Dans un article publié mi-Février, nous nous demandions si le musée du son enregistré, Phono Museum Paris, situé au 53 boulevard de Rochechouart allait survivre à ses problèmes financiers. Et bien oui, le musée est sorti de ce mauvais pas, même si tout n'est pas encore réglé. Quelles sont les étapes de ce sauvetage ?
Le financement participatif
Avec une dette cumulée de 50 000€, le musée se devait d'abord de trouver des fonds pour se relancer. Une campagne de financement participatif a été lancée et les soutiens sont arrivés du monde entier. Les fonds collectés se montent à 32 000€, au-delà de l'objectif des 30 000 que le musée avait fixé.
Cette campagne a été non seulement l'occasion de trouver des fonds mais aussi d'augmenter très significativement la notoriété du musée, notamment par une couverture presse très importante (Le Figaro, Les Inrocks, France Musique, Hartzine, Radio Nova Planet, mais aussi Business Sky.com télévision chinoise dans un joli reportage tourné à Montmartre, A journal of Musical Things, Mental Floss, un site américain avec 20 millions de visites chaque mois, ....
Cette couverture presse a été doublée d'une campagne d'affichage très originale comme le relate le site Golem 13.
Devant Le Lapin Agile à Montmartre
Pour connaître toute l'épopée de toute cette campagne, vous pouvez vous référer à la page Facebook du musée.
Repartir sur des bases financières saines
Le montant du loyer est le principal problème du musée. Le local est situé au pied d'un immeuble appartenant à la Ville de Paris et géré par Paris Habitat, bailleur de logements sociaux. Une médiation sous la double égide de la mairie du 9e et de l'Hôtel de Ville entre Paris Habitat et le musée est en cours et il semble que les nouvelles ne soient pas trop mauvaises de ce côté-là, le bailleur social semblant être d'accord pour une révision du montant du loyer. Le musée s'est par ailleurs déclaré prêt à assumer sa dette avec un échéancier précis à négocier.
Obtenir le soutien financier de la mairie de Paris
Le musée n'a pas ménagé ses efforts pour obtenir une aide financière de la Ville de Paris, mais celle-ci s'est fait attendre et a placé le musée dans cette délicate situation. Consciente du problème, la Direction des Affaires Culturelles a regardé la question de plus près et semble disposée, sous certaines conditions, à subventionner le projet.
Un musée multi-facettes
Le musée ne se contente pas de présenter des "machines parlantes", des affiches, des jukebox, des disques, des cylindres mais verra ses activités élargies en actions pédagogiques, cours de danse Belle Époque et Années Folles, projets d'expositions temporaires avec la Médiathèque de Paris et peut-être même avec la Bibliothèque Nationale de France ou le musée des Arts & Métiers. D'autres activités plus lucratives qui viennent financer le musée sont déjà en place telle la location de matériels au cinéma comme cela a été le cas pour le film Marguerite.
Même si il reste beaucoup à faire, les choses ne se présentent pas trop mal. Beaucoup de travail en perspective pour l'équipe de bénévoles qui gèrent actuellement le musée, mais la passion est là.
Un livre à propos de Montmartre
Et puisque nous vous parlons de Montmartre, il faut vous signaler la réédition d'un livre vraiment formidable. Il s'agit de "Montmartre du plaisir et du crime" de Louis Chevalier aux éditions La Fabrique (22€). C'est la réédition du livre paru dans les années 80 chez Robert Laffont. Louis Chevalier est un historien important de Paris. Le livre nous parle des plaisirs à Montmartre, non sur la Butte mais sur les boulevards de Rochechouart et de Clichy. De Zola à Mac Orlan, de La Goulue à Mistinguett, l'auteur passe au crible toutes les époques et décrit dans les moindres détails tout ce qui s'est fait entre La Chapelle et la place de Clichy. Pour les actuels habitants de ces quartiers qui connaissent bien leur environnement, c'est un enchantement de voir décrites les rues du haut du 9e, de la Goutte d'Or, de La Chapelle avec leurs souteneurs, leurs prostituées, leurs bandes, ... A lire, absolument.