Respire-t-on mieux à Barbès ou plutôt a-t-on retrouvé un espace public plus aéré depuis le début de l'opération commencée le 23 janvier ? (voir notre article du 1er mars)
Précisons que bien qu'intitulé "Barbès Respire", le périmètre actuellement concerné par les différentes interventions de la police et de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) est très large puisqu'il reprend la zone de la zone de sécurité prioritaire (ZSP) jusqu'à Château-rouge et à l'Est vers la place de la Chapelle.
Nous avons donc retrouvé le commissaire Jacques Rigon, chef de district, dans le commissariat du 20e avec l'association SOS Chapelle et une représentante du collectif d'habitants du boulevard Barbès.
Quelques données chiffrées
Les chiffres qui nous ont été donnés représentent le cumul depuis le 23 janvier.
• Eviction de vendeurs à la sauvette : 11 600
• Procès verbaux simplifiés de saisie - destruction : 690 soit 7,4 tonnes de marchandise en tout genre!
• Total des arrestations : 650 dont 29 pour vente illégale de cigarettes
• Prostitution (pénalisation des clients): 94 procédures pour achat d'actes sexuels
• PV pour stationnement illicite sur le bd de La Chapelle: 2 462 (cela faisait sans doute bien longtemps qu'on n'en n'avait pas autant distribués)
• enlèvements de voitures ou camions: 78 (on constate l'impact positif de ces enlèvements les jours de marché)
On maintient le rythme d'une dizaine d'opérations par semaine tous sujets confondus (cigarette, stationnement, occupation espace public, contrôle de commerces, etc...)
Justement pour les commerces, les contrôles continuent que ce soit au niveau du respect du règlement sanitaire pour les restaurants ou pour travail dissimulé. Un de ces contrôles dans un lieu de restauration a été suivi immédiatement par une fermeture administrative avec injonction de réaliser des travaux. Pour d'autres, on a demandé des fermetures de 30 jours.
Echanges avec le commissaire
Nous sommes revenus tout d'abord sur le problème des très jeunes mineurs isolés étrangers qui errent dans le quartier. Nous avons appris l'ouverture d'un nouveau centre dans le 15e (une nécessité). Pour information, il existe déjà deux autres centres dont un dans le 11e géré par la Croix Rouge. Puis, nous avons évoqué les uns et les autres nos observations de terrain. Nous avons parfaitement conscience de l'ampleur du dispositif et des moyens qu'il nécessite. Cependant, le ressenti des habitants n'est pas forcément positif. Il faut dire qu'on part de loin et que du temps sera nécessaire pour une amélioration visible et durable.
Des progrès sont espérés les jours de marché particulièrement à l'entrée du métro rue Guy Patin ainsi que sur la placette Charbonnière quotidiennement. Pour le secteur Chapelle et rue Pajol, même souci d'occupation d'espace public avec notamment des personnes alcoolisées, ce qui génère des tensions voire des bagarres. Quant au boulevard Barbès, les habitants ne sont pas très optimistes, les tensions entre vendeurs divers ont repris de plus belle.
Nous sommes tous tombés d'accord pour reconnaitre l'efficacité des interventions de policiers en îlotage. Rien de tel que d'être visible sur l'espace public plutôt que de passer dans un véhicule. Prochaine rencontre d'ici la fin du mois de mars. Affaire à suivre.
Commentaires
Bonjour, est-ce qu'il existe une adresse email pour contacter le commissariat du XVIIIe ainsi que la DPSP parisienne? Cela afin de leur signaler des problèmes non urgents mais qui mériteraient leur attention. Merci
" Éviction de vendeurs à la sauvette : 11 600"
Sans doute une faute de frappe, non?
Merci pour votre article néanmoins!
@Perrine, bonjour !
Non, il ne s'agit pas d'une erreur de frappe. Ce sont les chiffres transmis par le 2e District de la police de proximité qui est chargé de la coordination de tout le dispositif sur notre quartier.
Eviction signifie que les vendeurs à la sauvette sont priés de libérer l'espace public où ils sont en train d'exposer leur marchandise. C'est tout. Ce chiffre est le cumul des personnes sommées de remballer depuis le 23 janvier. D'autres fois les marchandises sont saisies et mises à la benne, d'où le tonnage cumulé annoncé plus haut (7,4 t.)
Bonjour,
Merci pour votre article.
Le sujet de la vidéo-verbalisation a t il déjà été abordé ? Il y a des avantages et des inconvénients. Un débat serait intéressant pour des infractions ciblées (par exemple vente illicite, usage et stationnement sur voies de bus).
Les forces de l'ordre semblent débordées, impuissantes et démunies malheureusement....
Ce mercredi 15 mars 2017, 9.35 : j'avais soigneusement choisi le jour (un mercredi, donc plus "cool" théoriquement qu'un samedi) et cette heure plutôt "matinale" pour aller au marché de Barbès.
Et comme la circulation piétonne était miraculeusement fluide par l'entrée Patin, pour une fois, je m'y précipite alors que d'habitude, je pénètre dans le marché du côté de Lariboisière.
Mais là, j'ai vite déchanté : juste après, en plein milieu, sur une longueur d'une bonne dizaine de mètres, non seulement plusieurs vendeurs à la sauvette de persil et autres étaient déjà installés dans l'allée centrale, mais, ce jour-là, des marchands de la misère s'y étaient aussi accolés.
Situation jamais rencontrée jusqu'à ce jour dans ce marché, en tout cas par moi.
Ainsi, aux étals montés à la va-vite sur 3 cageots succédaient les ballots et valises pleines de hardes et autres objets de toute nature.
Bien sûr, vendeurs tous aux aguets, prêts à plier bagages à la moindre alerte policière, et embouteillage monstre.
Alors, si toutes ces ventes illicites qui se passaient sur les trottoirs adjacents se déroulent maintenant "à l'abri" du marché même, dans l'allée centrale, il n'y a guère d'espoir que notre marché de Barbès redevienne un jour plus praticable et accueillant pour les riverains.
Et moi, je commence, malheureusement, à avoir vraiment la haine de tous ces désordres.
Bonjour, il y a une nette amélioration mais mercredi 15 et aujourd'hui 18 mars le marché
de la misère était présent le long du métro. Il n'y a pas de suivi; un jour l'on fait la chasse
à ces rassemblements, la fois suivante on laisse faire. D'autre part tous les jours des individus distribuent des tracts dans l'enceinte du métro et sur la voie publique pour des
"marabouts" promettant bonheur, santé etc....Non seulement c'est de l'escroquerie mais
la chaussée est remplie de ces papiers. Je ne comprend pas, sur ces tracs il doit y avoir une adresse, pourquoi laissent-t-on faire faire?
Je suis pessimiste sur l'avenir du quartier que j'habite depuis 38 ans
Le chiffre des "Éviction de vendeurs à la sauvette : 11 600" est probablement le reflet d'un phénomène très simple: je me mets en place, je me fais éjecter, je reviens une heure plus tard, je me fais éjecter, je reviens le lendemain, je me fais éjecter, etc... Ces vendeurs de la misère ont tout le temps devant eux et ne sont astreint a aucun horaire, ils ont donc toute latitude pour jouer a cache-cache avec la police. Tant qu'ils ne seront pas arrêtés ils continueront. Mais les arrêter révélera sans doute qu'ils sont en majorité immigrants illégaux... alors qu'en faire? on tombe dans les réglementations européennes sur les immigrants qui interdisent de les renvoyer chez eux... on n'en sort pas... On est déjà complémentent débordé...