L'été aura-t-il eu raison de la charte "Silence On Fête"?
Suite aux difficultés rencontrées au niveau des bars du quartier Clignancourt/Ramey, une médiation conduite par la mairie du 18e arrondissement a abouti à l'élaboration d' une charte de la vie nocturne, dénommée "Silence On Fête" , signée le 10 mars 2015 par la mairie et la majorité des bars du quartier. (voir notre article)
En signant cette charte, les exploitants des bars s'engageaient à mettre en œuvre plusieurs actions permettant de concilier leur activité avec la tranquillité du voisinage, en renforcement des obligations réglementaires. En particulier, sur les 2 actions suivantes, probablement les plus intéressantes pour permettre une bonne cohabitation:
- assurer la fermeture effective des terrasses à minuit, y compris en période estivale
- fermer les devantures tous les soirs à 22h30 au plus tard, y compris en période estivale.
Les 2 réunions du comité de suivi prévu dans la charte, tenues les 4 mai et 3 juin 2015, ont permis de de constater que les exploitants signataires respectaient dans l'ensemble leurs engagements à ces dates, malgré quelques manquements identifiés. (voir articles de mai et juin)
Il est à noter que, suite à la demande d'un des établissements de modifier dès juin 2015 les horaires de fermeture de terrasse prévues dans la charte, la mairie du 18e, en accord avec les associations présentes, a précisé qu'il était prématuré d'envisager des aménagements de la charte et qu'un retour d'expérience d'environ un an semblait indispensable.
Le pari est-il gagné? Rien n'est moins sûr. En effet, on constate que, tous les soirs depuis juin 2015 et l'arrivée de l'été, quasiment plus aucun établissement signataire de la charte ne met en œuvre les engagements de fermeture de la terrasse à minuit et de fermeture des devantures à 22h30 (les terrasses et les devantures restent généralement ouverte jusqu'à 2h- heure de fermeture des établissements). Pour certains établissements, cette situation s'accompagne également parfois d'extension relativement importante des limites des terrasses autorisées.
Interrogé sur cette situation, M. Gonzalez, élu du 18e en charge de la médiation, a étrangement expliqué qu'elle était due à la canicule (qui concerne pourtant une période limitée depuis juin 2015 ) et a assuré que la charte continuait à s'appliquer. Toutefois, la mairie devait faire un point plus précis sur la situation en juillet 2015 mais il n'a pas été donné de retour sur cette action.
Il serait effectivement dommage que cette charte de la vie nocturne prenne déjà fin, moins de 4 mois après sa signature, car elle semble être une démarche intéressante pour permettant de concilier l'activité nocturne des établissements du quartier avec la tranquillité des riverains. Une problématique qui est loin d'être réservée au quartier Cligancourt-Ramey, ni même à la capitale. Pas simple!