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Rechercher : salle de consommation

  • CICA dans le 9e

    document?id=14663&id_attribute=52Il n'est jamais inutile de rappeler le sens de ces quatre lettres CICA : Comité d'Initiative et de Consultation d'Arrondissement

    9 novembre : réunion des associations du 9e
    à 18h30 dans la salle du conseil de la mairie du 9e
    (porte D - 2e étage)

     

     

    Ordre du jour :

  • Ce soir conseil d'arrondissement dans le 10e

     document?id=5&id_attribute=52

    Conseil d'arrondissement

    jeudi 5 mai 2011,

    dans la Salle des Mariages de la Mairie du 10e arrondissement.

     

     

    Comme à l'accoutumée, cette séance débutera à 18h30 par le débat entre les élus, les Conseils de quartier et les associations (inscription préalable).

     

    Plus d’informations sur le Conseil d’arrondissement sur le site de la mairie

    et ici l'ordre du jour qui fera l'objet des débats.


  • L'architecte Paul Friesé et ses réalisations dans le 10e

    Pour les passionnés d'histoire et d'architecture, l'association Histoire et Vies du 10e propose une conférence sur l'architecte Paul Friesé (1851-1917) et ses réalisations dans le 10e.

    usine exacompta, 10e, histoires et vies,

    Une de ses réalisations sur le canal Saint -Martin

    Louvel tessier, Emmaus, 10e

    Une autre rue Jacques Louvel Tessier

     

    Rendez-vous mardi 10 mars à 19h salle des fêtes de la mairie du 10e

     

  • Où en est votre audition?

    L'association Audio Ile de France propose un dépistage gratuit à la mairie du 10e le vendredi 20 mai de 14h à 18h. Ce sera au 5e étage dans la salle Jean-Marandon.

    Il est conseillé de vous inscrire en écrivant à cette adresse: paulzy@aol.com 

    Une bonne idée peut-être avant de ressembler au professeur Tournesol!

    Paris, paris 10e, santé, audition

  • Quartier Art Drouot

    Nous partons un peu plus au sud de nos quartiers, pour découvrir les galeries d'art installées autour de la salle Drouot dans le 9e arrondissement.

    Avec Quartier Art Drouot, ce sont dix-neuf galeries qui ouvrent leurs portes pour vous faire découvrir des oeuvres autour du thème du voyage. Initialement prévue au printemps dernier et reportée pour cause de confinement, cette opération se tiendra du 10 au 19 décembre 2020.

    -> Pour en savoir plus : cliquer ici

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    Invit-QAD-2020-V4-verso-5.jpg

  • Quand l'accès aux films fait la différence...

    Sur les antennes de France Inter peu avant Noël, nous avons entendu Xavier Blom, le programmateur du cinéma des Champs-Elysées Le Lincoln, décrire les difficultés qu'il rencontre à obtenir les films art et essai les plus en vue, difficultés qu'il partage avec d'autres exploitants. En effet, un autre cinéma, dont l'équipe d'animateurs autour de Jean-Jacques Schpoliansky ne recule devant aucun effort pour fidéliser les cinéphiles, a fermé également entre le 21 et le 27 décembre. C'est le Balzac

    Ces fermetures ont eu un écho dans la presse et sur le net et c'était bien le but : alerter le public et les instances qui font autorité en matière de cinéma en France sur le recul des entrées dans les salles indépendantes - à Paris comme en province dans les centres ville - et sur les causes de cette baisse. C'est la distribution, clairement, qui est montrée du doigt et avec elle les circuits de diffusion.


    Les cinémas indépendants dans la tourmente par Nouvelobs

    La distribution en France, qui est-ce ? Essentiellement Gaumont-Pathé et UGC. Or, ces mastodontes de l'industrie cinématographique sont friands de films art et essai depuis que ceux-ci remplisssent les salles, et souhaitent les conserver dans leur réseau, au détriment des salles indépendantes. Concurrence, conurrence... Ne dit-on pas dans nos hautes sphères libérales que la concurrence est le meilleur rempart à la liberté du citoyen. Permettez nous d'en douter parfois.

    L'exploitant de la salle indépendante, le détaillant comme se qualifie lui-même Jean-Jacques Schpoliansky dans le reportage ci-dessus, est assez démuni face au poids et aux choix des distributeurs.

    Mais nous aimons sa vision, lui qui considère la salle art et essai comme une forme de service public, qui accueillerait les spectateurs avec une offre très large de films, y compris des coups de coeur et des découvertes. Oserons-nous dire aussi, ailleurs que dans un environnement sentant le Coca-Cola et le pop corn... Même si ces ventes grossissent elles-aussi le chiffre d'affaires et contribuent à l'équilibre de l'ensemble. 

    Ecoutez le encore ici, il demande à ce qu'on procure la plus large audience possible à son appel, ce que nous faisons bien volontiers.

  • Municipales 2014 : une rencontre avec Anne Hidalgo

    Au-delà des rencontres avec certaines têtes de liste des 9e, 10e et 18e arrondissements, nous avons sollicité certains candidats à la mairie de Paris dans le même contexte que pour les arrondissements, à savoir ceux qui pourraient être en responsabilité après les élections. Il s’agit en fait de deux candidates. Notons au passage que Paris joue cette année et personne ne s’en plaindra, les précurseurs puisque ce sont deux femmes qui tiennent le haut de l’affiche, Nathalie Kosciusko-Morizet pour l’UMP-UDI-MoDem et Anne Hidalgo pour le PS-PCF-PRG. Ce sont ces deux femmes que nous avons sollicitées. A celles-ci, nous avons ajouté Christophe Nadjovski pour les écologistes d’EELV. Ecologistes qui, en cas de victoire de la gauche, participeront à l’exécutif parisien d’une manière ou d’une autre, proportionnellement aux résultats du scrutin comme nous l'ont laissé entendre nos interlocuteurs.

    L’idée est simple : rencontrer candidates et candidat pour leur parler de Barbès et de ses alentours, leur présenter les sujets qui nous préoccupent et qui seront à traiter au niveau de l’Hôtel de Ville par le Conseil de Paris, le tout dans une grille d’entretien commune pour comparer les réponses. Il s’agit plus d’un échange de points de vue que d’une liste de questions.

    Nous commençons aujourd’hui par notre rencontre avec Anne Hidalgo.

