris-respire,circulationDes panneaux comme celui-ci ci-dessous se trouvent aux entrées de la zone, quand elles ne sont pas gardées par un agent de surveillance de la Ville (ASP). Au carrefour Condorcet - Rochechouart, tel était le cas : un jeune homme tenait la barricade. Puisque la rue de Condorcet fait partie du périmètre étendu. Cas concret : Prenons un conducteur qui arrive dans le quartier par la rue de Maubeuge, il s'engage dans Condorcet, et songe à poursuivre ainsi vers l'ouest, mais se heurte au barrage tenu par l'ASP, il remonte alors la rue de Rochechouart... et, là, ce n'est pas un panneau mobile qui va l'empêcher de prendre l'avenue Trudaine ! En général, il est déjà bien fâché quand il arrive devant le panneau.

    Le manque de compréhension de la décision, peu de voitures, peu de monde, peu d'enfants le dimanche.

    Lors de la réunion en mars, les personnes présentes et intéressées par Paris Respire se sont déclarées favorables au principe des zones pacifiées, plébicitant même leur sécurisation totale pour y laisser jouer librement les enfants et les autres. Elles ont été nombreuses aussi à se déclarées sceptiques sur le choix du lieu, car, en effet, l'avenue Trudaine le dimanche est déjà un havre de paix. Non pas que les voitures en soient totalement absentes, mais elles sont rares. Seuls les riverains des rues alentour l'empruntent. Cette voie reste pour beaucoup un mystère, elle est large mais ne vient ni ne conduit nulle part, un sentiment d'inachevé la caractérise. Le "marché" ne s'y trompe pas, les prix du foncier y sont élevés depuis toujours. On conçoit dans ces circonstances que les conducteurs ne s'arrêtent pas à de simples balises d'interdiction. Ils les contournent avec une totale mauvaise foi comme savent si bien le faire les automobilistes. A l'autre extrémité de l'avenue, côté Martyrs cette fois, dans la dernière heure avant réouverture, les voitures entraient les unes après les autres dans la zone par la chaussée en sens interdit - mais non entravée par une balise - pour reprendre le bon côté au niveau de la rue Lallier. Rien de plus simple et sans danger. A notre question  "Vous n'avez pas remarqué que la zone est interdite aux voitures ? ", tous ont répondu d'un sourire en baissant la vitre : "Nous sommes riverains, on se gare." Et c'est vrai que du fait des contraintes liées à Paris Respire, on voyait de loin un nombre de places de stationnement libres inhabituel. Parmi les voitures questionnées, aucune n'était immatriculée à Paris, bien sûr. Toutes des voitures de société, sans doute !

    Pour finir, voici la carte des rues concernées par l'interdiction de circulation automobile, qui vaut aussi pour les deux roues motorisées.

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  • Barbès au conseil de Paris le 20 mars

    Mardi dernier, le débat en Conseil de Paris a porté peu avant 16 heures sur le marché sauvage qui s'est installé boulevard de La Chapelle les mercredis et samedis.
    Un premier voeu était porté par Roxane Decorte, élue de l'opposition UMP du 18e, repris et étendu par la majorité municipale, dans une présentation faite par Myriam El Khomri, également élue du 18e et adjointe au maire de Paris chargée de la Prévention et de la Sécurité.

    images?q=tbn:ANd9GcQGCPa5ol7Ajs-54tk4k_ZsvreyAmwGh8wN6Blpte4sdTNccUebVoici le voeu V43 retranscrit :

    La vente à la sauvette aux abords directs du marché Barbès, sous le marché aérien, dans le 18e arrondissement est en constante progression depuis plusieurs années et se prolonge depuis plusieurs mois jusqu'au Métro La Chapelle. Cette occupation illégale de l'espace public liée à l'explosion de la grande pauvreté génère de nombreuses nuisances pour les riverains et usagers.

    Considérant les plaintes récurrentes reçues par la mairie du 18e et relayées aussi bien par les riverains que par les associations (Action Barbès, Paris Goutte d'Or) et qui font état de la présence permanente de plusieurs centaines de vendeurs à la sauvette les mercredis et samedis, aux horaires du marché, au point de rendre inaccessible la station Barbès.

