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Rechercher : conseils de quartier

  • Nouveau plan de circulation de la Goutte d'Or : la réunion est annulée, apportez votre contribution en ligne

    Nous avions annoncé sur ce blog une prochaine réunion publique pour un premier bilan provisoire du nouveau plan de circulation de la Goutte d'Or. Confinement oblige, cette réunion initialement prévue le 12 novembre prochain est évidemment annulée. Une autre réunion publique sera organisée par la Mairie du 18e après le confinement.

    En attendant, si vous êtes habitant ou commerçant dans le quartier, vous pouvez apporter votre contribution en ligne, avec un questionnaire dédié (cliquer ici). À travers quelques questions simples, vous pouvez pointer les aspects positifs et/ou négatif et proposer des changements éventuels au plan de circulation du quartier, mais également sur l'élargissement de la zone Paris respire Goutte d'Or-Château Rouge. Pour vous aider, en bas du questionnaire vous pouvez télécharger le nouveau plan de circulation et le nouveau plan de Paris respire Goutte d'Or-Château-Rouge.

    nouveau-plan-de-circulation-Goutte-dOr - copie.jpg

  • Salle de consommation à moindre risque : entretien avec José Matos, chef de service chez Gaïa

    Cela fait quatre ans que la salle de consommation à moindre risque (SCMR) a ouvert ses portes rue Ambroise Paré à Paris (10e). Pour l’occasion, nous avons interrogé José Matos, chef de service chez Gaïa, responsable des maraudes autour de la SCMR. Cet entretien permet de faire le point sur les questions de drogues autour de la gare du Nord, mais également plus largement sur le Nord parisien, et aussi de démentir certaines fakenews sur le sujet.

    scmr,entretien,10e

    Portail d'entrée de la SCMR rue Ambroise Paré, octobre 2020

     

    Action Barbès : Pouvez-vous nous préciser votre fonction à Gaïa et votre rôle au sein de de la SCMR ?

    José Matos : Je suis chef de service au Caarud*. Caarud qui est porteur de la salle de consommation. Nous sommes deux chefs de service à la salle,  Jamel Lazic qui est en charge de la gestion à l’intérieur de la salle, et moi qui suis en charge de l’extérieur, c’est-à-dire des maraudes, des opérations de ramassage de seringues et de l’antenne mobile qui tourne cinq jours sur sept actuellement.

     

    Pouvez-vous, en quelques mots, rappeler le fonctionnement et le but de la salle de consommation à moindre risque ?

    La salle de consommation à moindre risque a deux objectifs, le premier est un objectif de santé publique, c’est-à-dire de permettre à des personnes très précaires – soixante pour cent des usagers de la salle sont SDF ou en situation de très grande précarité – de pouvoir consommer dans des conditions d’hygiène et de sécurité satisfaisantes , d’éviter les overdoses, d’éviter les risques liés à la consommation de produits et à l’injection, et de créer du lien, d’entrer en contact avec une équipe médico-sociale.

    Le deuxième objectif est lui un objectif de tranquillité publique. La salle étant implantée dans un quartier qu’on appelle une "scène ouverte", c’est-à-dire un lieu où se vend, s’échange et se consomme de la drogue, l’idée est d’agir sur cette scène préexistante, en limitant au maximum la consommation dans la rue, dans les toilettes publiques, dans les parkings, dans les halls d’immeuble…

    Pour fonctionner correctement et être en conformité avec la loi, la salle de consommation emploie un médecin à temps plein, un psychiatre à mi-temps et douze infirmières et infirmiers. Cela dément les mensonges dits par une candidate à la mairie de Paris lors d’un débat télévisée, qui affirmait l’absence de personnel médical dans la salle. Pourtant la simple lecture du cahier des charges des SCMR [voir en ligne sur legifrance.gouv] aurait suffi pour avoir confirmation de cet impératif médical. Cette offre est complétée avec des partenariats avec des structures de soin, notamment l’hôpital Fernand Vidal. Nous avons également une permanence de la sécurité sociale une fois par semaine.

    On nous pose souvent la question du sevrage (qui n’est pas une finalité de la SCMR) pour les usagers. Il faut dire que la question du sevrage n’est pas simple, il est difficile à envisager d’emblée une sortie de l’addiction vers un sevrage, c’est le fruit d’un processus complexe. Il s’envisage dans un parcours individuel accompagné sur un temps long. La salle est un premier maillon, souvent celui d’un tout premier contact avec une structure médico-sociale.

     

    La période du confinement a vu la retour de consommations de drogues dans l’espace public, d’injections en particulier, comment la SCMR a fonctionné durant cette période ? A-t-elle repris depuis un fonctionnement normal, en terme de personnes accueillies et d’amplitude d’ouverture de la salle ?

