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Mort du duc de Choiseul

medium_choiseul.jpgIl y a deux cents vingt ans, le 8 Mai 1785 à midi très exactement, mourrait Etienne Joseph, comte de Stainville, duc de Choiseul. Il a 66 ans. Ruiné par un train de vie somptueux et malgré une fortune colossale, Choiseul habite depuis quelques années en l’hôtel Delaunay, situé au coin de l’actuelle rue Drouot (anciennement rue de la Grange Batelière) et du boulevard des Italiens. L’hôtel particulier, construit en 1716 pour Nicolas Delaunay, aujourd’hui 5 rue Drouot, ne compte que 30 chambres. C’est peu pour le train de vie de Choiseul. Il en a fait sa résidence en 1782 car il a été obligé de vendre par parcelles pour lotissements le jardin de son splendide hôtel de la rue de Richelieu toute proche, puis l’hôtel lui-même (cet hôtel particulier était situé au niveau des n° 90-98 de l’actuelle rue de Richelieu. Choiseul le tenait de son mariage avec Mlle Crozat, fille su richissime banquier Crozat de Ramon). En 1796, l’endroit devient le siège de l’état-major de la place de Paris et de la Garde nationale. En 1821, il sera démoli pour la construction d’un Opéra provisoire, lui-même ravagé par un incendie le 28 Octobre 1873.

Celui qui meurt a été 12 ans durant, de 1758 à 1770, l’homme le plus puissant de France. Premier Ministre de fait si ce n’est en titre de Louis XV, il est un petit homme rouquin assez laid, au visage grêlé, mais à l’esprit vif et à l’intelligence féconde. Ami des philosophes sans aller jusqu’à les soutenir, aidé par la Pompadour au début de sa carrière, il doit beaucoup aux femmes. A son épouse d’abord à laquelle il se marie lorsqu’elle n’a que 15 ans pour sa fortune énorme, par sa sœur, Béatrix de Choiseul, duchesse de Gramont, intrigante et sa maîtresse à l’occasion à défaut de n'avoir pas pu être celle du Roi, et toutes les autres jusqu’à la comtesse de Brionne, la dernière en liste. Il a tant aimé le plaisir. Toutes les 3 sont à son chevet. Celui qui a inspiré Beaumarchias pour créer le personnage du comte Almaviva des Noces de Figaro meurt avec 10 millions de Livres de dettes (à peu près l’équivalent en Euros d’aujourd’hui). Ses 200 invités quotidiens ont eu raison de sa fortune. Fin politique, pragmatique, il n’a eu qu’un tort : se penser assez fort pour s’attaquer à la du Barry. Louis XV a préféré sa maîtresse et ses derniers plaisirs à son Ministre. Exit Choiseul. Il ne reviendra pas au pouvoir malgré les efforts de Marie Antoinette. Il meurt d’une bronchite mal soignée par des médecins dignes de Molière. Comme il se doit, une foule considérable envahit le quartier pendant son agonie. Sa mort lui évite le scandale de la banqueroute. On savait vivre au XVIIIème siècle.

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Sources :
Mémoires du duc de Choiseul – collection Le Temps Retrouvé – Mercure de France
Les Hommes de la Liberté – tome 4 La Révolution qui lève – Claude Manceron – Robert Laffont

Choiseul, naissance de la gauche - Guy Chaussinand-Nogaret - Perrin
Nomenclature des rues de Paris BHVP Ed. 2002

Nota : à propos de la femme de Choiseul, il est sorti il y a quelques années un excellent roman de Laurence Cossé dont le titre est 'La femme du premier ministre" NRF Gallimard. Paris Neuvième ne peut que vous conseiller très vivement cet excellent roman basé sur des faits historiques indiscutables.

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