    Considérant qu'au-delà du travail mené au sein du Comité de pilotage Carrefour Barbès en place depuis 2007, piloté par le Secrétariat Général de la Ville de Paris et réunissant tous les acteurs impliqués dont les mairies 9e,10e et 18e, la problématique spécifique des marchés de la misère relève de la compétence de l'Etat pour les questions d'ordre public et que la municipalité parisienne ne saurait trouver seule des réponses aux questions d'ordre social,

    Considérant l'apport décisif des policiers locaux présents les jours de marché sur le terre plein du boulevard de La Chapelle,

    Considérant enfin que le 21 mars prochain, la mairie du 18e organisera une réunion portant spécifiquement sur ce dit marché, en présence du commissaire du 18e arrondissement, le gestionnaire du marché  et les services de la Ville afin d'identifier des pistes d'actions concrètes pérennes et rapides

    L'exécutif parisien demande :

    Au Préfet de Police de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour mettre fin à cette activité illégale et que les renforts soient maintenus de façon quotidienne et durable avec une attention particulière les jours de marché ainsi qu'aux heures de grande affluence.

    Au Secrétariat général de la Ville de Paris qui pilote le groupe de travail sur le carrefour Barbès de réunir prochainement l'ensemble des acteurs publics concernés par ces différentes problématiques.

    Le site de la ville permet de réécouter les débats du conseil de Paris et notamment l'échange à propos de ce voeu, ainsi que la réponse de la Préfecture.

    En quelques phrases, voici ce que dit le représentant du Préfet : La lutte contre les ventes à la sauvette serait une priorité dans le 18e arrondissement. (Ne vous étouffez pas ! - mais 60% du temps des policiers du 18e est pris par la vente à la sauvette...) On est d'ailleurs là dans un périmètre de sécurité renforcée (PSR), dispositif qui permet d'obtenir des moyens supplémentaires et dont bénéficie également Chateau rouge. La vente à la sauvette depuis Lopsi II est considérée comme un délit. La Préfecture se félicite des  bons résultats du 18e : une opération d'envergure est menée tous les quinze jours avec les Douanes en appui, et des opérations judiciaires sont en cours pour s'attaquer aux réseaux. La situation n'est pas simple. On procède également à des saisies et à des destructions de marchandises. Plus de 5000 personnes ont été évincées en un an, 2426 personnes contrôlées, et 220 procès verbaux à procédure simplifiée ont été rédigés depuis le début de l'année. Fermeté et humanisme donc dans un cadre toutefois hostile. En effet, la préfecture souligne que ses personnels travaillent dans un climat hostile, de la part des vendeurs sur place, ce qui est compréhensible, mais aussi de la part d'une association qui s'est spécialisée dans la prise à partie des fonctionnaires de police.

    Claudine Bouygues a repris la parole après la préfecture pour demander que les efforts soient amplifiés.

    Vue par les habitants, les riverains, par les usagers du métro et des bus, par les clients des commerces environnants (et par les commerçants eux-mêmes !), et bientôt par les amateurs de cinéma quand le Louxor aura ouvert ses portes, la situation n'est pas toujours celle que décrit la préfecture. La situation est très complexe. On ne cesse de le dire. Elle se situe dans un climat de crise et de précarité qui touche les plus modestes, les plus fragiles. Tout cela, on le sait bien. Mais la liste des PV et des interventions de police, aussi nombreux soient-ils, qui se traduit par de "beaux résultats" dans la bouche du représentant du Préfet, sur le terrain ne ramène pas le calme. Ni ne libère l'espace public. Ce sont sans doute d'autres méthodes qu'il faudrait mettre en place, bien en amont. Notre société génère beaucoup de misère, la misère génére des trafics, et tout cela se concentre en quelques lieux, que l'on délimite pour éviter la contagion.

  • Culture autour d'une table à la Goutte d'Or vue par Maurice Goldring

    Nous avons reçu un message au lendemain de la réunion publique du conseil de quartier Goutte d'Or - Chateau rouge de jeudi dernier, organisée autour de plusieurs tables rondes, avec des intervenants nombreux, animateurs et publc. Maurice Goldring demeure dans la Goutte d'Or depuis fort longtemps et en a connu toutes ses transformations. Il est légitime dans son désir de donner son avis sur les perspectives culturelles que les uns et les autres peuvent vouloir pour le quartier. Il a également donné un ouvrage sur la Goutte d'Or en 2006.