    Le confinement a eu un impact très important sur la salle. Nous avons décidé de maintenir la salle ouverte pour accueillir des usagers, mais pour ce faire il a fallu d’abord penser à protéger le personnel de la salle, et aussi les personnes qui fréquentent la salle. Sachant que la salle était à un niveau initial de 300 à 400 passages par jour habituellement, avec une ouverture le matin depuis octobre 2019, nous ne pouvions pas ouvrir sans opérer des changements : nous avons réduit le nombre de postes "d’injection" d’abord à quatre (au lieu de douze habituellement) puis à six, pour laisser un poste libre entre chaque personne, afin de pouvoir garantir la mise en place des gestes barrières pour tous. L’espace "d’inhalation" a lui été complètement fermé (six postes), les locaux ne permettant pas une aération suffisante pour que les personnes soient suffisamment en sécurité vis-à-vis de la Covid. Ces mesures ont considérablement réduit notre capacité d’accueil, limitant alors celle-ci à quatre-vingt passages maximum par jour. Aujourd’hui, avec six postes d’injection et toujours aucun poste d’inhalation, la salle actuellement ne peut accueillir qu’une centaine de passages par jour en moyenne.

     

    Quels sont les retours des habitants et riverains durant cette période et depuis, les signalements ont-ils augmenté ?

    Oui, forcément, ces personnes qui consomment des drogues n’ont pas arrêté avec le confinement, elles n’ont simplement pas pu venir le faire dans la salle, donc l’ont fait dehors comme avant. Nous avons maintenu des sorties quotidiennes pour ramasser les seringues laissées dans l’espace public et rencontrer les usagers dans le quartier. On a eu des appels de riverains auxquels on a tous répondu, environ trois par jour. Pour des intrusions dans des immeubles par exemple, on s’est déplacé systématiquement pour rencontrer l’usager, lui demander de sortir et faire un point sur sa situation. C’est vrai que cette période était très compliquée pour ces usages, n’ayant pas de solution alternative – nous sommes toujours la seule salle de consommation pour toute l’Ile-de-France. C’est vrai aussi que durant le confinement il y a eu plus d’appels, plus de matériel ramassé dehors : on a vu un retour des consommations à l’extérieur.

    D’une manière générale il faut dire que la situation autour de la salle n’est pas aussi pacifiée qu’on le souhaiterait et nous comprenons les exigences des riverains qui aspirent à une légitime tranquillité publique dans leur quartier. L’ouverture d’autres salles serait une solution forte pour améliorer les choses, mais il faut encore plus de travail de prévention vers les usagers, et aussi une plus grande présence policière.

     

    Quand on habite dans le secteur autour de la SCMR et qu’on est le témoin d’une scène d’injection dans l’espace public ou dans un hall d’immeuble, comment réagir ? Que doit-on faire (et ne pas faire) ? Qui doit-on appeler ?

    On peut nous appeler, nous avons une ligne dédiée aux riverains [tel : 07 62 49 93 45] qui est ouverte de 9 h à 21 h du lundi au vendredi et actuellement de 13 h à 21 h le week-end. On essaie de répondre et d’intervenir immédiatement, mais il arrive parfois que nous soyons déjà en intervention ailleurs.

    En dehors de ces horaires, mais aussi pendant, on peut appeler la police [tel : 17 / mail : ecoute10@interieur.gouv.fr]. C’est même le premier recours, car nous n’avons pas de moyens de coercition, seule la police peut contraindre une personne à quitter un lieu. Notre rôle est celui de la médiation, nous allons discuter, tenter de convaincre la personne de partir d’elle-même.

    On peut éventuellement aller soi-même parler avec la personne consommant de la drogue (à éviter en pleine injection), en restant poli (en vouvoyant la personne par exemple), en expliquant que sa présence est gênante et pose problème à cet endroit (cage d’escalier…). Généralement la plupart des usagers de drogue vont obtempérer et partir, ils cherchent plutôt à se cacher et éviter les situations de conflit. Dans le cas contraire il ne faut pas insister et appeler la police.

    J’en profite pour faire une mise au point sur la circulaire de politique pénale [Circulaire du 13 juillet 2016] et les fausses nouvelles répandues à ce sujet par des opposants à la salle. Il faut donc réaffirmer que la police est libre d’intervenir partout autour de la salle, devant la salle, et elle le fait, même à l’intérieur de la salle si besoin ! Le secteur n'est pas une zone de non-droit. La seule et unique exception est faite pour les usagers contrôlés à proximité qui sont autorisés à détenir une petite quantité de produit pour venir à la salle (NDLR : un usager doit présenter une dose de produit stupéfiant à consommer à l’entrée de la salle pour y rentrer, cela évite le deal à l’intérieur ; la salle ne fournit aucun produit stupéfiant ni produit de substitution). Une personne contrôlée par la police à proximité de la SCMR avec une grande quantité de produits est automatiquement arrêtée et emmenée en garde à vue, puis ensuite déférée au Parquet.

