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Culture - Page 187

  • Aimé Césaire

    « Longtemps, longtemps, longtemps

    Après que les poètes ont disparu

    Leurs chansons courent encore dans les rues

    ………. »

    L'âme des poètes

    Charles Trenet

     

    Aimé Césaire est en terre depuis dimanche. La presse n’a pas mieux traité cette personnalité que le journaliste sportif commentateur de matchs de football décédé 10 jours plus tôt. Ce fut un ramassis de lieux communs, parlant de négritude, de Martinique, faisant lire à quelque artiste de théâtre deux ou trois vers du poète. La cérémonie organisée en hommage avant son inhumation a été l’objet d’une tentative de récupération politique assez scandaleuse, pas à la hauteur de l’importance du personnage. Il y a fort à parier que reposant maintenant dans son île, Aimé Césaire ne fasse plus l’objet que de publications savantes et que la presse ne s’en préoccupe plus. Voilà notre époque et c’est bien triste.

    Parler d’Aimé Césaire sur ce blog est assez évident car il fut le combattant de la Liberté pour ces frères « Nègres » et à ce titre indissociable de Victor Schoelcher dont le souvenir est encore vivant dans le 9ème arrondissement.

    Le plus beau texte d’Aimé Césaire n’est pas un poème mais son introduction intitulée Victor Schoelcher et l’abolition de l’esclavage aux textes du même Schoelcher traitant de l’esclavage et de la colonisation. Et Césaire n’y fait pas dans la demi-mesure.

    Qu’on en juge :

    « On aurait peine à imaginer ce qu’a pu être pour les Nègres des Antilles la terrible époque qui va du 17ème siècle au 19ème …….. Que l’on se représente Auschwitz et Dachau, Ravensbrück et Mauthausen, mais le tout à l’échelle immense – celle des siècles, celle des continents - l’Amérique transformée en  "univers concentrationnaire" ….

    L’admirable est que le Nègre ait tenu.

    Beaucoup mouraient. Les autres tenaient.

    Comment ?

    Par la bonté nègre qui fait que l’un fortifia l’autre.

    Par l’imagination nègre qui toujours leur présenta, à portée de main, la liberté.

    Par l’amour de la vie, et l’humour nègre qui les rendit supérieurs à leur condition et toujours juges de leurs maîtres »

     

    Lire le texte complet dans :

    Victor Schoelcher - Esclavage et colonisation

    Introduction par Aimé Césaire

    Les sources du débat

    PUF – 15€

    6c150318308c1eafc6c027f7f8d672dc.jpg99d9a11eaab38861f64362086388084a.jpgVictor Schoelcher

    &

    Aimé Césaire

  • Théâtre : Entre père et Maire

    4bc792088c6f2c7708686e93f0ca856e.jpegAlexandre est un jeune juriste ambitieux qui n’a pas connu son père. Il est prisonnier d’un paradoxe : à la fois introverti et assoiffé de reconnaissance. Le jeune homme, qui vit avec une femme comédienne sensuelle et extravertie, sollicite et obtient le poste de Chef de cabinet d’un Maire de grande ville dont l’ego n’a d’égal que le besoin, lui aussi, de reconnaissance. Dans ces deux personnalités différentes mais en fait plus proches qu’on ne l’imagine et dans leurs relations tumultueuses tient le ressort de la pièce Entre père et Maire. Témoignage, la pièce est une sorte de documentaire sur la vie ordinaire d’un "chef" et de son plus proche collaborateur, avec son lot de médiocrités quotidiennes, de bouffonneries mais surtout de cynisme dans le jeu de rôles assumé par les protagonistes. Elle sonne juste dans le tableau de nos vies même si quelques clichés, voire caricatures, s’y glissent de temps à autre. Témoignage qui peut être interprété comme une espèce de dénonciation de cette comédie humaine à laquelle chacun est plus ou moins soumis.

    Lire la suite

  • Cinéma : « Paris » de Cédric Klapsich

    6012d796d464255129d2fccfb1f8632f.jpgL’auberge espagnole et sa suite Les poupées russes diffusé lundi soir par France 2 sont des films touchants et de leur temps. Romain Duris, l’acteur fétiche de Klapisch, a un certain talent. Klapisch a déclaré à toute la presse lors du lancement de son dernier bébé la semaine dernière qu’il avait voulu faire un film montrant qu’il se passait encore des choses à Paris, quoiqu’en disent les grincheux ! Tout concoure donc pour aller voir Paris.

