Dans la perspective des élections municipales de mars 2014 à Paris, les tactiques électorales des partis politiques commencent à se dévoiler. Clairement avec l’accord conclu entre le Parti Socialiste (PS) et le Parti Communiste Français (PCF), de façon plus ambiguë entre l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) et le Mouvement Démocrate (Modem). Regardons ce qui se passe.
Accord PS-PCF
Le PS et le PCF ont passé un accord pour faire liste commune dès le premier tour. Le PS a proposé 32 places de conseillers d’arrondissement dont 13 conseillers de Paris au PCF et a repris sa demande des 30% de logements sociaux à Paris à l’échéance 2020. Cette généreuse proposition était difficile à repousser par le PCF qui ne compte aujourd’hui que 8 conseillers de Paris et qui marque de façon significative, avec l’acceptation des 30% de logements sociaux, son impact sur le programme du PS.
Le moteur de cet accord est assez facile à analyser, l’accord lui-même restant difficile à comprendre sur le fond. Nul doute que le PS craint un effet « sanction » lors des municipales et dans ce contexte, regrouper les forces dites « de gauche » pour créer dès le premier tour un rapport de force plus favorable vis-à-vis de la droite est sans doute un impératif très présent chez Anne Hidalgo. C’était d’ailleurs la seule possibilité pour un PS relativement isolé puisque le Parti de Gauche (PG) dune part et les écologistes d’autre part ont décidé de faire liste à part au premier tour. Pour les communistes, la chasse aux postes est devenue cruciale. Il est vrai qu’à Paris, ceux-ci ont été des alliés assez fidèles au sein de la majorité municipale pendant la mandature, notamment dans les moments difficiles pour le PS comme le vote de la délibération permettant la construction de la tour Triangle, projet assez à l’opposé de ce que le PCF préconisait jusqu’à lors. Ajoutons qu’au niveau national, les critiques du PCF, membre du Front de Gauche, vis-à-vis du gouvernement et du PS ne manquent pas. Allez comprendre !
Le 9e ne compte qu’une conseillère d’arrondissement apparentée communiste, le 10e en compte deux dont un conseiller de Paris et le 18e en compte 3 dont un conseiller de Paris.
Ambiguïté UDI-Modem
L’accord national en préparation entre l’UDI de Jean Louis Borloo et le Modem de François Bayrou semble avoir des ratés au niveau parisien. Côté UDI, Christian Saint-Etienne a clairement fait acte de candidature à la mairie de Paris (tête de liste dans le 9e) mais Marielle de Sarnez (Modem) a fait elle aussi acte de candidature à ce même poste (tête de liste dans un arrondissement pas encore fixé : 14e comme en 2008 ou 6e comme le dit la rumeur ? On ne sait). Disons clairement que toutes ces péripéties relèvent plus d’un triste jeu politicien où les arrière pensées ne sont pas absentes. Il y a d’abord la petite guerre interne à l’UDI Paris entre les actuels conseillers de Paris qui souhaitent garder leur place et ceux qui veulent les prendre. Il y a aussi ce que chacun sait : les centristes ont plus en ligne de mire les élections européennes qui suivront les municipales et il convient de se positionner à cet effet. Marielle de Sarnez n’a-t-elle pas elle-même ouvert le chemin en démissionnant de son poste de conseillère de Paris dès son élection au Parlement européen ? Chacun sait aussi que tout cela finira par un accord avec l’UMP dans un rapport de force qui ne sera pas favorable aux centristes.
Il y a une conseillère du centre (UDI) dans le 10e (élue sous l’étiquette UMP en 2008) et pas d’élus centristes dans les 9e et 18e.