     

    Depuis plusieurs mois, on observe l’arrivée de nouvelles personnes en errance autour de la gare du Nord, principalement des fumeurs de crack apparemment, notamment dans la "cour des taxis" de la gare, proche de la salle de consommation. Cette présence est-elle liée à la SCMR ? Interfère-t-elle avec le fonctionnement de la salle ?

    Cette présence n’est pas liée à la SCMR. Il faut rappeler que la scène ouverte de toxicomanie autour de la gare existe bien avant l’implantation de la salle, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été positionnée à cet endroit. C’est bien la gare du Nord qui attire ces personnes, la cour des taxis ayant un rôle de "place du village" dans cette scène ouverte. Les importantes évacuations de la Porte de La Chapelle et de la Porte d’Aubervilliers ont entrainé une pression très forte du côté de Stalingrad et du jardin d’Eole, mais aussi vers la gare. Il faut dire aussi que certaines personnes ont des "interdictions de territoire", la justice leur ordonnant de ne pas paraitre dans certains arrondissements comme les 18e et 19e arrondissements, et donc se rabattent sur le 10e. Nous voyons également de nouvelles personnes, notamment avec notre antenne mobile, Porte de la Chapelle, Porte d’Aubervilliers et au jardin d’Eole, et là c’est lié à la précarité qui grandit avec la crise de la Covid. Ces personnes viennent d’un peu partout, de Paris, de proche banlieue ou de la Grande Couronne, ou même de province, Paris ayant toujours eu un pouvoir d’attraction en matière de drogues. On voit depuis longtemps, des personnes venir à Paris pour un mois ou deux et puis repartir en province.

     

    Q : Plus généralement, le Nord parisien connait actuellement un phénomène inquiétant de consommation de crack qui semble encore s’étendre. Votre métier fait que vous connaissez bien la situation de la consommation de drogues sur le Nord de Paris. Pensez-vous que seul le démantèlement de la "colline du Crack" porte de la Chapelle en soit à l’origine, ou constatez-vous l’arrivée de nouveaux usagers de drogues ? Le cas échéant, est-ce que ces personnes répondent à un profil particulier ?

    C’est évidemment multi-factoriel, mais il est vrai que l’évacuation de la "colline  du Crack" Porte de la Chapelle, qui était devenue un lieu hors de contrôle, a dispersé les centaines personnes qui y gravitaient. Cela a eu principalement un impact sur Stalingrad et le jardin d’Eole mais aussi en Seine-Saint-Denis.

    C’est un des facteurs, mais il y en a d’autres, comme l’arrivée des migrants parmi les usagers de crack. Phénomène d’abord marginal il y a encore deux ans, la proximité de ces personnes à la rue (migrants et usagers de crack) a créé des échanges entre eux et il est moins rare aujourd’hui de voir certains migrants sans hébergement tomber dans la consommation de crack.

    Il y a également de nouveaux consommateurs qui sont des personnes à la situation économique précaire (intérimaires, intermittents du spectacle…) et qui ont "flanché" notamment avec le confinement et la crise économique. Ce phénomène accompagne chaque crise économique.

    Un autre facteur est la médiatisation, le sujet ayant eu une grande couverture médiatique, cela a un effet de "publicité". On peut rencontrer des personnes nous disant avoir vu un reportage à la télé et du coup être venues "voir sur place comment cela se passe !"

     

    Q : Il est question d’ouvrir des salles de consommation et de repos à destination de ces consommateurs de crack dont le comportement peut être parfois dangereux, pour eux-mêmes mais aussi leur environnement. Est-ce qu’il s’agirait de salle de même type que la SCMR de la rue Ambroise Paré (qui n’accueille pas de consommateurs de crack NDLR), ou de dispositifs spécifiques ? Autrement dit, est-ce que la politique de "réduction des risques**" (RDR) est la même pour les "injecteurs" que pour les fumeurs de crack ?

    Une salle de consommation est forcément adaptée à une situation donnée. Par exemple, la SCMR de Paris n’est pas pensée comme la SCMR de Strasbourg, cette ville ne connaissant pas de scène ouverte comme à Paris, les enjeux étant différents, même s’il y a un fond commun. Le modèle qui devra se mettre en place à d’autres endroits pour répondre à la problématique du crack devra forcément s’adapter à la consommation du crack. Ce serait l’inverse de ce qui se pratique à la SCMR de la gare du Nord, c’est-à-dire beaucoup de postes d’inhalation et moins de postes d’injection.

