Action Barbès - Page 311
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Rassemblement en mémoire de Vincent Van Gogh
La Cité Pigalle se trouve rue Jean Baptiste Pigalle, entre les rues La Bruyère et ChaptalVan Gogh est mort en 1890. -
Pour mémoire
C’est peu dire que notre 9ème est riche d’Histoire. Chaque coin de rue est un appel à se souvenir. Non pas qu’il faille vivre dans les souvenirs, mais garder une mémoire est important.
Bernard Vassor nous a communiqué une liste de dates pour le mois de Juillet. Ne cachons pas notre plaisir.
16/07/1796, naissance de Camille Corot, peintre, domiciles et ateliers 56 faubourg Poissonnière & 44 rue Notre-Dame de Lorette (ancienne numérotation)
18/07/1821 naissance de Pauline Garcia-Viardot, cantatrice, 49bis rue de Douai au salon célèbre, courtisée par F. Liszt et A. de Musset. Pendant 30 ans qu'il habitat Paris, Tourgueniev y disposa de 4 pièces au deuxième étage avec sa fille naturelle.Pauline Viardot 1821-1910
19/07/1834 naissance de Edgar Degas, peintre, 6 rue Saint Georges - ateliers 37 rue Victor Massé, mort 6 boulevard de Clichy.
24/0/7/1802 naissance du grand Alexandre Dumas – nous lui consacrerons un article séparé.
27/07/1824 naissance d’Alexandre Dumas fils 10bis rue Ballu.
29/07/1890 mort de Vincent van Gogh – nous lui consacrerons un article séparé
31/07/1886 mort de Frantz Liszt – concerts chez George Sand Square d'Orléans, chez Pleyel rue Cadet, chez Rossini 2 rue de la Chaussée d'Antin, chez Pauline Viardot rue de Douai, etc. ...
Source : Arlette Choury Bernard Vassor. -
Souvenons nous
Entre filet paru dans le journal Paris Montmartre de Juin 2005. Vous trouvrez des informations supplémentaires ICI
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Avant le 14, il y a le 12 !
Croisement du boulevard des Italiens et de la rue de la Chaussée d'Antin.
En cette année 1789, à l’angle de la rue de la Chaussée d’Antin et du boulevard des Italiens, se trouvaient le magnifique hôtel particulier de la famille de Montmorency construit par Ledoux et en face la caserne des Gardes Françaises. Le quartier est alors très loin de la physionomie qu’on lui connaît aujourd’hui. Ville et campagne se mélangent un peu, c’est un endroit chic où beaucoup de personnalités ont fait bâtir des résidences somptueuses. Rien que la rue de la Chaussée d’Antin ont vécu ou vivaient encore en 89, Mme d’Epinay la protectrice de Jean Jacques dans sa jeunesse et l’amant de celle-ci, Grimm, plus loin la famille Necker, Mlle Guimard danseuse entretenue par la Prince de Soubise dans son fameux temple de Terpsichore, Mme de Montesson, femme de théâtre mais surtout seconde épouse du Duc d’Orléans, Mirabeau et tant d’autres.
Deux mois après la première réunion des Etats Généraux à Versailles, la tension monte. Erigée en Assemblée Nationale, ceux-ci s’attèlent à réorganiser le royaume tandis que la Cour cherche à unir ses forces pour maintenir l’ordre existant. Des troupes étrangères ont été regroupées à Paris et le peuple parisien en est alarmé. Le 12 Juillet, une émeute éclate aux Tuileries et le Prince de Lambesc à la tête du Royal Allemand fait charger la foule. Il en détache une soixantaine d’hommes pour aller garder le dépôt des Gardes Françaises qui avaient rejoint l’émeute. Les deux groupes d’affrontent violement sur le boulevard et on compte des morts. Cela se passe le 12 Juillet. La tension ne retombera pas et la suite vient le 14.
Charge du Prince de Lambesc aux Tuileries le 12 Juillet 1789 Matériaux : Peinture à l'huile sur toile - Date : approx. entre 1789 et 1790 Artiste : Jean-Baptiste Lallemand - Musée Carnavalet Acquis par la Ville de Paris en 1884.