    Nota important : dans un souci d'équilibre entre les points de vue, nous avons depuis des semaines demandé un rendez-vous à NKM avec le soutien actif des candidats UMP des trois arrondissements, mais sans résultat à ce jour. Une date avait été fixée avec Christophe Najdovski mais la réunion a été annulée par le candidat à la dernière minute. Que les lecteurs de ce blog ne soient pas étonnés si les seuls propos d'Anne Hidalgo sont publiés ici, Action Barbès n'en porte pas la responsabilité.

    paris,municipales-2014

    Action Barbès rencontre Anne Hidalgo


    C’est une Anne Hidalgo très attentive et entourée des trois têtes de liste socialistes des 9e, 10e et 18e que nous avons rencontrée dans les derniers jours de février pendant presque deux heures. De l’aveu même de son directeur de campagne, Rémi Féraud, la candidate socialiste connait assez mal le quartier de Barbès, à l’opposé de Bertrand Delanoë, élu du 18e. Cette rencontre était donc une façon pour Anne Hidalgo d’être sur le terrain et de mieux connaitre Barbès et ses problèmes via notre association. Action Barbès s’était fortement mobilisé pour l’occasion puisque pas moins d’une douzaine d’adhérents, chacun porteur d’un sujet particulier, étaient présents.

    De quoi avons-nous parlé ? Vous trouverez dans cet article les messages que nous avons voulu faire passer à la candidate, ses réponses. Le tout est assez long mais il nous a semblé intéressant de publier l’ensemble de l’entretien, en ce qu’il contient parfois quelques informations mais aussi des absences de réponses qui nous amènent à penser qu’une attention particulière devra être portée sur certains sujets.


    Le projet de Salle de Consommation à Moindre Risque (SCMR) boulevard de La Chapelle

    Comme vous le savez, Action Barbès est favorable au projet de SCMR dans le10e. Nous ne revenons pas sur les raisons de ce choix, clairement exposées dans notre blog depuis des mois. Le projet est aujourd'hui au point mort. Le relancer nécessite une réelle et forte volonté politique puisqu'il s'agit de réviser la loi sur les drogues de 1970.

    Bien sûr il y a eu des déclarations du président de la République, de la ministre de la Santé que le projet serait réalisé. De vous-même aussi en cas de victoire le mois prochain. Le plan 2014-2020 pour la prévention des risques liés à la toxicomanie prévoit même l'ouverture de plusieurs SCMR en France. Ce sont là de bons propos mais ce ne sont que des propos.

    En face, il y a des actes concrets qui assombrissent gravement le tableau. D'abord le recul en rase campagne du gouvernement à propos de la loi sur la "Famille". Nous savons que vous avez regretté ce recul, mais il est là. Il paraît que les sujets sociétaux ne sont plus d'actualité. C'est un point extrêmement négatif. Autre acte concret négatif, la création, avec l'accord du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, d'une mission d'information sur les drogues présidée par un député UMP corse dont on sait qu'il est farouchement opposé aux SCMR. Cette mission doit remettre son rapport en septembre 2014.

    Dans ce contexte politique si sombre pour ce projet, quelles actions concrètes comptez-vous lancer en cas de victoire à la mairie de Paris ? Je pense là à ce que vous pourriez faire auprès de vos amis socialistes au gouvernement et au Parlement pour sortir le projet de l'ornière dans laquelle il se trouve aujourd'hui.

    Sur la SCMR, on s’est engagé, il y a le problème juridique de la nécessité d’avoir une loi. J’en ai reparlé avec Marisol Tourraine (ministre de la Santé nldr), j’en ai reparlé avec la nouvelle responsable de la MILDT (Mission Interministérielle contre la Drogue et la Toxicomanie nldr), clairement je veux qu’on puisse la remettre sur pied le plus rapidement possible, j’espère après les municipales. Comptez sur nous pour être moteur. Remi Féraud a quand même été très courageux, il fait partie de ces élus locaux, qui, tout en s’engageant dans la campagne, avait souhaité qu’on porte cette proposition-là. Donc moi je ferai tout ce que je peux pour convaincre et je ne me satisfais pas des attitudes frileuses, complètement à côté de la plaque, qui consistent à dire, quand il y a un problème, on le nie. Là on ne peut pas nier qu’il y a un problème. Comptez sur moi pour être très engagée là-dessus. Vous avez raison de dire qu’ils ont reculé sur la loi Famille qui ne mangeait pas beaucoup de pain, il n’y avait pas de sujets qui fâchent et on peut se demander "qu’est-ce qu’ils vont faire avec cette loi nécessaire pour ce lieu" ? On sera convaincants. Je ne le fais pas par posture, je le fais par conviction, parce qu’à Paris il y a plein de sujets sociétaux où l’on a une longueur d’avance. Cela fait partie de notre mission.
    Il y a quand même des points acquis. Le fait qu’on ait pu avoir la brigade spéciale avec des policiers qui sont affectés à la gare du Nord même si la salle n’a pas ouvert, ça c’est un point très important auquel nous nous sommes accrochés. On s’inscrit dans un avenir qui est la réalisation de cette salle. Je n’ai pas senti chez Marisol Tourraine un souhait d’arrêter l’aventure.
    Si je suis maire de Paris et avec mes collègues maires d’arrondissement, on retournera au charbon pour que cette salle voie le jour. Je sais qu’ailleurs, même dans des villes de droite, il y a des maires qui soutiennent ces idées-là. On ira aussi les chercher pour créer des alliances. On surveillera de près le travail parlementaire, a fortiori celui du député en charge de cette commission. Il y aura une majorité. Au sein du groupe de gauche, il y aura une majorité pour le porter.


    Circulation

    Votre programme "Paris qui ose" indique : "Depuis dix ans, une politique résolue a été conduite, donnant plus de place aux piétons, aux vélos et aux transports collectifs pour une ville moins bruyante et moins polluée". Pourtant au vu des difficultés liées à la congestion de la circulation constatées au nord de Paris, en particulier entre Barbès et La Chapelle, Action Barbès souhaite que la politique de réduction de la circulation automobile soit renforcée et appuie les points suivants de votre programme :

    • aménagements d'ensemble des Portes de la Chapelle et de Clignancourt permettant de limiter les flux entrant dans Paris
    • révision des plans de circulation, avec un aménagement adapté, pour éviter les "itinéraires malin" principalement utilisés par le trafic de transit, et la limitation à 30km/h

    Nous souhaitons aller plus loin et obtenir votre engagement sur :

    • un aménagement de l'axe Porte de la Chapelle - Place de la Chapelle en cohérence avec l'aménagement de la Porte et celui à venir de la promenade urbaine, entre Barbès et Stalingrad ;
    • une réflexion fine sur les quartiers proches où se reportent les flux et les contournements
    • une modification du plan de circulation dans le secteur Barbes—Chapelle pour prendre en compte le déplacement des urgences de Lariboisière.
    • un aménagement plus important des voies de bus en site propre avec une verbalisation accrue du non-respect de la voie bus et des arrêts
    • une augmentation réfléchie des axes cyclables Nord Sud


    Sur vos pronostics urbains, c’est très intéressant. Que ce soit pour la circulation ou pour les abords de la gare de l’Est, c’est très bien qu’on parte de votre diagnostic, de l’analyse que vous en faites.