    Ce qu’il me semble indispensable, c’est que cela soit associé à des salles de repos, notamment la journée quand il n’y pas de lieux d’accueil pour les personnes en errance (les accueils de jour ne permettent pas de dormir).

    Mais au-delà de ces dispositifs, l’hébergement reste primordial. D’ailleurs, pendant le confinement nous avons offert des hébergements hôteliers à beaucoup de personnes, les plus fragiles. Aujourd’hui nous hébergeons environ soixante-dix personnes en hôtel. Cela permet de ramener les personnes vers des consommations plus raisonnées. La plupart des usagers baissent leur consommation et vont moins sur les scènes ouvertes lorsqu’ils sont hébergés dans des conditions décentes. D’une manière générale, même si ces personnes ne sortent pas de la consommation de drogues, elles "vont mieux", consomment moins et adoptent des comportements moins agressifs.

    Les horaires également doivent être adaptés pour correspondre à une demande spécifique. Comme nous nous sommes adaptés aux horaires des usagers à la SCMR de la gare du Nord, il faudra s’adapter aux horaires qui sont ceux des usagers de crack.

     

    Propos recueillis par téléphone le 25 octobre 2020.

     

    * CAARUD : Centres d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues, créés par la loi de santé publique 2004-806 du 9 août 2004 qui institutionnalise la politique de réduction des risques (RDR).

    ** Réduction des risques (RDR) : la politique de réduction des risques liés à la toxicomanie a été institutionnalisée en France par la loi de santé publique 2004-806 du 9 août 2004. Cette approche privilégie la prévention et les soins afin de limiter les risques sanitaires et sociaux liÃ

  • Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas

    Ce devait être ce mercredi, tout était prêt, la sécurité devait être assurée, les personnels et les usagers ravis de se retrouver pour la réouverture de la bibliothèque de la Goutte d'Or après une longue fermeture à cause de l'insécurité ambiante (voir notre article de lundi dernier). Et puis non, la réouverture est reportée sine die suite à un nouvel épisode de vandalisme contre le bâtiment de la bibliothèque. Cette fois ce sont trois baies vitrées qui ont été brisées la nuit du 14 au 15 décembre, délibérément. En effet, le ou les auteurs de cet acte ont utilisé un potelet descellé, tel un bélier, pour frapper méticuleusement chacune des vitres en son centre. Ce ne sont pas des dommages collatéraux mais bien une attaque volontaire de la bibliothèque de la Goutte d'Or !

     

    On s'en est pris à une bibliothèque !!

    La directrice de la bibliothèque, Catherine Geoffroy, dont nous avons souvent salué ici l'investissement, est donc contrainte de garder les portes de la bibliothèque closes malgré les mesures spécifiques prises par la Mairie de Paris en accord avec les personnels de la bibliothèque pour accompagner cette réouverture. Peut-être rouvrira-t-elle en janvier, peut-être.

    Les personnels ont cette fois écrit au Président de la République, au Ministre de la Justice, au Ministre de l'Intérieur et au Préfet de Police de Paris dans l'espoir d'être enfin entendus.

    Nous tenons à dire à l'ensemble des personnels de la bibliothèque notre pleine solidarité face à ces évènements et l'immense attache des habitants du quartier à ce lieu culturel essentiel à la Goutte d'Or.

     

    Mais que fait la Police ?

    Nous n'avons de cesse, avec de nombreuses associations et collectifs d'habitants, de réclamer aux autorités le droit à la sécurité pour les habitants et les travailleurs du secteur Barbès-Sud Goutte d'Or. Mais hélas, rien n'y fait, la Préfecture de police semble avoir abandonné ce quartier et nous devons déplorer une augmentation incessante de l'insécurité sur ce secteur.

    Au centre de la ZSP 10-18 - un dispositif qui semble avoir vécu - le secteur Barbès-Goutte d'Or Sud est sans aucun doute celui qui concentre le plus de problèmes liés à l'insécurité, la liste des trafics, crimes et délits y est interminable : vente de cigarette de contrebande, deal de drogues en tout genre, recel (de téléphone, vélos, bijoux...), vols à l'arrachée, vols/agressions avec violence/armes, menaces sur les commerçants et habitants, prostitution dans les communs des immeubles, règlements de comptes sanglants, vente de faux-permis... (des crimes et délits qui relèvent tous de la Police nationale NDLR) Le tout avec un commissariat de la Police judiciaire en son centre ! Cette terrible situation est parfaitement connue des autorités policières et préfectorales sans qu'on ne voit le début d'une action en profondeur et sur la durée, seulement des actions ponctuelles, plus symboliques qu'efficaces.