Il est bien difficile de retrouver tout cela aujourd’hui. Toute la partie des numéros impairs de la rue de la Chaussée d’Antin a été détruite par le percement de la rue Meyerber et la construction de l’Opéra Garnier. A l’hôtel de Montmorency a succédé le théâtre du Vaudeville lui-même remplacé en 1927 par l’actuel cinéma. La caserne en face a été détruite en 1792 pour laisser place à l’immeuble que l’on voit aujourd’hui au 2 de la rue de la Chaussée d'Antin et dans lequel a emménagé Rossini en 1858 et qui sera le lieu de soirées mémorables. Mais le 14 Juillet commence le 12, dans notre 9ème actuel.
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La Goulue
Louise Weber, surnommée « La Goulue » en raison de sa grande capacité à avaler tous les verres qui passent à sa portée. Née à Clichy le 12 juillet 1866, il y a 139 ans, elle doit son immortalité à Toulouse-Lautrec chez qui elle se rend fréquemment. Habitant les hôtels garnis des rues de Douai et Pigalle, elle élira un temps domicile au 1 rue Mansart. Elle demeure la plus célèbre chahuteuse, mais terminera sa vie sombrant dans l’alcoolisme et se produisant dans de pitoyables spectacles de danse du ventre.
Sources :
Bernard Vassor
Archives départementales,
Archives P-E Seda
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Bon anniversaire !
Il y a exactement 134 ans, le 10 Juillet 1871, naissait Marcel Proust. Il a été longtemps élève au lycée Condorcet et a vécu entre le 9ème et le 10ème, rue du faubourg Poissonnière.N'oublions pas que Swan a rencontré Odette de Crécy à la Maison Dorée sur les boulevards.Source : Arlette Choury - Secrétaire des Amis de George Sand -
Mort du duc de Choiseul
Il y a deux cents vingt ans, le 8 Mai 1785 à midi très exactement, mourrait Etienne Joseph, comte de Stainville, duc de Choiseul. Il a 66 ans. Ruiné par un train de vie somptueux et malgré une fortune colossale, Choiseul habite depuis quelques années en l’hôtel Delaunay, situé au coin de l’actuelle rue Drouot (anciennement rue de la Grange Batelière) et du boulevard des Italiens. L’hôtel particulier, construit en 1716 pour Nicolas Delaunay, aujourd’hui 5 rue Drouot, ne compte que 30 chambres. C’est peu pour le train de vie de Choiseul. Il en a fait sa résidence en 1782 car il a été obligé de vendre par parcelles pour lotissements le jardin de son splendide hôtel de la rue de Richelieu toute proche, puis l’hôtel lui-même (cet hôtel particulier était situé au niveau des n° 90-98 de l’actuelle rue de Richelieu. Choiseul le tenait de son mariage avec Mlle Crozat, fille su richissime banquier Crozat de Ramon). En 1796, l’endroit devient le siège de l’état-major de la place de Paris et de la Garde nationale. En 1821, il sera démoli pour la construction d’un Opéra provisoire, lui-même ravagé par un incendie le 28 Octobre 1873.
Celui qui meurt a été 12 ans durant, de 1758 à 1770, l’homme le plus puissant de France. Premier Ministre de fait si ce n’est en titre de Louis XV, il est un petit homme rouquin assez laid, au visage grêlé, mais à l’esprit vif et à l’intelligence féconde. Ami des philosophes sans aller jusqu’à les soutenir, aidé par la Pompadour au début de sa carrière, il doit beaucoup aux femmes. A son épouse d’abord à laquelle il se marie lorsqu’elle n’a que 15 ans pour sa fortune énorme, par sa sœur, Béatrix de Choiseul, duchesse de Gramont, intrigante et sa maîtresse à l’occasion à défaut de n'avoir pas pu être celle du Roi, et toutes les autres jusqu’à la comtesse de Brionne, la dernière en liste. Il a tant aimé le plaisir. Toutes les 3 sont à son chevet. Celui qui a inspiré Beaumarchias pour créer le personnage du comte Almaviva des Noces de Figaro meurt avec 10 millions de Livres de dettes (à peu près l’équivalent en Euros d’aujourd’hui). Ses 200 invités quotidiens ont eu raison de sa fortune. Fin politique, pragmatique, il n’a eu qu’un tort : se penser assez fort pour s’attaquer à la du Barry. Louis XV a préféré sa maîtresse et ses derniers plaisirs à son Ministre. Exit Choiseul. Il ne reviendra pas au pouvoir malgré les efforts de Marie Antoinette. Il meurt d’une bronchite mal soignée par des médecins dignes de Molière. Comme il se doit, une foule considérable envahit le quartier pendant son agonie. Sa mort lui évite le scandale de la banqueroute. On savait vivre au XVIIIème siècle.