    Nous  partageons assez le ton et le fond de cet article. Nous lui avons donc demandé l'autorisation de reprendre ici son message, que vous retrouverez également sur son blog à la date du jeudi 15 mars. Il nous l'a donnée immédiatement. Le voici.

    "La Goutte d'Or est un quartier où les équipements culturels sont nombreux et accessibles : bibliothèques, médiathèques, théâtres, ateliers d'artistes. Sans compter les équipements dans un rayon de moins d'une demie heure de trajet : le quartier latin et ses cinémas, place Clichy, MK2. Il m'arrive de penser que je suis un privilégié qui vit dans un quartier culturellement privilégié.
    Quartier privilégié aussi parce qu'on ne peut pas habiter impunément la Goutte d'Or : il faut comprendre ou partir. Comprendre, pas déplorer, pas condamner, comprendre. Quand je dis que la Goutte d'Or est culturellement privilégiée, je vous demande d'aller assister à un conseil de quartier dans certains beaux quartiers ouest de Paris et vous comprendrez ce que je veux dire. Là-bas, les doubles vitrages, les murailles d'interdits, les frontières étanches. Ici, pour le meilleur et pour le pire, les tempêtes du monde.

    En même temps, la Goutte d'Or est l'un des endroits où la vie est difficile, injuste, impitoyable pour les plus démunis, pour les accidentés, les précaires, les primo-arrivants. Je demande un regard sur ce quartier qui ne soit pas réducteur. Les deux aspects coexistent, se contredisent, s'affrontent, se toisent, ne se complètent pas.
    Les difficultés sont dues bien entendu à des raisons générales, liées au système économique, aux politiques publiques. Mais aussi à des mouvements de population auto-protecteurs qui visent à créer des ghettos protégés pour soi-même et les enfants.
    Soyons cohérents: Ceux qui habitent les beaux quartiers déplorent les ghettos de la misère et de l’exclusion mais refusent farouchement les logements et les équipements sociaux à leur porte. Parmi ceux qui habitent ici certains déplorent la fuite des relativement privilégiés et stigmatisent ceux qui restent comme des "bobos" ou critiquent les équipements et les actions qui refusent cette dérive.
    C'est une question politique ou culturelle? Les deux sans doute. Une partie de la population du pays où je vis a une conception étriquée et protectionniste de la culture. L'idée qu'un pays fort est un pays homogène. L'idée que les influences étrangères sont délétères, aussi dangereuses que la construction d'un groupe de logements sociaux rue de Passy ou Avenue Mozart. Ici se construisent d'autres conceptions du monde.
    Ne répondons pas à la fermeture par d'autres fermetures. En ce sens, il me semble aberrant d'associer les termes "habitants" et pratiques culturelles. Est-ce que les équipements qui existent, les pratiques quotidiennes, se limitent aux quelques vingt mille habitants de la Goutte d'Or ? Le quartier fonctionne comme les villes de vacances : vingt mille personnes en hiver, deux cent mille en été. Sauf qu'ici c'est toute l'année. Voulons-nous pour échapper à Schengen, des douaniers et des postes frontières à Château Rouge, Barbès, la Chapelle ? Voulons-nous la préférence territoriale ? Une politique culturelle dans le quartier, ce sont des ambitions à l'échelle parisienne et plus encore, et des échappées pour ceux qui habitent ici. Quand on fréquente la médiathèque, la fête de la Goutte d'Or, les cafés musicaux, le centre Barbara, on se trouve dans un creuset bouillonnant. Je ne tiens pas à ce que tous ces lieux au nom d'une politique culturelle "pour les habitants" se renferment dans une culture de quartier."

    Maurice Goldring.

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    Maurice Goldring est professeur émérite en Etudes irlandaises, habite la Goutte-d'Or depuis de nombreuses années, a publié La Goutte d''Or, quartier de France, au Editions Autrement.

    Nous avions organisé une soirée littéraire autour de cette publication au café La Goutte rouge, rue Polonceau, le 2 décembre 2009.

    La Goutte d'Or dans wikipedia pour quelques infos globales.

    Le blog politique de Maurice Goldring.