    Coïncidence ou pas, nous constatons que cette aggravation est concomitante à l'arrestation des six policiers de la BAC qui s'étaient gravement compromis dans les différents trafics du quartier ("l'Affaire Bilka"), et dont nous espérions un effet positif sur la tranquillité du quartier, mais aussi... à l'arrivée du Préfet de Police Lallement, dont le bilan n'est pas brillant sur le Nord-Est de la Capitale.

    Nous sommes en droit de se demander pourquoi le Ministère de l'Intérieur ne veut, ou ne peut pas, assurer la sécurité dans ce quartier de Paris, pourquoi on abandonne des habitants, des travailleurs et des commerçants à leur triste sort. La ZSP, mise en place en 2012, devait permettre de juguler la délinquance ici, ce fut le cas un temps (voir nos très nombreux articles à ce sujet), mais aujourd'hui il faut constater que c'est un échec. Un échec dont la Goutte d'Or est la première a en faire les frais. Il est donc urgent de (re)penser un dispositif policier qui soit efficace et avec des objectifs ambitieux (il ne s'agit pas de "contenir" la délinquance, ce qui a toujours été fait ici depuis des décennies), il faut également des effectifs de police suffisants, bien évidemment. Mais surtout il faut que les autorités, le Préfet de Police en premier, montrent une volonté non feinte de résoudre réellement les problèmes de sécurité de ce secteur et engagent une action d'envergure en ce sens. Le travail sera long pour retrouver un situation "normale", nous en avons bien conscience, raison de plus pour s'y mettre dès à présent.

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    Nouveau dégâts sur les vitres de la bibliothèque, mardi 15 décembre 2020 (Nota :il a fallu s'expliquer successivement avec trois personnes "tenant les murs" pour "avoir le droit" de faire cette photographie)

     

  • Bibliothèque de la Goutte d'Or : une lettre ouverte au Président de la République

    Nous vous relations avant-hier les derniers déboires de la bibliothèque de la Goutte d'Or (voir notre article : "Après avoir été de nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d'Or ne rouvre finalement pas"). À la suite de ce nouvel épisode de vandalisme ciblé contre le bâtiment de la bibliothèque, les personnels ont adressé une lettre ouverte au Président de la République. Nous la reproduisons ci-dessous.

     

    Bibliothèque Goutte d’Or                             M. Le Président de la République
    2/4 rue Fleury – 75018 Paris                       Palais de l’Élysée
    01 53 09 26 10                                              55, rue du Faubourg Saint-Honoré
    bibliotheque.goutte-dor@paris.fr               75008 Paris

     

                                    Paris, le 16/12/2020

     

    Monsieur le Président de la République,

     