Sources :
Mémoires du duc de Choiseul – collection Le Temps Retrouvé – Mercure de France
Les Hommes de la Liberté – tome 4 La Révolution qui lève – Claude Manceron – Robert LaffontChoiseul, naissance de la gauche - Guy Chaussinand-Nogaret - Perrin
Nomenclature des rues de Paris BHVP Ed. 2002Nota : à propos de la femme de Choiseul, il est sorti il y a quelques années un excellent roman de Laurence Cossé dont le titre est 'La femme du premier ministre" NRF Gallimard. Paris Neuvième ne peut que vous conseiller très vivement cet excellent roman basé sur des faits historiques indiscutables.
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Souvenir
Le 6 Juillet 1893 est mort Guy de Maupassant. Une plaque à moitié effacée est visile 19, rue Clauzel. Dans nombre de ses romans, les personnages déambulent et vivent dans notre 9ème.
Source : Arlette Choury, Secrétaire des Amis de George Sand
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Le 9ème et l'année du Brésil en France
Riche semaine pour la célébration de l'année du Brésil en France pour notre arrondissement.
Le 30 Juin a été inaugurée l'exposition Brésil 5 étoiles, sculptures éphémères sur glace de Nele Azevedo.
L’association Fafadièse a invité cinq artistes brésiliens contemporains : culture afro-bahinaise, tissage, sculpture, azulejos revisités...Du 29 juin au 16 juillet 2005 - Mairie du 9e - Salons Aguado
Le 3 Juillet, 8ème lavage du Sacré Coeur. Ici les photos du départ place Lino Ventura
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Les Pleyel, au carrefour de la musique.
Court préambule : notre historien du 9ème, Bernard Vassor, nous fait remarquer que le 1er Juillet est la date anniversaire de la naisance de George Sand (1804 soit 201 ans) et du décès de Erik Satie (1925 soit 80 ans), deux personnes qui ont marqué le 9ème
De la rue Cadet à la rue de Rochechouart,
de Mozart à Chopin, de Haydn à Berlioz
par Bernard Vassor in André Roussard, Les Montmartrois, éditions Roussard Paris, ©2004
Lieux du 9ème :
9-11, rue Cadet - hôtel Cromot du Bourg (succession Dutuit)
20-24, rue de Rochechouart - ateliers, salle de concert, dépôt de charbon, et réserves…
Un Pleyel. Encore un nom propre qui devient un nom commun !!!
C’est d’abord Ignace Pleyel, né le 18 juin 1757 à Ruppersthal en Basse-Autriche, qui va faire parler de lui. Il est l’élève privilégié de Joseph Haydn. En 1787, Maître de Chapelle de la cathédrale de Strasbourg, il épouse Gabrielle Lefèbvre, la fille d’un ébéniste strasbourgeois. Ils donneront naissance en 1788 à un garçon prénommé Camille, qui deviendra le futur associé de son père.
Ignace est alors un concertiste réputé et un compositeur reconnu, les éditions de ses œuvres sont innombrables, le succès de la musique de Pleyel fut prodigieux ! Ses contrats pharaoniques.
Dès 1784, Mozart, enthousiasmé par une œuvre de Pleyel écrivait à son père : « Il vient de paraître des quatuors d’un certain Pleyel qui est un élève de Joseph Haydn. Si vous ne les connaissez pas encore, essayez de les trouver, ils méritent toute notre attention. Ils sont très bien composés et fort agréables à entendre. Quel bonheur pour la musique, si Pleyel pouvait nous remplacer Haydn ! »
Haydn quant à lui témoignera, après avoir craint « une guerre harmonique meurtrière » créée par des organisateurs de concerts pour des raisons publicitaires (déjà !) et le Maître incontesté dira : « Pleyel dès son arrivée, se montra d’une telle modestie qu’il a regagné toute mon affection. On nous voit très souvent ensemble. Nous partagerons notre gloire de manière juste, et retournerons chez nous avec satisfaction »
Hélas, la postérité ignora Pleyel pendant deux siècles et ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’on redécouvre Ignace Pleyel compositeur.
Grâce à ses importants cachets, il ouvre boulevard Bonne Nouvelle, un magasin de musique et d’édition. Fortune faite, en 1795, il devient propriétaire de l’hôtel Cromot du Bourg où il installe les ateliers de fabrication de pianos. Il y donne dans les salons du deuxième étage des concerts dans ce qui sera la première Salle Pleyel. Après une carrière bien remplie, il se retire à la campagne, laissant à son fils le soin de continuer la factorerie de pianos.