    Sur les plans de circulation, moi je pense qu’il faut réduire la place de la voiture, continuer d’augmenter les possibilités de se déplacer en transports en commun, en circulation douce, on va beaucoup travailler au cours de la prochaine mandature sur les franchissements des portes. On a un petit peu commencé, cela ne c’est pas encore vu parce que c’est vrai, on a surtout parlé des travaux du tramway qui ont été des grosses contraintes dans le traitement des portes de Paris, mais maintenant, sur la partie qui vous concerne, le tramway est là, il va se poursuivre, enfin je l’espère puisque je souhaite qu’on en fasse la boucle. D'ailleurs, on a commencé, par exemple dans le 17e, à la limite 17e-18e, à la porte de Saint-Ouen et porte Pouchet, à travailler sur les franchissements de circulation douce sous les piles du périphérique, puisqu’il est là en hauteur;  il y a donc déjà un projet qui est parti, arbitré par un jury il y a quelques mois et qui traite très bien en termes d’espace public ces franchissements, y compris pour les circulations douces. Donc, moi je serais d’avis que, pour le territoire sur lequel vous apportez cette expertise qui est une approche globale, aménagement de l’espace public, circulation, espace de mobilités, cela soit traité ensemble.

     

    paris,municipales-2014Politique culturelle de la Ville

    Le Journal des Arts (n°407), Télérama (n°3344), entre autres, font leur une sur votre projet culturel et celui de votre adversaire. Il y a entre vous bien des différences mais sur la zone proprement dite qui nous concerne, le carrefour Barbès et ses alentours, à la croisée de trois arrondissements, pas grand-chose.
    L’association Action Barbès a applaudi à la réhabilitation du Louxor qu’elle a contribué à faire racheter par la ville il y a 10 ans. Le Louxor est véritablement l’acte le plus important pour nous de la mandature qui s’achève. J’y ajouterais la réfection de la Bibliothèque de la Goutte d’or qui était vraiment nécessaire. En revanche, le Centre Barbara FGO semble quelque peu végéter, le Lavoir Moderne Parisien est plus qu’en sursis, le théâtre de la Boussole naît sur le Boulevard Magenta mais c’est une initiative privée, tout comme Gibert qui a pris la suite de Virgin, l’Élysée Montmartre est depuis son incendie en jachère. Par ailleurs, je ne m’étendrai pas sur les trafics et autres incivilités qui font de ce secteur une zone néfaste à la culture.

    À un moment, donc, où le Louxor en plein essor contribue à une plus grande mixité dont le quartier a besoin, quel projet culturel « pirate » (pour reprendre le qualificatif qui résume votre projet) envisagez-vous pour continuer de décloisonner Barbès, secteur emblématique de la capitale et frontière invisible avec le Grand Paris, sous votre possible mandature ?

    Sur culture, patrimoine, nouveaux projets pour Barbès, le cinéma le Louxor a été quelque chose d’important, on est tous très fiers d’avoir participé et contribué à ce projet qui requalifie vraiment le quartier. Je crois que par la beauté, l’embellissement des rues, les aménagements urbains, le street-art comme dans le 20e , il y a dans ce côté « pirate » des choses très intéressantes. Il faut maintenant des équipements de proximité : bibliothèques, médiathèques, espaces polyvalents qui permettent la rencontre. Des lieux comme le centre Barbara ou d’autres ont peut être été conçus dans un cadre trop spécifique. Ils peuvent avoir une dominante, la chanson, la musique, le cinéma, etc. … mais il faut qu’on soit dans des propositions d’équipements qui soient très ouvertes et très "mutualisables". Pas dans l’anarchie, que certains se les approprient et pas d’autres, il faut qu’on aille vers ce type de proposition. Il faut que l’espace public lui-même soit  le lieu de la rencontre artistique. Donc le côté « pirate » c’est un peu ça. Il ne faut pas qu’on s’interdise, même sur des occupations temporaires de lieux, d’avoir une expression artistique à condition que les choses soient claires. La Ville est une grande maison, une vieille Dame de temps en temps. Elle a eu des difficultés à accepter des conventionnements avec des squats d’artistes. Il faut que cela se fasse dans des rapports très clairs sur le fait que certains lieux peuvent être occupés temporairement pour de l’expression artistique. L’art est quelque chose qui permet le langage, un langage universel et a fortiori dans des arrondissements ou des quartiers qui sont très cosmopolites, des portes d’entrée du monde dans Paris. Utiliser aussi l’aménagement des rythmes éducatifs pour permettre aux enfants de rentrer dans l’éducation artistique et sportive.

    Politique patrimoniale

    Nous sommes très attachés au respect du patrimoine architectural de Paris, exceptionnellement riche. Mais nous aimerions attirer votre attention sur le fait que paradoxalement ce patrimoine est à la fois délaissé et excessivement protégé.

    L’entretien du patrimoine architectural et urbain coûte cher. Le patrimoine est souvent dégradé, surtout lorsqu’il s’agit d’équipements connaissant une forte fréquentation. Par conséquent, la Ville de Paris répond aux dégradations au cas par cas, plus rarement par une réponse globale et systématique (la récente polémique à propos des églises parisiennes semble le confirmer). L’aménagement urbain de la place de la République est un exemple réussi d’un point de vue strictement urbain, mais il aurait pu être aussi efficace en conservant quelques éléments de patrimoine, comme par exemple les fontaines aux dauphins. L’escalier de la rue d’Alsace a été fort heureusement réhabilité partiellement, mais après de longs mois d’attente. Des panneaux de signalisation disgracieux ont été posés, alors que le bel escalier en fer à cheval méritait bien mieux que cela. Justement, la signalétique est tout un art et révèle une culture ou une inculture urbaine, au-delà de son aspect purement technique. D’autres exemples de mauvais traitement du patrimoine pourraient être cités comme la place Pigalle transformée en gare routière pour la RATP, les serres d’Auteuil en danger, la poste de la rue du Louvre détruite, …

    Et paradoxalement, le patrimoine, quand il est protégé, l’est souvent trop, parce qu’il est alors question de figer l’histoire au lieu de l’accompagner. N’ayons pas peur d’être subjectifs. Car il y a patrimoine et patrimoine. Il y a celui qui est internationalement reconnu, source d’inspiration lorsque la France rayonnait dans le monde, et qui mérite d’être intégralement préservé. Et il existe un patrimoine certes de grande valeur, mais qui peut être adapté à des usages contemporains, plus conformes au fonctionnement de la ville moderne. Ce dernier patrimoine architectural et urbain, il faut accepter de le faire évoluer, sans pour autant le détruire à tout jamais.

    Voilà pourquoi nous vous interrogeons sur votre état d’esprit concernant la politique patrimoniale, sachant que la mode et le jeunisme sont de mauvais conseillers, car souvent destructeurs d’un patrimoine parisien d’une valeur absolument inestimable.