     

    N’y allons pas par quatre chemins : Paris est un documentaire longuet rempli de clichés. La critique va paraître sévère tant il est vrai que Klapisch filme bien Paris, mais après tout, réalisateur de films, c’est son métier non ? On nous montre Paris vu du haut de la tour Eiffel, du haut de Ménilmontant, puis Notre Dame, les jardins du Palais Royal, sans oublier le Moulin Rouge, le Sacré Cœur, la Sorbonne, …..Ca se passe dans des appartements où les parisiens ne vivent pas : Duris, alias Pierre, habite dans un immeuble tout en haut de Belleville avec vue imprenable sur Paris et Cluzet, alias Philippe, habite un somptueux logis avec grande terrasse donnant sur les jardins de Bercy et la Seine juste à côté de la bibliothèque Mitterrand. D’histoire, point. Des destins vies qui se croisent sans vraiment se rencontrer. Des personnages tout en poncifs : la boulangère acariâtre, le professeur d’histoire un peu fou, les jeunes femmes branchées qui vont à Rungis chercher l’aventure, des bonimenteurs de marché façon titi parisien, ……, arrêtons le massacre. Une pléiade d’acteurs connus ne fait pas un bon film non plus. Lucchini fait du Lucchini, Duris joue un malade pas crédible, Cluzet un architecte fade, Dupontel un beauf sans intérêt. Seule Juliette Binoche un peu à contre courant de ce qu’elle a fait ces derniers temps sort du lot et rend émouvante Elise, femme de 40 ans, qu’elle incarne sans fard, au sens propre comme au sens figuré.

     

    Klapisch a dit dans une interview au Monde qu’il n’avait pas pris le métro de Paris pendant sept ans. Ca se voit et ça se sent.

  • Centre musical Barbara à la Goutte d'Or

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    L’inauguration du nouveau centre musical BARBARA, situé boulevard de la Chapelle, côté 18e, a eu lieu vendredi dernier. Action Barbès est allé visiter les lieux et faire quelques photos. Vous reconnaîtrez ainsi le centre, visible depuis les rames du métro aérien.

    Les activités n’ont pas attendu l’ouverture officielle pour commencer. Les salles sont nombreuses, bien équipées, dans la limite de ce que nous avons pu estimer, n’étant pas experts en la matière. Un auditorium en sous-sol peut accueillir quelque trois cents personnes, c’est là que le maire a rendu hommage à la chanteuse disparue et dévoilé une plaque à sa mémoire. Comme l'a rappelé Bertrand Delanoë, Barbara, au cours de sa carrière, a toujours aidé les jeunes artistes et c'est une excellente idée de baptiser cette belle réalisation de son nom.

    De tout jeunes gens ont fait une démonstration de hip-hop dans une vaste salle, au 1er étage, sous l’œil averti des animateurs de Paris Macadam, une association du quartier qui donne aussi des cours de théâtre.

    Salle de spectacle, ateliers de pratiques collectives, mais aussi studios de répétition et studios d’enregistrement avec régie, qui pourront être loués à des tarifs attractifs.

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    Deux journées portes ouvertes auront lieu les 22 et 23 février, à partir de 11h. En soirée, le centre mettra à l’honneur de jeunes artistes déjà primés dans le cadre de « Paris jeunes talents ».

  • Un artiste un peu oublié à la Pinacothèque

    Dimanche matin, le ciel était clair et l’air franchement frais. « Ça te dirait une petite promenade ? »

    Nous nous sommes retrouvés place de la Madeleine, étonnés qu’une foule de gens s’entassent chez Fauchon… mais agréablement surpris de partager notre goût pour la peinture avec quelques amateurs seulement. En effet, quel plaisir de prendre son temps pour s’asseoir devant une toile, de revenir, de repartir dans le sens inverse de la visite, toute attitude impossible quand les expositions parisiennes en vue déplacent des autocars de visiteurs.

     

    Chaïm Soutine

     

    Personnellement je l’ai vu pour la première fois au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, dans le Marais, à son ouverture, dans une salle consacrée à la renaissance culturelle juive dans l’art des premières années du XXe siècle.

    Pas sûr que Soutine lui-même ait aimé se voir catalogué comme témoin de l’art juif. Les textes proposés dans la Pinacothèque expriment plutôt le contraire : un souci de se distancer des milieux juifs orthodoxes et une prudence face à l’antisémitisme rampant de la société française de son époque. Beaucoup de tiraillements donc pour un artiste à la personnalité très complexe et qui le restera, car il soignera le flou qui l’entoure.

    Je l’ai croisé ensuite au Musée de l’Orangerie dans la collection de Paul Guillaume qui en possédait à lui seul un grand nombre et contribua à le sortir de l’ombre.

    Pour revenir à l’exposition, elle rassemble une centaine des toiles de Chaïm Soutine, une œuvre expressionniste dans un pays qui n’a pas cette école de peinture comme en Allemagne, une œuvre qui n’appartient d’ailleurs à aucune école, à aucun groupe, un travail de solitaire en somme. Les œuvres exposées sont prêtées par des collections privées et ont donc la fraîcheur des toiles peu connues, peu photographiées. Une performance de la Pinacothèque qui a fait le choix de présenter l’œuvre chronologiquement, sur des fonds qui absorbent la lumière (un bleu nuit profond notamment) et qui ouvrent des fenêtres sur les toiles éclatantes de couleurs et de matières.

     

    Exposition Chaïm Soutine jusqu’au 27 janvier 2008, Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine, 75008 Paris.  Renseignements : 01 42 68 02 01.

     

    A lire dans Connaissance des arts :

    Chaïm Soutine à l’assaut de la Pinacothèque