  • les conférences sur les salles de consommation à moindres risques

    Dans notre bulletin d’information, nous nous sommes fait l’écho plusieurs fois de l’expérimentation intéressante des salles de consommation, sous-entendu de drogues,  à moindres risques dans des villes étrangères, comme Genève et Bilbao. (Voir bulletin n°23 de mars 2010, page 5 et bulletin n°25 de novembre 2010 page 4)

    Nous avons aussi participé à des conférences, des colloques, des réunions sur ce thème (à l'Hôtel de Ville sous l'autorité de Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire chargé de la Santé, dans le 18e, animée par Coordination Toxicomanie, à la mairie du 10e pour une restitution d'enquêtes très complètes sur la jeunesse et ses comportements face aux drogues une autre fois...) et enfin, lors de notre assemblée générale de novembre 2010, nous avions invité des experts parisiens pour présenter à nos adhérents un  état des lieux : Marguerite Arène, Pierre Leyrit et le directeur de cabinet de Jean-Marie Le Guen (Mission de prévention des toxicomanies-Dases / Coordination Toxicomanie).

    Or depuis l’été 2010, la publication du rapport de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et les prises de positions de Roselyne Bachelot, notamment, vivement recadrée par le gouvernement Fillon, nous assistons à une mise sous le boisseau de toute la problématique. Pourtant les différents rapports publiés par l'OEDT (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) ne laissent pas beaucoup de doute sur la progression du mal. Alors quoi ? On oublie ou on regarde ?

    Il ne faut rien attendre du côté de l’état qui est farouchement opposé à toute avancée dans ce domaine. Jean-Marie Le Guen évoquait un mur idéologique en juin dernier lors d’une conférence à la Bourse du Travail sur les salles de conso. Ce gouvernement est opposé à l’idée même que la toxicomanie existe et existera, qu’elle est inhérente à la condition humaine, que jamais on ne parviendra à l’éradiquer. Mais qu’en revanche on puisse la circonscrire, diminuer le calvaire des toxicos, limiter les risques qu’ils courent et qu’ils font courir, réfléchir aux conditions qui conduisent à la prise de psychotropes, remonter les filières qui dispensent  la petite mort, qu’on observe le mal sereinement au lieu de le criminaliser d’entrée de jeu…

    Ce gouvernement préfère faire l’autruche et regarder ailleurs. Chacun tentant de protéger ses propres rejetons. Restent ceux que personne ne protège. Ils sont de plus en plus nombreux. Ils errent dans nos rues, un chien en laisse, les yeux troubles. Les habitants du quartier, dont nos adhérents, nous le disent tous. Le marasme de l’emploi des jeunes ajoute son quota de désespoir. Puis ils vieillissent, car les toxicomanes vieillissent aussi, quand ils ne meurent pas d’une overdose ou du sida. Et toujours la rue. Bien entendu nous parlons ici de la situation des toxicomanes « confirmés », pas des fêtes du week end avec cannabis à volonté et alcoolisation souvent excessive, bien que… il faille toujours rester vigilant. On ne tombe pas dans la drogue sans signes avant-coureurs.

    paris,salle-de-consommation, hôtel-de-ville, prévention-de-la-toxicomanieLa Ville nous invitait à nouveau à participer à une conférence débat hier à l’Hôtel de Ville sur ce même  thème : « Les salles de consommation à moindres risques pour usagers de drogues ». Il est louable, et nous l’en remercions, de continuer à organiser des conférences qui réunissent les experts, les médecins spécialisés, les associations qui travaillent sur le sujet, en somme un public convaincu, mais si nous voulons que l’opinion publique parisienne se familiarise avec cette idée, avec cette expérimentation qui a fait ses preuves ailleurs, il faut venir la lui présenter dans les quartiers, où en toute logique ces salles devront être implantées. Faute de quoi, en tant qu’opinion publique, elle ne pourra jamais faire pression sur les autorités nationales qui s’opposent au processus et à l’ouverture de tels lieux. C'est la position que nous n'avons cessé d'affirmer auprès des élus et notamment dès notre première entrevue avec le directeur de cabinet de J.M Le Guen.

    Entretien avec Jean-Marie Le Guen en mai 2011

    Dans notre quartier, c'est une nécessité. N'attendons plus.