    Le patrimoine. En fait, il s’est dit plein de choses quand on a vu monter la polémique sur le plan églises, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Franchement, la Droite n’a rien fait sur le sujet. Avant 2001, c’était à peine 5 millions d’€ par an qui étaient mis dans les plans églises de la ville de Paris. Il a fallu attendre 2001 pour avoir un vrai plan églises. On a doublé les crédits en la matière. Le problème, c’est que les églises sont très nombreuses dans la capitale, 96 lieux de culte à Paris. Elles sont en mauvais état pour un certain nombre d’entre elles, certaines sont de très grands lieux en grande difficulté du point de vue de l’entretien du patrimoine. Je pense à la Madeleine qui va être une priorité. J’ai annoncé dans mon programme 80 millions pour le plan églises de la prochaine mandature. On a donc là une mauvaise polémique lancée par la droite parisienne qui a voulu l’instrumentaliser car, étant de gauche, en faveur du mariage pour tous, on était forcément dans l’idée qu’il ne fallait pas entretenir les églises. C’est hélas aussi caricatural que cela.

    Par ailleurs, une chose que l’on ne sait pas, c’est que notre équipe depuis 2001 a été celle qui a le plus protégé des lieux parisiens qui ne l’étaient pas. Il y a bien sur beaucoup de bâtiments inscrits à l’inventaire des bâtiments historiques à Paris. Mais tout le patrimoine social et industriel de Paris n’était pas du tout inscrit à l’inventaire et était détruit. On a protégé ces lieux. Je pense dans le 11e par exemple à la Maison des Métallos qu’on a entièrement rénovée, je pense au 104, à la halle Pajol vouée à être détruite qu’on a entièrement réhabilitée avec l’idée sur ces bâtiments-là de construire la ville sur la ville, de les réutiliser pour les rendre à un usage moderne. Au cours de la première mandature, on a du faire plus de 5000 protections patrimoniales avec le PLU de 2006 et on en a rajouté avec la modification du PLU.

    Autre élément. Vous dites « serres d’Auteuil en danger » ! Non, ne vous laissez pas avoir. Les serres d’Auteuil sont magnifiques. Ce qu’on a fait en 2001 et cela a créé une levée de boucliers de ceux qui aiment bien l’entre-soi, on les a rendu gratuites, gratuites les collections botaniques.
    L’agrandissement de Roland Garros. J’ai emmené des journalistes et des associations de bonne foi pour leur montrer ce qu’on allait modifier. Les serres d’Auteuil, elles restent, les serres de Formigé ne sont pas du tout mises dans l’espace ouvert au moment du tournoi de Roland Garros. Il y a un espace juste en bordure du périphérique sur lequel il y a des serres des années 80 avec des collections botaniques mal présentées avec des petites serres en plastique. Quand je suis allée là-bas avec certaines associations un peu jusqu’au-boutistes, elles m’ont

  • ZSP : Maurice Goldring donne son opinion

    Il y a quelques jours, nous avons relaté notre participation à la réunion opérationnelle de tous les acteurs de la zone de sécurité prioritaire. Nous avions rencontré Maurice Goldring, une personnalité du quartier, qui nous avait fait l'honneur d'un café littéraire en décembre 2009. Un beau souvenir ! Mais à l'époque, nous ne tenions pas ce blog. Il faut aller chercher dans les archives de notre bulletin d'info (voir n°21 -p.8) pour en trouver la trace.

    Maurice Goldring* participait à la même réunion : il nous a fait parvenir ses réfléxions sur le sujet, qui sont publiées sur son blog. Nous les reproduisons ici avec son autorisation. Et vous ? Qu'en pensez-vous ? L'espace commentaire est toujours disponible en bas de l'article pour vos réflexions, dès lors qu'elles nous épargnent les attaques verbales, les propos excessifs, etc... C'est un lieu d'échange. 

         

    Zone de sécurité : les priorités

             Le comité de pilotage de la Zone de sécurité prioritaire s’est réuni le jeudi 16 mai 2013 au commissariat du 18e arrondissement, rue de Clignancourt en présence d’un panel d’habitants dont deux représentants associatifs (Action Barbès et Chateaubouge). Les militants associatifs de la Goutte d'Or « historiques », n’étaient pas présents. La majorité des habitants présents étaient ceux qui subissaient de plein fouet des nuisances dans leur immeuble ou dans leur rue. Des hommes et des femmes qui ont mille raisons d’être en colère contre les agressions, la prostitution, le bruit, les rassemblements de buveurs pisseurs… Mais il n’y avait qu’eux. Il était légitime de les inviter à cette réunion. Les autres n’étaient pas là. Les autres qui habitent aussi le quartier et partagent une partie de leurs colères, mais pas toutes, et qui ont une autre expérience et une autre vision du quartier. Avec ces habitants, tous les fonctionnaires qui mettent en place l’aspect policier et judiciaire de la Zone de sécurité prioritaire : police de quartier, brigade des stups, brigade de lutte contre le proxénétisme, les douanes, les agents de sécurité des transports, la veille sanitaire, les gendarmes, les CRS, le procureur de la République. La mairie était représentée par deux élus : Myriam El Khomry et Dominique Lamy et quelques membres du cabinet.

             Myriam El Khomry, copilote de la Zone de sécurité prioritaire, ouvre la réunion en insistant sur le volet prévention du classement. Grâce à ce classement, une enveloppe de 70 000 euros est attribuée pour des actions précises de prévention : lutte contre le décrochage scolaire, actions avec les familles des jeunes en difficulté, réinsertions par l’emploi, prise en charge des usagers de drogue en liaison avec la coordination toxicomanie de l’arrondissement et d’EGO, actions pour éviter les incarcérations et privilégier les travaux d’intérêt général (TIG). On l’écoute poliment. Aucun représentant des institutions mentionnées dans ce volet n’est présent. Aucune réunion avec les habitants n’est annoncée sur ce sujet. Aucun élu ne prendra plus la parole. La place est nette pour le volet « sécurité  prioritaire » dont le commissaire rappelle les objectifs : lutte contre le proxénétisme, contre le trafic de drogues, contrôle administratif des commerces, contrôle sanitaire, sécurisation de l’espace public.

             Chacun des responsables rend compte ensuite des actions entreprises. Fermetures d’établissements insalubres, contrôles sanitaires multipliées, détection de travail au noir, récupération d’appartements utilisés par les proxénètes. Grâce au classement en Zone de sécurité prioritaire, les procédures sont accélérées. Les actions contre les trafics en tous genres sont menées par GIR, (groupes d’intervention régionale), qui regroupent police, douanes, Urssaf et impôts. Des actions sont menées avec succès : saisie d’or volé, arrestation de recéleurs, contrôle qui ont permis des expulsions, de mises en rétention, des arrestations de fabricants de faux papiers, fausses ordonnances, fausses cartes d’identité. Passages plus fréquent de patrouilles de police dans les endroits où sont signalées des agressions, des vols de téléphone.