Né en 1788, Camille Pleyel dirige la maison à partir de 1824.
En 1832 Frédéric Chopin donne son premier concert parisien dans les salons de la rue Cadet en compagnie d’autres pianistes virtuoses dont les frères Jacques et Henri Hertz qui étaient les concurrents facteurs de pianos de la rue de la Victoire.
Chopin et Liszt ont toujours préféré les pianos Pleyel en raison de « leur sonorité argentine »
Pendant son séjour à Palma avec George Sand, Chopin s’impatiente. Il demande à Camille de lui envoyer un piano Pleyel car il ne pouvait composer sans en avoir un :
«Mon piano n’est pas encore arrivé. Comment l’avez-vous envoyé ? Par Marseille ou par Perpignan ? » Dans une autre lettre il indique : « Je vous envoie mes préludes que j’ai terminés sur votre pianino » (petit piano droit que l’on voit sur le daguerréotype joint)
Pour le développement de la fabrique, Camille Pleyel s’associe à Kalkbrenner, puis à Auguste Wolff, pour s’agrandir et s’installer dans le lotissement du 20-24 rue de Rochechouart.
Auguste Désiré Bernard Wolff, né en 1821, remporte un premier prix de piano en même temps que Victor Massé fin 1839. Doué d’un rare esprit d’invention, il va apporter de nombreux perfectionnements et d’inventions comme l’échappement double, la pédale tonale, et de nouvelles combinaisons de constructions métalliques applicables à tous les climats.
Camille Pleyel meurt le 4 mai 1853 laissant à Wolff son successeur une fabrique en pleine prospérité.
Un incendie ayant dévasté les locaux de la rue de Rochechouart en 1851, la maison Pleyel-Wolff ira s’établir à Saint Denis sur une immense superficie qui occupe aujourd’hui le quartier Pleyel !
Rue de Rochechouart, sur les ruines, un terrain vague va très longtemps rester. Une habitante du Neuvième arrondissement, se souvient avoir vu avant la guerre de 40 des wagons de chemin de fer réformés servir de classes pour des écoles primaires. Ensuite, ça sera un stade pendant plusieurs années. Durant l’occupation et à la Libération, un poste de secours de la Croix-Rouge aura ses quartiers à cet endroit, pour finalement laisser place à la rentrée de 1970 au Centre Valeyre.
La femme de Camille Pleyel, Marie Félicie Denise, fut aussi une grande concertiste. Avant son mariage, elle avait une foule d’admirateurs et d’amoureux transis, dont Hector Berlioz, qui apprit le mariage de la belle inconstante, au cours d’une tournée en Italie. Fou de jalousie, il acheta un pistolet à Rome avec l’intention de tuer son rival. Mais, c’est une autre histoire….
Sources :
Fétis, François-Joseph (1784-1871). Biographie universelle des musiciens, 8 volumes et 2 suppléments 1860-1868, T VII et VIII ET SUP II, librairie Firmin-Didot Paris 1867-1868.
Cyprian Norwid, le Piano de Chopin, traduction de Christophe Jezewski, © éditions Richard Masse, 1983.
Les Grands maîtres de la musique, 8 volumes, sd, Paris
Sous-Direction du Patrimoine Culturel 9-11 rue Cadet
Archives de Paris d1p4
Archives privées Bertrand Vargas
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Petits coins de détente - suite
Cité de Trévise
Bien sûr, la cité de Trévise n’est pas un endroit où l’on peut se reposer comme tous ceux que Paris Neuvième vous a présenté jusqu’à maintenant. Mais c’est un lieu tellement représentatif de notre arrondissement que nous ne pouvons pas l’oublier dans notre petit inventaire. Avec ses débouchés rue Bleue et rue Richer, la cité de Trévise est un bel ensemble architectural que malheureusement la présence de voitures défigure. Créée en 1840 par une opération de lotissement telle que ce quartier les a connu à cette époque, sa petite place au centre de laquelle se trouve une fontaine ornée de 3 nymphes se tenant par la main reste un endroit calme et reposant. Les immeubles qui entourent la place de style néo Renaissance sont tous remarquables et il faut s’y arrêter pour en apprécier toutes les ornementations. Dans sa publicité, le promoteur disait : « Cette cité offre la retraite la plus agréable au milieu du bruit des affaires et des plaisirs ». C’est encore vrai aujourd'hui. Pour une fois qu’une publicité de ment pas ! La cité Trévise vaut mieux que d’y passer, il faut regarder et lever les yeux. Bonne visite.