    Nous souhaitons attirer votre attention sur la zone de non-droit que constituent les rues environnant la bibliothèque municipale Goutte d’Or et vous demander de bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour que cessent les innombrables crimes et délits qui s’y produisent à longueur de temps. Ceux-ci nous ont conduits à devoir fermer la bibliothèque au public jusqu’à la fin de cette année.
    Nous constatons que les lois de la République ne s’appliquent pas dans ce quartier, livré à la criminalité sans que des moyens suffisants soient mis en place pour la faire cesser. Il s’agit pourtant d’un Quartier de Reconquête Républicaine (QRR), dans lequel le rétablissement de l’État de droit et de la justice devrait être une priorité pour les pouvoirs publics.
    Aux ventes illégales de cigarettes et de cannabis, déjà implantées depuis plusieurs années, est venu s’ajouter, depuis le premier confinement, le trafic des médicaments psychotropes. Des dizaines de dealers, qui ne sont pas des habitants du quartier ni des mineurs non accompagnés, stationnent en permanence au pied de notre établissement. Ils occupent en masse la voie publique, vendent les médicaments ouvertement, au grand jour et même à la criée, en toute impunité. 
    De très nombreux individus consomment ces drogues sur place et se trouvent dans un état second, en proie à des crises parfois violentes.
    Les rixes entre dealers sont quotidiennes, très brutales ; nous assistons à des lynchages, des coups de couteau, des morts. 
    Il n’y a plus de vie de quartier à cet endroit (certaines boutiques ont même dû fermer), devenu le territoire exclusif des dealers. Le public de la bibliothèque n’ose plus venir, notamment les familles, les enfants. Des usagers se sont fait agresser, voler, et ne reviendront plus.
    De plus, les dealers regroupés par dizaines forment une foule potentiellement contaminante car ils ignorent impunément le confinement, le couvre-feu, les distances sanitaires, le port du masque. Leurs cris incessants sont insupportables ; malgré les passages des services de la propreté, la rue est souillée des ordures dont ils jonchent le sol à tout moment.
    À deux reprises en un mois, le 16 novembre puis le 14 décembre derniers, les dealers ont enfoncé avec un bélier les parois vitrées de la bibliothèque. La deuxième attaque représente trois impacts méthodiquement ciblés sur chacune des trois vitres restées intactes le 16 novembre. Cette agression manifeste l’intention claire de s’en prendre à la bibliothèque en tant que telle. C’est donc un danger grave que nous portons à votre attention.
    Cette deuxième attaque nous a conduits à fermer pour la deuxième fois, malgré les importantes mesures de sécurité que la Ville de Paris avait mises en place pour que nous puissions rouvrir – cette réouverture aurait dû avoir lieu aujourd’hui même, après un mois de fermeture.
    Nous nous adressons à vous car il s’agit de crimes et de délits qui relèvent des pouvoirs régaliens de l’État : police et justice notamment.
    Compte tenu des graves agressions dont la bibliothèque a fait l’objet récemment et du basculement du quartier dans une violence et une criminalité de plus en plus marquées, nous demandons urgemment la présence de forces de police statiques, en nombre suffisant et le temps nécessaire (des semaines ou des mois s’il le faut) pour chasser les dealers du point critique que constitue le carrefour des rues Fleury, Charbonnière et de Chartres. Nous demandons également l’installation par la Préfecture de caméras de surveillance à ce carrefour, qui constitue un point stratégique pour la criminalité grâce aux nombreuses échappées que permet sa configuration en étoile.
    Un courrier d’alerte vous avait été adressé, ainsi qu’à M. le Préfet de Police et à plusieurs ministres par l’Inter-associations de la Goutte d’Or le 22 octobre dernier. Des réponses ont été envoyées exprimant la préoccupation des pouvoirs publics et leur volonté de traiter ce problème. Mais à ce jour, nous ne constatons aucun  renforcement des moyens mis en œuvre, aucune évolution de la situation, si ce n’est de nouveaux actes de violence et une dégradation aussi rapide qu’inquiétante.
    Agents de service public dans un quartier populaire et dans une bibliothèque familiale auxquels nous sommes attachés, nous souffrons de ne pouvoir accomplir notre travail et de constater que les habitants, également très attachés à leur bibliothèque, sont privés de cet équipement public et d’un accès essentiel à la culture.
    Stupéfaits et indignés d’assister toute la journée à des agissements criminels effectués en masse, à ciel ouvert, à grand bruit et en toute impunité, nous espérons que vous voudrez bien répondre à notre demande afin que le quartier retrouve la tranquillité et les services publics auxquels il a droit, comme toute autre partie du territoire français.
    Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération respectueuse.


    L’équipe de la Bibliothèque Goutte d’Or

     

    Copies à : M. le Premier Ministre, M. le Ministre de l’Intérieur, M. le Ministre de la Justice, M. le Préfet de Police de Paris, M. le Procureur de la République de Paris

     

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  • Inauguration de la P’tite ferme de la Goutte d’Or

    Ce vendredi 22 mars, sera inaugurée la P’tite ferme de la Goutte d’Or. Gérée par l’association Les Fermiers de la francilienne, cette mini-ferme urbaine a trouvé sa place au fond du square Alain Bashung dans le quartier de la Goutte d'Or. ferme,goutte-d'or,square-alain-bashung,18eLa P’tite ferme de la Goutte d’Or c'est un potager, des abris pour son cheptel constitué de cinq poules, quatre lapins et deux moutons, ainsi que d’un parcours pédagogique extérieur. Une zone de compostage complète l’ensemble. Cette mini ferme est accessible en présence d’un animateur, notamment lors d’activités pédagogiques destinées aux écoliers et aux familles du quartier, avec la collaboration des associations locales. 

    Espérons que nous verrons bientôt réouvrir ce square aux portes désespérément closes (il n'ouvre que quelques heures par semaines à cause de la présence il y a quelques temps de mineurs non-accompagnés qui en avait faire leur chasse gardée), aux même horaires que  tous les squares parisiens, les habitants se désespérant de pouvoir fréquenter à nouveau ce petit coin de verdure, un petit coin presque de campagne à présent, si rare dans le coin.

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    (photo : Les fermiers de la francilienne)

      

    C'est où ?

    Square Alain Bashung, 16 rue de Jessaint, Paris 18e

    C'est quand ?