             La lutte contre le proxénétisme est urgente parce qu’elle provoque de graves nuisances dans les immeubles. Elle est compliquée : les réseaux sont ethniques et les prostituées invisibles. Elles ne racolent pas, elles attendent, habillées comme tout le monde. Quand elles sont arrêtées, on leur interdit de revenir dans la Goutte d'Or et si elles reviennent, elles peuvent alors être arrêtées. Le trafic de stupéfiants est important dans le quartier. Il est le fait des jeunes du quartier, mais il y a aussi beaucoup de revendeurs de médicaments (subutex…). Certains médecins et pharmaciens ne sont pas assez vigilants dans ce domaine. Le travail de la police déplace les trafics. La vente de subutex se déplace vers le 10e. Les opérations de police aux stations Barbès et Château-Rouge ont déplacé les usagers de drogue vers Marcadet Poissonniers. De même, la prostitution a diminué constamment, mais les prostituées se sont dispersées dans les petites rues, ou déplacées vers d’autres lieux de la capitale.

             La brigade des stups n’oublie pas la prévention : lorsqu’un toxicomane est arrêté, s’il s’engage à se soigner, il ne sera pas incarcéré. S’il refuse de se soigner, il ira en prison.

             Les actions sur la voie publique sont les plus visibles. Mais très difficile. Ce commerce est le fait de plusieurs centaines de personnes, autour du marché Dejean, de Barbès, rue des Poissonniers. La police ne peut pas les arrêter. Amener une Africaine devant un magistrat avec son caddy de safou n’a aucun sens. Ce qui est le plus efficace est la saisie des marchandises et leur destruction immédiate. Des bennes et des camions sont réservées pour ce travail. Il  reste que la Goutte d'Or est le plus gros marché aux voleurs de toute l’Ile de France et les téléphones volés partout dans la capitale se retrouvent dans l’heure qui suit Boulevard Barbès. Un policier dit « on vide l’océan ».      

             Les habitants se plaignent. Des cafés sont fermés, ils rouvrent sous un autre nom. Ou le propriétaire loue à un autre gérant qui poursuit le même commerce. Les épiceries vendent des boissons à des consommateurs qui boivent sur les trottoirs. L’installation de deux urinoirs mobiles, pourtant à la demande des riverains, n’est pas satisfaisante. Les buveurs pissent autour, ça pue autant que la pisse sur les trottoirs. Question récurrente : les camions de CRS stationnent et à côté, ventes à la sauvette…Le commissaire rappelle que les CRS ne sont là que comme unité de soutien aux autres unités de police qui patrouillent dans le quartier. C’est leur seul rôle. Un habitant proteste contre les contrôles répétés. Il ne dit pas au faciès, mais tout le monde l’entend. Le commissaire répond que ces contrôles sont ciblés sur des individus connus et qu’ils sont nécessaires. Il faut d’abord demander les papiers pour ensuite rechercher les produits interdits ou volés.


    Bilan : une augmentation des arrestations pour deal, diminution des agressions, notamment autour du square Léon. Pour la vente à la sauvette, ça va et ça vient.

             Quand je pose des questions plus générales, les policiers me répondent que ce sont des questions pour les réunions de quartier, pas pour la Zone de sécurité prioritaire. Et les habitants me regardent de travers, parce qu’ils ne sont pas là pour ça. Ils sont là parce qu’il y a une épicerie en bas de chez eux et que ça fait du bruit.

             Entendez-moi, s’il vous plaît. Des habitants du quartier vivent dans des conditions très pénibles et ces situations méritent écoute. C'est à dire avant tout des solutions, et pas des explications sociologiques ou des réponses d’impuissance. Le travail de la police est souvent nécessaire, parfois urgent.

             Je dis seulement que je suis atterré, parce que je craignais le pire et que le pire est arrivé. Le classement en Zone de sécurité prioritaire a marqué la Goutte d'Or comme on marque le bétail, au fer rouge. Sur la peau des habitants, on a brûlé les lettres Z S P. Nous ne sommes plus que ça. La sécurité, c’est comme la culture, ce qui reste quand on a tout oublié. Les gens ne comptent plus. Les habitants ne sont plus que des victimes pantelantes qui demandent qu’on les rassure, toujours plus, et ce ne sera jamais assez, car le quartier ne sera jamais, de leur vivant, comme ils le souhaiteraient. Les policiers ne décrivent le quartier que comme celui où il y a le plus grand nombre de garde à vue et d’arrestations de tous les arrondissements de Paris, avec fierté, car ils font bien le travail qui leur est demandé. Les vendeurs à la sauvette, les vendeurs de cigarettes, les mama qui vendent du soufa, ne sont pas des individus, mais du bétail qu’on repousse et qui revient au gré du vent. Il ne reste plus que la peur, l’angoisse, l’énervement, l’agacement contre qui veut parler politique ou sociologie. On lui lance un regard noir : ça pue en bas de chez moi, je ne peux pas dormir, si ça ne pue pas en bas de chez toi, si tu dors tranquillement, tu n’as pas le droit à la parole. Sur les usagers de drogue, qu’on appelle toxicomanes, j’avais oublié, on revient à des malades qu’il faut soigner de force sous peine de prison, cinquante ans de régression. Et sur les bousculades à Château-Rouge, le représentant de la police des transports ne sait même pas qu’il était prévu des travaux pour une seconde sortie. Son seul problème, c’est de chasser les toxicos vers d’autres stations de métro.

             Je ne suis pas en colère contre les participants à cette réunion. Si l’on met dans une  même salle des habitants qui vivent des situations insupportables et des policiers à qui on réclame une solution, que peut-on attendre ?

             Tout le travail politique sur le quartier, les constructions, la bibliothèque, le centre de musique, les associations qui jour après jour mènent un travail d’insertion, d’accompagnement de soins, les associations d’accueil des usagers de drogue, le travail de réduction des risques, tout cela est effacé. Tout ce qui tient le quartier debout. En sortant de la réunion, j’avais envie de crier « vive le Louxor ! Vive le centre Barbara ! Vive l’Institut des cultures de l’Islam ! Vive EGO ! vive STEP ! vive la rue des Gardes !         Vive la réouverture de la bibliothèque Goutte d'Or. 

             L’urgence est de redonner au mot « sécurité » son sens plein et non pas une définition atrophiée. Vous voulez des exemples ? En voilà. Il n’y a pas si longtemps, des seringues jonchaient les rues du quartier. La distribution de seringues propres et un programme d’échange les a fait disparaître. Les prières dans la rue Polonceau.  On pouvait imaginer leur interdiction et patrouilles de police pour les chasser. Après tout, elles étaient des prières à la sauvette. La municipalité a trouvé un lieu de prière pour tous les vendredis. Les usagers de drogue dans la rue : pourquoi pas une salle de consommation à risque réduit ? Les ventes à la sauvette : pourquoi pas un lieu où elles seraient regroupées, permises et contrôlées ? Folies ? Cherchons ensemble des solutions. À plusieurs, on finit par trouver.

     

    *  Pour mémoire :

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    Maurice Goldring est professeur émérite en Etudes irlandaises, habite la Goutte-d'Or depuis de nombreuses années, a publié La Goutte d''Or, quartier de France, aux Editions Autrement.