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Vive les Godillots !
« Alexis Godillot (1816-1893), le chausseur sachant chausser de la rue Rochechouart »
par Bernard Vassor in :André Roussard, « Les Montmartrois », éditions André Roussard ©2004
Alexis Godillot, industriel d’origine modeste, est né à Besançon. Sous le Second Empire, étant bonapartiste, il est intronisé « entrepreneur officiel des fêtes de l’Empereur » c'est-à-dire, dans notre langage d’aujourd’hui, en charge de la communication et de la décoration des villes que Napoléon III traversait.
Alexis Godillot est « l’inventeur » de la différenciation du pied gauche et du pied droit. Son père tenait alors une échoppe 278 rue Saint-Denis, puis, boulevard Bonne Nouvelle, il ouvre un Bazard vendant des articles pour fêtes publiques ainsi que des toiles de tentes. Fournisseur exclusif aux armées de matériels d’ambulance, objets de campement, de tentes, de selles, de chaussures montantes, etc., il s’enrichit en 1853 grâce à la guerre de Crimée, puis à la guerre d’Italie. Il achète des terrains à Saint Ouen pour y construire des tanneries. Il est nommé Maire de cette ville par l’Empereur. Il abandonnera ses fonctions à l’entrée des troupes prussiennes dans sa cité, seul un secrétaire de mairie et le Garde-champêtre assureront la continuité des services publics !
Atelier de fabrication à gauche et fabrication de chaussure à droite chez Godillot
En 1854 il fait bâtir une usine au 54 de la rue Rochechouart, (anciennement chemin des Porcherons.) Il était domicilié au numéro 56 qui existe encore de nos jours.
A partir de 1859, les marchés passés par le Ministère de la Guerre vont l’obliger à augmenter les unités de production au numéro 52 puis au 61, 63, 65 de la même rue, et plus tard au 21 rue Pétrelle pour l’atelier de « corroierie », faisant du quartier une grande concentration ouvrière avec les ateliers et salles de concert Pleyel au 20-24 de la rue Rochechouart, où l’on comptait déjà 2 facteurs de pianos, la grande fabrique de quincaillerie, les abattoirs de l’avenue Trudaine et les usines à gaz, des milliers d’employés et manufacturiers vont faire vivre ce quartier avec ses cabarets, ses salles de théâtre, de concerts, des marchands de vin, ses « assommoirs » et bien entendu ses hôtels garnis et ses maisons de tolérance.
Le "catalogue" Godillot
A la chute du Second Empire, sous la Commune et pendant tous les changements de régime, il conservera le monopole des commandes de l’armée, employant environ 3 000 ouvriers. Il établira également des usines à Nantes et à Bordeaux.
Ayant fourni pendant l’insurrection en mars 1871 l’habillement de la Garde nationale insurgée, toute personne portant les fameuses chaussures jaunes pendant « la semaine sanglante » était alors soit fusillée sans autre forme de procès, soit conduite devant une Cour prévôtale qui décidait de la suite à donner, conseil de guerre, prison, déportation ou peine de mort.
Un incendie dévastera en 1895 tous les ateliers de la rue Rochechouart et de la rue Pétrelle.
Son brodequin clouté fera entrer Alexis Godillot dans l’Histoire. Le langage populaire va consacrer le personnage de son vivant. Dès 1865 le dictionnaire d’argot « le Lorédent-Larchey », donnera « godasse » comme déformation du mot Godillot.
Nous ne retenons aujourd’hui que le nom commun. Le bel Alexis, sosie de Napoléon III, va sombrer dans l’oubli pour ne laisser attaché à son nom qu’un terme péjoratif comme par exemple : « les godillots du Général » qui désignaient, dans les années 60, les Députés gaullistes qui votaient les Lois à l’Assemblée Nationale les yeux fermés.
Passionné d’urbanisme, Alexis Godillot a aménagé des quartiers entiers de villes, Saint-Ouen bien sûr mais aussi Hyères où il passera une retraite heureuse.
Sources :
Archives de Paris D1P4
Archives municipales de Saint-Ouen
BHVP
Turgan, Les Grandes Usines, T III Paris 1875
Collectif : Guide des sources du mouvement communaliste - en cours d’achèvement
Archives privées : Bertrand Vargas, P-E Séda