    Vendredi 22 mars 2019,  à 10 h

  • Pour vos cadeaux de noël, pensez aux artistes de la Goutte d'Or

    Envie de faire des cadeaux originaux et uniques à vos proches ? Plusieurs artistes de la Goutte d'Or vous invitent à venir découvrir leur travail lors d'expositions-ventes à travers le quartier. Une belle occasion de découvrir des lieux de création rarement accessibles au public et les oeuvres de leur créateur, comme par exemple les créations textiles de Brigitte Le Brigrand à la Villa Poissonnière. N'hésitez pas à jeter un oeil sur ces nombreuses créations artistiques dont les prix ne sont pas forcément très élevés.

    Vous trouverez en détail les adresses et les dates d'ouverture sur l'affiche ci-dessous.

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    Cliquez sur l'image pour agrandir

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  • ”Cinémas de Paris” : appel à témoignage de l'association Paris-Louxor

    À l’occasion du centenaire du Louxor-Palais du cinéma (1921-2021) et afin de soutenir les salles de cinéma parisiennes, mais aussi maintenir un lien avec les habitant.e.s et cinéphiles, l'association Paris-Louxor, avec le soutien du magazine Historia, lance "Cinémas de Paris", une série de portraits de salles de cinéma accompagnée de témoignages et documents, parfois inédits.

    "Cinémas de Paris" vous donne la parole et vous propose de contribuer, à votre tour, à ce travail collaboratif, en apportant vos témoignages, informations, souvenirs et documents, sur ces cinémas de quartier. Ces apports permettront d’enrichir et de partager avec le plus grand nombre, vos connaissances et anecdotes sur les salles de cinéma parisiennes.

    Si vous souhaitez contribuer à ce joli projet, pour l'instant réservé au 9e, 10e et 18e arrondissements, rendez-vous sur le site de Paris-Louxor.

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    La grande salle du Louxor à son origine

  • Chantier ”Boris Vian” : fermeture temporaire de la rue de la Goutte d'Or... et du chantier !

    Ce 24 mars, la rue de la Goutte d'Or et la rue des Gardes sont fermées à la circulation afin de permettre le déplacement de la statue Les fils d'Aplomb du sculpteur Lyonel Kouro. Pensez à modifier vos déplacements le cas échéant.

    Si la circulation est mise à l'arrêt, il en est de même pour le chantier. En effet, suite à l'ordonnance du Tribunal administratif de Paris du 10 mars 2021, l'association Cavé-Goutte d'Or et plusieurs habitants ont obtenu la suspension du chantier de l'opération Boris Vian. Cette décision a été motivée par l'absence d'avis des Architectes de Bâtiment de France tenant compte que le chantier se trouve dans le périmètre de sauvegarde et en co-visibilité de l'église Saint-Bernard de la Chapelle, classée Monument historique. Vous retrouverez tous les détails de cet ordonnance et le déroulé de cette affaire judiciaire sur le blog de Cavé-Goutte d'Or.

    Et si nous savons que la circulation reprendra le 25 mars, il n'en est rien du chantier, il serait difficile d'imaginer un calendrier à ce stade. Comme l'on dit : une affaire à suivre...

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    Le chantier rue de la Goutte d'Or, fin février

  • ”Nouveau plan de circulation à la Goutte d’Or ” : Réunion de restitution

    La Mairie du 18e organise ce jeudi 20 mai une réunion publique en ligne pour présenter le bilan des échanges avec les habitants sur le nouveau plan de circulation sur le secteur Goutte d'Or - Château-Rouge mis en place le 31 juillet 2020. Un changement que nous avions appelé de nos vœux afin que ce quartier puisse bénéficier d'un circulation apaisée. Un quartier dont on rappelle que le pourcentage de foyers possédant un véhicule automobile est le plus faible de Paris (moins de 25 % des foyers, même moins de 20 % sur certains secteurs).

    Presque dix mois après la mise en place du nouveau plan de circulation à la Goutte d’Or (voir notre article du 31 août 2020 à ce sujet), c'est donc un premier bilan qui s'inscrit dans la temporalité de l'opération "Embellir votre quartier". Si ce nouveau plan de circulation a indéniablement eu un impact très positif dans l'ensemble, il demeure des points noirs dont on espère vivement qu'ils trouveront une résolution satisfaisante pour les riverains concernés (rues de Polonceau, Suez, Panama, Laghouat, entre autres). Il y a sans doute aussi des points qui pourraient être améliorés, notamment en matière de stationnement sauvage.