    Nous avions organisé une soirée littéraire autour de cette publication au café La Goutte rouge, rue Polonceau, le 2 décembre 2009.

    La Goutte d'Or dans wikipedia pour quelques infos globales.

    Le blog politique de Maurice Goldring.          

  • Des messages alarmants

    Nous recevons de temps en temps des messages d’inconnus du quartier qui nous connaissent malgré tout, à travers une participation à une réunion en mairie ou à un conseil de quartier, ou encore grâce à un surf sur internet qui les a conduit sur notre blog.

    Pas même adhérents, pas même voisins proches, mais animés du besoin de dire ce qu’ils pensent de la situation, de leur environnement, le dire à des personnes qui les entendraient, témoigner que parfois trop, c’est trop, y compris quand on est conscient que rien n’est simple, que les causes du mal sont complexes, que les solutions sont difficiles à mettre en œuvre.

    Ce lundi, nous avons reçu un long message de ce type. Ce n’est pas le premier. D’autres ont porté davantage sur la propreté, les tags, les vendeurs à la sauvette. Nous avons toujours répondu et relayé vers les élus, en ajoutant les compléments d’information dont nous disposions, en regroupant les témoignages pour leur donner plus de poids. Cette fois, le message se concentre sur la situation aux abords de l’Hôpital, à la sortie de la gare du Nord, côté rue de Maubeuge, et au cheminement rue Ambroise Paré. Une zone précise où se concentrent un marché de la drogue et les allers et venues des usagers, vendeurs et acheteurs de substances illicites.

    Coïncidence ou téléscopage de deux constatations : nous avions prévu de réagir à une invitation de la mairie de Paris, à travers sa Mission de prévention des toxicomanies – DASES,  à participer à une conférence sur les salles de consommation à moindres risques qui avait lieu le mercredi 5 octobre au Salon des arcades de l’Hôtel de Ville. Notre article est en ligne sur le blog à la date du 6 octobre. Le message de notre interlocutrice est ici ci-dessous : elle nous a autorisés à le diffuser.

    Je sais bien que ça paraît chaque fois un peu mesquin de s'inquiéter de son bout de chez soi, mais allez, je vais passer outre cette réserve et râler un bon coup sur mon bout de chez moi.

    En l'occurence, mon lieu de passage quotidien, journalier, et qui, s'il ne fut jamais buccolique, devient franchement sinistre et glauque.

    paris,gares,hôpital-lariboisière,drogues,toxicomanie,préventionLa rue Ambroise Paré que j'emprunte depuis plusieurs années, contre laquelle je râle et peste au gré de sa saleté et de sa puanteur : de l'angle avec la rue Guy Patin et son urinoir sauvage - à noter que le bitume est brulé par les coulées d'urine ; depuis plusieurs semaines y est aussi abandonnée une barrière, allez comprendre pourquoi – jusqu'à l'entrée du RER rue de Maubeuge – idem pour les odeurs avec en prime la crasse, les poubelles non ramassées, en hiver les éclairages défaillants, les changements incessants de sens de circulation.

    Itinéraire de semaine. Il existe une variante possible le week-end, pire en crasse et odeur, le passage par les marches qui conduisent à la Gare du Nord, coté taxi.

    La mairie que j'avais interpelée à ce sujet il y a déjà 1 an – quand les algecos des chantiers de la Gare occupaient les ¾ du trottoir Maubeuge obligeant les piétons à s'enfiler les uns derrière les autres entre crottes de chien, cheminées des parkings, sans ampoule au lampadaire – la mairie donc me répondait que vivre à coté des gares avait quelques inconvénients ! Pertinent...

    Avec un certain fatalisme, j'observe que la propreté est un combat ardu quoiqu'entreprenne la mairie. Alors, j'enfouie mon nez dans mes cheveux et je passe.

    paris,gares,hôpital-lariboisière,drogues,toxicomanie,préventionNon, ce qui m'inquiète, c'est les morts-vivants comme j'ai entendu les nommer une concierge de la rue Ambroise Paré. En 5 ans de temps, la rue est devenue un marché régulier où il y a de plus en plus de monde et toute la journée. La semaine dernière, à 8h du matin, j'ai vu deux gamines se précipiter au lieu de rassemblement, là, devant l'entrée des bureaux de la SNCF et interpeller les gens en quête de leur vendeur. Ca m'a plombée.

    Alors certes, jusqu'à présent, une certaine organisation des trottoirs réserve celui coté SNCF au marché, l'autre, coté Lariboisière, aux piétons. M'enfin, le marché a vraiment la côte : un seul trottoir va finir par faire juste. Certes aussi, je n'ai assisté à aucune violence visible, à aucune intimidation, si ce n'est des gens abimés et paumés (il y a eu meurtres quand même en 2009). Mon sentiment est que ce coin est lâché, abandonné ; en dehors de l'association Gaia régulièrement présente avec son bus (dorénavant 2 à 3 fois par semaine), aucune présence de personnes, pas de flics ou si peu que ça compte pour du beurre (la dernière fois où j'ai vu des uniformes, ils mettaient des PV aux véhicules ; c'est sûr qu'en matière de contrôle de la toxicomanie, c'est efficace !) : c'est là, que ça y reste ! Après tout, une partie de la rue est occupée par l'hopital et des bureaux, d'où moins de riverains, donc moins de protestations...

    Doit-on être fataliste là aussi ? Il y a des consignes pour éviter ce secteur et les remous qu'une intervention policière pourrait créer ?

    Il est impossible de décourager l'incrustation de ce marché dans ce bout de rue bien moche déjà ?

    Voilà...

    Merci si vous pouvez d'une manière ou d'une autre relayer l'info qu'il existe rue Ambroise Paré un marché de la dope qui s'incruste.

    Par ailleurs, la semaine dernière avait lieu une réunion du conseil de quartier (C.Q.) Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul (lien vers le site des CQ du 10e). Le thème principal en était le logement dans le 10e, quels constats et quels enjeux ? Toutefois les animateurs, juste après leur présentation des règles du conseil de quartier, ont demandé au représentant de Coordination toxicomanie de faire un point, comme un retour sur le dernier CQ, en avril 2011 consacré à l’errance entre les deux gares, de rappeler ce que sont les Caarud, de dire aux habitants comment leurs animateurs travaillent dans ce secteur. Et surtout comment ils espèrent pouvoir intervenir différemment à l’avenir. Le projet est de reconquérir un territoire. C’est bien de cela dont il s’agit en effet. Les trois médiateurs qui interviennent près de l’Hôpital, autour du dispositif de distribution de seringues, situé rue de Maubeuge, avec le bus Gaia stationné à proximité, ont pour mission d’accompagner le processus de réduction des risques mais également de mener une médiation sociale. Sur cette emprise SNCF, à la sortie du parking Vinci, près du distributeur, entre l’entrée de l’Hôpital et les quelques commerçants de la rue, la situation est préoccupante – comme en témoigne si justement le message de notre correspondante -. Il faut certes recréer des liens entre les habitants qui désespèrent de la situation dans leur rue, contacter les commerçants, les gardiens d’immeubles, sensibiliser les riverains. Mais il faudrait réellement faire pression sur le législateur pour qu’il se montre moins obtu face à des solutions expérimentales. Seule une opinion publique – et donc un électorat potentiel – est en capacité de faire avancer les choses. Encore faut-il que l’information cherche à l’atteindre. Que la communication ne se limite pas à informer des publics déjà convaincus. C’est déjà ce que nous écrivions jeudi.

    Les expériences réalisées dans des villes comme Bilbao, Rotterdam ou Vancouver, qui faisaient l’objet de cette conférence (lien vers le programme en pdf),  montrent qu’une autre approche est possible. Une approche qui tente de rendre un peu de dignité aux usagers des drogues et un peu de tranquillité aux riverains de ces zones où se concentrent les problèmes. C’est maintenant dans les quartiers qu’il faut apporter ces vidéos, projeter ces documentaires édifiants, faire venir les chercheurs et les médecins. Ne tardons pas. Même les meilleurs fatiguent.


  • ZSP élargie: c'est parti!

    Une très longue réunion menée par le chef de district Jacques Rigon s'est tenue lundi 5 février au commissariat du 20e  dans le cadre de l'opération Barbès Respire (voir notre article du 8 janvier). Adieu Barbès-Chapelle Respire, il faudra désormais écrire ZSP élargie.

    Pour échanger sur les avancées de ce dispositif, les représentants d'associations et de collectifs ne seront désormais plus seuls autour de la table. En effet, pour cette 1ère rencontre de l'année 2018, étaient présents les commissaires des 10e et 18e Damien Vallot et Valérie Goetz, un représentant du cabinet du préfet, des policiers chargés des cellules d'écoute mises en place récemment. Et côté ville, S. Bribard élu du 10e, A. Thini-Villerel chargé de mission au cabinet du maire du 18e, C. Bourguet du cabinet de Colombe Brossel et C. Lever-Matraja responsable de la DPSP 18e.

    L'association Vivre Gare du Nord et Est et le collectif Tranquillité Myrha ont désormais rejoint SOS La Chapelle, Demain La Chapelle, le Collectif Barbès, La Vie Dejean et Action Barbès autour de la table.

    Petit historique de la mise en place du dispositif

    C'est en janvier 2017 que tout a commencé après plusieurs interpellations des pouvoirs publics et des élus par des habitants du secteur Barbès réunis en collectif. Action Barbès avait rencontré les maires du 10e et 18e puis relayé un courrier à envoyer au préfet. La conjonction de ces actions avait alors abouti à deux réunions avec le préfet à la mairie du 18e. Le chef de district Jacques Rigon a organisé rapidement des réunions avec notre association et SOS Chapelle, puis Demain La Chapelle pour représenter le secteur Chapelle de chaque côté du viaduc. Le cercle s'est donc depuis considérablement élargi.

    Côté préfecture, il s'agissait d'être plus efficace, donc de réduire un empilement de dispositifs mis en place de part et d'autre de "l'épine dorsale" du boulevard de la Chapelle. Nous savions que les choses avançaient mais il fallait donner du temps au temps. Depuis le 22 janvier de cette année, il existe un seul dispositif : une zone de sécurité prioritaire (déjà présente côté 18e) élargie 10-18 et qui couvre l'intégralité du bassin déjà évoqué dans nos articles précédents.

     

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    Détails du dispositif

    Comme on le voit sur la carte ci-dessus, la zone est significativement étendue avec 4 quartiers définis : Barbès-Goutte d'or ; Scmr-Lariboisière-Gare du nord ; Château rouge-Doudeauville-Marcadet ; Chapelle-Dormoy-Pajol pour obtenir un maillage complet  et éviter les phénomènes de reports ; une zone pilotée par le chef de district. Le périmètre est ainsi délimité par le boulevard Barbès à l'ouest, les rues Ordener et Riquet au nord, les rues Pajol et Philippe de Girard à l'est et la rue La Fayette au sud.

    Pour une meilleure efficacité, J. Rigon a insisté sur l'importance de ce qu'il nomme "une police de contact" qui devra être sur les points névralgiques du secteur (une vingtaine identifiée). C'est aussi un dispositif spécifique d'écoute et d'échange avec un gradé référent par secteur qui se fera connaitre auprès de la population. Par ailleurs, deux référents (un par commissariat) peuvent déjà être contactés par mail. Ils assurent le lien avec les référents de secteur. (voir ci-dessous)

     

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    Enfin, dernier élément du dispositif, les associations participeront à une réunion mensuelle, comme celle du 5 février, avant chaque grande réunion opérationnelle, cette dernière étant réservée aux institutionnels et élus. C'est une première à Paris et sans doute sur le territoire. Certes, Action Barbès a le souvenir d'avoir été conviée à assister à ces réunions, par deux fois, après la mise en place de la ZSP en 2012. Mais il s'agissait alors essentiellement d'écouter. Puis, assez vite, le lien avec les habitants et les associations s'est rompu à notre grand regret.

    Lors de ces réunions à venir, les résultats obtenus seront toujours communiqués et ils seront complétés par un point sur l'évolution de la délinquance par quartier.

    Les actions communes avec la DPSP seront amplifiées pour les incivilités, le stationnement, les commerces.

    Par ailleurs, les commissaires ont rappelé le dispositif "réserve citoyenne" créé en janvier 2017. Plus d'informations, ici.

    La parole aux associations

    L'amélioration sur le secteur Château-rouge et particulièrement la rue Dejean a fait consensus. C'est moins convaincant pour la rue des Poissonniers où les ventes sauvette alimentaire laissent les trottoirs sales. La nécessité de contrôler certains commerces, particulièrement en matière d'hygiène, semble s'imposer. Du mieux aussi rue Myrha mais surtout en journée ; les nuisances nocturnes n'ont pas cessé.

    Sur le boulevard Barbès, on note un peu moins d'intrusions dans les halls d'immeubles, en revanche la sortie du métro est toujours très problématique avec les trop nombreux vendeurs de cigarettes et des vols à la tire fréquents. Aucune nouvelle du côté de la mairie sur une réouverture ou un déplacement du kiosque.

    Des mineurs isolés sont pris en charge quotidiennement par le centre d’action sociale protestant (CASP) mais d'autres seraient arrivés (voir notre article du 14 décembre). On les retrouve souvent le soir rue des Islettes où des agressions ont eu lieu.

    Du côté de la placette Polonceau, un peu moins d'occupation liée au trafic de drogue depuis peu. La commissaire du 18e précise que de nombreuses opérations ont été menées ainsi que des fermetures de commerces avec le risque que les trafics se déplacent alors dans les halls d'immeuble ou même dans des logements. Rien n'est simple et donc pas de solution miracle à attendre.