    Cette réunion de restitution se déroulera ce jeudi 20 mai 2021 à 18 h 30

    Pour assister à cette réunion en ligne sur Zoom : cliquez ici 

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  • ”Couleurs ! Couleurs de l'Inde !” Le 360 fait monter les enfants de la Goutte d'Or sur scène

    Cela faisait quatre mois que les élèves de l’école Cavé révisaient consciencieusement… au 360 Music Factory. Pas au restaurant-bar, sur la scène !

    C’est une initiative de Au Fil des Voix, avec la SACEM ; le compositeur et musicien Henri Tournier les a accompagnés pour la création d’une chanson sur le thème de l’Inde : "Couleurs ! Couleurs de l'Inde !

    Suspens et trac, l’œuvre a été présentée samedi 29 mai au 360 Paris Music Factory.

    Sur la scène une dizaine d’élèves accompagnés par le king français des percussions indiennes Prabhu Edouard, la violoncelliste Laure Volpato, la professeure Julie Pager et Henri Tournier, spécialiste de musique indienne. Devant la scène, les familles et l’équipe de l’école Cavé.

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    Ce n’est pas qu" Action Barbès vous prévienne tard, c’est que, évidemment, la salle du 360 n'était pas ouverte au "public".

    Pour celui-là, c'est raté, mais un nouveau projet (2022) est en route pour, cette fois, les élèves du Lycée Camille Jenatzy, aussi dans le 18e, et toujours le 360 Paris Music Factory. Toutes les informations sur : le360paris.com

    Promis : l’année prochaine, cette présentation sera ouverte à tous, avec un goûter à la sortie !

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  • Concert de la St Valentin : harpe et orgue à l'église Notre-Dame de Lorette

    Ce dimanche 13 février après-midi, vous pourrez écouter un concert de harpe et orgue à Notre-Dame de Lorette. Odile Foulliaron est à la harpe et Sacha Dhénin à l'orgue. L'entrée est libre, dans la limite des places disponibles, et les gestes barrière sont de mise.

    Programme

    Johann Sebastian Bach (1685-1750)
    Prélude en mi mineur BWV 548
    Sacha Dhénin, grand orgue.
    Carl Philipp Emanuel Bach (1715-1788)
    Trois Duos pour Orgue et Harpe
    Odile Foulliaron, harpe ; Sacha Dhénin, orgue.
    César Franck (1822-1890)
    Prélude, Fugue et Variation, opus 18, 1860-62.
    Prélude
    Odile Foulliaron, harpe ; Sacha Dhénin, orgue.
    Jean-Michel Damase (1928-2013)
    Sicilienne variée, 1966.
    Odile Foulliaron, harpe.
    Camille Saint-Saëns (1835-1921)
    Six duos pour harmonium et piano (Op 8)
    N° 4, Capriccio
    Odile Foulliaron, harpe ; Sacha Dhénin, orgue.
    Alexandre Guilmant (1837-1911)
    Pastorale pour harmonium et piano (Op. 26).
    Odile Foulliaron, harpe ; Sacha Dhénin, orgue.
    Manuel de Falla (1876-1946)
    "La vida breve", 1904.
    Première danse espagnole
    Odile Foulliaron, harpe.
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Ma Mère l’Oye, 1911.
    Transcription pour orgue et harpe de David Cassan
    I. Pavane de la Belle au bois dormant
    II. Petit Poucet
    III. Laideronnette, Impératrice des Pagodes
    IV. Les Entretiens de la Belle et la Bête
    V. Le Jardin féérique
    Odile Foulliaron, harpe ; Sacha Dhénin, orgue.

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    C'est où ?

    Église Notre-Dame-de-Lorette, 18 bis rue de Chateaudun, Paris 9e

    C'est quand ?

    Dimanche 13 février 2022, à 16 h 30

  • ”Des graines à tous les étages” : distribution de sachets de semences à la Mairie du 9e

    La Mairie du 9e arrondissement offre gratuitement aux habitants des sachets de graines pour vos jardinières et balcons.

    Rendez-vous dès aujourd'hui à l'accueil de la Mairie du 9e pour retirer gratuitement des graines dans le cadre de l'opération "Des graines à tous les étages".
    Vous pourrez ainsi embellir vos balcons et jardinières avec des plantes aromatiques (Coriandre et persil frisé vert foncé), des plantes potagères (Tomate cerisette Lylia, radis et courgette de Nice) et des fleurs (Bleuet, pavot de Californie et souci officinal). Toutes les graines proposées sont faciles à cultiver et issues de l'agriculture biologique.

    Lorsque vos balcons et jardinières seront fleuris, adressez des photos de vos plantations à la Mairie (par mail : webmairie9@paris.fr), qui se fera un plaisir de les publier sur ses réseaux sociaux.  

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