    Du côté des occupations et dégradations des Autolib, il y a du mieux rues de Sofia et Guy Patin. Le résultat probable de l'action menée conjointement par la police et la société, a précisé J. Rigon. Les véhicules sont mieux sécurisés et les policiers ont désormais des badges pour fermer d'éventuelles voitures restées ouvertes.

    Pour le marché, nous sommes nombreux à constater les ventes illicites dans l'allée centrale. L'absence d'agents de la DPSP est déplorée le samedi. C. Lever-Matraja en a bien conscience. Elle précise qu'elle dispose de deux équipages le mercredi mais qu'il faut faire appel au volontariat pour le samedi. Or, chaque 1er dimanche du mois, les agents vont  sécuriser la piétonnisation des Champs Elysées, donc pour Barbès, la veille....

    Les ventes sauvette sont aussi nombreuses sur le pont de Jessaint et sur le bouievard de la Chapelle entre la rue de Tombouctou et la place de la Chapelle. Les services de propreté passant le matin, les trottoirs restent dans un état de malpropreté jusqu'au lendemain. Les horaires de passage seraient à revoir mais pour cette question, la balle est dans le camp de la mairie. Le "pont aux pigeons", passerelle située entre le boulevard et la rue de Jessaint, lui aussi lieu de vente très fréquenté, est dans un état épouvantable. La possible fermeture de cet espace (vraiment petit) a été plusieurs fois évoquée et là encore, on attend toujours une action des élus.

    Du côté de la Chapelle, la présence policière est visible mais beaucoup de problèmes restent à régler, notamment en matière de commerces. Un renfort par la DPSP a été demandé par l'association SOS La Chapelle.

    Enfin, le secteur Gare du Nord et les abords de la salle de consommation bénéficient de la nouvelle ZSP. Attendons un peu pour en observer les effets positifs.

    Nous connaissons depuis la semaine dernière les villes qui vont bénéficier de la nouvelle police de sécurité du quotidien. Le secteur de la ZSP élargie sera concerné à partir de janvier 2019; ce sera l'unique secteur parisien choisi.

    Pour rappel, un arrêté anti-alcool a permis tout récemment d'étendre la zone concernée dans le 18e, sachant qu'un tel dispositif existe également côté 10e.

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  • Mort du duc de Choiseul

    medium_choiseul.jpgIl y a deux cents vingt ans, le 8 Mai 1785 à midi très exactement, mourrait Etienne Joseph, comte de Stainville, duc de Choiseul. Il a 66 ans. Ruiné par un train de vie somptueux et malgré une fortune colossale, Choiseul habite depuis quelques années en l’hôtel Delaunay, situé au coin de l’actuelle rue Drouot (anciennement rue de la Grange Batelière) et du boulevard des Italiens. L’hôtel particulier, construit en 1716 pour Nicolas Delaunay, aujourd’hui 5 rue Drouot, ne compte que 30 chambres. C’est peu pour le train de vie de Choiseul. Il en a fait sa résidence en 1782 car il a été obligé de vendre par parcelles pour lotissements le jardin de son splendide hôtel de la rue de Richelieu toute proche, puis l’hôtel lui-même (cet hôtel particulier était situé au niveau des n° 90-98 de l’actuelle rue de Richelieu. Choiseul le tenait de son mariage avec Mlle Crozat, fille su richissime banquier Crozat de Ramon). En 1796, l’endroit devient le siège de l’état-major de la place de Paris et de la Garde nationale. En 1821, il sera démoli pour la construction d’un Opéra provisoire, lui-même ravagé par un incendie le 28 Octobre 1873.

    Celui qui meurt a été 12 ans durant, de 1758 à 1770, l’homme le plus puissant de France. Premier Ministre de fait si ce n’est en titre de Louis XV, il est un petit homme rouquin assez laid, au visage grêlé, mais à l’esprit vif et à l’intelligence féconde. Ami des philosophes sans aller jusqu’à les soutenir, aidé par la Pompadour au début de sa carrière, il doit beaucoup aux femmes. A son épouse d’abord à laquelle il se marie lorsqu’elle n’a que 15 ans pour sa fortune énorme, par sa sœur, Béatrix de Choiseul, duchesse de Gramont, intrigante et sa maîtresse à l’occasion à défaut de n'avoir pas pu être celle du Roi, et toutes les autres jusqu’à la comtesse de Brionne, la dernière en liste. Il a tant aimé le plaisir. Toutes les 3 sont à son chevet. Celui qui a inspiré Beaumarchias pour créer le personnage du comte Almaviva des Noces de Figaro meurt avec 10 millions de Livres de dettes (à peu près l’équivalent en Euros d’aujourd’hui). Ses 200 invités quotidiens ont eu raison de sa fortune. Fin politique, pragmatique, il n’a eu qu’un tort : se penser assez fort pour s’attaquer à la du Barry. Louis XV a préféré sa maîtresse et ses derniers plaisirs à son Ministre. Exit Choiseul. Il ne reviendra pas au pouvoir malgré les efforts de Marie Antoinette. Il meurt d’une bronchite mal soignée par des médecins dignes de Molière. Comme il se doit, une foule considérable envahit le quartier pendant son agonie. Sa mort lui évite le scandale de la banqueroute. On savait vivre au XVIIIème siècle.

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    Sources :
    Mémoires du duc de Choiseul – collection Le Temps Retrouvé – Mercure de France
    Les Hommes de la Liberté – tome 4 La Révolution qui lève – Claude Manceron – Robert Laffont

    Choiseul, naissance de la gauche - Guy Chaussinand-Nogaret - Perrin
    Nomenclature des rues de Paris BHVP Ed. 2002

    Nota : à propos de la femme de Choiseul, il est sorti il y a quelques années un excellent roman de Laurence Cossé dont le titre est 'La femme du premier ministre" NRF Gallimard. Paris Neuvième ne peut que vous conseiller très vivement cet excellent roman basé sur des faits historiques indiscutables.

  • Conseils de quartier

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    Comme annoncé dans notre article à propos de la Mission Démocratie Locale, la Ville de Paris lance une grande campagne de communication pour sensibiliser les habitants et les faire participer aux Conseils de quartier. L’Adjointe au Maire chargée de ces questions a publié un communiqué de presse le 8 Février. Vous pouvez visiter la page du site web de la Ville consacrée au sujet avec possibilité de télécharger des documents. Fichier PDF de l'affiche de la campagne : cliquez ICI

     

    A bien le lire, ce communiqué contient une information intéressante : 25 000 participants pour 400 réunions font une moyenne d’un peu plus de 60 participants par réunion ou bien, si on considère la population de Paris en âge d’y participer, environ 60% de 2 millions soit 1,2 million, 2% de participation. C’est faible, très faible. Les Parisiens seraient ils sans illusion sur l’influence des Conseils de quartier ? La question vaut d’être posée et peut être en commençant par vous, lecteurs de Paris Neuvième. Vous pouvez toujours laisser un commentaire pour dire ce que vous en pensez.